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12 novembre 2012

Sondage IPSOS/Le Figaro : Le chantage aux plans sociaux a de l'avenir !

IPSOS vient de publier un sondage dans lequel il explique que : " Les salariés sont prêts à des concessions sur les salaires et le temps de travail pour échapper à des suppressions de postes " Donc avec un bon chantage, on pourrait obtenir l'accord des salariés sur les accords compétitivité-emploi réclamés à cor et à cri par le MEDEF !


Le Figaro jubile sur son site Web. En effet selon le sondage réalisé par Ipsos pour le Cesi, en partenariat avec ... Le Figaro, les salariés seraient 64% à renoncer aux 35H00 et 59% accepteraient un gel de leurs salaires. Voila qui va ravir le MEDEF qui n'a toujours pas digéré l'abandon (provisoire ?) des accords compétitivité-emploi promis par Nicolas Sarkozy et l'UMP en cas de victoire.

Que dit l'étude/sondage ?

Que les salariés seraient prêts à abandonner les 35H00 et un gel des salaires pour les raisons suivantes : « Près d'un salarié sur cinq indique avoir observé dans son entreprise une recrudescence de licenciements économiques individuels ou de plans sociaux  » commente Étienne Mercier, directeur adjoint du département opinion Ipsos Public Affairs, qui ajoute : « Plus d'un salarié sur cinq juge même qu'il existe une importante probabilité qu'il connaisse une période de chômage dans les deux prochaines années »

Vous avouerez que ce sondage tombe à pic pour le MEDEF dont l'unique objectif est la mise en place de la flexibilité des salariés. D'autant que ce sondage survient à mi course des négociations entre patronat et syndicats, initiées par le gouvernement. On imagine avec quelle gourmandise les négociateurs du MEDEF vont le brandir devant les syndicalistes.

Pour ceux qui seraient tentés de dire : Après tout, pourquoi pas ? nous leur soumettrons un exemple de ce qui pourrait se passer au cas où la flexibilité horaire et le gel des salaires devenaient la règle 

Cet exemple se nomme Renault 

« (...) la direction du groupe a été claire. Elle n'attribuera de nouveaux véhicules ainsi que des volumes minimaux de production à ses différents sites hexagonaux que si un accord est trouvé sur une meilleure organisation du travail et les salaires. Avec comme modèle le site de Palencia, en Espagne, qui serait – c'est en tout cas ce que les partenaires sociaux entendent à longueur de réunions – le plus compétitif du groupe (...) »

En attendant de connaître les exigences réelle de la direction de Renault, les salariés français ont appris que leurs homologues espagnols étaient soumis aux contraintes suivantes : « (...) un accord qui permet notamment d'allonger la durée du travail de un à trois jours par an, de plafonner les hausses de salaires à la moitié de l'indice des prix et de créer une nouvelle grille pour les salaires d'embauche, démarrant à 72,5 % du salaire d'un agent qualifié (...) »

Mais Renault ne se limite pas à mettre la pression aux salariés français, puisque en Espagne, nous explique Le Monde, la référence c'est : L'usine roumaine ! Et donc, pour maintenir l'emploi , que ce soit à Palencia, Seville ou Valladolid, le constructeur exige des concessions des syndicats. Et comme l'Espagne compte près de 25% de chômeurs...

Cette particularité n'a pas échappé non plus à Ford qui n'a pas hésité à annoncer la fermeture de son unité de production en Belgique pour la tranférer ... en Espagne !

Sans oublier que ce chantage est sans fin puisque comme l'expliquent Les Echos : « (...) La durée de travail normale sur d'autres sites européens est bien plus importante, comme à Novo Mesto en Slovénie (environ 1.650 heures par an) ou Tanger au Maroc (plus de 1.950 heures). L'usine turque de Bursa, qui assemble la nouvelle Clio, constitue un cas extrême avec 2.050 heures environ (...) » Après tout, l'objectif n'est pas que les salariés soient en mesure d'acheter les véhicules qu'il fabriquent mais d'augmenter la marge réalisée sur chaque voiture assemblée ! Marge qui permettra de continuer de rémunérer grassement les équipes dirigeantes et les actionnaires.

Mais, se désolent IPSOS et Le Figaro, ces impertinents de salariés français, s'ils sont, selon eux, prêts à abandonner les 35H00 et à voir leur salaires gelés, ne seraient que 32% à accepter de baisser leurs salaires


Salariés qui sont, toujours selon le duo IPSOS/Figaro, responsables de leur possible future perte d'emploi, puisque   : « (...) seule une minorité d'entre eux consulte régulièrement les offres d'emploi pouvant les concerner (22%) et soigne ses relations à l'intérieur de l'entreprise (26% le font régulièrement) ou en dehors de l'entreprise (seuls 17%), y compris via les réseaux sociaux professionnels (seuls 7% le font régulièrement) »

En résumé, aux salariés français d'apprendre à vivre avec un salaire inférieur au seuil de pauvreté et d'anticiper leur licenciement !

Dégueulasse ? assurément ! Mais c'est la mondialisation Coco !


27 septembre 2012

Compétitivité des usines françaises : De qui se moque le PDG de Renault ?

Le PDG de Renault lance un cri de détresse sur la compétitivité de ses usines françaises, oubliant au passage de préciser qu'il a déjà délocalisé 83% de la production actuelle et qu'une baisse des cotisations patronales ne servirait au mieux qu'à maintenir un minimum d'emplois.


Restera t-il, dans peu de temps, une usine de production automobile en France ?

C'est la question qu'on peut légitimement se poser en écoutant les très nombreuses lamentations des PDG sur le manque de compétitivité des usines françaises ou d'Europe de l'ouest. En fait, aucun ne parle du cycle de paupérisation, du aux cures d'austérité, imposées aux populations, qui ont détruit toute notion de pouvoir d'achat. Non, ils se plaignent que leurs clients, hormis les produits essentiels, reportent leurs achats les plus importants, notamment ceux d'achats d'automobiles neuves.

Que faire, lorsque les salaires sont trop bas et que l'angoisse du chômage réfrène toute velléité de consommation ?

Henri Ford qui n'était ni philanthrope, ni bolchévique, avait choisi de payer en moyenne deux fois mieux ses salariés que ses concurrents. Pour quelles raisons ? : attirer les ouvriers aux compétences les meilleures afin d’augmenter la productivité du travail et le fait que : « Un ouvrier bien payé est un excellent client ». Force est de constater qu'un siècle plus tard, les patrons de PSA et Renault nous expliquent que faute d'acheteurs, il est nécessaire de baisser le coût du travail et de flexibiliser le travail et les salaires de leurs ouvriers.

Ce qui ne résoudra rien puisque les clients sont aux abonnés absents. Mais écoutons les arguments du PDG de Renault. 

Carlos Ghosn souligne que le problème de Renault était moins lié aux surcapacités qu'à la compétitivité de ses usines françaises. « Aujourd'hui, le principal sujet de Renault, notre urgence même, c'est notre compétitivité en France (...) » Carlos Ghosn, disant attendre du gouvernement : « des choix et un plan d'action (...) Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail, notamment dans l'industrie (...) »

Notons au passage que Carlos Ghosn n'a pas le moindre scrupule à concurrencer les productions de  ses usines françaises avec des DACIA made in Roumanie ou Maroc. Ou même de proposer sous le logo Renault les modèles haut de gamme Latitude et Koleos fabriqué en Corée. Pas plus qu'il n'a de scrupule à importer plus de véhicules au losange en France qu'il n'en exporte ! Allons, soyons sérieux deux minutes. Comment peux t-on comparer les coûts salariaux des ouvriers slovènes, turcs, marocains, roumains ou russes avec ceux des français ?

La compétitivité, un simple alibi ?

La réalité, c'est que monsieur Ghosn a fait des choix stratégique par lesquels la marque Renault est devenue, au fil du temps, un moyen de rebadger des productions DACIA (Brésil et Russie) et surtout ne doit pas gêner Nissan et sa filiale de luxe INFINITI si chers à son coeur. Et ce ne sont pas les véhicules électriques dont la diffusion devrait rester confidentielle, qui vont cacher le fait qu'à part la nouvelle Clio (dont seulement une partie sera fabriquée en France) et le serpent de mer Alpine, l'avenir industriel de Renault n'est plus en France. 

L'argument compétitivité n'est qu'un alibi. Car, en admettant que le gouvernement français diminue de façon considérable les cotisations patronales, rien n'empêchera les constructeurs automobiles de continuer de développer leur outil de production dans les pays aux coûts salariaux et aux normes sociales les plus bas.

En fait, à terme, les clients de la zone Europe, deviendront des consommateurs d'appoint puisque les constructeurs ont déjà les yeux tournés vers la future clientèle des pays émergents où ils ont des usines ou des joint-ventures qui fourniront un jour ou l'autre ... le marché européen.

Alors, faire croire qu'en transférant les cotisations des entreprises vers les consommateurs (TVA) ou les contribuables (CSG) suffirait à ne plus supprimer d'emplois et même à en créer n'est qu'une imposture et viendrait au mieux améliorer les marges au profit ... des actionnaires. 

La longue plainte de nos constructeurs automobiles n'est en fait qu'un rideau de fumée destiné aux français, qui pourraient prendre ombrage en tant que consommateurs de la programmation des fermeture d'usines de production dans l'hexagone. 

De façon plus prosaïque, l'avenir de l'automobile française est déjà en place. La Roumanie, le Maroc et probablement bientôt la Chine et l'Inde fourniront les véhicules low cost destinés aux salariés low cost. La République Tchèque, la Slovaquie ou la Hongrie fourniront les classes moyennes, et des accords passés avec des constructeurs germaniques permettront de proposer du haut de gamme. 

Ce qui fait qu'on oubliera le plus rapidement du monde le label France, inventé par le précédent gouvernement, que ni Renault ni PSA n'ont demandé, mais que, curieusement TOYOTA a obtenu haut la main. TOYOTA qui, outre ne pas pousser de longues plaintes, va exporter aux Etats Unis des Yaris fabriqués en France.

Suggérer à Carlos Ghosn d'aller leur demander conseil pour ses problèmes de compétitivité en France ne serait, décidément pas, une mauvaise chose ! 


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26 juillet 2012

Accord compétitivité PSA Sevelnor : En route pour la généralisation du chantage à l'emploi ?

On croyait les accords de compétitivité enterrés. Ils reviennent pourtant par le biais de PSA qui en propose un à ses salariés de Sevelnor. S'il devait être signé, nul doute que d'autres employeurs s'engouffreront dans la brèche !


Les accords compétitivité-emploi, c'est cette technique de management du personnel qui consiste à demander aux salariés d'accepter un gel de leur salaire et une flexibilité accrue, pour éviter les licenciements ou la fermeture de leur usine. L'idée en revient au Medef et à l'UIMM et faisait partie du programme de Nicolas Sarkozy et de l'UMP.

A l'époque où ils étaient évoqués, c'est à dire pendant la campagne présidentielle, aucun plan social n'avait été dévoilé, les organisations patronales comptant sur la réélection du Président sortant.

Or, le résultat des urnes ayant été différent, les entreprises ont lâché les chiffres des licenciements et fermetures de sites prévues, avec pour point d'orgue, les 8000 suppressions de postes de PSA.

Et là, le message est clair : Soit vous acceptez (et faites accepter) de subtiles dérogations au droit du travail, soit nous serons obligés de licencier massivement. Le tout bien entendu au nom de la compétitivité des entreprises françaises.

En attendant que le gouvernement veuille bien céder à cet oukase, c'est dans le groupe PSA que se joue le premier bras de fer. En effet, PSA propose à ses salariés de Sevelnord (2.700 personnes ) : « (...) un gel des salaires pour l'ensemble du personnel en 2013 et 2014. Pour faire face aux baisses d'activité, il est envisagé aussi une mobilité accrue, qu'elle soit interne sur le site ou externe dans la région Nord-Pas-de-Calais, et une plus grande flexibilité dans les délais nécessaires pour monter une équipe en cas de surcroît de demande imprévu (...) » Jusque là direz-vous, rien de que, malheureusement, de très classique. Sauf qu'il est nécessaire de lire la deuxième partie du projet d'accord : « (...) L'accord, que la direction aimerait voir signé avant la fin du mois pour une durée de cinq ans, n'entrerait en vigueur que si Sevelnord obtenait le K-Zéro, pour lequel l'usine est en concurrence avec le site de Vigo, en Espagne, où le coût du travail est inférieur d'un tiers (...)  »

Franchement pas emballant ! Néanmoins, la CFE-CGC, le SPI-GSEA ( syndicat maison majoritaire) et FO ont décidé de signer l'accord. Seule la CGT a refusé de signer, et demande que soit organisé un référendum auprès de tous les salariés, à la rentrée : « (...) On ne signe pas dans le dos des salariés à la veille des congés payés (...) Quand on mesure l'impact d'un tel accord qui va remettre en cause la vie de famille, les conditions de travail, le pouvoir d'achat pour les salariés à venir, des mesures exceptionnelles telles qu'un référendum ne sont pas absurdes (...) »

CGT qui assimile, à juste titre : « (...)  l'accord de compétitivité à un chantage pour l'attribution à Sevelnord par PSA de la production d'un nouveau véhicule utilitaire, le K-zéro, à l'horizon 2015-2016 (...) »

Néanmoins, le groupe PSA joue sur du velours, dans la mesure où il sait parfaitement que dans un contexte d'emplois rares, les salariés, pour ne pas grossir les rangs des chômeurs, déja très nombreux dans la région nord accepteront le projet d'accord.

Si c'est le cas, celà pourrait donner des idées à de nombreuses entreprises françaises qui pourraient se réclamer de l'accord compétitivité PSA pour le proposer à leurs salariés.

Mais que vaudra la parole donné lorsqu'on se souvient de ce qu'il est advenu des salariés de Continental qui avaient accepté un accord de ce type ?

Et quid des conditions de travail et de salaires une fois que les entreprises seront redevenues bénéficiaires ? N'expliquera t-on pas à ce moment là aux salariés que pour des raisons de compétitivité, on ne change rien ?

Des questions qu'il faut se poser maintenant, sous peine de grosses désillusions

29 juin 2012

Monsieur Montebourg : Il est temps d'aller parler du patriotisme économique à Renault !

Renault n'en finit plus d'inventer des « voitures à vivre » fabriquées ... hors de France. Le dernier modèle Dacia baptisé « Dokker Van » n'est ni plus ni moins qu'un Kangoo killer qui va mettre en danger les emplois dans les usines françaises ! 




En mars dernier, nous écrivions : En février, Eric Besson inaugurait avec Carlos Ghosn une usine Renault géante au Maroc. Il affirmait à cette occasion que les véhicules produits seraient réservés Maghreb et ne rentreraient en France que de façon marginale. Un bien vilain mensonge !

Cette information n'est que la confirmation de ce qu'écrivait la presse spécialisée en janvier : « (...) En tête de production, le monospace Lodgy de Dacia pour une commercialisation en France au printemps. Avec un prix aux alentours de 12 000 euros, le Lodgy est presque deux fois moins cher qu’un Scenic ( ... ) Pour réduire ses coûts, Dacia mutualise les composants (en valeur) avec ses autres modèles à hauteur de 70% et réutilise des composants déjà rentabilisés (...) Mais surtout, les usines marocaines ont un avantage salarial sur les sites roumains, avec des salaires nets deux fois moins élevés (...) »

Nous ajoutions : Il faut savoir, qu'un : « un ludospace style Kangoo sera produit dans la nouvelle usine géante de Tanger ce modèle devrait coûter deux fois moins cher que le célèbre Kangoo (...) » qui est fabriqué, lui, à Maubeuge

Hé bien, il faut savoir que ce « Kangoo killer » sera commercialisé à l'automne en France. Selon le site AutoNews : « le prix, devrait passer sous la barre des 9 000 euros » et devrait se présenter comme la : « nouvelle terreur des ludospaces ». D'autant qu'il recevra : « le très moderne 1.2 TCe 115 ch et les excellents 1.5 dCi 75 et 90 » made in Renault.

Et là, pas question de nous ressortir l'argument du Lodgy qui selon Renault ne cible pas la même clientèle que celle du Scenic, puisque le Dokker Van s'adresse prioritairement aux artisans et commerçants, acheteurs potentiels de Kangoo. En clair, si le dernier né de Dacia va prendre des clients aux autres contructeurs, il va en toute certitude mettre en péril les ventes de Kangoo.

L'argumentaire commercial de Renault parle de lui même ! : « (...) Si la fiabilité et la qualité de fabrication Dacia sont déjà reconnues par les clients et par la presse, Dacia renforce encore ses atouts en s’appuyant sur l’expertise de Renault, leader du Véhicule Utilitaire Léger en Europe depuis 1998. La conception de nombreuses pièces de Dokker Van a été réalisée selon les exigences du cahier des charges utilisé par Renault pour ses véhicules utilitaires. Le véhicule a également été soumis aux tests sévères réservés aux VU Renault, et représentant les usages clients les plus contraignants »

Alors, pourquoi perdre son temps et son argent à acheter un Kangoo ?

En cas de succès commercial, l'alliance Renault Nissan empochera de solides bénéfices tandis que la production des Kangoo baissant, il faudra avoir recours au chômage partiel en France en attendant quelques plans sociaux inévitables.

Il serait vraiment temps que le ministre du redressement industriel ait une discussion sérieuse avec Carlos Tavarès le président de Renault qui, s'il est capable de faire fumer les pneus d'une pseudo Alpine au Grand Prix de Monaco, ne semble pas trop bouleversé par le fait que l'entreprise qu'il dirige, se fait manger par Dacia en entrée de gamme et par Nissan/Infiniti par le haut.  

Il pourra aussi lui faire remarquer qu'avant que ne sorte éventuellement, un véhicule Renault de haut de gamme qui porterait le non de « Initiale Paris » et peut être fabriqué en France, il est pitoyable qu'un constructeur d'envergure mondiale en soit réduit comme offre haut de gamme, à proposer des Samsung coréennes (dont il est propriétaire) rebadgées !

Ce qui tombe bien puisque Arnaud Montebourg vient d'appeler au : « patriotisme économique, en particulier par la solidarité entre grands groupes et PME, pour reconstituer l'industrie française et s'attaquer au déficit commercial » Et comme l'état français reste l'un des premiers actionnaires de Renault, le message devrait être plus facile à faire passer ...

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27 juin 2012

Agroalimentaire : Vous reprendrez bien un peu de saucisse de glu de porc malaxée ?

Le site Bastamag nous livre cette semaine, un article sur les idées et manipulations des « petits génies » de l'agroalimentaire, que vous trouverez un jour ou l'autre dans votre assiette. A ne pas lire avant de passer à table !





Alors qu'on ne cesse d'expliquer aux gens qu'il est nécessaire d'avoir une nourriture saine, les labos de l'agroalimentaire ne cessent de travailler à l'élaboration de nouveaux produits ou substances, arguant que ces recherches n'ont qu'un but : Nourrir une population de plus en plus nombreuse, face à une planète dont les ressources seraient insuffisantes.

On pourrait ajouter, et obtenir une rente, en maîtrisant l'alimentation par les manipulations génétiques ou das certains cas avoir recours au recyclage de rebuts vendus sous des emballages appétissants et surtout ultra lucratifs !

Car : Saviez- vous que le chiffre d'affaires de l'agroalimentaire représente deux fois celui de l'automobile ? Alors, pour continuer à prospérer, il faut être, comme on aime à le dire dans cette industrie : Créatifs et inventifs !

En mai 2010, Slovar vous présentait la thrombine : L'additif Colle à viande.  C'est la Commission européenne qui avait proposé : « (...) d'autoriser la thrombine, une enzyme d'origine bovine ou porcine, dans la fabrication de produits carnés (...) la thrombine aurait permis de mettre sur le marché des produits carnés moins chers, puisqu'issus de morceaux de viande bas de gamme, ce qui au final aurait été à l'avantage des consommateurs les moins aisés (...) »

En août de la même année, nous évoquions la viande « cultivée » artificiellement. « Une équipe de chercheurs néerlandais a franchi un cap au sujet de la viande en laboratoire en améliorant les études sur la manipulation des cellules musculaires (...) Ces chercheurs des Pays Bas ont extrait des cellules de muscle d'un cochon vivant. (...) Elles ont été incubées dans une solution dérivée du sang de foetus d'un animal. Le résultat ressemble à une sorte de steak détrempé. Malgré tout : Les chercheurs tablent sur une échelle de 10 ans avant de commercialiser la viande artificielle (...) »

Hé bien, nous étions des petits joueurs si l'on en croît le très informé site BastaMag qui publie cette semaine un article sur certaines études et recherches de la nourriture du futur.

Qu'y apprend t-on ?

Yabon les saucisses !

« (...) Cette mixture de viande est obtenue en passant les carcasses de poulet ou de porc dans une centrifugeuse à haute température, ce qui permet de récupérer le moindre morceau de barbaque. Les tendons, graisses, tissus conjonctifs sont transformés en pâte. À l’arrivée dans l’assiette, le « lean finely textured beef » (bœuf maigre à texture fine) est utilisé depuis quinze ans « sans restrictions » aux États-Unis.

Petit détail : ce hachis liquide provient des parties les plus prédisposées à la bactérie E.coli et aux salmonelles. Ce qui rend nécessaire, pour tuer tous les éléments pathogènes, un traitement à l’ammoniaque, substance considérée comme non dangereuse par les autorités sanitaires, et utilisée par ailleurs pour la fabrication d’engrais, le détartrage des métaux, ou la fabrication d’explosifs… Aux États-Unis, le produit est ajouté depuis des années à la viande hachée ou aux hamburgers. Vous en reprendrez bien un peu ?
»

Le bon fromage ... sans lait !

« (...) Son aspect, son goût et sa texture correspondent parfaitement à ceux du fromage à base de protéines laitières, vante le géant de l’agroalimentaire. Ils sont semblables à ceux des traditionnels fromages à pâte dure, comme le gouda, le cheddar ou le gruyère, assurant ainsi les mêmes plaisir et satisfaction aux consommateurs. » Ce fromage chimique, le Lygomme™ACH Optimum, est composé de trois amidons, d’un galactomannane (E410, 412, 417), d’un carraghénane (E407) et d’arômes (...) Il : « (...) permet de ne pas dépendre des fluctuations du marché du lait (...) le Lygomme est 200 % moins cher que la mozzarella ou l’emmental ! Et même 60 % moins cher que le « fromage analogue », autre produit de substitution en circulation. Ce dernier, à base d’huile de palme, d’amidon, de sel et d’exhausteurs de goût – et 15 % seulement de protéines de lait –, a déjà inondé le marché européen (...) » 

Et pour demain ?

« (...) Dans les laboratoires se multiplient les expériences pour produire des animaux génétiquement modifiés aux propriétés intéressantes pour l’industrie agroalimentaire. Aux États-Unis, les cochons « Enviropig », génétiquement modifiés pour moins polluer, et les saumons « Frankenfish », qui grandissent deux fois plus vite, attendent leur autorisation de mise sur le marché (...) La Chine est à la pointe de la recherche sur la transgenèse animale. Et l’Europe se prépare discrètement à suivre le mouvement (...) »

Pas de ça en France puisque comme disait le président du Syndicat national des industriels de la nutrition animale, lors d'un Salon international de l'alimentation : « (...) ce n'est pas parce qu'un poulet mange du maïs génétiquement modifié qu'il devient à son tour un poulet génétiquement modifié (...) »

Et puis quoi encore ?

Dans la mesure où : « (...) la production animale devrait doubler d’ici à 2050, estime la FAO (...) pour réduire l’impact écologique de l’élevage : développer les cultures d’insectes. Certes, la quiche au vers ou la tarte à la chenille risquent d’avoir du mal à trouver des adeptes en France (...) » Et Bastamag de conclure : « (...)  En attendant les élevages intensifs et la future pâte d’insectes que ne manquera pas de nous concocter l’industrie alimentaire, il est toujours possible de déguster une sucette scorpion aromatisée à la myrtille, des raviolis de criquets ou des brownies aux vers »

« Quel que soit le produit, son mode de production ou de fabrication, le consommateur doit pouvoir acheter en toute confiance » peut-on lire sur le site du ministère de l'agriculture Alimentation.gouv.fr. Pour le futur de nos assiettes, c'est à priori mal engagé ...

Source et cérdits

30 mai 2012

Petroplus : Les salariés en lutte ont un visage et une histoire !

« Les Petroplus » font partie des salariés qui se battent pour conserver leur emploi. Deux photographes ont décidé de les soutenir et leur rendre hommage en mettant en ligne le visage de ceux qu'on considère de plus en plus comme des variables d'ajustement économique !




Quelle tête ont les salariés qui se battent pour conserver leur emploi ? Qui pour parler de leur combat et de l'énergie qui les anime ? Dans la majorité des cas, à part leurs proches nul ne le sait. C'est pourquoi deux photographes Martin Flaux et Bruno Maurey qui ont côtoyé les salariés en lutte de Petroplus ont lancé à leurs côté un projet : « Donnons un visage à la crise » qui a abouti à un site Web, sur lequel on peut découvrir les portraits de ces 550 salariés, dont les média ont beaucoup parlé, il y a quelques mois, avant ... de passer à autre chose !

Pourquoi les salariés de Petroplus sont-ils en lutte ?

L'affaire Petroplus, c'est celle d'un groupe de raffinage pétrolier suisse possédant cinq raffineries en Europe, dont une en France à Petit-Couronne, près de Rouen, qui n'a pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers et s'est mis en faillite. 

En attendant qu'un repreneur sérieux se présente, la raffinerie de Petit-Couronne a été arrêtée ce qui mettait en cause 550 emplois. Cette affaire, comme celle des ArcelorMittal, s'était invitée pendant la présidentielle. Nicolas Sarkozy s'étant rendu sur place en tant que Chef de l'état. Il annonçait à l'époque, hors caméra : « (...) Je suis quelqu'un de parole. C'est signé » avec Shell » Avant d'ajouter : « Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois »

Entre temps, on apprenait par l'intersyndicale qu' Eric Besson qui avait beaucoup communiqué et gesticulé sur le redémarrage, mais avait préféré se rendre à un mariage plutôt que le transmettre à son successeur, ne lui avait en fin de compte laissé qu'un dossier quasi vide. Chapeau les artistes !   

Quelle est actuellement la situation de Petroplus Petit-Couronne ?

Le Point nous explique que : « Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, n'ont pas reçu d'offre ferme de reprise en l'état, alors que le délai de dépôt des dossiers expirait vendredi soir, mais des négociations se poursuivent, a indiqué la direction du site (...) »

Néanmoins, les salariés veulent continuer de croire que leur combat aboutira favorablement. C'est pourquoi ils sont particulièrement fiers du site Web qui leur a été dédié et sur lequel, sans exhibitionnisme, ils arborent un sourire de complicité avec les internautes visiteurs.

Sourire que vous pouvez leur rendre en postant, si vous le souhaitez, votre portait sur le site. Leur combat peut être également soutenu au travers d'une pétition disponible sur le site.

En attendant que le nouveau Ministre du Redressement productif se montre plus efficace que celui de l'industrie du précédent gouvernement, les salariés toujours mobilisés considèrent que : « (...) quelle que soit l’issue de la lutte, il leur restera ce patrimoine, cet aspect humain de la crise » déclare Martin Flaux l'un des photographes.

Quant à nous, nous leur souhaitons de revoir leur usine redémarrer rapidement et qu'aucun d'eux, ne manque à l'appel ce jour là !

Les550 sur Twitter


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12 avril 2012

Usine PSA d'Aulnay s/Bois : Les impossibles promesses du Président candidat ?

Nicolas Sarkozy a reçu à son QG de candidat une délégation de salariés PSA d'Aulanay s/Bois dont l'usine pourrait fermer. Il s'est engagé à tout faire pour sauver le site. Or ce pseudo sauvetage dure depuis juin 2011 !

Contrairement aux salariés d'ArcelorMittal Florange qu'il exigeait de recevoir à l'Elysée, les salariés de l'usine PSA d'Aulnay s/Bois, en Seine Saint Denis, ont été reçus par Nicolas Sarkozy à son QG de campagne. Et pourtant, leurs problèmes se ressemblent puisque dans les deux cas, ils risquent de voir disparaître leur outil de travail.

Que leur a t-il promis ?

Il s'est engagé : « (...) à organiser une réunion tripartite entre la direction de PSA, les syndicats et le ministre de l'Industrie Eric Besson (...) » Ajoutant : « Je me suis engagé à voir le président de PSA et à tout faire pour qu’on puisse sauver le site d’Aulnay »

Au delà de la réaction que certains classeront dans la catégorie ... opportuniste, il est utile de rappeler que ce volontarisme aurait pu faire son effet depuis un certain temps. En effet, le gouvernement est en contact avec la direction de l'entreprise depuis juin 2011, suite à la présentation par la CGT du groupe PSA d'un document indiquant une fermeture envisagée du site en 2014 !

A cette époque, Eric Besson n'hésitait pas, après avoir rencontré le patron de PSA, à déclarer : « Je suis rassuré (...) Philippe Varin m’a indiqué l’inverse de ce qu’a dit la CGT hier et m’a montré le document de travail sur lequel le syndicat a fondé son intervention. Le président du groupe m’a expliqué que c’était là un document de travail qui n’avait pas eu d’application opérationnelle et qui n’avait donc pas été suivi d’effet (...) » Néanmoins, le patron de PSA ne cachait pas à la presse que des études sur le devenir du site étaient en cours.

Le 26 octobre 2011, nous apprenait Le Point : « Le ministre de l'Industrie, Éric Besson, va s'entretenir avec le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, alors que le constructeur automobile pourrait supprimer 5 000 emplois en Europe »

Le 18 novembre 2011, Philippe Varin était reçu par Nicolas Sarkozy à l'Elysée ... pendant 1/2 heure. Selon un communiqué de la présidence : « le patron de Peugeot-Citroën avait affirmé au chef de l'Etat, que son plan ne comporterait aucune mesure de licenciements, ni mesure d'âge et ne remettra pas en cause l'empreinte industrielle du groupe en France (...) »

Pour en arriver aujourd'hui à la réception des représentants des salariés de l'usine PSA au QG de campagne du Président devenu candidat. Ceux-ci étant venu selon leurs propres mots de : « mettre le président-candidat devant ses promesses», rappelant que Sarkozy s'était engagé en octobre « à prendre le dossier de l'emploi d'Aulnay en main »

Et cette fois-ci plus question de gagner du temps, comme l'a expliqué le délégué CGT : « (...) Des paroles, on en entend beaucoup, mais les paroles s'envolent, nous on veut des garanties écrites. On joue notre peau »

Mais il ne fait nul doute que le Président candidat, qui aura déclaré pendant cinq ans « aimer les usines », va leur prouver son attachement en téléphonant au patron du groupe PSA puis, s'engager par écrit sur l'avenir de l'usine d'Aulnay S/Bois ...


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Libération

05 avril 2012

Les marcheurs d'ArcelorMittal demain à Paris : Bienvenue les gars !

Accusés par le Président candidat de faire de la politique, les ouvriers marcheurs d'ArcelorMittal Florange partis le 28 mars arrivent demain à Paris avec pour seul slogan : « L'acier lorrain vivra »

Le 29 mars dernier, Slovar s'associait, au travers d'un billet, à la marche d'une vingtaine de salariés d'ArcelorMittal de Florange.

Pour ceux qui l'auraient oublié, confrontés à une possible fermeture de leur aciérie, les ouvriers sont mobilisés et en lutte pour conserver leur outil de travail et leurs emplois.

Mais, le 9 mars, les négociations avec la direction était dans l'impasse : « (...) La réunion de facilitation organisée vendredi sous l'égide de l'État entre la direction et les syndicats pour mettre fin au blocage de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) s'est terminée sur un constat d'échec, ont annoncé les syndicats (...) Ils ne nous ont même pas garanti par écrit une poursuite de l'exploitation jusqu'au 31 mars 2013, a regretté le responsable de la CFDT, Édouard Martin (...) »

Signalons au passage que contrairement à l'usine Lejaby à Yssingeaux, les ministres en charge du travail et de l'industrie avaient d'autres priorités !

Excédés, les ouvriers montaient à Paris le 15 mars pour se rendre au QG de campagne du Président candidat où ils furent reçus par les gendarmes mobiles et aspergés de gaz lacrymogène.

Refusant d'abandonner, une vingtaine d'ouvriers décidait le 28 mars de marcher de Florange à Paris : « (...) Vêtus de survêtements bleus sur lesquels on pouvait lire « L'acier lorrain vivra », une vingtaine de métallos ont entamé vers 9 h mercredi matin une marche de l'acier sur Paris » Leur démarche était simple mais concrête : « Nous marchons dans l'espoir de pouvoir sauver les 5.000 emplois de Florange en expliquant aux populations la situation de notre usine (...) »

Or, demain après 340 kilomètres qui n'ont pas brisé leur détermination, ils ont choisit d'arrêter leur marche place du Trocadéro à Paris. Un concert de soutien, place de Varsovie, auquel participeront : Zebda, Didier Porte, Pascal Douane, RIC et Bernard Lavilliers.

Probablement que le Président candidat « qui aime les usines » et vantait « la France qui se lêve tôt » fustigera ces salariés et syndicalistes qui font de la politique.

Nous, nous préférons leur dire : Votre marche et votre combat sont nôtres. Et surtout : « Bienvenue à Paris les gars ! »


En savoir plus sur le combat et la marche des ArcelorMittal de Florange


29 mars 2012

ArcelorMittal Florange : Marcher pour ne pas mourir !

Abandonnés à leur sort par le Président candidat, une vingtaine de salariés de de l'aciérie ArcelorMittal de Florange vont marcher jusqu'à Paris pour expliquer pourquoi ils ne veulent pas mourir comme leurs hauts-fourneaux !

Les salariés des hauts fourneaux d'ArcelorMittal n'auront pas eu la chance de voir le Président candidat trouver dans son répertoire téléphonique un ami industriel prêt à investir pour sauver leur emploi ! Tout ce qu'ils auront obtenu du Président candidat, c'est de la méprisance et ... des gaz lacrymogènes !

Devant tant de sollicitude, une poignée de salariés de Florange ont décidé de se lancer dans une marche sur Paris, décrite, entre autre par le Télégramme : « (...) Vêtus de survêtements bleus sur lesquels on pouvait lire « L'acier lorrain vivra », une vingtaine de métallos ont entamé vers 9 h mercredi matin une marche de l'acier sur Paris. Elle doit arriver vendredi 6 avril dans la capitale »

Petit détail au combien important, donné par Reuters, qui montre la solidarité envers leur démarche : « (...) Durant leur voyage, les marcheurs, auxquels des commerçants mosellans ont offert paires de chaussures et matériel de randonnée, seront accueillis par les communes ou communautés de communes des villes étapes (...) »

Quel est le sens de leur démarche ?

Tout d'abord : Expliquer aux populations la situation de leur outil de travail et de leur avenir : « Nous marchons dans l'espoir de pouvoir sauver les 5.000 emplois de Florange en expliquant aux populations la situation de notre usine (...) »

Quels sont les endroits où vous pourrez leur manifester votre soutien ?

Landres (Meurthe-et-Moselle), Belleville-sur-Meuse (Meuse), Sainte-Menehould (Marne), Fagnière (Marne), Epernay (Marne), Château-Thierry (Aisne), La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), Meaux (Seine-et-Marne) et Bobigny (Seine-Saint-Denis)

Pour leur arrivée à Paris, Bernard Lavilliers et le groupe Zebda ont décidé d'organiser un concert en leur honneur, au pied de la Tour Eiffel, réalisée avec l'acier forgé en Lorraine.

Acier qu'on risque bien de ne plus faire couler puisque la direction d'ArcelorMittal se réfugie derrière un bien mince argument : Les hauts fourneaux redémarreraient dès que la conjoncture économique le permettrait !

Même si les beaux esprits et économistes libéraux nous expliqueront certainement que la mondialisation nous est profitable et qu'il est souhaitable de s'adapter constamment, il est inadmissible de nous abreuver de discours sur la valeur travail et sur le produire en France et de laisser mourir une fois de plus un savoir-faire exercé par des ouvriers ultra qualifiés !

La marche des salariés de Florange n'est pas qu'un symbole, c'est une tentative peut être désespérée mais courageuse, pour ne pas voir mourir tout avenir qui s'éloigne pour des régions entières. Ils marchent pour stigmatiser des années d'incompétence des pouvoirs de droite qui se sont succédés. Et enfin, ils marchent pour tous ceux qui craignent pour leur emploi et celui de leurs enfants !

Bonne marche les gars et rendez-vous à la Tour Eiffel !


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Blog CFDT Gandrange

28 mars 2012

Le Medef prépare t-il les délocalisations de l'après présidentielle ?

Selon maghreb-intelligence, le Medef aurait décidé de se montrer discret sur la visite de sa délégation au Maroc pour ne pas indisposer les candidats à la présidentielle. Peut être aussi pour éviter qu'on évoque de nouvelles délocalisations ...


Le 14 mars, nous évoquions l'inauguration par Eric Besson de l'usine Renault géante au Maroc. Nous vous expliquions que le ministre qui avait affirmé : que la production de la nouvelle usine marocaine de Renault ne concernerait la France, que de façon marginale, fournirait en fait le monospace Dacia Lodgy aux consommateurs français.

Même s'il est normal que le Maroc puisse bénéficier d'investissements étrangers pour se développer, ce bien vilain mensonge avait créé une levée de boucliers au moment où le Président candidat et l'UMP ne cessent de nous parler de travailler plus et de produire en France.

Et dans la mesure où la première préoccupation des français reste le chômage, on peut comprendre la discrétion de la délégation du Medef qui se trouve actuellement au Maroc pour y rencontrer des investisseurs.

Ceci nous est expliqué par le site maghreb-intelligence : « D-I-S-C-R-E-T-I-O-N », c’est le mot d’ordre sur toutes les bouches des patronats français et marocains alors que s’ouvre aujourd’hui un grand Raoult réunissant le MEDEF et la CGEM à Rabat. Il faut dire que les français ont été très échaudés par la récente polémique autour de l’inauguration de l’usine Renault à Tanger, et qu’ils ne souhaitent pas froisser les candidats à la présidentielle français en affichant avec « impudeur » l’excellence de leurs relations avec les grands patrons du royaume chérifien. A la manœuvre, l’on retrouve l’increvable Jean-René Fourtou, Président du conseil de surveillance de Vivendi, qui a été le premier à venir prendre la température du nouveau gouvernement islamiste en Janvier dernier, au cours d’une discrète « visite » de travail commandité par l’Elysée (...) »

En effet, confirme Afriscoop, cette journée de travail permettra : « (...) au chef du gouvernement et aux ministres de s’adresser aux chefs d’entreprises pour présenter les opportunités offertes par le Maroc et répondre à leurs questions (...) »

Le site bled.ma est encore plus précis sur le contenu de la rencontre, puisqu'il indique que : « (...) le Gouvernement marocain a décidé d’associer les investisseurs des deux pays à un bilan d’étape des politiques sectorielles. C’est ainsi qu’une série de groupes de travail conjoints ont vu le jour, ici au Maroc dès le mois de février. Pour préparer les ateliers du 28 mars, ces groupes ont travaillé sur huit thèmes : tourisme, offshoring, aéronautique, équipements automobiles, agro- industries, infrastructures (énergie et transports), partenariats publics-privés et ressources humaines (...) »

Et dans la mesure où : « (...) Pour élargir la gamme de ses ventes, le Maroc a mis en place en 2009 un plan dénommé Maroc Export plus dont l’objectif est de doubler les exportations d’ici 2018 (...) » que les salaires y sont particulièrement bas et les opportunités nombreuses ...

Dans l'immédiat, Eric Besson qui doit être en train de préparer sa reconversion « footballistique » s'est montré aussi discret que le Medef. Mais dans la mesure où il nous aurait probablement expliqué que la totalité des produits qui pourraient être fabriqués dans de nouvelles usines : « ne concernerait la France, que de façon marginale » ...

Mais comptons sur Laurence Parisot au cas où de nouvelles délocalisations de productions françaises prendraient la route du Maroc, pour nous expliquer le concept de « colocalisation » ou de compétitivité équitable absolument nécessaires aux entreprises pour leur permettre un développement harmonieux, dans le cadre ... de la mondialisation heureuse !


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Maroc Business Intelligence

14 mars 2012

Le Gros mensonge d'Eric Besson : « Les Dacia fabriquées au Maroc resteront au Maghreb »

En février dernier, Eric Besson inaugurait avec Carlos Ghosn une usine Renault géante au Maroc. Il affirmait à cette occasion que les véhicules produits seraient réservés Maghreb et ne rentreraient en France que de façon marginale. Un bien vilain mensonge !

Un peu plus d'un mois après les propos d'Eric Besson, ministre de l'industrie, qui certifiait que la production de la nouvelle usine marocaine de Renault ne concernerait la France, que de façon marginale, on apprend par le site Boursier.com, que les consommateurs français pourront se rendre dans les concessions Dacia ou Renault/Dacia, pour passer commande d'une Dacia Lodgy entièrement fabriqué à Tanger.

Cette information n'est que la confirmation de ce qu'écrivait la presse spécialisée en janvier : « (...) En tête de production, le monospace Lodgy de Dacia pour une commercialisation en France au printemps. Avec un prix aux alentours de 12 000 euros, le Lodgy est presque deux fois moins cher qu’un Scenic (plus de 20 000 euros), mais ne cible pas la même clientèle argue le constructeur. Pour réduire ses coûts, Dacia mutualise les composants (en valeur) avec ses autres modèles à hauteur de 70% et réutilise des composants déjà rentabilisés (près de 800 000 véhicules produits sur la plate-forme Logan en 2011). Mais surtout, les usines marocaines ont un avantage salarial sur les sites roumains, avec des salaires nets deux fois moins élevés (...) » Rappelons que le Renault Scénic est fabriqué à Douai

Il faut savoir, indiquait La Tribune qu'un : « un ludospace style Kangoo sera produit dans la nouvelle usine géante de Tanger ce modèle devrait coûter deux fois moins cher que le célèbre Kangoo (...) » qui est fabriqué, lui, à Maubeuge

Quand on connaît les chiffres de vente de Dacia en France et le pouvoir d'achat en baisse des consommateurs français, il y a tout lieu de penser que les volumes commercialisés seront loin d'être marginaux !

Et comme l'usine qui emploiera 2600 salariés au démarrage devrait employer 6.000 salariés en 2015, rien n'empêchera Renault de produire d'autres modèles, ou de délocaliser une part un peu plus importante de sa production française, au Maroc.

Ce qui n'empêchait pas Eric Besson interrogé par la presse lors de l'inauguration de l'usine de Tanger de déclarer : « qu’il faut s’habituer à l’idée que nos entreprises doivent conquérir des parts de marché à l’extérieur (...) » avant d'ajouter cette précision incontournable : la batterie du Dacia Lodgy sera fabriquée en France !

Cette situation ne devrait pas améliorer, vous vous en doutez, les choses pour les ouvriers des usines française qui enchaînent les semaines de chômage technique. De même qu'elle risque de toucher les salariés des sous traitants de Renault, dont un certain nombre se sont installés ou vont le faire autour du site de Tanger.

Grave direz-vous au moment où l'industrie française continue de perdre des emplois !

Mais nul doute que notre Président candidat qui s'offusquait que Renault, dont l'état reste le premier actionnaire, puisse fabriquer ses Clio IV en Turquie. Et répétait encore ce matin sur Europe1 qu'il souhaitait qu'on fabrique de plus en plus en France, pourra nous donner quelques explications ...


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Usine Renault de Tanger par JOL Press

09 mars 2012

Xavier Bertrand à Florange en Lorraine, c'est pour quand ?

S'il est particulièrement attentif à la Corse, comme ministre de la santé, Xavier Bertrand semble l'être moins en Lorraine comme ministre du Travail et de l'Emploi où pourtant sa présence serait indispensable.

La situation de l'usine ArcelorMittal de Florange est de plus en plus compromise si l'on en croît le dernier communiqué de l'AFP repris par le Point. En effet : « (...) La réunion de facilitation organisée vendredi sous l'égide de l'État entre la direction et les syndicats pour mettre fin au blocage de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) s'est terminée sur un constat d'échec, ont annoncé les syndicats (...) Ils ne nous ont même pas garanti par écrit une poursuite de l'exploitation jusqu'au 31 mars 2013, a regretté le responsable de la CFDT, Édouard Martin, à l'issue d'une réunion d'une heure et demie (...) »

Il est probable que compte tenu de la situation, il aurait été nécessaire, comme pour Lejaby, à Yssingeaux, que les ministres se mobilisent et participent personnellement aux négociations sur l'avenir du site. Les ministres de l'industrie ou du travail et de l'emploi, par exemple ?

Mais, visiblement, ils avaient d'autres priorités

Eric Besson et Xavier Bertrand avaient justement rendez-vous avec des représentants syndicaux des sites détenus par la société Lejaby avant sa mise en liquidation judiciaire. Sauf que Xavier s'était fait représenter par sa directrice de cabinet ... pour se rendre à l'inauguration d'un hôpital à Calvi.

Cette visite nous est décrite sans la moindre complaisance par Corse Matin

« (...) Une visite marathon très bien orchestrée. La journée d'hier a permis à Xavier Bertrand d'apaiser certaines tensions. Et sans doute d'agrandir son aura dans l'île (...) Et de resserrer les liens entre les militants UMP avant d'importantes échéances électorales. Arrivé en jet privé à l'aéroport de Calvi Santa-Catalina (...) À midi, Xavier Bertrand a repris sa casquette d'homme politique pour un mini-meeting avec les représentants locaux de l'UMP (...) c'est de politique et uniquement de politique qu'il a été question. Et notamment de la campagne présidentielle qui s'annonce. Là encore, le ministre s'est voulu rassurant. Invitant ses « amis corses » à investir le terrain pour « soutenir et porter à la victoire le candidat président »

La lecture d'un article de Corse Matin publié hier, vous permettra d'apprendre qu'en période de restrictions budgétaires Xavier Bertrand aurait lancé : « Pour la santé la Corse aura tout ce qui lui faut »

Surprenante priorité direz-vous, au moment ou des milliers d'emplois sont en jeu en Lorraine. D'autant plus que sa circonscription électorale se trouve bien loin, en Picardie.

Les curieux trouveront un début de réponse dans un article publié en juillet 2011 sur le site CeleMondo qui nous expliquait où Xavier Bertrand passait ses vacances

« (...) Comme chaque année, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé va passer ses vacances sur l’île de Beauté. Il est « amoureux de la Corse et d’une Corse » aime-t-il répéter. En effet, c’est de la région de Balagne, près de l’Ile Rousse (Haute-Corse), qu’est originaire l’épouse de Xavier Bertrand (...) La belle-famille du ministre possède une maison à Monticello, près de l’Ile Rousse (...) Cette année, Xavier Bertrand a prévu de faire le tour des établissements hospitaliers corses, afin « d’apprécier la situation de chacun d’eux »

En clair un homme de parole qui sait se mobiliser lorsque l'urgence s'impose !

Quant à l'urgence de Lorraine, elle attendra encore un peu puisque le ministre sera selon son agenda dans le Languedoc-Roussillon, samedi et dans les Hauts-de-Seine, lundi ...

23 février 2012

Produit en France : L'entreprise Caddie pourrait-elle disparaître ?

Caddie®, marque produite en France, devenue pour beaucoup de français un terme générique, et symbole du pouvoir d'achat serait en difficulté. Le Président candidat sera t-il sensible à la lettre que les salariés lui ont adressé ?

Si les marques ont envahi notre quotidien, il en est certaines dont le nom est devenu avec le temps, un terme générique. On peut citer le Formica, le Frigidaire (devenu Frigo) ou le Caddie.

Le Caddie cet outil que les français ont découvert avec l'arrivée des super marchés et qu'on remplissait à ras bord dans les années fastes. Ce chariot, du moins son contenu, qui représente aujourd'hui un indicateur de pouvoir d'achat.

On n'oubliera pas de signaler que le Caddie est fabriqué en France et fait travailler 600 salariés en Alsace. De quoi se réjouir alors ?

Eh bien non, semble t-il si l'on en croît 20Minutes qui consacre un court article à cette marque créée en 1928 et nous explique que celle-ci traverse une mauvaise passe.

Selon le site du quotidien : « (...) Le tribunal de commerce de Strasbourg pourrait se pencher le 5 mars prochain sur les comptes du leader du marché des chariots de supermarché et d'aéroport. Son placement en redressement judiciaire ne serait pas à exclure, selon certains (...) »

La raison ?

Un des syndicalistes de l'entreprise aurait affirmé à 20Minutes que Caddie aurait « besoin que l'État lui prête un peu d'argent car les banques ne veulent plus le faire » Cet argent : « (...) permettrait notamment de finaliser un projet de transfert de son pôle peinture d'Oberhausbergen à Drusenheim, où se trouvent ses lignes de production (...) »

Inquiets pour leur avenir, les salariés : « (...) ont décidé d'écrire au Président Nicolas Sarkozy, à son ministre et président de la région Philippe Richert, ainsi qu'à l'ancien député (UMP) François Loos (...) »

Même si nous ne connaissons pas la situation actuelle de la trésorerie et la qualité de la stratégie commerciale de l'entreprise Caddie, il est évident que l'hypothèse d'une disparition serait un très mauvais signe pour les produits d'origine France, tant vantée par le gouvernement et pour l'emploi !

Cette histoire ne serait pas complète si nous n'indiquions pas que le principal concurrent de Caddie, Wanzl® est Allemand et possède un site de fabrication situé ... en Alsace à Sélestat.

Si les deux entreprises ont une stratégie de production internationale : Allemagne, France, République Tchèque et en Chine pour Wanzl et France, Portugal et Chine pour Caddie, devrait-on conclure que les banques allemandes seraient moins frileuses que les banques françaises en termes de prise de risque ?

Si c'était le cas, ne serait-il pas urgent de séparer les activités de banques d'affaires et de dépôt afin d'inciter la sphère financière à développer prioritairement les activités les plus utiles à l'économie ?

Dans l'immédiat, fait remarquer un des syndicalistes de Caddie : « Il faut aider l'entreprise car elle s'est toujours battue pour ne pas délocaliser ! »

Espérons que le Président candidat qui nous a fait, hier soir, une « brillante »démonstration de sa TVA anti délocalisation, déploiera plus d'énergie pour sauver un savoir-faire national que celle déployée jusqu'à présent pour l'aciérie de Florange !

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Creetik

20 février 2012

A Florange on attend toujours le « Président du peuple » !

Les ouvriers d'ArcelorMittal Florange n'ont toujours pas reçu de soutien ou de visite du président candidat qui répétait : « J'aime les usines, c'est mon truc » N'aurait-il que des référendums à leur proposer comme solution à leur colère et angoisse ?


Le conflit qui oppose les ouvriers d'ArcelorMittal Florange à leur direction est un symbole très fort à deux mois de l'élection présidentielle. En effet, le Président candidat qui n'a cessé durant son mandat, de hurler son bonheur de se trouver dans une usine, semble cette fois-ci, sans réaction face à une possible fermeture qui pourrait concerner à terme, des milliers de salariés.

Que faire pour éviter une fermeture qui ressemblerait bigrement à celle de Gandrange ?

A ce jour, le « Président courageux qui protège » n'a semble t-il aucune réponse à apporter.

Par contre, le Président candidat a fait des propositions qui selon lui permettraient de lutter contre la désindustrialisation ?

« La fin des 35 heures qui pourraient être vidées de leur substance avec des négociations compétitivité emploi au sein des entreprises ». Traduction : travailler plus et accepter de gagner moins

Et en cas de fermeture ?

La mis en place d'un « référendum sur le chômage (...) dans lequel on demanderait aux français de valider : « l'obligation pour les chômeurs d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel ils auront été nouvellement formés (...) »

On est bien loin des « discours ouvriers » prononcés en Moselle d'un : « Moi j'aime bien les usines. Moi je veux rencontrer des vraies gens, aller dans les usines, expliquer ce qu'on est en train de faire (...) Usines, ouvriers, politique industrielle ne sont pas des gros mots (...). Je crois à la vocation industrielle de la France et de la Lorraine, une région qui a connu tant d'épreuves (...) »

Bien loin aussi : « la France qui se lève tôt, la France qui travaille (...) La France qui ne demande rien, mais qui se lasse qu'on exige tant d'elle » qu'il venait visiter et à qui il promettait de gagner plus en travaillant plus ...

La réalité, c'est qu'après avoir prouvé son impuissance à empêcher les entreprises de supprimer des emplois, et oublié toute promesse de réforme du capitalisme, notre Président candidat n'a que le « courage » à proposer aux ouvriers de Florange !

Courage de qui ?

Des salariés qui devront apprendre à vivre avec des salaires variables en fonction du carnet de commande de leurs entreprises et pourront être licenciés plus facilement ?

Des mêmes salariés qui, ayant perdu leur emploi, se verront proposer n'importe quelle formation, et à terme, n'importe quel pseudo emploi, qu'ils devront accepter sous peine de perdre leurs indemnités ?

Ou d'un président candidat qui serait capable de retourner maintenant dans cette Lorraine qui a connu tant d'épreuves pour l'expliquer aux salariés d'ArcelorMittal Florange ?

Malheureusement pour les salariés de Florange, il semble bien Monsieur le Président que votre vision du courage se limite à une référendite aigüe. Un peu court pour prétendre au titre de « Président du peuple » ...

14 février 2012

Le candidat Sarkozy ira t-il vanter son bilan aux aciéries Arcelor-Mittal ?

En 2008, le Président se rendait en urgence au chevet de l'usine ArcelorMittal de Grandange pour y faire des promesses ... non tenues. En 2012 il est assez improbable qu'il renouvelle l'opération à Florange où gronde la colère !

En février 2008, Nicolas Sarkozy se rendait en Lorraine pour rassurer les salariés d'ArcelorMittal, inquiets pour leur avenir. Sur de lui, Il y prononçait le célèbre : « Gandrange comme voyage de noces, y a pas mieux ». Résultat : En février 2009, la CFDT faisait symboliquement installer une stèle en granit sur laquelle on pouvait lire : « Ici reposent les promesses de N. Sarkozy faites le 4 février 2008 à Grandange : Avec ou sans Mittal, l’Etat investira dans Grandange »

Et pourtant, c'était l'époque du travailler plus, des heures supplémentaires, de la mondialisation heureuse et du capitalisme que notre Président allait réformer. Avec les résultats exécrables que nous connaissons en termes de fermetures d'entreprises et de chômeurs.

Or, le mandat de Nicolas Sarkozy étant quasiment à son terme, selon les média, il devrait annoncer sa candidature demain vers 20H00 sur une grande chaîne de télévision propriété du témoin d'un précédent mariage et parrain de son fils Louis.

Dans les jours qui suivent ils devrait enchaîner les meetings. Sont annoncés Annecy (Haute-Savoie), puis Marseille (Bouches-du-Rhône) le point d'orgues étant la grande réunion prévue à Villepinte prévue pour le 11 mars.

Il est peu probable par contre qu'il tienne meeting près de l'usine ArcelorMittal de Florange où les salariés viennent d'apprendre que la mise en sommeil des deux hauts fourneaux lorrains sera prolongée au moins jusqu'à l'été

On ne va pas se laisser tuer en silence. On a une fenêtre d'opportunité jusqu'en mai. Après, c'est rideau, estime un des syndicalistes, pour qui les politiques doivent mouiller leur chemise comme pour le fabricant de lingerie Lejaby. En attendant : « L'intersyndicale, qui comprend la CFDT, la CGT, FO et la CFE-CGC, réunira les salariés jeudi en assemblée générale pour définir des actions dures (...) Nous ne serons pas les Grecs de la métallurgie française », a prévenu Edouard Martin de la CFDT, en annonçant une mobilisation « tous azimuts »

Une bonne occasion pour le président « qui aime les usines », « courageux et qui protège » pour adapter son programme et venir annoncer aux salariés d'ArcelorMittal de Florange la même bonne nouvelle qu' ceux de Photowatt. A savoir que leurs emplois sont sauvés.

Mais dans la mesure où il semble improbable que LVMH ou EDF se montrent intéressés, il va falloir faire preuve d'imagination, ou bien éviter de venir vanter cinq ans de bilan dans ce qui reste du bassin sidérurgique Lorrain ...

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L'Express

10 février 2012

Ventes de Rafales Dassault : Une bonne affaire pour l'emploi ... indien !

Du Président de la République en passant par Laurence Parisot, on s'était félicité et congratulé pour la vente de Rafales à l'Inde. Problème : Si la vente est confirmée, seuls 18 avions sur 126 seraient construits en France. Depuis silence radio sur le patriotisme économique !


Même si le secrétaire d'État au Commerce extérieur Pierre Lellouche relativisait la signature de Dassault avec l'Inde : « Nous avons remporté le contrat du Rafale en Inde, mais il reste à finaliser un certain nombre de choses (...) A ce stade, je veux être prudent, on est dans une phase de négociation exclusive (...) » Les réactions d'enthousiasme n'ont pas manqué au sommet de l'état et du patronat français.

Nicolas Sarkozy : « (...) 126 Rafale en dernière phase de sélection en Inde, ça va bien au-delà de la société qui les fabrique, bien au-delà de l'aéronautique, c'est un signal de confiance pour toute l'économie française (...) » FranceTV

Laurence Parisot, Présidente du Medef : « C'est une très grande nouvelle pour l'industrie française. Ce contrat, s'il est ratifié, récompense l'esprit de coopération entre un grand groupe français - le groupe Dassault - à la pointe de l'innovation, et un tissu de près de 500 PME. L'avenir de notre économie passe par le développement de binômes de ce type » Medef

Du côté des 1.247 salariés, le soulagement était réel : « (...) Pour que Dassault puisse perdurer il fallait un premier contrat sur des Rafale à l'export. Ça ouvre des portes et ça donne de l'oxygène à tous points de vue (...) »

Bon, tout cela était émouvant aux larmes, sauf que le même jour, on apprenait par Reuters que : « (...) Seule une petite part des Rafale seraient construits en France et les autres fabriqués en Inde si Dassault Aviation finalisait le contrat de 126 chasseurs pour lequel ont été ouvertes des négociations exclusives (...) »

Ce qui signifiait que les salariés français ne verraient, en cas de signature définitive, que d'un petit bout du marché. Ce qui n'a pas empêchait pas Bernard Carayon, un des spécialistes UMP du patriotisme économique de déclarer : « (...) l'achat par l'Inde du Rafale constitue un succès extraordinaire pour Dassault et ses équipes dirigeantes, tenaces et patriotes, parce qu'elles se sont battues autant pour leur appareil que pour le succès de la France (...) »

En clair pas de quoi pavoiser, puisque le contrat de garanti pas aux salariés français une garnatie d'activité sur le long terme. Alors pour quelle raison avoir accepté un tel marché ?

Selon le même Carayon : « (...) La capacité de production de Dassault en France semble être de 11 Rafale par an. Même en augmentant la cadence, Dassault ne pourrait pas pourvoir" à l'ensemble du contrat dans les délais impartis (...) »

Certains pourraient répondre, qu'au moment où le gouvernement ne cesse de nous parler de recherche et de technologie, comme solutions pour sortir la France du chômage. Il est assez étonnant de transférer des emplois de haute technologie !

Oui, mais dans la mesure Dassault n'a toujours pas trouvé un client, le taux de remise proposé par l'avionneur est de plus en plus important tout comme les exigences dudit client. Outre l'impressionnante remise : Le prix proposé par appareil, à l'Inde serait de 80 à 87 millions ( alors qu'ils sont facturés 150 millions à l'armée française ) et il est clair que l'Inde a exigé un transfert technologique lui permettant de faire des économies et de maîtriser un savoir-faire qu'elle ne possède pas !

Transfert technologique jugé gravissime par Paul Quilès ancien ministre de la défense : « La France se créé des concurrents dans un pays émergent considérable »

Curieusement, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot n'ont souhaité nous expliquer ce marché ... de dupes. Il n'y a pas à dire : La réindustrialisation de la France est en marche ...


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Myzone59

27 janvier 2012

Lejaby : Symbole du naufrage industriel du gouvernement !

Laurent Wauquiez est mobilisé sur le sort de l'usine Lejaby abandonnée par le repreneur de la marque. Normal, l'affaire se passe dans sa propre circonscription ! Sauf que jusqu'à présent, déclarent les ouvrières : « Wauquiez ? On ne l'a jamais vu ici » !


Bien qu'on puisse lire tous les jours l'annonce plans sociaux en France, l'affaire Lejaby est devenue le symbole de l'échec du gouvernement face à la désindustrialisation. En effet, elle cumule les problèmes du fabriqué en France avec celui de l'âge de salariés qui sauf coup de chance devront survivre en attendant d'obtenir le départ à la retraite !

L'histoire de Lejaby, contée par Le Nouvel Obs est édifiante

« (...) Le fabricant de lingerie Lejaby, tout juste repris par un consortium associant son sous-traitant tunisien, a commencé à délocaliser sa production dès 1992 (...) les délocalisations dans la lingerie avaient démarré dès les années 1970 (...) Il emploie 15 personnes au départ en Tunisie, la montée en charge est rapide (...) Lejaby, qui compte près de 1.200 salariés sur huit sites en Rhône-Alpes et Auvergne, est cédée en 1996 à l'Américain Warnaco. Quatre usines ferment en 2003, avec 250 suppressions d'emplois à la clé. La part de la production réalisée en France descend à 40%. Le groupe autrichien Palmers rachète la société en 2008 et ferme trois usines Lejaby en France en 2010 pour fabriquer dans les pays à bas coûts. Au total, 197 salariés sont alors licenciés. Depuis, 93% de la production était fabriquée à l'étranger, dont 83% au Maghreb et 10% en Asie (...) Restait en France l'usine d'assemblage d'Yssingeaux et ses 93 salariés (...) » jusqu'à l'annonce par le dernier repreneur de la fermeture définitive du dernier atelier français !

Cette fermeture est tombée au plus mauvais moment, pour le Président pas encore candidat, qui « aime les usines » et le gouvernement qui nous avaient boursouflé le cortex avec le retour de la production en France. Ajoutons à celà que l'usine Lejaby est située dans la circonscription de Laurent Wauquiez le défenseur « autoproclamé » des classes moyennes !

Or, si Wauquiez est député de la circonscription depuis 2004, et a donc pu suivre une grande partie des déboires successifs de la marque, les ouvrières de l'usine d' d'Yssingeaux sont formelles, jusqu'à l'annonce officielle de la fermeture : « Wauquiez ? On ne l'a jamais vu ici » C'est d'autant plus remarquable que notre homme a été secrétaire d'Etat à l'Emploi, mais a préféré fustiger les assistés du RSA. Que voulez-vous, on a les priorités qu'on peut !

Mais, présidentielle et législatives obligent, notre député maire ministre a trouvé en très peu de jours : « (...) des contacts avec neuf repreneurs industriels et des contacts très sérieux avec trois (...) »

Que valent ces gesticulations face quatre-vingt-dix femmes et trois hommes qui expriment amertume et colère ? Salariés, à qui on a demandé de réaliser les plus beaux produits, tout en respectant des rendements hallucinants, leur permettant en cas de dépassement, de toucher des primes de ... 2 à 3 euros par semaine. Comme le raconte une ouvrière de la marque au Nouvel Obs

A vrai dire rien, si ce n'est permettre au ministre de plaider pour : la production française et brandir : un protectionnisme européen. Oubliant au passage de préciser que Jean-François Copé le secrétaire général de l'UMP l'a publiquement désavoué indiquant qu'il s'agissait : d'une idée obsolète !

Même si le réveil de Laurent Wauquiez est tardif et opportuniste, il est clair que nous espérons que les salariés obtiendront une solution pour conserver leur emploi et leur dignité. Espérant au passage que ceux-ci ne seront pas soumis ... dans la foulée, à un accord « chantage » compétitivité-emploi, que devrait probablement vanter dimanche, le Président de la République, et qui consiste à travailler plus ... pour le même prix !

Eh oui, ça se passe comme ça chez : « le Président courageux qui protège » et « aime les usines »


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La Montagne