26 octobre 2007

Mini traité européen : Gérard FILOCHE répond à François REBSAMEN

François Rebsamen, s'exprimait auprès de l'Associated Press au sujet de la position du Parti Socialiste vis à vis du futur mini traité européen il entre autre, déclaré :

"... / ... En cas de position commune au PS, les contrevenants devront être sanctionnés ... / ... ” Slovar souhaitant donner corps au débat sur l'avenir de la construction européenne a le plaisir de vous donner ci-dessous la réaction de Gérard FILOCHE

"Etonnante déclaration : elle aurait du crédit si, des responsables du Ps avaient été sanctionnés lorsqu’ils faisaient des déclarations hostiles aux positions du parti sur des questions vitales.

Prenons l’exemple de Michel Rocard en plein mai 2003, alors que le congrès de Dijon à l’unanimité, appelle au retrait de la loi Fillon, en plein mouvement social, celui-ci, sans même venir au congrès, explique qu’il est pour la loi Fillon... et il est nommé tête de liste au européennes en PACA l’année suivante... Alors même qu’il a déjà pris position pour le “oui” au TCER avant tout le monde et qu’il se prononce contre l’Europe des 35 h et contre le Smic européen, deux mots d’ordre qui sont sur les affiches du Ps pendant la campagne qu’il est censé animer...

Il y a quantité d’autres cas, de Kouchner (qui déclare le 26 décembre 2006 vouloir participer à un gouvernement Sarkozy-Royal et qui est promu aussitôt dans le staff de la candidate...) à Rocard encore qui défend Bayrou contre Royal quelques jours avant le 22 avril 2007... François Rebsamenn est bien placé pour savoir que le vote du 1er décembre 2004 était insincère et que s’il avait été sincère la majorité des membres du Ps du Pas de calais, des Bouches du Rhône et de quelques autres grosses fédérations auraient voté “non” : il ne peut y avoir 12 000 socialistes en Pas de calais, 65 % de “oui” en interne et 75 % de “non” en externe...

Quelque chose ne s’explique pas dans ce vote, et cela ne peut être le vote dans les urnes du 29 mai, celui-là était authentique. François Rebsamen est forcément pour la “démocratie participative”, on le sait tous, comme Ségolène Royal, alors il ne peut ignorer qu’en 2005, 59 % des électeurs socialistes ont voté “non”, 75 % de la gauche a voté “non”, comment pourrait on piétiner un tel vote ?

S’il y a des “contrevenants”, ce sont ceux qui ne tiennent pas compte du vote populaire, n’est-ce pas ? Car le peuple et le peuple de gauche sont souverains, ce n’est pas un défenseur de la démocratie participative qui pourra dire le contraire... Enfin que signifie le mot “contrevenant” ? Car ceux qui ont fait campagne pour le “non” en 2005 ne l’ont pas fait au nom du Parti socialiste, ils l’ont fait en leur nom, sans moyens, sans argent, sans ambiguïté : le Parti socialiste a donc disposé de 100 % des moyens du parti, de son argent, de ses moyens, pour faire campagne pour le “oui”.

Ce qui devrait faire réfléchir ceux qui veulent d’avance faire régner l’ordre (pas juste) avant même qu’on ait tranché sur la nouvelle mouture du TCE, c’est qu’avec 100 % des moyens du parti, la direction de celui-ci n’ait obtenu en 2005 en grandeur réelle, que 41 % des voix des électeurs du Ps sur sa position ouiiiste. Il vaudrait mieux dans l’intérêt du parti, de la gauche, rconnaitre la vraie majorité a gauche : elle a dit “non” et elle veut redire “non”, mieux vaudrait ne pas trop contrevenir à cette majorité si nous voulons gagner la prochaine fois.

Car on ne peut gagner contre con camp, des millions de “nonistes” du 29 mai sont vigilants sur ce que le Parti socialiste va dire ce coup-là, à nouveau, et si il ne dit pas ce qu’ils attendent, s’il contrevient a leurs espoirs, la rénovation, la reconstrcution, l’unification de la gauche n’est pas pour demain. Il y a une Europe de droite et un Europe de gauche, une Europe libérale et une Europe sociale, et un fossé entre les deux visages de l’Europe, il faut choisir notre camp"

Gérard Filoche, le 26 octobre 2007

Exclusivité Slovar les Nouvelles

Sources et copyright
YAHOO- Associated Press

24 octobre 2007

Interview de Claude BARTOLONNE

Bonjour Claude BARTOLONE et merci d’avoir accepté cette interview citoyenne. Vous êtes député de Seine Saint Denis, Adjoint au Maire du Pré Saint Gervais et ancien Ministre délégué auprès de la ministre de l'emploi et de la solidarité, délégué à la ville.

Question : Vous êtes élu de longue date de Seine Saint Denis. A écouter et lire les responsables de la droite parlementaire ainsi que les media, ce département cumulerait toutes les turpitudes.

Que vous inspirent ces propos et réactions et quelles actions proposez-vous pour qu'on cesse de montrer du doigt la totalité de notre département et de ses habitants ?

Il faut bien avouer que cette image dépréciée de notre département est soigneusement entretenue par certains médias en mal d’audimat et certains responsables politiques en mal de suffrages. L’effet miroir a cela de terrible que les habitants de Seine-Saint-Denis, eux-mêmes, ont tendance à intérioriser cette représentation négative de leur département, de leur ville, de leur vie.

Tout n’est pas rose en Seine-Saint-Denis. Les ravages du chômage et les problèmes de sécurité sont une réalité. Et ce n’est sûrement pas – comme le fait la droite – en s’attaquant au code du travail, aux services publics et en supprimant des policiers et des juges, que nous viendrons à bout de cette réalité-là.

Mais une chose est sûre, l’avenir est ici. La Seine-Saint-Denis a un immense potentiel. Sa jeunesse est une chance et son attractivité économique est considérable. Je constate simplement que ces dernières années, cela a été insuffisamment souligné et encouragé. L’enjeu des années qui viennent sera de réparer et de construire.

Nous devons mettre le paquet sur le développement économique pour agir efficacement sur l’emploi, le logement et le progrès social. Nous devons faire de la culture, de l’éducation et de la formation professionnelle une priorité permettant de préparer les cerveaux et les bras dont nous aurons besoin dès demain. Nous devons faire du développement durable le préalable à toute politique publique et la condition d’une vie meilleure en Seine-Saint-Denis.

Nous avons une responsabilité particulière car notre département n’est pas un département comme un autre. Ici se dessine aujourd’hui le visage de la France de demain.


Question : Bien que la droite ait gagné les élections présidentielles et législatives, la gauche a fait mieux que résister en Seine Saint Denis comment expliquez-vous ce résultat ?

Je l’explique d’une part par ce que j’évoquais à l’instant. Les habitants de Seine-Saint-Denis savent bien ce que peut représenter une politique de droite dans leur vie quotidienne. Ils voient depuis 2002 les associations asphyxiées par les coupes sombres des crédits de l’État ; ils constatent que derrière les discours sur la sécurité, on leur supprime des effectifs de police dans leur commissariat ; ils se retrouvent confrontés à des files d’attente inimaginables pour obtenir un logement à loyer modéré – parfois jusqu’à dix ans. Sans compter l’inquiétude pour leur emploi et pour l’école de leurs enfants.

D’autre part, ils savent aussi ce que peuvent leur apporter des équipes de gauche. Lorsque l’on voit le travail remarquable mené par les maires socialistes en Seine-Saint-Denis, on réalise qu’au niveau local aussi, la gauche ça sert à quelque chose, et que l’on peut concilier développement économique et progrès social.

Les habitants de la Seine-Saint-Denis veulent d’une gauche qui agit.


Question : Les élections municipales sont depuis toujours l'occasion d'alliances locales entre les partis de gauche. Plusieurs responsable socialistes évoquent l'ouverture de certaines listes à des candidats du MODEM alors qu’on évoque des candidatures socialistes contre des maires communistes candidats à leur propre succession.

Entre ouverture et compétition, n’ayez-vous pas peur que les électeurs de gauche soient désorientés ou découragés ?

Je vais être très clair. Je refuse le principe des « alliances à la carte » qui ne sont en fait que des petites alliances entre amis. On ne peut pas avoir une vision locale déconnectée de sa vision nationale. On ne peut pas trouver telle ou telle organisation politique infréquentable à Paris, et socialo-compatible sur son territoire. La seule stratégie d’alliances qui vaille, c’est celle qui est fondée sur un projet politique global. Il n’est pas interdit d’être cohérent en politique.

Il n’est pas interdit non plus de respecter le choix des électeurs. En Seine-Saint-Denis, on constate qu’au sein de la gauche, les choses bougent, les équilibres évoluent. Au fil des scrutins, les électeurs affirment leur volonté de voir les Socialistes peser davantage. C’est pourquoi le rassemblement de la Gauche – seule stratégie qui permettra de battre la droite, l’unique adversaire des Socialistes – ne peut être conçu comme une idée statique. Cela reviendrait à mépriser le choix des électeurs. Bien au contraire, il doit prendre en compte l’évolution des rapports de force décidés à l’occasion des échéances électorales.

Plus largement, compte tenu de ce qui s’est déroulé durant la dernière campagne présidentielle, nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion sur nos stratégies d’alliance. Et de manière plus sérieuse qu’en mai dernier où nous avons dû mettre au pilon nos tracts et nos autocollants anti-Bayrou car ses 18% le rendaient subitement fréquentable.

Je ne suis pas de ceux qui veulent enfermer le Parti socialiste dans un pré carré, mais je veux que l’on soit capable de tenir, en ce qui concerne les alliances, un discours sans ambiguïtés. Les Socialistes ne peuvent larguer les amarres avec le reste de la gauche pour courir après un centre dont on ne sait pas aujourd’hui de quoi il est composé.

Le Parti socialiste est un parti de gauche. Sa stratégie doit demeurer le rassemblement de la gauche. Et si la question d’une alliance avec le centre doit un jour se poser, elle devra l’être sur la base d’un projet qui fasse apparaître des convergences notamment en matière de politique économique et sociale – je n’en vois guère pour le moment. Et d’un principe : ajouter sans retrancher.

Question : François Hollande a déclaré " Cessons de rêver, ne jouons plus à la révolution. "Le Grand Soir, c'est fini" et qu'il faut accepter l'économie de marché et la mondialisation. Cela signifie t-il une reconnaissance de l'impuissance de la politique face à l'économie ?

Et pensez-vous dans ce cas que l'on s'achemine vers un retour aux simples pouvoirs régaliens de l'état ?

Évitons de tomber dans le piège que nous tend la droite, relayée par une certaine presse bien-pensante. Sarkozy s’efforce de diviser la gauche en imposant l’idée qu’il existerait des gentils et modernes sociaux-démocrates scandinaves ou anglo-saxons, et des méchants et archaïques socialistes français.

Mais qui connaît un socialiste français qui veut conquérir le pouvoir par les armes ? Il y a bien longtemps que nous avons opéré notre mue social-démocrate. Avez-vous rencontré récemment un élu, un militant socialiste qui nie l’économie de marché ou qui prône la rupture avec le capitalisme ? Aujourd’hui, nous devons nous extraire de ce faux débat et convaincre les Français qu’il y a trois façons de se positionner face à la question centrale du capitalisme.

Il y a d’abord celle de la droite libérale, incarnée dans sa forme la plus pure par Monsieur Sarkozy : « le capitalisme existe, il faut s’y soumettre. Les chefs d’entreprises seront toujours plus forts que les politiques, et le marché plus intelligent que l’État. » C’est la fameuse « main invisible » qui administre des caresses dans les discours, et qui distribue des gifles dans la réalité.
Il y a ensuite la posture de Monsieur Bayrou et de ses amis : « on ne peut rien faire contre le capitalisme, il faut organiser la charité et l’accompagnement social. »
Il y a enfin celle des socialistes : « le capitalisme existe. Face à lui, la puissance publique doit déterminer ce qui relève ou non du secteur marchand. Sur la question de la santé, de l’éducation, de la culture, l’environnement, c’est l’État qui doit fixer les règles du jeu. »

Si bien qu’aujourd’hui, le véritable débat au sein de la gauche ne doit pas porter sur la reconnaissance ou non de l’économie de marché, mais sur le niveau d’intervention de l’État, sur la définition du compromis social-démocrate qui doit être instauré en ce début de 21ème siècle.

Si l’on donne le sentiment que l’économie de marché est la règle mais qu’elle devient socialement ingouvernable, le risque est grand de voir, dans les années qui viennent, une réponse populiste et autoritaire prendre le meilleur sur la social-démocratie et surtout, comme a su le faire Nicolas Sarkozy avec habileté, imposer l’idée que le compromis social n’est pas tenable collectivement et que c’est individuellement qu’un certain nombre de nos compatriotes peuvent s’en sortir.


Question : La tiédeur des réactions du parti socialiste (voir les acquiescements de certains dirigeants du PS) sur le contrat de travail unique, la flex sécurité, la séparabilité, l'immigration économique, l'allongement de la durée de cotisation retraite ne risque t-il pas de pousser les électeurs traditionnels du PS à se réfugier dans l'abstention ou le votre extrême ?

Dis-moi comment tu t’opposes et je te dirai qui tu es ! Avant de prétendre convaincre les Français que nous sommes porteurs d’une alternative crédible, encore faut-il que nous soyons capables de leur dire ce que nous pensons de la politique menée par la droite. Il est maintenant urgent de qualifier notre opposition. Rien ne serait pire que de donner le sentiment aux Français que les Socialistes, c’est trois doigts de compliments adressés à Sarkozy, deux doigts de critiques sur la méthode, et rien du tout sur le fond.

Pourtant, les occasions de s’opposer ne manquent pas. La victoire ne semble pas suffire au nouveau président. Il lui faut maintenant tenter de rayer l’opposition de la carte avec sa politique de débauchage. Mais, nous le voyons bien, au fur et à mesure que ce gouvernement dévoile sa vraie nature, ces personnalités vont avoir du mal à faire croire qu’elles font partie de cette équipe simplement pour des raisons techniques.

Pour paraphraser une formule célèbre de mon ami Chevènement, lorsque l’on fait partie de l’équipe Sarkozy, on assume les tests ADN, les franchises et le paquet fiscal, ou on démissionne !

Il est donc temps pour les uns et pour les autres d’assumer ou de démissionner.

Assumer le coup de karcher sur les institutions. Un président omniprésent, omnipotent et omniscient, un premier ministre proclamé « collaborateur » du président, des fonctionnaires de l’Élysée autorisés à parler au nom de la France, et un parlement plus godillot que jamais. La France inaugure un système politique bien pire qu’un régime présidentiel à l’américaine. Le système américain présente au moins l’avantage de confier des pouvoirs au congrès. Peut-on dire de même pour le Parlement français ?

Assumer le coup de canif dans le contrat social. Ni plus ni moins que les gouvernements de droite qui se sont succédés ces dernières années : cadeaux fiscaux pour les plus aisés, franchises médicales, suppressions de postes dans l’éducation nationale, remise en cause du SMIC, des 35 heures et privatisation du financement de la santé et des retraites.

À une différence près. En essayant de monter les Français les uns contre les autres (secteur public contre secteur privé, régime général contre régimes spéciaux, Français contre immigrés), Sarkozy s’efforce de détourner l’attention de la détresse sociale, de la situation désastreuse des comptes publics, de la croissance en berne et du plan de rigueur qui nous attend au coin du bois au lendemain des échéances municipales et cantonales.

Assumer le coup de canon sur la politique internationale de la France. Les messages émis par Sarkozy et les déclarations va-t-en-guerre de son ministre des affaires étrangères laissent entrevoir une rupture dans la tradition française avec un alignement sur les thèses des néo-conservateurs américains. L’insistance de Sarkozy à souligner la menace d’une confrontation entre l’Islam et l’Occident en est la plus parfaite illustration. Le président français remet à la mode la vieille théorie d’Huntington sur le choc des civilisations, si chère à Monsieur Bush.

Au final, Sarkozy, c’est la même politique que les derniers gouvernements de droite ; l’odeur de l’argent et la révérence à Bush en plus.

Question : En fin de compte, pour vous, le problème du parti socialiste, c'est un problème de refondation ou de fondamentaux ?

Quels sont au juste les fondamentaux du Parti socialiste ? Faire progresser le pays, ne pas laisser les gens crever dans la rue, promouvoir l’égalité, défendre la République laïque et faire gagner la paix. Croyez-vous vraiment que ces valeurs soient dépassées au moment où le monde entier les réclame ? Je ne le crois pas. Il faut donc défendre nos fondamentaux.

En revanche, il nous faut dans le même temps inventer le socialisme d’un monde nouveau. D’abord en promouvant une autre vision de la mondialisation.

Il n’est pas question de refuser la mondialisation quand elle permet de faire reculer le travail des enfants ou de combattre la pauvreté. Mais quand elle réduit un continent entier à la misère, comme c’est le cas pour l’Afrique, quand on voit les ravages environnementaux dont elle est responsable, que l’administration Bush, à la tête du pays le plus riche du monde, envoie promener l’ensemble de la planète sur la question écologique, en considérant le protocole de Kyoto comme un chiffon de papier, peut-on continuer à penser et à dire que cette mondialisation est spontanément heureuse ?

Quand des salariés se voient privés de leur emploi par une entreprise qui va dégager plus de profits en s’installant dans un pays de l’Est, et que dans le même temps il n’existe pas de politique sociale qui permette la mobilité de l’emploi, la création d’activités et une espérance face à cette mondialisation, pourquoi voulez-vous qu’une partie des électeurs reconnaisse aux socialistes un projet différent ?

La mondialisation doit être régulée, comme le marché dont elle est l’extension à tous les domaines de la vie. C’est sur cette base que les socialistes auront une chance de faire entendre une approche différente.

Question : Souhaitez-vous ajouter quelque chose à notre entretien ?

Oui. Deux choses.
La première, je vous invite à vous rendre dans toutes les bonnes librairies pour vous procurer mon livre « Une élection imperdable » paru chez l’Archipel ! J’y développe tous les points que nous avons évoqués.
La seconde, je veux vous remercier pour le boulot que vous fournissez. Vous ne vous en rendez peut-être même pas compte, mais vous êtes un passeur de démocratie. Longue vie à votre blog !

Merci Claude BARTOLONE d’avoir accepté cette interview.

Jean Claude BENARD

Sources et bibliographie
Assemblée Nationale
Blog de Claude BARTOLONE
Rassembler à gauche

C¹est un concept magnifique que le savoir inconscient collectif

Slovar a abordé très récemment le "problème" de la caisse noire constituée par l'un des responsables du MEDEF. Nous avons décidé de vous proposer le point de vue de Gérard FILOCHE sur ce sujet. Nous reproduisons ci-dessous l'intégralité de son texte.

On n’a jamais eu un scandale avec des sommes aussi énormes :

Cela a commencé par la découverte de quelques millions d’euro retirés en liquide par le principal patron des patrons du Medef, le leader de l’UIMM (Union des industries et métiers métallurgiques). M. Denis Gautier-Sauvagnac , (dit « DGS ») figure éminente du CNPF puis du Medef, faisait retirer régulièrement depuis de longues années, des centaines de milliers, des millions d’euro en liquide… Les enquêteurs ont parlé de 2 millions d’euro, puis de 7 millions retirés de la Banque Martin-Maurel . Puis de 2 millions… par an. On en est vite arrivé à 20 millions d’euro : on en trouvait partout, dans les coffres de DGS, à Paris comme à Marseille. Dans un coffre privé de DGS, il auraient même été trouvé 300 000 euro : un emprunt qu’il se faisait à lui-même au nom de son organisation, pourquoi se gêner ? à rembourser en 2013 !

Dans sa comptabilité, cela figurait sur papier simple ! Et apparemment cela servait pour acheter un appartement « à la découpe », de 190 m° à l’Etoile au prix ridiculement bas de 331 000 euro, à la suite d’un tuyau d’initié…

Non seulement les chefs du patronat n’ont pas nié l’existence de cette « caisse noire », de ce « pactole », de ces « fonds secrets », (comment appeler cela ?), mais ils ont avoué sans vergogne, que c’était une fort ancienne pratique ! « Donner des espèces à divers partenaires dans la vie sociale (c’est) dans la continuité historique de l’UIMM, dans sa mission de recherche du dialogue social » écrit François Ceyrac, ex-président de l’UIMM l et du CNPF (1969-1973), ainsi que deux de ses successeurs, Arnaud Leenhardt (1992-1999), et Daniel Dewavrin (1999-2006) qui renouvellent publiquement leur confiance à DGS. Ils ont fait pareil de leur temps !

Ainsi de perquisition en perquisition, en arrive-t-on au chiffre fabuleux de 160 millions d’euro détournés en liquide pour l’essentiel sur un « trésor de guerre » placé en banque de 600 millions d’euro. Interviewé, François Ceyrac , affirme que « ce que l’on prétend découvrir aujourd’hui, n’est pas un mystère pour tout le monde, c’est même assez largement connu (de qui ?). Ce qui frappe l’opinion, j’en ai pleinement conscience, c’est l’importance des sommes en jeu. (…) « On peut penser qu’autrefois, c’était même beaucoup plus » (sic) !

D’où vient cet argent fabuleux ?

Cet argent nous dit-on est constitué de « cotisations volontaires et supplémentaires », Pourquoi « supplémentaires » ? « Il ne s’agit en aucun cas des cotisations annuelles des adhérents. Au-delà de leur « cotisation normale » explique M. Ceyrac, des entreprises versaient « d’autres cotisations » dûment déclarées et pas en espèces sur un compte bancaire ». Mais pourquoi deux types de cotisations alors ? Pourquoi deux versements séparés ? DGS, lui, assure que l'argent liquide provenait d'un seul fonds informel, baptisé « Entraide pour les industries métallurgiques » (Epim).

Créée, selon lui, en 1972, (une autre fois, il parle de 1901) cette caisse de secours sans existence juridique ne serait que la résurgence d'une première structure ouverte après les grandes grèves de 1947. (D’autres disent après mai 68) À l'origine, 2.000 entreprises y cotisaient, sur la base du volontariat, à hauteur de 0,02 % de leur masse salariale, laquelle représentait 1,3 million de salariés, soit la moitié des effectifs de la métallurgie. Aujourd'hui, elles ne sont plus qu'une centaine à verser une contribution de 0,004 % .

Sur quelle ligne de leur comptabilité figurent ces sommes ? Sur quelles sommes non versées ailleurs (fisc, salaires, cotisations sociales ) figurent-elles ?

Et tout cela fournit 600 millions d’euro qui sont distribués au moins à raison de 2 millions par an, en espèces ? (Ce qui, de source policière, pèserait 24 à 32 kilos selon les coupures employées, et tiendrait dans quatre attachés-cases). Pourquoi en espèces ?

Au fil du temps, entre les cotisations amassées et les indemnités effectivement versées par les entreprises, un pactole de 160 millions d'euro a été constitué. Placé en sicav et autres obligations, via une trentaine de comptes bancaires, (pourquoi tant de comptes différents ? Lesquels ?) il rapporte des intérêts et s'élève actuellement à 290 millions d'euro, a déclaré « DGS », à quoi s'ajoutent des plus-values « latentes » (sic : la valeur des placements en Bourse ?) d'environ 300 millions d'euro. Au total, l'UIMM dispose donc d'un potentiel de près de 600 millions d'euro, selon « Le Parisien ». Selon d’anciens responsables, cela aurait pu atteindre un milliard.

Qui savait ?

Mme Laurence Parisot a toujours le sens extraordinaire des formules. En tant que patronne du Medef, responsable élue des fédérations qui y sont liées, elle a une expression inouïe : « Beaucoup savaient inconsciemment » ! Le « savoir inconscient et collectif » est une notion nouvelle vraiment fascinante.

« Beaucoup » savaient : c'est-à-dire tout le conseil de l’UIMM, tout le conseil du Medef.

Mme Parisot affirme que c’est « ubuesque », (est-ce bien le mot approprié ?) qu’elle « ignorait tout », qu’elle se « sent salie », elle appelle à la « transparence » et propose… de « changer les statuts du Medef » ! Mais c’est du pipo, elle se moque de nous : cette transparence y est déjà prévue…

La page 20 des statuts actuels du Medef consultable sur Internet, est entièrement consacrée aux « cotisations - comité financier » : elle explique dans son article 16, l’assiette, le calcul, le règlement des cotisations, celles des organisations professionnelles, des organisations territoriales, des organisations des membres associées et des personnes morales admises à participer, elle décrit le « comité financier » qui procède aux examens des situations des organisations concernées, il y est même prévu un « audit des comptes » devant le conseil du Medef.

Mme Parisot en rajoute : « Non seulement je ne savais rien, mais je ne comprends même pas. (...) Je suis abasourdie, on ne peut pas défendre l'indéfendable (sic) » sur Europe n°1, puis « Nous sommes libérés par cette révélation, c'est une nouvelle vie qui commence » (sic) « Certains utilisent le mot crise, c'est moins une crise qu'une convulsion qui va permettre d'accoucher d'autre chose, allant vers la modernité et l'ouverture » (sic).

La voilà qui se décrète purifiée, en quelque sorte. Elle ose même, en conférence de presse, affirmer : « Cette affaire et ces révélations, ça me fait l'effet de la révélation d'un secret de famille ». (sic). Est-ce ce genre de secret où l’oncle a violé la petite-nièce et que l’on n’ose pas évoquer ?

« C'est quelque chose que nous ignorions totalement pour l'UIMM et que sûrement nous ignorons pour d'autres ». Ah, quel aveu de plus ? Il y en aurait « d’autres » que l’UIMM qui seraient concernées par le même « quelque chose » parmi les organisations du Medef ? M. De Callan et d’autres auraient touché ? Mme Parisot ne le sait pas « consciemment » alors que les statuts actuels du Medef qu’elle dirige depuis deux ans, lui permettent, lui imposent parfaitement de tout savoir.

Et si on le lui a caché, en dépit des statuts, et alors que cela existait depuis si longtemps, alors que c’était aussi « gros », comment a t elle fait pour ne pas voir ? Elle n’a pas cherché ou bien elle a fermé les yeux ? Qui le lui cachait ? Si c’était légal, normal, usuel, ancien, pour quelles raisons le lui cachait-on ?


Depuis quand ?

« Cela fonctionnait depuis 123 ans » affirme Yvon Gattaz, président du CNPF de 1981 à 1986.
D’autres expliquent que cela remonte à l’après-guerre, 1947.
D’autres encore à l’après mai 68, en 1973.
Ce qui veut dire que le « besoin » de ces fonds corrupteurs se serait fait sentir soit à cause de la guerre froide, soit à cause de la peur de mai 68.
D’autres font mine de s’étonner : pourquoi est-ce que cela n’éclate qu’aujourd’hui ? Comme si, en fait, on devait suggérer que c’était le Medef qui était victime d’un « complot » contre lui !
Ce qui est quand même une façon extraordinaire de « retourner » les faits ! Le comploteur se verrait démasquer à un moment « opportun » : par qui ? Pourquoi ?
Par son ami Sarkozy parvenu au pouvoir ? Quelle stupidité : croit-on que Sarkozy a un intérêt à se heurter à une puissance telle que l’UIMM et le Medef réunis ? À faire ce qu’en 123 ans, aucun pouvoir n’a pu faire ? Il ne cherche qu’à les séduire ! “Avec les dents !”

La vraie question n’est-elle pas : pourquoi y a t il eu une telle complicité pour masquer cela pendant tant d’années ? Les textes sur le blanchiment d’argent et les retraits en liquide ne datent pas d’aujourd’hui. On nous explique qu’il y a eu plusieurs signalements au Parquet depuis l’an 2000.

Qui a empêché que l’enquête ne se déclenche plus tôt ? Il fallait que l’UIMM soit sûre d’elle pour continuer le même système de retraits en liquide en 2007 en dépit des premières alertes en 2004 !

Cela relève t il du droit syndical ? Non.

Les leaders du Medef plaident qu’il s’agit d’une vieille pratique remontant à la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Faux et curieux.

Curieux : le Medef qui se veut si « moderne », si empressé de changer le modèle social français archaïque, s’est donc volontairement conformé à une si vieille loi, si peu appropriée ?
Et faux : La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884, reconnaît les syndicats mais hors de l’entreprise et des lieux de travail. Elle ne peut en aucun cas couvrir le versement d’argent par les entreprises !

« Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes, exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à l'établissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans l'autorisation du gouvernement » affirme cette loi, qui accorde également à ces syndicats « le droit d'ester en justice », de disposer du produit de leurs cotisations, d'acquérir les immeubles nécessaires à leur activité, de constituer des caisses de secours mutuels ou de retraites.

La notion de « secours mutuel » correspond-elle bien à l’usage des gigantesques fonds de DGS ? Non ainsi que le reconnaît un membre du bureau de l’« Epim » : « Cet argent sert aussi en préventif auprès des syndicats, pour éviter la grève ». Ce qui ne correspond ni à la notion de « secours mutuel » ni à celle du paiement des retraites prévues par la loi de 1884.

La loi Waldeck-Rousseau précise que les syndicats professionnels peuvent, certes, former des « unions » de syndicats, mais ces « unions » ne peuvent, elles, ni posséder d'immeubles, ni entamer des actions en justice. Elles ont des droits plus limitées que les syndicats.

Le Medef et l’UIMM sont des « unions » ! « Le Medef est une association loi 1901, non un syndicat professionnel » lit-on sur son site. Cela est écrit noir sur blanc sur le diagramme du site patronal à la page : « Nature du Medef et pouvoir normatif de l’interprofession nationale et territoriale au regard de la négociation collective ».

« Le Medef national est une association loi 1901 constituée sous forme de confédération entre les organisations professionnelles et territoriales d’entreprises qui adhèrent à ses statuts ».
Seules « les organisations professionnelles sont des syndicats professionnels loi 1884 dotés de la représentativité légale ».

Le Medef est souvent spécialiste, aux prud’hommes, en TI ou TGI, de mettre en cause les droits d’ester en justice de syndicats de salariés pourtant bien mieux habilités que le Medef et l’Union des IMM. Mais le voilà soudain approximatif : ce serait la loi Waldeck-Rousseau qui l’autoriserait à drainer en secret des millions d’euro en liquide et à en faire… ce que DGS veut.

Quelle enquête ?

Elle ne va pas vite cette enquête.
On dirait qu’elle marche sur des oeufs.

La justice avait été informée par un signalement sur ces retraits de fonds entre 2000 et 2006 provenant de la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l'Economie et des Finances (Tracfin est un service d'enquête indépendant de son autorité de tutelle : Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins).

Interrogé par la banque sur ces retraits, M. Gautier-Sauvagnac, aurait expliqué que ces fonds étaient « consacrés aux oeuvres sociales de la métallurgie et plus particulièrement aux retraités ou malades du secteur » selon le Figaro. Les retraités et « les malades du secteur » seront contents de le savoir… C’est sans « franchise » sans doute ?

C’est parce que les retraits ont continué en 2007 que le parquet de Paris a ouvert une « enquête préliminaire » pour abus de confiance ». Obligé ? On nous indique qu’une information judiciaire pourrait être ouverte.

Ce qui est extraordinaire c’est qu’on ne voit pas, beaucoup au 20 h, les images des intéressés convoqués à la police, répondant à un juge.

En attendant, Denis Gautier-Sauvagnac poursuit ses activités. Il tarde à démissionner et seulement du poste de président, pas de celui de « délégué général » (salaire de 240 000 euro annuel).

Mme Parisot poursuit ses activités. Elle ne savait qu’inconsciemment ! On attend des mises en examen qui traînent.

Tous demeurent libres et peuvent se rencontrer, se concerter, effacer les traces, les preuves.

Dans n’importe quel autre cas, pour des sommes d’argent bien moindres, la justice de Mme Rachida Dati serait plus exigeante : elle fixerait déjà les peines planchers !
Rarement une association qui pourrait être de « malfaiteurs » bénéficie d’une telle mansuétude.

Personne ne met les nombreux complices possibles de détournement de cette ampleur en prison préventive, et les « perquisitions » sont bien discrètes, polies, avec très peu de « fuites ».

On remarquera que les « journalistes d’investigation » ne sont pas sur le coup. Personne n’entreprend d’enquêter sur la loi de 1884, sur les statuts du Medef, sur les entreprises qui cotisent. La grande presse se contente des dépêches et fait un service minimum d’information. Il n’y a pas d’équipe pour chercher les informations comme pour le Rainbow Warrior ou Urba. Le traitement est plus modeste que pour les abus de biens sociaux de la Mairie de Paris sous Chirac. Pour 600 millions d’euro, et des dizaines de millions en liquide, voilà bien peu d’efforts.

Ils orientent la malversation vers les syndicats de salariés

Pour détourner l’attention des malversations de l’UIMM et du Medef, DGS, Parisot suggèrent que c’est la faute aux organisations de salariés, pas celle des unions patronales. Les unes étaient demandeuses (syndicats pourris) et les dernières étaient généreuses (patrons éclairés).

Finalement DGS ne voulait qu’aider les pauvres syndicats de salariés qui, sans cela, n’ont pas le sou. Quels syndicats ? Quels syndicalistes ?

DGS refuse de « parler » : la police ne lui met pas un spot de lumière et de la fumée dans les yeux pour le forcer à avouer. DGS le clame : il n’est pas un « donneur ». (Forcément, ce ne sont pas les groupes Dassault et Lagardère qui vont cracher le morceau !) Mais DGS était le spécialiste des « négociations » avec les syndicats : très fort pour mettre tout le monde autour de la table, et pour les dessous-de-table, laisse-t-on entendre.

Tout cela revient à salir les syndicats de salariés sans aucune preuve : pour l’instant, les seules « mains sales » ce sont celles de DGS.

La CGT examine même les moyens de porter une plainte efficace pour dénonciation calomnieuse.

Les articles officiels de la grande presse ont laissé entendre que la discrétion était nécessaire, car DGS a affirmé qu’il s’agissait de « fluidifier les relations sociales ». Alors, de façon « entendue », la grande presse fait semblant d’être magnanime en ne remuant pas trop la « boue », n’est-ce pas ? Si c’est pour le bien des syndicats, où si ceux-ci sont mouillés, il ne faudrait pas les mettre en cause !

Depuis quand le Figaro protége t il les syndicats de salariés ?

S’il y a des corrompus au niveau de ces syndicats, pourquoi ratent-ils l’occasion de le faire savoir ? Voilà les grands médias qui s’interrogent doctement pour étudier le financement… des syndicats de salariés. Comme si le « lien » était naturel, évident, direct.

Le Medef propose de même mettre cette question en débat alors que cela fait de nombreuses années qu’elle l’est, et qu’ils la refusent. Xavier Bertrand propose une loi… en 2008.

A quel sujet ? Contre les caisses noires du Medef ?

Il existe sur le financement des syndicats de salariés, des projets de loi de la gauche, depuis belle lurette, dont le patronat n’a jamais voulu discuter. D&S a rédigé depuis longtemps, des propositions en ce sens, mais ce n’est pas le sujet, ni le moment, ni lié à la « caisse noire ».

Alors où va l’argent ?

Le Monde, sous la plume de Patrick Roger, suggère : l’argent de l’UIMM aurait pu servir pour la campagne de Giscard d’Estaing en 1974 ou pour d’autres campagnes de la droite. Ah, il ne s’agit plus de syndicalisme, là. Ni de « secours mutuel » et sûrement pas de la loi Waldeck-Rousseau.

Il est suggéré aussi que cela pourrait servir plus récemment et systématiquement à « faire passer des amendements ». Au Sénat en 2002 et 2004, quelques études de cas suffisent à démontrer l’efficacité du lobbying patronal auprès de certains élus et groupes parlementaires. DGS dément au cas où on supposerait mal : “ - Je n’ai pas arrosé de députés”. Seulement leurs attachés parlementaires ?

Douteux ? Le journaliste du Monde conclut : « L'enchaînement des faits conduit pourtant à s'interroger sur les facilités dont dispose l'union patronale de la métallurgie pour trouver au sein du Parlement les relais par l'intermédiaire desquels ses positions peuvent être défendues ».
Posons la question légitime : n’est-ce pas à cela que servent les retraits en liquide ? « Fluidifier les relations sociales » est devenu nouveau pseudonyme de « corruption ».

Cela consisterait donc à corrompre des élus de droite ? Les enquêteurs de la brigade financière ont noté des « pics de retraits en espèces » sur les comptes de l'UIMM dans la période précédant les années d'élection présidentielle en 2002 et 2007… De quelle « fluidification » s’agissait-il ?

« Certains salariés de l'UIMM percevaient sur cet argent, jusqu'en décembre 2006, des primes en espèces de 10.000 euros par an en moyenne ». Tout les perquisitionnés reconnaissent avoir « touché ». Est-ce à dire que c’était un moyen de ne pas payer les cotisations sociales ? DGS commettait aussi des fraudes à l’Urssaf ?

Des patrons payés pour « tenir bon » ? Et la concurrence libre et non faussée ?


On attend le démenti ou les éclaircissements, car avec des millions en liquide tout est possible : après tout DGS n’est-il pas un financeur de terroristes, un blanchisseur d’argent sale ?

S’ils ont besoin de se cacher avec des « espèces » c’est que leur trafic n’est pas avouable, non ?
S’il s’agissait d’une bonne cause, DGS n’hésiterait pas à expliquer et à « donner des noms ».
Pourquoi Mme Parisot se dit-elle « salie » par l’affaire ?
Parce que le patronat aurait payé des « jaunes » ?
Des briseurs de grèves ?
Des commandos anti-syndicaux ?
Des dirigeants syndicaux pour qu’ils ne défendent pas leurs mandants ?
Des syndicats entiers auraient été subvertis par le patronat ?
Des patrons payés pour « tenir bon » ?
Payés « pour éviter les grèves » ou « après les conflits » les versions divergent.
Dans un cas, c’est pour dissuader la grève, dans l’autre pour annuler les effets de la grève, non ? Mais la grève n’est-elle pas un droit constitutionnel ?
"Ces fonds ont servi à indemniser les entreprises qui sollicitaient notre secours après un conflit", dit DGS dans Le Monde du 23 octobre.

Selon lui, 170 millions d'euro auraient ainsi été utilisés. En gros, il faussait « la concurrence libre » et protégeait certaines entreprises des augmentations de salaires de leurs ouvriers ?

Il existe, on le sait, des cas légaux de financement de syndicat par accord dans les entreprises : par exemple, Sanofi-Aventis signe des accords avec ses syndicats représentatifs et leur verse, telle année, 600 000 euro : mais cela fait l’objet d’un accord publié, déposé aux services des conventions collectives, avec toutes les signatures, côté employeur, (en l’occurrence y figure même la signature de François Sarkozy – ne pas confondre avec Guillaume Sarkozy qui postulait à la direction du Medef il y a peu) et, côté salarié (tous les syndicats sans exception).

On peut en penser ce qu’on veut mais ce sont des signatures officielles, explicites, légales, pas des versements en « espèces ». Cela prouve a contrario que les versements en espèces sont « sales » et que la corruption est certaine. Deux millions de liquide par an !

Le profit maximum : « avec les dents » ?

La thèse de Nicolas Sarkozy c’est qu’en aidant les riches à s’enrichir, cela développera la croissance, car la fortune des uns crée la fortune des autres. Il affirme ainsi tirer la croissance « avec les dents ».

D’où son « paquet fiscal » et son « bouclier fiscal » pour protéger des gens comme Gautier-Sauvagnac et Lagardére. Leur donner plus, les motiver au maximum : car ce sont, pense t il, ces géants de l’entreprise qui prennent des risques et qui créent la richesse.

Mais cela ne marche pas, bien sur : ces gens ne sont que de médiocres exploiteurs avec des visions à court terme, qui n’ont rien de philanthropique, ni de généreux. Ce sont les mêmes Maîtres des forges qu’au siècle dernier : à l’UIMM et à EADS. Ce que l’état leur donne, ils le prennent mais n’en ont jamais assez, plus ils en ont, plus ils en veulent.

Les « initiés » d’EADS et ceux de l’UIMM, du MEDEF, c’est le même monde, ce sont les protecteurs de Sarkozy Nicolas, (François et Guillaume), ceux qui le rejoignent au Fouquet’s, sur le Paloma, à Wolfeborro, ceux qui l’ont hissé de la Mairie de Neuilly à l’Élysée.

Ce sont ceux qui à Jouy-en-Josas, rassemblé par milliers en « université du Medef », font à Sarkozy une « standing ovation ». Ce sont les 500 familles qui ont gagné 80 milliards d’euro de plus l’an passé par rapport à l’année précédente et qui ne ré investissent pas ! Mme Parisot n’est que la 273° sur ces 550 fortunes, ele qui plaide la précarité pour toutes et tous !

Un patron sur deux du CAC 40 était mis en examen, il y a encore dix ans. C’est le milieu des “affaires”, des Loïc-Prigent, des Boublil, etc. des initiés d’Orange-Bouygues-SFR récemment condamnés à 400 000 euro d’amende (seulement) pour “entente illicite”. De ceux qui gagnent mille fois le Smic, des stocks option non imposées, des parachutes dorés, et qui se font encore réparer leur sale de bain sur le compte de l’entreprise qu’ils dirigent.

C’est ce milieu que M Sarkozy et Mme Dati ont l’immense culot de vouloir surprotéger en proposant actuellement de faire adopter une loi pour dépénaliser le “droit des affaires” ! Pour aller chercher la croissance « avec les dents », il faudrait faciliter ce genre de « caisse noire patronale » et pire encore.

Les « initiés d’EADS sont aussi bien traités par la « justice » de Mme Dati que les équipes complices de l’UIMM et du Medef : ils ne sont pas en prison préventive, comme le seraient des vulgaires quidams pour moins que cela. Ils peuvent se concerter pour leur défense, ils peuvent effacer les preuves, dissimuler leurs malversations, ils refusent cyniquement d’expliquer, les uns, comment ils ont réussi à prendre 800 000 millions d’euro en vendant « habilement » leurs actions, les autres, ce qu’ils ont fait de leurs dizaines de millions d’euro secrets en liquide.

Et tandis qu’on alourdit la loi du petit, du pauvre, de l’exclu, Sarkozy s’est engagé à demander au Parlement d’alléger les lois et les contrôles pour ces grands affairistes !

La mentalité ce ces « entrepreneurs-là » est entièrement révélée, projetée sur grand écran, au travers des affaires UIMM, Medef, EADS : la prétendue « libre concurrence » capitaliste n’a rien de sain, elle repose sur ce type de corruption : délit d’initiés et pots-de-vin en liquide. Ce n’est pas « la croissance » qu’ils vont chercher « avec les dents » mais leurs profits sans limites.

Copains et coquins, complices et associés, initiés et cyniques, ne sont pas des « risquophiles » ni des créateurs de richesses : ils s’assurent avant tout contre tout risque en détruisant les droits du travail, en corrompant des élus, et en cherchant à briser, par des caisses secrètes, le droit de grève pourtant constitutionnel. Avec les dents, avec les dents !

Gérard Filoche, le 23 octobre 2007

Sources et copyright
Démocratie et socialisme
Whoswho
MEDEF
WIKIPEDIA

22 octobre 2007

La lettre de Guy MOQUET

Comment détourner le sens de l'histoire à son profit ?

En s'emparant d'un symbole honni (les communistes) par notre actuel Président de la République et en le transformant en une campagne marketing à la sauce politique.

Au delà de la communication, il existe les lois HORTEFEUX qui elles ne se cachent pas et des amendements "MARIANI" qui sont là pour nous rapeller que les symboles ont une toute autre valeur.

Je laisse ci-dessous à MAESTER le grand dessinateur le soin de commenter cette journée conscrée à une lettre très longtemps oubliée

Si vous voulez découvrir qui était Guy MOQUET, rendez vous sur WIKIPEDIA qui lui consacre un chapitre

Crédit image et copyright
MAESTER