05 septembre 2008

Martin HIRSCH : "... C’était l’Abbé Pierre, ça serait 10% ... "

Eric Woerth, le ministre du Budget, et Martin Hirsch, le Haut commissaire aux solidarités actives, ont pris leur plume ensemble pour rédiger une lettre sur le Revenu de solidarité active. Alors que le texte a été adopté en conseil des ministres mercredi et qu’il doit être examiné dans trois semaines à l'Assemblée, les deux membres du gouvernement expliquent et tentent de convaincre dans ce document. Car au sein de la majorité, la mesure fait grincer des dents ... / ...

Sur Europe 1, le député UMP Lionnel Luca a revendiqué le fait d’être le "porte-parole des égoïstes, des petites gens qui ont travaillé leur vie et qui travaillent encore et qui veulent pas se voir spolier au nom d’une pseudo-solidarité". Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton a lui estimé sur notre antenne qu’une telle mesure "aussi fondatrice" aurait au moins mérité un débat. Une réunion de concertation au sein de l’UMP est prévue le 16 septembre prochain. Elle s’annonce tendue - Source Europe1

Monsieur Lucas se faisait-il l'avocat des petites gens évoqués dans notre article : "Solidarité nationale : Sauvons les très riches" ? Car à vrai dire, les classes moyennes ne semblent pas rechigner à payer pour la mise en place du RSA pour lequel 50 % des ménages ne paieront rien, 35 % paieront moins de 20 euros par an et les 15 % restants, au moins 20 euros par an.

Il n'en reste pas moins qu'une véritable fronde s'organise parmi les élus UMP contre ce mode de financement.

Pour contrer la grogne, alimentée par plusieurs personnalités de droite (Edouard Balladur, Bernard Accoyer, etc.), le gouvernement et les dirigeants de la majorité développent un service après-vente offensif. «Dire que ce sont les classes moyennes qui vont financer le RSA est un contresens», a conclu le haut-commissaire.

Interpellé par le député (UMP) Hervé Mariton, qui relayait l’exaspération des petits épargnants de sa circonscription, Martin Hirsch avait déjà rodé dimanche le même argumentaire, repris hier matin par le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre : «Un ménage possédant 100 000 euros rapportant 6 % à 8 % paiera entre 60 et 80 euros par an.» ... / ...

Et pourtant, Monsieur le Haut Commissaire, on apprend que :

Les militants allergiques aux impôts auront trouvé une maigre consolation dans les propos de Christine Lagarde qui a confirmé hier que la taxe pour le RSA serait intégrée dans le calcul du bouclier fiscal. Martin Hirsch avait déclaré vendredi que, «pour l’instant», le projet de loi se situait «hors bouclier fiscal»

Et un chapeau à manger !!!

Qu'en aurait-il été si le projet de RSA avait été soutenu par le Chef de l'Etat sur la base des anciens calculs ?

En 2005, Martin Hirsch avait chiffré les besoins pour le RSA entre 4 et 8 milliards d'euros. Lors de la campagne présidentielle, quand Royal et Sarkozy avaient tous les deux acheté son idée, la facture oscillait entre 2 et 3 milliards. «Avec 1,5 milliard, on sait faire», dit-il. RMI et CMU, ont coûté autant. «Pour le RMI, j'ai refait le calcul ce matin.» Sources Challenge et Libération

A vrai dire on serait tenté de penser que d'un chiffrage généreux, on est passé à une peau de chagrin

Au delà des chiffres et du mode de financement qu'un grand nombre de députés UMP vont contester soit au nom des égoïstes, petites gens qui ne veulent pas être spoliés de M. Luca et des petits épargnants de la circonscription de M. Mariton, il serait bon de rapeller les effets pervers que vont engendrer le RSA de MM Sarkozy et Hirsch.

c'est Thomas Piketty, Professeur à l'Ecole d'économie de Paris qui nous en indique le mode d'emploi : Il ne voit « aucun effet statistique significatif » dans cette expérimentation. Plus, il estime que le RSA va rendre le marché du travail encore plus précaire. « On choisit de mettre le paquet sur le temps partiel, et on diminue l’incitation au travail à temps plein » (…) « la personne qui est au SMIC à plein temps, 1 000 euros nets par mois, non seulement on ne lui donne rien mais on gèle la prime pour l’emploi dont elle bénéficiait auparavant, l’écart entre le temps partiel et le temps plein va être réduit (…) Le risque, c’est que les employeurs soient encouragés à découper encore davantage les emplois ».

Nul ne doute que l'effet d'aubaine jouera à plein et que ce sont ceux qui se situeront dans les limites du SMIC qui seront les plus exposés. En effet, les chasseurs de primes vont pouvoir s'en donner à coeur joie en embauchant à temps partiel. Faudra t-il dans ce cas que ceux qui sont à la frontière tombent eux même dans la misère pour pouvoir s'en sortir.

Le RSA est une grande idée qui à cause d'un bouclier fiscal idéologique, injuste et disproportionné va au mieux pérécliter au pire devenir un gadget comme le fameux "plan banlieues" de Fadéla Amara.

On pourrait dire que Fadéla Amara comme Martin Hirsch seront allés jusqu'au bout de ce que leurs maigres budget leur permettaient de faire. Nénmoins, on entend beaucoup plus Madame BOUTIN et les ténors de l'UMP que nos deux égaré du gouvernement. Et pourtant, Martin Hirsch continue de nous fait le coup de la "foi du charbonnier"

Martin Hirsch assume et assure avoir toujours eu le soutien du président de la République. Il y a "de plus en plus de voix en faveur du Revenu de solidarité active et de son financement", a expliqué sur Europe 1 le Haut commissaire qui revendique un travail "collectif" autour de ce projet, le "fruit d’un équilibre".

Et de tacler au passage le député Hervé Mariton qui lui aurait demandé depuis deux ans de venir inaugurer un rue Abbé Pierre. "Il doit savoir que si c’était l’Abbé Pierre, ça serait 10% qu’on demanderait sur les revenus du capital, pas 1,1%", fait remarquer Martin Hirsch.

Oui mais l'abbée Pierre même diminué, avait tenu, en janvier 2006, à se rendre à l'Assemblée nationale pour s'opposer aux députés qui voulaient vider de sa substance la loi obligeant plusieurs centaines de communes à construire des logements sociaux sur leur territoire (n'est ce pas MMes BOUTIN et AMARA).

Sur cette affaire de RSA, il n'aurait certainement pas mangé son béret en acceptant de passer de 4 ou 8 milliards à ... 1,5.

Autres temps autres moeurs .... Mais puisque Nicolas et Martin sont heureux.



04 septembre 2008

Porto-Vecchio & Damas : Même chemin

Le président Nicolas Sarkozy a achevé jeudi une visite à Damas où il a tenté d'accroître le poids de la France au Proche-Orient mais ses efforts se sont heurtés aux difficultés des discussions entre la Syrie et Israël et au défi du nucléaire iranien.

Le président français, également président en exercice du Conseil européen, a conclu sa visite de deux jours - la première d'un chef d'Etat occidental depuis cinq ans - par un sommet quadripartite: France, Syrie, Qatar et Turquie.

M. Sarkozy en a profité pour lancer une mise en garde sur l'Iran.

"L'Iran prend un risque majeur à continuer le processus d'obtention du nucléaire militaire - ce qui est notre certitude - parce qu'un jour, quel que soit le gouvernement israélien, on peut se retrouver un matin avec Israël qui a frappé", a-t-il déclaré.

"Il ne s'agit pas de savoir si c'est légitime, intelligent ou pas. Qu'est-ce qu'on fera à ce moment-là? Ca sera la catastrophe. Il faut éviter cette catastrophe", a-t-il martelé - Source AFP

En ce qui concerne les expulsions de manifestants ainsi que le limogeage de policiers : Jeudi, en marge de sa visite à Damas. Le chef de l'État s'est exprimé pour la première fois sur cette affaire afin de mettre fin aux spéculations. "Je n'ai pas (eu) besoin (d'intervenir) parce que j'ai un ministre de l'Intérieur qui a fait son travail (...)

Michèle Alliot-Marie a jugé qu'il y avait eu des fautes, elle a eu raison. Quand il y a une faute, c'est le responsable qui doit l'assumer", a expliqué le chef de l'État. La ministre de l'Intérieur avait confirmé mercredi avoir décidé seule la destitution de Dominique Rossi, en raison de l'absence d'intervention des forces de l'ordre. Source Le Point

C'est beau la grande politique !!!

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Lettre de Claude Bartolone aux signataires de "Reconstruire à gauche"

Claude Bartolone nous a fait parvenir une lettre adressée au signataires de "Reconstruire à gauche" qui fait suite aux journées de La Rochelle. De même que nous avons publié celle de Démocratie et Socialisme et que nous publierons toutes les réactions qui nous seront envoyées, nous vous donnons ci-dessous l'intégralité du texte.


Chère camarade, cher camarade,

Mais que s’est-il donc passé à la Rochelle ? C’est la question que se posent les militants, sympathisants, électeurs qui ne s’y trouvaient pas et qui sont souvent déboussolés, voire dégoûtés. On les comprend : à lire les commentaires, les trois jours de l’université d’été n’auraient été que pugilat, divisions, repli du parti sur lui-même… Pour démêler le vrai du faux, j’ai pensé utile de te dire comment, avec Laurent Fabius et les camarades de notre sensibilité, nous avons vécu cette université d’été.

A la Rochelle , nous avons combattu la politique de N. Sarkozy en faisant des propositions pour une alternative crédible en France et en Europe. Dans « université d’été », il y a « université », autrement dit réflexion collective. Celle-ci a été riche, vivante, et il est regrettable que les médias n’aient pas davantage mis en avant la participation active de 4 000 militants, élus locaux, cadres fédéraux, responsables nationaux au sein des 21 ateliers qui ont rythmé le week-end. De nombreux amis ont participé aux tables rondes : Pervenche Berès (« le Manifeste du PSE 2009 »), Bariza Khiari (« le projet socialiste de coopération franco-méditerranéenne »), Guillaume Bachelay (« ce que les sociaux-démocrates peuvent faire du traité de Lisbonne »), Henri Weber (« où en est la présidence française de l’UE ? »), Alain Vidalies (« le code du travail en miette : le vrai projet Sarkozy-Fillon »), André Laignel (« Comment l’UMP étrangle les collectivités locales »), Claude Roiron (« l’école, la recherche, l’université : la droite contre le savoir »), Vincent Léna (« la solidarité urbaine : l’impensé de la droite »), Didier Mathus (« l’audiovisuel selon Sarkozy-Fillon »), moi-même (« quelle politique économique et sociale de gauche ? ») et d’autres encore. Avec conviction, nous avons fait partager aux camarades les analyses et les réponses de « Reconstruire à gauche ».

Je veux tout particulièrement attirer ton attention sur la séance plénière consacrée à l’Europe qui s’est déroulée dès l’ouverture de l’université d’été. Dans le grand auditorium, Laurent Fabius en était le grand témoin. Il a pu développer son diagnostic de la crise de la social-démocratie européenne, sa volonté de substituer le « juste échange » au libre échange pour développer nos économies et protéger nos modèles sociaux, sa critique de la politique européenne de N. Sarkozy qui préfère le magma institutionnel à la relance des politiques concrètes pour les Européens. Afin de mettre le PS et le PSE sur les bons rails en vue des élections européennes de juin 2009, Laurent Fabius a avancé cinq propositions précises sur l'Europe : une clause de sauvegarde sociale, une coopération renforcée en matière de recherche et d’innovation, une véritable communauté européenne de l'énergie, un programme européen d'investissements massifs et un espace Schengen de la défense. Dans la salle, les 400 militants présents ont, semble-t-il, approuvé ces orientations précises, tournées vers le futur, qui permettent de dépasser les oppositions du Oui et du Non au traité constitutionnel européen. Car tous les socialistes sont des pro-européens convaincus. Et la crise du modèle libéral exige un sursaut de la gauche européenne. Les médias, sans surprise, se sont fait peu l’écho des propositions concrètes formulées par Laurent. A chacune et chacun de nous, maintenant, de les marteler dans nos sections et nos fédérations. Et poser une question simple : à la Rochelle , quels autres dirigeants socialistes ont fait de même, c’est-à-dire voulu donner à nos militants des outils pour convaincre et tourner le PS vers les Français et vers l’avenir ?

Bien entendu, la Rochelle fut aussi l’acte I du Congrès de Reims. Pour toutes les sensibilités présentes, ce fut le moment d’échanger avec d’autres. Pour tous les animateurs des contributions générales, ce fut la possibilité de promouvoir leurs analyses et leurs propositions. Pour les militants et les dirigeants, ce fut aussi l’occasion de discuter des candidats possibles au poste de premier secrétaire. Et c’est normal ! Dans un peu plus de dix semaines, les militants du Parti socialiste auront à se prononcer sur la ligne politique, la stratégie d’alliances, la direction chargée de mettre le parti en ordre de marche pour préparer l’alternance. Cela mérite que des sensibilités expriment leurs souhaits ! Les projets politiques s’incarnent dans des femmes et des hommes, que départagent les adhérents. On peut se moquer de la passion socialiste pour le débat, comme le font les dirigeants de l’UMP. On peut aussi y voir une richesse, la marque de notre histoire, la preuve de notre vitalité démocratique.

Nous sommes allés à la Rochelle avec la volonté de participer au pôle des Reconstructeurs qui constitue le véritable espoir d’un changement du PS. Voilà près d’un an, lors de notre réunion à Sciences-Po le 29 septembre 2007 , nous avons fait le choix de rencontrer et de débattre avec d’autres sensibilités socialistes pour tenter, dans la fidélité à nos convictions, de reconstruire ensemble notre parti. Nous avons continué le travail et, au fil de nos réunions (en janvier 2008 au Sénat et le 1 er juin lors de la journée nationale des reconstructeurs), un rassemblement possible s’est dessiné. Nous avons publié des textes communs et des tribunes qui ont montré notre convergence sur l’avenir de l’Europe, sur la nécessité d’inventer de nouvelles réponses à l’heure de l’épuisement de la social-démocratie traditionnelle et sur la conception du parti. Au début, notre initiative a suscité l’incrédulité et a été accueillie par une certaine indifférence. C’est sans doute parce qu’elle apparaît maintenant comme plus crédible que certains se déchaînent contre elle !

Le week-end dernier nous avons donc échangé avec Martine Aubry et ses amis, avec les partisans de Dominique Strauss-Kahn, avec Arnaud Montebourg et ses camarades, ainsi qu’avec les membres du NPS, notamment Benoît Hamon , avec lesquels nous avons beaucoup de convergences. Nous l’avons fait dans un souci de double transparence : transparence à l’égard des membres de notre sensibilité (en conviant Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis et Benoît Hamon à notre réunion plénière de sensibilité pour qu’ils nous disent ce qu’ils attendent du Congrès) et transparence à l’égard de la presse (en participant à un large déjeuner auquel tous les responsables avaient été conviés). Là aussi, je pose une question simple : y a-t-il une autre sensibilité du parti qui a, en marge de l’université de la Rochelle , ouvert ses portes à des camarades de sensibilités différentes ? Seuls les reconstructeurs ont fait véritablement le choix de l’ouverture, du dialogue, de la camaraderie, en privilégiant le débat sur le fond aux aventures médiatiques personnelles.

Dans ces réunions, il a été surtout question de l’avenir de la gauche . Nous partageons aujourd’hui un même diagnostic : après 20 ans sans victoire présidentielle et 11 ans sans victoire législative, il est vital de changer en profondeur le PS. C’est l’intérêt général du parti qui nous motive. Les Français comprendraient-ils qu’après ces échecs, on maintienne à peu près les mêmes personnes, les mêmes candidats, les mêmes synthèses et les mêmes orientations politiques ? Nous voulons un nouvel Epinay entre des sensibilités et des responsables qui partagent l’essentiel, c’est-à-dire l’ancrage à gauche du PS, le refus de la peopolisation de la vie politique et de la présidentalisation du parti, l’opposition vigoureuse au sarkozysme, et l’exigence d’une refonte de la social-démocratie européenne. Certes, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Mais pour gagner des élections, il ne faut pas simplement rassembler des gens qui pensent la même chose. Il faut être capable d’entraîner des sensibilités diverses. Et pour cela, il est indispensable de réunir des militants qui peuvent avoir des approches différentes sur telle ou telle question. Vouloir rassembler uniquement « ceux qui pensent la même chose », comme le proposent certains, est la meilleure recette pour rester éternellement minoritaires dans le pays .

Allons plus loin et regardons, là aussi, les faits. Où est le sectarisme ? Où se niche l’incohérence ? Le sectarisme est du côté de ceux qui, ces derniers jours, ont multiplié dans les médias les exclusives, voire les injures à l’égard de notre sensibilité. Que nous reprochent-ils ? D’avoir vu souvent juste, qu’il s’agisse de la laïcité en 2003, de la crise européenne en 2005, de la nécessité d’augmenter le pouvoir d’achat et d’abord le Smic en 2006, du refus de la TVA sociale en 2007 ou encore de la prise de conscience début 2008 d’un virage atlantiste et bushiste de la France en Afghanistan ? Pourquoi un tel rejet à notre égard ? On nous dit : les fabiusiens ne sont pas fréquentables parce qu’ils ont fait un choix différent en 2005. La manœuvre est un peu grosse. Pourquoi étions-nous fréquentables lors du Congrès du Mans, quand nous étions nécessaires à la synthèse, et pourquoi ne le serions-nous plus aujourd’hui ? Pourquoi d’autres responsables qui ont fait le choix du non, sont-il aujourd’hui des interlocuteurs acceptables, alors que nous ne le serions pas ? Tout cela montre bien qu’il ne s’agit que d’arguments de façade. L’ostracisme envers Laurent Fabius traduit avant tout la peur de certains de perdre le confort de la direction du parti ou de devoir se mesurer à l’un des seuls responsables socialistes qui a été capable jusqu’à présent de s’opposer efficacement (60 députés lui doivent leur siège) et de proposer positivement (voir ci-dessus les propositions sur l’Europe) ?

Quant à l’incohérence, on se pince pour y croire ! Ceux qui dénoncent les rencontres au grand jour entre socialistes n’oublient-ils pas que certains, entre les deux tours de la présidentielle, se rendaient, à la nuit tombée, au domicile de F. Bayrou pour quémander son soutien ? Sans oublier ceux qui se proclamaient au printemps « socialistes et libéraux » et qui veulent aujourd’hui donner des exemples de cohérence idéologique.

Nous ne sommes pas dupes de ces manœuvres qui consistent, par médias interposés, à installer la confusion dans l’esprit des militantes et des militants. Au fond, deux destins s’offrent au Parti socialiste :

- soit on réédite les recettes déjà essayées et qui ont conduit à l’échec (la présidentialisation du parti, la droitisation des analyses, la tentation de l’alliance au centre droit, la sous-estimation de la crise de la social-démocratie européenne, ainsi que la prétendue ritournelle de l’unité aux dépens du travail de fond et de la clarté de l’orientation politique). Ce sont des impasses.

- soit on change en profondeur – c’est l’autre destin possible pour le PS – pour affirmer un socialisme décomplexé. C’est ce qu’appellent de leurs vœux, chacun avec ses mots, son histoire, sa personnalité, notamment Martine Aubry, Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Paul Huchon, Benoît Hamon , d’autres, et bien sûr nous toutes et tous, autour de Laurent Fabius. A ces responsables d’être à la hauteur du moment historique dans lequel se trouve le Parti socialiste en réussissant à bâtir, avec d’autres comme le pôle écologique de notre ami Géraud Guibert , un projet de reconstruction à vocation majoritaire. Y a-t-il aujourd’hui au sein de notre parti une autre proposition de changement à la mesure de celle-ci ? Y a-t-il une autre perspective collective aussi innovante ?

Une dernière question : parmi ces deux offres, laquelle redoutent à la fois N. Sarkozy , notre adversaire de droite, et O. Besancenot, notre concurrent d’ultragauche ? Poser la question, c’est y répondre.

Refusons la confusion et contribuons à la clarification réclamée par les militants qui s’apprêtent à lire les motions en septembre, à choisir une orientation, puis à désigner une direction nouvelle avec un ou un(e) premier(e) secrétaire courant novembre. Soyons fidèles à notre volonté de « rassembler à gauche ». A ce stade, Martine Aubry présente de nombreux atouts qui font d’elle un pivot de ce rassemblement. Elle symbolise la gauche qui réussit localement. Elle porte une ligne politique qui ne confond pas la gauche et la droite. Elle refuse la présidentialisation et se place sur le terrain collectif. Elle est capable, nous l’espérons, de rassembler largement.

Nous sommes déterminés plus que jamais à changer le PS pour éviter qu’il se brise sur ces deux récifs que sont l’immobilisme et le libéralisme. Au cours de ce congrès, nous débattrons dans la sérénité et la clarté, proposerons à gauche, agirons avec d’autres pour bâtir une majorité de renouveau. Je t’invite à suivre cette feuille de route dans ta section et au sein de ta fédération. A nous de montrer l’exemple et le chemin. Pour que Reims soit le début du renouveau socialiste qu’attendent nos camarades, nos électeurs, notre pays et l’Europe.


Amicalement,

Claude Bartolone
Le 3 septembre 2008

03 septembre 2008

Solidarité nationale : Sauvons les très riches !!!

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé mardi qu'il serait "sain" de supprimer l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qu'elle considère comme une "catastrophe économique".

"Plus j'observe ce qui se passe dans notre pays, plus je vois que cet impôt, qui a une valeur symbolique très forte, est en réalité une catastrophe économique. Je le dis très clairement aujourd'hui, oui il serait sain de supprimer l'ISF", a-t-elle dit sur RMC.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait évoqué lundi une possible réforme de l'ISF dans un entretien à la Tribune mais le Premier ministre François Fillon avait aussitôt affirmé qu'une telle réforme n'était "pas à l'ordre du jour". La suppression de l'ISF serait, pour Mme Parisot, "la meilleure façon de conserver des investisseurs dans notre pays et la meilleure façon de faire venir d'autres investisseurs qui avaient quitté notre pays".

"Comment voulez-vous qu'on puisse continuer à créer des entreprises, à investir dans des entreprises si nous n'avons plus le capitaliste prêt à risquer son argent dans une entreprise ?", a-t-elle lancé. "L'ISF nous a abimé de ce point de vue là de façon catastrophique", a-t-elle jugé. Source AFP

Et pourtant, on peut lire sur le site Web de l'Express le constat suivant :

"... / ... Quel est le profil de ces exilés fiscaux?

Ils sont de plus en plus jeunes : 53 ans en moyenne, alors que l’âge moyen des redevables à l’ISF est de 66 ans. Surtout, ils sont de moins en moins riches, si j’ose dire. La valeur moyenne du patrimoine qui se délocalise est de 3 millions d’euros. Un sur cinq n’était même pas redevable de l’ISF l’année précédent son départ. Les gens qui partent sont des gens en phase de réussite, des entrepreneurs, pour lesquels l’ISF joue un rôle psychologique considérable. Ils paient peu d’impôt au titre même de l’ISF, mais il y a dans leur conduite une part d’irrationnel.

Quelle solution, alors? Supprimer l’ISF?

Politiquement, cela ne me paraît pas possible. Mais on peut encore inverser la tendance, avec des mesures intelligentes. Le gouvernement a commencé. La loi Dutreil permet d’exonérer d’ISF 50%, et même 75% depuis 2006, des parts détenues dans une société, à condition qu’on s’engage à les conserver au moins six ans.

On compte plus de 7000 engagements de cette nature, portant sur 6,4 milliards d’euros. On peut penser qu’une partie de cette somme se serait elle aussi retrouvée à l’étranger si cette mesure n’avait pas été prise.

Cette mécanique d’"impôt choisi" est une bonne chose, même si elle n’est pas suffisante. Le bouclier fiscal aussi est une mesure importante. Mais les gens n’y croient pas encore, car ils savent qu’il peut être remis en cause si les socialistes arrivent au pouvoir" ... / ... L'ISF est un impôt déclaratif dû par les personnes physiques domiciliées en France dont le patrimoine privé excédait 770.000 euros au 1er janvier 2008.

Quant aux dernières mesures fiscales décidées par le gouvernement, Madame Parisot hurle au scandale :

Mme Parisot s'est par ailleurs dite "assez surprise" face aux récentes annonces du gouvernement de hausses de taxes. Elle a rappelé que le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait promis de ne pas augmenter les charges des entreprises. Or, "en ce moment ce qui se passe c'est qu'on les augmente, on met la France dans une situation très délicate", a-t-elle estimé.

Interrogée notamment sur le projet de taxer la participation et l'intéressement pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale, elle l'a jugé "incompréhensible". "C'est contradictoire avec l'idée d'augmenter le pouvoir d'achat net des salariés", a-t-elle estimé. Source AFP

Un pur scandale c'est vrai !! Nous le prouvons ci-dessous :

La logique qui prévalait lors de l'élaboration du paquet fiscal du 21 août 2007 est donc in fine respectée. Principaux bénéficiaires de l'allégement des droits de succession et de la mise en place du bouclier fiscal à 50 % prévu dans la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (TEPA), les hauts revenus seront exonérés du dernier-né des impôts présidentiels.

La taxation accrue des revenus de placement et du patrimoine frappera d'abord les classes moyennes. "C'est un des effets pervers du bouclier fiscal, analyse l'économiste Jacques Le Cacheux (OFCE), que d'exonérer les détenteurs de patrimoines élevés et, d'une manière générale, les plus riches de toutes les hausses à venir de la fiscalité. C'est un mécanisme très dangereux, qui a été accentué par la décision prise par Nicolas Sarkozy d'étendre le plafonnement des impôts aux contributions sociales." Source Le Monde

Alors tout est au mieux dans le meilleurs des mondes ?

Et bien non, comme nous l'expliquent les Echos

Nicolas Sarkozy veut simplifier le bouclier fiscal. Le plafonnement des impôts à 50% des revenus pourrait devenir déclaratif : le contribuable déduirait lui-même le trop-versé de l'année précédente, plutôt que d'avoir à faire, comme c'est le cas actuellement, une réclamation contentieuse ... / ...

Aujourd'hui, les contribuables qui constatent que les impôts versés une année donnée dépassent la moitié de leurs revenus ne peuvent exercer leur " droit à restitution " qu'à partir du 1er janvier de l'année suivante, après avoir acquitté tous leurs impôts et par le biais d'une réclamation contentieuse, dont nombre de contribuables craignent qu'elle ouvre la voie à un contrôle fiscal. Ce qui expliquerait en partie le faible nombre de bénéficiaires par rapport au public potentiel. Source Les Echos

Ce que vient confirmer ce que les même Echos écrivaient Le 9/11/2007 : Pour 2008 , le nouveau droit (bouclier à 60 %) est susceptible de bénéficier " à près de 100.000 foyers fiscaux ", selon le ministère du Budget. Pourtant, les demandes de plafonnement restent en nombre limité : " au 30 septembre par exemple, 2.722 remboursements avaient été réalisés, et 394 étaient en cours d'études avec les demandeurs ", selon Bercy, qui du coup s'est engagé dans une campagne de relance. Le passage du bouclier à 50 % pourrait aussi accélérer le mouvement. " Les chiffres dont vous faites état sont relatifs au bouclier mis en oeuvre en 2007, soit celui qui a été voté par surprise fin 2005 dans le cadre de la loi de Finances pour 2006. Les contribuables n'ont pas eu le temps d'agir sur la composition de leurs revenus pour en profiter. Mais, depuis début 2006, ils ont pu s'organiser ... / ... "

Et bien non !!!

Trop pudiques certainement les titulaires du bouclier fiscal (qui a quasiment fait disparaître l'ISF) semblent tétanisés à l'idée de réclamer les "sommes dues" Un tel traumatisme doit être réparé immédiatement par la suppression de l'ISF même si l'état des finances de la nation sont au bord du gouffre.

Ajoutons que l'humoriste français qui déclarait : "il est toujours plus facile de taxer les petites gens, ils sont tellement plus nombreux" avait tord !!! La richesse est une souffrance.

Les contribuables qui ne sont concernés ni par le bouclier fiscal ni par l'ISF, eux, par contre, ont eu droit ce matin à une information capitale en ce qui concerne leurs finances. cette information qui a fait le tour des rédactions (alors que selon elles aucune communication n'avait été organisée autour de l'EVENEMENT) marque un renouveau évident dans la lutte contre la dégradation du pouvoir d'achat.

"Le géant Danone a décidé de lancer à la rentrée un pack de 6 yaourts à moins d’1 euro pour se positionner sur le marché des marques de distributeurs et le hard-discount.
Danone va lancer prochainement un yaourt low-cost. Le géant de l'agroalimentaire a prévu de commercialiser à l'automne un pack de six yaourts à moins d'un euro. Si le groupe, leader mondial des yaourts, annonce d'importants bénéfices au niveau international, il est par contre en recul en France. Un marché stratégique puisqu'il représente 14 % de son chiffre d'affaire.... / ... Ces yaourts à bas coût seront entièrement à base de lait et aromatisés. Comprenez que vous ne retrouverez pas dedans des morceaux de fruits. Ce produit sera fabriqué en France et devrait être lancé à l'automne, probablement au mois d'octobre, selon Danone. Chacun de ces yaourts pèsera 115 grammes alors que la plupart de ceux qui sont actuellement commercialisés ont un poids net de 125 grammes ... / ... " Source RMC

Alors, après un telle nouvelle, nous ne pouvons qu'être tous solidaires et mettre fin à cette "catastrophe économique" si bien expliquée par Madame Parisot

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Huriauactu

La Rochelle et Unité des forces réellement à Gauche vues par D&S

Les lecteurs de Slovar les Nouvelles sont maintenant habitiués à lire des communiqués ou contributions que lui envoient des responsables politiques ou sociaux.

Démocratie & Socialisme nous fait parvenir deux nouveaux textes : Un sur leur vision des débats et manoeuvres de La Rochelle et un appel pour l'unité des forces réellement à gauche.

Nous publions ci-dessous ces deux textes dans leur intégralité

En creusant derrière les apparences à La Rochelle (D&S n°157) : La bataille politique derrière les jeux de personnes au PS

Il est dorénavant probable qu’il n’y aura pas de majorité avant le congrès du PS. Est-ce une si mauvaise nouvelle ? non, pas forcément si cela signifie que la ligne mi-chèvre mi-chou antérieure ne peut plus être reconduite. Et que ce n’est pas une ligne plus droitière qui lui succède. Une conduite au centre qui ne tranche sur aucune des questions sociales centrales est devenue paralysante. Aussi peut-on regarder derrière les « blocs » qui se constituent, se font et se défont, les principales questions politiques en jeu.

Plus loin, dans ce numéro de D&S, nous comparons le contenu des contributions de gauche, ici, regardons ce que chaque morceau de l’ex majorité du parti en train de se déformer, reformer, incarne.

C’est un peu comme la dérive des continents, il y a des glissements de plaques tectoniques, des rapprochements, des distanciations significatives.

Au moins sur les questions centrales qui nous semblent le plus lourdes de conséquences, on peut y voir clair. Si on admet que la pression sociale travaille les fondations de ce parti, que le sarkozysme est rejeté en profondeur, et que cela a des effets souterrains encore non visibles.

Une grande ile qui dérive :

C’est la future motion de Ségolène Royal : si jusqu’au bout, elle résiste a toute alliance, elle glissera sur le côté, un peu hors la vie du parti, de ses racines, de son histoire, elle aura une certaine forme d’étrangeté plus que de nouveauté, elle incarne une campagne droitière qui n’a pas permis et ne permettra pas de gagner à l’avenir. Tous les messages envoyés sur les questions sociales fondamentales (salaires, 35 h, retraites, fiscalité…) sont négatifs. Elle veut conquérir par la force la direction mais elle ne pourra le faire et tant mieux, ce parti est en difficulté mais pas au point de perdre tout sens collectif et de se faire hara-kiri. Il y a un siècle d’histoire qui ne peut être balayé par « aimez-vous les uns les autres » ni par le renoncement explicite aux 35 h, aux 1500 euros, et la soumission à la retraite par point du Medef. Plus l’alliance quasi suicidaire avec Bayrou.

Cela devrait tellement apparaître qu’il se peut que l’intéressée s’en rende compte et fasse finalement un compromis de dernière minute.

Un grand bloc central rénové :

C’est ce qui motive toujours François Hollande qui veut le construire au moins avec Bertrand Delanoé et avec Jean-Marc Ayrault. C’est recréer une « stabilité » sans trop trancher dans le vif, assurer de l’autorité et marcher au millimètre. C’est un appel à la défense et à la restauration de l’autorité de l’appareil central. Mais le maire de Paris, après son fiasco « socialiste et libéral » est-il le mieux placé ?

Certes, il ne veut d’alliance avec le Modem, mais le contenu social de son discours est bien faible et ne tranche guère avec le passé. Julien Dray juge que ce bloc central est un peu court et ne sera pas « suffisant » si Ségolène Royal ne s’y rallie pas, mais pour la place du chef, il est certain que Bertrand Delanoë n’est pas prêt de la lui laisser, ce qui ferme bien des portes au « bloc central ». Tant que la nécessité ne s’impose pas… Mais ils vont sentir la nécessité de « gauchir » s’ils veulent capter les voix des militants, et peut-être de s’allier plutôt que de tout perdre séparément. Si le bloc central « s’élargit » pour capter à tout prix une majorité, il en paiera le prix en retour de confusion, et de non-dits.


Les reconstructeurs tirés par les deux bouts :

C’était un grand pari que de vouloir tenter, contre le duel médiatique Ségolène-Delanöe, de créer un « grand ensemble, » allant des amis de DSK à ceux de Laurent Fabius, sachant qu’aucun des deux n’était en situation actuelle d’être présidentiable mais aucun n’y renonçait pour l’avenir.

Donc le poids de leurs proches était décisif dans l’organigramme des reconstructeurs en attente de la phase suivante.

L’image pratique, unitaire, sage, qu’ils ont tenté de se donner contre le présidentialisme immédiat, en défense du parti collectif, masque qu’il n’y a pas de « fond ». Car quels points communs entre les strauss-kahniens et les fabiusiens ? sur l’Europe, sur l’union de la gauche, sur le programme social, autant certes qu’entre CFDT et CGT…mais autant de différences aussi ! Du coup, ils ont mis de part et d’autre, en sourdine, le fond pour privilégier le flou, il y a du magma dans cette plaque tectonique ! Ne cherchez pas de réponse sur le partage des richesses, elles ne figurent pas dans leurs textes.

Avant l’été, Pierre Moscovici tirait à fond sur la droite, recherchant l’accord avec « Ligne claire » un texte droitier - justement pas clair- des grands barons comme Collomb, Guerini, Valls. Ce faisant, croyant bien défendre DSK, Moscovici commit la faute d’exiger la mise à l’écart des fabiusiens en termes violents : « pas de passagers clandestins, un accord à deux avec Martine Aubry, pas un accord à trois ni a deux et demi ».

Cette exclusive lui aura été fatale car son « ami » Cambadélis lui, a compris bien qu’il fallait viser plus large et non pas refermer le jeu pour parvenir à contrer les vedettes Royal-Delanoé. Exit brutalement Moscovici, et recentrage léger à gauche avec Martine Aubry si elle acceptait de tenir ce rôle central et ingrat de première secrétaire. Elle accepte. Montebourg, noyé dans tout cela, après avoir appelé Moscovici à Frangy le lâche à La Rochelle, pour lui, la tactique devient labyrinthe.

Le contenu politique est indécis. Le but à peine caché est que l’équilibre des forces pour 2011 ne soit pas tranché entre les deux hommes. Laurent Fabius pour confirmer la mise à l’écart de Moscovici, adoube Martine Aubry, et la rétablit dans un centre à mi-chemin entre, à droite les strauss-kahniens, et à gauche les fabiusiens. Nous voilà avec un autre « bloc central » n°2, une autre plaque tectonique qui essaie d’occuper le même terrain que celle de Delanöe-Hollande.


Le coté droit se détache ou s’attache ?

Moscovici, looser, dégagé brutalement par les amis de Cambadélis qui l’avaient pourtant mis en selle, a essayé de reconstituer un bout de continent avec Valls, Collomb, Guérini. On leur souhaite du plaisir, car ils sont autant marqués à droite que le fut Bockel dans le passé. Ils essaient de revenir dans le bloc central n°2, des mains leur sont tendues pour renforcer le côté droit de celui-ci, mais il y a des rancoeurs et des aigreurs apparues en cours de route.

Leur retour est devenu plus difficile après l’installation des fabiusiens dans ce cercle. En tout cas, Moscovici ne peut prétendre le diriger. Le centre du bloc n° 2 lui est moins accueillant après la Rochelle qu’avant. Il s’est déplacé légèrement au centre gauche.


Reste le côté gauche : c’est l’heure !

Disons le, des dizaines de milliers de militants sont choqués, ulcérés par ces manœuvres trop visibles de glissement de ces « continents ». Personne ne veut, à gauche, d’un « magma » où l’on s’englue.

Si la gauche de ce parti, depuis l’été, avait su se regrouper et s’organiser, publiquement et avec force, (entre les amis de Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez et nous - pour aller vite et en personnalisant un peu trop facilement) elle aurait tout de suite pesé davantage sur toutes ces opérations.

Car nous sommes certains qu’une gauche sociale et combative, pèse de 15 à 25 % des voix, surtout si elle s’organise bien et si son texte est bon. Au lieu d’être subordonnée et force d’appoint, elle peut être offensive et motrice. Nous avons essayé, par des rencontres les 2 juillet, avec Benoit et Marie Noëlle, le 25 juillet avec Jean-Luc Mélenchon, de faciliter le processus.


Même de façon chaotique il semble qu’il se dessine. Un accord à cinq, sans préjugé ni exclusive, ferait un nouveau bloc tirant à gauche l’ensemble des continents ce qui aurait pour effet que le bloc central le plus important dans le futur vote des militants, en aurait absolument besoin au congrès pour disposer d’une majorité.

Ce serait ainsi que la gauche socialiste pourrait commencer à se faire entendre, obtenir du poids, et devenir indispensable à la nouvelle majorité. Rédiger une motion de gauche, construire une cohésion, un travail en commun collectif et loyal autour d’une motion commune de gauche, est donc, selon nous, la première nécessité. Nous en avons discuté positivement avec Benoit Hamon à La Rochelle, et espérons concrétiser tout cela tous ensemble le plus tôt possible.

Ce serait cela la vraie nouveauté du congrès de Reims, c’est qu’il y ait une gauche socialiste et qu’aucune majorité ne puisse faire sans elle !


Congrès de Reims du Parti Socialiste - Appel solennel pour l’unité autour d’une orientation résolument de gauche

Un congrès est toujours l’occasion de voir apparaître des textes riches d’idées, d’analyses et de réflexions qui viennent ensuite nourrir dans un second temps les motions. Le Congrès passé, toutes ces belles choses sont remisées au placard de la mémoire du socialisme. Nous refusons que ce Congrès soit celui d’un énième placard dont la porte se refermerait sur un espoir manqué.

La dernière présidentielle nous a clairement démontré qu’une nouvelle ère venait de commencer. En effet, une droite en rupture totale avec le gaullisme et incarnée par Nicolas Sarkozy a utilisé la tactique du blitzkrieg pour mettre la gauche à genou et la droite au pas. Autrement dit, il a mené une offensive rapide et brutale paralysant la candidate de la gauche et anesthésiant son propre camp.

Quel bilan faire et quelles réponses apporter ?

Le bilan est celui d’une gauche française, à l’image de la social-démocratie en Europe qui a échoué dans sa stratégie de conquête du pouvoir via les remèdes libéraux : le « toujours moins » (de solidarité, de hausses de salaire, de redistribution, de protection sociale, etc) pour prétendument aider à la compétitivité de nos économies a conduit inexorablement à affaiblir les salariés dans leur ensemble. Force est de constater que seuls les plus aisés ont su trouver leur compte. Le résultat est encore le même quand c’est la démocratie et la République qui font aussi les frais du « toujours moins » (de laïcité, de représentativité, de lien social, de liberté, d’égalité et de fraternité, etc).

Les réponses ?

Plusieurs contributeurs les ont définies et les exposent dans des textes de qualité qui appellent sans ambiguïté à ce que le Parti Socialiste rompe clairement avec la doctrine du « toujours moins ». Ils appellent, certes avec des formules différentes mais avec un corpus idéologique identique, celui du socialisme, à :

1. Rompre avec l’accompagnement du modèle libéral,
2. Développer les services publics,
3. Défendre la laïcité républicaine,
4. Rééquilibrer le partage des richesses :accroître la part du travail plutôt que du capital, notamment par l’augmentation des salaires,
5. Apporter des réponses solidaires à notre sécurité sociale,
6. Rompre avec une croissance aveugle basée sur toujours plus de consommation, au détriment du développement durable,
7. Refuser le nouvel ordre international conservateur,
8. Promouvoir une Europe forte socialement et économiquement,
9. La mise en place d’une 6ème république parlementaire et sociale,
10. Une fiscalité réellement redistributive.

Au risque de voir les mêmes caciques venir expliquer aux adhérents du PS qu’il faut réformer en détruisant, nous appelons solennellement au sursaut unitaire et salvateur des socialistes français autour d’un texte alternatif qui permette de s’opposer à la droite et de tracer une orientation en phase avec les préoccupations des français.

En conséquence, nous, adhérents et militants du Parti Socialiste de la Marne, issus de plusieurs contributions ou simples adhérents soutenant une ligne clairement de gauche interpellons l’ensemble des responsables socialistes et les contributions qu’ils ont soutenues tant les points de convergences sont manifestes et forts nombreux.

Nous leur demandons de rechercher par tous les moyens l’union des forces qu’ils incarnent pour dégager autour d’une ligne claire, en rupture avec le mythe du « toujours moins », un texte fondateur et offensif pour le Congrès de Reims.

Vous pouvez si vous le souhaitez signer l'appel en cliquant ici

02 septembre 2008

Lettre ouverte à Vincent PEILLON et autres bavards socialistes

Il s'en passe toujours de belles au Parti Socialiste. Ainsi, il n'est pas de jour ou un des membres importants du parti ne se jette devant les micros pour, comme le disait Desproges, "montrer son ... émotion aux passants"

Le dernier en date à avoir placé son couplet se nome Vincent PEILLON. Extrait de ses déclarations à RMC

Question « le PS peut-il se réconcilier et l'emporter à la prochaine Présidentielle ? »

« Je pense qu'on y arrivera, si on fait attention à sortir une dizaine d'individus qui sont éternellement malfaisants, qu'on connaît, qui ont été de toutes les combines, et qui sont d'ailleurs assis au secrétariat national depuis 25 ans. Je pense que ces quelques malfaisants doivent maintenant gentiment prendre leur retraite. Ça fait 25 ans qu'ils pourrissent la situation, ça fait 25 ans qu'ils font des combinaisons, 25 ans qu'ils trahissent leurs propres amis. Et je pense que l'on peut faire sans eux.

Après, il y a dans ce parti beaucoup de gens respectables ; donc on peut respecter une minorité : il y a une façon de vivre ensemble, même quand on ne pense pas la même chose sur tout. Mais il y a des gens qui pourrissent cette situation, qui ne respectent pas les règles collectives, qui font toujours des combines.

J'ai quitté François Hollande en 2002, parce qu'il n'a pas voulu, après pourtant ce choc du 21 avril, faire la refondation nécessaire. Il a refait des vieilles alliances - Fabius, Strauss-Kahn, etc. Ils l'ont tué, comme ils tuent tout le monde, comme ils se tuent eux-mêmes d'ailleurs. Mais ils s'obstinent. Et ils peuvent nous tuer collectivement. Donc je dis basta ! Que tous ceux qui veulent vraiment du neuf, que l'espoir trouve son chemin, s'associent dans ce Congrès et qu'on ouvre un nouveau cycle politique. »

Moins joli que "aimez-vous les uns les autres ou disparaissez" mais plus significatif de ce que traverse actuellement le premier parti d'opposition français.

Mais au fait, qui est Vincent PEILLON ?

Agrégé et docteur en philosophie, Vincent Peillon est professeur de 1984 à 1997, quand il est élu député de la Somme.

Il entre en 1992 au cabinet d'Henri Emmanuelli alors Président de l'Assemblée nationale puis devient secrétaire du groupe des experts du PS l'année suivante.

Il présente la motion 2 au congrès de Liévin en 1994, au côté de Christophe Clergeau mais perd contre la motion d'Henri Emmanuelli, soutenue par la quasi totalité des hiérarques du parti. Il devient cependant membre du bureau national et délégué auprès du premier secrétaire, Lionel Jospin de 1995 à 1997.

En 1997, il est élu député de la Somme, dans la troisième circonscription (région du Vimeu). Pendant son mandat législatif, il est notamment président avec Arnaud Montebourg de la mission parlementaire d'enquête sur le blanchiment d'argent en Europe. Il devient parallèlement secrétaire national aux études du Parti Socialiste de 1997 à 2000, date à laquelle il devient porte-parole du Parti sous la direction de François Hollande.

Tirant les leçons du 21 avril 2002 et de l'élimination au premier tour de l'élection présidentielle de Lionel Jospin, il démissionne du poste de porte-parole pour créer un courant rénovateur au sein du PS, le Nouveau Parti socialiste NPS.

En octobre 2002, le quotidien Libération publie ainsi une tribune intitulée Pour un nouveau parti socialiste signée par Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et Julien Dray. C'est le titre de cette tribune qui donnera son nom au courant Nouveau parti socialiste qui présentera une motion au congrès de Dijon (2003) et à celui du Mans (2005).

Il est élu en 2003, premier secrétaire de la fédération socialiste de la Somme, fonction qu'il avait déjà occupée de 1997 à 2000.

Député européen depuis juin 2004 - En 2005, il défend le Non au TCE.

Le 20 novembre 2005, durant le congrès du Parti socialiste au Mans, il vote avec Benoît Hamon et Henri Emmanuelli l'approbation de la synthèse générale au nom de la motion 5 du Nouveau parti socialiste, l'autre chef de file de son courant, Arnaud Montebourg, s'abstenant.

Alors que s'ouvre l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle fin août 2006, il exprime son soutien personnel pour Ségolène Royal à l'investiture du Parti pour la présidentielle ; une position qui divise les membres du courant Nouveau Parti socialiste dont il est le co-aminateur avec Benoît Hamon et Henri Emmanuelli.

Il est durant la campagne présidentielle de 2007, l'un des trois porte-parole de Ségolène Royal.

Il est battu (49,89%) par son opposant lors des élections législatives de juin 2007 dans la troisième circonscription de la Somme.

Dans le cadre des différents débats sur la rénovation du Parti socialiste lancés depuis juin 2007, Vincent Peillon crée l'institut Edgar Quinet en septembre 2007, afin de se doter d'un outil de réflexion et de débat. http://www.edgarquinet.fr/

Fonction Politique

* Secrétaire du groupe des experts du PS 1993 -1994 .
* Membre du bureau national du PS depuis 1994 .
* Délégué auprès du premier secrétaire du PS 1995 -1997 .
* Secrétaire national aux études du PS 1997 -2000 .
* Porte-parole national du PS 2000-2002.

Source Wikipedia

"qui ont été de toutes les combines" déclare" M. PEILLON ?

Je serais tenté de dire que son (jeune) parcours est également émaillé de nombreux accords assez opportunistes ... M. PEILLON, vous n'êtes pas au bureau national depuis 25 ans mais votre "jeunisme" proclamé ne prouve rien et vos aller et retour entre Henri Emmanuelli, Lionel Jospin, François Hollande, Arnaud Montebourg et Ségolène ROYAL sont tout aussi attaquables.

Traiter de malfaisant ses opposants en interne n'apporte que miel et délices à la majorité présidentielle qui n'a même plus à mobiliser son service communication pour enfoncer un peu plus le PS et surtout militants et sympathisants. Mais vous n'en avez cure ...

Que vous vous détestiez les uns et les autres est une chose au demeurant regrettable et navrante, mais que vous ayez l'indécence de "vider les poubelles" devant les média est intolérable. Insultez vous si vous le souhaitez mais hors des caméras et micros. Un parti démocratique est aussi un parti qui sait gérer ses différences sans pour cela tomber dans la vulgarité.

Or M. PEILLON votre déclaration est vulgaire.

Vulgaire parce qu'elle jette à la face de ceux qui ont voté pour des candidats socialistes aux législatives et aux municipales une vision de la médiocrité. Qui êtes vous pour croire que vous portez la "parole divine" et être capable de savoir ce qui est bon pour les socialistes ?

Pourquoi en ce cas n'avez vous pas lors des dernières législatives élevé la voix pour fustiger les "malfaisants" qui ne méritaient certainement pas à vos yeux un mandat des électeurs ?

Quand vous a t-on entendu saisir les micros pour expliquer ce que vous feriez en cas de retour du PS aux affaires sur :

Le temps de travail (déplafonné alors que les entreprises continuent à toucher les aides 35H00)
Le forfait jours des cadres
Les franchises de santé
Le détricotage du code du travail
La dépénalisation du droit des affaires
L'augmentation du temps partiel
L'allongement du temps de cotisation pour une retraite incertaine

Non, on vous a vu essentiellement dans un rôle de procureur au "petit pied" harassant le Premier Secrétaire actuel et dénonçant des "malfaisants" dont vous ne citez d'ailleurs pas les noms.

A tous les mauvais coups porté aux français, vous avez préféré "faire la star" dans les media.

J'ai honte pour vous et pour tous ceux qui continuent inlassablement à désespérer ceux qui défendent les idéaux de gauche et se foutent totalement de votre modernisme et de vos états d'âme. Les militants et les sympathisants continuent, de leur côté, à dialoguer et se révolter sur le Net. Les forums bruissent d'idées et d'envie d'en découdre avec les mesures gouvernementales et vous, vous nous offrez ce triste spectacle.

Jaurès que, semble t-il, vous aimez citer disait : "Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots" n'est ce pas ce que vous avez fait dans ce micro si plaisamment tendu ...

Vous déclarez : "Ils l'ont tué, comme ils tuent tout le monde, comme ils se tuent eux-mêmes d'ailleurs. Mais ils s'obstinent. Et ils peuvent nous tuer collectivement. Donc je dis basta !"

Nous aussi !!!

Le retour des grandes années Charlie : Siné Hebdo

Slovar a soutenu SINE dans son bras de fer avec Philippe VAL. Nous ne sommes pas les premiers à l'annoncer mais nous ne serons pas les derniers : L'esprit du VRAI Charlie Hebdo est de retour !!! En effet, "Bob" SINE vient de lancer Siné Hebdo.

Présentation de l'objet du délit sur le site Web

"A l’insu de mon plein gré, j’ai réuni, sous ma bannière de pestiféré, une bande de trublions, bien décidés à ruer dans les brancards…" Siné

Voici comme promis la liste des trublions qui, sans hésitation, se sont joyeusement lancés dans l’aventure.

Politique, société, international, écologie, sciences, droit, philosophie, media, culture, sport, gastronomie… seront traités au gré de l’actualité et/ou de l’humeur de chacun. Sans oublier un polar « à suivre » et même des mots croisés !

"Ça va chier dans la colle et les bégonias !" Siné

Ok, mais où, quand ?

SINÉ HEBDO, le journal mal élevé, sera disponible Tous les mercredis dans les kiosques. Prix de vente : 2 euros. 16 pages quadri - format 29 x 37,5

Quels dessinateurs ou talents pourra t-on y trouver ?

DIEGO ARANEGA - AUREL - BERTH - CARALI - ETIENNE DELESSERT - DESCLOZEAUX - FAUJOUR - GAB - PHILIPPE GELUCK - JIHO - KAFKA - LASSERPE - JEAN-CHRISTOPHE LIE - LINDINGRE - LOUP - REMI MALINGRËY - MARTIN - MISS TIC - MIX & REMIX - POUSSIN - RÉMI - RONALD SEARLE - TARDI - VUILLEMIN - ROLAND AGRET - CHRISTOPHE ALÉVÊQUE - ISABELLE ALONSO - ARTHUR - NORMAND BAILLARGEON - GUY BEDOS - BERNARD GASCO - JACKIE BERROYER - FREDERIC BONNAUD - JEAN PIERRE BOUYXOU - JEAN-MARIE BROHM - SYLVIE CASTER - BENOÎT DELÉPINE - DROR - G-Y. FEDERMAN - GÉRARD FILOCHE - BRUNO GACCIO - NOËL GODIN dit l’entarteur - GUDULE - BERNARD JOUBERT - ANDRÉ LANGANEY - STEPHANE MAGGI - MARTIN - GUS MASSIAH - MICHEL ONFRAY - J-C. PIQUET-BOISSON - DIDIER PORTE - SERGE QUADRUPPANI - MAURICE RAJFUS - DENIS ROBERT - DELFEIL DE TON - RAOUL VANEIGEM - MICHEL WARSCHAWSKI

Du lourd mes amis !!!

Alors, pour une fois, au lieu de "consommer" de l'actualité gratuitement sur le Net, consacrez à partir du 10 septembre 2 € pour permettre que la mobilisation ne soit pas vaine.

Pour ceux qui voudraient s'associer à cette nouvelle aventure plutôt que de prendre une carte à l'UMP ils peuvent envoyer des dons

Par chèque à l’ordre de :
“AMORCES LES MAL ÉLEVÉS”,
21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris.
Par virement bancaire :
code banque 30 004 - code guichet 00153 - compte 00005202424 - clé 18
IBAN : FR 76 3000 4001 5300 00 52 0242 418 - BIC : BNP AFR PPP BY


Source
Siné Hebdo
Blog de Siné

Intervention de Gérard Filoche à l¹atelier sur « le code du travail en miette » à l¹ université d¹été du Parti socialiste à La Rochelle

Communiqué transmis par Gérard FILOCHE et publié en intégralité par Slovar les Nouvelles

Gérard Filoche :

« Je vais commencer, moi aussi, en espérant que cela ne le gênera pas, par un hommage à Alain Vidalies et au travail parlementaire qu’il a effectué pour s’opposer à la recodification du Code du travail. Car finalement, c’est grâce à lui, si, in extremis, le 3 décembre 2007, à la veille de la ratification parlementaire de l’ordonnance de recodification, nous avons pu, avec Martine Billard pour les Verts, Roland Muzeau pour le parti communiste, avec tous les syndicats de l’inspection du travail, avec le syndicat de la magistrature, faire une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour faire éclater le scandale. Grâce à lui, toute la gauche, les verts, le PCF, le PS ont voté CONTRE. La droite (Larcher Fillon, Villepin, Sarkozy…) avait mis en œuvre la ré écriture du code du travail tout entier de façon technocratique, depuis le 16 février 2005.

Qui « ils » ? En étaient chargés, Jean-Denis Combrexelle, mon patron, car directeur général du travail, qui m’en veut car je dis partout ce que j’ai lu dans « Liaisons sociales », c’est qu’il dînait chaque mois de cette période avec Denis Gauthier-Sauvagnac, un autre responsable de ce sale travail de ré écriture du code, c’était Jacques Barthélemy, dirigeant du principal cabinet de juristes, 400 juristes, au service du Medef, et un autre c’était Christophe Radé, universitaire bordelais, qui a osé écrire en préface de l’édition du nouveau code, je cite « il faudra des mois voire des années pour que le nouveau code révèle tous ses secrets »…

“ce sera un effort colossal pour les usagers”... Ils ont, là où il avait 273 subdivisions, ils en ont fait 1850, là ou il y avait 1150 lois, ils en ont fait 3850, ils ont supprimé un « livre » sur 9 dans le Code, déclassé 500 lois en décrets, ils ont tout re-numéroté à quatre chiffres, faits s’écrouler des jurisprudences entières, enlevé l’apprentissage du contrat de travail, enlevé la durée du travail du chapitre conditions de travail, mis sur le même pied les obligations des employeurs et celles des travailleurs, diminué les droits pour les institutions représentatives du personnel, pour les syndicats, pour les prud’hommes, pour l’inspection du travail… Vous savez que ce passage à l’acide des exigences du Medef du code du travail, a été décidé par une ordonnance de Chirac en plein conseil des ministres, le 7 mars 2007, publiée au journal officiel le 12 mars 07, 994 pages format A4, en pleine campagne présidentielle, sans une « une » de télé, de radio, de presse, dans un silence médiatique général, sans qu’un seul, qu’une seule candidate de gauche n’en parle, ne le dénonce, (pas faute d’être alertés…). Ils ont fait ratifier cela, 994 pages en 25’ au Sénat le 26 septembre 2007.


Et depuis ils continuent de lois en lois...

Pourtant rien rien rien dans ce pays ne justifie qu’on attaque le code du travail. Jamais la France n’a été aussi riche, et les richesses aussi mal partagées, 105 milliards de profits absolus pour le CAC 40, Total, Axa, etc… Ils ont fait la culbute depuis cinq ans, 72 milliards de niches fiscales, 148 milliards siphonnés des salaires vers les profits, les 500 premières familles ont gagné 80 milliards d’euros de plus l’an passé que l’an précédent (et Mme Parisot n’est que la 273° de ces familles), et puis voilà qu’ils osent prendre 1,5 milliard pour le RSA, aux petits épargnants alors qu’ils ont donné 15 milliards de bouclier fiscal aux grandes fortunes… La France est riche, elle n’a a jamais été aussi riche, les caisses privées sont pleines, elles débordent, débordent, et les caisses publiques, ils les ont vidées pour remplir les caisses privées, du temps de la gauche, ils critiquaient « la cagnotte publique », c’est vrai les comptes avec la gauche étaient en excédent, il n’y avait pas de trou dans les caisses de sécu, la masse salariale avait augmenté, maintenant ils ont tout inversé, enrichi les riches et vidé les caisses sociales collectives, c’est la cagnotte privée qui déborde...

Pourtant les richesses énormes sont là et il faut les redistribuer, et le code du travail aide à cela car si vous avez un bon code du travail, vous vendez mieux votre force de travail, si vous avez un mauvais code du travail, vous défendez moins bien le niveau de votre salaire,

Et c’est le salaire qui compte, le salaire, je suis syndicaliste, à la CGT depuis plus de 40 ans, mais sans responsabilité, mais mon idée, c’est qu’il faut 10 euros de l’heure, 10 euros mini, net, qu’on soit balayeur, caissière, pas moins de 10 euros pour une heure de travail, soit 1510 euros pour le mois, pour vivre décemment… je ne parle pas de pouvoir d‘achat ni de course au discount, mais augmentez massivement les salaires, tout de suite, 200 euros pour tous…
Et, non, pas les usines à gaz, ni de prime pour l’emploi, ni de participation ou d’intéressement, car tout cela n’abonde pas le salaire net et brut, donc n’abonde pas les cotisations sociales et les caisses de protection sociale, Augmentez les salaires !

Et pour cela ce qu’il faut c’est un code du travail plus protecteur et pas moins protecteur, on dit qu’il n’y a pas de différence entre gauche et droite, mais si, il y en a une énorme, nous voulons protéger beaucoup mieux les droits du salarié, le code du travail c’est vital, c’est les lois de la république face au marché, ce n’est pas un carcan mais un acquis de civilisation…Laurence Parisot, qui habite de facto à l’Elysée, dit « la liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail », c’est l’obscurantisme pur, vous appliquez cela au code de la route, vous avez dix mille morts le lendemain, vous appliquer cela au travail, vous avez cent mille licenciements abusifs le mois qui suit… Elle dit aussi « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » Ça fait drôle hein ? C’est l’apologie de la barbarie si on y réfléchit, car depuis l’aube des temps, nos plus anciens ancêtres ont tous lutté contre la précarité, contre la précarité de la faim, de la soif, de la souffrance, du chaud, du froid, je le dis toujours, on a inventé l’agriculture pour lutter contre la précarité de la cueillette, l’élevage pour lutter contre la précarité de l’élevage, cinquante siècles de lutte de l’humanité contre la précarité et voilà cette femme qui dirige le Medef qui s’écrie « erreur », « 50 siècles d’erreur, tout doit être précaire ! »… Vive Cro-Magnon en fait. Ils ne veulent plus de droits collectifs, mais un retour à des contrats de gré à gré, individuels, des « loueurs de bras » comme au XIX° siècle… Le Medef, crée en 1998, il a dix ans, c’est ça, sur le parvis de Matignon ou le 10 octobre 1997, sortant de chez Lionel Jospin, il a dit, vous vous en souvenez, « nous allons nommer des tueurs à notre tête, nous allons déclarer la guerre aux 35 h », et ils ont fait, et ils la mènent la guerre contre les 35 h depuis 10 ans…

Il faut des droits pour les salariés fragilisés et subordonnés. Ils vous disent : « - mais non, dans l’entreprise, on est tous collaborateurs, on est tous dans le même challenge, le même défi, le même bateau ». Tiens donc, jusqu’à ce que le capitaine parte avec le bateau et vous, vous restez amarrés sur le quai à l’ANPE, et vous vous apercevez que vous n’êtes pas collaborateurs mais subordonnés et que vous avez besoin de lois pour défendre vos droits… Laurence Parisot veut abroger le droit du licenciement pour la « séparabilité », elle dit « c’est comme un divorce » sauf que c’est toujours le même qui part avec les meubles…

Non, nous, nous sommes pour le progrès, pour la loi, contre la jungle de l’exploitation dans l’entreprise. Car le salarié est « subordonné ». Ce qui caractérise le contrat de travail, c’est un « lien de subordination juridique permanente », il faut donc des contreparties légales à cette subordination… protéger les salariés contre l’exploitation y compris parfois contre eux-mêmes pour des raisons d’ordre public social, et de santé publique… L’histoire du code du travail, en 160 ans, c’est l’histoire de la réduction du temps de travail… le Dr Villermé en 1840, déjà, faisait rapport sur le sort des femmes et des enfants dans les fabriques à 14 h par jour, il a dit « il faut travailler moins »… il a fallu 80 ans pour qu’on passe à la journée de 10 h. Et l’on est passé avec la gauche en 36 à la semaine de 40 h, puis avec la gauche à la semaine de 39 h en 1982, et à la semaine de 35 h avec la gauche en 2002, on a prouvé au monde entier qu’on pouvait faire trois choses en même temps : réduire la durée du travail, augmenter les salaires et augmenter la productivité ! Les trois à la fois ! Quels sont les barbares moyenâgeux qui voudraient nous faire faire machine arrière ?

Il faut défendre les 35 h comme durée légale comme la prunelle de nos yeux. Et aussi la durée du travail sur la vie, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein. Il faut rapprocher les durées réelles du travail de la durée légale, il faut abaisser la durée maxima de 48 h hebdo à 44 h hebdo, il faut rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche, il faut travailler moins pour travailler tous et mieux, il ne faut pas le travail le dimanche, (prétendument sur la base du volontariat, mais il n’y a pas de volontariat, cela n’existe pas en droit du travail, nul n’a la liberté de ses horaires, c’est le patron qui décide seul des horaires, pas le salarié..) il faut deux jours de repos consécutifs pour tous, de façon à encadrer la flexibilité, de façon à contrôler les horaires, à sanctionner fraudes et dépassements, mettre fin au scandale du non-paiement d’un milliard d’heures supplémentaires au moins…

Car dans ce pays, les heures supplémentaires sont massivement fraudées. L’INSEE et la DARES disent tantôt qu’il y en a 900 millions, tantôt 700 millions. Mais en 1993, du temps des 39 h il y en avait 1,2 milliards (soit l’équivalent de 680 000 emplois temps plein), aujourd’hui, il y a plus de salariés, et avec les 35 h, il y en a sûrement plus encore, probablement le double ! mais l’INSEE et la DARES établissent leurs enquêtes sans tenir compte des entreprises de moins de 20 salariés (5 millions de salariés, c‘est là qu’il y en a le plus d’heures supp’) et en se basant sur les « déclarations des employeurs » !! Ne dites pas cela à un inspecteur du travail ! L’ACOSS vient de révéler qu’en fait la durée réelle du travail moyenne serait près de 41 h hebdo… c’est sans doute plus.

Alors avec un bon code du travail, il faut se donner les moyens de faire respecter la loi, avec plus et pas moins de droits syndicaux, d’inspection du travail, de prud’hommes ! Les heures supplémentaires, 50 % qui sont dissimulées, pas payées, qui ne donnent pas lieu à cotisation sociale, Maryse Dumas, à côté de moi, a dit 6,5 milliards de fraudes de ce type…on doit les faire payer, faire respecter les salariés qui les subissent !

Et cela nuit en plus à la santé, car on ne meurt plus de coup de grisou mais d’AVC, d’accidents cardio-vasculaires, tenez l’autre jour, dans une célèbre entreprise d’informatique, ils travaillent « sans compter leurs heures » paraît-il…hé bien hop à 34 ans crise cardiaque, l’autre jour aussi dans une rédaction d’un grand journal, un rédac chef, sort après une journée de 14 h, il meurt à 100 m de son bureau rue de Richelieu, d’une crise cardiaque, moi, je passe dans les bureaux et je dis « pas plus de 10 h par jour, pas plus de 48 h par semaine, ne dépassez pas la durée maxima c’est interdit », c’est la durée maxima du travail, la durée d’ordre public social, ...qui la dépasse crée un trouble manifeste à l’ordre public, c’est un délit, cela protége le salarié, cela s’impose à l’employeur sinon c’est un délit, et croyez-moi la délinquance patronale, elle est immense… Xavier Bertrand , il a signé en Europe pour les « 65 h», et ils veulent remettre en cause cette durée maxima imposée,

Sarkozy il a fait un tête à queue, que naturellement la grande presse n’a pas relevé, entre août 2007 et août 2008, car sa loi TEPA, elle vient d’être quasi annulée, il avait repris la proposition de la gauche en 2007 de faire passer la majoration des heures supp ‘ de 10 à 25 % dans les entreprises de moins de 20 salariés, et voilà qu’il permet de déroger par le bas aux 35 h, en diminuant la majoration des heures supp’ à nouveau de 25 % à 10 %, voire à 0 %... car leur attaque contre les 35 h, elle vise ni plus ni moins à baisser les salaires, à enlever les majorations pour heures supp’ de la 36°, 37°, 38 ° heure… etc.. En fait, les 35 h, ce n’est pas un carcan comme le disent tant d’esprit confus, c’est uniquement le seuil de déclenchement des heures supplémentaires, donc le début de la majoration des salaires, c’est cela qu’ils autorisent à remettre en cause, à déroger, s’il se trouve des syndicats contraints soumis ou serviles, pour signer de tels accords dérogatoires vers le bas..

Heureusement que les 35 h ne sont pas mortes, ils n’y arrivent pas, même Pétain n’avait pas pu remettre en cause les 40 h ! Même le conseil constitutionnel a pris, sur notre recours, une importante décision en supprimant leur volonté d’abolir toutes les clauses des conventions collectives existantes sur les majorations d’heures supplémentaires, elles restent donc en place, il faudra que les patrons, qui le veulent, dénoncent les conventions une par une !

Vous savez, c’est le salariat qui produit les richesses et n’en reçoit pas la part qu’il mérite, le salariat c’est 91 % de la population active, en 1945, c’était 50 %, en 68, 70 %, aujourd’hui le salariat domine, il est plus homogène qu’il ne le sait, ne le croit, qu’on ne lui dit, les salaires sont en dessous de 3000 euros, le salaire médian est scandaleusement bas à 1450 euros, il y a 7 millions de travailleurs pauvres, (et ils veulent en faire plus avec le RSA quasi soviétique ou c’est l’état qui paie les salaires a la place des employeurs),

mais le salariat a un point commun immense, il n’a que sa force de travail à vendre, il est soumis aux mêmes exigences de compétitivité comme ils disent, en fait d’exploitation, vous savez un patron, il ne vous « donne pas de travail », il vous prend votre travail, et en tire du profit sinon il ne vous embaucherait jamais, toute la question est de savoir combien il tire de profit pour votre travail et combien il est obligé de vous donner de salaire pour vivre, vous. Ça se saurait si le travail enrichissait. Ce qui enrichit c’est l’exploitation du travail des autres. C’est le code du travail, le droit du travail, la lutte syndicale qui déterminent cette question, ce partage, le salaire brut et net,

vous savez, certains ont dit, « il y a peu de syndiqués », mais il faut voir la chasse aux sorcières, il faut du courage pour être syndiqué, les syndicalistes sont des héros, pour résister, pour défendre les droits élémentaires, légitimes. Le salariat, 91 % de la population active, à nous socialistes, c’est notre base sociale, nous luttons pour lui et avec lui, à nous de faire connaître qu’il peut, qu’il doit être uni, que son statut, son code du travail, nous le défendons pied à pied, unifier le salariat, redistribuer les richesses en sa faveur, et s’il y a un seul salariat, il faut une seule gauche !

Source

Démocratie & Socialisme