02 décembre 2011

Marque John Galliano : Une étonnante labellisation ... d'état ?

Le groupe LVMH a de quoi être content, la marque dont elle est propriétaire et qui porte le nom du sulfureux John Galliano s'est vue attribuer par Frédéric Lefebvre, le label d'état d' Entreprise du Patrimoine Vivant.

Si tout le monde a encore en tête le procès de John Galliano pour avoir en état d'ébriété, proféré des insultes racistes et antisémites envers deux clients d'un bar branché. On se souvient un peu moins que le même, avant ses déboires, avait reçu la légion d'honneur des mains du Président de la République au titre de son travail chez Dior. Et encore moins que le couturier avait sa propre marque, propriété du groupe LVMH.

Loin de disparaître, John Galliano SA, a continué d'exister. Et c'est l'ancien bras droit de Galliano, Bill Gaytten qui sans faire trop de bruit, en assure la direction.

Or, le 21 novembre, on apprenait que : « (...) La maison de Mode John Galliano a reçu de la part de Frederic Lefebvre, Secretaire d'Etat charge du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions liberales et de la Consommation, le label d' Entreprise du Patrimoine Vivant et ce pour une duree de 5 ans (...) Dans le cas de la maison John Galliano, il s'agit de son Atelier (...) »

Le label Entreprises du Patrimoine Vivant ?

« (...) Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est une marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence (...) » peut on lire sur le site web qui lui est dédié

Il a été créé par la loi en faveur des PME du 2 août 2005 (article 23) dite loi Dutreil, nom du ministre des PME, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales de 2005 à 2007 et depuis 2008 président de filiale américaine de ... LVMH !

Le même Dutreil qui recevait le 20 juin 2011 au au siège de LVMH à New York la soirée de promotion des Entreprises du Patrimoine Vivant sur l'excellence des savoir-faire français. Jusqu'à présent, John Galliano SA, ne bénéficiait pas de ce label décerné entre autre à : (...) près de 900 maisons, telles que Chanel, Dior, Christofle, Baccarat, Chaumet, Vuitton, Givenchy, Guerlain, Berluti, Lenôtre, ou encore le Plaza Athénée »

Label qui au passage, outre le prestige, accorde quelques avantages fiscaux.

« (...) Deux crédits d’impôts peuvent être sollicités : la majoration du crédit d’impôt apprentissage porté à 2 200 euros par apprenti, ainsi qu’un crédit d’impôt création de 15 % concernant les dépenses de création de nouveaux produits (...) »

C'est ainsi qu'une filiale du Groupe LVMH, dont la santé financière n'est un secret pour personne, va pouvoir bénéficier d'un coup de pouce de l'état pour aider sa PME Galliano à : « (...) faciliter sa médiatisation à l’échelle nationale et internationale, créer et saisir des opportunités internationales d’affaires (...) conforter sa croissance, assurer le développement de l’emploi et favoriser sa transmission (...) » comme l'explique le label d'état

Seule ombre au tableau pour le nouveau labellisé, l'histoire de la marque ! En effet, sur le site des Entreprise du Patrimoine Vivant, on peut lire une présentation de chaque marque et de son « riche » passé. Ce qui n'est pas le cas de Galliano SA dont la fiche se limite pour l'instant au nom et aux coordonnées.

Mais dans la mesure où Frédéric Lefebvre ( accessoirement candidat de l'UMP pour les législatives dans la 1ère circonscription Etats-Unis et Canada) des Français de l'étranger et Renaud Dutreil (patron de filiale américaine de LVMH ) considèrent qu'il en va de l'avenir de l'excellence des savoir-faire français ...


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Maryosbazaar

01 décembre 2011

UMP : Pas de rigueur budgétaire pour le coaching sportif à domicile !

Les services à la personne dits « de confort » continueront à bénéficier d'une réduction d'impôt. Les députés UMP, ont décidé qu'il sera toujours possible de faire financer par le contribuable son coach sportif ou son professeur de saxophone à domicile !

Les députés UMP et le gouvernement ont eu raison de l'amendement voté à la quasi unanimité, en commission à l'Assemblée Nationale, qui proposait de limiter aux personnes dépendantes, les avantages fiscaux liés aux activités de loisir et détente, à domicile. Et pourtant cet amendement avait été porté par une des leurs, Chantal Brunel, députée UMP de Seine et Marne.

Sur quels arguments s'appuyaient Chantal Brunel et ses collègues de la commission, pour remettre en cause une partie des avantages fiscaux ?

Aujourd'hui, dans les services à domicile, accessibles à une avantage fiscal, on peut trouver : Les promeneurs de chiens, les coachs sportifs ou minceur, les professeurs de saxophone, de valses, rock, tango .... Services que Chantal Brunel qualifiait de : superflu, indiquant au passage que si celà représentait 2 milliards d'euros au budget de l'état en 2007, son coût avait été de 3,7 milliards en 2010.

La députée et ses collègues, toutes tendances confondues, constataient que : « Les personnes qui en bénéficient sont des privilégiés (...) » et qu'il était donc nécessaire de : « (...) recentrer la déduction fiscale sur les vrais emplois à domicile, plutôt que d'abaisser la déduction fiscale (...) »

Même si Chantal Brunel ne se faisait pas vraiment d'illusion, sur l'adoption de cet amendement, indiquant que le groupe UMP y était hostile, elle ajoutait : « (...) J'ai été très étonnée de l'agressivité de mes collègues sur cet amendement. Valérie Pecresse (ministre du budget) y est très opposée. Gilles Carrez (le rapporteur général du budget ) m'a d'ailleurs dit que la messe était dite (...) » L'amendement a donc été soutenu par Christian Eckert, l'un des membres (PS) de la commission.

Et que pensez-vous qu'il arriva?

Après opposition du gouvernement, la ministre du budget, Valérie Pécresse ayant mis en avant l'impact extrêmement fort sur l'emploi « (...) L'Assemblée a rejeté dans la nuit de mercredi à jeudi l'amendement »

Ce qui a fait dire à Charles Amédée de Courson du Nouveau Centre qui avait voté pour cet amendement, s'adressant à Valérie Pecresse : « (...) on gratouille 15 millions par ci par là, et là on laisse flamber une dépense fiscale ! (...) »

Oui, mais que ne ferait-on pas pour assurer le bien être de personnes jeunes, en bonne santé et disposant de moyens financiers élevés, qui seront amenées à décider du nom de celui qui, sera élu Président de la République en 2012 ...

30 novembre 2011

Augmentation de la TVA sur les sandwiches : L'équité selon Frédéric Lefebvre !

Les restaurateurs ont obtenu que l'augmentation de la TVA de 5,5 à 7% touche toutes les formes de restauration. Celle-ci s'appliquera, par exemple, à ceux qui pour des raisons d'économies, se limitent à un sandwich !

Heureusement que la France a élu celui qui se voulait le Président du pouvoir d'achat !

En effet, alors que les salaires n'ont jamais autant stagné et que les français cherchent dans leur grande majorité des solutions pour équilibrer leur budget, ils apprécieront que Frédéric Lefebvre ait décidé, à la demande des restaurateurs, de pénaliser toutes les formes de restauration, même les moins chères.

Il y a quelques jours, Frédéric Lefebvre était l'invité de l'Umih, le syndicat des : « cafetiers, restaurateurs, cuisiniers étoilés, hôteliers, hôteliers-restaurateurs qu'ils soient indépendants, de chaînes volontaires ou intégrées, sans oublier les acteurs du monde de la nuit (...) »

Pour ceux qui l'auraient oublié, l'Umih était le fer de lance du combat pour la TVA à 5,5% pour tous les restaurateurs.

Qualifiée par François Baroin de plus grosse niche fiscale française, mais maintenue le plus longtemps possible pour des raisons hautement électoralistes, elle continuait à être défendue par l'Uimh, le 16 septembre dernier, dans un communiqué ou celui-ci expliquait tous ses bienfaits, dont certains prêtent vraiment à sourire !

« Est une mesure d’équité et non une niche fiscale car ce qui est acheté à 5,5 % est revendu à 5,5 %. Et ce qui est acheté à 19,6 % (comme les alcools) est revendu à 19,6 %.
A permis une baisse effective des prix pour le consommateur (...)
A suscité une redynamisation des entreprises qui a permis de sauver et créer 97 000 emplois (...)
A permis d’affecter un milliard d’euros par an aux salariés, en hausses de salaires, prime, jours fériés et mutuelle obligatoire (...) »

Néanmoins, début novembre, le verdict tombait : La TVA était relevée à 7%. Réaction unanime des organisations professionnelles de l'hôtellerie-restauration : « (...) Elles constatent que le gouvernement est revenu sur son engagement pris en avril 2011 de ne pas toucher au taux de TVA réduit applicable au secteur de l'hôtellerie-restauration (...) »

Le 10 novembre : Les mêmes organisation étaient reçues Frédéric Lefebvre qui leur apportait l’assurance que le taux réduit de TVA, passant à 7 %, respectera bien l’équité fiscale et s’appliquera bien à l’ensemble des produits et services actuellement taxés à 5,5 % hors produits de première nécessité.

C'est donc cette augmentation/sanction que Frédéric Lefebvre venait confirmer au congrès de l'Umih fin novembre.

Frédéric Lefebvre, après avoir salué : « les 43 000 emplois créés, qui font du secteur de l'hôtellerie-restauration le premier recruteur depuis la crise de 2008, a justifié le relèvement du taux réduit de TVA à 7 % par un souci d'harmoniser ce taux avec celui appliqué par l'Allemagne et surtout ... de combler une partie des déficits du budget de l'État »

De son côté, le président de l'Umih, répondait au ministre que le secteur « prendrait part à l'effort national » tout en rappelant qu'il était « attentif à l'équité »

Si on peut franchement s'amuser du niveau de participation à l'effort national des restaurateurs et hôtelliers, on peut par contre s'indigner de leur notion d'équité !

En effet, celui qui se rend chez le boulanger, dans une grande surface ou dans un magasin de vente à emporter, pour y acheter son déjeuner, le fait le plus souvent, par souci d'économie que par par goût ! Mais les restaurateurs supportaient mal l'idée que, les consommateurs qui ne mettent jamais les pieds chez eux pour déjeuner, puissent continuer à acheter les produits de la restauration rapide ou emporter, au taux de 5,5% !

Le ministère a donc publié le détail de l’ensemble des produits concernés par la hausse de la TVA à 7 % dans laquelle on apprend que :

Si les « produits préparés chez le traiteur, vendus à emporter où à livrer » subiront une taxe de 5,5% au fait que : « Ces produits n'ont pas vocation à être consommés immédiatement ». Par contre, « les salades préparées, vendues avec couvert quelque soit le lieu » subiront une taxe de 7% » au fait : « Qu'il y a présomption de consommation immédiate par les couverts » !

A noter que, si les boissons vendues sous forme « de canettes ou bouteilles » conservent le taux de 5,5%, « les boissons vendues dans des contenants ne permettant pas leur conservation (gobelet) » passent à 7%

Il en sera de même pour les glaces en cornet, comme des pizzas, quiches vendus en boulangerie ou ailleurs, emballés ou non. Et, bien entendu des sandwiches !

Le syndicat des fabricants de produits traiteurs frais s'est pour sa part insurgé, déclarant : « cette décision s’attaque au jambon-beurre et aux carottes râpées » et vise ainsi « la majorité des Français et notamment ceux à moindre pouvoir d’achat qui ne fréquentent pas les restaurants et subiront de plein fouet cette augmentation de la TVA: étudiants, travailleurs, et toute personne recherchant pour des raisons financières, de contraintes de vie ou de praticité, les produits permettant de faire un repas à moindre coût. »

Dans la mesure où ces populations ne pourront toujours pas se rendre au restaurant, l'équité selon l'Uimh et Frédéric Lefebvre consistera donc à leur faire payer plus cher leur modeste repas.

Heureusement, il reste la solution de l'antique gamelle des ouvriers, à condition que l'employeur accepte qu'on puisse déjeuner au bureau, ou l'achat d'une baguette et de tranches de jambon à la supérette pour éviter l'augmentation. Du moins pour l'instant ...


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L'Hôtellerie-Restauration

29 novembre 2011

Agriculture : Le beau cadeau de noël de l'UMP au lobby semencier ?

L'UMP souhaiterait remettre en cause le droit pour les agriculteurs de ressemer librement leur propre récolte. Une proposition de loi les obligerait à payer une redevance qui tomberait dans la poche de l'union française des semenciers !

Si à l'UMP on aime fustiger les assistés, on sait quand c'est nécessaire assister les lobbies. Témoin la proposition de loi de Christian DEMUYNCK et plusieurs de ses collègues, relative aux certificats d'obtention végétale, n° 720, déposée le 24 septembre 2010 au Sénat et actuellement en débat à l'Assemblée Nationale.

Sous couvert de protéger la propriété intellectuelle sur les variétés végétales « (...) lequel permet de rémunérer la recherche (...) », elle vise à mettre en place un système de rente pour les multinationales semencières, toutes réunies au sein de l’Union française des semenciers

En fait nous expliquent la Coordination nationale pour la défense des semences fermières : « cette proposition de loi bénéficie uniquement à la filière semencière, dont les objectifs sont essentiellement guidés par l'intérêt commercial » Et la Confédération Paysanne : « Cette proposition de loi veut interdire aux paysans de semer leurs propres semences, provenant de leur récolte, pour les forcer à acheter celles de l'industrie (...) »

En effet, l'article 14 de la proposition de loi prévoit : « (...) que les agriculteurs utilisant des semences de ferme (...) paient une indemnité aux titulaires des COV dont ils utilisent les variétés, afin que soit poursuivi le financement des efforts de recherche et que les ressources génétiques continuent d'être améliorées (...) »

COV, késako ?

« Les créateurs de nouvelles variétés peuvent faire protéger celles-ci. Cette protection est attestée par un titre de propriété appelé "certificat d'obtention végétale". Il interdit à quiconque la production et la vente des semences de la variété sans l'accord de son propriétaire l'obtenteur (...) » nous dit le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences)

En fait, résume la Confédération Paysanne : C'est une forme de propriété industrielle sur les plantes cultivées.

Quelles peuvent être les conséquences de ce texte ?

Selon la Conférdération Paysanne qui a mis en ligne une pétition transmise à votre député : « La proposition de loi vise à étendre ce droit de propriété aux récoltes, aux semences qui en sont issues et aux aliments qu'elles produisent jusque dans nos assiettes. Elle voudrait interdire aux paysans d'utiliser une partie de leurs récoltes comme semences, ou pour quelques espèces comme le blé, ne les y autoriser qu'en échange du paiement de royalties à l'industrie. Elle veut ensuite interdire la commercialisation des semences que les paysans sélectionnent et conservent dans leurs champs. En cas d'utilisation « illégale » de semences de ferme ou de non-paiement des royalties, elle voudrait que la récolte et les produits issus de la récolte soient considérés comme une contrefaçon ! Or l’industrie semencière n’a jamais rien payé pour utiliser toutes les semences qu’elle a prises dans les champs des paysans afin de sélectionner les siennes (...) »

Mais, où vont ces royalties et que représentaient-elle si la loi s'appliquait ?

Selon le très informé site Bastamag : « (...) 85 % des sommes récoltées par la Contribution volontaire obligatoire sont reversées directement aux obtenteurs, et 15 % servent à alimenter le Fonds de soutien à l’obtention végétale en blé tendre (...) l’application de la proposition de loi entraînerait un prélèvement supplémentaire sur le revenu des agriculteurs français estimé à 35 millions d’euros (...) »

Bien que la gauche ait déposé nombre d'amendements, il est assez probable que la proposition finisse par être adoptée.

Au delà du scandale que représente la mise en place de cette taxe/rente dont la majeure partie, part directement dans la poche des semenciers et de leurs actionnaires, on pourra s'étonner que la FNSEA, sorte de Medef du monde agricole, soutienne la proposition de loi.

En effet, son président Xavier Beulin, proche de l'UMP : « (...) affirme sa volonté de préserver le pôle semencier français et préconise de faire participer aussi les éleveurs au financement de la recherche, en leur faisant payer une redevance sur les semences de ferme, y compris les fourragères, destinées à produire l'alimentation de leurs animaux »

Ce qui améliorerait la rente des semenciers, puisque : « (...) les agriculteurs paient une contribution volontaire obligatoire seulement en cas de commercialisation de leurs semences. Ceux qui ne faisaient que la replanter pour nourrir leurs animaux en étaient exonérés (...) »

Il faut dire, écrit La France Agricole, citant la Confédération Paysanne, que : « Le président de la FNSEA, à la tête du groupe Sofiprotéol (qui est un fonds d'investissement) : « (...) détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français : Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem du groupe InVivo (...) » un hasard certainement !

En attendant, le vote des députés, le champagne patiente, au frais, à l’Union française des semenciers.


En savoir plus - Bibliographie

Bastamag
Le droit de planter et cultiver librement bientôt interdit ?
Taxe sur les semences : l’UMP contre les paysans
Coordination nationale pour la défense des semences fermières
Communiqués de presse

Crédit photo
Echobio

28 novembre 2011

Flexibilité et dégressivité : Les recettes de Xavier Bertrand contre le chômage ?

Xavier Bertrand le reconnaît, l'objectif de 9% de chômeurs à fin 2011 est caduc. Selon lui les solutions passent par une plus grande flexibilité des salariés, et le retour de la dégressivité des indemnités des chômeurs !

Xavier Bertrand vient-il de reconnaître que le : « Je sais que dans le temps, on a dit qu'on avait tout essayé contre le chômage et qu'il n'y avait plus rien à tenter. Je ne partage pas ce fatalisme » lancé par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Bobigny en mars 2011, n'était qu'un élément de langage ?

C'est ce qu'on est en droit de penser en lisant ses dernières déclarations sur les chiffres du chômage du mois d'octobre : « (...) Les chiffres ne seront pas bons et chacun sait qu'ils ne peuvent pas être bons à cause d'une crise dont on ne sort pas encore et qui parfois même sur le terrain s'intensifie (...) »

Ce qui signifierait que : « les mesures concrètes pour l'emploi, adoptées par le parlement début juillet 2011 » dont parlait le même Bertrand dans un communiqué ont été, soit sous dimensionnés, soit inadaptées à la situation !

De quoi écorner l'image du « Président qui protège » qui, selon le JDD, mise sur un « rally around the flag » (rassemblement autour du drapeau) pour assurer sa réélection ! Seulement que vaut ce concept, au moment où chaque salarié peut être concerné par une réduction d'effectif, ou une fermeture de son entreprise ? A vrai dire pas grand chose !

D'où la publication envisagée d'un décrêt de remise en place des mesures de chômage partiel. Et une plus grande flexibilité des salariés : « (...) Si l'activité va bien, (il s'agit de) faire travailler davantage et si à un moment donné, l'activité n'est pas bonne, de diminuer le temps de travail (...) »

Par contre, si le ministre admet que l'activité est au plus bas, il n'hésite pas à retrouver le discours habituel de l'UMP sur les « assistés profiteurs passifs d'allocations » pour ... les chômeurs !

En effet, Xavier Bertrand, écrit Le Figaro, se pose la question : « des freins au retour à l'emploi » avec comme exemple : « la réintroduction d'une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »

Ah bon ! Alors que les entreprises si elles ne licencient pas, ne recrutent plus et que l'état remettrait en place le dispositif de chômage partiel, il y aurait donc pléthore d'emplois disponibles, à condition de réduire le montant de l'indemnisation des chômeurs ?

Cette reprise d'emploi évoquée par Xavier Bertrand ne concerne bien entendu, que des emplois précaires, de courte durée et/ou très mal rémunérés, mais qui auraient l'avantage de faire passer des chômeurs actuellement de la catégorie A vers la catégorie B.

Et dans la mesure où, le gouvernement ne communique que sur la catégorie A, pousser les chômeurs à accepter quelques heures de travail par mois, lui permettrait d'afficher des résultats « encourageants » dans la lutte contre le chômage !

Alors à quand un petit discours, fignolé par exemple, par Laurent Wauquiez sur ces : « assistés qui touchent des indemnités de chômage confortables et probablement supérieures à quelqu'un qui travaille » Prélude à une remise en place de la dégressivité ?

Compte tenu des résultats, prévus par Xavier Bertrand, pour les mois à venir et de la proximité des présidentielles, ça ne saurait tarder ...