Sur Europe 1, le député UMP Lionnel Luca a revendiqué le fait d’être le "porte-parole des égoïstes, des petites gens qui ont travaillé leur vie et qui travaillent encore et qui veulent pas se voir spolier au nom d’une pseudo-solidarité". Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton a lui estimé sur notre antenne qu’une telle mesure "aussi fondatrice" aurait au moins mérité un débat. Une réunion de concertation au sein de l’UMP est prévue le 16 septembre prochain. Elle s’annonce tendue - Source Europe1
Monsieur Lucas se faisait-il l'avocat des petites gens évoqués dans notre article : "Solidarité nationale : Sauvons les très riches" ? Car à vrai dire, les classes moyennes ne semblent pas rechigner à payer pour la mise en place du RSA pour lequel 50 % des ménages ne paieront rien, 35 % paieront moins de 20 euros par an et les 15 % restants, au moins 20 euros par an.
Il n'en reste pas moins qu'une véritable fronde s'organise parmi les élus UMP contre ce mode de financement.
Pour contrer la grogne, alimentée par plusieurs personnalités de droite (Edouard Balladur, Bernard Accoyer, etc.), le gouvernement et les dirigeants de la majorité développent un service après-vente offensif. «Dire que ce sont les classes moyennes qui vont financer le RSA est un contresens», a conclu le haut-commissaire.
Interpellé par le député (UMP) Hervé Mariton, qui relayait l’exaspération des petits épargnants de sa circonscription, Martin Hirsch avait déjà rodé dimanche le même argumentaire, repris hier matin par le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre : «Un ménage possédant 100 000 euros rapportant 6 % à 8 % paiera entre 60 et 80 euros par an.» ... / ...
Et pourtant, Monsieur le Haut Commissaire, on apprend que :
Les militants allergiques aux impôts auront trouvé une maigre consolation dans les propos de Christine Lagarde qui a confirmé hier que la taxe pour le RSA serait intégrée dans le calcul du bouclier fiscal. Martin Hirsch avait déclaré vendredi que, «pour l’instant», le projet de loi se situait «hors bouclier fiscal»
Et un chapeau à manger !!!
Qu'en aurait-il été si le projet de RSA avait été soutenu par le Chef de l'Etat sur la base des anciens calculs ?
En 2005, Martin Hirsch avait chiffré les besoins pour le RSA entre 4 et 8 milliards d'euros. Lors de la campagne présidentielle, quand Royal et Sarkozy avaient tous les deux acheté son idée, la facture oscillait entre 2 et 3 milliards. «Avec 1,5 milliard, on sait faire», dit-il. RMI et CMU, ont coûté autant. «Pour le RMI, j'ai refait le calcul ce matin.» Sources Challenge et Libération
A vrai dire on serait tenté de penser que d'un chiffrage généreux, on est passé à une peau de chagrin
Au delà des chiffres et du mode de financement qu'un grand nombre de députés UMP vont contester soit au nom des égoïstes, petites gens qui ne veulent pas être spoliés de M. Luca et des petits épargnants de la circonscription de M. Mariton, il serait bon de rapeller les effets pervers que vont engendrer le RSA de MM Sarkozy et Hirsch.
c'est Thomas Piketty, Professeur à l'Ecole d'économie de Paris qui nous en indique le mode d'emploi : Il ne voit « aucun effet statistique significatif » dans cette expérimentation. Plus, il estime que le RSA va rendre le marché du travail encore plus précaire. « On choisit de mettre le paquet sur le temps partiel, et on diminue l’incitation au travail à temps plein » (…) « la personne qui est au SMIC à plein temps, 1 000 euros nets par mois, non seulement on ne lui donne rien mais on gèle la prime pour l’emploi dont elle bénéficiait auparavant, l’écart entre le temps partiel et le temps plein va être réduit (…) Le risque, c’est que les employeurs soient encouragés à découper encore davantage les emplois ».
Nul ne doute que l'effet d'aubaine jouera à plein et que ce sont ceux qui se situeront dans les limites du SMIC qui seront les plus exposés. En effet, les chasseurs de primes vont pouvoir s'en donner à coeur joie en embauchant à temps partiel. Faudra t-il dans ce cas que ceux qui sont à la frontière tombent eux même dans la misère pour pouvoir s'en sortir.
Le RSA est une grande idée qui à cause d'un bouclier fiscal idéologique, injuste et disproportionné va au mieux pérécliter au pire devenir un gadget comme le fameux "plan banlieues" de Fadéla Amara.
On pourrait dire que Fadéla Amara comme Martin Hirsch seront allés jusqu'au bout de ce que leurs maigres budget leur permettaient de faire. Nénmoins, on entend beaucoup plus Madame BOUTIN et les ténors de l'UMP que nos deux égaré du gouvernement. Et pourtant, Martin Hirsch continue de nous fait le coup de la "foi du charbonnier"
Martin Hirsch assume et assure avoir toujours eu le soutien du président de la République. Il y a "de plus en plus de voix en faveur du Revenu de solidarité active et de son financement", a expliqué sur Europe 1 le Haut commissaire qui revendique un travail "collectif" autour de ce projet, le "fruit d’un équilibre".
Et de tacler au passage le député Hervé Mariton qui lui aurait demandé depuis deux ans de venir inaugurer un rue Abbé Pierre. "Il doit savoir que si c’était l’Abbé Pierre, ça serait 10% qu’on demanderait sur les revenus du capital, pas 1,1%", fait remarquer Martin Hirsch.
Oui mais l'abbée Pierre même diminué, avait tenu, en janvier 2006, à se rendre à l'Assemblée nationale pour s'opposer aux députés qui voulaient vider de sa substance la loi obligeant plusieurs centaines de communes à construire des logements sociaux sur leur territoire (n'est ce pas MMes BOUTIN et AMARA).
Sur cette affaire de RSA, il n'aurait certainement pas mangé son béret en acceptant de passer de 4 ou 8 milliards à ... 1,5.
Autres temps autres moeurs .... Mais puisque Nicolas et Martin sont heureux.