23 septembre 2011

Manifestations du 11 octobre : Fillon va t-il relancer l'intersyndicale ?

François Fillon va t-il réussir à réunifier les syndicats en vue de la journée du 11 octobre prochain. Sa sortie sur la retraite à 67 ans pourrait en effet faire réfléchir la CFDT, qui avait torpillé l'idée d'une journée unitaire !

Le 16 septembre dernier, l'intersyndicale était à l'agonie, la CFDT et l'UNSA s'opposant à toute action nationale concertée, en vue de la journée d'action interprofessionnelle contre les mesures de rigueur du gouvernement. Le syndicat de François Chérèque ayant indiqué que : « le principal souci des salariés est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »

Or, ce « coup de main » au gouvernement aura été bien mal récompensé puisque la CFDT, qui est un des interlocuteurs principaux de François Fillon, depuis la réforme de 2003, vient d'apprendre que celui-ci, sans leur en parlé (semble t-il ?) a annoncé publiquement l'idée de placer l'âge légal de la retraite en France à 67 ans !

Même si tout le monde sait que cette annonce a été lancée pour plaire aux marchés et conserver à tous prix la note AAA de la France, elle a provoqué un émoi dans le monde syndical :

La CGT : « C'est illusoire de vouloir copier l'Allemagne. On s'opposera bien entendu à toute velléité d'augmenter de nouveau l'âge de départ en retraite ou d'augmenter la durée de cotisation »

FO : « si on va dans ce sens, il faut tout rediscuter (...) On ne peut pas avoir une protection sociale self-service en prenant les options européennes qui tirent vers le bas »,

CFTC : « l'annonce du Premier ministre est très mal venue: les salariés sont déjà anxieux, les conditions de travail ne sont pas bonnes, le moral est bas »

On pourra regretter que la réaction de Jean-Louis Malys pour la CFDT ne soit pas à la hauteur de la provocation de François Fillon : « C'est une déclaration très inopportune et provocatrice, on sort d'une réforme et on veut en rajouter une couche » tout en espérant que la centrale de François Chérèque manifestera dans les jours à venir, un peu plus d'agressivité à l'égard d'un pouvoir qui se moque d'elle et ... des tous les salariés !

Rendez-vous dans les jours à venir pour savoir si la CFDT et l'UNSA modifieront leur décision sur la journée du 11 octobre, et cesseront d'expliquer aux salariés que : « leur principal souci est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »

A vous lire, voir ou entendre sur le sujet, monsieur Chérèque !


Crédit photo
Le Post

22 septembre 2011

L'âge légal de départ la retraite à 67 ans : Le futur cadeau de Fillon aux français ?

La convergence fiscale entre la France et l'Allemagne a bon dos ! C'est au nom de celle-ci que François Fillon aimerait aligner progressivement l'âge légal de la retraite en France sur celle de l'Allemagne. C'est à dire 65 puis 67 ans ! Une façon de pousser les salariés vers des retraites par capitalisation ?

Beaucoup de gens ignorent ou ont oublié que c'est François Fillon, alors Ministre des Affaires Sociales, en 2003, qui a été le premier à remettre en cause le système des retraites. L'une des mesures phares de cette réforme était : « (...) un allongement de la durée de cotisation soit 40 ans en 2008 pour les fonctionnaires et pour l'ensemble des actifs à 41 ans en 2012. ( Détail complet sur Wikipedia)

Et même si c'est Eric Woerth dont ne nom est associé à celui de la réforme de 2010, il n'en était pas moins ministre de François Fillon qui l'a largement supervisée.

Résultat de l'opération : L'âge légal de la retraite est de 62 ans pour ceux nés à partir de 1956 et l'obtention du taux plein est passé de 65 à ... 67 ans. Ce qui signifie que, compte tenu de l'état exécrable du marché de l'emploi, pour les plus de 55 ans (+ de 800 000 chômeurs) il y a fort à parier que ceux-ci, choisiront majoritairement de partir avec une décote (voir Comment s’applique la décote par Notre Temps ). D'où pour beaucoup des retraites de misère après plus de 40 ans passés au travail !

Mais ce n'était, semble t-il, pas assez pour notre Premier Ministre qui vient d'utiliser l'argument de la convergence fiscale entre la France et l'Allemagne pour proposer de fixer l'âge de départ à la retraite à 67 ans !

Sur quoi s'appuie Fillon ?

En Allemagne nous dit TF1/LCI : « (...) l'âge légal de la retraite n'est pas de 62, mais de 65 ans. Et il va passer graduellement à 67 ans, en vertu d'une réforme votée en 2007 et destinée à éviter l'écroulement d'un système mis à mal par une espérance de vie toujours plus longue et un rétrécissement de la population active. Ce recul se fera toutefois très progressivement, pour atteindre effectivement 67 ans aux alentours de 2030 »

Et que propose t-il ?

« (...) Il faudra aller vers un temps de travail commun, il faudra aller vers un âge de retraite commun, il faudra aller vers une convergence progressive de l'organisation économique et sociale de nos deux pays, car c'est la clef de la survie et du développement de la zone euro et du continent européen (...) » Rien que ça ?

Ce que ne dit toutefois pas François Fillon, c'est que, précise Le Monde : « (...) l'Allemagne a programmé de relever progressivement de 65 à 67 ans entre 2011 et 2029 l'âge minimum de la pension. Mais même à cette date, les Allemands pourront continuer à partir à la retraite à 63 ans s'ils ont cotisé trente-cinq ans (...) » et non pas 41 ans révisables comme l'a décidé le gouvernement français !

Vous voyez une différence ? Fillon non !

Si jamais ce projet devait voir le jour, il est évident que de nombreux salariés, sachant qu'ils ne pourront pas attendre leurs 67 ans, chercheraient à se créer un complément de retraite privée destinée à compléter la décote qui leur serait appliquée pour départ anticipé. C'est déjà possible aujourd'hui, mais pas obligatoire.

Or, en mai 2010, Laurence Parisot patronne du MEDEF ( accessoirement administratrice de la BNP) auquel la Fédération française des société d'assurances et la Fédération Bancaire Française sont adhérentes, proposait de rendre OBLIGATOIRE, pour tous les salariés, une partie de capitalisation : « (...) Nous devons aujourd'hui nous demander comment mettre en place, en plus de ce que nous pourrions garder du système par répartition, un nouveau dispositif très incitatif, voire obligatoire, de système par capitalisation »

C'est vrai que lorsqu'on se souvient que l'OCDE écrivait : « (...) En raison de la forte baisse des Bourses en 2008, les fonds de pension ont vu la valeur de leurs investissements reculer de 23% en 2008, soit de quelque 5.400 milliards USD au total dans les pays de l’OCDE (...) » et que l'on observe l'actuelle situation financière et monétaire de l'Europe et des Etats Unis, on est tout de suite rassuré pour son épargne, qui devrait être immobilisée pendant 20, 30 ou 40 ans !

Oui mais, rappelons le : Si les français se constituaient tous une épargne retraite personnelle, il pourraient faire l’impasse sur les dernières années de cotisation ! Ce qui dans ce cas, arrangerait le gouvernement qui pourrait s'en emparer pour justifier un gel des pensions et ... permettrait aux établissements financiers de récupérer, une partie de l'épargne de précaution des français, qui refusent de placer leur argent en bourse !

Si c'est ce que François Fillon définit par : la clef de la survie et du développement de la zone euro et du continent européen , nous pensons qu'il est vraiment temps pour les français d'avoir la générosité de lui offrir, ainsi qu'aux élus de l'UMP ...un pot de départ à la retraite anticipée, en 2012 !


Crédit photo
L'Expansion

21 septembre 2011

Comment l'UMP envisage de faire les poches des mutuelles et de leurs adhérents !

Afin de récupérer 1,2 milliards d'Euro, le gouvernement et l'UMP ont augmenté la taxe sur les contrats de santé. Ce qui a été très mal vécu par les mutuelles et leurs adhérents. L'UMP furieuse d'apprendre que les mutuelles répercuteraient l'augmentation sur leurs tarif, menace d'en rajouter une couche !


Il semblerait que parler à Nicolas Sarkozy d'augmentation des impôts le rend hystérique. Mais, n'en déplaise à celui-ci et à l'UMP, les dernières taxes votées par ses parlementaires sont des impôts nouveaux qui vont amputer le pouvoir d'achat des français !

Et ça, en pré période électoral ça la fout mal ! C'est pourquoi lorsque les députés UMP ont voté le relèvement de la taxe sur les contrats responsables, qui rappelons le, outre représenter plus de 90% des contrats souscrits par les français, étaient issus d'une demande du gouvernement sur la responsabilisation des patients, ils étaient persuadés que les mutualistes, afin de ne pas pénaliser leurs adhérents, se serviraient de leurs profits pour que la taxe soit indolore. En clair ni vu ni connu !

Sauf que les mutuelles qui ne sont pas des entreprises capitalistiques puisque l'intégralité des fonds détenus qu'elles détiennent appartiennent à leurs adhérents et surtout que les mutuelles qui ont déja donné en 2008, ne voyaient pas pourquoi elles serviraient de caution pour une opération à caractère politicien.

Elles ont donc annoncé qu'elles répercuteraient intégralement l'augmentation de la taxe sur leurs tarifs. Le Président de la Mutualité Française Etienne Caniard a été parfaitement clair, l'augmentation due à la taxe allait toucher de plein fouet : « (...) les populations fragiles, les personnes les plus malades, les familles modestes, les familles monoparentales, les personnes âgées ( ...) » qui s'orienteraient : (...) vers des contrats minimums (...) » et indiquait que : « (...) Au lieu de se rendre chez son médecin, l'assuré attendra que la maladie ait évolué pour aller se faire soigner aux urgences de l'hôpital. Ce qui coûtera encore plus cher à la collectivité (...) »

Et donc, que cette situation serait de l'entière responsabilité du gouvernement et de l'UMP !

C'est était visiblement trop pour l'UMP, qui a décidé de se venger ! En effet, la députée UMP Valérie Rosso-Debord : « (...) a indiqué mardi qu'un amendement serait déposé la semaine prochaine au projet de loi sur le financement de la sécurité sociale en 2012 pour taxer les réserves des mutuelles, dont elle juge que le mode de gestion ne va pas dans le sens de l'intérêt de leurs cotisants (...) » arguant que ces réserves sont : « (...) cinq à six fois au delà de leur niveau obligatoire (...) »

Au delà de l'habituelle loghorrée, issue des communicants appointés par l'UMP, on pourra trouver étonnant que madame Rosso-Debord prenne les mutuelles pour une niche fiscale, comme le font remarquer les mutualistes de la région PACA, qui en feront leur slogan de manifestation

Par ailleurs, voir l'UMP qui a validé depuis le début la politique fiscale du gouvernement, avec les résultats déficitaires que l'on connaît est assez farce. En effet, comme l'explique Etienne Canniard : « (...) les mutuelles sont pratiquement les seuls acteurs économiques à avoir traversé la crise financière sans encourir le moindre reproche (...) » Or, entendre madame Rosso-Debord déclarer que les mutuelles : « (...) ont un mode de gestion patrimonial, qui n'est pas dans l'intérêt de leurs cotisants (...) » montre sa totale méconnaissance du statut mutualiste et une mauvaise foi à toute épreuve !

Oui, mais faire passer le gouvernement et l'UMP pour des destructeurs du pouvoir d'achat et des naufrageurs de la santé des français à une encablure de la présidentielle et des législatives a un prix que madame Rosso-Debord a voulut signifier aux mutualistes !

Prix qui ne concerne pas la TVA sur la restauration, plus grosse niche fiscale, défendue bec et ongles par l'UMP. Mais comme tout le monde le sait: Un bon repas vous éloigne du médecin !

Crédit photo
20Minutes

20 septembre 2011

L'envie de mourir pour la patrie, critère d'obtention de la nationalité française pour l'UMP ?

Connaissez-vous la dernière lubie de l'UMP ? Exiger des personnes qui souhaitent acquérir la nationalité française, un serment par lequel elles seraient prête à mourir pour la patrie au cas ou celle-ci serait en danger !

Le 22 février 1996, nous dit la Documentation Française : « (...) le Président de la République annonce au cours d’un entretien télévisé une profonde réforme de la Défense reposant sur trois axes (...) » Dont un qui a changé la vie de millions de jeunes français : le passage à l’armée de métier. Jacques Chirac l'expliquait ainsi : « (...) Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d'autres poitrines -si j'ose dire - face à un danger extérieur (...) Cette époque est complètement révolue. Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire » Cette décision mettait également fin à l'obtention de la nationalité française pour ceux de ceux qui né hors de France ou de parents étrangers avaient effectué leur service militaire dans notre pays.

Depuis, le débat sur les bienfaits perdus de la conscription comme : le brassage, l'intégration, la camaraderie et ... les beuveries, revient régulièrement sur devant de la scène. Or, on a oublié qu'entre ceux qui bénéficiaient d'un piston leur permettant de se retrouver proche de chez eux ou planqués dans un état major quelconque, qui obtenaient d'être réformés sur certificat médical de complaisance ou qui par leur naissance n'étaient pas obligés de répondre à l'appel. Tout le monde avait finit par reconnaître que le système était très loin des valeurs et de l'esprit de 1905.

Donc exit le service militaire, et place au service civique, cher à Martin Hirsch qui pour l'instant est toujours en rodage, et ne plait pas à tous ceux qui regrettent le temps des : « poitrines à opposer à d'autres poitrines »

Toujours est-il qu'à l'UMP on regrette visiblement cette époque, si l'on en croît 20 Minutes. En effet, dopé par le succès des troupes françaises en Lybie et persuadé que les électeurs seront sensibles à l'action de Nicolas Sarkozy dans le domaine de la défense, les élus de l'UMP, tiennent mardi : « (...) une convention sur la défense (...) » au cours de laquelle ils pourraient proposer une nouveauté aux demandeurs de la nationalité française !

Selon 20 Minutes, cette proposition issue des trente que compte annoncer l'UMP, on en trouve une franchement hallucinante : « (...) l' UMP souhaite que les personnes qui acquièrent la nationalité française fassent « allégeance aux armes » de la France. En clair, il s’agirait d’une déclaration ou d’un serment dans lequel l’acquéreur s’engagerait à se battre du côté de la France en cas de conflit armé (...) « Il y a des pays dans lesquels cela va de soi », rétorque Hervé Mariton, conseiller politique de l’UMP. « La France n’est pas simplement un mode de consommation, c’est l’adhésion à un projet qui mérite d’être défendu », assure François Cornut-Gentille, secrétaire national à la réforme des armées (...)

Or, rappelle 20Minutes, dans la mesure où la France a fait le choix d'une armée de métier et que nul conflit ne nécessite comme en 1914 ou en 1939 la mobilisation générale, on se demande bien d'où sort cette idée parfaitement saugrenue !

La bonne question serait plutôt : Combien de français ont envie de mourir pour la nation ? Et dans ce cas, les résultats pourraient bien être désastreux pour nos cocardiers bellicistes de l'UMP. Mais pourquoi pas envisager, aussi, de demander aux français réfugiés fiscaux en Belgique, au Luxembourg ou en Grande Bretagne, par exemple, de s'engager à revenir sur le sol national pour le défendre les armes à la main ?

Mais dans l'immédiat, on se demande si pour ces aspirants à la nationalité française il ne faudra pas envisager de : s'engager par écrit à prendre sa carte à l'UMP en cas où le mouvement serait en danger et pourrait perdre les élections ?

Après tout, le slogan de 2007 n'était-il pas : Ensemble tout devient possible ?