10 août 2005

La liberté a-t-elle un prix ?

Il est des époques ou une société faute d’avoir donné des directions et des grands destins à ses citoyens ne trouve que la répression comme seul moyen de communication et d’action.

Alors qu’un système économique performant mais destructeur est en train de mourir de façon peu flamboyante, il n’est plus un endroit sur la planète où les restrictions de liberté ne fassent florès.

Nos dirigeants nationaux pris dans cette tourmente nous donnent le meilleur exemple de cet assaut.

Chasse aux automobilistes (assassins)

Chasse aux motards (mauvais citoyens)

Chasse aux buveurs (c’est mal)

Chasse au loup (pire ennemi de l’homme)

Chasse aux fumeurs (aucune excuse)

Chasse aux chômeurs (faignants)

Chasse aux fonctionnaires (autre race de faignants)

Chasse aux entreprises d’état ou nationalisées (filez-moi ça au privé)

Chasse au SARKOZY ou au CHIRAC (c’est selon)

Chasse au HOLLANDE ou au FABIUS (C’est selon)

Dans ce contexte, les analystes se posent une question terrible :

« Pourquoi les français n’ont-ils pas le moral ? »

Le courant moraliste et puritain qui traverse notre pays est en fin de compte le résultat de l’abandon de libre pensée de la majorité de nos élus et dirigeants. Il est en effet plus simple et confortable de gouverner en ayant comme interlocuteurs toutes les associations ou lobbies de défense de quelque chose.

On ne gouverne plus au nom de convictions mais au nom de « causes nationales » qui sont pour la majeure partie des combats individuels ou issus de petits groupes devenus des « tendances lourdes » pour les média.

Le reste des citoyens (c’est à dire la majorité) encaisse les nouvelles mesures et se contente de massacrer si possible le pouvoir en place à chaque élection.

Compte tenu du discours cloné émis par la droite, le centre et la gauche, le jeu de « chamboule tout » va devenir à court terme le sport national.

En janvier 1968, les français semblaient selon la presse être contents de leur sort et avoir confiance dans l’avenir du pays, on sait ce qu’il en advint arriva quelques mois plus tard.

Cette fois-ci, il est plus que probable qu’entre ceux qui vont sanctionner par jeu ou habitude et ceux qui vont définitivement s’abstenir que les plus extrêmes des candidats ne gagnent le pouvoir et mettent fin une bonne fois pour toutes à la notion de liberté individuelle.