05 juin 2009

Liberté d'expression sur le Net : Nadine Morano n'aime t-elle pas les chansons de Dorothée ?

On sait Nadine Morano prompte à dégainer dans beaucoup de circonstances. La presse et le Net sont remplies de ses déclarations à "l'emporte pièce" qui rappellent les "fulgurances" de son collègue et ami Frédéric Lefebvre.

Or cette fois-ci, selon le site PCimpact, elle aurait décidé de s'attaquer à une internaute qui aurait commis un crime de lèse ministre.

Les faits :

En mars 2009, Nadine Morano avait envoyé à DailyMotion et YouTube une demande visant à obtenir « en urgence la date, l'heure et les adresses IP utilisées et tout élément d'identification, pour la mise en ligne des commentaires ci-joints des internautes, dont les pseudonymes suivent ». Dans la réquisition judiciaire s’en suivait donc une liste de pseudos. Trois mois plus tard, Sud Ouest révèle ce cas d’une mère de famille de Saint-Paul-Lès-Dax qui fait partie des personnes identifiées. Et l’on en sait désormais un peu plus sur la gravité des faits.

Dominique Broueilh , une internaute, sera entendue le 11 juin par un OPJ (officier de police judiciaire) du 36 Quai des Orfèvres, en fait la brigade de répression de la délinquance contre la personne. Nulles "Twin Tower", nulle autre attaque terroriste ou mafieuse. En fait, elle est convoquée pour « injures publiques envers un membre du ministère ». Il est reproché à cette femme de 49 ans d’avoir laissé le commentaire suivant : « Hou la menteuse », sous une vidéo de Nadine Morano « cuisinée » par un journaliste d’iTélé.


Dans cette vidéo, Morano contestait notamment être venue discrètement à un meeting de Ségolène Royal. Selon l’avocat de la secrétaire d’État à la Famille, Nadine Morano en aurait « assez d’être insultée » et a donc décidé de passer à l'attaque.

Elle à notamment déclaré au site Nounoupascale : " ... / ... je demanderai des dommages et intérêts que je souhaite reverser, le cas échéant, aux associations qui s’investissent dans la protection de l’enfance sur Internet. D’ailleurs, depuis la plainte, ça s’est beaucoup calmé. Qu’on ne soit pas d’accord avec moi, c’est légitime, mais il n’est pas légitime de m’insulter, ou qui que ce soit d’ailleurs, sur Internet. Je ne sers pas mon pays pour cela. Des fois, je vous assure, j’ai peur quand je tape mon nom sur Internet. Et je pense à mes enfants qui sont choqués par certains contenus ... / ... "

L'internaute incriminée par Nadine Morano est atterrée "Au début je n'y ai pas cru, mon mari et mes enfants non plus. Je me suis dit que ce n'était pas possible. Je ne l'ai pas insultée. Je ne me rappelais même plus de ce commentaire. Ça date de quelques mois. Pour moi, "Hou la menteuse", c'est avant tout une chanson de Dorothée. Je voulais faire de l'ironie" a expliqué l’internaute à Sud Ouest.

Injure publique ou entrave à la liberté d'expression, garantie par plusieurs textes, tant en droit français qu'européen

En France, c'est dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 qui consacre la liberté d'expression. Article 11 : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi"

Déclaration universelle des droit de l'homme de 1948

Les articles 18 et 19 consacrent la liberté d'expression, conjointement à la liberté de conviction et de religion :

Art. 18 : "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites" ;
Art. 19 : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit" — Version française officielle de l'ONU

La Convention européenne des droits de l'homme du Conseil de l'Europe

Le Conseil de l'Europe a ouvert à la signature à Rome, le 4 novembre 1950 sa Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, entrée en vigueur le 3 septembre 1953. C'est l'article 10 de cette Convention qui garantit la liberté d'expression :

"Article 10 – Liberté d'expression
1. Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Le présent article n'empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d'autorisations.

2. L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire".

On remarquera le deuxième alinéa qui envisage que la liberté d'expression puisse être soumise à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi pour diverses raisons telles que la raison d'État, mais aussi, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui… (Voir le texte complet de la Convention ) - Source Les infostratèges

En conclusion (provisoire) il n'est plus possible de dire "s... je te vois" dans une gare ou "hou la menteuse" en commentaire sur un site au risque de se retrouver au 36 Q.... des O....... pour atteinte à la sûreté de l'état et injures publiques à ses représentants.

C'est embêtant, car il va falloir maintenant faire attention à ne plus citer des phrases ou chansons des schtroumpfs ou du manège enchanté. En effet, placés dans un autre contexte que celui dans lequel ces personnages évoluent peut vous mener devant les tribunaux. Car cette affaire prouve que Dorothée et ses chansons sont un symbole de la résistance au pouvoir en place !!! Alors, comparer la coiffure de l'ourson colargol avec celle d'une de nos éminences pourrait vous mener droit au gibet !

Et pourtant, en 2007, un certain Nicolas Sarkozy écrivait dans une lettre lue à l’audience durant le proces contre le journal charlie hebdo : "Je préfère l’excès de caricature à l’absence de caricature“. Excès de caricature : oui, mais "S... je te vois" et "hou la menteuse" : NON

Par contre, déclarer :

- Que le quotidien Libération colporte "une fausse information" et "contribue à abîmer l'image de la France". et d'ajouter "Ce quotidien, qui ressemble de plus en plus à un tract, après avoir perdu ses lecteurs, perd sa crédibilité"
- Accuser les socialistes, hostiles à la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy pour les criminels dangereux, "de se placer du côté des assassins"

Et aussi :

- "Je le dis de la manière la plus sérieuse (...), je pense que Mme Royal a besoin d'une aide psychologique"
- "Ceux qui confondent délation et dénonciation, je les invite à regarder le dictionnaire(...) Si la délation est condamnable car se faisant au détriment de gens honnêtes, la dénonciation est un devoir républicain prévu dans la loi et permettant de lutter contre les délinquants"

Ne sont pas injurieux et ne donneront lieu à aucune intervention de la brigade de répression de la délinquance contre la personne.

Nous laisserons le mot de la fin à Nadine Morano pour mieux comprendre ce qui attend le Web et ses participants :

"Chacun peut comprendre qu’une trop grande consommation de médias nuit à la qualité des relations sociales, influe sur les résultats scolaires et sur la vie familiale », a expliqué Nadine Morano qui demande également qu’« à titre personnel, et au vu de la multiplication des affaires qui portent atteinte à la dignité des personnes, je pense qu'il faudrait instaurer une police internationale de la Toile. Je suis pour la liberté, mais aussi pour un « Code de la route » sur le Net."

Trop de liberté tue la liberté et trop de démocratie tue la démocratie. Refrain bien connu mais appliqué avec détermination ces derniers temps ...




04 juin 2009

L'avenir des retraites en France vu par ... l'Institut Montaigne

Bien que le capitalisme et le libéralisme économique soient dans la plus mauvaise passe de leur histoire et que les dirigeants des pays laudateurs de ces système soient en train de vanter le modèle social français (qui sert actuellement d'amortisseur à la crise financière et économique, dixit le Premier Ministre).

Il existe toujours en France un petit village d'irréductibles qui pense, contre vents et marrées, qu'il faut continuer à privatiser à tour de bras et que la notion de solidarité, notamment dans les domaines de la santé et de la retraite, est dépassée et qu'il faut tout remettre tout en question.

Ces irréductibles continuent à porter, qui qu'il arrive, un message : Le système économique actuel est le meilleur et ne doit pas céder un pouce de terrain. La crise financière n'est pour eux qu'un simple avatar et la crise économique permettra de faire disparaître du marché les entreprises qui ne sont pas assez fortes ou ne pourront s'adapter.

Afin de permettre au système de perdurer, malgré les "monstruosités" qu'il a généré, il n'existe qu'une seule variable d'ajustement : Les hommes

Attention, pas tous les hommes. Non, uniquement ceux qui existent par leur force de travail : Les salariés.

Les salariés vous avez du le remarquer, sont toujours, la première variable d'ajustement. Que l'entreprise ait fait de mauvais choix : financiers, technologiques ou commerciaux ce sont eux qui sont montrés du doigt (salaires, avantages sociaux, congés) et payent les premiers.

Dans un premier temps, on licencie pour préserver l'emploi de ceux qui restent, puis on ferme ou on délocalise pour préserver ... l'outil de travail.

Autre problème de nos irréductibles : Les cotisations retraites des salariés français qui échappent aux entreprises financières. Et oui, en France, la capitalisation est facultative puisque le régime est basé sur la répartition (solidarité inter générationnelle)

L'un des membres les important du fameux"village d'irréductibles" se nomme : L'Institut Montaigne

Peu connue de la majorité des français, l'Institut Montaigne est un "Think tank" libéral dirigé par Claude BEBEAR.

Ce nom vous dit quelque chose ?

Mais oui, le fondateur du Groupe AXA et depuis peu le Président de la commission des sages AFEP-MEDEF qui doit vérifier si les rémunérations des patrons sont conformes à l'éthique ... du patronat.

Claude BEBEAR dont les revenus et le patrimoine (rendus publics) sont les suivants :

- sa retraite annuelle AXA s’élève à 438 000 € (2008),
- ses jetons de présence Mutuelles AXA, BNP-Paribas, Schneider et Vivendi représentent 360 000 € (2008),
- son patrimoine s’élève à 106 millions d’euros (déclaration ISF 2007),
Par ailleurs, il détient 3 340 000 stocks options AXA dont la plus-value potentielle au cours d’aujourd’hui (13 €) est de 660 000 €. Source Blog Le Monde

ça y est, ça vous revient ? Mais oui, c'est lui qu'on surnomme le "parrain du capitalisme français" !!!

Pour en revenir à l'Institut Montaigne, lisons leur présentation sur leur site

Influencer utilement le débat public en apportant des idées pragmatiques et originales

Le débat public étant souvent le monopole des partis politiques et de l'administration, nous voulons donner la parole à des acteurs de la société civile venus de divers horizons et qui cherchent à s'affranchir des schémas de pensée préexistants. Ils formulent leurs propositions en toute indépendance en s'appuyant sur leur recherche personnelle, mais aussi en s'inspirant d'exemples étrangers pertinents.

Aider à la définition des politiques publiques dans le but d'améliorer l'environnement économique et social français

En aval de la phase de recherche, nous faisons une promotion active des résultats de nos travaux en cherchant à faire endosser par les décideurs publics les prescriptions opérationnelles sur lesquelles se concluent toutes nos publications. Nous entretenons à cette fin des relations régulières avec les pouvoirs publics (gouvernement, parlement…) quelle que soit la couleur politique de l'équipe en place.

Ceux qui ont lu notre article d'hier sur les lobbies reconnaîtront aisément dans cette présentation l'approche du "groupe de pression" qui compte nombre d'amis dans les assemblées et lui fournit du "grain à moudre"

Pour faire court, l'Institut Montaigne est LE Think tank libéral français qui fournit à une grande majorité d'élus de droite et au gouvernement leurs projets de "réformes".

Pour être honnête, dans un pays démocratique, toutes les idées ont droit de cité. Mais, lorsque l'Institut Montaigne, dont le Président, qui n'a pas coupé les liens avec AXA, son ex entreprise (voir description du patrimoine), propose d'instaurer la retraite par points (capitalisation) on se dit que des idées au tiroir caisse ... il n'y a pas loin !

En effet, AXA fait partie des assureurs qui lorgnent depuis des décennies sur le "marché" de la retraite. S'il est possible pour chacun de nous de souscrire un contrat individuel de capitalisation retraite (juteux marché de l'assurance vie) les versements des clients sont une goutte d'eau à côté de l'ensemble des cotisants à la retraite par répartition en France.

Nul n'ignore que depuis le début de la crise financière, beaucoup de retraités américains (régime par capitalisation) sont en grande difficulté. Et pour cause, le montant de leurs pensions est lié aux performances des marchés financiers. Pour ceux qui ont suivit l'affaire ENRON qui a précédé de quelques années la crise, il ont pu constater qu'une faillite pouvait priver totalement de retraite des gens qui ont économisé pendant toute leur vie de travail.

Fort de tous ces éléments, que propose l'Institut Montaigne au travers d'une publication de Jacques Bichot : Mathématicien devenu économiste comme l'indique la courte biographie de fin du résumé de la publication.

Inéquitable, complexe, morcelé, chroniquement déficitaire, le système de retraite français souffre depuis longtemps de nombreux maux. Une remise à plat et une restructuration en profondeur, autrement dit un "big-bang", sont nécessaires pour y remédier. Dans quel sens et suivant quelle méthode ?

L’examen des réalisations à l'étranger permet de mieux répondre à cette question. Des pays aussi différents que l’Allemagne, la Suède, l’Italie ou le Chili se sont emparés du sujet avec détermination. Autant de cas dont la France pourrait s’inspirer afin de mettre en œuvre "la" réforme tant attendue.

Réforme des retraites : vers un big-bang ?

Dans cette nouvelle étude publiée par l’Institut Montaigne, Jacques Bichot s'appuie sur ces expériences pour formuler six principes directeurs propres à inspirer une profonde réforme des retraites, adaptée à notre pays. Parmi ceux-ci figurent l’instauration d’un système franchement contributif et l’adoption d’un fonctionnement "à cotisations définies".

L’enjeu est crucial : garantir l’équilibre et, partant, la pérennité de notre système de retraite, tout en assurant à travers lui l’équité entre les cotisants et entre les générations.

L'auteur : Jacques Bichot est un mathématicien devenu économiste. Professeur des Universités, il enseigne à l'Institut d'administration des entreprises de l'Université Jean Moulin (Lyon 3). Ses spécialités sont l'organisation monétaire et financière de la vie en société, et la protection sociale. Son Économie de la protection sociale (Armand Colin, 1992) a posé les bases d'une problématique nouvelle. Il a rédigé le chapitre "retraites" de l'ouvrage collectif dirigé par Claude Bébéar : Le courage de réformer (Odile Jacob, 2002) ainsi que la note Comment financer la protection sociale (Institut Montaigne, mai 2006). - Intégralité du document

En ne se contentant pas de ce simple résumé, qu'apprend t-on, à la lecture de ce document de "complaisance", qui serait un prélude à l'arrivée des acteurs de la finance sur ce marché ?

Comme l'explique l'UFAL

Selon l’auteur, la réforme des retraites devrait donner naissance à un système contributif : les pensions sont attribuées « en proportion des efforts réalisés ». L’équilibre budgétaire des retraites est un principe de base. C’est -à-dire que chacun reçoit en fonction de ce qu’il a cotisé. Ceux qui n’ont pas assez cotisé recevront « les secours requis pour échapper à la grande pauvreté ». Le tout serait organisé en un système unique par points remplaçant les régimes par répartition. A la mise en place du système les droits acquis seront convertis en points du nouveau système avec basculement immédiat de tous les salariés.

Ces propositions de réformes tendent à en finir avec la solidarité nationale qui compense de fait les accidents de la vie et permet à chacun de toucher une pension minimum dès lors qu’il a cotisé suffisamment longtemps. Avec les "réformes" ainsi dessinées, le calcul des pensions se ferait en fait sur la durée d’une vie et chaque accident de la vie (chômage, accidents du travail...) ou chaque période hors travail (étude, grossesse...) ne rapporterait pas de point, abaissant ainsi la pension finale.

En clair un succédané du système américain pour le plus grand profit des assureurs, banquiers et organismes financiers qui pourraient engranger des sommes colossales. En voila une bonne idée "durable" pour renflouer les caisses vides pour cause de spéculation et de bricolage financier.

Car, pour continuer à verser des dividendes à deux chiffres aux actionnaires et retrouver le bonheur de l'argent à flots, il est nécessaire de mettre la main sur un magot quasi éternel : l'argent des salariés cotisant en vue d'une retraite

Pour ceux qui seraient tentés par cette expérience, que dit en ce moment de le retraite des salariés aux Etats Unis ?

Les Etats-Unis disposent depuis 1935 d'un régime général de retraites, qui constitue la source principale de pensions pour la plupart de la population. Ce régime est financé par les cotisations salariales et patronales. Mais, comme le précise Lucy apRoberts, auteure d'un livre sur les retraites aux Etats-Unis et experte auprès du Conseil d'Orientation des Retraites, ces pensions ne procurent pas un revenu suffisant. La pension moyenne équivaut ainsi à environ 37% du salaire moyen tous secteurs confondus. C'est pourquoi les salariés qui le peuvent complètent par une assurance.

Une partie seulement des salariés bénéficie d'un régime employeur, qui n'est pas obligatoire (mais néanmoins encadré par une réglementation fédérale). Cette proportion a reculé dans le secteur privé depuis les années 80, les entreprises fermant leurs programmes petit à petit. « Entre 1975 et aujourd'hui, le pourcentage de salariés du privé couverts par un régime employeur à prestations définies est passé de 40% à 20% », explique Lucy apRoberts. L'économie américaine ayant subi les assauts de plusieurs crises, les régimes à prestations définies (l'employeur promet une certaine pension) sont devenus plus difficiles à assumer pour les entreprises, qui ont préféré s'en remettre aux plans d'épargne retraite, basés sur un abondement de l'employeur et qui versent un capital, non des pensions. Beaucoup de salariés ont aussi investi dans l'immobilier.

Chômage, crise financière et crise de l'immobilier ont donc touché de plein fouet l'écosystème des retraites.

Un cas d'école : GM

Si GM met la clé sous la porte (ce qui vient d'arriver), un instance fédérale, la Pension Benefit Guaranty Corporation (PBGC), prendrait le relais. A hauteur d'un certain plafond seulement, assez élevé cependant pour couvrir les engagements vis à vis des salaires bas et moyens. La PBGC est financée par des prélèvements obligatoires sur les régimes de retraite privés. Pour l'instant, elle peut encore faire face aux défaillances d'entreprises, mais si la crise perdure, elle pourrait dégonfler cette bouée de sauvetage. « L'Etat ne veut pas augmenter les cotisations malgré les menaces liées au nombre de faillites, pour ne pas pénaliser davantage les entreprises. Par conséquent, il est possible de voir augmenter les impôts pour financer les retraites », analyse Lucy apRoberts.

Cette même instance, la PBGC, a évalué récemment le déficit de financement du fonds de pension de General Motors à 20 milliards de dollars à la fin 2008 (12,4 milliards selon GM). Alors que le système disposait de 20 milliards de surplus un an plus tôt ! Mais la crise financière, qui est passée par là, aurait effacé à elle seule plus de 10 milliards de disponibilités. En outre, GM avait pris la mauvaise habitude de piocher dans ce fonds pour financer ses plans de départs volontaires. 2,3 milliards de dollars ont ainsi été engloutis dans ces programmes l'année dernière.

Aujourd'hui, de nombreux salariés qui ont cru leur retraite protégée sont écœurés. Même s'ils bénéficient de la garantie de la PBGC, la crise a en fait éclater une autre, une crise de confiance envers le système. - Source l'Usine Nouvelle du 26/05/2009

Après les tentatives de contrôler notre alimentation ou notre santé en brevetant le vivant (génétique), quoi de plus naturel que d'envisager d'asservir des générations de salariés en récupérant leur argent sans pour autant leur promettre ... la moindre garantie de versement.

Il ne fait nul aucun doute que plusieurs députés et sénateurs se feront dans les mois qui viennent l'écho de de document et le brandiront bien haut en nous expliquant qu'il s'agit d'une étude particulièrement documentée. Le MEDEF, dont la présidente siège, comme Monsieur BEBEAR au conseil d'administration de BNP Paribas trouvera le trouvera "intéressant" et probablement que Frédéric Lefebvre proposera de le mettre en place le plus vite possible pour "le plus grand profit" des français ....

Vous laisserez-vous faire cette fois-ci ?



03 juin 2009

Réglementation du lobbying dans les Assemblées : Une belle victoire des ... lobbies

Lobbyistes, vous savez, ce métier qui consiste à approcher les élus et les amener à défendre le point de vue d'une entreprise ou d'un groupement professionnel.

Et bien il semblerait que le Président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat "envisagent", à l'occasion de la réforme de leur règlement, d'encadrer l'activité des lobbies dans les enceintes parlementaires.

Fort bien, mais cela va t-il réduire pour autant l'influence qu'ils exercent sur les députés et sénateurs ?

ça reste à prouver face à des lobbyistes de plus en plus talentueux et efficaces.

Au fait, quelle est la définition ce terme, devenu un métier ?

Les définitions issues des sites ou dictionnaires en lignes français sont assez "soft" .

Exemple : Membre d'un groupe de pression.

Il faut chercher sur les sites de nos amis du Québec pour trouver une définition qui illustre bien cette "activité professionnelle"

Lobbyisme : Toutes les communications orales ou écrites avec un titulaire d'une charge publique en vue d'influencer ou pouvant raisonnablement être considérées, par la personne qui les initie, comme étant susceptibles d'influencer une prise de décision sur l'un des objets visés par la loi sont considérées comme des activités de lobbyisme. La définition d'un titulaire de charge publique est très large. Elle englobe l'ensemble de l'appareil administratif, dont tous les membres et le personnel des gouvernements provincial et municipaux ainsi que les personnes oeuvrant au sein des organismes et entreprises du gouvernement. Source Avocat.qc.ca

Avouez que c'est beaucoup plus clair !!!

En France, banquiers, assureurs, industriels, patrons de presse, artisans, agriculteurs, médecins, avocats, ... font du lobbying. Directement (par leurs groupements) ou par l'intermédiaire de cabinets spécialisés dont la majorité, sont membres de "l'Association Française des Conseils en Lobbying et affaires"

Qui est cette association et que fait-elle ?

Fondée en 1991, l'Association Française des Conseils en Lobbying et affaires publiques regroupe les principaux conseils exerçant leur activité en France depuis deux années au moins.

Elle s'est fixée un triple objectif :


- rassembler et représenter les professionnels auprès des Pouvoirs Publics français et des institutions de l'Union Européenne,
- expliquer le fonctionnement et l’utilité sociale de cette profession dans les universités et les grandes écoles, auprès des centres de formation et dans les médias,
- promouvoir auprès des entreprises la compétence, le professionnalisme et la déontologie des membres de l'AFCL.

L'association possède même une charte (intégralité de la charte)

Extraits : CHARTE DEONTOLOGIQUE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES CONSEILS EN LOBBYING ET AFFAIRES PUBLIQUES

Article 1
Le conseil en lobbying ou lobbyiste conseille des entreprises, associations ou collectivités territoriales dans la défense de leurs droits et intérêts auprès d'organismes susceptibles de prendre des décisions les affectant, au moyen de la diffusion d'une information rigoureuse reflet de l'état des connaissances disponibles.

Exercice de la profession

... / ... Article 4
L'exercice de la profession de conseil en lobbying est strictement incompatible avec :

- tout mandat politique électif national ou européen;
- tout emploi salarié au sein d'un cabinet ministériel, des assemblées parlementaires ou dans la fonction publique nationale, communautaire ou internationale. - Source AFCL

C'est entre autre pourquoi notre "ami" Frédéric Lefebvre a du se séparer provisoirement de son cabinet de lobbyiste, baptisée d’un nom d’oiseau, Perroquet Institutionnel Communication (Pic Conseil). Le site Bakchich avait raconté en 2006 comment, alors qu'il était membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, il est resté l’actionnaire majoritaire d’une société de lobbying prospère. Source Bakchich

Une bonne question se pose à cet instant : Mais qui sont les clients de ces cabinets ?

Nous avons pris le nom du premier cabinet figurant dans la listes des adhérents à l'association et cliqué pour voir. (liste complète des cabinets adhérents avec leurs références )

REFERENCES PAR SECTEURS Banque - Radio - Télévision - Industries de la Santé - Internet - Industrie du luxe - Edition - Energie - Relations Internationales - Industrie cinématographique - Environnement - Finance - Marché de l'art

Un autre exemple ?

REFERENCES
Associations et think tanks: Entreprises pour l'Environnement (EpE), Association Nationale des Sociétés par Actions (ANSA), Association Française de Normalisation (AFNOR), Fédération Nationale des Pôles de Compétitivité (FNPC), Conseil national du patronat de Mauritanie (...) Entreprises : Accor - Air Liquide - Alcatel - Alstom transport - Areva - Aventis Pharma - Axa - Boston Consulting Group - BNP Paribas - Casino - CFM International (Safran) - Danone - EADS - EDF - Eramet - Essilor - France Telecom - Gaz de France - La Poste - Lada France - Lafarge - Michelin - Pfizer - RATP - Renault - Renault Trucks (Groupe Volvo) - RTE - Servair - Société générale - Solvay France - Suez - Thales - Thomson - Total - Veolia - Vivendi (...) Collectivités: Ministère de la Défense, Ecole Nationale d'Administration, Centre européen de Lodz (Pologne), Assemblée nationale de Roumanie (...)

Et dire que vous pensiez en envoyant des élus à l'Assemblée Nationale ou en votant pour les grands électeurs qui élisent les sénateurs, que leur compétences ou les conseillers, qui les entouraient, étaient les seuls à faire les lois ou rédiger des rapports, qui auraient un impact sur votre quotidien !

Que néni mes braves amis. Que ce soit dans leurs assemblées ou dans leurs circonscriptions, nos élus passent une grande partie de leur temps à recevoir des représentants de groupements professionnels ou des cabinets de lobbyistes et des Think tanks (premiers fournisseurs de texte de loi prêts à voter)

Tout ceci n'inclut pas bien entendu, le "corps de métier" duquel sont issus les parlementaires. Cette particularité leur permettra d'avoir une oreille bienveillante à l'égard des groupements ou lobbies auxquels ils appartenaient avant de siéger.

Et tout ça existe depuis que le parlementarisme ... existe !

Alors, pourquoi les Président de l'Assemblée nationale et du Sénat envisagent-ils, à l'occasion de la réforme de leur règlement, d'encadrer l'activité des lobbies dans les enceintes parlementaires ?

Peu après son élection à la présidence de l'Assemblée nationale, en juin 2007, Bernard Accoyer faisait part de son intention de "mieux organiser la place et les méthodes du lobbying parlementaire". Au lobbying "clandestin", substituer, en quelque sorte, un lobbying "réglementé". Depuis, une délégation spéciale du bureau a été chargée de traiter ces questions, un groupe d'étude a été constitué, un rapport publié, une proposition de résolution déposée le 11 septembre 2007. Rien n'a bougé, comme le déplorait Patrick Beaudoin (UMP, Val-de-Marne), mardi 12 mai, lors de la discussion sur la réforme du règlement de l'Assemblée nationale.

Car, en fait, le lobbying dans les enceintes parlementaires est omniprésent. Officiellement, cependant, il n'existe pas.

"Au Sénat, les groupes d'intérêt vont être mieux encadrés", promettait Gérard Larcher, le 29 avril, en annonçant la création d'une commission de réflexion sur les groupes d'intérêt au Sénat. Ses recommandations ne seront pas présentées avant octobre.

Cette brutale agitation ne semble pas perturber les cabinets de lobbying qui ont déjà les bonnes réponses à une réglementation de leur activité, comme l'explique Le Monde (Intégralité du texte)

Extraits :

En attendant, les lobbies, eux, sont à pied d'oeuvre. Ils n'ont pas tardé à saisir le profit qu'ils pouvaient tirer des nouvelles règles de fabrication de la loi. En dix points et vingt recommandations, le document d'Affaires publiques consultants (APC) propose un vade-mecum à l'usage des lobbyistes, en leur expliquant pas à pas quand et comment intervenir au cours de la procédure législative.

Les études d'impact d'abord. Cette mesure, qui entrera en vigueur à l'automne, impose de joindre à tout projet de loi un exposé des objectifs poursuivis, de ses incidences économiques, sociales et financières, des textes d'application nécessaires. La note recommande aux lobbyistes de "développer des argumentaires pour nourrir les études d'impact" et d'"anticiper les mesures d'application de la loi nouvelle". Etape suivante : le partage de l'ordre du jour. Ce "nouvel espace pour l'initiative parlementaire" doit permettre de négocier davantage la définition des chantiers prioritaires. "Les entreprises ont intérêt à être forces de proposition auprès des parlementaires", explique le document. Il encourage les lobbyistes à "sensibiliser les membres des conférences des présidents pour l'inscription des textes" ... / ...

Pour les lobbyistes, l'augmentation du nombre de commissions permanentes - qui devraient passer de six à huit - doit permettre d'espérer une meilleure prise en compte de leurs analyses. Ils conseillent de "prendre appui sur les commissions saisies" et d'"adapter les propositions au prisme de chaque commission". L'examen en séance du texte issu de la commission déplace une partie du travail législatif. Il convient par conséquent, explique le document, d'"intervenir en amont auprès des membres de la commission saisie au fond", en privilégiant les "argumentaires techniques" par rapport à "une approche strictement politique".

S'agissant du droit d'amendement, la note attire l'attention sur les possibilités multiples permettant à un parlementaire d'amender un texte. Elle appelle les "acteurs économiques" à "systématiser leur veille à l'ensemble des textes de loi présentant un lien, même ténu, avec les problématiques susceptibles de les affecter" ... /...

Concernant les pouvoirs de contrôle du Parlement, "il faut s'adresser aux parlementaires de l'opposition comme de la majorité", conseille la note, qui précise : "Il est indispensable de renforcer le dialogue avec l'administration et les ministères concernés pour que les cabinets ministériels disposent d'éléments de réponse aux questions des parlementaires." ... / ...

L'ensemble constitue un véritable mode d'emploi du lobbying parlementaire. Il emporte les doutes, s'il en subsistait, sur l'influence qu'exercent les lobbyistes auprès des élus. Ni les députés ni les sénateurs n'ont réussi, pour l'heure, à façonner, au regard de ces pratiques codifiées par les acteurs professionnels, les outils destinés à garantir la transparence dans l'élaboration de la loi.

Qu'en disent les élus eux même ?

- "Le lobbying peut être une courroie de transmission", mais "les groupes d'intérêt n'ont pas naturellement vocation à être des auxiliaires désintéressés", juge l'UMP Patrick Baudoin.

Mais tous les parlementaires n'applaudissent pas cette initiative: "pas besoin d'un statut des lobbies, cela ne sert à rien", selon un président UMP de commission qui reconnaît toutefois que des lobbies - les entreprises nationales surtout selon lui - envoient "clef en main des amendements identiques à tous les groupes
".

- François Goulard (UMP) ironise: "le seul cadeau que j'ai reçu, c'est un joint au moment d'une campagne de dépénalisation du cannabis". "Le lobbying est intéressant comme source d'informations à condition de ne pas en être l'instrument".

- Jacques Myard (UMP), "c'est grandement un faux problème" d'autant que "dès que vous ouvrez une réglementation, surgit un moyen de la détourner".

A gauche,

- René Dosière (PS) pense que lui aussi que les lobbies ne sont pas "un problème majeur". Cependant, "que certains assistants de députés puissent travailler pour des lobbies peut être un problème".

Une situation que déplorent plusieurs représentants de collaborateurs, et qui est née, selon eux, de la précarité de la fonction. Contrairement au Sénat, les collaborateurs de députés n'ont pas obtenu le statut qu'ils réclament depuis des années. Mais cet aspect ne sera pas abordé par la future réglementation, pas plus que les colloques et voyages d'élus. - Source AFP/Google

Merci, Monsieur Goulard de préciser que : "Le lobbying est intéressant comme source d'informations à condition de ne pas en être l'instrument". Or, combien acceptent d'être instrumentalisés

- Afin qu'un texte de loi porte leur nom, signe de postérité dans le milieu parlementaire
- Pour obtenir le maintien de telle entreprise ou industrie dans leur circonscription
- Pour rendre service à un ou des amis importants
ou tout simplement
- Par idéologie

Et bien voila, s'il vous restait encore la moindre illusion sur le sujet, vous êtes informés. Observez bien chaque débat sur l'emploi (modifications du code du travail, flexibilité, ..), l'industrie (OGM, obésité, ...) , la santé (augmentation des tarifs des médecins, sort de l'hôpital public, ...) vous pourrez, sans trop de mal, trouver auprès de quel profession organisée, vos élus trouvent leurs rapports préalables ... à une législation nouvelle.

Pensez-y lorsque vous entendrez tel député ou sénateur se flatter d'être à l'origine d'un texte de loi "réformateur". Il y a toutes les chances qu'il ait été l'invité d'un groupement ou d'un cabinet de lobbying autour d'une bonne table étoilée, reçu un billet VIP pour Roland Garros, ou même obtenu une table à Roland Garros ... Mais comme tout le monde le sait, les petits cadeaux entretiennent l'amitié ... et les affaires des lobbies.

Néanmoins, l'association "Anticor" (Tous contre la corruption) a décidé de jouer les troubles fêtes et lancer une campagne pour encourager les parlementaires à refuser les cadeaux issus des groupes de pression.

En pleine réforme du règlement de l'Assemblée, Anticor appelle les députés à rendre les cadeaux offerts par les lobbyistes. « Nous allons les vendre aux enchères et reverser le fruit de cette vente au Trésor Public », propose Séverine Tessier, porte-parole de l'association de lutte contre la corruption. Etrangement, de droite comme de gauche, les députés se font discrets sur les cadeaux reçus - Source Lyon Capitale et Rue89

On en connaît un certain nombre qui vont être déçus et frustrés, si jamais cette excellente idée aboutit !!!!

En savoir Plus
RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement
PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TERRITOIRE sur le lobbying
Crédit photo
Europarlement



02 juin 2009

Innovations pour sortir de la crise et du chômage : Le sextoy pour chien est enfin disponible !

Pas d'angoisse devant le titre de cet article.

Les rédacteurs de Slovar les Nouvelles n'ont pas abusé de substances répréhensibles ou de produits de la viticulture française. Ni d'ailleurs décidé d'exploiter toutes les ressources de la sexualité alternative.

Donc inutile de prévenir les forces de l'ordre de la présence d'un nouveau blogueur violent toxicomane, alcoolique profond ou pervers zoophile dans la blogosphère.

Non, nous allons simplement vous narrer, comment ce "merveilleux" monde qui ne sait ni nourrir, ni soigner correctement des millions de personnes, est capable de développer des inventions "incontournables"

Car comme le disait Marc Giget (Co-fondateur du cabinet Euroconsult, titulaire de la chaire d’économie de l’innovation du Cnam), en marge de la Rencontre Nationale des Directeurs de l’innovation, seule l'innovation nous sauvera :

Quels sont les moyens de sortir de la crise et repartir en croissance ? ... / ...

- Applications de nouvelles technologies (NTICI) porteuses de valeurs.
- Nouvelles réductions de coûts, low costs, jusqu’où ?
- Développement durable, nouvelles gammes, nouveaux produits et services.
- Répondre aux nouveaux rêves, nouvelles attentes, nouveaux désirs.
- Allez vers de nouveaux horizons, de nouvelles frontières, il y a un monde ailleurs - Redéployer l’entreprise vers les secteurs porteurs en continuité de ses compétences.

En attendant que l'innovation magique vienne nous sauver de la profonde dépression économique dans laquelle nous sommes plongés et évoquer le génie créatif et l'innovation au service du bien ... animal, nous serons un peu moins guillerets en évoquant le chômage.

Le chômage, cette autre plaie béante, consécutif à la crise économique dont nul ne connaît l'échéance ni les dégâts collatéraux.

Election européenne oblige, puisque c'est dimanche que nous sommes appelés aux urnes, les citoyens internautes ont accès à des statistiques européennes en ce qui concerne le taux de chômage dans l'Union. Et même si nous avons fait notre le slogan du NPA : "Pas question de payer leur crise ! " force est de constater que tous les travailleurs de l'Union sont en train d'en payer le prix fort.

C'est le magazine Capital qui nous en donne l'ampleur :

Le marché de l'emploi continue de se dégrader en Europe. Le taux de chômage a atteint 9,2% en avril dans la zone euro, contre 8,9% en mars, annonce aujourd'hui Eurostat. Il s'agit du taux le plus élevé depuis septembre 1999. Il était de 7,3% en avril 2008.

Dans l'Union européenne des 27, le taux de chômage s’est élevé à 8,6% en avril 2009, contre 8,4% en mars et 6,8% un an plus tôt. Selon les estimations d’Eurostat, 20,825 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage en avril 2009 dans l'Union européenne, dont 14,579 millions dans la zone euro.

Comparé à avril 2008, le chômage a augmenté de 4,653 millions dans l'UE27 et de 3,100 millions dans la zone euro souligne la note publiée aujourd'hui par Eurostat. Parmi les mauvais élèves, citons l'Espagne (18,1%), la Lettonie (17,4%) et la Lituanie (16,8%). En revanche, certains pays se distinguent par leur résistance : le taux de chômage atteint 3% aux Pays-Bas (3,0%) et 4,2% en Autriche (4,2%) - Source Capital

Et ça ne risque pas de s'arranger puisqu'en cas de reprise, les usines étant désormais parties pour les lointaines contrée d'Asie, il est clair que les entreprises de l'Union ne réembaucheront pas le tiers des effectifs qu'elles auront licencié durant la crise.

Alors, comment va t-on s'en sortir puisque les emplois à la personne sont directement liés au pouvoir d'achat qui de déclinant sera très vite en berne et qu'aucune piste n'est évoquée pour "recycler" ces millions de chômeurs ?

Seule l'innovation et la recherche peuvent nous sauver, continuent d'affirmer les économistes et les spécialistes. Bonne idée, sauf que tous les pays ont la même idée en même temps et que l'Asie est passée du stade d'exécutant à celui de concepteur producteur.

Néanmoins, le sujet est brûlant d'actualité puisque le Théme des 2ème Rencontres Nationales des Directeurs de l'Innovation, animées par Marc Gillet, qui se sont tenues le 25 et 26 mai à Paris à l'Auditorium de la Poste était : Le thème de la crise.

Avec cette question fondamentale : Quel peut être l'apport de l'innovation à la sortie de crise, à la reconstruction de la valeur et à l'émergence de nouveaux business model ? ( Sommaire des Rencontres )

Extrait du sommaire :

La crise systémique actuelle est marquée par une considérable destruction apparente de valeur ... / ... Dans ce contexte, comme l’avait bien décrit Schumpeter, qui parle de « destruction créative », c’est la destruction de l’existant qui est perçue en premier, avec toutes les inquiétudes qu’elle génère sur l’avenir et les tentations d’un retour à un passé mythique ou à des solutions simplistes. C’est sur la partie créative que porte l’innovation, à savoir la conception du futur, par l’intégration du meilleur état des connaissances dans des solutions nouvelles répondant aux attentes profondes des individus et de la société.

L’histoire nous montre que c’est pendant des périodes de crise, qui exigent des solutions nouvelles, qu’émergent les innovations majeures et les nouveaux modèles. En ce sens, le contexte actuel est très favorable à des innovations radicales. Mais concevoir des solutions et les formaliser en propositions nouvelles est plus difficile que de relayer les angoisses. Cela suppose un bon accès à des connaissances et technologies nouvelles, multiples et en évolution rapide, une grande sensibilité à l’évolution du monde et une capacité de conception maillant des compétences multiples.

Les Directions de l’Innovation, structures encore très jeunes, connaissent actuellement leur première bataille du feu, en étant très sollicitées pour proposer et définir rapidement des solutions permettant de repartir en croissance sur des bases nouvelles ... / ...

"c’est pendant des périodes de crise, qui exigent des solutions nouvelles, qu’émergent les innovations majeures et les nouveaux modèles. En ce sens, le contexte actuel est très favorable à des innovations radicales" disaient les organisateurs de ces journées.

Pensaient-ils à cette innovation RADICALE, à même de changer la face du monde que nous avons très récemment découverte ? Nous avons nommé : le sextoy pour chiens !!!

Présentation par le site nerienlouper.fr

Vous n’avez pas rêvé, une poupée pour chien ou “Hot Doll” en anglais pour faire plus… branché! Pas besoin de détailler finalement, vous connaissez tous le principe des poupées gonflables? Bon ben voilà, c’est pareil pour les chiens ! “Hot Doll” : c’est le tout 1er sextoy pour chien! Les chiens ont des besoins sexuels ou encore des problèmes de dominance qui les poussent à monter sur divers objets comme des coussins, des peluches, ou dans le pire des cas, sur votre jambe et celles de vos convives. Hotdoll est un sextoy qui leur est destiné afin de maîtriser cette tendance.

Pratique pour votre chien, Hotdoll est également un objet design qui pourra s’intégrer à votre intérieurVous avez un cache pour masquer l’orifice! Tout est prévu! Pour info, “Hot Doll” va être disponible sous quelques jours, la sortie est annoncée avant la fin mai.

nerienlouper ne semble pas vraiment prendre cette annonce très au sérieux. c'est dommageable, car se moquer des cerveaux qui élaborent les innovations de demain qui vont nous sortir de la crise ne mérite que le mépris.

Lisons plutôt ce que disent les concepteurs de cette "merveille" technologique

Surprendre les propriétaires de chien et leurs chiens à travers un univers insolite, novateur et design. Maximiser le confort, l'hygiène, le bien-être de votre animal de compagnie, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de son lieu habituel. Afin d'accomplir cette mission, nous avons développé une gamme de produits designs, et avant-gardistes : Hot Doll.

Hot Doll s'investit à travers ses innovations comme le premier sex toy pour chien ou encore sa gamme de cosmétiques pour chien 100% naturelle. Nous voulons apporter aux propriétaires de chiens branchés et à leurs compagnons un univers enfin adapté à leurs besoins.

Inscrivez-vous à la newsletter ci-dessous pour être tenu au courant des nouveautés. Surtout n'hésitez pas à nous contacter si vous désirez de plus amples renseignements, écrire un article (avis au blogueurs à l'esprit fécond) ou devenir distributeur ...

NDLR : Hot Doll étant un produit innovant et d'avant garde, il est également présent sur la majorité des réseaux sociaux comme : Facebook, Twitter, Delicious, technorati, ...

Alors, les sceptiques, on fait moins les malins ! Et ne venez pas nous dire que c'est encore une c....... créée par les américains, car ce "concept génialissime" (comme l'écrit trendsnow ) a été conçu par Clément Eloy, jeune designer français aux idées prometteuses ...

Permettez-nous en ces temps de crise de nous étonner que le Président Sarkozy ait préféré décorer Cendrine Dominguez de l'ordre du mérite plutôt que Clément Eloy, un français qui innove ... et mérite de la nation ...

Car, reconnaissez que 541 ans après l'invention de l'imprimerie par Gutemberg, on avait pas trouvé mieux en termes de bien être de l'humanité. En effet, car, si l'on a pensé en haut lieu que la promenade de chiens faisait partie des emplois à la personne, en revanche, nul n'avait pensé à la libido de ces animaux "employeurs".

Une petite angoisse pourtant pour les titulaires de cet "emploi" : Une formation complémentaire sera t'elle obligatoire pour les promeneurs "professionnels" de chiens ?

Une chose qu'omet d'indiquer (les mentions légales en étant une autre) le site Web de Hot Doll c'est si la production de l'objet sera effectuée dans l'Union européenne ...

Mais, en attendant d'en savoir plus, soyons optimistes, ne boudons pas notre plaisir et clamons haut et fort : "Attention à toi, la crise et ton chômage maudit, avec de telles avancées et innovations, le plein emploi est pour demain !!!"


Crédits et copyright
Hot Doll
Mardis de l'Innovation



01 juin 2009

Seniors au chômage : Wauquiez refuse de relancer la "machine à péreretaites"

Alors que j'entame mon deuxième mois de recherche intensive d'emploi en démarchant connaissances, entreprises et petites annonces sur les sites de recrutement, je suis obligé de constater (comme beaucoup de mes amis ayant dépassé la cinquantaine et se trouvant sans emploi) qu'on NE VEUT PAS DE NOUS.

Les entreprises ont beau hurler que la crise les oblige à réduire la voilure, ça fait des années que les plus de 50 ans sont devenus des parias ou des boulets dès qu'ils rejoignent le rang des chômeurs.

D'ailleurs, parlez en autour de vous, vous verrez que le terme chômeur de longe durée va comme un gant avec celui de chômeur "senior". C'est un sujet qui fait l'unanimité dans les partis politiques de la majorité comme de l'opposition parlementaire : Mais que va t-on faire pour faire travailler plus longtemps des salariés dont les entreprises ne souhaitent plus s'encombrer ?

Avec l'efficacité qu'on connaît !!!

Que compte t-on faire au gouvernement, où le responsable direct est Laurent Wauquiez jeune loup de l'UMP de 34 ans et dont la compétence sur l'emploi des plus de 50 ans n'est liée qu'à des statistiques et des conseils avisés, de quelques économistes, amis du pouvoir.

Car, l'expérience de Monsieur Wauquiez dans l'entreprise est "impressionnante" :

Diplômé par la suite de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'un DEA de droit public, il choisit finalement l'École nationale d'administration. À sa sortie de l'ENA en mars 2001 comme major de promotion, il effectue une mission en Corse puis intègre le Conseil d'État : il est nommé auditeur en 2001 puis rapporteur près la commission spéciale de cassation des pensions la même année, maître des requêtes en 2004.


À l'automne 2005, il rejoint Nicolas Sarkozy et est nommé Secrétaire national auprès du Secrétaire général délégué de l'Union pour un mouvement populaire, Brice Hortefeux, dont il est un proche, notamment en raison de leur implantation politique commune en région Auvergne.

Le 18 mars 2008 à la faveur d'un remaniement, il est nommé Secrétaire d'État chargé de l'Emploi auprès de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Ses premiers chantiers sont alors la réforme de l'assurance chômage, le nouveau service public de l'emploi, le plan pour l'emploi des séniors et la réforme de la formation professionnelle. En janvier 2009, il lance Pôle emploi, issu de la fusion de l'ANPE et de l'ASSEDIC, promesse phare de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Itinéraire d'un enfant gâté des grandes écoles de la République qui n'a jamais connu que les ors de la haute fonction publique et des cabinets ministériels. C'est donc cet "expert" qui s'occupe du cas des "vieux" salariés dont personne ne veut.

Et que propose Monsieur Wauquiez pour faire évoluer la situation de l'emploi des plus de 50 ans ?

Le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi Laurent Wauquiez a exclu dimanche de "céder" à la "pression" pour relancer la "machine à préretraites" en ces temps de crise.
"La pression est énorme pour nous dire: 'allez, on réenclenche la machine à préretraites et on remet les seniors de côté'", a-t-il affirmé lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, expliquant qu'elle émanait de "tout le monde", des "entreprises", des "partenaires sociaux" et des "différents cas qu'on peut avoir sur le terrain".

Mais b..... ce ne sont pas les plus de 50 ans qui ont décidé leur "mise de côté" !!! Vous savez très bien monsieur le Secrétaire d'Etat que les entreprises ne VEULENT ou ne PEUVENT embaucher en ce moment et écartent dans tous les cas de figure, les plus âgés.

De plus arrêtez de faire croire que tous les seniors ressemblent à ces cadres dirigeants qui préfèrent (pour des raisons financières et de pouvoir) mourir sur leur lieu de travail que d'entendre le mot retraite. Cessez de fréquenter les employeurs et cadres dirigeants militants de l'UMP, vous y verrez plus clair !!!

Il est cependant "hors de question de céder sur ce sujet", a déclaré M. Wauquiez, confirmant que les entreprises s'exposeraient à une pénalité de 1% des rémunérations à compter de janvier 2010 si elles n'adoptaient pas dans l'année "des accords et des dispositifs de plan d'action pour favoriser l'emploi des seniors".

Les entreprises payeront la pénalité plutôt que de respecter les obligations que le gouvernement va mettre en place comme nous l'expliquions dans notre article de vendredi. Et, VOUS LE SAVEZ !!!

Sur les 30 dernières années, "on a misé sur des préretraites. Grosso modo, on a dit aux seniors: 'n'encombrez pas le marché de l'emploi (...), on vous met gentiment sur la voie de garage'", a estimé le secrétaire d'Etat. "Le résultat, c'est que la France a le plus faible taux d'emploi des seniors, 30%".

Crétin et mensonger !!! Les entreprises ont tout fait pour se débarrasser des "vieux" pas assez "dociles", "trop payés" et "sources de maladies qui influent sur la bonne marche des affaires." On a fait du jeunisme (sans embaucher de jeunes), tout simplement parce qu'une première embauche se fait avec des salaires plus bas et des populations moins retords. Les jeunes se syndicalisent encore moins que leur aînés et pensent plus au superflus ... Image d'Epinal ? Bien sur que non. Et VOUS LE SAVEZ AUSSI !!!

A ses yeux, relancer la "machine à préretraites" reviendrait à véhiculer un message "catastrophique", qui "consiste à culpabiliser les seniors". Surtout, a-t-il dit, "c'est totalement stérile, parce qu'on met de l'argent public pour mettre des gens en dehors de l'activité".

Alors là, ne vous tracassez pas pour nous, monsieur Wauquiez ! Je ne continue, comme mes collègues seniors, à chercher désespérémment , uniquement, parce qu'il nous reste encore quelques années avant de faire valoir nos droits à la retraite.

Si pris d'un coup de folie sociale, le gouvernement m'envoyait une proposition pour obtenir la préretraite, je suis prêt à vous lui envoyer une image pieuse et rejoindre dès le lendemain le rang des retraités du travail. La très grande majorité des plus de 50 en ont marre des galères permanentes et n'aspirent qu'à celà. Et VOUS LE SAVEZ pertinemment !!!

Laurent Wauquiez a souligné que le gouvernement préférait "financer du tutorat", à savoir "financer sur l'argent de la formation professionnelle des postes de salariés expérimentés qui, en échange, vont former l'entrée de jeunes dans l'entreprise".

Tutorat ! Mais de quoi parlez-vous ? L'emploi des jeunes, comme celui des seniors est au plus bas et vous envisagez de "payer" les seniors que l'on jette sans remord pour former des jeunes qui de sateges en micro CDD n'arrivent même pas à se loger ou manger. Foutaises !!!

"On ne lâchera pas sur ce thème, c'est une des colonnes vertébrales de notre politique de l'emploi", a-t-il insisté. Précisant que plusieurs groupes allaient actuellement "à rebours de la voie de la facilité" en utilisant "le savoir-faire" des salariés expérimentés, il a ajouté que Nicole Notat remettrait mardi au gouvernement un "rapport dans lequel elle a listé toutes les pratiques innovantes des entreprises dans la crise pour favoriser l'emploi des seniors". - Source AFP/GOOGLE

Enorme imposture que le rapport de Nicole NOTAT, dont la commande, remonte à Octobre 2008.

Rappel : Entourés des représentants des onze premières entreprises volontaires (Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L'Oréal, O2, Siemens, Thalès et Vinci), Xavier BERTRAND et Laurent WAUQUIEZ ont évoqué une "démarche pragmatique et pratique. Nous avons souhaité, en lien avec Vigeo et des entreprises qui ont accepté de jouer le jeu, mettre en avant les bonnes pratiques sur l'emploi des seniors car ce n'est pas seulement une pénalité dans la loi qui va faire bouger les choses", a déclaré le secrétaire d'État chargé de l'Emploi, Laurent WAUQUIEZ. Source CapitalRH

Quelques exemples que nous avions cité dans Slovar les Nouvelles à l'époque

Parmi les diverses mesures citées par les entreprises,

- Siemens a mentionné "l'acceptation automatique d'un bilan de compétences demandé par un salarié de plus de 45 ans",
- La Poste "des aménagements de postes, d'horaires, des reconversions",
- Cofidis "un point santé spécifique".
- Quant à la société O2 (services à la personne), elle a cité notamment le recrutement de jeunes retraitées pour garder les enfants après l'école.

La présidente de Vigeo, Nicole Notat, a souligné que les audits seniors "se font sur la base du volontariat des entreprises" et "donnent de la crédibilité à la communication des entreprises". "Ce n'est pas gratuit, on passe un contrat avec chaque entreprise", a précisé l'ex-secrétaire générale de la CFDT, évoquant "une fourchette de prix entre 15.000 et 20.000 euros".

Le Pdg d'Adecco-France François Davy s'est engagé mardi à ce que son groupe, partenaire de l'opération "bonnes pratiques", ne fasse "aucune préretraite et aucun départ contraint de salarié de plus de 45 ans" dans le cadre du plan de suppression de 600 emplois que le groupe de travail temporaire va réaliser d'ici juin 2009. Source AFP/GOOGLE

Oui, vous avez bien lu : "aucune préretraite et aucun départ contraint de salarié de plus de 45 ans" dans le cadre du plan de suppression de 600 emplois" Outre que cette annonce est lamentable puisqu'elle indique 600 licenciements, vous remarquerez que l'âge des seniors migre de plus en plus vers Les plus de ... 45 ans, elle n'a pas fait réagir madame NOTAT, qui rappelons le, est quand même, l'ancienne dirigeante de la CFDT. Il est à noter par ailleurs que la CFDT siège au conseil d'administration de Vigeo au travers de Gaby Bonnand son numéro 2.

Histoire de permettre au seniors de fulminer un peu plus, nous vous donnons ci-dessous un extrait d'une interview commune : NOTAT/WAUQUIEZ réalisée par l'Express le 29/10/2008 qui leur peremttra de comprendre l'actuel raisonnement de notre Secrétaire d'Etat. Car, ce raisonnement s'appuie sur des audits VOLONTAIRES (et payants) réalisés par Vigeo. La méthode utilisée est forcément partiale comte tenu de l'échatillonage (voir ci-dessous l'exemple Air France)

Vigeo observe déjà le comportement des entreprises en matière de lutte contre la discrimination et les seniors font partie des catégories les plus exposées. Nous disposons donc des outils nécessaires pour répondre à toutes les sociétés qui souhaiteraient faire un diagnostic sur le sujet. Jusqu'à présent, nous avons constaté qu'elles s'engagent rarement de manière explicite en faveur des seniors. Quand elles s'impliquent pour la diversité, les entreprises s'adressent surtout aux populations d'origine étrangère. C'est d'ailleurs ainsi qu'est né ce concept qui, évidemment, recouvre aussi les femmes et les personnes handicapées. Pour les seniors, on est encore au commencement de la prise de conscience.

Laurent Wauquiez : En France, moins de 4 personnes sur 10 travaillent au-delà de 55 ans, contre 7 sur 10 en Suède. Cette situation correspond à un consensus tacite depuis trente ans, mais elle est inacceptable. Comme je me méfie des changements qui seraient exclusivement législatifs, je propose aux entreprises de faire évoluer elles-mêmes leur gestion des ressources humaines. Voilà pourquoi j'ai fait appel à Nicole Notat, qui incarne à mes yeux une vision extrêmement innovante des relations sociales.

Pourtant, c'est bien une loi qui va pénaliser les entreprises qui ne font rien pour les seniors...

L. W. : Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale comprend une série de mesures pour l'emploi des seniors que nous présentons, avec Christine Lagarde et Xavier Bertrand. L'une d'elles oblige les entreprises à négocier et à conclure des accords sur la gestion des âges en 2009. Ils devront se mettre en place d'ici à 2010. Pour élaborer les décrets d'application de cette loi, et surtout pour alimenter ces accords, nous nous appuierons sur les bonnes pratiques existantes, notamment issues des audits de Vigeo. En 2010, nous dresserons le bilan et des pénalités financières s'appliqueront pour les entreprises qui n'auront pas d'accord ou de plan d'action.

Quelles seront les entreprises auditées par Vigeo ?

N. N. : Toutes celles qui en feront la demande. C'est à elles de solliciter l'audit, ce qui suppose une démarche volontaire de leur part. Certains indicateurs, simples à observer, sont révélateurs pour établir le diagnostic, par exemple la proportion de seniors dans les embauches d'une année, dans le nombre de salariés ayant accès à la formation, dans un plan social, etc. Dans la période actuelle, la tentation de faire des quinquagénaires la variable d'ajustement de l'emploi risque de revenir. J'ajoute que je crois beaucoup au fait de progresser sur ces sujets par la négociation collective. Quand on touche à des changements de comportement liés à la gestion des ressources humaines, plus on associe les représentants du personnel, plus on a de chances de réussir.

L. W. : Le secrétariat d'Etat à l'Emploi, lui, joue le rôle de facilitateur. Une dizaine de grands groupes (Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L'Oréal, Siemens, Thales et Vinci) vont participer à l'opération. Et je souhaiterais que quelques PME entrent aussi dans le dispositif. Ainsi O2, une jeune société de services à la personne, a montré son intérêt (recrutement de jeunes retraitées pour garder les enfants après l'école - Voir Les diverses mesures citées par les entreprises). D'ici au début de 2009, nous espérons disposer des résultats des audits pour une grosse moitié des volontaires et dire : « Regardez, voici le catalogue d'actions dans lequel vous pouvez piocher. » Mais nous donnerons aussi des exemples de mauvaises pratiques, telle Air France, qui met à la porte le personnel navigant à 55 ans, que les intéressés le veuillent ou non - ce qui est triste, car, par ailleurs, cette compagnie a une politique très innovante pour ses salariés seniors.

Suite de l'interview Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI :

Sur la question des licenciements, Laurent Wauquiez s'est prononcé pour un "droit au rebond" avec un "bilan de compétences pour chaque salarié licencié", "un accès à un pôle d'aide" pour mettre en place des offres de formation, de l'aide à de la création d'entreprises ou des "outils de recherche d'emploi plus dynamiques". Le "système d'accompagnement est souvent trop passif" et "intervient trop tard", a-t-il jugé, estimant qu'"on doit aller plus loin" dans deux domaines: au niveau national "en travaillant secteur par secteur" et au "niveau de la personne licenciée". Il a plaidé pour l'organisation de "passerelles" afin de "permettre aux salariés licenciés dans les secteurs où on perd de l'emploi de rebondir dans des secteurs qui continuent à embaucher"
.

Rebondir, Pour combien de temps ? et dans quelles conditions ?

Pour les vrais gens, rebondir c'est accepter n'importe quoi en espérant limiter la casse. Les secteurs qui continuent à embaucher sont ceux qui en période de plein emploi ne trouvent déjà pas de salariés. Afin de vérifier la véracité de ses propos, pourquoi Monsieur Wauquiez n'irait-il pas jouer à "vis ma vie" dans ces secteurs "qui continuent à embaucher"? Cela, lui permettrait d'essayer de "rebondir" quelques mois dans ces secteurs.

C'est dommage que la très grande majorité des français ne disposent pas comme Monsieur Wauquiez et ses amis politiques de "rebond" qui leur permet d'aller :

- "pantoufler" dans le privé,
- se voir attribuer les clés de quelque entreprise publique, ou
- se recycler dans quelque mandat européen.

En clair : On prend les plus de 50 ans privés d'emploi pour des cons !

Ce gouvernement n'apporte aucune solution puisqu'il est impossible d'imposer la moindre contrainte aux entreprises surtout dans une période de crise économique dont personne ne sait quand elle va finir.

- Va t-il falloir à l'instar des chasseurs et pêcheurs que les seniors femmes et hommes, toutes tendances sociales et politiques confondues s'organisent en mouvement de lobby et menacent de présenter des listes de candidats aux prochaines élections pour que Monsieur Wauquiez et ses patrons prennent peur pour ... leur emploi ?
- Va t-il falloir comme nos amis "CONTI" (dont nous saluons la victoire) mettre le feu aux symboles de la République ?
- Va t-il falloir comme les producteurs de lait manifester violemment pour être pris au sérieux ?

Et oui, pour exister dans ce pays et avoir droit au respect, il faut avoir une capacité de nuisance. En l'état du dossier, de la réflexion du secrétaire d'Etat et de l'apathie de l'opposition sur le sujet, les hypothèses de nuisance collective semblent, malheureusement crédibles.

Pauvre démocratie !