31 décembre 2010

Partis politiques : 198 millions d'€ pour ... faire votre bonheur ?

En 2009, les partis et formations politiques français ont dépensé, 181 404 321 euros, pour 198 568 775 euros de recettes, dont 39 % d'aides de l'Etat. Pas mal en pleine crise économique !

Il est bien loin le temps où une estrade improvisée sur une place de village permettait aux candidats des partis politiques de faire leurs campagnes électorales ...

Aujourd'hui, tous les medias possibles et imaginables sont mis à contribution afin de permettre aux partis majoritaires de nous expliquer la qualité de l'action du gouvernement qu'il soutient et l'opposition de nous démontrer le contraire ! Et pour cela, il faut de l'argent, beaucoup d'argent !

Seul organisme habilité à contrôler les ressources des partis ou formations politiques la COMMISSION NATIONALE DES COMPTES DE CAMPAGNE ET DES FINANCEMENTS POLITIQUES (CNCCFP) vient de publier le 29 décembre, son rapport sur les comptes de chaque partis politiques français pour l'année 2009.

Au delà du montant colossal que les partis politiques définissent comme le "prix de la démocratie", il est intéressant d'apprendre l'origine des fonds des deux principaux partis politiques français (le PS et l'UMP). Libération, Les Echos et Le Monde se sont livrés à un décryptage de ce rapport, disponible en ligne

Libération : " (...) Les élus du PS cotisent ainsi plus de 15 millions d’euros par an, et seulement 1 750 000 pour le parti majoritaire. A contrario, l’UMP reçoit plus de 7 millions d’euros par an de dons de personnes physiques alors que le Parti socialiste n’en reçoit que 450 000 euros, moins que le PC, le Front Nation ou même Lutte Ouvrière. Du côté des sorties, le parti dirigé par Jean-François Copé a dépensé 8 854 498 euros en «propagande et communication», dont plus 5 millions d’euros de «presse, publication, télévision, espaces publicitaires» tandis que le PS annonce beaucoup moins avec 3 396 523 (...) "

Les Echos : " (...) Le Parti socialiste compte en revanche beaucoup plus sur les contributions de ses élus (15,2 millions) que le parti du président (1,75 million) qui, lui, a continué en 2009, de mettre l'accent sur les dons de personnes physiques (7,17 millions). L'existence de cette collecte de fond - légale -auprès de riches donateurs avait alimenté le soupçon dans le cadre de l'affaire Bettencourt-Woerth. La mise en lumière concomitante de l'existence de micropartis (au service d'une seule personnalité politique) offrant la possibilité aux donateurs de signer autant de chèques qu'ils ont d'amis politiques dans une même formation avait provoqué une polémique sur le contournement, de fait, des plafonds légaux (7.500 euros par an et par structure). « Il conviendrait d'instaurer un plafond unique de versement par personne physique », propose la commission dans son rapport (...) "

Le Monde se fait plus précis en donnant un exemple : " (...) Pour ne prendre qu'un exemple, l'association de soutien à l'action d'Eric Woerth, dont il fut beaucoup question en marge de l'affaire Bettencourt, a ainsi touché, pour 2009, 21 649 euros de dons de personnes physiques et 6 750 euros de dons "d'autres formations politiques" (on peut supposer qu'il s'agit de l'UMP, dont Eric Woerth était alors trésorier), qui constituent ses deux seules sources de recettes. Il y a plus goumand : GénérationFrance.fr, le "club" de Jean-François Copé, a touché pas moins de 238 591 euros de dons de personnes physiques. C'est plus que ce qu'a obtenu le MoDem (232 463 euros) (...) "

Mais, après tout, quand on aime le Président et son parti politique, on ne compte pas !

Peut-on, toutefois, envisager de voir appliquer les recommandations de la CNCCFP en ce qui concerne cette "technique" de collecte ?

Le Monde nous enlève une partie de nos illusions en rappelant que
: " Fin décembre, les députés ont repoussé "l'amendement Bettencourt" présenté par le parlementaire socialiste René Dosière, qui visait à interdire les dons à de multiples partis (...) "

Nul doute qu'on en reparlera en 2011 et ... 2012 !


Bonne année quand même !

30 décembre 2010

Bonne année les paradis fiscaux !

Le soir du 31 décembre, pour les paradis fiscaux et leurs clients ce sera la fête. Ils fêteront en effet, l'arrivée de 2011 et le premier anniversaire de ... leur disparition actée par le G20 de Pittsburgh !

Le 8 octobre 2009, le site du gouvernement publiait le communiqué suivant : " G20 : le sommet de Pittsburgh a posé les bases d'une nouvelle gouvernance économique et financière mondiale" : Christine Lagarde déclarait à cette occasion " (...) Bonus, paradis fiscaux, harmonisation des normes comptables… dans ces trois domaines qui devaient "mesurer la détermination collective à changer les choses", des avancées fondamentales ont été actées à Pittsburgh (...) "

Or, le 13 décembre : Nicolas Sarkozy profitant de la réception du secrétaire général de l'OCDE, pour le 50eme anniversaire de l'institution, lançait : " (...) Si des pays ont triché, Monsieur le Secrétaire général, il faudra les dénoncer. Quand on est sorti de la liste noire, on peut y revenir. On en est sorti parce que l’on a pris des engagements, on peut y revenir quand on n’a pas respecté ces engagements (...) " - Fiscalonline

Cela voudrait-il dire, que les paradis fiscaux et leurs utilisateurs, se seraient "assis" sur les bases de la "nouvelle gouvernance économique et financière mondiale" ?

C'est ce qu'affirmait hier Jacques Attali dans Slate

(...) Les prêteurs et les investisseurs ont fini par admettre que leurs rêves les plus fous étaient en train de se réaliser: banques centrales et gouvernements des pays développés sont prêts à se ruiner, en s'endettant, en émettant de la monnaie ou en achetant des titres sans valeur, plutôt que de laisser s'effondrer des banques ou des institutions financières. Ils sont prêts à les laisser faire tout ce qu'elles veulent pour maintenir leurs profits, même au prix de turpitudes extrêmes : spéculation pour compte propre, vente d'actifs à bas prix à leurs propres filiales, délits d'initiés, trading électronique «haute fréquence», le tout logé dans des paradis financiers et fiscaux (...) "

Des noms, des noms ...

Politis le 16 décembre écrivait : " (...) Les 50 plus grands groupes européens possèdent 4 748 filiales dans des paradis fiscaux ou des pays considérés comme tels (dont, pour la France : Axa, BNP-Paribas, Carrefour, Crédit agricole, EDF, France Télécom, GDF-Suez, Peugeot, Saint-Gobain, Société générale, Total). Sans oublier les filiales à Londres et dans le Delaware. 33 territoires ont un degré d’opacité supérieur à 95 %, dont les Bahamas, les Bermudes, les îles Caïmans, Jersey, le Luxembourg, la Suisse ou Israël, selon le Tax Justice Network (...) "

Nous vous conseillons d'ailleurs de lire : " Paradis fiscaux Bilan du G20 en 12 questions" Rapport, rédigé par le CCFD- Terre Solidaire et publié en Avril 2010 qui a le mérite de remettre les choses à leur place et ... de donner des faits et chiffres !

Des détails, des détails ...

Novethic le 13/12 : " (...) le poids des paradis fiscaux biaise totalement les indicateurs internationaux qui guident les politiques décidées par le G20 et les gouvernements (...) 3 pays, le Liechtenstein, les îles Caïmans et les îles vierges britanniques (BVI) abritent plus d’entreprises que d’être humains ». 45% des sociétés offshore seraient enregistrées aux seules BVI, sachant qu’une simple boîte aux lettres permet d’échapper aux contraintes fiscales et réglementaires (...) On sait aujourd’hui que les banques viennent en tête des implantations offshore. La Deutsche Bank compte 446 filiales dans ces territoires, auxquelles s’ajoutent 632 à Londres et au Delaware, (considérés comme paradis fiscaux). Pour les banques britanniques, la Barclays arrive en tête avec 383 filiales, et pour la France, BNP Paribas en compte 347, malgré ses promesses de "retrait" (...) Alors que les déclarations politiques évoquant la disparition des paradis fiscaux comme condition indispensable à la sortie de crise se sont multipliées depuis 2008, ces véritables « trous noirs » de la finance mondiale abriteraient toujours 11 000 milliards de dollars d'actifs et 2,5 millions de sociétés écrans (...) "

Alors, à l'issue du G20 en France, les paradis fiscaux et leurs clients vont-ils plier devant la : " nouvelle gouvernance économique et financière mondiale" ?

Il est assez illusoire de le penser, surtout lorsqu'on lit les "critères des paradis fiscaux", de l'OCDE qui indiquent que : " (...) Le premier est le fait que cette juridiction applique des impôts inexistants ou insignifiants. Ce critère n'est pas suffisant par lui même pour permettre de qualifier une juridiction de paradis fiscal. L'OCDE reconnaît que toute juridiction a le droit de décider d'appliquer ou non des impôts directs et, dans l'affirmative, de déterminer le taux d'imposition approprié (...) " Etonnant, non ?

Donc, bonne année aux paradis fiscaux et ... à leurs clients !

29 décembre 2010

Député des Français à l'étranger : Un eldorado électoral sur mesure ?

Quoi de mieux, qu'obtenir un poste de prestige dans l'hypothèse d'une déroute électorale en 2012 ? Le nombre de places étant toutefois limité, il pourrait bien y avoir quelques circonscriptions exotiques à distribuer en 2012.


A partir de 2012, miracle du rédécoupage électoral, siègeront, entre autre, à l'Assemblée Nationale les représentants de : L’Amérique du Nord, de Russie-Asie-Océanie et du Liechtenstein-Suisse. L'UMP est déja dans les starting blocks !

L'UMP est mondiale ... comme la guerre aurait pu dire le regretté Coluche. En effet, bien que franco française, elle est présente par des structures ou bureaux de représentation sur les cinq continents.

Ainsi, on peut adhérer à l'UMP si on vit, par exemple, dans les pays suivants : Espagne, Italie, Belgique, Grande-Bretagne Suisse, Etats-Unis, Quebec Allemagne, Roumanie, Madagascar, Chine, Japon, Liban, Corée du Sud, Hong Kong, Taiwan, Macao, Mongolie et même au ... Mozambique !

Il existe, d'ailleurs, une Fédération des Français de l'Etranger de l'UMP qui "rassemble", nous dit sa page Facebook (47 membres) : " tous les adhérents expatriés qui s’engagent et militent mais surtout débattent via Internet. Nous sommes, je crois, plus de 4000 adhérents de l'UMP à l'étranger à croire en l'engagement militant, même au-delà des frontières, et à oeuvrer pour que la "flamme" se perpétue. Belle histoire " et possède même un site qui pointe sur la page Facebook de ... Nicolas Sarkozy

Cette stratégie devrait lui permettre de truster la majorité des 11 nouvelles circonscriptions créées pour les " 2.100.000 expatriés" (source Assemblée des français de l'éranger) qui disposaient tout de même, jusqu'à présent de 12 sénateurs

A quoi ressemblent ces circonscriptions ?

Une liste a été publiée par Le Monde. Extraits

* 2e circonscription : (Belize, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador ; Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela ; Brésil, Guyana, Surinam ; Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay ; Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Cuba, République dominicaine, Dominique, Grenade, Haïti, Jamaïque, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago)

* 10e circonscription : (Afrique du Sud, Bostwana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie, Zimbabwe ; Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles ; Egypte, Soudan ; Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Somalie ; Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie ; Bénin, Ghana, Nigeria, Togo ; Cameroun, République centrafricaine, Tchad ; Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe ; Angola, Congo, République démocratique du Congo ; Irak, Jordanie, Liban, Syrie ; Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Yemen)

* 11e circonscription : (Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine ; Afghanistan, Bangladesh, Inde, Iran, Maldives, Népal, Pakistan, Sri Lanka ; Chine, Corée du Sud, Japon, Mongolie ; Birmanie, Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Palaos, Philippines, Singapour, Thaïlande, Timor oriental, Vietnam ; Australie, Fidji, Kiribati, Marshall, Micronésie, Nauru, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu)

Et il faut dire qu'à l'UMP on est extrèmement attentif à ces nouvelles circonscriptions. Il n'y pour celà qu'à regarder le site UMP Asie 2012 ou celui de l'UMP Côte Est des Etats Unis !

Pourquoi une telle attention ?

Comme nous l'explique Le Monde, parce que : " (...) Au second tour de l'élection présidentielle, chez les Français de l'étranger, Nicolas Sarkozy avait obtenu 54 % des suffrages et Ségolène Royal 46 %. Dans la composition des 11 circonscriptions des Français de l'étranger telle qu'elle est proposée par le projet d'ordonnance, le candidat de droite arriverait en tête dans 9 circonscriptions et la gauche dans 2 circonscriptions "

Qui pourraient-ils être ?

Au Nouvel Obs, à mi décembre on évoquait : Christine Lagarde, Ministre et conseillère municipale d'opposition du XIIe arrondissement de Paris, pour la circonscription ... d'Amérique du nord et Thierry Mariani le secrétaire d'Etat aux Transports, (élu du Vaucluse) celle de Russie-Asie-Océanie !

En clair : De vrais petits eldorados électoraux ?

Certes, mais compte tenu de la popularité de l'exécutif et de l'UMP, qui promet de sévères défaites en métropole, rien ne vaut une belle circonscription où les électeurs ne sont ni turbulents ni exigeants, tout en profitant à profiter du confort de la capîtale ...

28 décembre 2010

Hervé Novelli : Le "lou ravi" de l'ultra libéralisme is back !

Hervé Novelli, au nom de l'UMP demande la suppression des "allégements de charges sur les bas salaires liés aux 35H00", en échange d'une "fluidité du droit social pour les entreprises " Devinez qui seraient les perdants ?

Supprimer les 35H00 reviendrait à supprimer les heures supplémentaires défiscalisées qui ont été un des atouts de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. C'est pourtant ce que Jean-François Copé et Hervé Novelli réclament à cor et à cri depuis quelques semaines.

Cette remise en cause est d'autant plus étonnante que les deux protagonistes ont participé à l'élaboration de la loi TEPA et qu'Hervé Novelli revendique la paternité du volet "heures supplémentaires" au nom de son groupe de réflexion.

En effet, on peut lire sur le site des "cercles locaux des réformateurs" : " (...) Hervé Novelli, en défendant en tant que Ministre à l'Assemblée le projet de loi « Travail, Emploi, Pouvoir d'achat » auprès de Christine Lagarde et de Luc Châtel en juillet 2007 a pu retrouver des mesures que les Réformateurs avaient proposées sur la libération des heures supplémentaires (...) "

Rappel des faits

Début décembre : " (...) Gérard Longuet , le président du groupe UMP au Sénat (et membre des "cercles locaux des réformateurs" NDR ) demandait (...) de revenir sur les 22 milliards d'allégements de charges sur les bas salaires intégralement liés, selon lui, aux 35 heures (...) dans une indifférence totale de l'Eysée et du ministre du travail : Xavier Bertrand qui estimaient : " (...) le sujet clos depuis la loi du 20 août 2008 (...) " portée par le même Bertrand !

C'était sans compter sur la rancune tenace de Jean-François Copé à l'égard de son prédécesseur à la tête de l'UMP qui : (...) a immédiatement sauté sur l'occasion et annoncé "une réflexion" sur le sujet animée par Hervé Novelli, libéral assumé et opposant historique aux 35 heures (...) "

Cette "attaque" arrive au plus mauvais moment, pour l'exécutif, dans la mesure où remettre en cause ce volet de la loi TEPA, à 18 mois des présidentielles et un signe particulièrement négatif lancé aux salariés/électeurs !

Et même si : Xavier Bertrand a affirmé : " (...) Pour revenir davantage sur les 35 heures, il n'y a que deux options. Soit vous revenez sur la durée légale et sur les majorations accordées en cas d'heures supplémentaires, c'est-à-dire que vous demandez aux salariés de travailler davantage en étant payés autant ou moins. Et là je dis « niet » (...) En termes de pouvoir d'achat, c'est impensable. Soit ça veut dire revenir sur les allègements de charges accordés aux entreprises (...) si on revenait sur ces allègements, on porterait un coup à la compétitivité des entreprises (...) " - Blog Le Figaro

Hervé Novelli ne veut pas céder d'un pouce !

Témoin, cette interview au journal Les Echos - Extraits :

Les Echos : Le gouvernement, notamment par la voix de Xavier Bertrand, dit que le débat sur les 35 heures ouvert par Jean-François Copé est clos. L'UMP en prend-il acte ?

Hervé Novelli : Non. Le débat n'est pas clos, parce qu'il n'y a pas de débat qui puisse se clore sans évaluation (...)

Les Echos : Un récent rapport de l'inspection des finances a pourtant défendu le statu quo, en pointant les risques d'une suppression des allégements de charges sur l'emploi…

Hervé Novelli : " (...) Il faut revisiter toute notre politique d'allégements de charges. On ne peut pas avoir une politique si massive et si peu efficace. La loi de modernisation du dialogue social de 2008 destinée à assouplir les 35 heures a, certes, ouvert la possibilité de dérogation en cas d'accord d'entreprise, mais elle est inopérante (...) " Intégralité de l'interview

Merci donc à Hervé Novelli de s'être battu pour des : " mesures que les Réformateurs avaient proposées sur la libération des heures supplémentaires " qu'il qualifie aujourd'hui ... d'inopérantes !

Mais que propose Hervé Novelli en lieu et place de ces allègements, dont le MEDEF qualifiait la possible disparition de : " destructeur d'emplois" allant même jusqu'à affirmer qu'il y voyait : " une nécessité, sans laquelle il y aurait, des millions de chômeurs de plus" - Daily Bourse

La réponse est assez évasive : " (...) Il faut que tout le monde y trouve son compte. L'Etat va réduire une politique coûteuse et inefficace. Le patronat va gagner en flexibilité (...) " quant aux salariés, il leur resterait : "La négociation dans l'entreprise ou, à défaut, dans la branche" en d'autres termes rien !

Mais ce qu'oublie d'évoquer Hervé Novelli dans cette interview, c'est la "refonte" du modèle social français qu'il appelle de ses voeux et qu'il décrivait dans son édito " Repensons notre modèle social " publié sur la Newletter des "Cercles locaux réformateurs" en octobre 2010.

Celui-ci vous donnera un éclairage sur ce qui pourrait vous attendre au cas où les idées que défend Hervé Novelli et ses amis faisaient partie du programme du candidat de l'UMP en 2012

" (...) Nous sommes aujourd’hui incontestablement en sortie de crise, il est donc important de ne pas menacer la reprise de la croissance par des transferts sociaux qui seraient trop lourd (...) Cette importance des transferts sociaux impacte notre économie pour plusieurs raisons. D’une part elle handicape fortement le potentiel de croissance de la France, notamment dans la période de redémarrage post-crise qui va caractériser les mois à venir (...) J’appelle de mes voeux un modèle social plus adaptable et réactif, qui suivrait la dynamique de l’économie française : puissant et présent en temps de crise, il devra être capable de réduire la voilure en période de croissance, et limiter ainsi déficits et prélèvements sociaux (...) Il est temps maintenant d’engager ce débat, au plus vite et sans tabous ! "

En tous cas, vous êtes prévenu : Le "lou ravi" de l'ultra libéralisme is back ! Et selon lui, les 35H00 et les allègements de charges seront un des enjeux majeurs de la présidentielle de 2012 : (...) Nous pensons que cette question peut être l'élément d'un acte fort, quinquennal. Elle ne sera pas réglée avant 2012. Mais elle pourrait être portée par un candidat à la présidentielle " A bon (électeur) entendeur ....


Crédit photo
Le Point

27 décembre 2010

A l'UMP, le "gôut du risque", c'est simple comme ... une fonction prestigieuse !

Si notre Président et surtout les élus de la majorité fustigent à longueur d'année le moindre "goût du risque" des français, on ne peut pas dire que celui-ci les animent lorsque leur parcours politique est en panne !

En effet, le nombre d'anciens ministres ou parlementaire ayant quitté le monde politique pour rebondir ... dans la création d'une entreprise ou la reprise de leur activité d'enseignant ou avocat ... est assez marginal.

Il est vrai qu'après avoir fréquenté les ors de la République, galérer avec le commun des mortels est assez ... "vulgaire" !

C'est pourquoi, la République qui est bonne fille, sait toujours trouver ou créer quelques fonctions ... à caractère prestigieux, qui permettront de continuer à exister, tout en bénéficiant des subsides de l'état !

Un exemple ?

Xavier Darcos. Battu aux élections régionales alors qu'il était titulaire du porte feuille de Ministre du Travail. Puis remplacé par Eric Woerth, il a pris la tête du tout nouvel Institut français, chargé de l'action culturelle de la France à l'étranger " (...) Doté d'un budget de 43 millions d'euros, de 200 agents d'ici à la fin de 2011 et de nouveaux locaux, l'organisme devrait à terme, aux alentours de 2014, chapeauter la nébuleuse actuelle, soit les 154 services culturels des ambassades et les 144 centres et instituts français dans le monde (...) " - L'Express

Pour d'autres, qui ne souhaiteraient pas abandonner le champs du politique, la fonction leur permettra d'effectuer une "traversée du désert", confortable, leur permettant de retrouver, un jour ou l'autre, le chemin du pouvoir !

Quelques exemples ?

" (...) Rama Yade, nommée ambassadrice à l’Unesco ou Roger Karoutchi nommé ambassadeur au près de l’OCDE (...) " - Slate

Et puis, il y a ceux qui n'ont manifesté qu'une seule ambition sans jamais l'avoir atteinte, comme Françoise de Panafieu (qui rêvait de devenir Maire de Paris). Mais comment prétendre, une fois de plus, à cette ambition lorsqu'on a été largement battue et que le poste est devenu un enjeu majeur entre ténors de l'UMP ?

Jugez en !

La fédération UMP de Paris, ayant acquis la certitude que Bertrand Delanoë ne se représenterait pas pour un troisième mandat, souhaite voir François Fillon comme candidat en 2014. Pour ce faire, il lui faudrait une légitimité à Paris qui se traduirait par une élection comme député.

La circonscription envisagée par ses afficionados étant la très "risquée" : " future 2e circonscription redessinée pour couvrir les Ve, VIe et VIIe arrondissements "

Sauf que Rachida Dati, maire du VII eme arrondissement, ne l'entend pas de cette oreille : " (...) si l'on en croit plusieurs de ses partisans, elle a toutes les chances d'être investie en 2012. Et "toute la légitimité, en tant que maire du VIIe pour se présenter à Paris", selon l'un de ses proches, le patron des députés UMP Christian Jacob (...) " - AFP/Google

Donc, fin des ambitions de Françoise de Panafieu, qui pourrait aussi , être victime du redécoupage électoral à Paris. En effet : " (...) un différend se profile pour les législatives de 2012 avec Bernard Debré, autre député UMP de Paris. Dans le cadre du redécoupage électoral dans la capitale, leurs deux fiefs voisins --Sud du XVIIe arrondissement pour elle, Nord du XVIe pour lui-- ne font plus qu'une circonscription (...) "

Alors, la candidate sortante va t-elle être tentée par le "goût du risque" et se présenter contre vents et marée où envisager de reprendre, comme l'indique sa biographie, son ancien métier de "cadre dans une société de recrutement de personnel " ?

Et bien, il semble que non, puisqu'on apprend par l'AFP que : " (...) La députée UMP de Paris Françoise de Panafieu, rivale malheureuse de Bertrand Delanoë aux municipales de 2008, est intéressée par le poste de Défenseur des droits, institution qui doit voir le jour en 2011 (...) Elle y tient, elle est candidate et est allée voir Nicolas Sarkozy" récemment pour défendre ses chances, a indiqué un élu UMP de la capitale. "C'est un poste qui l'intéresse", a renchéri un autre (...)

En quoi consisterait le "job" ?

" (...) La fonction doit remplacer celle du Médiateur de la République et intégrer plusieurs autres missions : le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), voire également le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (...) " - AFP/Google

Fonction qui exige des compétences juridiques importantes et incontournables. Compétences qu'elle remplit comme vous pourrez vous en rendre compte en lisant un extrait de sa biographie, publiée par le site de TF1 : " (...) Diplômée de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et titulaire d'une licence en sociologie de la Faculté des sciences humaines de Paris (...) De 1970 à 1973, elle est cadre dans une société de recrutement de personnel puis entre rapidement en politique comme assistante parlementaire de son père François Missoffe, alors député du 17e arrondissement de Paris (...) "

Une remarquable application, comme vous pouvez vous en rendre compte, des propos de Nicolas Sarkozy en 2008 qui indiquait vouloir : " (...) rendre aux Français le goût du risque et le goût d'entreprendre (...) "