03 février 2012

Sernam : Une nationalisation à peine déguisée, mais ... opportune ?

Après le sauvetage « miraculeux » de l'usine Lejaby, le gouvernement va devoir trouver rapidement une solution pour la Sernam qui emploie 1 600 salariés. Le candidat préféré du gouvernement pour la reprise serait la SNCF dont la Sernam était une filiale ... avant sa privatisation en 2005.

Nicolas Sarkozy grand amateur de privatisations, comme celle de GDF, décidera t-il de procéder à une renationalisation ? C'est ce qu'on est droit de se poser, en apprenant que l'état souhaiterait que la SNCF, qui avait vendu sa filiale le Sernam en 2005, au fonds d'investissement Butler Capital, en redevienne le principal actionnaire.

Il faut dire qu'entre temps, contrairement à l'article élogieux rédigé en 2007 par Le Figaro, les nouveaux actionnaires n'ont pas fait de miracle et que l'entreprise vient d'être placée en redressement judiciaire !

Eh oui, la situation économique a changé et le Président et son gouvernement sont confrontés à deux problèmes : l'accélération des mises en redressement judiciaire et des plans sociaux et la proximité des élections présidentielles. Or, nul ne peut contester que les électeurs seront particulièrement attentifs au taux de chômage lors des prochaines élections.

Jean-Christophe Féraud, du service économie de «Libération» nous donne pour mémoire les récents cas les plus médiatisés : 5 000 suppressions de postes annoncés chez PSA pour 2012, 800 chez Areva, la faillite de SeaFrance (800 emplois), celle de Lejaby et de Petroplus, ... Ce à il faut ajouter ... le dossier Sernam !

Et la Sernam, avec tout le respect du aux 98 ouvrières de Lejaby, c'est une toute autre dimension. En effet, le groupe emploie 1 600 salariés, mais avec les sous-traitants, ce sont 3 000 emplois au total qui pourraient être menacés par une faillite explique un syndicaliste interrogé par Libération

Panique à bord du bateau gouvernemental et mobilisation de pas moins de quatre ministres François Baroin (Economie), Xavier Bertrand (Travail), Eric Besson (Industrie) et Thierry Mariani (Transports) pour trouver une solution avant l'échéance fatidique de la présidentielle. Et dans la mesure ou Bernard Arnault n'envisage pas de reconvertir 1600 personnes dans l'industrie du luxe, c'est tout naturellement vers un des opérateurs publics, à savoir la SNCF que les yeux gouvernementaux se sont tournés.

Geodis, filiale de la SNCF a miraculeusement manifesté dès lundi son intérêt : « Nous allons nous inscrire dans la perspective du redressement judiciaire et faire des propositions » , a annoncé son directeur général Pierre Blayau (accésoirement ancien PDG et liquidateur de Moulinex)

Ce qui est autant étonnant qu'amusant, c'est que la Sernam a été créé par la SNCF en 1970 pour gérer le transport des colis et des bagages, en France et à l'étranger. Et privatisée en 2005 par le gouvernement Villepin dans lequel on trouvait, entre autre, Nicolas Sarkozy, François Baroin et Xavier Bertrand.

Ce sont donc eux qui vont devoir essayer d'arbitrer entre l'offre du groupe Caravelle, spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté (et qui a déja mis la main sur deux autres entreprises de transport moribondes) et Geodis, branche de la SNCF.

Ajoutons à celà, nous dit l'Expansion que Pierre Blayau : « Dans une interview à L'officiel des transporteurs, en mars (...) avait pourtant déclaré qu'en aucune manière Geodis ne rachèterait Sernam » Et ajoute : « Il semble toutefois que l'intérêt de Geodis pour Sernam réponde plutôt à un souhait du gouvernement qui, dans une période stratégique, tient à sauvegarder des emplois non délocalisables »

Après tout, direz-vous si cette opération de nationalisation à peine déguisée permets aux salariés de conserver leur emploi, pourquoi pas ? Il faut savoir de temps en temps manger son chapeau et reconnaître que le marché et la concurrence peuvent être parfois être les pires ennemis de l'emploi.

Nous espérons que cette nouvelle « opération commando » du gouvernement aboutira et qu'elle pourra rassurer les salariés. Mais, rappelons que le Sernam a été privatisé sur décision de la Commission européenne. On donc peut imaginer aisément, la réaction de la même Commission, dans le cas où une filiale de la SNCF reprendrait le contrôle de la Sernam. D'autant que compte tenu de sa grave situation financière, la SNCF devrait réinjecter des fonds, ce qui sera immédiatement condamné par la Commission Européenne.

Verra t-on dans les jours qui viennent plusieurs ministres faire l'aller et retour entre Paris et Bruxelles pour infléchir les membres de la Commission et essayer de gagner quelques précieux mois entre le rachat et une intervention de la Commission européenne ?

C'est assez probable et ça éviterait au Président et à son gouvernement de trouver un peu de temps avant d'être obligé d'expliquer aux 1600 salariés qu'ils sont victimes de l'incohérence du dogme européen sur la concurrence !

Affaire à suivre ...


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Passion Trains

02 février 2012

Evasion fiscale : Les brillants résultats ... catastrophiques d'Eric Woerth

Qui ne se souvient d'Eric Woerth brandissant rageusement un listing de fraudeurs fiscaux qu'on allait frapper vite et fort ! Résultat, 3 ans plus tard, la Cour de cassation vient d'annuler les perquisitions fiscales dans la mesure où le fichier était volé !

En mars 2009, Eric Woerth annonçait qu'il allait traquer et terroriser les fraudeurs. Pour ce faire, il recevait à Bercy 600 des 23 000 contrôleurs (fisc, douanes, organismes sociaux) exerçant en France pour leur assigner diverses missions dont la chasse aux évadés fiscaux.

A la fin de l'été 2009, Eric Woerth déclarait détenir une liste de 3 000 noms de ressortissants français, possédant des comptes bancaires en Suisse non déclarés à l’administration fiscale française. Puis, on apprenait que les informations avaient été volées par un ancien informaticien de la filiale genevoise de la banque HSBC, réfugié depuis dans le Midi de la France.

Si une majorité de spécialistes émettaient des doutes sur l'utilisation de données dérobées, Eric Woerth était de son côté persuadé de son « bon coup ». Ce qui nous valut à l'époque un savoureux échange entre lui et Jean-François Copé : « (...) Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale a déclaré dimanche avoir refusé, lors de son passage au ministère du Budget entre 2005 et 2007, de donner suite à une affaire similaire. Eric Woerth a qualifié de navrante la réaction de Jean-François Copé, qui s'est étonné à son tour mardi de l'agressivité du ministre du Budget. Le secrétaire d'Etat au Budget a dénoncé mercredi les réactions d'oie blanche effarouchée de son prédécesseur (...) »

Entre temps, Eric Woerth embourbé dans diverses affaires quittait le gouvernement, et on entendait plus parler de ce listing miraculeux, dont les plus naïfs auraient pu croire à l'efficacité.

Sauf qu'un arrêté de la Cour de Cassation du 31 janvier dernier vient de mettre un point final à l'opération initiée par Eric Woerth. C'est le site Legalis qui nous l'explique : « Un fichier volé ne peut fonder une autorisation de perquisition fiscale, a rappelé la Cour de cassation (...) L’administration ne peut donc pas se servir d’une source illicite, à savoir la liste volée à la banque suisse HSBC de 3 000 clients français, pour opérer des visites au domicile de ces personnes soupçonnées de fraude fiscale (...) »

Au delà de la performance de celui qui fut trésorier de l'UMP et ministre du budget, Libération précise que notre brillant ex ministre, a ouvert une nouvelle porte à certains fraudeurs fiscaux : « Cet arrêt pourrait également être utilisé devant un tribunal administratif pour faire tomber un contrôle fiscal qui a déjà eu lieu. « A partir du moment où un juge a décidé que les fichiers HSBC étaient des preuves illicites pour une perquisition fiscale, rien n’empêche d’autres magistrats de considérer que ces preuves n’ont pas plus de valeur pour un contrôle fiscal ! » remarque un avocat.

Devant un tel professionnalisme, Libération a contacté hier soir Valérie Pecresse qui ... n’a pas donné suite à leur appel ! C'est dommage, car elle aurait peut être pu leur expliquer comment, à défaut de lutter contre l'évasion fiscale, on va constituer un fichier sur la fraude sociale bien plus facile à traquer. C'est vrai, qu'il est assez rare que ceux qui perçoivent les minima sociaux placent leur argent en Suisse et disposent d'avocats talentueux ...


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Le Figaro

01 février 2012

Usine Lejaby : Un sauvetage un peu trop providentiel ?

Il est dommage que toutes les usines qui ont fermé leurs portes n'aient pas été situées dans la circonscription de Laurent Wauquiez. Tout comme il est dommage que le groupe LVMH n'ait pas eu à chaque fois un sous-traitant situé à proximité.

Les Lejaby d'Yssingeaux ne connaîtront pas le chômage ... dans l'immédiat. Ce qui est reconnaissons le une bonne nouvelle pour les ouvrières. La solution de sauvetage a été trouvée par Laurent Wauquiez qui nous dit Le Parisien : « s'est rendu mercredi après-midi à l'usine Lejaby d'Yssingeaux pour annoncer que le site avait un repreneur, un maroquinier originaire d'Issingeaux, qui dirige une entreprise en Auvergne (...) »

Magnifique histoire que celle d'un enfant du pays, parti chercher la réussite à 263 kilomètres, résumée par Wauquiez : « Vincent Rabérin est quelqu'un de chez nous » ayant eu un coup de coeur pour l'usine Lejaby et son personnel puisqu'il : « reprendra l'intégralité du personnel de Lejaby, soit les 93 salariées (...) qui changeront de métier dans la mesure où l'entreprise de Vincent Rabérin fabrique de la maroquinerie de luxe.

Ce qui a permis à Laurent Wauquiez de lancer aux ouvrières de Lejaby : « Aujourd'hui, vous êtes toutes sauvées, c'est une réussite collective »

Bon, ça c'est le beau conte de fées dans lequel le gentil député maire UMP a, grâce à son courage permis à des salariés de conserver leur emploi et de continuer à produire en France !

La réalité est beaucoup plus simple. En effet, Vincent Rabérin, le président de la société SOFAMA n'avait probablement pas imaginé une seconde reprendre l'usine Lejaby. Tout d'abord parce que ses productions sont aux antipodes de la lingerie et peut être aussi parce que les résultats, de SOFAMA ne le prédisposait pas à faire de la croissance externe.

Or, SOFAMA qui indique sur son site Web avoir : « vocation de sous-traitant de l’industrie du luxe » travaille notamment pour un client : Louis Vuitton. Et comme par miracle, pour aider SOFAMA à reprendre l'usine d'Yssingeaux : « (...) Louis Vuitton, s'est engagé à un carnet de commandes sur la durée (...) »

On pourra faire remarquer que Louis Vuitton est une filiale de LVMH dont la branche américaine est dirigée par Renaud Dutreil ancien ministre de 2005 à 2007. Epoque où il croisait régulièrement son collègue ministre de l'intérieur, un certain Nicolas Sarkozy. Certains feront aussi remarquer que LVMH appartient à Bernard Arnault qui n'a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy.

Mais ce serait médire puisque LVMH a publié le communiqué suivant : « Nous sommes fiers de faciliter le sauvetage des emplois et de participer à la bataille pour l'emploi »

Alors, définitivement sauvées les salariées de Lejaby ?

Pas encore, si l'on en croît le Président de SOFAMA qui a déclaré aux ouvrières : « Ce n'est pas de la corsetterie, il faudra vous remettre en question » et le fait que Laurent Wauquiez a obtenu pour l'instant le report de la date du licenciement des salariés d'Yssingeaux à fin février. L'activité devant reprendre au 1er mars (...) »

Pourrons t-elles toutes s'adapter à un nouveau métier, le plus rapidement possible, pour honorer les commandes sur lesquelles Louis Vuitton s'est engagé ? Dans l'immédiat si la question ne se pose pas, que se passera t-il dans 4 mois, c'est à dire après le deuxième tour de l'élection présidentielle ...

Mais pour l'instant, une seule chose compte : « Nicolas Sarkozy avait assuré dimanche, lors de son allocution télévisée, qu'il ne laisserait pas tomber les gens de Lejaby » Alors, du fond du coeur, bonne chance aux ouvrières d'Yssingeaux !

Néanmoins, à la lecture des trop nombreuses annonces de liquidation d'entreprises, il ne reste plus qu'à espérer que le Chef de l'Etat se mobilise de la même façon et que le groupe LVMH ait très souvent envie de : « faciliter le sauvetage des emplois et de participer à la bataille pour l'emploi » ...


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Alvinet

31 janvier 2012

François Fillon et Xavier Bertrand : Parler plus pour ... embrouiller plus ?

Xavier Bertrand reçoit aujourd'hui les syndicats pour évoquer avec eux les accords compétitivité-emploi. Quel intérêt, puisque pour cause d'agenda électoral, le texte ne verra pas le jour avant la présidentielle ?

Xavier Bertrand est vraiment un type extraordinaire. Ce matin sur RTL : « (...) Interrogé sur les accords compétitivité-emploi, M. Bertrand a assuré que c'est une bonne idée qui permet d'adapter dans les entreprises le droit du travail avec des garanties, à la souplesse et à la réalité de l'activité de l'entreprise (...) »

Ajoutant sans la moindre vergogne : « (...) Il y a deux verrous: la loi et l'accord majoritaire dans l'entreprise. Cela fait de sacrés garanties pour les salariés, cela engagera le processus qui est une logique protectrice des salariés (...) »

Peut-on appeler garanties le fait d'accepter une modification unilatérale de son contrat de travail qui va donner lieu à une baisse de salaire sans aucune garantie d'un simple retour à la normale dans le cas ou l'entreprise fait des bénéfices ? A vous de juger !

Alors, parler plus pour embrouiller plus ? Certainement puisque les accords compétitivité-emploi vantés par le Président et son ministre du travail, n'ont ... aucune chance de voir le jour, dans la mesure où, nous explique Le Figaro : « (...) le texte « ne serait pas soumis au Parlement », a reconnu le premier ministre. Les accords compétitivité-emploi ne verront donc pas le jour avant la fin du quinquennat (...) »

Le même Premier Ministre qui lançait le 30 janvier : « (...) Nous pourrions nous en contenter et renvoyer à l'après-campagne les mesures supplémentaires mais la violence de la crise, les engagements que nous avons collectivement pris au sein de la zone euro, la dégradation de la situation économique rendent impossible l'idée d'une pause dans la mise en oeuvre des réformes (...) »

Ce qui signifie également que la lettre que François Fillon doit : « (...) écrire aux partenaires sociaux « pour leur demander de négocier dans les deux mois qui viennent » sur les accords dits « compétitivité-emploi » est une imposture médiatique !

Ce qui devrait provisoirement rassurer les salariés, à qui on annonçait déjà la possibilité de les faire travailler au delà de 35H00 ... gratuitement !

Néanmoins, nos ministres ne s'arrêtent pas en si bon chemin puisque ce matin, Xavier Bertrand se félicitait du «succès instantané » des recrutements de jeunes (jusqu'à 26 ans) dans les petites entreprises ( 0 % de charges). Prouvant clairement qu'on se moque des français ou qu'on les prend pour des enfants en bas âge !

Donc, à défaut de pouvoir faire « travailler plus et gagner moins», les salariés ou de faire passer la moindre réforme, avant la présidentielle, le gouvernement a décidé de : « Parler plus pour embrouiller plus » les électeurs !

Le chef d'oeuvre du premier ministre restant : « (... ) les Français se priveront de mesures extrêmement efficaces pour la compétitivité de l'économie si la gauche l'emporte lors des élections (...) »

Ce qui ne devrait probablement pas angoisser des français, las de ce gouvernement, qui prendront sans nul doute, le risque de refuser les « mesures extrêmement efficaces », suggérée par le Président et ses ministres ... dans 82 jours !


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Le JDD

30 janvier 2012

L'Elysée et l'UMP filiales des organisations patronales ?

Si les organisations patronales se réjouissent des annonces de Nicolas Sarkozy sur les futurs accords compétitivité-emploi, elles ne pavoisent pas encore, puisqu'un échec du Président et de sa majorité ruinerait leurs espoirs et ceux de leurs actionnaires !

Comme nous vous l'expliquions hier les propos du Président et de son premier ministre sont une transposition de type copié/collé des demandes des organisations patronales, notamment de l'UIMM. Elles s'appuient sur un raisonnement très simple : Transformer la rémunération des salariés en variable d'ajustement de l'activité économique !

Afin d'y parvenir, il est nécessaire de priver ces salariés du droit de s'opposer à une modification unilatérale de leur contrat de travail ! Les organisations patronales n'ayant pas ce pouvoir, elles ont mandaté le Président, son gouvernement et sa majorité.

Ainsi, on a pu entendre Nicolas Sarkozy indiquer que François Fillon allait : « (...) écrire aux partenaires sociaux « pour leur demander de négocier dans les deux mois qui viennent » sur les accords dits « compétitivité-emploi »

Dans la mesure où la CGT et FO y sont totalement opposés et que la CFDT a annoncé qu'elle refusera : « (...) une mesure décidée unilatéralement et précipitamment (...) » Il est clair qu'aucun accord ne peut être trouvé rapidement, au grand dam des organisations patronales.

Alors direz-vous, projet mort et enterré ?

Certainement pas, puisque les organisations peuvent compter sur l'Elysée, le gouvernement et l'UMP pour les aider à obtenir satisfaction. En effet, Nicolas Sarkozy conscient de l'opposition des syndicats de salariés a annoncé lors de son intervention qu'en cas de : « blocage idéologique » des partenaires sociaux, un texte sera présenté au Parlement pour « gérer la période transitoire » avant qu'un accord ne se trouve.

Blocage idéologique qui ne pourrait vous vous en doutez bien provenir des organisations patronales puisqu'elles ont déjà annoncé la couleur sur leurs sites Web.

Medef : « (...) La perspective d'accords d'entreprise "compétitivité-emploi" permettra de faire face avec souplesse et dans le dialogue social à toutes les évolutions de conjonctures. Le Medef se tient prêt à ouvrir immédiatement une négociation avec les organisations syndicales sur le sujet afin de définir le cadre de tels accords (...) »

CGPME : « (...) la CGPME se tient prête à participer à la prochaine négociation interprofessionnelle sur la définition des accords cadres compétitivité-emploi. Elle fera valoir, à cette occasion, la nécessité de mettre en place les conditions de leur application pour qu'ils ne soient pas, dans la pratique, réservés aux seules grandes entreprises mais adaptés à la réalité des PME (...) » Communiqué

Sanction pour les salariés ?

De fait, expliquent Les Echos : « (...) les accords pourront moduler le temps de travail à la baisse, pour préserver l'emploi en réduisant la masse salariale, mais aussi à la hausse, en imposant de travailler plus de 35 heures sans revalorisation salariale (...) »

Les salariés qui seront content d'apprendre que contrairement à la cogestion à l'allemande, les organisations patronales françaises ne semblent pas vouloir s'engager comme leur homologues d'outre Rhin sur une : (...) garantie d'emploi qui peut courir jusqu'à quatre ou cinq ans (...) ni d'ailleurs sur un retour à de meilleurs salaires en cas de meilleure santé des entreprises !

Ce qui en résumé revient à faire payer la crise par ceux qui n'en sont pas responsables ! Et permettre aux actionnaires de voir leurs revenus maintenus

Le pire dans cette affaire, c'est qu'on oublie totalement de l'Elysée à L'UMP en passant par les organisations patronales de parler d'une implication directe pour les salariés : Que se passera t-il, lorsqu'un salarié dont le prêt immobilier ou à la consommation ont été été calculés sur la base ou en fonction de ses revenus, verra sa rémunération baisser de 20% ou plus ?

Eh bien, ils se débrouilleront avec leurs banques, quitte à hypothéquer ou mettre en vente leurs biens. L'essentiel n'est-il pas de permettre aux entreprises de continuer à bien rémunérer leurs actionnaires ?


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Le Figaro

29 janvier 2012

Travailler plus et gagner moins : Le nouveau slogan de « Sarkozy 2012 » ?

Ceux qui se lèvent tôt et avaient été séduits en 2007, par le travailler plus pour gagner plus, vont découvrir à leurs dépends qu'il vont bien travailler plus ... mais gagner moins. Du moins au cas où ils feraient confiance au président ... pas encore candidat !

Comme aurait dit Coluche, c'est l'histoire d'un mec qui après avoir expliqué aux salariés que les 35H00 les ont appauvris, va leur expliquer qu'ils pourraient travailler 37 ou 39 H00 payées 35 !

Traduction de Xavier Bertrand : sortir de l'esprit des 35 heures, sans faire payer à nouveau la facture aux ouvriers et aux salariés !

Traduction de l'Express : Il pourrait s'agir, dans les entreprises en difficulté, de mettre en place des mécanismes de baisse des salaires pour éviter les licenciements. Le temps de travail pourrait également dépasser les 35 heures hebdomadaires sans augmenter le salaire

Mais d'où vient cette idée saugrenue ?

Eh bien tout simplement de l'UIMM, premier contributeur au budget du Medef !

L'UIMM qui a ni plus ni moins rédigé pour le gouvernement ses préconisations dans : Le «Manifeste pour l'industrie» dont Slovar vous parlait en mai 2011.

A l'époque dans un document préparatoire, on pouvait lire : « (...) donner plus de marges de négociation aux partenaires sociaux dans l'entreprise, en permettant via un accord collectif d'«ajuster temporairement la durée du travail et les rémunérations des salariés, à la hausse comme à la baisse, en fonction de la conjoncture». Bref, pouvoir augmenter salaires et temps de travail quand l'entreprise fait face à une hausse temporaire de ses commandes… et les baisser en période de vaches maigres (...) »

A comparer avec les accords compétitivité-emploi dont devrait nous entretenir le Président ce soir et dont François Fillon faisait il y a peu la publicité aux députés UMP. Xavier Bertrand de son côté lançait publiquement : « (...) quand ça ne va pas bien [pour l'entreprise], on peut adapter le temps de travail, s'il y a une garantie pour l'emploi, et travailler par exemple 30 heures seulement, pas forcément payées 30 heures (...) »

Ce qui est expliqué par Jean-François Copé de la façon suivante : « La mondialisation oblige la France à plus de compétitivité, à plus d’innovation, à plus de solidarité, à plus de discipline budgétaire, à plus de réactivité internationale, et tout cela exige du courage, de la clairvoyance et de la fierté nationale (...) »

Nul doute que les salariés apprécieront le « courage » de ... dupliquer les demandes des organisations patronales ! Et d'apprendre par la même occasion que « président courageux qui protège » a d'ores et déjà choisit ceux qu'il souhaitait protéger en cas de deuxième mandat !


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Le Post