11 mars 2011

Sortie de crise : Les salariés se sentent "dindons de la farce" !

Quasiment en même temps que les entreprises du CAC40 annonçaient près de 83 milliards d'euros de bénéfices en 2010, Laurence Parisot indiquait refuser toute idée de partage. Résultat : Des salariés amers et fatalistes !

Les Echos viennent de publier une étude importante, réalisée par Altédia et Ipsos puisqu'elle nous livre l'état d'esprit des salariés face à la crise économique, leur vision de leur avenir professionnel et ... de leurs espoirs d'augmentations de salaires.

Car comme l'expliquent Les Echos, si : « (..) Pour les grandes entreprises, la crise est presque un lointain souvenir près de 83 milliards d'euros de bénéfices en 2010. Les chiffres d'affaires, aussi, ont augmenté. Et les dividendes devraient progresser (...) »

Cette étude est d'autant plus importante que, le seul son de cloche entendu ces derniers temps , est celui du Medef.

Et que dit l'organisation patronale sur le partage des profits issus du travail ?

« (...) Laurence Parisot a estimé lundi que la règle de partage des profits par tiers - employeur, actionnaires et salariés - était une vue de l'esprit (...) » - Europe1

Elle s'est faite plus précise au micro de France Inter où elle a rivalisé avec les meilleurs spécialistes politiques de la langue de bois ! Proposant notamment à l'état d'augmenter les salaires en faisant baisser ... les charges sociales payées par les salariés. En contrepartie d'un transfert au au privé d'une partie ... de la protection sociale ! (voir Slovar)


Laurence Parisot par franceinter

Alors qu'en pensent les salariés et comment le vivent-ils ?

Extraits de l'étude

« (...) Près de 4 salariés en entreprise sur 10 estiment qu’il y a un risque important pour qu’ils connaissent une période de chômage au cours des prochaines années (...) Plus grave, près de 6 salariés sur 10 pensent qu’ils auraient du mal à retrouver un emploi s’ils se retrouvaient au chômage (...) Les salariés se montrent aussi très pessimistes en ce qui concerne l’avenir de certains secteurs d’activité, notamment l’industrie. La très grande majorité des salariés estime que la crise industrielle est « devant nous » (71%)

(...) pour bon nombre de salariés, l’activité de leur entreprise n’est pas ou plus en phase de décroissance (...) Pour accroître leur motivation au travail, les salariés souhaitent en priorité une augmentation de salaire (76%) (...) Ils expriment aussi des attentes relativement fortes en termes de reconnaissance de leurs efforts par leurs supérieurs hiérarchiques (48%) et de perspectives d’évolution professionnelle (44%). Le manque de moyens et l’optimisation de l’organisation sont aussi fréquemment mentionnés (...) »

Une étude qui devrait à notre sens donner lieu à des réflexions et débats largement plus prioritaires que celui, stérile et dangereux, de la place des religions dans la République.

Mais, en termes de conditions de travail et de salaires, notre Président et sa majorité présidentielle sont, semble t-il, totalement impuissants, pour faire avancer les choses. Néanmoins, lorsqu'on lit les propositions de l'UMP dans le domaine, on peut également se demander si cette impuissance ne prend pas la forme d'une connivence ... avec le discours des organisations d'employeurs !


Baromètre du moral des salariés – Février 2011


Crédit et copyright dessin
Ucciani

10 mars 2011

Gérard Longuet : Ministre sans biographie officielle ?

Les administrateurs des sites du gouvernement sont-ils si débordés qu'il n'aient pas trouvé le temps de mettre à jour la fiche biographique de Gérard Longuet, le nouveau ministre de la Défense. Ou bien ce dernier réfléchit-il encore à son contenu ?

Le dimanche 27 février 2011, Nicolas Sarkozy annonçait se séparer de Michèle Alliot Marie sa ministre des affaires étrangères. Nommant en lieu et place Alain Juppé qui cédait son poste à Gérard Longuet. Claude Guéant de son côté remplaçant Brice Hortefeux à l'intérieur.

Comme à chaque remaniement, la suppression de la fiche du ministre sur le site du gouvernement est quasi immédiate et celle de son remplaçant met quelques jours à être complétée. Ce qui n'est pas le cas d'Alain Juppé dont la fiche biographique existait déjà, puisqu'il était membre du gouvernement. Elle y figure également sur le site de son ministère

Par contre, pour l'actualisation des fiches de Claude Guéant et Gérard Longuet, ce n'est pas encore totalement fait. En effet, en se rendant sur la page individuelle des deux ministres, à la rubrique « biographie» on peut lire : « En cours de mise à jour »

Simple problème d'intendance diront certains ! Certainement puisqu'en utilisant le lien de la rubrique « Coordonnées » de la page de Claude Guéant on arrive sur le site du ministère de l'intérieur ou en cliquant sur « le ministre/claude guéant » on trouve une biographie datée du 28/02/2011 où on trouve des informations depuis le :

01/05/1969 où il fut : Elève de l'E.N.A. (Promotion Thomas More) jusqu'au 16/05/2007 date de son dernier poste : Secrétaire général de la Présidence de la République

En ce qui concerne Gérard Longuet, il suffit donc de faire la même opération pour découvrir que sur le site du ministère de la Défense à la rubrique « Le ministre» on trouve l'information suivante : « Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République a nommé Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants. La passation de pouvoir avec son prédécesseur, Alain Juppé, se déroule à l’hôtel de Brienne, le mardi 1er mars. Premier geste symbolique de sa prise de fonction, le ministre va raviver la flamme du souvenir sous l’Arc de Triomphe en fin de journée » ou la liste des membres de son cabinet. mais en contrepartie, un magnifique photo officielle du ministre à télécharger !

A moins que les administrateurs du site soient facétieux et aient caché la biographie dans le site, on est bien obligé de constater qu'on ne trouve aucune indication biographique sur le ministre.

Il faut dire que pour trouver une biographie officielle de Gérard Longuet sur le net, c'est assez difficile. Hormis Wikipedia dont les contenus peuvent être sujets à caution, il faut se rabattre sur le blog de Gérard Longuet qui présente ... Un texte indiquant sa joie de rejoindre le gouvernement et où il rappelle sa « fidélité à notre région Lorraine que j’ai servi 12 ans comme Président »

Alors sur sa fiche du Sénat ?

Et bien non, puisque celle-ci indique simplement la profession d'administrateur civil et que le lien Web proposé est celui de son blog (voir plus haut )

Il faudra donc, en attendant que le ministre confie une biographie aux administrateurs des sites du gouvernement se contenter de celle, bien courte de France24

« Écarté du gouvernement lors du remaniement ministériel de novembre dernier malgré les promesses de Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet a finalement décroché le portefeuille qu’il lorgnait depuis plusieurs mois. Nommé dimanche à la Défense, le sénateur de la Meuse et président du groupe UMP au Sénat a ainsi succédé à Alain Juppé.

Cette nomination marque son retour au gouvernement, après une saga judiciaire de plus de quinze ans qui lui avait coûté son poste de ministre de l’Industrie dans le gouvernement Balladur en 1994 et enrayé son ascension au sein de la droite française. Poursuivi dans une affaire liée au financement de sa villa à Saint-Tropez, puis mis en examen pour le financement présumé occulte du Parti républicain, il a bénéficié de plusieurs relaxes et non-lieux, et a été définitivement blanchi en février 2010 de toutes les accusations qui pesaient contre lui.

Il débute tôt sa carrière politique en participant en 1964 à la création du mouvement d’extrême-droite Occident avec Alain Madelin. Un temps proche du Front national, il se tourne finalement vers le Parti républicain à la fin des années 70

Ses petites phrases assassines et propos mal contrôlés lui ont valu une réputation d’électron libre dans la sphère sarkozienne. Des saillies verbales qui lui ont aussi valu des critiques acerbes, notamment lorsqu’il s’est opposé à la nomination de Malek Boutih à la tête de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), au motif "qu'il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes »

Mais, comme tous les français, monsieur le ministre, nous sommes impatients de pouvoir lire votre version officielle ...


Nota : Miracle de la technologie du 11 mars 2011, la biographie de Gérard Longuet est disponible, sur le site du Ministère de la Défense. On y apprend, entre autre, que le Ministre est : " (...) un passionné d’histoire, de voile et de mécanique, il a construit lui-même son premier voilier (...) Ce qui devrait bien aider la Marine Nationale au cas ou le Charles de Gaulle rencontrerait de nouveaux problèmes techniques !

09 mars 2011

Apprentissage : Qui du Medef ou du gouvernement cédera le premier ?

Lorsqu'il est question de convergence avec le modèle allemand, le Medef insiste surtout sur l'ISF et le coût du travail. Mais lorsqu'il s'agit d'appliquer celui-ci à l'apprentissage le même Medef est beaucoup moins enthousiaste !

Il est toujours plus facile d'imposer des « réformes » au salariés qu'à leurs employeurs. C'est le constat qu'on peut faire face au refus du Medef de mettre en place la « révolution culturelle » de la politique de l’apprentissage de Nadine Morano !

Révolution qu'elle définit de la façon suivante : « (...) Depuis des décennies, l’Allemagne utilise la formation par alternance. Le taux de chômage des jeunes est de 10 % (...) Il faut changer les mentalités en valorisant l’apprentissage auprès des jeunes et de leurs familles mais aussi les entreprises en les incitant à avoir recours à l’apprentissage (...) »

Seulement cette fois, Jean-François Pilliard du Medef et délégué général de la puissante fédération de la métallurgie, l’UIMM refuse catégoriquement toute contrainte de l'état dans le domaine !

Lorsqu'il s'est agit de repousser l'âge de la retraite des salariés, il s'est créé un consensus entre l'exécutif, sa majorité parlementaire et les organisations d'employeurs. Et tout ce beau monde d'expliquer qu'il était indispensable de légiférer le plus vite possible et d'imposer cette « réforme » malgré l'opposition de la majorité des salariés.

Bien entendu, les engagements verbaux des organisations d'employeurs concernant l'emploi des plus de 55 ans n'ont pas été tenus.

Qui se souvient que Christine Lagarde, au nom du gouvernement, évoquant la main tendue de François Chérèque à Laurence Parisot, a déclaré en octobre 2010 : « (...) Se mettre à la table des discussions, parler de l'emploi des jeunes, parler de l'emploi des seniors et examiner les problèmes de fond qui créent une vraie angoisse chez les jeunes et les seniors, ça c'est vraiment un tournant et je trouve que c'est une très bonne chose (...) »

Bon, pour les seniors, on a vu rapidement qu'il ne se passerait rien. En ce qui concerne les jeunes non plus d'ailleurs !

Mais pour ces derniers, cette fois-ci, le Président a voulu taper du poing sur la table . A défaut de pouvoir leur trouver un emploi, ce qu'il est dans l'impossibilité de faire, il a proposé : « d’instaurer des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises »

Ah ! l'apprentissage et l'alternance, sujets sur lequel Laurent Wauquiez l'ancien secrétaire d'État chargé de l'Emploi était intarissable allant jusqu'à se rendre en Allemagne pour s'inspirer de leur modèle.

Il promettait d'ailleurs, le 10 décembre 2009, que : « (...) Un jeune sur cinq devra être formé en alternance d'ici 2015 (...) Et proclamait vouloir faire des contrats d'apprentissage et des contrats de professionnalisation : (...) le pilier de la politique de formation en France, prenant pour modèle ... l'exemple allemand (...) On allait créer un : grand portail internet permettant aux jeunes, à leur famille, aux établissements de formation et aux entreprises, de disposer de l'ensemble des informations nécessaires (...) »

ça c'était pour le décorum ! mais en ce qui concernait les employeurs, c'était un peu plus difficile !

Mais : « (...) Laurent Wauquiez dit vouloir « ouvrir le ventre de la bête » : il s'agira, en lien avec les employeurs mais aussi avec les autres acteurs de l'alternance (chambres consulaires, CFA, Opca…), d'examiner ce qu'il est possible de faire en matière d'évolution du quota de jeunes en alternance dans les effectifs des entreprises (...) » Et le Secrétaire d'État très en verve d'appeller de ses voeux un : « développement de l'apprentissage tous azimuts (...) » - AEF Info

Oui mais pour que le « tous azimuts » puisse se généraliser, il aurait fallut que les entreprises jouent le jeu à fond. Ce qui n'a pas été le cas malgré les promesses ... verbales. D'où les quotas évoqués par le Président !

Et là, la réponse a été claire : Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM a déclaré : « Je suis viscéralement opposé aux mesures contraignantes, en l’occurrence les quotas » (...) critiquant : « le souhait du gouvernement d’instaurer des quotas de 3 à 4% de jeunes en contrat d’ apprentissage dans les effectifs des entreprises de plus de 250 salariés, sous peine de sanctions financières (...) »

Et là, ça ne rigole plus puisque : « (...) l’objectif du gouvernement est de rajouter 50 000 contrats aidés aux 390 000 prévus dans le budget 2011 (...) »

Or : « (...) l’UIMM propose le maintien du nombre d’apprentis à 35 000 par an sur la période 2011 à 2012, soit le même niveau que les trois années passées. La fédération attend aussi de nouvelles mesures du gouvernement en faveur de l’alternance, notamment une simplification des procédures et modalités de financement des contrats » - Usine Nouvelle

Et, bien que les employeurs aient obtenu plusieurs concessions, assez scandaleuses, comme : la simplification des conditions requises pour devenir maître d’apprentissage (assouplissement des conditions d’ancienneté) ou la succession possible de deux contrats de professionnalisation (...) la réponse est simple : Il ne faut donc pas attendre de la métallurgie un excès de zèle sur l'apprentissage ! confirment Les Echos

Alors, notre grand réformateur va t-il, comme sur les retraites des salariés, se montrer inflexible et exiger le recours à la loi pour imposer « des quotas d’apprentis dans les grandes entreprises » ?

A vrai dire, déja lancé dans la campagne électorale pour 2012, il est assez probable que le Chef de l'Etat évitera de se mettre à dos un électorat qui lui est en général toujours favorable. Pour se sortir de ce bras de fer, il pourra certainement compter, sur Jean-François Copé et Xavier Bertrand qui ont su, il y a peu, à la demande du Medef et de la CGPME, faire supprimer le projet de dialogue social dans les TPE ... favorable aux salariés.

Ils pourraient par exemple appeller à la « raison » et la « défense de la compétitivité de nos entreprises » et ... réussir à faire passer à la trappe une « révolution culturelle » négative pour ... l'obtention d'un deuxième mandat à la tête de l'état !

A moins, qu'on ne trouve quelque argent dans les caisses vides, pour financer la révolution culturelle de l'apprentissage, sans que cela ne coûte un centime aux employeurs. Le tout étant payé par les salariés contribuables ... après la présidentielle !

Crédit photo
UIMM Bretagne

08 mars 2011

Financement de la dépendance : Les jeux sont (déja) faits. Vous payerez !

Promesse de 2007, le fameux « 5eme risque qui serait géré par la Sécurité sociale et les départements » va simplement devenir une rente pour les assureurs. Il faut dire que ceux-ci n'auront pas ménagé leur peine !

Retour en juin 2007 : Nicolas Sarkozy annonçait à Tours : « (...) Nous créerons, à partir de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et en concertation avec tous les acteurs du secteur, un organisme dont le but sera de préparer notre pays au défi de la dépendance (...) Je veux que la France soit un modèle dans la prise en charge de toutes les personnes dépendantes (...) » - Archive Les Echos

Rendons nous, à présent, le 23 juin 2010 à l'Assemblée Nationale pour y écouter les députés discuter du rapport « sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes " présenté à la commission des affaires sociales, par la députée UMP Valérie Rosso-Debord et intéressons nous à la proposition 12 : « Rendre obligatoire dès l’âge de cinquante ans, la souscription d’une assurance perte d’autonomie liée à l’âge et assurer son universalité progressive par la mutualisation des cotisations et la création d’un fonds de garantie »

Danièle Hoffman-Rispal ( groupe socialiste, citoyen et divers gauche ) : « (...) quelle surprise de constater que la promesse de la création d’un cinquième risque soit en fait remplacée, trois ans après l’élection présidentielle, par un recours à l’assurance privée. Non seulement il conviendra de payer, mais en plus sans garantie de résultat ! Le rapport précise même que le système d’assurance privée se substituerait à l’APA (...) J’ajoute que l’âge de cinquante ans est celui où les compagnies d’assurance privées commencent à s’inquiéter des risques de santé des assurés au point de refuser la prise en charge de certains d’entre eux (...) »

M. le président Pierre Méhaignerie UMP : « Il n’y a pas que les compagnies d’assurance privées. Les mutuelles pourraient également jouer un rôle important »

Dominique Dord UMP : « Ce n’est pas le cas et je vous félicite de proposer la souscription obligatoire d’une assurance personnelle. Cette préconisation n’a rien de choquant à mes yeux : alors que les Français sont obligés d’assurer leur voiture, souscrivent même des assurances tout risque et privilégient l’assurance vie comme placement financier, ils n’assurent pas leur personne ni leur santé ! Pourquoi ne pas éviter grâce à un système d’assurance personnelle obligatoire les difficultés et les drames véritables engendrés par la dépendance d’une personne âgée dans les familles modestes comme aisées ? (...) »

Yves Bur UMP : « Je souhaiterais donc savoir si la proposition qui est faite de créer une assurance dépendance obligatoire bénéficierait d’une aide fiscale ou non

Valérie Rosso-Debord : « La proposition d’assurance obligatoire formulée dans le rapport ne prévoit pas d’aide fiscale »

Martine Pinville SRC : « (...) Je crois que la question du financement de la prise en charge de la dépendance doit être appréhendée comme relevant du champ de la protection sociale et donc de la solidarité nationale (...) la solution finalement retenue est de ne créer qu’un dispositif d’assurance. Il risque d’aboutir à l’absence d’assurance de la part de certaines personnes. Comment pourra-t-on alors prendre en charge leur situation ?»

Denis Jacquat UMP : « (...) Une telle crainte ne doit pas cependant nous empêcher d’envisager l’institution d’une assurance obligatoire qui constituerait une avancée sociale importante. Je suis d’ailleurs personnellement partisan d’avancer l’âge de la souscription obligatoire à quarante ans, car cela permettrait d’accroître les rentrées de cotisations ; en outre, il est plus facile d’être accepté à cet âge par les compagnies d’assurance (...) »

Et maintenant, rendons-nous au 17 février 2011 date du : Point de presse mensuel de février 2011, présenté par Laurence Parisot - En réponse à une question posée sur les pistes de réflexions du financement de la dépendance, Laurence Parisot a précisé :

« (...) Comment peut-on financer tout cela ? Comment peut-on faire ? (...) Est-ce que je dois rajouter un étage à un édifice qui est déjà branlant ? (...) C’est pour cela que nous disons qu’il faut penser, là encore, comme si on partait d’une page blanche.

Si nous n’avions pas le système de sécurité sociale, qu’est-ce que nous ferions aujourd’hui pour financer la dépendance ? C’est comme cela qu’il faut réfléchir. C’est pour cela que j’ai mis en débat la question de l’assurance privée (...) Penser l’assurance privé ça ne veut pas dire forcement, dire que la prime d’assurance qu’il faudrait payer serait la même pour tout le monde. Imaginez un mécanisme d’assurance privée ne veut surtout pas dire que nous ne devons pas également imaginer un mécanisme collectif, solidaire pour les moins favorisés d’entre nous (...) »

Une assurance «low cost» sous forme de «CMU» financée par la solidarité nationale et payée aux assureurs ? Chapeau bas madame Parisot !

Au fait, il est utile de préciser que dans la « liste des personnes auditionnées par la mission parlementaire » un certain nombre de ceux-ci étaient des fournisseurs actuels ou potentiels de ... « solutions dépendance »

A tout seigneur tout honneur : La Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) qui outre la présence de son président de la commission plénière des assurances de personnes et du directeur des assurances de personnes disposait de son « conseiller parlementaire ».

Conseiller parlementaire ? : Il s'agit du représentant officiel de la FFSA auprès de l'Assemblée Nationale reconnu par la « Liste des représentants d'intérêts ". Traduction : la liste des lobbies officiels. Liste sur laquelle figure également ... Le Medef

Au même titre d'ailleurs que la Mutualité sociale agricole MSA qui prône : « (...) une part d’assurance complémentaire obligatoire pour limiter le reste à charge des bénéficiaires. Pour une bonne efficacité du système, le dispositif de prévoyance devrait être obligatoire (avec aide à l’acquisition du contrat pour les plus démunis) : il pourrait concerner – comme c’est le cas actuellement dans les systèmes d’assurance dépendance – les seniors de 50 à 70 ans ou s’appliquer à des catégories plus jeunes d’actifs (...) » ou la Mutulaité Française qui propose sur son site de « découvrir et comparer tous les contrats d'assurance dépendance distribués " par elle

Et même s'ils ne figurent pas sur la liste des représentants d'intérêts, ne pas oublier la présence du Groupe Reunica ou la MACSF qui disposent de leur propre offre. Quant au Crédit Foncier qui appartient au Groupe BPCE, il est, selon ses termes : « (...) n°2 de la banque commerciale et assurance en France (...) » nul doute que son intérêt sur le sujet est majeur !

En résumé : Un projet bien ficelé, défendu par des entreprises totalement désintéressées et des parlementaires UMP bien réceptifs. Un grand moment de démocratie en quelque sorte !

07 mars 2011

Les primes à l'embauche : Outils dérisoires face au chômage !

Une prime à l'embauche ne remplacera jamais un bon carnet de commande ! c'est ce qu'affirment les patrons de TPE dont le degré de confiance dans les mesures et actions économiques du gouvernement n'est plus que de 26% ! Or, celles-ci représentent 97% des entreprises françaises !

Après avoir nié les faits durant les pseudos négociations sur la « réforme » des retraites, Nicolas Sarkozy a bien été obligé de reconnaître que les entreprises ne veulent pas recruter de seniors privés d'emploi !

Dernière preuve en date : Une prime de 2000 € qui serait versée aux entreprises qui embauchent un demandeur d'emploi âgé de plus ... de 45 ans ! - L'Express

Tout d'abord, c'est un formidable revers pour le gouvernement que d'annoncer que même les 45 ans sont concernés par les difficultés d'accès à l'emploi. Mais, surtout, cette mesure se double d'un effet pervers ! En effet, pour certaines entreprises, friandes de primes en tous genres, à qualification égales, entre un demandeur d'emploi de plus de 55 ans ans ou un de 45 ans, qui croyez-vous qu'elle recruteront ?

Pour mémoire, le montant des aides à l'emploi, annoncées le 1er mars, à répartir entre les plus de 45 ans, la formation en alternance et le statut des apprentis est de : 500 millions. A comparer avec l'éventuelle suppression de l'ISF qui ferait perdre ... près de 4 milliards au budget de l'état !

Néanmoins, de Jean-François Copé : « (...) La vérité, c'est qu'on doit absolument poser la question centrale: celle du travailler plus (...) » - France Soir à Laurence Parisot : « (...) Le concept d'une durée légale qui serait la même pour tout le monde et tout le temps est obsolète (...) » - Medef ... on continue à vouloir faire croire que le travail « court les rues » et qu'avec un peu de bonne volonté ....

Mais le MEDEF, promoteur de la « PME attitude » est-il représentatif et crédible par rapport aux TPE qui représentent 97% des entreprises françaises (moins de 20 personnes) ?

Fiducial qui présente régulièrement son baromètre des TPE indiquait dans une étude de 2009 que : « (...) Seuls 31% des patrons de TPE considèrent que les syndicats sont suffisamment représentatifs pour négocier pour le compte de toutes les entreprises françaises » Il indiquait également que : « (...) seuls 25% des patrons de TPE déclarent qu'ils prennent (les syndicats d'employeurs) suffisamment en compte la spécificité des petites entreprises (...) Le niveau de confiance s'établit à 35% pour le MEDEF, 20% pour la FNSEA, 20% pour la CGPME et l'UPA (...) »

Et justement, Fiducial, vient de produire son baromètre des TPE de janvier-février-mars 2011 dans lequel on apprend tout simplement que ces patrons sont : 43% à ne pas envisager d'embaucher à cause d'une : « activité insuffisante pour couvrir le coût d’un nouvel emploi (...) » suivit par (...) « Le poids des charges fiscales et sociales (...) » à seulement ... 38%. Quant au code du travail dont Laurence Parisot déclarait : « (...) La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail (...) » Ils ne sont que ... 8% à trouver qu'il est un obstacle à l'embauche !

Comment les TPE envisagent-elles l'embauche en 2011 ?

« (...) elles ne sont 14 % à compter augmenter leur effectif salarié (...) au moins 800.000 TPE (33 % du total) ajournent leurs embauches (...) »

Plus grave, lorsqu'on leur pose la question sur l'évolution du chômage pour en 2011 : ils sont 62% a penser que le chômage évoluera plutôt à la hausse et 31% qu'il stagnera (page 58)

Des réponses, vous le constaterez, aux antipodes de celles des états majors des syndicats patronaux, des invectives de l'UMP et des primes du gouvernement !

Une surprise toutefois dans le baromètre Fiducial. Lorsqu'on interroge les mêmes patrons de TPE sur leur choix pour la présidentielle de 2012 : les patrons de TPE préfèreraient DSK à Nicolas Sarkozy !

« (...) Pour les petits patrons, Nicolas Sarkozy n’incarne plus le candidat idéal à l’approche de la présidentielle de 2012. Interrogé sur leurs personnalités politiques de prédilection pour l’investiture suprême, les dirigeants de TPE citent en tête Dominique Strauss-Kahn. 48% d’entre eux déclarent qu’il est tout à fait probable ou "plutôt probable" qu’ils votent en faveur du directeur général du FMI, si toutefois celui-ci se porte candidat (...) » (page 61)

Comme quoi, proposer une prime de recrutement ou faire appel aux racines de la chrétienté, et focaliser sur la place de l’Islam en France n'apporte aucune solution à la principale préoccupation de tous les français : Comment créer, trouver un emploi et surtout le conserver ?

Mais il est vrai qu'il est toujours plus facile de montrer quelques comportements marginaux, comme les prières de rue, plutôt que d'avouer son impuissance à régler à court ou moyen terme le sort de 4,303 millions demandeurs d'emploi !

Le baromètre des TPE édition de janvier-février-mars 2011

Crédit photo
Actu Voila