18 octobre 2006

Le loup BLANC sort-il du bois ?

Christian BLANC, vous vous souvenez ?

Pour certains c’est l’homme qui, aux côtés de Michel Rocard, mit fin aux graves émeutes de Nouvelle Calédonie avec un talent de négociateur hors pair.

Passé par la direction RATP, et surtout par Air France, où il gagnera ses galons de manager moderne et efficace, il disparaîtra de la vie publique pour y revenir en 2002 comme député des Yvelines apparenté UDF (ce qui en surprendra plus d’un, compte tenu de sa « famille » politique d’origine)

En juin 2006, Christian BLANC lançait officiellement son mouvement « ENERGIE 2007 » devant une salle bien remplie à la mutualité et puis … plus rien de significatif.

Si le mouvement s’est doté comme tous les autres de sites Web et de blogs de militants, il suffisait de lire les commentaires sur le blog officiel pour constater que la mécanique avait soit des ratées ou n’avait pas encore démarré.

Et voilà que ENERGIE 2007 annonce il y a quelques jours une manifestation dans plusieurs grandes villes de France dont une à PARIS le 18 octobre 2006.

Lorsqu’on évoque le mot manifestation, on est plus habitué à des revendications sociales ou corporatistes que le thème brandit par les militants de ENERGIE 2007 à savoir : la dette nationale.

Que disent les dirigeants et militants d’ENERGIE 2007 ?

"La dette publique pèse désormais en France l’équivalent de 41 000 € par ménage, pour un montant total cumulé de 1 108 Milliard d’Euros (hors engagement de paiement des retraites des fonctionnaires, évalués à environ 900 Milliards d’Euros supplémentaires). Chaque année, à partir du 15 octobre environ, l’Etat emprunte pour régler ses dépenses de fonctionnement. …"

C’est vrai et il est étonnant qu’en cette période de « segosarkomania» des gens puissent s’inviter dans le débat présidentiel avec des arguments et idées aux antipodes des discours actuels.

Sommes nous tous responsables de cette dette ?

Il serait un peu facile de rejeter sur l’ensemble des français la responsabilité de cette dette. Un certain discours qui tend à rendre responsables les « baby boomers » de cet endettement exonère allègrement des générations de dirigeants politiques qui ont joué avec le compte bancaire de la maison France.

ENERGIE 2007, lobby ou plate-forme électorale ?

Selon ses militants, ENERGIE 2007 ne serait qu’un puissant mouvement destiné à faire avancer la société française sur des thèmes précis : Clusters technologiques, réforme de l’état, des universités, du statut de l’élu, prépondérance de la régionalisation, …

Bien que ceux-ci déclarent la main sur le cœur que le mouvement a vocation à disparaître au fur et à mesure que ses idées s’imposeront à la société française, l’actuelle offensive visible sur le site Web du mouvement pourrait laisser à penser qu’une troisième ou quatrième voie présidentielle … A moins que certains candidats en panne d’idées sur les thèmes chers à ENERGIE 2007 n’offrent des ministères ou fonctions clés ?

Voilà des questions auxquelles le très discret M. BLANC pourrait bien répondre dans les mois à venir !!!

17 octobre 2006

Budget 2007 : On continue ou on devient sérieux ?

Quelques réactions de nos élus concernant le projet de budget pour 2007

Un budget 2007 "vertueux", tourné vers le pouvoir d'achat et "très facilement réalisable", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton en présentant son projet.


Réaction à l'UMP

Un budget "miraculeux", selon Gilles Carrez
Un budget "solide, sérieux et juste"selon Pierre Méhaignerie

Réactions au PS

Il est présenté comme vertueux, mais on s'aperçoit que l'on ne gagne pas au grattage. Car quand on gratte, tous les tripatouillages apparaissent" selon Didier Migaud

Réaction à l'UDF

C'est un budget électoraliste qui veut faire croire à la rigueur alors qu'il n'est pas rigoureux, qui ne baisse pas la pression fiscale mais ralentit sa hausse" et dans lequel "la réduction du déficit est secondaire" dénonce Charles de Courson

A vous de faire une idée.

En tout cas, la dette publique pèsera toujours 63 %. Y a-t-il lieu de s'en réjouir !!!


En savoir plus
YAHOO! Finances
Dette publique Danger (Energie 2007)

Crédit photo

AFP/Ministère de l'économie et des finances

16 octobre 2006

Ma banlieue ne doit pas craquer

Vous connaissez cette phrase : « Quand on a des idées en forme de marteau, on finit par voir tous les problèmes sous forme de clous »

Ce type de comportement est à rapprocher des nombreuses déclarations concernant les récentes agressions de policiers dans des cités de l’Ile de France. Si les attaques commises sont à condamner sans réserve, il est notoire que le tout répressif inauguré par Nicolas SARKOZY lors de son arrivée au ministère de l’intérieur n’a pas arrangé les choses.

Nous apprêtons nous à revivre le scénario de 2002 lorsque les faits divers du plus crapuleux au plus insignifiant dans le domaine de la sécurité étaient monté en épingle par les media ?

Le savant cocktail qui a réunit très récemment les télévisions et la police pour assister à une arrestation médiatique laisse à penser que les bonnes recettes de la précédente campagne présidentielle pourraient revenir à la mode.

Cité de façon permanente, il est à craindre que le 93 soit la mèche de la poudrière qui pourrait permettre à certains candidats à la présidence de la république de monter à nouveau dans les intentions de vote.

Confronté aux dernières émeutes des banlieues, le maire de Bondy vient d’écrire une lettre ouverte à Jacques CHIRAC qu’il publie sur son blog , où il ne mâche pas ses mots.

Extraits :

« J’accuse le ministre de l’intérieur d’avoir délibérément cherché à déstabiliser nos quartiers populaires.

J'accuse le Ministre de l’Intérieur de souffler des braises sur nos banlieues et sur mon département en particulier


J'accuse le même Ministre de gesticuler devant les caméras pour masquer ses incompétences

J’accuse le Ministre de l’Intérieur de vouloir en fait faire régner la peur et avec celle-ci de capter les extrêmes

J’accuse le Ministre de l’Intérieur d’opposer Justice et Police, Citoyens et Jeunes, Jeunes et Institutions !


J’accuse le Ministre de l’Intérieur de diviser la France et d’éloigner chaque jour un peu plus les jeunes de notre idéal Républicain … »


De son côté, le Syndicat national des officiers de police (SNOP) demande pour sa part des "renforts" dans le département de Seine-Saint-Denis, affirmant (sans préciser sur quelles sources il s’appuie) que les jeunes des cités s'apprêtent à 'fêter' violemment" les émeutes de l'automne 2005.

Le maire de Bondy donne un compte précis des forces de l’ordre pour sa ville : « Quelques données chiffrées pour vous éclairer: Le commissariat chez moi a comme circonscription les villes de BONDY (54700 habitants) et Les Pavillons sous bois (20500 habitants) soit 75200 habitants.

75 200 habitants et un effectif pour tout cela de :104 policiers
12 collèges et lycées et 2 inspecteurs pour la brigade des mineurs à disposition de 9h à 19h... »

Cette réalité des chiffres montre bien à quel point il y a un monde entre les déclarations tonitruantes et le terrain. L’UMP du 93 par la voix d’Eric Raoult, maire du Raincy, propose aux syndicats de policiers une "rencontre départementale" et lancent une opération "Population Police Solidarité" pour montrer leur soutien réel et concret aux policiers du département.

L’UMP n’est-elle pas en train de regretter amèrement la police de proximité tant décriée par le président de leur mouvement ?

En attendant, il est anormal tant pour la société que pour les policiers de voir les forces de l’ordre promues au rôle de « hussards de la république » comme ce fut le cas des enseignants au début du 20 eme siècle.

Le mot insécurité recouvre aujourd’hui beaucoup plus de cas de figure que le seul banditisme et il est dangereux de faire croire que la police puisse servir de rempart à des problèmes de logement, d’illettrisme ou de chômage endémique. Le faire croire revient à exposer ces forces de l’ordre à des situations qu’elles ne sont pas à même de maîtriser.

Nul n’a le droit de «jouer » avec le sujet de la sécurité à moins d’avoir une vocation de pyromane. Ne retenir que le sujet de la sécurité en occultant tous les autres problèmes revient à isoler et stigmatiser un peu plus des populations sans pour cela apporter la moindre ébauche de solution.

Dans ce contexte, il est essentiel que ministres comme élus locaux mettent leurs « drapeaux » dans leur poche pour éviter toute dérive. Les français sont en attente d’autre chose qu’un simple « croque mitaine » comme chef de l’état

Crédit Photo
Tropicalboy