20 juillet 2006

Brigitte Bardot : Au revoir et à jamais ?


Ainsi, la dame de la madrague qui nous distillait « coquillages et crustacés » ou « je n’ai besoin de personne en Harley Davidson » aurait décidé de quitter la France au profit de la Suède où elle envisage de finir ses jours.

En d’autres temps, le départ de cette icône du cinéma français (qui fit fantasmer une partie de la planète dans ses rôles d’ingénue) aurait provoqué un drame national.

Il semblerait cette fois-ci que cette menace n’inquiète plus grand monde.

Brigitte Anne-Marie Bardot, née le 28 septembre 1934 à Paris, française, fille de Charles "Pilou" Bardot, industriel lorrain et d’Anne-Marie Mucel. nous avait plutôt habitué dans ses premières années de présence à l’écran à son mode de vie plutôt décomplexée pour l’époque. Malgré quelques mariages hasardeux, elle représentait la femme libre et moderne que beaucoup de françaises prenaient pour modèle (Ah ! la petite robe en vichy)

On connaît ses premiers engagements dans la lutte contre l’exploitation animale au travers des bébés phoques sans vraiment savoir que c’est l’écrivain Marguerite Yourcenar qui, connaissant sa réputation, attira son attention sur leur massacre.

Ayant quitté les plateaux de cinéma, on la vit devenir passionaria de toutes les causes animales notamment aux côtés de Alain Bougrain Dubourg . Elle capitalisa à cette époque autant si ce n’est plus de popularité que durant sa carrière de chanteuse et actrice.

Puis vint la période « politique » Mariée à un dignitaire du Front National, l’icône commença à entonner un bien étonnant discours :

Sur France 3, dans l’émission animée par Marc-Olivier Fogiel, au printemps 2003, elle déclare que les sans-papiers, dans leur mouvement de protestation, font des églises « de véritables porcheries humaines ». Il convient de noter qu’elle avait mentionné explicitement des défécations derrière les piliers de ces églises, faute d’endroits appropriés »

Dans Le Figaro, elle déclare « Et puis voilà que mon pays, la France, ma patrie, ma terre, est de nouveau envahie, avec la bénédiction de nos gouvernements successifs, par une surpopulation étrangère, notamment musulmane, à laquelle nous faisons allégeance. De ce débordement islamique, nous devons subir à nos corps défendant, toutes les traditions. D’année en année, nous voyons fleurir les mosquées un peu partout en France alors que nos clochers d’églises se taisent faute de curés. »

Elle est condamnée en 2004 pour des propos similaires tenus dans son livre Un cri dans le silence.

Alors, quelle est la cause de son plus que probable départ ?

Brigitte Bardot est intervenue il y a quelques jours auprès du ministre français de l’Economie, Thierry Breton, afin de dénoncer "l’avis circonstancié adressé par la France à la Commission européenne et qui attaque" la proposition de la Suède sur de nouvelles réglementations des conditions d’élevage des visons à fourrure en Suède

« L’intervention de mon gouvernement me fait honte, honte d’être Française... Je quitterai peut-être la France pour finir mes jours en Suède"

c’est un cri de colère qu’a lancé mercredi 19 juillet Brigitte Bardot, présidente de la fondation pour la protection des animaux, à l’encontre du gouvernement français accusé de vouloir s’opposer à un assouplissement des conditions d’élevage de visons.

Dans un courrier adressé mercredi au Premier ministre suédois Goran Persson, Brigitte Bardot estime se sentir "plus proche de la sensibilité suédoise que de l’insensibilité française !".

Si vous décidez de partir, nous garderons les images et films qui ont fait tant pour votre renommée et celle de la France du Général. Il me semble toutefois que la France d’aujourd’hui ne devrait pas vraiment s’en émouvoir.

Sources et bibliographie

Wikipedia
Nouvel Obs
AFP
Le Figaro

19 juillet 2006

Le vrai tabloïd arrive en France

Il y a peu, je vous parlais des aléas de la presse traditionnelle face aux « gratuits » suite au lancement du quotidien de Vincent BOLLORE.

Nous étions beaucoup à constater que la presse écrite est dans une passe des plus difficiles. Le récent licenciement (GENESTAR) et départ (JULY) de patrons de presse ne laisse malheureusement rien augurer de bon.

Si les périodiques souffrent beaucoup, des petits malins ont misé sur des magazines dits « trash » comme GUTS. Lancé en partenariat avec Hachette Filipacchi Médias (HFM) . et présenté comme «un vrai magazine décomplexé de divertissement sexy et potache», il a vu la commission paritaire des publications et agences de presse, lui refuser son certificat d'inscription. Conséquence, on s’interroge sur sa survie.

C’est dans ce contexte franchement morose que Bild (officiellement appelé Bild-Zeitung) va se lancer dans nos kiosques

Mais c’est qui BILD ?

Edité depuis le 24 juin 1952, sa diffusion atteint 11,28 millions de lecteurs.

BILD est un journal populaire et populiste. Le titre est l’équivalent du Sun britannique et impressionne plus par son tirage que par la qualité de son contenu. Politiquement proche des chrétiens-démocrates et considéré comme le "confessionnal" du pays, Bild raffole des révélations et du lavage de linge sale. Le quotidien est diffusé à environ 3 700 000 exemplaires en Allemagne. - Courrier International

Le journal possède un site Web (en allemand) qui permettra aux futurs lecteurs d’avoir un avant goût de la qualité de l’objet dont je vous joins quelques « sublimes » photos de la une

BILD appartient à Axel Springer qui est déjà présent en France avec quatre titres magazine, dont Télé Magazine. Le groupe a décidé de privilégier l'expansion en lançant de nouveaux titres à l'étranger.

Si BILD est véritablement craint en Allemagne par la classe politique qui le lit à cause de son emprise sur l’opinion, il est assez vraisemblable que les lois françaises sur la protection de la vie privée lui coupe un peu les ailes comme VOICI en d’autres temps.

Le tabloïd si cher à nos amis britanniques n’a pas réussit jusqu’à présent à s’imposer. Le BILD nous transformera-t-il en afficionados du mauvais goût et des secrets d’alcôves ?


Réponse dans quelques semaines

18 juillet 2006

J'ai pas pu résister !!!

Lecteur assidu de Charlie Hebdo dans ses grandes cuvées, je n'ai pas pu résister à l'envie de vous montrer ce que REISER dessinait il y a quelques années. Visionnaire non ?


Jeu de circonscriptions

S’il est une technique courante depuis que le vote existe en France, c’est bien celle du « parachutage politique»

Remise au goût du jour au travers des prochaines échéances législatives de 2007, elle consiste pour les états majors des partis politiques à regarder de près les circonscriptions « acquises », « gagnables » et « perdues d’avance »

Le résultat de cette observation donnera la liste des circonscriptions où au choix, il fera bon se faire élire ou prendre patience dans l’opposition.

L’étude permettra également de « caser » des candidats de formations politiques qui pourraient apporter leur soutien (Les Verts excellent régulièrement à ce jeu et réclament de plus en plus de circonscriptions gagnables pour prix de leur ralliement)


Pour faire simple, on demande aux militants puis aux électeurs de voter pour quelqu’un qu’ils n’ont jamais vu dans leurs villes.


Il semblerait pourtant que cette fois ci les militants se rebiffent. C’est Malek Boutih qui est au cœur de la polémique. Appliquant les statuts du Parti Socialiste, les militants charentais avaient choisit une candidate locale jusqu’au moment ou Ségolène ROYAL aurait fait pression pour imposer Malek *.

Le cas de la 21 eme circonscription de PARIS est également un cas type de désignation de candidat en « zone parachutable » :

George Paul-Langevin et Sophia Chikirou. La première, 57 ans, est d'origine antillaise, jospiniste et travaille auprès du maire de Paris, Bertrand Delanoë. La seconde, 27 ans, est d'origine kabyle, fabiusienne et assistante parlementaire du député sortant Michel Charzat .

Résultat, on a pu entendre les propos suivants :

"On a envie de pleurer sur Harlem Désir. Il a toujours été chouchouté, il n'a jamais été au combat électoral (...)"génération qui porte encore un discours communautariste".
Malek Bouthi

« Mon histoire et mon engagement depuis plus de vingt ans démontrent une démarche exactement inverse, fondée sur les principes universalistes et républicains » J'imagine que Malek Boutih ne considère pas que sa candidature en Charente est a priori légitime, tandis que celle d'une militante antillaise à Paris serait par nature communautariste."
Harlem DESIR

Il est bon de rappeler que nous n’avons le droit, en tant que citoyens, à cette agitation uniquement lors des rendez-vous électoraux. Si gauche et droite s’opposent sur leurs visions de notre avenir, ils se rejoignent sans aucun problème pour l’attribution des circonscriptions les moins difficiles.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que cette excitation n’a pas lieu pour les circonscriptions « perdues à l’avance »

Que l’on doive renouveler une partie des élus de la nation pour que de nouvelles statures et projets émerge est une réalité que personne ne nie ! Mais considérer qu’un « bastion » doit servir à imposer quelqu’un qui ne connaît pas la région, ses habitants et ses problèmes revient à prendre les électeurs pour des imbéciles.

A l’époque ou la majorité des dirigeants politiques prônent la décentralisation et le retour à des responsables proches de leurs administrés, est-il encore normal de substituer l’élu ou le militant de terrain à une personnalité politique ou médiatique.

Les citoyens commencent à se lasser de la façon dont on leur choisit un ou une représentante et bien que les candidats correspondent à leurs idées, il est probable qu’ils finissent par élire des candidats d’opposition du cru.

Est ce bien rendre service à la politique que de continuer à considérer les circonscriptions comme des points de chute commodes ?

Combien de temps encore, les suppléants continueront-ils à exercer les fonctions des élus qui n’ont ni le temps ni l’envie d’arpenter leur territoire et préfèrent les douceurs de la capitale à une banlieue ou une région économiquement déshéritée ?

Malek Boutih comme les autres futurs parachutés ne feraient-ils pas mieux de prendre le temps de s’installer et de découvrir les habitants d’une région plutôt que d’être imposés par les faits du prince ?


* Malek Boutih a été président de SOS Racisme de 1999 à 2003 avant de devenir le secrétaire national aux questions de société du Parti socialiste.

Proche de Julien Dray, Malek Boutih soutient aujourd'hui la candidature de Ségolène Royal à l'investiture PS pour l'élection présidentielle de 2007.