15 octobre 2010

Social : "1 Français sur 5 se vit dans une position de fragilité sociale "

Le mouvement des entrepreneurs sociaux vient de faire paraître les résultats de son premier "baromètre des priorités sociales des français." Il en ressort beaucoup de souffrance ! Il pourrait néanmoins, devenir un outil incontournable pour ceux qui vont briguer la présidence de la République en 2012 ?


Le MOUVES (mouvement des entrepreneurs sociaux ) selon ses propres mots : " a une double mission : créer une communauté active et ouverte d'entrepreneurs sociaux et d'acteurs partenaires ; porter leurs attentes et leurs solutions dans le débat public et les politiques publiques ... / ..." Créé en 2008, il " vise 1000 adhérents entrepreneurs sociaux fin 2012"

Qui sont ces entrepreneurs sociaux ?

Des associations, des entreprises sous forme de SCOP, des financiers solidaires, des mutualistes, ... c'est à dire les entreprises de l'économie sociale et solidaire.

Leur Président Jean-Marc Borello pose le débat clairement : " La crise amène à réinterroger les modèles économiques dominants et éclaire sous un jour nouveau les pratiques différentes de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, la petite musique d’un retour au business as usual, certes plus vert et plus social, se fait de plus en plus forte. Pendant ce temps, les problèmes sociaux et écologiques persistent et s’aggravent ... / ... "

Bien loin des statistiques officielles, des déclarations tonitruantes des politiques, des milieux économiques ou financiers traditionnels, ces entrepreneurs d'un autre type connaissent et affrontent les difficultés d'une partie croissante de la population. Leur expertise dans ce domaine les a amené à réflechir à un instrument de mesure des priorité sociales de leurs concitoyens.

Avec l'aide de TNS Sofres, il ont réalisé le premier baromètre des priorités sociales des français. Ils en ont communiqué les résultats cette semaine. Contrairement à beaucoup d'études qui reposent de plus en plus sur le Web, celle-ci a été effectuée en : " Face-à-face au domicile des interviewés, par le réseau des enquêteurs de TNS Sofres "

Le constat est édifiant : " Le sentiment de précarité des mille Français interrogés pour cette étude s’incarne dans deux chiffres: 71% d’entre eux pensent que la situation sociale a tendance à se détériorer, et ils sont 80% à estimer qu’ils n’ont pas la capacité de faire bouger les choses"

Extraits

Un Français sur cinq en situation de fragilité sociale " ... / ... c’est environ 1 Français sur 5 qui se vit dans une position de fragilité sociale, insatisfait de sa situation sociale personnelle, au global comme dans le détail ... / ...

Des Français individuellement mobilisés mais collectivement résignés

Interrogés sur le plan individuel, 76% des Français disent avoir le contrôle de leur vie, tandis que 6 Français sur 10 estiment que leur situation personnelle reste à peu près stable (61%), et 11% qu’elle s’améliore ... / ... "


La perception de la situation sociale du pays : un contexte particulièrement anxiogène


En septembre 2010, 71% des Français estiment que la situation sociale des Français en général a plutôt tendance à se détériorer. 22% estiment qu’elle reste à peu près stable, et 4% seulement qu’elle a plutôt tendance à s’améliorer.

Fait notable, ce constat est partagé par l’ensemble des catégories de population ; la perception d’une dégradation de la situation sociale des Français est donc homogène, quels que soient les catégories socioprofessionnelles, l’âge ou le niveau de revenu ... / ... "


le MOUVES et TNS Sofres ont choisi de décrypter leurs situations sociales individuelles à travers 18 thématiques de leur vie quotidienne.

Besoins fondamentaux
: sentiment de sécurité, accès aux soins de qualité, disposer d’un logement stable et satisfaisant, capacité de faire face aux charges courantes du logement, capacité à se nourrir comme on le souhaite et accès aux moyens de communication


L'indice de fragilité
s’établit à 12,3% en moyenne (16% chez les employés, 17% chez les ouvriers, 21% dans les familles monoparentales et 24% chez les chômeurs) ... / ...


Besoins économiques
: Capacité à prendre en charge un proche en situation de dépendance, possibilité d’emprunter pour financer ses projets, avoir des ressources ou de l'épargne, capacité à se déplacer de manière satisfaisante, disposer d’un pouvoir d’achat décent


L’indice de fragilité s’établit à 34,8% en moyenne (44% chez les employés, 43% chez les ouvriers, 51% dans les familles monoparentales et 57% chez les chômeurs)

Besoins personnels
: avoir un travail qui apporte satisfaction et perspective, une vie sociale et des loisirs satisfaisants, la possibilité de s’exprimer et participer à la vie citoyenne et publique, la possibilité de se faire plaisir de temps en temps, le fait d’être respecté tel que l’on est, habiter dans un cadre de vie agréable, et la capacité à subvenir à l’éducation et à l’épanouissement de ses enfants.


L’indice de fragilité
s’établit à 14,3% en moyenne (17% chez les employés, 19% chez les ouvriers, 19% dans les familles monoparentales et 22% chez les chômeurs) ... / ... "


Au-delà de ces clivages et de l’influence que chacun peut avoir sur sa propre vie, deux sentiments rassemblent une large majorité de Français vis-à-vis de la situation de leur pays : l’impression que sa situation se dégrade, et surtout la perception d’une impuissance à faire bouger les choses. La moitié d’entre eux (49%) estiment en effet ne pas pouvoir, à leur niveau, faire bouger les choses du tout dans la société, 31% pensent pouvoir le faire très peu, 18% un peu et 1% beaucoup ... / ... "

En fin de compte, cette étude confirme le sentiment de perte de repères et d'incapacité à prendre en main leur avenir que ressentent les français depuis plusieurs années. Et ce n'est pas la "pédagogie" prônée par la majorité présidentielle sur la mondialisation, les droits sociaux, du travail ou de la politique de santé publique qui va les rassurer !

Toutefois, contrairement aux études éphémères, celle du MOUVES est un baromètre qui a vocation (nous l'espérons) a fournir des données actualisées et probablement .... à devenir, un outil incontournable, pour ceux qui vont briguer ... le poste de Président de la République en 2012 !

Les résultats complets de l'étude

Sources et crédits
MOUVES
Youphil
TNS Sofres

14 octobre 2010

Les "patrons voyous" de Molex se payent la tête d'Estrosi et de ses ex-salariés !

Molex dont le DRH déclarait : " Molex est connu dans le monde entier pour ses bonnes relations avec son personnel .. / ... Nous sommes très conscients de nos responsabilités" vient au grand dam de Christian Estrosi et des salariés licenciés, d'annoncer qu'il cessait de financer le plan social prévu !

Molex, ça vous rappelle quelque chose ? Mais oui, cet équipementier américain traité de "patron voyou" par Christian Estrosi et qui entendait fermer son usine de Villemur, pourtant rentable afin de transférer la production en Slovaquie.

Qu'arguait le groupe Molex qui avait racheté l'usine en 2004 à la SNECMA, pour justifier cette fermeture ?

Interview du DRH de Molex Europe, Stéphane Kellar, au journal La Dépêche le 24 octobre 2008

Pourquoi cette fermeture ? Nous devons garder notre compétitivité sur le marché. Le coût du site, le plus élevé d'Europe, des matières premières nous oblige à proposer (sic) la fermeture de l'usine à nos partenaires sociaux ... / ... L'usine faisait pourtant des bénéfices... Nous avons eu des chiffres en hausse, mais rien ne dit que nous n'en aurions pas eu en baisse à l'avenir ... / ... Que va devenir le personnel ? Nous allons discuter avec eux. Molex est connu dans le monde entier pour ses bonnes relations avec son personnel. Nous chercherons les meilleures solutions pour leur reclassement. Nous sommes très conscients de nos responsabilités.

Pour ceux qui l'auraient oublié Christian Estrosi expliquait sur France2 le 15/09/09 qu'il avait trouvé un repreneur partiel et se portait garant d'un plan social correct pour les salariés non concernés par la reprise !

Vidéo à 1'35 : " Pour autant, il faut un plan social qui accorde la dignité et qui indemnise des salariés qui ont subit des conséquences et des préjudices importants ... / ... "


Christian ESTROSI accord sur la reprise de Molex
envoyé par christian-estrosi


Dignité qui avait bien mal commencée !

Comme l'expliquait Le Monde du 06.09.10 " ... / ... Fin mars 2010, à peine arrivé au ministère du travail, Eric Woerth donne l'autorisation à Molex de licencier, contre l'avis de l'inspection du travail, les délégués du personnel de l'usine ... / ... " Dans le même temps : " ... / ... les dirigeants de Molex Toulouse sont condamnés pour "délit d'entrave au comité d'entreprise", et écopent de six mois avec sursis ... / ..."

Et avait soulevé la notion de conflit d'intérêt

" La CGT estime que le ministère du travail n'a pas été objectif dans l'affaire. Et cible Eric de Sérigny. A l'époque, ce cadre supérieur, membre et animateur actif du premier cercle de l'UMP, ami de Patrice de Maistre, aide Eric Woerth notamment dans ses relations avec les entreprises. Or, Eric de Sérigny travaille parallèlement comme consultant pour Athéna, une société de conseil qui aide les avocats de Molex à gérer la fermeture de l'usine ... / ... "

Or, bien que le 16/09/2009 Les salariés de l'usine Molex acceptaient le plan social qui devrait se traduire par 283 licenciements. Ce qui donnait lieu à un communiqué de Christian Estrosi : " qualifiant le dénouement de «positif», et ce «grâce à un plan de sauvegarde de l'emploi de grande qualité ... / ... " - Le Figaro

Or on vient d'apprendre par un communiqué du groupe Molex l'information suivante

" Le groupe Molex a jusqu’à présent accepté d’apporter à la société Molex Automotive SARL les fonds nécessaires afin que cette dernière puisse exécuter ses obligations au titre du Plan de sauvegarde de l’emploi et ce, alors même qu’il n’y était pas tenus ... / ... Le groupe Molex rappelle que le coût par employé du plan de sauvegarde de l’emploi est en moyenne de 100.000 euros par salarié. Or, l’action de 188 anciens salariés de la société Molex Automotive SARL devant le Conseil de prud’hommes de Toulouse visant notamment à obtenir une indemnité exorbitante équivalent à cinq ans de salaire, en plus des sommes octroyées au titre du plan social, démontre que l’attitude conciliante de Molex n’est suivie d’aucun effet. Cette situation consternante a donc conduit la société Molex Automotive SARL à déposer son bilan auprès du tribunal de commerce" - Une communication du Groupe Molex

Cette réaction du groupe Molex tendrait-elle à prouver qu'il n'était pas vraiment "blanc bleu" dans cette affaire et qu'il craignait, par là même, une nouvelle condamnation par le Conseil de prud’hommes de Toulouse ?

En clair : Que signifie le dépôt de bilan pour les salariés licenciés ?

Selon l'actuel "liquidateur amiable" BTGS : " ... / ... la procédure va mener à la liquidation judiciaire et le futur mandataire liquidateur pourra solliciter l'intervention de l'association de garantie pour les salaires (AGS) chargée de se substituer aux entreprises défaillantes ... / .. " - AFP/Google

Et même si Christian Estrosi a immédiatement réagit en déclarant dans un communiqué : " Je ne laisserai pas Molex fuir ses responsabilités et trahir un seul de ses engagements" et exige : " ... / ... du groupe Molex qu'il prenne toutes ses responsabilités en assumant sans délais chacun des engagements pris devant lui ... / ... " tout en expliquant qu'il : " ... / ... entend user de tous les moyens de droit possibles afin que Molex garantisse le paiement des sommes dues aux salariés ... / .. "

Il est assez clair que le Groupe Molex se moque totalement des foudres promises par le Ministre et que c'est l'AGS qui va payer l'addition en son lieu et place !

Christian Estrosi osera t-il ressortir : " ... / ... la menace de demander officiellement aux constructeurs automobiles français de suspendre immédiatement toute commande de matériel incluant des produits fabriqués par Molex " alors que PSA et Renault se disaient peu concernés par cette éventualité ?

En attendant, il est à craindre que cette attitude de Molex ne donne "des idées" à d'autres entreprises peu scrupuleuses, sans que le gouvernement français ne puisse s'y opposer !

Car, à y regarder de plus près, le départ annoncé de Ryanair de Marseille pour avoir été condamné "travail dissimulé" est un autre signe attestant que certaines entreprises entendent bien ne plus se conformer au droit social français et ne font pas grand cas des propos des politiques !

D'autant que les propos de Christine Lagarde sur Europe1 : " ... / ... on a tout intérêt à regarder ce qu’on peut changer" pour éviter que d’autres entreprises étrangères ne quittent à leur tour le territoire français ... / ... " pourraient bien leur donner raison !

Crédit photo
France24

13 octobre 2010

Non, Monsieur le Président, la suppression de l'ISF n'est pas une priorité !

En pleine agitation sociale sur les retraites, le Président a décidé de lancer l'idée d'une grande réforme de la fiscalité. Ainsi François Baroin vient de déclarer que le bouclier fiscal était devenu " un symbole d'injustice" ajoutant que : "s'il n'y a plus de bouclier, il faut avoir le courage d'affronter le dossier, lui aussi symbolique, de l'ISF". Est ce vraiment une priorité ?

Le bouclier "boulet" fiscal, c'est une certitude, est devenu un profond handicap pour la majorité présidentielle. Ce boulet pourrait d'ailleurs coûter très cher lors des prochaines cantonales de 2011 comme l'explique Jérôme Sainte-Marie, directeur général adjoint de l'institut CSA, à Public Sénat, qui prédit : " une facture politique lourde pour l’UMP lors des cantonales "

" ... / ... Il y aura un mécontentement contre le gouvernement, un gros passif, une grosse rancœur qui s’exprimera dès mars 2011. Il y aura une facture politique lourde pour l’UMP lors des cantonales ... / ... La négociation sociale avait été un point fort de Nicolas Sarkozy, notamment avec Bernard Thibault. Il avait surpris en bien l’opinion. Désormais, il n’arrive pas à sauver la face avec syndicats. On est dans un climat de pré-crise sociale. On rentre dans l’évènement et donc l’imprévisible ... / ... "

Dès lors, il est indispensable pour Nicolas Sarkozy dont la côte de popularité est de plus en plus basse nous dit IPSOS, puisqu'il n'obtient que : "... / ... 31% d’avis favorables (-3 points par rapport au mois dernier), contre 65% de mauvaises opinions (+3 points) ... / ... " De trouver les arguments et les idées pour remonter la pente !

Car, s'il n'envisage pas de convaincre les électeurs de gauche, il se doit de reconquérir une partie de son propre électorat et de continuer à courtiser ceux de la droite radicale. Et là aussi, il y a du boulot !

En effet, comme l'écrit IPSOS : " ... / ... Les jugements n’ont d’ailleurs jamais été aussi bas dans son propre camp : 71% d’avis favorables chez les sympathisants UMP, en baisse de 5 points par rapport au mois dernier et de 15 points depuis juillet. Les bonnes opinions chutent également chez les retraités (-8 points à 38%), et chez les proches du Front National (-22 points, 30%). Nicolas Sarkozy a perdu aujourd’hui auprès de l’électorat frontiste tous les gains réalisés depuis le discours de Grenoble ... / ... "

Alors, comment faire, lorsque comme l'écrit L'Express, on a échoué dans toutes les mesures emblématiques promises en 2007 ?

" ... / ... Nicolas Sarkozy avait martelé le 'travailler plus pour gagner plus' lors de sa campagne électorale en 2007, et ce slogan s'était incarné dans la défiscalisation des heures supplémentaires ... / ... le volume d'heures sup' a baissé de 7% en 2009, représentant 676 millions d'heures alors que le gouvernement en espérait au moins 750 millions ... /... la publicité n'a pas encore trouvé sa juste place à France Télévisions ... / ... la police de proximité, supprimée ... / ... " laisse place aux : " Unités territoriales de quartier " qui "font leur retour depuis 2008 - et ont été renforcées cet été ... / ..."

Et bien en établissant une nouvelle priorité : une loi pour réformer la fiscalité en juin 2011!

Or comme l'écrit l'AFP : " ... / ... La réforme fiscale est une question à trois milliards d'euros, à savoir la différence entre le produit de l'ISF (environ 3,5 milliards) et le coût du bouclier fiscal (quelque 600 millions d'euros) plafonnant l'impôt à 50% des revenus déclarés ... / ... " comme nous l'indiquions dans Slovar les Nouvelles du 8 octobre dernier : " Poker fiscal : Comment gagner 678 millions pour mieux perdre 4 milliards ?"

D'autant que les solutions pour rendre indolore la suppression de l'ISF sont aussi diverses que ... peu convaincantes !

" ... / ... Les trois milliards seraient trouvés sur les catégories les plus favorisées", envisage M. Méhaignerie, citant "un impôt sur les revenus du patrimoine et un impôt sur les plus-values immobilières et mobilières. A 18 mois de la présidentielle, M. Méhaignerie exclut de remplacer l'ISF par un impôt sur le revenu, qui pénaliserait les classes moyennes, ou une hausse de la TVA, qui pèserait sur la croissance et la consommation. Il écarte du même coup l'idée d'une "TVA anti-délocalisation" de Jean-François Copé ... / ... " D'autres comme François Fillon émettent l'idée : ".. /... de taxer davantage les plus-values et de relever les droits de succession ... / ... " Ce qui selon Les Echos, reviendrait à : " ... / ... tourner le dos à une réforme emblématique de 2007 ... / ... "

Néanmoins, pendant qu'on phosphore à l'Elysée sur les moyens de faire un très beau cadeau aux plus fortunés des français, il ne faudrait pas oublier que : " Si la pauvreté touche aujourd'hui 1 Français sur 10 (13% des Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la dernière étude de l'Insee), 1 Français sur 5 se vit en situation de fragilité sociale ... / ... " comme l'indique le premier baromètre des priorités sociales, établi par TNS-Sofres pour le Mouvement des entrepreneurs sociaux " - Source Ashoka Et qui sera révélé aujourd'hui, 13 octobre

Oui, mais ceux là ne quittent ou ne menacent de quitter la France pour des raisons fiscales et ... ne font pas partie du "Premier Cercle" de donateurs de l'UMP, dont la participation annuelle minimum est de 3000 € - Source UMP

Quoi qu'il en soit, Monsieur le Président, il est clair que cette fois, vous aurez beaucoup de difficultés à nous convaincre que : " ... / ... Bernard Arnault (7ème fortune du monde), Martin Bouygues, Serge Dassault, Vincent Bolloré, Jean-Claude Decaux, Stéphane Courbit, Jean-Claude Darmon, Arthur, Johnny Hallyday, Christian Clavier ... / ... " amis émus et aimés du Fouquet's sont une priorité sociale !

Crédit photo
ICES

12 octobre 2010

Prix Nobel d'économie 2010 : La consécration de la théorie de "la faim ou du taureau"

Le Nobel d'économie 2010 vient d'être attribué à deux américains et un Britannico-chypriote pour leurs travaux sur : " la manière dont le chômage, l'emploi et les salaires peuvent être affectés par la politique économique". Principale conclusion de leur travaux : "plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche d'emploi est longue"

A ne pas confondre avec les autres prix Nobel (chimie, physique, médecine, littérature et paix) mais : Officiellement dénommé "prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel", le Nobel d'économie est le seul, non prévu dans le testament du philanthrope suédois Alfred Nobel." - Radio Canada

Ce qui signifie qu'il serait plus juste de parler de "Prix de la Banque de Suède" que de Nobel d'économie !

Car ce prix a été lancé en 1968 par la Banque centrale de Suède pour lui rendre hommage. Il est à noter que : " ... / ... Les deux tiers des prix de la Banque de Suède ont été remis aux économistes américains de l'école de Chicago, dont les modèles mathématiques servent à spéculer sur les marchés d'actions, à l'opposé des intentions d'Alfred Nobel, qui entendait améliorer la condition humaine. " signalait Le Monde diplomatique cité par Radio Canada

Quels sont les travaux qui ont été récompensés par ce "Prix de la banque de Suède" ?

" ... / ... Les chercheurs se sont affairés à déterminer notamment ce qui fait en sorte que dans une économie, il est possible de retrouver un nombre important de chômeurs alors qu'existent de de nombreuses offres d'emploi ... / ... "

Ceci donnant lieu à une "révélation" : " ... / ... plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche d'emploi est longue .. / ... "

Ce qui fait dire à Yannick L'Horty, professeur d'économie à Paris-Est et chercheur associé au Centre d'études de l’emploi interviewé par 20Minutes : " Quelle influence ces travaux ont-ils pu avoir sur les politiques économiques?

" ... / ... Par exemple, elles ont montré que les intermédiaires, tels que les agences pour l’emploi, jouent un rôle majeur sur le marché du travail ... / ... De même, concernant les allocations chômage, Diamond, Mortensen et Pissarides expliquent qu’elles jouent un rôle important mais ambigu: si elles sont trop généreuses, l’intensité de la recherche sera moindre, tandis que la qualité de l’emploi trouvé sera supérieure ... / ... "

En clair, pour combattre le chômage, il suffit de contraindre tous ceux qui ont perdu leur emploi à prendre n'importe quel job, y compris les plus précaires et surtout réduire à leur plus simple expression la durée et les conditions d'indemnisation ! En résumé, comme le chantait Jean Ferrat : "'il faut parfois choisir la faim ou le taureau"

Le prix Nobel d'économie vient donc récompenser une situation connue et appliquée depuis plusieurs en Grande Bretagne : " ... / ... Les chômeurs touchent une indemnité peu élevée : une cinquantaine de livres (environ 80 euros) par semaine. Ils sont suivis de près, avec contrat à l’appui. A chaque rendez-vous, ils doivent amener des preuves de leurs recherches et toute une gamme de sanctions s’échelonne, du refus de formation au mauvais comportement... / ... "

Ce qui se traduit dans les faits par des situations épouvantables
: " Dans un quartier où le taux de chômage dépasse les 40%, nombreux sont ceux qui tombent dans le piège de l’alcool, de la drogue et de la désocialisation ... / ... Les chiffres du chômage ne tiennent pas compte de ces “inaptes” au travail, trop brisés par la vie, ou bien simplement handicapés ou mères de familles trop nombreuses ... / ... " - France info

Mais, que les sceptiques se rassurent, sur la validité de ces travaux. En effet, comme l'explique Le Figaro, ils peuvent, selon le comité d'attribution du Nobel d'économie : " ... / ... être appliqués à d'autres marchés qui se caractérisent également par la non-immédiateté de la rencontre entre acheteur et vendeur, comme par exemple sur le marché de l'immobilier ... / ... " devant un raisonnement, d'une telle qualité, il serait tout à fait incongru de proposer comme réponse : " certaines dérives dans l'utilisation de la titrisation des créances immobilières aux États-Unis" comme les subprimes ...

Etonnant non ?

11 octobre 2010

Réforme des retraites : Qui ne dira mot consentira !

Pliée la réforme des retraites ? Selon Eric Woerth : " la réforme des retraites n’est pas encore faite" et le ministre d'ajouter : "On se heurte à des manifestations, c’est naturel. On écoute ce qui est dit, mais nous on a un devoir qui est celui du gouvernement" En clair : défile toujours ....

On peut être d'accord avec le projet de loi sur les retraites proposé par le gouvernement. En ce cas, on se contentera d'attendre la fin des débats dans les assemblées et on acceptera de travailler au minimum jusqu'à 62 ans ... sans aucune garantie, bien entendu, que cette "réforme" soit la dernière !

On peut aussi réprouver la méthode employée pour régler le plus vite possible un problème qui concerne plusieurs millions de salariés. Alors qu'en Suède (souvent citée en exemple par les libéraux comme Claude Bébéar qui propose même une suppression totale de l’âge légal de départ à la retraite ) : " Les Suédois ont bien accepté leur propre réforme aussi parce qu’il intervenait au bout de 10 ans de négociation ! " comme l'explique le site Place publique

Cette méthode est également sujette à caution, dans la mesure où, nul ne fait mystère sur le fait que le gouvernement français, sacrifie en premier les salariés, pour continuer à obtenir son AAA auprès des agences de notation : " ... / ... le ministère des Finances espère voir confortée la note AAA, la meilleure possible, dont bénéficie la dette souveraine de la France sur les marchés financiers. "L'évaluation de ce genre de réforme ne peut être que positive par les agences de notation ... / ... " - Investir en juin 2010

Elle est également Injuste, dans la mesure où le marché du travail est en "petite forme" et continue à exclure des catégories entières de la population. Notamment les 50 ans et plus ! Et que les organisations d'employeurs (MEDEF et CGPME), qui ont soutenu cette réforme, se sont limité à publier des "guides de bonne conduite" MEDEF et CGPME contenant des mesurettes pour le maintien des salariés âgés dans l'emploi et pratiquement aucune en ce qui concerne leur embauche !

Le gouvernement le sait puisque comme nous le dit le site actuchomage : " Parmi ses fausses concessions, la création d'une nouvelle allocation pour les travailleurs âgés dont les entreprises ne veulent plus et qui seront obligés de rester chômeurs deux années supplémentaires au lieu de partir tranquillement en retraite ... / ... "

Mais, peu importe. Le gouvernement trouve préférable de charger le plus rapidement possible la barque des salariés plutôt que de voir sa capacité d'emprunt réduite par une dégradation de sa notation !

Bien que le Sénat ait approuvé, vendredi par 186 voix contre 153, le report de l'âge légal à 62 ans et engagé le jour même, l'examen de l'article 6 du projet de loi qui reporte de 65 à 67 ans l'âge permettant d'obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés, les français restent majoritairement hostile au projet du gouvernement

En effet, s'ils ont largement soutenu les premiers mouvements de grêves et les manifestations. Face à l'hypothèse d'une menace de grève reconductible, ils sont assez sont assez unanimes !

" ... / ... Interrogés sur cette dernière initiative, 61% des Français s'y disent favorables, dont 31% tout à fait favorables. Ils sont 37% à y être opposés mais 79% chez les sympathisants de droite. La journée de mobilisation de mardi est soutenue par 69% des sondés - 34% pour les sympathisants de droite - et 16% s'y opposent ... / ... " - Reuters/Yahoo

Devant une telle attente, François Chérèque (CFDT), a rappellé que : "c'est une des dernières occasions de faire reculer le gouvernement"

Gouvernement qui sera particulièrement attentif, une fois de plus, à la participation aux défilés de demain. Car, la moindre baisse du nombre de manifestants serait immédiatement interprété en haut lieu comme une adhésion à la réforme !

A la manière d'un Xavier Bertrand lors des journées parlementaires UMP : " La réalité, c'est qu' il y a eu un peu moins de manifestants que la semaine dernière parce que nous sommes intimement persuadés que la pédagogie commence à produire ses effets et que les explications du gouvernement sont en train de porter des fruits ... / ... " - Boursereflex

Pour mémoire :

Le 23 septembre, les manifestations ont rassemblé environ un million de personnes selon la police, 3 millions selon la CGT
Le samedi 2 octobre, entre 900.000 (police) et 3 millions (syndicats) - Le Point

C'est donc un jour important que celui de demain. Pour tous ceux qui le souhaitent et le peuvent, la CGT met à leur disposition une carte des manifestations du 12 octobre 2010

Pour ceux qui ne pourraient pas manifester ou faire grêve, il est toujours possible, comme nous l'indiquions dans un précédent article, de faire connaître votre hostilité à cette réforme en adressant un message par mail aux sénateurs de l'UMP ou de l'Union centriste. Message qui au passage, pourrait également aborder, votre intention de vote aux prochaines cantonales qui déterminera ... la future composition du Sénat !


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Siné