20 juin 2008

« directive de la honte » : Belle prestation des socialistes européens

Le Parlement européen a adopté la très controversée directive « retour », qui fixe notamment la durée maximale de rétention des immigrés clandestins à 18 mois. S’agit-il d’un « directive de la honte », ou d’une protection à minima ?

Mercredi, le Parlement européen a adopté une directive harmonisant les conditions de reconduite à la frontière des immigrés clandestins, un texte qualifié de « directive de la honte » par ses opposants.

Une alliance des conservateurs, des libéraux et des eurosceptiques a permis à ce texte d’être adopté par 367 voix contre 206 et 109 abstentions. La gauche s’est elle montrée divisée, puisque si la majorité du PSE a voté contre le texte, les socialistes espagnols et allemands ont voté pour, et les travaillistes britanniques se sont abstenus.

La « directive retour » vise à encourager les départs volontaires d’immigrés clandestins. Si ceux-ci refusent, ils pourront être placés en centres de rétention, pour durée pouvant aller jusqu’à 18 mois. Ils n’auront ensuite plus le droit de mettre les pieds en Europe pendant cinq années maximum.

Cette durée maximale de rétention, qui sera de 6 mois et pourra être prolongée de 12 mois dans certains cas est une norme minimum : les Etats restent libres d’appliquer une législation plus favorables aux immigrés illégaux. Il s’agit donc d’un maximum légal - source Fenêtre sur L'Europe


Répartition des votes pour l’adoption finale de la directive de la Honte

Composition du Parlement : 783 députés (théoriquement 785)
Résultat du vote : 369 pour, 197 contre , 106 abstentions, 111 absents

Vote par groupe

- PPDE (démocrates chrétiens et conservateurs : UMP…) 286 députés 213 pour 1 contre 27 abstentions 45 absents

- PSE (socialistes) 217 députés 34 pour (espagnols) 102 contre 49 abstentions 32 absents N’ont pas pris part aux votes 7 socialistes français
- Absents de la session : Henri Weber, Harlem Désir
- Absents au vote mais ayant signé la feuille de présence le 17 Pierre Schapira, Vincent Peillon, Benoit Hamon, Jean-Louis Cottigny (Marie Noelle Lieneman a fait rectifier après vote son absence en vote contre)

- ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) 100 députés 58 pour (Jean-Marie Cavada) 7 contre (3 Modem) 20 abstentions (dont Marielle De Sarnez, Philippe Morillon)

- Verts/ALE 43 députés 36 contre 2 abstentions 5 absents (Marianne Isler Beguin a fait rectifier après vote son absence en vote contre)

- Nationalistes (Union de l’Europe des nations, « pas de français dans ce groupe ») 43 députés 40 pour 3 absents

- GUE (gauche unie communistes,…) 41 députés 36 contre 5 absents

- ID (Démocratie et Indépendance (souverainiste et eurosceptique) 22 députés 6 pour (Philippe De Villiers et ses amis) 11 contre 3 abstentions 2 absents

- Non inscrits 31 députés 15 pour (dont les Le Pen et les FN sauf Jean-Claude Martinez qui s’abstient) 5 contre 5 abstentions 6 absents - Source Attac France

Toutes nos félicitation aux 416 parlementaires qui n'ont pas pris part au vote et surtout à la brillante prestation des socialistes européens !!! Quand on pense que les socialistes français tenants du OUI au référendum de 2005 nous expliquaient qu'ils trouveraient des accords avec leurs homologues européens pour défendre les droits fondamentaux et sociaux, ça donne vraiment à réfléchir sur l'avenir des citoyens d'Europe en termes de liberté, égalité et fratenité

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JIHO

19 juin 2008

Est-il normal de détenir un mandat national tout en étant fournisseur de l'état français ?

C'est une bonne question me direz-vous. En ce cas, que penser de la déclaration suivante :

"C'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat, qui n'en a pas beaucoup, à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat",

De qui ce petit bijoux ?

Du Sénateur Maire UMP de Corbeil Essonne Serge DASSAULT.

Et comment appelle t-on un élu de la nation qui est habilité à voter les budgets de la nation au Sénat tout en étant un de ses fournisseurs et en dirigeant ... une entreprise de presse ?

Puisqu'on parle de donner de l'argent, que dire de ceci : "Le Mirage 2000 a été déployé progressivement pendant les années 1990. Une version en a été construite pour l'exportation, le Mirage 2000-5, mise en service en 1997. 600 appareils ont été produits jusqu'en 2006 et équipent 9 pays. Le Mirage 2000-5 emporte un radar multicible et des armements destinés au Rafale. Le coût pour le contribuable de développement du programme 2000-5 a été de 700 millions d'euros, selon ce rapport du Sénat. Le prix de vente est inférieur à 25 millions d'euros.

Le Rafale, suite à de nombreux « lissages », n'entrera en service qu'en 2005. Son coût de développement aura été finalement d'un peu moins de 6 milliards d'euros, dont 4,5 payés par le contribuable. Son prix de vente est d'environ 50 millions d'euros, plus 25 pour les pièces de rechanges et 50 pour l'armement. L'Armée en a commandé environ 150. Son intention théorique est d'en commander encore 150 autres d'ici 2020. Le coût total pour le contribuable aura alors été de 30 milliards d'euros hors armement. Le Rafale n'a été vendu dans aucun autre pays et est à l'heure actuelle le seul avion de combat récent en service dans un seul pays ... / ... Source La Forêt des Media

Et ceci : Coût du Rafale

Rafale TeamLe budget prévisionnel total du programme Rafale est de 35,5 milliards d'euros TTC, soit 30 milliards € sans la TVA.

Le coût total à la Nation (hors participation des industriels) s'élève à 33,5 milliards d'Euros TTC, soit en réalité 28 Md € puisque la TVA est réccupérée par Bercy.

Le budget total se répartit de la façon suivante :

* 9,2 milliards d'euros de R&D, dont 7,2 milliards d'euros payés par l'Etat, et 2 milliards d'euros payés par les industriels (~25%, dans l'espoir à l'époque de décrocher plus tôt des contrats exportation)
* 20,8 Md € de devis de production : 124 Rafale C; 110 Rafale B; 60 Rafale M; des pièces de rechange et maintenance (NTI1 et NTI2 complètes, puis NTI3 partielle); plusieurs simulateurs (2 en 1999 : Landivisiau + St Dizier ?)

Les derniers coûts unitaires de productions donnés sont (en TTC, penser à enlever la TVA pour l'exportation) :

* 53,4 millions € pour un Rafale C;
* 56,6 millions € pour un Rafale B;
* 60,8 millions € pour un Rafale M;

Commandes du Rafale dans les forces françaises

Le nombre total de Rafale actuellement prévu pour les armées françaises est de 294 dont 60 pour la Marine, 124 monoplaces Air et 110 biplaces Air. Le dernier d'entre eux devrait être livré en 2019.

Récapitulatif des Rafales commandés par les forces aériennes françaises :

* le 26/3/1993, 2 Rafale F1 commandés : le B301 et le M1;
* le 17/2/1994, commande des Rafale B302, M2 et M3;
* le 13/9/1995, commande des Rafale C101, et M4 à M10;
* en 1999, commande de 48 Rafale F2 pour 2,6 milliards € TTC :
o 7 Rafale C (C102 à C108);
o 25 Rafale B (B303 à B327) (1 de perdu : le B316);
o 16 Rafale M (M11 à M26);
* en 2004, commande de 59 Rafale F3 pour 3,114 milliards d'Euros TTC :
o 36 Rafale C
o 11 Rafale B
o 12 Rafale M
8 de ces avions (6 air et 2 marine) ont été "différés" afin de dégager en 2006 la somme de 400 millions € pour le programme RoadMap. On ignore encore si ces avions doivent être commandés plus tard (augmentation du budget global), ou s'ils seront payés par la baisse du devis de production (compensé par le gain de productivité).
* On attend toujours une commande de 60 Rafale entre 2008 et 2009 ... / ... Source Avions-militaires

Dites Monsieur DASSAULT, les grands démocrates qui se rendront en France les 12, 13 (et peut être 14) juillet pour le lancement officiel de l'Union pour la Méditerranée pensez-vous qu'il serait utile de leur offrir nos chômeurs s'ils ne commandent aucun rafale ? Au moins, ce serait toujours ça de moins pour le budget de la nation et par là même cela permettrait de continuer à commander vos si beaux avions.

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Maester

18 juin 2008

Rachida DATI : Noblesse de plume ?

C'est le Canard Enchaîné de ce jour qui nous l'apprend : Rachida DATI adore les stylos "Président"® de la maison ST DUPONT®.

Oui et alors me direz-vous ?

Alors, le prix de ces petits objets d'art qui servent également à écrire coûtent 1 000 € pièce. Ce qui, sommes toutes, est le salaire (ou la pension de retraite) d'une grande partie de la population française et avec lequel elle doit vivre pendant 1 mois.

La Garde des Sceaux apprécie tellement ces stylos qu'elle en a acheté 3 pour le Ministère de la Justice.

Allez, pas de jalousie car avec de tels objets à écrire, la réforme de la justice n'en sera que plus belle !!!

Source et copyright
Le Canard Enchaîné
Source, Copyright image et Marque Déposée
ST DUPONT

Pétition contre la suppression de postes dans l'Education Nationale

Communiqué de l'UFAL (Union des Familles Laïques)

Paris le 18 juin 2008 - Près de 6.000 signataires, et vous?

Le mouvement d’opposition aux mesures annoncées par le ministère de l’Education Nationale ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mouvement n’est pas, comme Xavier Darcos aimerait s’en convaincre, l’expression d’on ne sait quelle angoisse inhérente à l’adolescence.

Le fait est que plus de 80 % des conseils d’administration des lycées publics ont d’ores et déjà refusé de voter le dotation horaire globale de la rentrée 2008. Le fait est que dans de nombreux établissements, les professeurs ont d’ores et déjà annoncé qu’ils refuseraient les heures supplémentaires. Voilà qui atteste les limites de l’explication psychologisante que le ministre de l’Education Nationale a récemment avancée. Le mouvement auquel on assiste depuis trois semaines manifeste la volonté d’enrayer le processus de délitement de l’école publique que la suppression annoncée de 11200 postes ne manquera pas d’accélérer.

On ne saurait arguer de la démographie pour justifier de telles coupes sombres. Toutes les filières seront en effet touchées par ces suppressions de postes, y compris l’enseignement professionnel, filière qui est pourtant en plein essor. L’argument démographique, qui plus est, procède d’une bien curieuse géométrie : on s’apprête à supprimer plus de 6700 postes dans les lycées alors que la baisse attendue est de 14000 élèves (ce qui revient à supprimer un poste pour deux élèves en moins) ; dans les écoles maternelles et primaires, on ne créera, en revanche, qu’un seul poste pour 53 élèves en plus.

Ce n’est pas tout : il y a fort à craindre que les établissements les moins favorisés subissent de plein fouet les conséquences de ses mesures. Celles-ci ne feront qu’aggraver les difficultés que ces établissements cumulent déjà et ne manqueront pas de creuser encore les inégalités qui existent déjà entre les établissement cotés et ceux que tous cherchent à fuir. Autant de raisons qui nous ont incités à rédiger l’appel ci-après [...].

L’UFAL ne réduit pas la question de l’école à celle des moyens : elle n’a eu de cesse de dénoncer, dans les colonnes de la revue du secteur-école, les réformes menées depuis 30 ans qui ont concouru à l’abaissement de l’école publique. En valorisant les sciences de l’éducation plutôt que les contenus disciplinaires [...], l’épanouissement de l’enfant plutôt que l’instruction de l’élève, l’adaptation à la demande sociale plutôt que la confrontation aux œuvres de l’esprit, la culture de l’immédiateté plutôt que celle des Humanités [...], les réformes successives ont affaibli l’école publique et, par là-même, préparé sa marchandisation. Dans ce contexte déjà désastreux, la suppression de 11200 postes ne pourra que l’affaiblir un peu plus.

C’est pourquoi nous vous invitons à signer cet appel

Union des FAmilles Laïques (UFAL)
27 rue de la Réunion
75020 PARIS
Tél : +33 (0) 1 46 27 09 25
Fax : +33 (0) 1 46 27 23 66
Site: http://www.ufal.org

17 juin 2008

Quelques vérités sur "l'aménagement du temps de travail"

Les syndicats sont en colère et (c'est une première) le MEDEF est d'accord avec eux (mais pour un motif différent : Le passage en force du gouvernement).

Cette colère repose sur l'introduction inopinée d'un texte sur un nouvel assouplissement des 35H00 dans un projet (discuté et approuvé par les partenaires sociaux) de représentativité syndicale.

La ficelle est pourtant assez grosse mais Xavier BERTRAND face au tollé adopte une attitude particulièrement malhonnête. Certains (dont nous sommes) diront que ses nouvelles fonctions de n°2 de l'UMP n'y sont pas probablement étrangères.

Que dit le Ministre :

"Dès le 18 juin 2007, le Gouvernement a transmis un document d’orientation invitant les partenaires sociaux à négocier sur les critères de la représentativité, les règles de validité des accords et la négociation collective dans les petites et moyennes entreprises ... / ... "

Jusque là rien à dire puisqu'il s'agit d'une négociation entre partenaires sociaux.

"Ce document a été complété le 26 décembre 2007 par l’envoi d’un document additionnel leur demandant d’élargir leurs négociations d’une part à la question du financement des organisations syndicales et professionnelles, et d’autre part au sujet du temps de travail, leur soumettant notamment la question des domaines respectifs de la loi et de la négociation collective en la matière ... / ... "

Dans la série additionner choux et carottes le Ministre s'y entend. La technique est connue : Noyer un texte qui n'a strictement rien à voir dans d'autres que les partenaires ne peuvent refuser sous peine de rendre caduc l'ensemble n'est pas nouveau. Pas nouveau mais surtout méprisable.

"Le 10 avril dernier une position commune a été actée entre le MEDEF, la CGPME, la CGT et la CFDT sur ces questions. ... / ...Conformément à la Position commune, le projet de texte prévoit que désormais la représentativité s’acquiert dans l’entreprise, le lieu où s’exprime le plus directement et le plus pratiquement possible les relations sociales, pour remonter jusqu’au niveau national ... / ... C’est une avancée très importante pour l’accès à la négociation collective dans les entreprises dépourvues de délégués syndicaux. Mais il y a aussi plus généralement une autre question : celle des 4 millions de salariés qui travaillent dans des entreprises de moins de 11 salariés. La position commune a prévu un groupe de travail sur ces questions et j’ai bien noté l’intention des signataires de le réunir dès le mois de juin, sans attendre l’échéance de septembre qu’ils s’étaient fixés initialement ... / ... "

Nous avons ici la confirmation du travail de négociation des partenaires sociaux effectuée sans que les pouvoirs publics s'en mêlent. Et brutalement, on découvre le "piège" tendu aux négociateurs.

" Enfin, la troisième partie du texte s’attache à offrir plus d’espace à la négociation d’entreprise ou de branche dans l’organisation et l’aménagement du temps de travail dans les entreprises ... / ... Pour promouvoir le dialogue social sur le temps de travail, le document d’orientation du 26 décembre 2007 invitait donc les partenaires sociaux à repenser la définition des champs respectifs de la loi et de la négociation collective. La loi a en effet vocation à définir les règles nécessaires à la protection de la santé et de la sécurité de salariés, et la négociation collective peut voir ses prérogatives étendues, notamment en matière de contingent et de repos compensateur ... / ... nous nous inscrivons dans la logique de donner plus d’espace à la négociation d’entreprise, sur le sujet du contingent comme, plus généralement, sur celui de l’aménagement du temps de travail.

C’est un point de désaccord avec certains signataires de la Position commune, car il est clair depuis l’origine, et ceci a été dit en décembre 2007, que nous voulons réformer largement les règles issues des 35 heures pour favoriser une organisation du temps de travail adaptée à chaque entreprise.

... / ... Le projet fixe ainsi des règles simples : on pourra par accord d’entreprise fixer toutes les règles en matière de contingent et de repos compensateur. On pourra dépasser le contingent en consultant les institutions représentatives du personnel et faire faire plus facilement des heures supplémentaires ... / ... " Intégralité du texte sur le site du Premier Ministre

Le gouvernement a pris les partenaires sociaux pour des imbéciles et leur dit clairement. On est bien loin du "Les réformes doivent conjuguer les nécessités de l’action et la pratique du dialogue social», précisant : «Le dialogue social ne doit pas être un alibi à l’inaction; mais l’urgence de l’action ne saurait justifier qu’on méprise le dialogue social.» de Nicolas SARKOZY le 18 septembre 2007 au Sénat. L'Etat fera plier l'ensemble des salariés quoi qu'il puisse se passer !!!

Ce que Xavier BERTRAND veut changer

Les modalités d’aménagement du temps de travail seront-elles modifiées ?

Par accord d’entreprise ou, par défaut, de branche, l’employeur pourra mettre en place des aménagements d’horaires spécifiques (annualisation, travail saisonnier cyclique, temps partiel modulé). L’accord d’entreprise pourrait aussi fixer un délai, qui pourrait être raccourci, pour prévenir les salariés d’un changement d’horaires.

Annualisation ?

'Horaires annualisés' ou 'annualisation du temps de travail' sont les expressions utilisées pour décrire des régimes permettant de calculer et de planifier le temps de travail (et les salaires) des salariés sur une période supérieure à une semaine, qui est traditionnellement la référence dans la plupart des pays. Au sens strict, cette période devrait être d’un an, mais nous engloberons ici tous les systèmes dont la période de référence est supérieure à une semaine. Source EuroFound Europa

A noter le commentaire suivant sur EIROnline (european industrial relations observatory on-line) : "Étant donné le souhait des salariés de maîtriser leur propre temps de travail et de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale/privée, et l’intérêt des employeurs pour des méthodes d’organisation du travail plus effectives, le recours à l’annualisation peut constituer une solution nouvelle et bénéfique pour tous en matière d’aménagement du temps de travail. Néanmoins, l’annualisation peut également être utilisée pour contourner la législation établissant des plafonds journaliers et hebdomadaires au temps de travail de tous les travailleurs, y compris les groupes les plus vulnérables de la force de travail tels que les jeunes. En tant que tels, les régimes d’annualisation devraient être déterminés non seulement par des raisons économiques mais également sociales" L'annualisation du temps de travail en Europe ... / ... "

Le régime des forfaits heures annuels sera-t-il étendu ?

Jusqu’à présent réservés aux cadres et aux salariés itinérants (commerciaux, VRP...), dont les horaires sont difficiles à déterminer à l’avance, les forfaits annuels heures, qui échappent aux heures supplémentaires, pourront être étendus aux salariés « autonomes dans l’organisation de leur travail ». L’employeur pourra dans ce cas fixer, par convention individuelle, la durée de travail de ses salariés au-delà des 35 heures par semaine dans la limite des durées maximales autorisées. Soit 48H00 pour l'Union européenne

Travailler plus pour gagner plus ? : Les heures supplémentaires risquent-elles d ’être moins payées ?

Rien ne changera, selon le gouvernement. A moins que ... pour combler le déficit le gouvernement ne décide dans un premier temps de refiscaliser les heures supplémentaires !!!

Le code du travail dit que les heures supplémentaires accomplies au-delà de la 35 e heure donnent droit à une majoration de salaire de 25 %, puis de 50 % à partir de la 44 e. Mais il stipule aussi qu’une convention collective, un accord d ’ entreprise ou d ’ établissement peut fixer une majoration plus faible, avec un minimum de 10 %. Par ailleurs, le paiement de « tout ou partie » des heures sup' effectuées au-delà du contingent autorisé pourra être remplacé par un repos. Toutes ces clauses devront être renégociées d ’ ici fin 2009. Source Le Télégrame

Ce qu'en pense Bernard Thibault de la CGT

"De nombreuses dispositions, comme l'extension du travail au forfait (en heures, en jours, mensuel ou annuel), l'instauration de conventions individuelles et les libertés de laisser se fixer unilatéralement les horaires de travail, représentent un risque de régression du droit des salariés sans précédent", s'insurge Bernard Thibault. "A titre d'exemple, les cadres au forfait pourraient travailler 275 jours ouvrés par an; d'autres salariés verraient leurs horaires modulés d'une semaine à l'autre, à l'image de ce que subissent aujourd'hui les caissières ou les salariés de l'automobile", souligne le dirigeant syndical, ajoutant que le projet de loi "prévoit de rendre caducs tous les accords sur le temps de travail au 30 décembre 2009".

Ce qu'en pense le responsable CGPME de Bretagne ?

Que pensez-vous de l’avant-projet du gouvernement sur le temps de travail ?

Les propositions de Xavier Bertrand vont dans le bon sens. Les PME ont besoin de réactivité, et donc de souplesse, pour répondre aux attentes du marché et à la concurrence internationale. Il me semble cohérent économiquement de pouvoir négocier directement en interne dans l’entreprise pour fixer les contingents d’heures supplémentaires dans les limites autorisées.

Comment faire lorsqu’il n’y a pas de structures syndicales dans l’entreprise ?
Dans la grande majorité des PME, il n’y a pas d’organisation syndicale. Dans ces conditions, nous souhaitons pouvoir organiser un référendum auprès des salariés pour aboutir à un accord collectif. Si une majorité se dégage en faveur des heures supplémentaires, on le fait dans le cadre d’un accord gagnant-gagnant. Source Le Télégrame


Décryptage

Un inspecteur du Travail : Gérard FILOCHE

L’article 15-1 du projet a de quoi mettre en colère la France salariée entière : il vise toutes les clauses concernant les heures supplémentaires, elles devront être renégociées d’ici au 1er janvier 2010 de façon à supprimer les majorations et les repos compensateurs qui leur sont afférents. Pareil pour l’article 16 (nouvel article L 3128-38) : la durée du travail de tout salarié peut être fixée sans accord collectif préalable par une convention individuelle de forfait en heures, sur la semaine ou le mois.

Les employeurs pourront ainsi ne plus payer les majorations des heures supplémentaires, la durée pourra être supérieure à 1607 h c’est à dire inclure les ex-heures supplémentaires. L’obligation de comptabiliser les heures sera supprimée, ainsi que les limites journalières et hebdomadaires. Cette obligation de travailler plus se fera à salaire constant. Le nombre maximum de 218 jours pourra être dépassé, c’est-à-dire qu’il pourra être atteint 365 jours, moins 52 dimanches, 8 jours fériés, 5 semaines de congés payés, soit 275 jours sans enfreindre le droit du travail... Il sera possible de travailler 53 jours de plus sans hausse de salaire... Les clauses de garantie des articles L3121-42 à 44 + L 3121-51) seront supprimées. Il y aura suppression de la justification économique de l’annualisation, des limites de 10 h et de 48 h, des programmations préalables dans un calendrier à l’année des périodes hautes et basses (article 17) - Source D & S

Article sur France 24

Est-ce la fin des 35 heures dans la pratique ?

Oui, dans certaines entreprises. "Si les 35 heures conviennent, comme dans certains secteurs, on pourra rester aux 35 heures. Par contre, il y a des endroits où les 35 heures bloquent, et on pourra travailler au-delà en négociant en entreprise", selon le ministre du Travail Xavier Bertrand. Il faudra un accord signé par des syndicats représentant au moins 30% du personnel et qu'il n'y ait pas d'opposition déclarée de syndicats représentant 50% des salariés.

Y aura-t-il encore une durée maximale du travail ?

Oui, pour la santé publique. Le texte conserve les durées maximales de travail (10 heures par jour, 48H par semaine) et les repos (au moins 11 heures par jour, 24H par semaine).

Les salariés verront-ils leur planning modifié ?

Un accord d'entreprise pourra redéfinir les modalités d'aménagement du temps de travail, modulation des horaires, jours de RTT, cycle de travail, etc.., relever le contingent d'heures supplémentaires et organiser la répartition de la durée du travail sur tout ou partie de l'année.

Les salariés seront-ils tous traités pareil ?

Non, la durée du travail de tout salarié pourra être fixée par un avenant à son contrat de travail appelé "convention individuelle de forfait en heures sur la semaine ou sur le mois", voire "sur l'année".

Les heures supplémentaires risquent-elles d'être moins payées ?

Oui et non. Rien ne changera, selon le gouvernement. Le code du travail dit que les heures supplémentaires accomplies au-delà de la 35e heure donnent droit à une majoration de salaire de 25%, puis de 50% à partir de la 44e. Mais il stipule aussi qu'une convention collective, un accord d'entreprise ou d'établissement peut fixer une majoration plus faible, avec un minimum de 10%. Par ailleurs, le paiement de "tout ou partie" des heures sup' effectuées au-delà du contingent autorisé pourra être remplacé par un repos.

Mais, puisque ni le MEDEF ni les syndicats n'étaient demandeurs, pourquoi cette précipitation gouvernementale ? Envie de faire plaisir aux électeurs de l'UMP ? Idéologie ?

Non, il faut plutôt se pencher sur les textes publiés sur le site de Business Europe dont le président est le sémillant Ernest Antoine Sellières. Nous attirons l'attention du lecteurs sur un document (en anglais) dont le titre est : " Reform European social systems to respond to global challenges" qui est résumé de la façon suivante :

Stimulate the flexicurity debate for more growth and jobs (stimuler la flexi sécurité pour plus de croissance et d'emplois)
Secure the availability of skilled workforce (e.g. through economic immigration) (garantir la disponibilité de main d'oeuvre qualifiée (par exemple par l'immigration économique)
Adapt social systems to an ageing population (Adapter les systèmes sociaux à une population vieillissante)
Give the necessary space for the social dialogue (Donnez l'espace nécessaire au dialogue social)

Vous êtes certain de ne pas avoir déjà entendu ou lu la même chose quelque part ? Dans la bouche du Ministre par exemple ?

Quant au consensus syndicat et MEDEF, il est mort ce matin puisque Laurence PARISOT a déclaré : Le projet de réforme du temps de travail est "intrinsèquement un bon texte". C'est ce qu'a assuré, mardi 17 juin, Laurence Parisot.

"Nous aurions préféré qu'une autre voie soit prise pour faire évoluer les choses sur la durée du travail, ce n'est pas la voie qui a été choisie par le gouvernement, nous prenons acte. Cela dit, je n'hésite pas à dire que nous considérons que le texte du gouvernement est un bon texte", a déclaré la présidente du Medef à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle ... / ... " Source Challenge

"Give the necessary space for the social dialogue" dit le texte de Business Europe. Nous nous demandons si cette phrase n’est pas tout simplement pas d'un trait d'humour ... noir

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Faujour

16 juin 2008

Liquidation avant fermeture ?

"Le gouvernement dispose d'une réserve de 7 milliards d'euros et pourrait en utiliser la moitié en cas de dépenses publiques imprévues, pour permettre de respecter son objectif d'un déficit public de 2,5% du produit intérieur brut cette année", a indiqué le ministre du Budget Eric Woerth, lundi à Dow Jones Newswires.

"J'ai la ferme intention d'atteindre l'objectif de 2,5 points de PIB de déficit public que nous nous sommes fixé. C'est l'objectif cohérent avec nos prévisions de croissance et les dépenses votées dans la loi de finances pour le budget de l'Etat, et la loi de financement de la Sécurité sociale," a déclaré M. Woerth.

Le ministre s'est engagé à "prendre toutes les mesures nécessaires pour ne pas dépasser les objectifs de dépenses votés par le Parlement." Toutefois, "il existe une mise en réserve de crédits de l'ordre de 7 milliards d'euros, qui nous permet de compenser, en particulier, des dépenses imprévues. J'estime qu'il faudrait probablement l'utiliser pour moitié," a-t-il souligné.

Pour Eric Woerth, la "recommandation politique" récemment adressée par la Commission européenne à la France, sorte d'avertissement sur ses déficits et ses dépenses publiques, est "un double message : un encouragement à poursuivre les réformes structurelles (...) et une invitation à mener à bien l'assainissement de nos finances publiques."

Mais les prévisions de déficit et de dépenses publiques françaises de la Commission européenne sont "trop pessimistes" car fondées sur une estimation de croissance de 1,9% en 2007 et de 0,4% au premier trimestre de cette année, a relevé M. Woerth ... / ...

En 2007, selon les chiffres définitifs de l'Institut national de la statistique et des études économiques, le PIB de la France a crû de 2,2%. Et il a augmenté de 0,6% au premier trimestre, selon la dernière estimation de l'Insee ... / ... "Compte tenu de la montée des prix du pétrole et de la force de l'euro, il est probable que le deuxième trimestre sera moins allant que le premier," a reconnu Eric Woerth.

Selon le dernier rapport mensuel de la Banque de France publié vendredi, le PIB français devrait croître de 0,2% au deuxième trimestre 2008 par rapport au premier. Pour 2009, le gouvernement table sur une croissance du PIB comprise entre 1,75% et 2,25%, grâce aux réformes mises en place, a affirmé le ministre ... / ... DOW JONES NEWSWIRES

Enquête qui indique que : "La croissance annuelle de l'économie française serait de 1,5%, selon une enquête mensuelle de conjoncture publiée par la Banque de France (BdF). La banque centrale française a révisé sa prévision de croissance économique au deuxième trimestre à 0,2%, contre 0,3% prévu initialement. L'acquis de croissance pour 2008 serait de 1,5% .

Cette prévision est inférieure aux prévisions gouvernementale et européenne. Le gouvernement table sur une croissance entre 1,7 et 2%, et la Commission européenne a prévu en avril que la croissance française ne dépasserait pas 1,6% en 2008" Source CasaFree

Allez, il reste à notre Président les 6 mois de présidence de l'Union Européenne pour briller. Une des grandes idées de cette présidence est la politique de défense européenne.

"En matière de défense, a-t-on fait valoir au ministère, la présidence française de l'UE qui s'ouvre dans quinze jours n'est pas "techniquement dépendante du Traité de Lisbonne", largement rejeté jeudi par les Irlandais. Il s'agira donc "vraiment d'une affaire politique".

Pour autant, si "90% du programme de la présidence française sur la défense est en dehors du traité et continue sa vie", certains objectifs de cette présidence "tombent à l'eau", concéde-t-on à la Défense. Le nouveau traité devait en particulier ouvrir à un groupe d'Etats membres la possibilité d'engager des "coopérations structurées permanentes". "Ce débat était tout juste engagé mais, à terme, elles auraient pu se traduire par des objectifs sur les efforts de défense, de recherche et de développement, d'amélioration des capacités militaires ou de mise en commun de matériels"

Hervé Morin a promis une série d'initiatives sous présidence française, dont "la station Hélios", reliée à un satellite d'observation militaire du même nom. Il a évoqué une stratégie actualisée de l'UE en matière de défense et un réseau de surveillance des côtes. "Sur tous ces points, rien n'est perdu", assure-t-on côté français. Source 20Minutes

On apprend dans le même temps la parution du Livre Blanc sur la défense et la sécuité intérieure française. Qu'y lit-on ?

"La principale confirmation du Livre blanc sur la défense et la sécurité intérieure, que le président Nicolas Sarkozy présentera demain à 3.000 cadres des ministères de la Défense et de l'Intérieur réunis porte de Versailles à Paris, consistera en une réduction des effectifs de 54.000 postes budgétaires, sur une période s'étalant jusqu'en 2014 ou 2015.

Selon les éléments fournis par l'Élysée, mais en vertu d'un mode de calcul assez abscons, les forces passeraient de 271.000 à 224.000 postes budgétaires, soit 47.000 emplois supprimés, auxquels s'ajouteraient 7.500 suppressions à la DGA (Délégation générale pour l'armement) et au SGA (Secrétariat général pour l'administration) du ministère de la Défense. À l'issue des mesures préconisées par le Livre blanc, l'armée de terre passerait de 144.000 hommes aujourd'hui à 130.000 ; l'armée de l'air de 64.000 à 50.000.

Et la marine nationale de 53.000 à 44.100. Ces chutes ne concernent, répétons-le, "que" les réductions induites par le Livre blanc. Le 3 juillet prochain, le ministre de la Défense Hervé Morin passera la seconde couche en annonçant les restructurations territoriales" Source Le Point

Sans être un grand expert, on dirait bien que ça "sent le sapin". A moins qu'en jouant à l'Euromillion ....



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Nul ne peut faire l'Europe contre ses citoyens

53,4 % pour le "non" au traité de Lisbonne. C'est le score officiel de la consultation organisée en Irlande. En 2005 en France, le résultat du référendum de 2005 indiquait 54,67% pour le NON.

Similitude ? En tous cas, il appert que chaque peuple européen consulté démocratiquement refuse ce que les parlements n'ont aucun problème à ratifier. Dans la mesure ou les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'actuelle Union, par peur d'un ou plusieurs nouveaux échecs, que va t-il se passer maintenant.

En Irlande

Le ministre irlandais des Affaires étrangères Michael Martin a souligné lundi que le "non" irlandais créait une incertitude pour l'avenir de l'Union européenne mais que ce "non" devait être respecté par les 26 autres partenaires européens de Dublin. Michael Martin a mis en garde contre toute précipitation pour trouver une solution rapide pour sauver le traité de Lisbonne.

Les pays n'ayant pas encore ratifié le traité : La République Tchèque

Le "non" irlandais a renforcé l'euroscepticisme chez les libéraux au pouvoir à Prague alors que la République tchèque se prépare à prendre la présidence européenne tournante au premier semestre 2009, à un moment crucial pour l'avenir de l'Union. "Les Irlandais ont aidé les eurosceptiques", partout en Europe et notamment en République tchèque, résumait le quotidien Lidove Noviny dans son édition du week-end, à l'unisson d'autres journaux.

Le plus eurosceptique de tous, le président tchèque Vaclav Klaus n'a pas attendu les résultats officiel du référendum irlandais pour lapider l'avenir du Traité dans un communiqué succinct, en se félicitant de la "victoire de la liberté et de la raison sur les projets élitistes artificiels et la bureaucratie européenne".

"Le projet du traité de Lisbonne s'est achevé avec la décision des électeurs irlandais et il n'est plus possible de poursuivre sa ratification", a-t-il dit, ouvrant ainsi la question sur le processus dans son propre pays alors que le parlement tchèque attend encore le feu vert de la Cour constitutionnelle pour voter le texte - 20Minutes

Quelles manoeuvres prépare la présidence française ?

Revenant sur le "non" des Irlandais au traité de Lisbonne, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre JOUYET a observé que "nous sommes dans un contexte où le traité est suspendu". "Il n'est pas mort", a-t-il dit. "S'il n'y a pas de solution de trouvée avec les Irlandais, après un temps de réflexion qu'on doit leur accorder, après avoir suivi l'ensemble des ratifications, il n'y aura pas de traité de Lisbonne, et on vivra dans le cadre actuel qui sera le traité de Nice", a observé Jean-Pierre Jouyet. "Mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté, estimant qu'"il faudra plusieurs mois d'ici aux élections européennes pour savoir si nous serons en mesure d'avoir le traité de lisbonne"- Canadian Press

Alors, va t-on une fois de plus trouver une technique de contournement anti démocratique pour faire adopter ce que les peuples européens - consultés - s'obstinent à refuser ?

Une ratification rapide par la Grande-Bretagne, où la chambre des Lords doit voter mercredi le traité en dernière lecture, leur "redonnerait un peu le moral", selon Andrew Duff.

Les dirigeants européens font le pari risqué d'isoler le "non" irlandais en poursuivant le processus de ratification, ce qui ne laisserait guère d'autre choix aux Irlandais que de revoter.
"Tant que les Irlandais ne disent pas eux-mêmes qu'un nouveau vote est exclu, on peut considérer que le traité a encore un avenir", souligne le diplomate.

En si, à Bruxelles, à Strasbourg et dans les capitales de l'Union on se mettait enfin à réfléchir sur ce que souhaitent réellement les citoyens d'Europe ?

Bibliographie : Traité de Lisbonne
Union Européenne