La création de Pôle Emploi voulue par Nicolas Sarkozy aura créé plus de problèmes que de solutions pour les chômeurs. François Hollande lui donnera t-il une vrai stratégie et les moyens d'être efficace ? En tous cas, il y a urgence à faire mieux !
Le 17 octobre 2009, on pouvait lire, sur le site du gouvernement, le texte suivant : « Pôle emploi : c’est le nom de l’organisme issu de la fusion ANPE-Unedic dévoilé le 16 octobre par Christine Lagarde et Laurent Wauquiez. (...) Laurent Wauquiez a indiqué que l'objectif de cette fusion ANPE-Unedic et triple : simplicité pour le demandeur d'emploi, accompagnement sur mesure, efficacité pour le retour vers l'emploi. Pôle emploi mettra en place des guichets uniques pour assurer à la fois l'accueil, l'orientation, la formation, le placement des demandeurs d'emploi et pour leur verser un revenu de remplacement. Par ailleurs, chaque demandeur d'emploi aura, dès son inscription, un conseiller attitré chargé de l'accompagner sur la durée. Le secrétaire d'Etat a par ailleurs indiqué vouloir instaurer une "culture du résultat" au sein de Pôle emploi : à l'horizon de trois ans, la France doit bénéficier du service public de l'emploi le plus moderne et le plus efficace d'Europe »
Texte qui pourrait faire sourire si la France ne comptait pas plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi ! Or, les français l'ont exprimé à de nombreuses reprises ces dernières années, leur première préoccupation est le chômage et son traitement !
Alors, comment mieux prendre en compte le problème des chômeurs et leur permettre de retrouver le chemin de l'emploi durable ?
Dans la mesure où le nouveau Président n'a pas encore pris officiellement ses fonctions et n'a pas encore nommé de Ministre du travail, il faut se contenter des réflexions de la direction de Pôle Emploi présentées par le journal Les Echos.
Pôle Emploi a répartit les chômeurs en trois catégories :
Les plus éloignés de l'emploi
Les moins éloignés du marché du travail
Les proches du marché du travail
Compte tenu de l'allongement progressif de la durée moyenne du chômage, que propose Pôle Emploi pour : « Les plus éloignés de l'emploi » qui sont de plus en plus nombreux.
« (...) Pour les chômeurs « qui sont les plus éloignés de l'emploi », le texte préconise un « accompagnement renforcé ». Les « conseillers dédiés » qui traiteront ces dossiers - 50 à 70 chacun au maximum - devront avoir un contact « au moins mensuel » avec ces personnes. Tout demandeur d'emploi qui n'a eu « aucune période d'activité au cours des neuf mois suivant son inscription » bénéficiera d'un « entretien approfondi »
Ce qui n'est pas sans rappeler les illusoires promesses de 2008, émises par Christine Largarde qui affirmait vouloir tenir l'objectif de : « (...) 70 à 80 demandeurs d'emploi suivis par agent » alors que quatre ans plus tard, le nombre de 300 est devenu commun !
En clair, un recyclage de « bonnes intentions » qui fait l'impasse sur les dégâts causés par le processus de déshumanisation dans lequel on a placé les chômeurs.
Eh oui, l'époque est à l'efficacité (faire mieux avec moins) et à la rentabilité. Alors, passer quelques minutes avec un conseiller devient un privilège. Le reste du temps, un numéro de téléphone, très souvent saturé ou un site web qui propose des réponses standards sont les seuls liens avec Pôle Emploi. Quand ils ne sont pas des outils de sanction destinés à suspendre provisoirement les indemnités !
C'est pourtant cette déshumanisation qui est en partie responsable de l'inefficacité du système ! C'est également elle qui est à l'origine du climat de tension entre salariés et usagers de Pôle Emploi !
Dans l'immédiat, le site La Fusion pour le Nuls citant Le Monde nous apprend que : « (...) le prochain gouvernement pourrait demander à Jean Bassères (actuel patron de Pôle Emploi) de revoir sa copie (...) » Bonne idée, mais dossier à suivre, avec attention ...