09 janvier 2009

Unité syndicale : La CFDT continue son cavalier seul

Vous avez été nombreux à réagir sur Agoravox et les autres media qui publient les articles de Slovar les Nouvelles à l'article "Assurance chômage : La CFDT osera-t-elle fragiliser le mouvement du 29 janvier ?"

Nous répondons à tous les Emails qui nous ont été envoyés et qui en quasi totalité expriment incrédulité ou colère face aux prises de position de la CFDT.

En effet, en reniant sa parole (la CFDT ne signera pas seule) et en ayant plus qu'à trouver une organisation patronale pour signer la nouvelle convention (le MEDEF ferait l'affaire) on se demande si les salariés et la CFDT ont la même interprétation du mot "réformisme". On serait même tenté de penser que de l'Elysée à la CFDT l'interprétation du terme réformes va devenir de plus en plus commune.

De nombreux salariés s'interrogent de plus en plus sur la stratégie de ce syndicat. Nous avons découvert un communiqué qui devrait encore plus rendre opaque aux yeux des salariés les choix de la CFDT. . Nous vous donnons lecture ci-dessous en intégralité d'un texte publié sur le site de l'UMP

L'UMP et la CFDT confronteront leurs conclusions sur la refondation du capitalisme

Dans le cadre des rencontres bilatérales, qu’il organise au nom de l’UMP, Dominique PAILLE a reçu ce jour au siège du parti François CHEREQUE, secrétaire général de la CFDT accompagné de Madame LAÏGO, secrétaire nationale.


Cette réunion de travail clôt un premier cycle de rencontres qui lui a permis successivement d’échanger avec FO, la CGT, l’UNSA, la CFE-CGC et la CFTC. Il poursuivra ses entretiens très prochainement avec les syndicats patronaux.

Au cours de ce rendez-vous avec la CFDT, la première partie de la discussion a porté sur les accords récemment négociés entre les partenaires sociaux, assurance chômage et formation professionnelle. La seconde partie a abordé la question de la refondation du capitalisme comme la préconise le Président de la République.

Les participants ont étudié la traduction à lui donner dans des mesures concrètes pour les salariés notamment pour ce qui a trait à la gouvernance des entreprises. Ils ont également abordé le problème des contreparties à demander aux aides de l’Etat apportées aux entreprises ou aux banques.

Sur ces sujets l’UMP et la CFDT ont convenu d’approfondir très rapidement leur réflexion et de confronter leurs conclusions. A très court terme, l’organisation syndicale et le parti se retrouveront pour une nouvelle séance de travail spécifique sur l’hôpital public - Communiqué du 6 janvier 2009

Question : L'hésitation de la CFDT sur la signature de la nouvelle convention de l'assurance chômage masquait-elle l'accord décidé avec les représentants de l'UMP le 6 janvier 2009 ?

Question : Le Président profiterait-il des prochains remaniements pour proposer à un syndicaliste "réformateur" de rejoindre le gouvernement ?

Sauf explication claires de François Chérèque et de la direction de la CFDT, il nous semble franchement prématuré que ses dirigeants et militants se joignent aux cortèges des manifestations du 29 janvier.

08 janvier 2009

Assurance chômage : La CFDT osera t-elle fragiliser le mouvement du 29 janvier ?

Il est vraiment attendu le mouvement de grève générale lancé par toutes les centrales syndicales.

Attendu par les salariés qui n'en peuvent plus mais aussi par le gouvernement et la majorité présidentielle qui souhaitent à l'instar du Président prouver que "maintenant lorsqu'il y a une grève en France plus personne ne s'en rend compte".

Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, Force ouvrière, Unsa, Solidaires, FSU et CFE-CGC se sont d'ailleurs réunies lundi matin au siège de la CFE-CGC, à Paris, pour élaborer ce texte décrit par Gérard Labrune, secrétaire général du syndicat des cadres, comme le "fondement" de la mobilisation ... / ... "C'est un espoir pour les salariés et pour le syndicalisme qui sait trouver son unité dans les moments graves", a pour sa part estimé Jean Grosset, son homologue à l'Unsa, interrogé sur cette unité exceptionnelle, malgré les divisions actuelles sur la réforme de l'assurance chômage. Source L'Express

De quelle divisions parle Jean Grosset ?

Il s'agit de la valse hésitation de le CFDT sur la signature de la nouvelle convention de l'assurance chômage.

Le 24/12/2008 , Philippe Réau écrivait sur le site de la CFDT :

Après dix-sept heures de négociation, les partenaires sociaux ont achevé leurs discussions dans la nuit du 23 décembre sur la convention Assurance-chômage sur un texte que la CFDT soumettra au Bureau national le 8 janvier. Ce texte présente « une avancée, une réserve et deux regrets », a commenté en fin de négociation Gaby Bonnand, le chef de file CFDT. Côté avancées, l’objectif de la CFDT de faire rentrer plus de monde dans le système d’indemnisation, notamment les plus précaires et les personnes ayant eu des carrières accidentées, est atteint avec la création d’une filière unique donnant droit à indemnisation après 4 mois travaillés sur une période de référence de 28 mois pour une indemnisation maximum de 24 mois selon le principe “ un jour travaillé entraîne un jour d’indemnisation ”. La CFDT estime que le nouveau système permettrait de faire entrer de 200 000 à 300 000 demandeurs d’emploi supplémentaires dans le régime d’indemnisation. Parmi les points positifs, les saisonniers ne sont plus soumis à la règle de limitation à trois ans. Pour les plus de 50 ans, les mesures actuelles sont maintenues avec 36 mois d’indemnisation. Selon les chiffrages CFDT, ce sont entre 500 M€ et 1 Md€ qui seront versés en plus aux chômeurs ... / ...

Côté réserve, Gaby Bonnand ne cache pas sa déception de ne pas avoir obtenu de dispositif de droits capitalisables pour tous, ce qui entraîne « une perte de lisibilité du système ». La CFDT regrette également que l’on n’ait pas obtenu d’amélioration pour ceux qui n’auront pas cotisé les 4 mois nécessaires à l’indemnisation, alors que la prime pour les jeunes, pourtant prévue par l’accord Modernisation du travail, a été refusée par le patronat.

Concernant la CRP (Convention de reclassement personnalisé), le nouveau texte fait passer la durée d’indemnisation de 8 à 12 mois, mais elle reste dégressive. La CFDT déplore que ce dispositif n’ait pas été intégré pour les fins de CDD et d’intérim dans les bassins les plus en difficulté. Enfin, la baisse des cotisations, qui était le principal cheval de bataille du Medef, pourra éventuellement intervenir chaque semestre sous condition. À noter que, contrairement aux précédentes conventions qui duraient trois ans, celle-ci serait conclue pour deux ans.

Sans surprise, la CGT estime que le texte « n’est pas à la hauteur de la crise ». L’ensemble des organisations syndicales soumettront le texte à la signature de leurs instances début janvier. Mais d’ores et déjà, François Chérèque précise que « la CFDT ne signera pas seule »

Or nous sommes le 8 janvier et comme nous l'apprend Viva Presse : "Après la Cgt la semaine dernière, Force ouvrière a annoncé qu’elle ne signera pas le protocole d’accord sur l’assurance-chômage. La centrale syndicale considère que ce texte ne fait que concéder quelques droits aux uns – indemnisation plus précoce des chômeurs –en les faisant payer à tous – avec une moindre durée d’indemnisation –, les employeurs s’en sortant avec un mécanisme de baisse des cotisations. La Cfdt prendra position dans la journée, la Cftc et la Cfe-Cgc suivront d’ici au 20 janvier. La signature d’une seule confédération syndicale (sur 5) suffirait à permettre l’application de cet accord. Source Viva Presse

Il semblerait (au dernières nouvelles) que la CFTC et la CFE CGC inclineraient pour le même choix (La CFTC se prononcera le 12 et la CGC le 20). Ce qui techniquement comme l'indique Viva Presse met François Chérèque en position de valider l'accord à lui seul. Bien que celui-ci ait précisé qu'il ne signerait pas seul, les français ne sont pas à l'abri d'un "geste" de la part du gouvernement en direction de son syndicat qui, rappelons cogère actuellement l'UNEDIC.

Il ne faut pas non oublier de rappeler, il s'agirait du dernier texte pouvant être signé par un seul syndicat avant la mise en place de la représentativité syndicale


Quels sont les points positifs et négatifs de cette nouvelle convention ?

Actu chomage nous donne le détail de ces points :

Positif : Les syndicats ont gagné la bataille de la «filière unique» : comme certains d’entre eux le souhaitaient, il s’agit de simplifier les règles et d’élargir la couverture à un plus grand nombre de chômeurs. Ainsi, 100.000 (de source syndicale) à 300.000 (de source patronale) allocataires supplémentaires pourront bénéficier, après 4 mois de travail au lieu de six, d’une indemnisation selon le principe d’«un jour cotisé, un jour indemnisé». De même, la durée maximale d’indemnisation est portée à 24 mois, contre 23 actuellement. Néanmoins, rien de neuf pour les chômeurs ayant retrouvé un emploi et qui, comme avant, devront cotiser 6 mois pour rouvrir de nouveaux droits.

Négatif : Si, pour les uns, ce système est plus souple que le précédent, il réduit la couverture de beaucoup d’autres. Tel un gâteau de taille inchangée duquel il faut obtenir davantage de parts, celles-ci seront — forcément — plus petites. «On va sortir énormément de personnes indemnisées, et beaucoup plus rapidement, vers les minima sociaux», a déploré le négociateur de la CGT Maurad Rabhi ... / ... Selon le patronat, cette "largesse" équivaudra à un surcoût de 270 à 700 millions d’euros pour l’Unedic, une allégation fallacieuse : en effet, si «200 à 300.000» privés d’emploi — des chiffres, claironnés par le Medef et sa copine la CFDT, jugés «totalement fantaisistes» par la CGT — pourront toucher une allocation deux mois plus tôt, ils seront nettement plus nombreux à sortir plus tôt du régime (la CGT avance que 63% des chômeurs indemnisés verront leur durée d'indemnisation amputée de 1 à 9 mois, suivant les cas) ... / ...

Positif : Les seniors semblent vaguement épargnés : les 50 ans et + conservent une durée d’indemnisation spécifique maximale de 36 mois, même si la période cotisée augmente (36 mois d’activité contre 27).

Négatif : Mais le texte prévoit par ailleurs de reculer progressivement, de 60 ans et demi actuellement à 61 ans début 2010, l’âge à partir duquel l’indemnisation chômage peut être maintenue jusqu’à liquidation de la retraite à taux plein, au plus tard à 65 ans. Ce qui augmente le risque de se retrouver sans allocation en attendant la retraite.

Positif : Epargnés aussi les travailleurs saisonniers : les dispositions qui les pénalisaient dans la dernière convention de janvier 2006 sont abrogées, et le seuil des 3 saisons au terme desquelles ils ne pouvaient plus bénéficier de l'assurance-chômage est supprimé.

Positif : Quant à l’indemnisation de la CRP (convention de reclassement spécialisé, dispositif considéré comme peu efficace et destiné aux victimes de licenciements économiques dans les entreprises de moins de 1.000 salariés, soit 25% des licenciements actuels), elle est considérablement améliorée puisqu’elle sera maintenue à 80% du salaire brut antérieur durant les 8 premiers mois au lieu de trois dans son ancienne version, puis à 70% durant les quatre mois restant. .../ ... Intégralité du texte sur Actu chômage

Du côté du patronat : Le patronat a obtenu une baisse des cotisations, même s'il a dû renoncer à ce qu'elle intervienne dès le 1er janvier. La baisse interviendra à partir du moment où l'assurance-chômage aura un excédent de 500 millions d'euros sur un semestre. C'était d'ailleurs une revendication claire depusi décembre : Le chef de file de la délégation patronale, Patrick Bernasconi (Medef), a plaidé que réduire les cotisations est «un besoin vital dans la situation de crise que traversent les entreprises»

Or, Selon le Bureau confédéral de FO, ce dispositif "est d'autant plus choquant que le patronat a obtenu un report de l'augmentation de la cotisation retraite, ce qui fait perdre à la caisse nationale d'assurance vieillesse 1,8 milliard d'euros par an" Source GOOGLE AFP

En fin de compte, le mouvement unitaire du 29 janvier risque t-il d'être mis en danger par une seule signature ? Non, si l'on s'en tient à ce qu'a déclaré François Chérèque pour l'instant.

Néanmoins, il faut rappeler à l'hésitante CFDT qui continue à croire (et faire croire) que le syndicat réformiste est une voie équitable, que le MEDEF et le gouvernement ont pour seule préoccupation l'injection massive de capitaux dans les banques et le soutien aux grandes entreprises. Nous sommes loin du concept d'entreprise citoyenne et de la responsabilité sociale brandis par la même CFDT.

Seulement, cette fois-ci, il va falloir choisir entre donner quitus au MEDEF et au gouvernement ou se positionner clairement auprès des salariés. Sinon, à quoi bon s'afficher le 20 janvier aux côté de ceux qui veulent vraiment éviter que la crise soit payée uniquement par le monde du travail.

Un peu de clarté et de courage Monsieur Chérèque ... si vous le pouvez ou le souhaitez. Mais n'oubliez pas que le "réformisme" c'était avant la crise financière et économique !!!

Vous avez écrit "Si on me cherche". Les salariés aimeraient bien vous trouver ... à leurs côtés, cette fois.

DERNIERE MINUTE - Source le JDD

Après le refus de la CGT et de FO, la CFDT a décidé jeudi de signer la nouvelle convention d'assurance-chômage, ouvrant la voie à l'entrée en vigueur de nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs pour deux ans ... / ...

Le réformisme d'avant crise a encore gagné ...



Laurent Fabius lance un nouveau Blog de critiques et de propositions

Laurent Fabius nous a fait parvenir un communiqué concernant le lancement d'un nouveau blog : "50-50". Comme Slovar les Nouvelles s'y est engagé, chaque communiqué est publié en intégralité ci-dessous.

Dans une interview publiée le 6 janvier dans Le Parisien, Laurent Fabius a déclaré:

"Je souhaite que nous fassions du 50-50 : 50% de critiques et 50% de propositions". C'est dans cet esprit qu'il lance aujourd'hui le blog "50-50". Le blog que je commence aujourd’hui et que je m’efforcerai de tenir chaque semaine comportera une originalité: je l’ai intitulé 50-50. Il comportera en effet au total au moins 50% de positif pour 50% d’éventuels sujets critiques.

On reproche souvent à l’opposition d’être négative: elle remplit son rôle lorsqu’elle critique, mais elle ne doit pas se limiter à cela. Un responsable d’Etat, une force de gouvernement doit savoir proposer autant que contester. Cette fonction là est plus difficile à exercer que celle-ci. Raison de plus pour que j’y apporte ma pierre.


Alors, 50-50: l’engagement est pris. Il commence à s’appliquer aujourd’hui"

Les deux premiers articles publiés

EGOPRESIDENT

Je crois avoir été un des premiers, dès après son élection, à qualifier M.Sarkozy d’omniprésident. J’avais raison et j’avais tort. Raison, parce que sa présidence se caractérise effectivement par une concentration des pouvoirs sans précédent. Un bon connaisseur a eu ce mot lapidaire et pertinent : « il décide de tout, tout seul, tout le temps ». Et il est vrai que le Premier Ministre et les ministres ont été transformés en collaborateurs ; que le Parlement, malgré la réforme constitutionnelle, est promis à devenir une chambre d’enregistrement ; que l’indépendance du judiciaire est placée sous menace quotidienne. Quant au pouvoir médiatique, en dépit de nombreux journalistes courageux, tout est fait, notamment ces jours-ci, pour le rendre docile ... / ... La suite

Entrer au capital des banques Dans les mois récents de crise, alors que le système du crédit était bloqué, il était indispensable de soutenir les banques pour que leur étranglement ne conduise pas à un étouffement général de l’économie. Cela a été fait. Mais il aurait été utile que cet appui financier massif s’accompagne, en France comme c’est le cas dans plusieurs pays, d’une entrée au capital et aux organes de direction des établissements financiers ... / ... La suite


Laurent Fabius

Le Blog 50-50
http://blogdelaurentfabius.wordpress.com/

06 janvier 2009

Attention à toi la crise (2) : François "Hamlet" Fillon indique ses priorités

François Fillon comme tout le monde le sait est un élu de la Sarthe où il est plus connu pour ses péripéties sur le circuit du Mans que pour des évènements culturels. Certains se souviennent d'ailleurs qu'il a effectué il y a peu une douzaine de tours du circuit Bugatti, dans un prototype Courage ayant participé aux 24 Heures. Très en forme ce jour là, il avait fait a fait cinq tours au volant d’une antique Matra MS650 “Tour de France” datant du début des années 70. Passionné de sport automobile, notre Premier Ministre a déjà participé trois fois à Le Mans Classic, autre grand rendez-vous sarthois pour les voitures de course historiques, sur Ferrari et Alpine-Renault.

Bon, on savait depuis quelques temps qu'on peut aimer les dispendieux sports mécaniques et prôner la rigueur budgétaire pour ceux qu'on dirige. En tous cas en termes de méthode, on ne peut pas dire que la souplesse et le dialogue avec les français soient une qualité de notre Premier Ministre. Ses dernières déclarations au caractère inflexible sont d'ailleurs là pour nous le rappeler :

- "Nous ne faiblirons pas, nous ferons l'ensemble des réformes"
- "Nous essaierons d'être le plus réceptifs possible aux critiques qui peuvent monter ici ou là, aux suggestions qui peuvent être faites mais en essayant de garder le sens de l'intérêt général"
- "C'est normal qu'il y ait des projets controversés, on est dans un pays qui a attendu très longtemps les réformes"

Est-ce au nom du sens de l'intérêt général qu'après avoir (comme vous l'a raconté Slovar) fait un geste pour la planète dans les jardins de Matignon, qu'il fait sa priorité du retour du crâne de René Descartes au Prytanee de la Flèche

Ou, assisterions nous à un acte de délocalisation des restes du défunt ? Cette délocalisation devant s'effectuer vers un endroit stratégique pour le Premier Ministre : La Flèche.

La Flèche, rappelons-le, qui est située dans la 3e circonscription de la Sarthe où François Fillon a été élu député de la 4e (Sablé, Le Mans-Ouest) L'affaire est tellement cruciale et plus importante que la crise économique et financière qu'une réunion de conseillers de plusieurs ministères doit décider le 13 janvier du sort de l'ossement.

J'en entends déjà qui disent : "qu'est ce que c'est encore que cette histoire" d'autres "il a vraiment rien d'autre à faire en ce moment" ou "mais on s'en f.... " Certes, mais le bon plaisir de notre Premier Ministre est en train de faire naître une polémique que nous ne qualifierons pas de cartésienne.

La proposition de transférer le crâne de Descartes au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe) s’annonce d’emblée controversée. Elle doit pourtant être examinée à Matignon le 13 janvier, lors d’une réunion interministérielle à la demande de François Fillon, qui avait évoqué ce transfert dans son fief électoral dès 1996, à l’occasion d’un colloque organisé à La Flèche pour le 400e anniversaire de la naissance du philosophe.

Où se trouve le crâne actuellement ?

Aux dernières nouvelles il est "pensionnaire" du Musée de l'Homme. Le responsable des collections se dit, lui, « consterné » par cette nouvelle qu’il a "découverte dans la presse, sans recevoir aucune demande officielle"

Il semble que l’idée ait été lancée par plusieurs universitaires : Geneviève Rodis-Lewis, auteur d’une biographie de Descartes, le professeur Pierre Lefebvre, ancien élève du Prytanée et membre de l’Académie de médecine, et le professeur Émile Aron, doyen de l’Institut de France », souligne Jean Petit, président de l’Association des amis de la bibliothèque du Prytanée, qui a écrit en novembre dernier à Matignon pour relancer cette proposition.

René Descartes a été formé au Prytanée, alors collège Henri-le-Grand, entre 1607 et 1615, il y a étudié de 1607 à 1615, soit de l'âge de 11 ans à 18 ans. Un moment essentiel, on n'en doute aucunement, dans la formation de l'illustre auteur du « Discours de la méthode », même si celui-ci y dénonce précisément la scolastique enseignée à l'université.« il y aurait une logique à ce que son crâne retrouve ainsi le lieu de formation de son esprit, estime-t-il. Le rayonnement de ce philosophe, qui note dans le Discours de la méthode : “J’étais dans une des plus célèbres écoles de l’Europe”, pourrait ainsi bénéficier au Prytanée et à toute la région », ajoute-t-il, souhaitant « profiter de la réorganisation en cours du Musée de l’homme ».

De 11 à 18 ans, que se passera t-il si la Hollande où il a passé une vingtaine d'années ou la Suède où il est mort en 1650 se mettent de la partie ? Irions nous jusqu'à la rupture diplomatique avec les Pays Bas et la Suède ?

Comme il faut une morale à ce "transfert" issue d'une promesse incontournable de 1996, il est intéressant de lire ce que déclare Philippe Mennecier le responsable des collections du Musée de l'Homme : "Pour Philippe Mennecier, ce crâne, après des pérégrinations rocambolesques, « a été donné en 1821 par le savant suédois Berzelius à Cuvier. C’est pour cela qu’il se trouve dans les collections publiques, où de nombreux savants sont venus l’examiner. Cette histoire a aussi sa logique. » Plus ennuyeux encore, souligne la journaliste Clémentine Portier-Kaltenbach, auteur d’Histoires d’os (Lattès), « on n’est même pas sûr de l’authenticité de ce crâne, car il existe au total cinq crânes attribués à Descartes. Il faudrait au minimum une expertise scientifique. Sans compter que le reste de sa dépouille est inhumé à l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris !"

De plus, selon un légiste, cité par Rue 89, il existerait de fait cinq crânes potentiellement de Descartes, dont un à Stockholm et trois autres dans des collections privées

En clair : On est pas certain qu'il s'agit de son crâne et de surcroît, la livraison "en kit" poserait un problème de respect aux morts comme l'explique Clémentine Portier-Kaltenbach : « Nous serions collectivement responsables d’un outrage aux mânes de Descartes si nous prenions la décision de transférer son seul crâne, là où le respect dû aux morts impose au contraire de réunir l’intégralité de ses restes mortels », a-t-elle donc écrit à la ministre de la culture, le 19 décembre dernier.

Ce qui fait plaisir, dans cette affaire, c'est de voir avec quelle application nos élus et élites peuvent se mobiliser sur des sujets aussi "importants" alors que des milliers de chômeurs et de précaires supplémentaires se préparent à affronter la dureté de la crise économique. Oui mais que représentent quelques français pour qui la vie sera difficile à côté du rayonnement mondial de la circonscription de La Flèche ?

Français, vous êtes mesquins.

Sources et crédits
La Croix
La Nouvelle République
Le blog Auto
AFP
L'Express
Crédit et copyright photos
Le Blog Auto
Tribune de Genève


05 janvier 2009

Il court, il court le Nico, jusqu'au ... 29 septembre ? que nenni jusqu'au 29 janvier !!!

Début d'année difficile à la rédaction de Slovar les Nouvelles. Alors que soufflait l'esprit révolutionnaire de l'année nouvelle, s'est abattu sur notre beau pays un froid qui a embrumé le rédacteur (voir photo à gauche) de l'article précédent. Certes, il neige, mais les mauvaises excuses sont toujours l'apanage des mauvais ouvriers. Cela dit, le rendez-vous de tous ceux qui veulent souhaiter une bonne année sociale à notre président est fixé au 29 JANVIER 2009 qu'on se le dise et qu'on y soit.

L'article précédent (le bon, puisque le titre est corrigé)

Et c'est reparti, notre omniprésent a remis, après quelques jours au Brésil, son costume de SuperPrésident.

Si l'intention est bonne : Mettre fin à un conflit qui dure depuis 60 ans et qui ne peut être résolut que par une convergence de points de vues entre les Etats Unis, la Russie, la Chine et les belligérants, il est très clair que diriger la "petite" France ne l'amuse plus.

Touché par le syndrome de la direction de l'Europe et du monde libre, il risque pourtant, dans quelques jours, d'avoir à affronter quelque chose de moins "plaisant" pour inaugurer sa deuxième année de mandat.

En effet, les français qu'il pensait résignés et prêts à accepter la disparition progressive du code du travail, le laminage de l'assurance santé, les prisons engorgées, le bouclier fiscal, les cadeaux à des amis industriels, le train de vie de l'Elysée, le RSA scélérat, les emplois raisonnables et bientôt la baisse du taux de rémunération de l'épargne populaire vont lui rappeler qu'ils existent et n'ont pas oublié ses promesses de pouvoir d'achat.

Programme des festivités

- Une première journée d'action est prévue par les organisations lycéennes jeudi 8 janvier.
- Les syndicats ont lancé un appel à la grève lundi, premier jour de suppression de la publicité sur France Télévisions après 20H00
- «Pôle emploi». Au premier jour de lancement de ce «grand service public de l'emploi» voulu par Nicolas Sarkozy, un appel à la grève a été lancé. Les huit syndicats de l'ANPE (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO, SNU-Anpe, Sud et Unsa) et cinq des Assedic (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC et FO) appellent à la mobilisation lundi et jeudi pour dénoncer les conditions de cette fusion.
- Le gouvernement, sommé par les syndicats hospitaliers et l'opposition de faire face aux dysfonctionnements mis en lumière ces derniers jours par une série de drames, rejette l'idée selon laquelle l'hôpital public manque de moyens.
- Le syndicat SNJ s'étonne que la directrice générale déléguée de l'audiovisuel extérieur s'est permis de réaliser un entretien pour Paris Match, alors même que les autres journalistes de RFI se voient reprocher leurs collaborations extérieures.

Et le morceau de "Roi"

Les syndicats français - CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa - se sont entendus ce lundi 5 janvier sur une "déclaration commune de propositions et revendications" pour la journée de grève et de manifestations prévue le 29 janvier. Le principe de cette journée a été annoncé le 15 décembre, lorsque les syndicats ont décidé de demander au monde du travail de refuser de "payer la crise".

"Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l'emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique", dit le texte des huit syndicats, qui mettent en avant "leur responsabilité d'agir en commun (...) pour obtenir des mesures favorables aux salariés. "Concernant l'emploi, le texte exige que "toutes" les mesures de baisse d'activité (chômage partiel, etc.) soient "négociées" et que les aides publiques soient "conditionnées" à la préservation de l'emploi et des salaires.

Sur la question des salaires, la déclaration commune demande une hausse des revenus les plus modestes - notamment des retraites et des minima sociaux - ainsi que des négociations salariales "pour assurer au moins le maintien du pouvoir d'achat".

La plateforme intersyndicale réclame également, au niveau de l'Etat et de l'Union européenne, une politique "coordonnée favorisant une relance économique" : "relance par la consommation", "politique de développement de logement social", "investissements ciblés" dans les infrastructures, équipements et services publics.

Elle revendique aussi l'abrogation des lois "qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail" et le retrait de la réforme sur l'ouverture des commerces le dimanche, dont l'examen par les députés a été reporté au 15 janvier.

L'intersyndicale demande par ailleurs l'abandon des 30.000 suppressions de postes prévues dans la fonction publique.

Le 29 janvier, des arrêts de travail, manifestations et rassemblements sont prévus un peu partout en France et un bilan sera tiré lors d'une nouvelle réunion de l'intersyndicale, le 2 février.

Déjà, sept fédérations de l'Education - FAEN, Ferc-CGT, Fnec-FP-FO, FSU, SGEN-CFDT, SUD-Education, UNSA-Education - et les fédérations CGT, Sud, CFDT, FO et CFTC de La Poste ont déjà appelé à participer massivement à ce mouvement - La Tribune

Un boulot pour SuperPrésident, c'est certain. Bonne année sociale 2009 cher Président.

Le président qui n'est pas un méchant homme (et qui comprend ceux qui ont froid) a décidé de pardonner Slovar les Nouvelles et de profiter de ce correctif pour vous adresser ses meilleurs voeux.

NDLR : Pour se faire pardonner le rédacteur fera 50 kilomètres sur sa moto demain matin avec ses gants d'été afin de lui apprendre à publier des information JUSTES.


Merci qui ?


Crédit montage
Sarkoshow

Il court, il court le Nico, jusqu'au ... 29 septembre ?

Et c'est repartit, notre omniprésent a remis, après quelques jours au Brésil, son costume de SuperPrésident.

Si l'intention est bonne : Mettre fin à un conflit qui dure depuis 60 ans et qui ne peut être résolut que par une convergence de points de vues entre les Etats Unis, la Russie, la Chine et les belligérants, il est très clair que diriger la "petite" France ne l'amuse plus.

Touché par le syndrome de la direction de l'Europe et du monde libre, il risque pourtant, dans quelques jours, d'avoir à affronter quelque chose de moins "plaisant" pour inaugurer sa deuxième année de mandat.

En effet, les français qu'il pensait résignés et prêts à accepter la disparition progressive du code du travail, le laminage de l'assurance santé, les prisons engorgées, le bouclier fiscal, les cadeaux à des amis industriels, le train de vie de l'Elysée, le RSA scélérat, les emplois raisonnables et bientôt la baisse du taux de rémunération de l'épargne populaire vont lui rappeler qu'ils existent et n'ont pas oublié ses promesses de pouvoir d'achat.

Programme des festivités

- Une première journée d'action est prévue par les organisations lycéennes jeudi 8 janvier.
- Les syndicats ont lancé un appel à la grève lundi, premier jour de suppression de la publicité sur France Télévisions après 20H00
- «Pôle emploi». Au premier jour de lancement de ce «grand service public de l'emploi» voulu par Nicolas Sarkozy, un appel à la grève a été lancé. Les huit syndicats de l'ANPE (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO, SNU-Anpe, Sud et Unsa) et cinq des Assedic (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC et FO) appellent à la mobilisation lundi et jeudi pour dénoncer les conditions de cette fusion.
- Le gouvernement, sommé par les syndicats hospitaliers et l'opposition de faire face aux dysfonctionnements mis en lumière ces derniers jours par une série de drames, rejette l'idée selon laquelle l'hôpital public manque de moyens.
- Le syndicat SNJ s'étonne que la directrice générale déléguée de l'audiovisuel extérieur s'est permis de réaliser un entretien pour Paris Match, alors même que les autres journalistes de RFI se voient reprocher leurs collaborations extérieures.

Et le morceau de "Roi"

Les syndicats français - CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa - se sont entendus ce lundi 5 janvier sur une "déclaration commune de propositions et revendications" pour la journée de grève et de manifestations prévue le 29 janvier. Le principe de cette journée a été annoncé le 15 décembre, lorsque les syndicats ont décidé de demander au monde du travail de refuser de "payer la crise".

"Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l'emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique", dit le texte des huit syndicats, qui mettent en avant "leur responsabilité d'agir en commun (...) pour obtenir des mesures favorables aux salariés. "Concernant l'emploi, le texte exige que "toutes" les mesures de baisse d'activité (chômage partiel, etc.) soient "négociées" et que les aides publiques soient "conditionnées" à la préservation de l'emploi et des salaires.

Sur la question des salaires, la déclaration commune demande une hausse des revenus les plus modestes - notamment des retraites et des minima sociaux - ainsi que des négociations salariales "pour assurer au moins le maintien du pouvoir d'achat".

La plateforme intersyndicale réclame également, au niveau de l'Etat et de l'Union européenne, une politique "coordonnée favorisant une relance économique" : "relance par la consommation", "politique de développement de logement social", "investissements ciblés" dans les infrastructures, équipements et services publics.

Elle revendique aussi l'abrogation des lois "qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail" et le retrait de la réforme sur l'ouverture des commerces le dimanche, dont l'examen par les députés a été reporté au 15 janvier.

L'intersyndicale demande par ailleurs l'abandon des 30.000 suppressions de postes prévues dans la fonction publique.

Le 29 janvier, des arrêts de travail, manifestations et rassemblements sont prévus un peu partout en France et un bilan sera tiré lors d'une nouvelle réunion de l'intersyndicale, le 2 février.

Déjà, sept fédérations de l'Education - FAEN, Ferc-CGT, Fnec-FP-FO, FSU, SGEN-CFDT, SUD-Education, UNSA-Education - et les fédérations CGT, Sud, CFDT, FO et CFTC de La Poste ont déjà appelé à participer massivement à ce mouvement - La Tribune

Un boulot pour SuperPrésident, c'est certain.

Bonne année sociale 2009 cher Président.

Crédit montage
Merci à Tropic@Boy

Réformes braderies : La santé à plusieurs vitesses sur ... de bon rails

Le 29 juillet 2008, les partenaires sociaux insistaient sur la nécessité de mener des réformes de structure afin de renforcer et d’optimiser sur le long terme l’organisation de l’offre soins. Le projet de loi « Patients, santé, territoire », que préparait Roselyne Bachelot-Narquin, prévoyait ainsi des réformes importantes pour adapter notre système de santé aux évolutions de la médecine et de la société, tout en restant fidèle aux valeurs du pacte de solidarité de 1945. Ces réformes devait permettre de "réorganiser l’offre de soins de qualité sur tout le territoire et de moderniser l’hôpital"

L'une des mesures phares était de faire contribuer les organismes complémentaires santé à conforter le financement solidaire de l’assurance-maladie à hauteur de 1 Md€ en 2009. Celle-ci devait permettre notamment de renforcer l’accès à la complémentaire santé des Français les plus modestes

La Ministre très en verve à cette époque ajoutait qu'elle attendait des organismes complémentaires santé qu’ils fassent leurs meilleurs efforts pour ne pas répercuter cette contribution dans les cotisations de leurs adhérents, dès lors qu’ils seront associés plus étroitement à la gestion du risque santé ... / ... Source Ministère du budget

Roselyne Bachelot, indiquait d'ailleurs qu'elle "souhaiterait une mise en concurrence des mutuelles pour éviter une envolée des primes. "Il faut que ça apporte un vrai outil de régulation, c'est-à-dire qu'elles fassent la preuve qu'elles ont un avantage, une valeur ajoutée par rapport au régime obligatoire".

A l'époque, Jean-Marie Le Guen, l'un des spécialistes de la santé au PS, indiquait de son côté, ... / ... qu'évidemment personne ne peut croire une seconde que devant ces charges nouvelles, les organismes complémentaires, mutuelles ou assurances, n'augmenteront pas leurs cotisations"- Source Le Point

Les français pas plus naïfs que M. Le Guen savaient que les propos de la Ministre n'étaient que des intentions et que d'une façon ou une autre les tarifs repartiraient à la hausse. C'est Actusite qui nous le révèle :

Après la relative accalmie qui a marqué ces 2 dernières années, les tarifs de la complémentaire santé devraient rebondir en 2009, tirés par l’effet combiné de la dérive naturelle des prestations et de la taxe de 1 milliard d’euros décidée cet été par les pouvoirs publics. La plupart des organismes contactés évoquent des augmentations moyennes comprises entre + 3 % et + 8 % pour les contrats individuels, et entre + 3 % et + 7 % pour les contrats collectifs.

Ces augmentations sont d’abord attribuées à la dérive naturelle des dépenses de santé, dont la FNMF estime l’impact à + 2,8 %. Toutefois, comme les organismes complémentaires interviennent de plus en plus sur des dépassements d’honoraires, d’autres acteurs évaluent l’impact de cette dérive structurelle dans une fourchette comprise entre + 3,5 % et + 4,5 %.

Mais, plus que cette dérive, c’est surtout la taxe de 1 Md d’euros décidée cet été qui va peser sur les tarifs de la complémentaire santé en 2009. La contribution des organismes complémentaires au Fonds CMU passera en effet de 2,5 % à 5,9 %, et quoiqu’on en dise, ce prélèvement supplémentaire de 3,4 % sera au moins partiellement répercuté sur les assurés. « C’est une charge dont on ne peut pas faire cadeau à nos assurés. Elle sera intégralement répercutée à compter du 1er janvier 2009 », admet Henri Laurent, directeur Santé chez Swiss Life France. A la Macif, on reconnaît que « les adhérents seront soumis à contribution ». La MGEN, 1ère mutuelle santé du marché, a calculé que la taxe lui coûtera entre 36 et 38 M d’euros, à comparer aux quelque 26 M d’euros d’excédents qu’elle a dégagés en 2007.- Source Actusite

Même la Mutualité française qui est le premier en termes de complémentaire santé ne la cache pas

Le 29 décembre dernier, Jean-Pierre Davant le président de la Mutualité française, a estimé sur Europe 1 que l’augmentation tarifaire des mutuelles s’établirait autour de 3,5 % en 2009. Cette augmentation viendrait compenser en partie l’alourdissement des charges des mutuelles ainsi que la taxe supplémentaire d’un milliards d’euro sur leur chiffre d’affaires santé instaurée par la Loi de financement de la sécurité sociale pour cette année.

Quel impact sur la population ?

De plus en plus, l’assurance maladie diminue sa prise en charge. or, pour que la plus grande part soit prise en charge, les ménages doivent disposer d’une couverture maladie complémentaire. 19 % des ménages les plus pauvres n’ont pas de couverture complémentaire santé contre 4 % des plus aisés. Même quand ils sont couverts par « une complémentaire », les ménages ne bénéficient pas des mêmes remboursements. 53 % des revenus les plus élevés sont couverts par une complémentaire maladie « individuelle » et 43 % par une complémentaire « collective ». Ces couvertures collectives sont prises en charge partiellement par l’employeur et sont le plus souvent à la fois de meilleure qualité et moins chère ... / ...

La dépense afférant à l’acquisition d’une complémentaire santé représente pour les cadres supérieurs une part très inférieure de leur revenu comparé aux autres catégories sociales. Leur taux d’effort (part de la dépense dans leur budget total) est ainsi de 3,8 % tandis qu’il est de 6,5 % pour les employés de commerce et de 6,4 % pour les ouvriers non qualifiés ... / ..

Parmi ceux qui disposent d’une couverture complémentaire, les inégalités sont fortes entre les contrats des plus grandes sociétés privées ou publiques, qui prennent en charge une partie importante du coût, et les contrats pris à titre individuel, onéreux et qui n’offrent qu’un complément réduit au remboursement de la Sécurité sociale pour les soins les plus coûteux (optique, prothèses dentaires, etc) - Source Observatoire des inégalités

Mais n'oublions pas que la fameuse contribution à laquelle seront soumis assureurs et mutualistes,donnait lieu à une contrepartie que demandaient les assureurs depuis un certain temps : "L'accès aux données de remboursement de l'assurance maladie"

Un arrêté du 31/10/08 autorise les fédérations d'organismes complémentaires à accéder aux données anonymes de remboursement de l'assurance-maladie, afin qu'elles puissent mieux prévoir leurs dépenses. Les associations de patients protestent.

Les mutuelles, les assurances et les institutions de prévoyance vont désormais pouvoir accéder aux données de remboursement anonymes de la Sécurité sociale. Un arrêté du ministère de la Santé, qui vient d'être publié, autorise les fédérations des 3 familles d'organismes complémentaires à accéder au Sniiram, l'immense base de données de l'assurance-maladie (lire ci-contre). Les associations de patients, réunies au sein du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), sont méfiantes ... / ... Pour les organismes complémentaires, cet arrêté n'est toutefois qu'une « première étape ». Ils demandent maintenant l'accès aux données individuelles de remboursement d'un assuré en particulier - quel médicament il a consommé par exemple -, toujours de façon anonyme, un peu comme pour une copie du bac. « Aujourd'hui, nous ne pouvons pas choisir de ne pas rembourser un médicament au service médical insuffisant, poursuit le directeur général de la Mutualité. Avec les données individuelles, il ne s'agit pas de remonter jusqu'à l'assuré, mais d'optimiser l'utilisation de nos ressources. » Au risque de fâcher encore plus les défenseurs des patients.

« Il n'en est pas question, explique Christian Saout. Que feront les complémentaires avec ces données ? Nous redoutons qu'elles mettent en place des tarifications à la pathologie, et nous n'avons aucune assurance qu'elles ne le feront pas. » - Source Les Echos

Cet arrêté n'est pas tombé du ciel puisque l'expérimentation "Babusiaux" de 2003 en est l’illustration. Axa est un des pionniers en la matière et l'expliquait de la façon suivante : « Depuis un an, nous avons accès aux données de santé anonymes dans dix départements. Et les assurés bénéficient du remboursement d’un panier de médicaments non pris en charge par l’assurance-maladie, explique Michel Charton. A terme, ces informations doivent nous permettre de proposer des contrats plus ciblés qui rembourseraient plus ou moins certaines prestations en fonction du profil de l’assuré. »

Il faut, pour mieux comprendre comment vont évoluer les complémentaires santé, lire les débats et auditions à l'Assemblée Nationale du Jeudi 22 novembre 2007. Les représentants des acteurs des complémentaires de santé étaient : M. Alain Rouché, directeur santé de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), et M. Gilles Johanet, président du comité maladie-accidents, M. Michel Charton, directeur technique santé individuelle d’AXA France, M. Henri Laurent, directeur général de SwissLife prévoyance et santé, et M. Laurent Doubrovine, directeur assurance de personnes des Assurances générales de France (AGF).

Laissons la parole à trois de ces représentants :

M. Alain Rouché : Pour les complémentaires, la problématique d’accès aux données de soin est très importante. Nous ne connaissons que globalement le taux de remboursement des médicaments. Cette opacité nous empêche d’avoir une véritable efficacité et de mener une véritable politique de gestion des risques. Nous nous battons depuis de nombreuses années. En 2003, est paru le rapport de M. Christian Babusiaux sur l’accès des assureurs complémentaires aux données de santé des feuilles de soins électroniques. Depuis, la situation a évolué puisque des expérimentations ont démarré ou vont démarrer dans les jours qui viennent. Je pense que Michel Charton, d’AXA, évoquera l’expérimentation qui a débuté dans le département de l’Hérault et Henri Laurent celle de Swisslife. Pour nous, cela est fondamental pour développer des assurances santé répondant mieux aux besoins des assurés et plus efficaces en termes de gestion des risques.

Je vais illustrer l’intérêt de l’accès aux données : en cas de décision de baisse du taux de remboursement, on pourrait se dispenser d’augmenter les cotisations de nos adhérents pour faire face au transfert de charge vers la complémentaire et décider d’un reste à charge de 30 points. Aujourd’hui, on n’a pas d’autre solution que de tout prendre en charge ou de ne rien prendre en charge par taux de remboursement de la sécurité sociale. Aujourd’hui, nous prenons en charge quelques médicaments non remboursables. Nous devons alors demander à nos assurés de récupérer une facture chez le pharmacien et de nous la transmettre pour que nous puissions procéder au remboursement.

De son côté Michel Charton interrogé par les parlementaires sur le franchises déclarait : L’effet des franchises sera mineur et très limité dans le temps. Il y aura très vite un effet d’accoutumance à des sommes aussi faibles.

Par ailleurs, s’aperçoit-on des déremboursements ? Le problème vient du fait que lorsque l’on dérembourse une classe de médicaments, on en rembourse une autre. Le Gardazil, c’est 0,5 point sinistrable de plus sur nos contrats. J’en ai discuté avec les laboratoires ; il faut dire que nous commençons à parler avec l’industrie pharmaceutique depuis quelque temps, depuis qu’elle sait que nous pourrions avoir accès aux données de soin ; nous commençons même à réfléchir à des modèles de régulation différents de ceux de la distribution actuelle. Il faut dire que les grands groupes comme AXA interviennent sur le monde entier, et que les enjeux financiers sont de plusieurs milliards d’euros.

De son côté, Henri Laurent déclarait : Nous sommes convaincus que la maîtrise du coût du médicament, qui représente 30 % des coûts des assureurs, passe par la mise en place de conditions qui permettent de sortir de cette logique du remboursement systématique. Les assureurs pourraient avoir des politiques de remboursement diversifiées. On pourrait imaginer d’offrir des contrats dont le prix varie en fonction des niveaux de remboursement du médicament ou d’autres prescriptions. On pourrait imaginer des stratégies marketing en ciblant les médicaments qu’on va rembourser en fonction des populations auxquelles on s’adresse ... / .. Intégralité des entretiens sur le site de l'Assemblée Nationale

Et bien voilà, nous y sommes à la marchandisation de la santé !!! De même que le gouvernement s'oriente de plus en plus vers le transfert de la chirurgie rémunératrice aux cliniques et hôpitaux privés en laissant les pathologies lourdes à l'hôpital public, doit-on s'attendre à ce que le gouvernement mette en place un "bureau d'assurances santé" pour ceux que les assureurs ne souhaiteront pas ou plus assurer ?

Nous félicitons Madame Bachelot et le gouvernement pour nous avoir livré pieds et poings liés aux assureurs qui vont pouvoir enfin s'emparer du "gâteau" de la santé en France. Mais dans la mesure où la notion de réforme prônée par ce gouvernement consiste en un démantèlement pur et simple de tout service public, plus rien ne nous surprend !

Economies, bonne gestion, meilleure utilisation des fonds ? Pourtant, la présidence française de l'Union européenne aurait coûté 1 million d'€ par jour (et l'Elysée n'a jamais compté autant de conseillers au même titre que Matignon). Oui, mais c'était pour le rayonnement ... de notre Président et de son gouvernement et selon les analystes (dont Alain DUHAMEL) c'était ... très raisonnable.

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Michael MOORE
Le Temps