11 juin 2009

Demain c’est vendredi : Un Vendredi Hebdo anti morosité ... de 92 pages

Demain va paraître le hors série d'été de Vendredi l’Hebdo. Et comme on le dit à la rédaction du journal : « En 28 numéros, les sources se sont succédées dans une cadence infernale ! »

Ce hors série d'été ne ressemble à aucun autre, dans la mesure où la rédaction a décidé d’offrir un numéro spécial été à ses lecteurs. Et, il n’y sont pas allé de main morte : Meilleurs sites d’info, meilleurs blogs, portraits de blogueurs … le tout sur un numéro de 92 pages !!!

Ce numéro va clôturer la saison 1 (comme les meilleurs téléfilms américains) de l'Hebdo et l'équipe du journal nous l'a confirmé, il y aura une saison deux avec semble t-il des surprises à la clé (comme les très bons téléfilms américains)

Cette fois, la rédaction de Vendredi a soigné les lecteurs de Slovar les Nouvelles puisque si vous trouverez des photos de la Une comme d'habitude, vous en trouverez une du sommaire et aussi une photo des blogueurs (réalisée chez Vendredi) que vous avez pu lire dans les différentes éditions. Avec de bons yeux, certains se reconnaitront ou reconnaîtront des connaissances.

Ceux trouveront où est Slovar gagneront : Sa reconnaissance et sa gratitude ...

Le deuxième scoop de Slovar, petits veinard, c'est que Jacques Rosselin (le Directeur de Vendredi) a accepté de se prêter à une interview exclusive pour le lancement de ce numéro spécial. Hé les lecteurs, vous imaginez, un blogueur qui interviewe un journaliste professionnel.

Etonnant non !

Bonjour Jacques Rosselin,

Slovar : Un an de "Vendredi l'Hebdo", quels sentiments tirez-vous de cette première expérience ?

Jacques Rosselin : J'ai appris beaucoup de la blogosphère. Je n'avais pas idée de ce que c'était quand j'ai commencé à travaillé à ce projet. Une chose est sûr, nous avons une bonne idée : publier dans un hebdo papier une sélection de ce qui est publié sur le net.

Slovar : Combien de gens participent-ils à la création de chaque Vendredi ?

Jacques Rosselin : 7 personnes.

Slovar : Comment a évolué le concept depuis le premier numéro ?

Jacques Rosselin : Nous sommes partis sur l'idée d'un canard enchaîné à partir du net. C'était idiot. A partir du net, on peut faire un journal vraiment innovant, avec un regard sur l'actualité qui change, et des sujets propres au net.

Slovar : Certains ont taxé Vendredi de "conformisme" Que leur répondez-vous ?

Jacques Rosselin : Ils avaient raison pour les premiers numéros. Nous avons tâtonné puis beuacoup évolué en 2009. A partir de la nouvelle info du net, nous pouvons désormais avoir pour ambition de faire un nouvel hebdo.

Slovar : Quels sont votre meilleur et pire souvenir pour cette première année ?

Jacques Rosselin : Que des bons souvenirs. De grands moments. Travailler à un nouvel hebdo est une expérience géniale. Le pire souvenir ? Je pensais vendre 100 000 exemplaires au premier numéro, on en a vendu que 50 000.

Slovar : La presse écrite a le plus grand mal à exister. Croyez-vous toujours que le Net et le papier soient complémentaires ?

Jacques Rosselin : La presse écrite ne peux survivre que si elle se fait, sinon à partir du net, du moins avec le net. L'info se produit aujourd'hui sur la toile. La presse papier doit se nourrir de ce bouillonnement.

Slovar : Vous avez indiqué lors de la soirée blogueurs qui a eu lieu dans les bureaux du journal repartir pour une deuxième saison. Pouvez-vous nous donner quelques nouveautés à venir ?

Jacques Rosselin : La formule va évoluer. Une de nos erreurs initiales est d'avoir voulu faire un journal traditionnel en piochant des articles sur le net. La formule de la Saison 2 se fera à partir de notre site. Pour créer un produit innovant, il faut être plus à l'écoute du net. Etre synchrone avec ses innovations dans le domaine de l'info.

Slovar : Quelques mots pour finir ?

Jacques Rosselin : Achetez le numéro d'été, écrivez nous, nous sommes en pleine réflexion, c'est le moment de nous faire part de vos réflexions sur la nouvelle info.

En attendant de vous rendre dès demain matin dans votre kiosque habituel, voilà quelques pistes de lecture au travers du sommaire

Qui se cache derrière les blogs d’informations ?

Ils sont quelques centaines, peut-être autour d’un millier, à produire cette nouvelle info qui envahit le Net. Cachés derrière leur écran, par timidité, par souci d’anonymat, on ne connaît que très peu les blogueurs... Certains sont journalistes bien sûr, les plus importants en terme d’audience, mais ce sont aussi des non-professionnels qui expriment leur analyse de l’actualité sur la le Net. Des sites d’informations aux blogs personnels, le Web est devenu un acteur majeur de l’information. Vendredi Hebdo vous présente quinze blogueurs : ces forçats du clavier, nés sur la toile, aujourd’hui influents dans toute la société, révèlent leur histoire et … leur visage !

Le tour de la nouvelle info en 80 billets

JustifierLa rédaction propose un dictionnaire de l’information sur Internet ! De A comme activisme, à W comme Wikipédia, en passant par H comme Hadopi ou O comme Obama, Vendredi Hebdo a sélectionné les meilleurs textes qui tricotent et détricotent l’actualité. Avec la publication de quatre vingt billets, la rédaction a voulu montrer la diversité des styles, des opinions, des engagements, des personnalités de la blogosphère. En prime, quelques pauses au parfum estival faites de chroniques sucrées et amères, de coquineries et de bien d’autres choses à découvrir…

Vendredi Hebdo reprend les 28 unes de la publication qui, tout au long de cette saison 1, n’a cessé d’évoluer, de s’adapter, d’inventer. Ce coup d’œil dans le rétroviseur montre à quel point la blogosphère prend un malin plaisir à bousculer l’information. A l’image du Net, Vendredi Hebdo n’est pas resté immobile et apporte un regard nouveau sur l’actualité en se méfiant du conservatisme et des idées reçues.

La crise économique (qui a éclaté un mois avant le lancement du magazine), l’actualité politique, Nicolas Sarkozy, …. ont beaucoup occupé les médias mais la rédaction explore d’autres champs d’Internet tout aussi fertiles.

Le guide exclusif des meilleures sources

Quels sont les blogs indispensables à connaître? Qui se cache derrière eux ? D’où parlent-ils ?
On trouve énormément d’informations sur le Net. Pouvoir accéder à des milliers de nouvelles sources, c’est utile. Encore faut-il qu’elles soient qualifiées. Vendredi Hebdo est le seul journal à ce jour à avoir produit plusieurs guides les répertoriant. Sur les 80 000 blogs d’information recensés par Wikio dans tous les domaines, seules quelques centaines peuvent permettre de suivre l’actualité autrement. Vendredi Hebdo répertorie plus de 260 sources classées par genre (actu, éconoclastes, idées, médias…) et donne les trois conseils afin d’être bien armé pour plonger dans le grand bain de la nouvelle information !

A lire également dans le numéro Hors-série de Vendredi Hebdo : les sept raisons de détester le net selon notre ami le mulot, les posts des plus belles plumes de la toile, les conseils de la blogosphère pour passer un été fabuleux et beaucoup d’autres surprises

Un rappel à ceux qui pensent lire gratuitement le numéro en ligne : Ce n'est pas possible. Pour une fois pas question d'être radin. A moins de piquer le numéro de quelqu'un qui l'a acheté. Mais personne ne fais jamais ça :-))

A vous de voir !!!

Vendredi L'Hebdo
http://www.vendredi.info

Avenir du Parti Socialiste : Réactions et propositions officielles de Pierre Moscovici et Gérard Filoche

Tout le monde est concerné et partagé sur l'avenir du premier parti d'opposition de France depuis le sérieux revers subit à l'élection européenne.

Même si aucun parti ne peut pavoiser, écologistes compris, puisque les électeurs ont massivement boudé le scrutin, la perte d'influence de la première force parlementaire d'opposition est extrêmement préoccupante au moment où la crise économique fait des ravages dans la France entière.

Cette perte d'influence a commencé en 1995 et s'est accélérée années après années, pour en arriver au résultat du 7 juin. Si le Parti Socialiste continue à obtenir de bons scores aux élections locales ou régionales, il ne faut pas se voiler la face : Ces bons résultats sont liés au report systématique de voix des électeurs des autres partis ou formations de gauche dans le cas d'élection à deux tours (Report qui est malheureusement toujours hypothétique lorsqu'il faut que les électeurs socialistes soutiennent un candidat d'un autre parti de gauche).

A force de vouloir être hégémonique et s'être arrogé le titre de représentant de la gauche en France, le Parti Socialiste s'est endormi dans le conformisme et nous a affligé le "ballet" des prétendants au "trône" de France. Après les deux calamiteux mandats de Jacques Chirac, il était impossible de perdre la présidentielle et les législatives. On sait ce qu'il en advint ...

Après toute défaite, les responsables d'un parti ou d'une formation politique souhaitent toujours s'interroger sur les causes de son échec. Comme d'habitude au Parti Socialiste, au lieu de réserver les échanges (même musclés) aux militants, on règle ses comptes par media interposés. Le florilège a commencé et chacun y va de son commentaire, du genre : "je l'avais prévu", "on ne nous écoute pas", "changeons tout" ou l'éternel "place aux jeunes"

Comme si le YAKA pouvait sauver de la déroute !!!

A ce jeu de c..., le premier de la classe s'avère être Manuel Valls qui s'est répandu comme une "trainée de poudre" sur les ondes, les écrans ou dans la presse écrite. Nous avons, hier, souhaité lui répondre suite au chef d'oeuvre verbal offert à la cantonade : "le mot socialiste ne veut plus rien dire".

Nous évoquions dans cette réponse, quelques réflexions et pistes de notre ami Gérard Filoche pour que le Parti Socialiste reprenne sa marche en avant et retrouve son électorat.

Extraits :

"Le PS manque au salariat. Il aurait fallu avancer des revendications précises en matière de salaire, de contrôle des licenciements, de durée du travail, de Sécurité sociale. Pas du baratin ! « stop » ou « Changeons maintenant ! » ça ne veut rien dire (quoi, qui, pour qui, comment)"

"Nous sommes pour une économie mixte et contre une société de marché. Nous sommes pour rompre avec le capitalisme financier type FMI/OMC. Nous sommes pour une VI ième République sociale, pas pour une République conservatrice néolibérale. Nous sommes pour arrêter avec le « libre-échange », la « concurrence libre et non faussée », et remplacer la « main invisible du marché » par la main visible de la démocratie. Les salariés sont plus nombreux que les actionnaires et les patrons : c’est le salariat que nous devons écouter !"

Après avoir reçu par mail le 10 juin un un texte et une vidéo de Pierre Moscovici dans lesquels il explique :

Ne croyons pas que les formations politiques sont éternelles. Le Parti radical sous la IIIe République a disparu, la SFIO a laissé sa place au Parti Socialiste au début des années 70 après Epinay, le Parti Communiste n’est plus que l’ombre de lui-même.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile. Cela fait tant d’années que nous n’avons pas travaillé sur le fond. Cela fait tant d’années que nous n’avons pas gagné une grande élection nationale. Et maintenant, en plus, nous perdons les élections intermédiaires dans une situation où le Président de la République, Nicolas Sarkozy, est impopulaire !



Nous sommes talonnés par les écologistes, nous sommes menacés par la gauche. Il y a vraiment aujourd’hui besoin de gauche et besoin de mener les refondations, les rénovations que nous n’avons pas su conduire les dernières années. Ces rénovations, pour moi, sont de trois ordres :

D’abord, la rénovation intellectuelle – celle de notre pensée, celle de notre discours, celle de notre langage. Assez de ces oppositions pavloviennes où l’on se contente de dire « Sarkozy est méchant » et « nous sommes de gauche ». Cela ne trompe plus personne.

Quelle est la ligne politique du Parti Socialiste ? Qu’est ce que c’est le socialisme du XXIe Siècle ? Comment répondre de manière concrète et pragmatique aux angoisses de la population ?

Il ne s’agit pas d’être plus à gauche ou moins à gauche, il s’agit d’être mieux à gauche. Une gauche qui soit moderne, une gauche qui soit efficace, une gauche qui soit pragmatique et une gauche qui soit constructive. Cela, nous devons le construire.

La deuxième rénovation, c’est celle de nos pratiques. Nous savons qu’il existe dans notre parti des biais et des déformations qui sont insupportables et rendent tout contestable, y compris la conduite du parti et la désignation de nos listes. Il est grand temps de réfléchir à nos modes de désignation de notre candidat ou candidate à la présidentielle. Si nous voulons un candidat qui ne soit pas contesté, si nous ne voulons pas qu’il y en ait deux, si nous souhaitons préparer l’alternance face à Nicolas Sarkozy, alors je crois plus que jamais nécessaire une primaire ouverte à tous les citoyens qui souhaitent y participer. Cette primaire permettra de donner une force, une légitimité populaire à notre candidat ou candidate et de l’emporter en 2012, ce qui est fondamental. Le parti ne résisterait pas à une quatrième défaite présidentielle.

Et puis, troisièmement, il y a la gouvernance du Parti Socialiste. Elle n’a pas été satisfaisante depuis le Congrès de Reims. Elle ne l’était, à vrai dire, pas non plus avant. Tout doit être refondé et les leaders du Parti Socialiste doivent être vraiment associés à la conduite des affaires.

Il faut également que nous ayons ait une direction plus resserrée, plus efficace, plus pertinente, plus solide, plus constructive et plus dure aussi mais au bon sens du terme. Tout cela est à bâtir.

Nos seuls regrets dans ce texte, c'est que Pierre Moscovici écrive : "nous sommes menacés par la gauche" Car, il nous semblait évident que le Parti Socialiste était une composante de la gauche. Cette phrase est elle significative du débat qui hante le PS : Le Parti doit-il se rapprocher du centre droit ou accepter un partenariat avec le Parti de Gauche et le NPA ?

Quant au "mieux à gauche" qui sonne aussi creux que "nous avons besoin de plus d'Europe", nous nous interrogeons sur l'efficacité de tels slogans sur la mobilisation des foules.

Sur ce même sujet, nous avons reçu hier, le texte intégral de l'intervention de Gérard Filoche au Conseil National du Parti Socialiste de Mardi 9 Juin 2009. Nous vous en donnons le contenu ci-dessous

Bonsoir,

je voudrais d’abord dire à Pierre Moscovici qui parlait des « accords techniques » au Parlement européen avec Barroso que c’est à cause de tous ces « accords techniques » d’avant-hier si le PSE a perdu hier.

C’est à cause de son accord avec la droite si le SPD a perdu hier. Il y avait en Allemagne une majorité de gauche SPD, Verts et Die Linke mais le SPD a choisi de ne pas la concrétiser et de diriger avec Angela Merkel… Cela l’a fait s’effondrer le 7 juin et ce sera pareil aux élections de septembre 2009. La troisième voie, l’alliance avec le centre ou la droite, c’est perdant partout. Ce 7 juin 2009, c’est la mort de la troisième voie, c’est la mort du blairisme !

Nous vivons dans un affrontement entre Europe de droite et Europe de gauche, pas dans des combines, pas dans des voies intermédiaires, ni des « compromis techniques ». Pendant la campagne électorale, le PSE n’a pas été un atout mais un boulet.


C’était un boulet que de n’avoir pas de position claire contre le Traité de Lisbonne et c’était un boulet de n’avoir pas un candidat contre Barroso. Alors on s’est fait tacler !

Je suis venu à ce Conseil national en lisant sur internet Vincent Peillon qui appelait à la “rénovation du dispositif” et Malek Boutih qui appelait à la “démission” de Martine Aubry : mais là n’est nullement la question. La question n’est pas de remettre le bazar, la question est d’approfondir la voie qui est sortie du congrès de Reims. Car ce n’est pas de « technique » dont nous avons besoin ! Bien sûr on peut améliorer, compléter encore et encore la direction de notre parti, mais ce n’est pas un problème de structure, ni d’instance, ni de fonctionnement, de courants, de thérapie de groupe, ni de dirigeants, qui se pose à nous, c’est un problème de ligne politique. IL FAUT ALLER A GAUCHE !

J’entends dire qu’il faudrait une nouvelle génération : mais il vaut mieux des sexagénaires expérimentés bien à gauche, que des quadras fringants qui jouent les coqs droitiers. Ce que nous demande le peuple c’est d’être plus à gauche. Comme dans le film italien où Nanni Moretti, dans sa cuisine, écoute D’Aléma sur son écran de télévision et qui l’interpelle : « - Mais dis nous quelque chose de gauche, D’Aléma, dis nous quelque chose de gauche ! ». Il y a des millions de gens, chez nous, quand ils entendent le PS, qui pensent pareillement.

Bien sûr, je suis pour une « maison commune » de toute la gauche, comme l’ont dit Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, et Martine Aubry avant moi, je suis pour un front de TOUTE la gauche, pour qu’on y œuvre de toutes nos forces et dés maintenant, unité de la gauche (et pas avec la droite, pas avec le Modem !). Sans unité de la gauche rien de grand ne peut se faire.


Mais pour cela il faut qu’on ait une orientation de gauche. Il faut dire des choses précises sur le fond, sur

- le Smic et les salaires, sur la sécu,(contre la loi Bachelot, la T2A, les complémentaires, les “patrons”, il faut démocratiser l’hôpital pas le caporaliser)
- les services publics, sur le contrôle des licenciements abusifs
- le droit du travail.

Pas des mots, pas des slogans, pas des généralités sur nos « valeurs » et sur « le social », Inutile de crier « social, social » comme des cabris s’il n’y a rien dedans ! On avait gagné 30 % des voix en juin 2004 parce qu’on défendait UN Smic européen aligné sur le haut, et une Europe des 35 h, pourquoi ne l’a t on pas défendu contre l’Europe des 65 h qu’a voulu imposer Sarkozy ? Car lorsqu’il y a 1 million de chômeurs de plus, l’urgence est de réduire la durée du travail sur la semaine et sur la vie… de défendre la retraite à 60 ans et pas « le travail des seniors ».

Je viens d’entendre Manuel Valls dire ici qu’il faut parler des retraites, de leur financement, de la durée de la vie, qu’il faudrait « être lucide », mais pour Manuel Valls, la “lucidité”, en fait c’est qu’il est pour la retraite par points du Medef à 63 ou 65 ans sans oser le dire… et il a raison de ne pas le dire parce que chaque fois qu’il parle dans ce sens il nous fait perdre des voix ! Il rend impossible l’unité de la gauche, car celle-ci ne peut se faire sur une ligne droitière ! La crise est ravageuse, on retourne vers un énorme chômage de masse, le niveau des salaires est misérable. Il faut faire des propositions hardies précises pour un Smic à 1600 euros, pour revenir aux 35 h pour tous, et à la retraite à 60 ans, redistribuer le travail et les richesses massivement, pour une économie mixte, où le service public l’emporte.

Manuel Valls dit que les « petits partis de gauche qui défendaient une ligne de gauche n’ont pas fait recette moins que les écologistes plus modérés ». Mais c’est normal, die Linke, même avec le meilleur programme possible, ne gagnera ni en France, ni en Allemagne, ce n’est pas un « aiguillon » qu’il nous faut, CE QU’IL FAUT C’EST QUE LES GRANDES IDEES DE GAUCHE SOIENT DEFENDUES PAR UN GRAND PARTI DE GAUCHE CREDIBLE SI ON VEUT QU’ELLES FASSENT RECETTE ! Ce ne sont pas des petites formations qui convaincront notre peuple de s’enthousiasmer pour une grande politique antilibérale, c’est un grand front de gauche où les socialistes ont (encore) le rôle clef.

Mais faisons le, vite, sérieusement, car sinon le rôle clef ce sera encore la droite qui le jouera. Quant au vote prétendu modéré qui serait celui qui s’est porté sur les verts, lisez le bien, car il y a José Bové, Eva Joly et pas seulement le libéral Cohn-Bendit, il ne peut y avoir d’écologie sans social, nul ne peut sauver la banquise sans nous sauver des banquiers d’abord !

Ceux qui disent que le Parti socialiste est mort, mourant, langue morte, devraient réfléchir : nous dirigeons 20 régions sur 22, deux villes de plus de 3500 habitants sur trois, 61 % des départements, il a 18 mois en mars 2008 nous avons eu 51 % des voix au deuxième tour, une majorité nette (sans le Modem).

En 2004, nous avons gagné les régions parce que, en 2003, nous avions lutté fortement contre Chirac-Raffarin, contre la loi Fillon sur les retraites, parce qu’au Congrès de Dijon, nous avons proclamé que nous abrogerions la loi Fillon sur les retraites, et les Français étaient opposés à près de 70 % à cette loi, et ils ont voté massivement pour nous en mars 2004.

Mais je vous le prédis : pour gagner les régionales de 2010, il faut une ligne nationalement de gauche. Les régions ne se gagneront pas dans les régions ! Je le répète fortement : les régions ne se gagneront pas région par région… ce sera une confirmation ou un basculement global. Si certains ne comprennent pas cela et jouent des cartes locales différentes, il y aura des déconvenues !

Cela se jouera sur des questions politiques centrales, sociales, pas sur des questions techniques de gestion régionale ! Les 20 présidents de région n’ont pas été élus sur leur charisme personnel mais sur une vague rose politique et nationale ! Pour renouveler cette victoire, il faut ALLER A GAUCHE. C’est pas difficile à comprendre, à regarder le triste tableau du PSE, archi-modéré, et son effondrement. C’est pas de la modération qu’il faut, c’est de l’audace, de l’élan à gauche. Si on n’en tire pas cette leçon politique, on continuera à passer à côté des salariés, et des jeunes qui se sont massivement abstenus le 7 juin, on passera encore à côté du mouvement social, ce sera comme les européennes et on pleurera encore SI ON NE VA PAS A GAUCHE VRAIMENT ! ! - Gérard Filoche

Le débat est ouvert. Nous craignons le pire, mais espérons ... le meilleur !!!

10 juin 2009

Mais si, Monsieur Valls : Le mot socialisme veut encore dire quelque chose !

Manuel Valls, veut liquider le Parti Socialiste (parti dont on se demande, s'il en est membre ... honoraire), dans sa forme actuelle et déclare : "Il faut se régénérer. Il faut changer de méthodes. Il faut changer de direction. Il faut changer de génération. Il faut changer de programme. Il faut changer de nom" car "le mot socialiste ne veut plus rien dire"

On peut dire que l'homme a de la suite dans les idées puisqu'il avait déjà conseillé de changer le nom du parti en juillet 2007, après la défaite de Ségolène Royal à l'élection présidentielle.

Décidant d'aller plus loin encore, il nous crédite de : "C'est minuit moins le quart, là, avant la mort clinique du Parti socialiste", a-t-il affirmé, se disant "un peu fatigué qu'on ne nous écoute pas" Source Nouvel Obs

Mais savez-vous seulement, Monsieur Valls que le chemin de la sociale démocratie "moderne" que vous semblez appeler de vos voeux vient d'être crucifiée partout en Europe ? Vous êtes vous un instant demandé si la "Tony Blair touch" que vous défendez (voir plus bas) à l'occasion était une demande des militants et sympathisants du PS ?

Et bien, Monsieur Valls, laissez-nous vous dire que si les électeurs du PS ont fuit pour cette dernière élection, c'est parce qu'il ne représente plus le grand parti en tête des luttes sociales, que vous réfutez, au nom d'une rénovation "parfois judicieuse" voulue par le "Bonaparte en Ray Ban" (comme le qualifiez sur votre blog)

Oubliez-vous qu'au référendum pour le projet de traité constitutionnel l'électorat socialiste avait en majorité rejeté le OUI que lui demandait les instances du PS. Il nous semble même nous rappeler que vous étiez pour le NON avant de vous déjuger en appelant publiquement à voter OUI lors du référendum !

Et c'est de la part d'un homme de "conviction" passé de : Rocard dans les années 80, à Jospin longtemps, Hollande ensuite et Ségolène Royal (avec laquelle vous venez de prendre vos distances), comme vous que nous devrions recevoir des leçons ?

Vos déclarations ne sont que du miel pour l'Elysée ou une fois de plus on n'en demandait pas tant. Est-ce une façon de vous signaler auprès du Président qui compte bien "faire son marché" pour le prochain remaniement gouvernemental ou de le remercier des propos qu'il tenait à votre égard ?

"Dans dix ans, ce sera le meilleur des socialistes, mais d'ici là, ils l'auront tué." Ces propos tenus par Nicolas Sarkozy à l'égard de Manuel Valls dans Le Parisien, traduisent bien la relation et l'état d'esprit des deux hommes.

Qui répondait à : "La présidence est marquée par une hyperprésence. Cela ne me choque pas. Les Français souhaitent un président de la République très actif" - "Cette action, cette présence correspondent à une société moderne, à une démocratie moderne même si cela change la nature progressivement de nos institutions".- Source LCI

Nous réfutons ce que vous déclarez et surtout dans cet extrait d'interview au Monde et "jouissivement" reprise par un blog de l'UMP :

La plupart des socialistes sont aujourd’hui décomplexés à l’égard du marxisme. Mais le PS compte encore des responsables et des militants, sans doute sincères, qui restent hantés par les Spectres de Marx : conception binaire de la société, vision violente de l’Histoire… D’où ce goût commun pour les grandes fresques avec l’extrême gauche : la crise économique devrait dégénérer nécessairement en crise sociale avant d’aboutir à la crise politique…

Parce que la société dans laquelle nous vivons n'est pas binaire ? La crise financière, mère de la crise économique ne fait-elle pas payer aux seuls salariés le prix de sa saloperie ?

Pour ma part, je me suis toujours méfié du lyrisme politique et des visions totalisantes. L’Histoire nous apprend que la crise engendre plutôt le repli sur soi et le populisme. Je préfère porter le débat sur notre capacité à dégager des propositions crédibles et utiles pour les Français. - Source Blog sarkozynicolas

Et bien, Monsieur Valls, ce que reproche une grande partie de l'électorat traditionnel du Parti, c'est justement de plus être assez socialiste !

Comme l'écrit notre ami Gérard Filoche : "Le PS manque au salariat. Il aurait fallu avancer des revendications précises en matière de salaire, de contrôle des licenciements, de durée du travail, de Sécurité sociale. Pas du baratin ! « stop » ou « Changeons maintenant ! » ça ne veut rien dire (quoi, qui, pour qui, comment)"

Le Parti dont les instances se sont embourgeoisé au point de ne plus pouvoir compter sur les classes moyennes, les jeunes, les chômeurs et tous les "assistés que vous fustigez dans une une interview au Figaro :

Nous sommes dans une économie de marché, il faut l’admettre définitivement. Nous devons dire également que le travail est une valeur, que nous ne sommes pas favorables à une société de l’assistanat. Nous devons tirer le bilan des 35 heures, être au clair sur les retraites et reconnaître que nous avons perdu une grande partie des salariés, séduits par le discours de Nicolas Sarkozy. Nous devons être aussi le parti de l’entreprise et des entrepreneurs, créateurs de richesses

Seriez-vous le co auteur du "travailler plus pour gagner plus" et autres "gimmicks" de l'hôte de l'Elysée ?

Alors, le social, le solidaire, la défense de l’emploi et du salarié, les garde fou anti-misère ça pèse quoi à côté de votre ambition de transformer le parti en boutique ouverte à tous les vents centristes et UMP "sociaux"

Comme l'ami Filoche : Nous sommes pour une économie mixte et contre une société de marché. Nous sommes pour rompre avec le capitalisme financier type FMI/OMC. Nous sommes pour une VI ième République sociale, pas pour une République conservatrice néolibérale. Nous sommes pour arrêter avec le « libre-échange », la « concurrence libre et non faussée », et remplacer la « main invisible du marché » par la main visible de la démocratie. Les salariés sont plus nombreux que les actionnaires et les patrons : c’est le salariat que nous devons écouter !"

Contrairement à vos déclarations, les socialistes sont toujours vivants, nombreux et prêts à foncer. Il en existe à l'intérieur du PS (Voir : Un monde d'avance) et nous leur conseillons de réussir la fusion avec le Parti de Gauche, le PCF et le NPA pour montrer qu'il est encore possible de gagner des élections en se basant sur les fondamentaux édictés par les grands socialistes.

Non, Monsieur Valls, ce n'est plus le nom qui ne veut rien dire, c'est vous qui n'êtes plus à votre place dans ce parti. On vous dit proche des centristes du MODEM et peu hostile à gouverner avec notre Président ?

Rejoignez les, si vous le souhaitez. Et surtout, emmenez avec vous, ceux qui seraient tentés de suivre vos idées et approches.

Le MEDEF "enterre" le projet Sarkozy sur les bénéfices, mais obtient le "prêt de salariés"

L'agitation politico électorale des dernières semaines ayant pris fin, il va être temps pour le Président et le gouvernement de reprendre contact avec la réalité sociale.

En effet, même si quelques "oracles" prédisent une reprise en 2010, aucun ne souhaite se prononcer sur la durée du chômage de masse et le temps qui sera nécessaire aux français pour retrouver une stabilité dans l'emploi.

Une certitude : Echaudés par la crise ou ayant profité de celle-ci pour alléger les effectifs, les entreprises vont, au gré de l'amélioration de la situation économique utiliser, au mieux, le volet "heures supplémentaires" de la loi TEPA. Au pire simplement maintenir les effectifs dans le cadre des 35H00 légales, mais certainement pas embaucher.

Christine Lagarde, pourtant n'en démord pas : "Les entreprises, confrontées à un choc économique, peuvent en effet ajuster leur masse salariale en modifiant le temps de travail moyen, les salaires et/ou les effectifs. Les exonérations sur les heures supplémentaires (...) introduisent un élément de flexibilité sur le temps de travail qui permet en conséquence de limiter l'ajustement sur l'emploi en période de crise" AFP/Google

Faux et surtout dramatique pour les millions de chômeurs qui vont être en concurrence avec des salariés à qui on demandera d'assumer la charge de travail supplémentaire. De plus, compte tenu de la baisse des recettes des comptes sociaux, notamment de l'assurance chômage, 2010 a toutes les chances d'être une année à risque pour tous ceux qui sont éloignés de l'emploi.

Car, rappelons-le, l'UNEDIC par la voix de son Président, a fixé des limites à la "générosité" actuelle de son organisme (Voir Slovar les Nouvelles : "Le gouvernement et l'UNEDIC "confiants" ... )

Interrogé sur la capacité de l'Unedic à pouvoir assurer le versement des allocations en 2009 et en 2010, M. Roux de Bézieux se montre rassurant, précisant que l'organisme recourera à l'emprunt comme par le passé. "Il faut savoir que le déficit de l'Unedic il y a trois ans et demi maintenant était à -15 milliards, nous sommes à -5 milliards aujourd'hui et prévoyons d'être à 11 en 2010. On a une capacité d'emprunt, on est bien notés par les banques". Toutefois, "si les choses s'aggravent après 2010, il faudra renégocier la convention d'assurance-chômage", poursuit-il, même si "nous n'en sommes pas là".

Un autre problème va également se poser avec énormément d'acuité : Le niveau des salaires. Car, privé (provisoirement ?) de la formule "magique" du "travailler plus pour gagner plus", la majorité présidentielle va devoir trouver rapidement des solutions pour relancer LA promesse du Président.

On pensait à l'Elysée avoir trouvé la solution miracle en faisant appel au "serpent de mer" gaulliste de la participation. C'est pourquoi, le gouvernement essaye de trouver avec les partenaires sociaux une règle sur la répartition des bénéfices, du capital et de l’argent des entreprises privées ?

Seulement, au delà de l'effet d'annonce coutumier de notre Président, un certain nombre de questions se posent, et pas des moindres !

Ces questions viennent en partie des entrepreneurs de TPE et PME. Car, le Président qui est un habitué des entreprises du CAC40 a tout simplement oublié l'implication de cette mesure dans les 97% d'entreprises françaises dont les effectifs sont inférieurs à moins de 20 salariés.

- Pourquoi les actionnaires qui prennent des risques en investissant dans une entreprise devrait il partager une part de leur bénéfice avec des salariés qui ne prennent pas de risque et payés selon le contrat de travail signé ?
- Faut il un partage des risques comme un partage des bénéfices ?
- Comment peut on répartir un bénéfice dans une entreprise de deux salariés (le salarié prend autant de bénéfice que l’entrepreneur qui a investi et hypothéqué ses biens personnels ) comme dans une entreprise de 10 000 salariés ? - Source Rachat Crédit

Très clairement, pourquoi ne pas demander aux salariés d'être responsables sur leurs deniers sans bénéficier, bien entendu, des avantages des actionnaires ou propriétaires de l'entreprise ?

Après le salariés/contribuable payeur de la crise financière, voila le salarié qui joue avec son propre argent ! Un petit effort dans ce sens, et nous trouverons bien quelqu'un qui proposera que le salarié paye pour l'utilisation des locaux de l'entreprise ...



C'est dans ce contexte que les partenaires sociaux se retrouvent autour de la table de négociations ce mercredi pour un lancement de "l'agenda social" 2009.

Après six mois de tensions sociales sur fond de crise économique, patronat et syndicats ont eu toutes les peines du monde à s'entendre sur un programme de discussions lors d'une réunion le 27 mai et le partage des richesses cher au président Nicolas Sarkozy pourrait en faire les frais.

Le chef de l'Etat, partisan d'un partage en trois tiers des profits (pour l'investissement, les salariés et les actionnaires), a demandé aux partenaires sociaux de lui soumettre des propositions avant le 15 juillet.

L'idée a plu aux syndicats qui, forts de leurs quatre journées d'action unitaires organisées depuis janvier, ont aussi réclamé des négociations sur les salaires ou sur les rapports entre donneurs d'ordre et fournisseurs.

Mais les organisations patronales ne l'ont pas entendu de cette oreille et ont accepté tout au plus la tenue de négociations sur la "gestion sociale des effets de la crise sur l'emploi", qui s'ouvrent donc mercredi avec une deuxième séance prévue le 24 juin ... / ...

La première de ces délibérations sociales débutera le 22 juin et les syndicats espèrent bien élargir le sujet du dialogue social au partage des richesses. Des avancées sur cette question paraissent toutefois peu réalistes dans les délais imposés par le gouvernement, qui se réserve le droit de légiférer ensuite.

"Nous n'avons jamais caché que ça n'était pas pour nous l'urgence du moment, ni pour les entreprises ni pour les salariés," a expliqué Benoît Roger-Vasselin, le représentant du Medef, à l'issue de la réunion du 27 mai.

L'urgence, selon lui, est "tout ce qui a trait à la crise économique et à ses conséquences sur l'emploi." ... / ...

C'est insuffisant pour les syndicats qui, à l'image de la CGT et de sa négociatrice Maryse Dumas, veulent des discussions non sur la gestion sociale de la crise mais "sur les moyens d'en sortir et d'obtenir davantage de justice sociale".

Pour se faire entendre, les syndicats comptent sur leur unité - affichée avec un bel élan à la réunion du 27 mai - et sur leur prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle programmée pour le samedi 13 juin ... / ...

Au Medef, Benoît Roger-Vasselin parle de "hiatus" et assure que les contacts avec les syndicats n'ont jamais cessé. "Nous espérons que ces réunions qui nous permettront de nous retrouver de façon régulière permettront de redensifier le dialogue social entre les organisations d'employeurs et les organisations syndicales," a-t-il dit en promettant des négociations "sans exclusive".

Roger-Vasselin, DRH de Publicis Groupe et président de la commission Emploi du Medef, sera le chef de file de la délégation patronale à la délibération sociale sur la modernisation du paritarisme. - Source Yahoo/Reuters

Et pourtant dans le domaine social, "lorsque l'UMP veut, elle peut". En effet : Les groupes UMP et du Nouveau centre (NC) ont voté pour ce texte présenté par Jean-Frédéric Poisson (UMP). Les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) ont voté contre.

Et elle peut même aller jusqu'au ridicule le plus total, comme l'indique l'amendement suivant :

... / .. un amendement UMP a été adopté, avec le soutien du gouvernement mais contre l'avis de la commission des Affaires sociales, qui dispose qu'"en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menace d'épidémie, la mise en oeuvre du télétravail sera considérée comme un aménagement du poste du travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l'activité de l'entreprise" ... / ...

Quant au prêt de main d'oeuvre, le texte adopté est aussi flou que dangereux pour les salariés qui seraient soumis à ce "prêt"

La proposition de loi autorise le prêt de main-d'oeuvre dans tous les cas où l'entreprise prêteuse "ne tire pas de bénéfices", le but de cette mesure étant de permettre aux employeurs traversant une période difficile de prêter temporairement un salarié plutôt que de le licencier.


L'opposition mais aussi la CGT et la CFDT sont vivement opposées à cette mesure. Ces dernières la considèrent comme "une dérive dangereuse et inacceptable". Ce texte "aura un impact totalement dérisoire sur l'emploi" a affirmé Michel Liebgott (PS). "Sur le long terme il est de nature à fragiliser le salarié et à renforcer le pouvoir discrétionnaire de l'entreprise", a-t-il ajouté.

"Ces mesures ont pour objet s'assouplir et de sécuriser des dispositifs déjà existants, déjà pratiqués par les entreprises mais dans des conditions souvent risquées sur le plan juridique", a affirmé Jean-Frédéric Poisson. La proposition de loi pour "faciliter le maintien et la création d'emplois" comporte d'autres mesures dont une visant à assouplir la législation relative aux groupements d'employeurs ... / ... Yahoo/Reuters

Le prêt de main-d'œuvre, c'est quoi ?

- Dans l'entreprise A, le carnet de commande se dégarnit. Le chômage menace.
- Dans l'entreprise B, qui travaille dans le même secteur, trop de boulot.
- L'entreprise A va, temporairement, prêter à l'entreprise B un ou des salariés.

Les avantages ?

Le salarié, qui conserve son contrat de travail de départ, échappe, au pire, à un licenciement ; au mieux, à une indemnisation pour chômage technique. Il conserve son salaire. Mais il doit s'adapter à un nouveau travail et parfois aller travailler loin de chez lui. « Isolé dans une entreprise qui n'est pas la sienne, le salarié est moins protégé socialement », met en garde Christian Janin, responsable « emploi » à la CFDT.


Côté employeur, l'entreprise A conserve son salarié, et donc son savoir-faire qui lui sera nécessaire au moment de la reprise d'activité, une fois passée la pénurie de travail. Elle allège aussi ses charges fixes. Concrètement, l'entreprise « prêteuse » A doit refacturer, à l'euro près, les salaires et charges à l'entreprise B. C'est ce que veut préciser la proposition de loi initiée par le député UMP Jean-Frédéric Poisson ... / ...

Une précision « insuffisante » et encore trop floue, pour la CFDT : « Car l'entreprise qui prête son salarié se soulage bien d'une charge. N'est-ce pas un bénéfice ? », s'interroge Christian Janin. « Nous, le prêt de main-d'œuvre, notamment en période de crise, on dit : pourquoi pas ?, poursuit le représentant de la CFDT. Cela peut avoir son intérêt ». Mais, « comme pour le chômage partiel », le syndicat veut des garde-fous. ... / ...

"Flou artistique". Dans un rapport remis, en février, au ministre du Travail, Thomas Chaduron, PDG de Mécanalu et ex-président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) fait aussi état du « flou artistique » qui entoure la pratique du prêt de main-d'oeuvre aujourd'hui, favorisant « l'émergence de structures aux pratiques douteuses ».

Il préconise notamment d'améliorer la transparence vis-à-vis des salariés concernés sur leur mission, grâce à la conclusion d'une convention tripartite entre employeur, salarié et entreprise utilisatrice. Source Ouest France

Conclusion : Il est infiniment plus facile de contraindre, en légiférant, des salariés sans aucune coordination que de contraindre les entreprises dont le lobbying dans les assemblées a une fois de plus fait mouche.

Il va s'en dire que nous espérons que le front commun maintenu par les syndicats de salariés sera assez efficace pour limiter les futurs dégâts et effets pervers d'une promesse politique sans avenir et d'un nouveau coup de canif au (bien mal en point) code du travail.

Voila, (entre autre) deux bons sujet de débats que nous transmettons au Parti Socialiste dans le cadre de sa construction d'une "maison commune de la gauche" ...

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Ouest France emploi
AFP

09 juin 2009

Henin-Beaumont futur "fief" du Front National ? : Une réponse républicaine s'impose !!!

C'est le sud de la France, qui a connu les premières victoires municipales du FN. On se souvient d'Orange, Toulon, Vitrolles et Marignane.

Depuis, ces "précurseurs" ont pour certains préféré rejoindre des partis ayant "pignon sur rue" (UMP , MPF) ou tout simplement quitter la politique.

Embourbés dans des affaires et pour la majorité d'entre d'eux, malmenés par des candidats UMP "musclés" comme Christian Estrosi ou Thierry Mariani, l'expérience du grand sud s'est arrêtée là.

Mais le FN a des ressources et a décidé de créer un nouveau bastion : Le Nord.

C'est effectivement dans le Nord Pas de Calais fief socialiste de longue date, que Marine Le Pen, espère bien lancer les prochaines offensives et entamer la "reconquête". Le scénario se joue à Hénin-Beaumont.

Vous connaissez Hénin-Beaumont ?

C'est une petite ville comme on en voit beaucoup dans le Nord Pas de Calais. La fiche descriptive affichée sur le site Web de la mairie indique :

Fusion de la ville Hénin-Liétard et Beaumont en Artois le 1 janvier 1971. D'où le nom Hénin-Beaumont.

Superficie
- Hénin Liétard : 1 350 ha
- Beaumont : 724 ha
- Superficie totale : 2 074 ha 44

Population
- 27 000 habitants

C'est aussi un des endroits de France où les "restructurations" et fermetures d'usines et d'entreprises de tous types ont été les plus "violentes". Même si les élus essayent de faire croire à un avenir, le texte qu'ils affichent dans la rubrique "Vie économique" de leur site, montre bien les difficultés de faire vivre un territoire, où un peu plus qu'ailleurs le chômage est endémique et les perspectives d'emploi rares.

Dans un secteur durement touché, la reconversion économique est un souci permanent chez les élus locaux qui ont créé un service de l'emploi fonctionnant en partenariat avec la Mission locale et l'ANPE. Grâce à la politique menée ces dernières années, les différentes zones d'activités se sont étendues et diversifiées. De nombreuses enseignes se sont implantées ou vont s'installer. Quant aux commerces de proximité et marchés hebdomadaires, sous la houlette de la Maison du commerce, ils ont su garder leur attrait et prouver, si besoin était, le service irremplaçable qu'ils procurent

Henin-Beaumont resterait inconnu de la majorité des français si elle n'était pas devenue le siège des ambitions politiques de Marine Le Pen. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est ici que la fille de Jean-Marie espère lancer sa conquête du FN et trouver une stature politique nationale.

Car, Henin-Beaumont a plusieurs problèmes et certains sont si douloureux que le FN n'a qu'à argumenter à sa façon habituelle pour gagner chaque jour de nouveaux supporters.

Niveau de vie et pouvoir d'achat : Comme beaucoup de villes de cette région, le niveau de vie est en dessous de la moyenne nationale.

L'emploi : Le taux de chômage est d'environ 20% (plus dans certains quartiers) et les entreprises de la région si elles ne sont pas légions, sont toutes frappées par la crise économique.

Exemple : FAURECIA

Ce sous traitant automobile (filiale à 71% de PSA) a été frappée de plein fouet par la chute des ventes de voitures. Après avoir dès 2008 mis en place des "plans de sauvegarde de l'emploi" (nom pudique qui remplace le terme "plan social") envisage de réduire encore la voilure. En clair, alléger les effectifs dans la région.

Nord Eclair (23 mai 2009 ) explique le climat dans lequel cette énième restructuration se passe :

Le groupe Faurecia, producteur d'équipements automobiles, annonçait hier, via un communiqué de presse, le succès de son augmentation de capital, lancée le 30 avril dernier, par émission de plus de 65 millions de nouvelles actions. Une opération plus que réussie puisqu'elle a même enregistré une sursouscription, c'est-à-dire qu'il y a eu plus de demandes des actionnaires que d'actions offertes.

L'objectif d'une telle opération ?

"Cette augmentation de capital permet un apport de liquidités (ou "d'argent frais") utiles aux dépenses de grandes sociétés comme la nôtre », précise Olivier Le Friec. Le responsable des relations presse du groupe tire deux conclusions de cette réussite : " Peugeot SA n'a pas eu à augmenter sa part dans notre capital, ni même à mettre en jeu sa souscription. Par ailleurs, la sursouscription prouve l'intérêt toujours grand des actionnaires malgré la situation économique actuelle" Voilà qui devrait faire une belle jambe aux 508 salariés de l'usine Faurecia d'Auchel ! Pour rappel, ces derniers ont appris en mars dernier la décision du groupe de fermer leur site en raison " d'un déficit structurel d'activité et de l'absence de perspectives économiquement viables "

Alors pour ne pas "crever", les salariés ont décidé de se battre :

Hier, la Voix du Nord relatait un mardi pas ordinaire sur le site Faurécia d'Hénin-Beaumont. Mal payés et, pour certains, sous le coup du chômage partiel, les salariés ont décidé de bloquer leur usine tôt le matin. A cela une bonne raison : un camion chargé de quoi équiper deux cents véhicules s'apprêtait à partir pour Sevelnord... à qui il ne restait de stock que pour assurer à peine trois heures de travail. Une occasion en or pour affoler les patrons, et ça n'a pas manqué de réussir.

Mise sous pression par ce blocus impromptu initié par l'intersyndicale CGT, CFTC, CFDT et FO, la Direction s'est d'abord montrée intransigeante. Mais elle a fini par céder, peu avant 18 heures, concédant de ne rien faire qui puisse diminuer les salaires et acceptant une négociation sur d'autres points d'achoppement. « S'ils nous mènent en bateau, on reprend », conclura un délégué CGT. L'avertissement est on ne peut plus clair.

Les revendications portaient notamment sur des salaires « à géométrie variable » - en fonction de la suppression du poste de nuit - et sur le paradoxe qui voit certains agents faire des heures supplémentaires pendant que d'autres sont mis au chômage partiel. « C'est n'importe quoi », a affirmé l'un des grévistes, questionné par le quotidien régional. On peut y voir, en effet, une façon d'opposer les uns aux autres. La méthode de la division est bien connue dans le milieu des multinationales et, chaque fois, ce sont tous les salariés qui en font les frais, quel que soit leur statut ou leur affinité syndicale. Ceux d'Auchel peuvent en témoigner, eux qui en ont déjà fait l'amère expérience... Source le blog Sauver Faurecia

Et enfin, Henin-Beaumont est au centre d'une affaire dans laquelle son maire vient d'être révoqué

Gérard Dalongeville a été mis en examen pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme. En cause : des fausses factures, dont le montant a été provisoirement établi à 900.000 euros mais qui pourrait atteindre pas moins de quatre millions d'euros.

Son premier adjoint de 2001 à 2008 Claude Chopin et un homme d'affaires, Guy Mollet ont été également mis en examen.

Cette décision a été relayée par le Conseil Fédéral du Parti Socialiste qui a prononcé sa suspension.

Puis le 27 Mai, on apprenait que : La révocation de Gérard Dalongeville (ex-PS) de sa fonction de maire d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a été prononcée mercredi en Conseil des ministres. M. Dalongeville est écroué dans une affaire de fausses factures présumées. Dans l a foulée, Marie-Noëlle Lienemann, première adjointe PS au maire, avait démissionné de ses fonctions avec neuf conseillers municipaux pour pousser à l'organisation de nouvelles élections. - Source Le Parisien

Qu'a t-on décidé au Parti Socialiste en vue de la nouvelle élection à venir ?

C'est la Voix du Nord qui nous l'explique :

"... / ... la situation est au summum de la confusion dans la ville où Marie-Noëlle Lienemann, depuis deux mois, était devenue l'unique représentante d'un parti complètement absent du terrain, L'ancienne ministre, emberlificotée dans une logique d'union de la gauche tournant petit à petit à l'affrontement des ego, aura au final payé plein pot l'absence de soutien des siens. Mais aussi l'étiquette « dalongevilienne » collant aux basques d'un PS n'ayant pas jugé bon de faire son mea culpa.

La goutte d'eau faisant déborder le vase, chez Mme Lienemann, aura sans doute été d'apprendre que, jeudi, une réunion parisienne entre PS et certaines formations de gauche avait désigné le PRG Éric Mouton comme le candidat idéal pour mener une liste d'union ... / ....

On aurait voulu, à gauche permettre au FN de gagner la ville, qu'on ne s'y serait pas pris autrement !!! Car, pendant que la rue de Solférino est incapable d'être le moteur de l'union de la gauche pour cette élection, Marine Le Pen elle n'a jamais cessé de s'activer sur le terrain :

Marine était le 13 Février à Faurecia Hénin-Beaumont pour apporter son soutien aux ouvriers de l'usine du groupe Faurecia actuellement frappé par une vague de licenciements massifs, conséquence directe de l'ultra-libéralisme et de la mondialisation dont l'Europe de Bruxelles est l'une des principales responsable, Peut-on lire sur son blog

Ce court texte est là, pour présenter une vidéo qu'on pourrait qualifier de surréaliste. Marine Le Pen accompagné de quelques militants et distribuant des tracts à l'embauche du petit matin à des salariés qui semblent bien désabusés.

Le tout ponctué par la logorrhée habituelle du FN : "Pour que les emplois restent en France", "Arrêt des licenciements", "Grands patrons = copains de sarkozy", "système de protection des emplois français", "On vient vous soutenir car vous en avez bien besoin", ...

Même si peu de gens de la région affichent des convictions FN et croient une seconde à ses propositions, ils sont un nombre non négligeable à utiliser ce vote "appel au secours".

En effet, abandonnés par les partis parlementaires qui n'ont aucune solution à proposer en termes de création d'emploi et obligés de constater que les délocalisations dont ils sont victimes se font majoritairement dans d'autres pays de l'Union, la solution de l'extrême droite (et non pas celle de l'extrême gauche comme le pense notre Président) devient crédible pour paniquer les états majors des partis de la majorité et d'opposition parlementaires.

Le résultat est là. Aux Européennes de dimanche : A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen arrive en tête avec 27,92 % des voix, loin devant le PS (16,34 %) et l'UMP (11,53 %).

"C'est de bon augure, se gargarisait Steeve Briois, colistier. C'est le résultat d'une équipe d'inlassables militants... » Sauf que le Front national semble avoir atteint là son plafond, ne disposant d'aucune réserve de voix à droite. Dispersée sur sept listes différentes, la gauche peut, en revanche, multiplier son capital. A condition de se rassembler et surtout de séduire les écologistes. Ce n'est pas gagné. Hier, Marie-Noëlle Lienemann, ex-première adjointe, a déjà annoncé qu'elle jetait l'éponge - Source 20Minutes

Va t-on laisser Hénin-Beaumont devenir un autre Vitrolles ?

Nos élus de la nation qui se gargarisent avec le mot "démocratie" à longueur de discours vont-ils, les uns pour cause de zizanie interne, les autres pour cause de poursuite du démantèlement de l'opposition de gauche, laisser l'histoire repasser les plats ?

A gauche comme à l'UMP on doit se dépêcher de réfléchir car, après la révocation de l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, le premier tour a été fixé au 28 juin prochain.

Notre Président, grand pourfendeur du FN et Martine Aubry qui a la haute main sur la région feraient bien dans un premier temps de rengainer les armes afin que l'histoire, commencée au Sud, ne recommence pas, au Nord de la France.

Et, surtout, d'apporter un peu plus d'attention aux poches de précarité ou de misère qui se développent dans une région qui ne demande qu'à travailler et vivre dignement ...

Vous avez Madame, Monsieur encore quelques jours pour décider, pour savoir si le vote "appel au secours" doit devenir la seule façon de se faire entendre, et ne fasse ... tache d'huile !


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08 juin 2009

Serge Dassault : Mon royaume pour une municipalité !!!

Le Conseil d'Etat a annulé lundi les élections municipales de Corbeil-Essonnes (Essonne) et a déclaré Serge Dassault, maire UMP depuis 1995, inéligible pour un an, considérant qu'il avait procédé à des achats de voix ... / ...

Très franchement, nous avons toujours cru que le législateur finirait par se pencher sur le cas du Sénateur Maire et industriel Serge Dassault.

Voila un homme qui siège dans une des assemblées de la nation et qui est habilité à voter et donner son avis sur le budget de l'Etat. Budget de l'Etat qui comprend bien entendu celui de la défense et donc celui des commandes à l'industriel Dassault.

En termes juridiques, cette particularité pourrait être rapprochée de la prise illégale d'intérêts

Définition

Le délit de prise illégale d’intérêt est défini à l’article L. 432-12 du nouveau code pénal :

« Le fait pour une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, recevoir et conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge de la surveillance, de l’administration, de la liquidation ou du paiement ».- Source ADM 76

Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, de recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou en partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 750 000 euros d’amende ”.

Aux termes de cet article, les chefs d’entreprise, élus locaux, doivent veiller à ne pas avoir, au cours de leur mandat, à diriger ou contrôler une opération (d’urbanisme, ou un contrat commercial, ou une délégation de service public, notamment) qui intéresserait leur propre entreprise.

Oui, diront les tatillons (qui ont malheureusement raison), mais Serge Dassault ne fait jamais appel à son entreprise dans la gestion de sa commune. C'est vrai, mais il est assez difficile de persuader les habitants de sa commune qu'un Rafale serait un bon investissement local. Comme il serait anormal que l'ensemble des administrés reçoivent gratuitement Le Figaro payé par les finances locales.

Monsieur Dassault n'a pas que des amis au Sénat. Certains, comme le Sénateur Desessard, savent même rapeller certains faits et penser la même chose que nous.

Ce n’est pas déplacé de constater que la concentration des richesses, transmise de père en fils, de Marcel Dassault (sénateur des Alpes-maritimes puis député de l’Oise) à Serge DassaultEssonne et maire de Corbeil-Essonnes), et de Serge Dassault à Olivier DassaultOise), permet des concentrations de pouvoir qui sont dangereuses pour la démocratie, basée justement sur l’équilibre des pouvoirs. Qu’un chef d’entreprise d’une telle puissance puisse en même temps contrôler des médias de premier ordre et voter les lois est une anomalie démocratique.

Visiblement intouchable dans le cumul élu national/Chef d'entreprise vivant des commandes de l'Etat, il n'en a pas moins tenté une nouvelle fois sa chance au dernières élections municipales à Corbeil-Essonnes.

Or, une dépêche AFP/Google nous apprend la chose suivante :

Le Conseil d'Etat a annulé lundi les élections municipales de Corbeil-Essonnes (Essonne) et a déclaré Serge Dassault, maire UMP depuis 1995, inéligible pour un an, considérant qu'il avait procédé à des achats de voix. Dans sa décision, le Conseil d'Etat a estimé que si l'ampleur des dons d'argent dont est accusé M. Dassault ne peut être précisément déterminée, "ces faits ont été, eu égard à l'écart de voix (170, NDLR) de nature à altérer la sincérité du scrutin et à en vicier les résultats".

Considérant qu'il convenait d'intégrer "des dépenses correspondant à des dons d'argent, dont le montant ne peut être tenu pour négligeable", le Conseil d'Etat a rejeté les comptes de campagne de Serge Dassault, 84 ans, le déclarant inéligible pour un an aux fonctions de conseiller municipal. Selon son entourage, M. Dassault conserve ainsi son siège de sénateur, obtenu en 2004.

Et oui, pris la main dans le sac comme une vulgaire malandrin !!!

"Inique", "scandaleux", a réagi M. Dassault sur lepoint.fr, affirmant qu'il n'y avait "aucune preuve", et qu'il s'agissait "uniquement" de le "virer" de Corbeil pour que les socialistes y prennent le pouvoir. "Il sont tous socialistes au Conseil d'Etat", a-t-il affirmé. Son entourage avait indiqué dès vendredi dernier que le sénateur-maire, qui a toujours rejeté les accusations d'achats de voix, envisageait un recours devant la Cour européenne des Droits de l'Homme pour "violation de la présomption d'innocence et condamnation sans preuve".

Quand on sait la surface de la fortune personnelle de Serge Dassault (estimée à 10 milliards d'euros) et le bataillon d'avocats qui va se pencher sur le sujet, il ne fait nul doute que l'élu va faire durer la situation et ne rendra son siège de maire qu'en dernier recours.

Néanmoins, une délégation spéciale, chargée de gérer les affaires courantes de la ville, doit être prochainement désignée, une fois la décision du Conseil d'Etat officiellement transmise à la préfecture. Les électeurs seront ensuite de nouveau appelés à se prononcer lors de nouvelles élections, dont la date est pour l'heure inconnue.

beau joueur comme on s'en doute, Serge Dassault a trouvé l'explication de cette décision du Conseil d'Etat : selon lui, ce "sont tous des socialistes" comme il le déclare dans cette bande son de l'interview réalisée par Le Point :


Nous sommes allés regarder comment sont nommés les Conseillers d'Etat. Or :

Le recrutement des membres du Conseil d'État se fait de deux façons :

Par concours
Cinq à sept postes d'auditeurs sont proposés chaque année aux élèves qui achèvent leur scolarité à l'Ecole nationale d'administration. Ils sont généralement choisis par les élèves classés parmi les premiers au concours. Recrutés par concours, les auditeurs deviennent, par avancement, maîtres des requêtes après environ trois ans de carrière, puis conseillers d'État environ douze ans plus tard.

Par le tour extérieur
Un maître des requêtes sur quatre est nommé par le gouvernement. Les intéressés doivent être âgés de 30 ans au moins et avoir accompli 10 ans de service public.
Un quart de ces nominations est réservé aux membres du corps des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel.
Un conseiller d'État sur trois est nommé selon la même procédure, avec pour seule condition celle d'être âgé d'au moins 45 ans.
Une nomination sur six est réservée aux membres du corps des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel.
Les nominations au tour extérieur sont soumises à l'avis du Vice-Président du Conseil d'État. - Source Conseil d'Etat

Cette bravade ne sert définitivement à rien puisque : Cette décision du Conseil d'État est conforme à la recommandation de Luc Derepas, rapporteur public (nouveau nom du commissaire du gouvernement ). Celui-ci avait relevé que le "don d'argent avec contrepartie électorale" était "contraire à la loi" et pouvait "entacher la sincérité du scrutin". Il avait jugé que plusieurs témoignages en ce sens étaient "suffisamment circonstanciés pour établir la réalité d'une telle pratique" à Corbeil-Essonnes.- Source Le Point

Serge Dassault devrait pourtant vite se consoller vite en pensant au bon coup réussit grâce à une intervention de l'Elysée :

Le groupe européen EADS souhaitait entrer au capital de Thales un des spécialistes de l’électronique de défense. Mais aux yeux du Président, pas question que le précieux fleuron de l’électronique française tombe dans le giron du groupe dirigé par Louis Gallois.

l’Elysée choisit un repreneur "acceptable" de ces 20%, Dassault. Le groupe de Serge Dassault, franco-français, sénateur UMP, propriétaire d’un quotidien le Figaro (pas franchement hostile au pouvoir en place). Last but not least, Dassault ne peut pas trop jouer au fanfaron, l’Etat français étant le seul client de son avion de chasse, le Rafale, qui représente quand même 20% de son chiffre d’affaires. Source Sobiz

Allez Monsieur Dassault, cessez de vous prendre pour Richard III (mon royaume pour un cheval). Dans la mesure où l'Inde a accepté de réintégrer le Rafale dans son appel d'offre et que les Emirats Arabes Unis pourraient se laisser tenter à condition qu'on leur fournisse du sur mesure (au prix du standard), vous allez bien en vendre quelques uns, à d'autres pays que la France, qui rappelons le, continue à payer le coût exorbitant de son développement ... mais ça c'est une autre histoire !!!


Crédit image
Bakchich



La droite aux commandes de l'Europe : Les citoyens en attente d'un retour aux "fondamentaux" pour les partis de gauche

Alors que de plus en plus de citoyens européens ont du mal à encaisser la crise (qui devrait selon l'OIT durer de six à huit ans) et manifestent de plus leur rejet du libre échange débridé et de la mondialisation économique, on ne peut que s'interroger en constatant les résultats (estimatifs) de l'élection au parlement européen.

En effet :

Les partis conservateurs réunis au sein du Parti populaire européen (PPE) ont largement remporté les élections européennes qui se sont achevées dimanche dans l'Union, montrent les projections du Parlement.

Le PPE est crédité de 263 à 273 sièges sur 736. Le Parti socialiste européen (PSE) obtient 155 à 165 sièges. L'Alliance des démocrates et des libéraux recueille entre 78 et 84 élus, devant les Verts, quatrième groupe du Parlement avec 52 à 56 eurodéputés, toujours selon ces projections.- Source REUTERS

Ce qui signifie que les directives et "réformes" libérales "pur jus" vont continuer, voire s'intensifier. Les lobbies patronaux vont s'en donner à coeur joie et la construction européenne reprendre son jeu de mécano délocalisateur.

Au delà de l'immense déception de ceux qui croient à une Europe de progrès social, il faut constater que les électeurs ont sanctionné ou boudé les partis qui revendiquent l'étiquette Parti Socialiste ou leur frères d'armes socio démocrates.

Les électeurs traditionnels de ces partis auraient-ils "viré" à droite ?

Bien sur que non. Ce que l'électorat de "gauche" européen a sanctionné c'est l'infime différence qu'il existe entre les socio démocrates et les partis conservateurs. Initié par le New Labour de Tony Blair et le SPD de Gerhard Schröder, la troisième voie a fait illusion pour se décliner partout en Europe en credo libéral "qui ne disait pas son nom".

Coup de l'opération : Pourquoi soutenir des partis qui sous l'apparence de la gauche impose à leurs partisans des mesures identiques à celles que prendraient les partis conservateurs s'ils étaient au pouvoir ?

En clair, lorsqu'on est militant ou sympathisant, on peut se mobiliser contre un adversaire politique. Il est par contre impossible de soutenir son camp lorsque celui-ci vous transforme en "cocu" électoral.

Le courant social démocrate est mort sans gloire le 7 juin 2009. Tout comme les partis socialistes qui ne rêvent que d'un grand mouvement avec les partis ou mouvements de centre droit au détriment des mouvements se situant à leur gauche.

On a eu tord dans ces partis de "gauche" de croire que le clivage politique et économique n'était plus à la mode. Car pendant qu'ils se transformaient en OPNI (objets politiques non identifiés), à droite, on a retrouvé ses repères et surtout on prône et applique des programmes mettant en avant l'individualisme, le retour à l'effort (pour le plus grand nombre) et l'enrichissement individuel (pour un petit nombre).

Les partis et formations de "gauche" européenne ont cru pouvoir ménager la chèvre et le choux. La posture qui a consisté à vouloir se faire "aimer" par les milieux patronaux et capitalistiques (qui les détestent) en faisant payer au prix fort leur électorat salarié qu'ils pensaient "acquis" à donné le résultat qu'on connaît : transformer les partisans des partis de gauche en abstentionnistes.

On constatera qu'en Grande Bretagne ou en Allemagne pays initiateurs de la "troisième voie" on assiste à une déroute peu commune des socio démocrates.

Les urnes on parlé et en ce qui concerne les partis ou formations de gauche, il va falloir à l'instar des conservateurs retrouver rapidement les fondamentaux qui les ont toujours différencié de ceux-ci ou ... disparaître et laisser la place à des mouvements plus radicaux mais porteurs d'espoir pour tous ceux qui payent et vont continuer à payer une crise dont ils ne sont pas responsables.

Le "Manifesto" des partis socialistes européens est un échec et doit être retenu comme tel. On ne gagne pas en réunissant des idées qui ressemblent plus à de "l'eau tiède" qu'un programme socialiste. Si la gauche européenne veut reprendre la main, elle doit maintenant s'orienter vers une stratégie d'union de TOUTE la gauche.

Cette union de la gauche (qui doit inclure l'extrême gauche jusqu'aux socialistes les plus "tièdes") doit se faire autour d'un programme de gouvernement remettant en cause

les privilèges outranciers de certains
le dumping social et fiscal
les délocalisations systématiques
les emplois précaires
la future "utra flexibilité" des salariés
la fin programmée du code du travail, de la médecine du travail et des prud'hommes
la marchandisation de la santé
l'allongement sans fin de l'âge de la retraite
la mise en coupe réglée des média

Nous sommes totalement solidaire du texte que nous a fait parvenir Gérard Filoche

Il aurait fallu que le PS choisisse véritablement l’orientation à gauche qui a prévalu, même de justesse, au congrès de Reims. Certes les divisions internes nuisent mais pas tant que ça, ce qui manque c’est l’orientation de combat de gauche vraiment mise en œuvre car c’est ça qui reléguera les divisions.

Impossible de rester entre deux voies, à la croisée des chemins entre un social libéralisme minoré et un combat de gauche insuffisamment assumé. Il faut rénover, aller à gauche vraiment, enfin.

On voit bien que les thèmes les meilleurs, les plus évidents, défendus par le Parti de gauche, le Parti communiste ou le NPA correspondent largement à l’attente de millions de salariés qui voteraient pour nous sans hésitation si nous les défendions. Mais ces partis ne suffisent pas et ne suffiront pas, ni aujourd’hui, ni demain, à ramener une majorité de voix : il faut que le plus grand des partis, le PS, physiquement, matériellement, politiquement défende ces thèmes, sinon nul n’arrivera à les faire triompher.

Rappelons que le PS dirige 20 régions sur 22, 61 % des départements, et 2 villes sur 3. En mars 2008, il a battu le sarkozysme à plate couture, la gauche avait 51 % des voix, sans l’inconsistant Modem. Le PS est la « clef » de la gauche ». Mais il ne s’en sert pas.

Si la confrontation de fond pour répondre à l’immense crise du système financier, entre une Europe de droite, libérale et une Europe de gauche, sociale, n’a pas eu lieu, à l’occasion du 7 juin, c’est la faute au programme timoré et hésitant du PS.
Car pour s’en prendre à la fois à Barroso et à Sarkozy ce qui était la bonne orientation, il ne fallait pas avoir les pieds dans le tapis du PSE et les mains liés sur l’opt out par Gordon Brown et par le SPD sur Barroso. il fallait au moins un candidat pour la présidence de la commission. Sinon le lien avec le PSE ne faisait pas gagner de voix mais en perdre : c’est un boulet. D’ailleurs partout en Europe les droitiers du PSE ont perdu faute d’offrir une alternative à la crise.

Le problème n’est pas d’avoir fait trop d’anti-sarkozisme, c’est de ne pas en avoir assez fait, et de l’avoir mal ciblé : dés la fin 2008, il fallait désigner directement Sarkzoy et son système, son programme, sa politique, comme étant les fauteurs de crise, la bande du Fouquet’s, le Medef et le CAC 40 comme les forbans de la finance. La crise n’est pas venue d’ailleurs. Elle était dans la candidature Bling-bling ses appels a la déréglementation boursière, aux subprimes, aux prêts hypothécaires. C’était Sarkozy le “trader de l’Elysée”, l’ami des banquiers et banqueroutiers, en France comme en Europe. Son agitation en G4, G 8, G 20 masquait sa responsabilité centrale dans la crise. Il ne fallait pas le laisser s’échapper, laisser croire qu’il agissait alors qu’il aggravait tout par ses choix.

Et c’est sa “présidence française” qui tentait de faire passer la directive « temps de travail » à 65 h maxima par semaine ! Que n’en n’avons nous fait un axe en y opposant les 35 h et l’incontournable réduction du temps de travail. Il fallait aussi lier la lutte contre la loi Bachelot et la directive santé. Il fallait etre instransigeant sur l’Edf et dénoncer frontalement la privatisation du fret SNCF et de la Poste, annoncer que jamais on ne plierait la France à de telles directives.

La question n’est pas de l’ampleur d’un plan de relance (40 milliards ou 100 milliards) mais de la nature dudit « plan de relance » : est-il destiné aux banquiers ou aux salariés ? est-il destiné à pérenniser le système ou à le changer ? Est-ce que nous voulons, pour sortir de la crise, redistribuer les richesses (Smic à 1600 euros, 35 h, retraite à 60 ans, Sécurité sociale, services publics) ou non ?

Le PS est aussi responsable de son score, par sa façon trop lente de rompre le compromis historique avec l’Europe des libéraux pour revendiquer une autre Europe, sociale. Il y a quatre ans, l’Europe avait passionné les électeurs français qui avaient, en toute connaissance de cause, voté « non » à 55 % au projet de constitution libérale européenne. Depuis l’écart s’est creusé entre l’Europe et les Français, à cause du coup tordu de Sarkozy imposant le traité de Lisbonne sans référendum et des embarras pérennisés du PS, ce qui a contribué à distancier beaucoup d’électeurs des urnes. Trop de salariés ont pensé : « à quoi bon ? ».

Le PS manque au salariat. Il aurait fallu avancer des revendications précises en matière de salaire, de contrôle des licenciements, de durée du travail, de Sécurité sociale. Pas du baratin ! « Changeons maintenant ! » ça ne veut rien dire (quoi, qui, pour qui, comment).

Le PS manque à la gauche : ce fut une grave erreur en pleine campagne, de notre ancien premier secrétaire de relancer l’idée d’une alliance avec le Modem, au lieu de défendre le rapprochement avec le FG, le NPA, les Verts.

Le PS ne soutient pas assez fortement les licenciés, les précaires, les pauvres et ne dénonce pas assez la politique de « rupture » réactionnaire cruellement antisociale de Sarkozy. Il court après les modes, les apparences, mais il ne promeut pas de syndicalistes ni de défenseurs du droit des travailleurs : ce n’est pas une question de génération, de quadras, mais de fond !

Enfin il faut qu’on comprenne massivement qu’on est pour la rupture avec le système. Nous sommes pour une économie mixte et contre une société de marché. Nous sommes pour rompre avec le capitalisme financier type FMI/OMC. Nous sommes pour une VI ième République sociale, pas une pour une République conservatrice néolibérale. Nous sommes pour arrêter avec le « libre-échange », la « concurrence libre et non faussée », et remplacer la « main invisible du marché » par la main visible de la démocratie. Les salariés sont plus nombreux que les actionnaires et les patrons : c’est le salariat que nous devons écouter !

Et pour cela, un seul choix, une seule dynamique, l’unité de la gauche ! Unité de toute la gauche ! Pas d’exclusive, sauf envers les idées de droite libérale ! Pas d’hésitation sur notre camp : pour reconstruire le PS, sortir du 21 avril 2002 et du 6 mai 2007, il faut enfin un autre cap.

Au boulot ! et pas d'excuses ou atermoiements ....