16 mai 2008

Les effets de la ruture et du changement

"Nicolas Sarkozy a modifié sa pratique du pouvoir au cours de sa première année à l'Elysée, mais il restera un président" nous expliquait très récemment Claude Guéant. En clair, faire passer l'avenir de tous les français avant lui même."C'est vrai qu'il a modifié sa pratique du pouvoir pour tenir compte de l'expérience qu'il a acquise et notamment afin de simplifier son rapport avec les Français, de fluidifier sa pédagogie de la réforme"

De même à la veille de prendre la présidence de l'Union Européenne, on pouvait finir par se demander si la gouvernance actuelle du "doigt mouillé" n'allait pas devenir un cauchemar pour des millions de français et d'européens

Nous étions encore à en chercher la preuve. Et bien Slovar avec l'aide du Blog du CHI vous apporte la preuve de la nouvelle stratégie élyséenne.

Cliquez sur l'image pour lire le texte
Ah ! c'est vrai que ça change du Bling, bling .... On se sent tout de suite mieux lorsqu'on sait qu'on est bien dirigé.

Merci qui ?

Crédit montage
Blog du CHI

15 mai 2008

Rififi au patronat : Plus ça change, moins ça change !

C'est par un Emailing laconique et peu chaleureux que la GCPME annonce la nomination de Geoffroy Roux de Bézieux à la tête de l'UNEDIC

"La CGPME prend acte de l'élection du candidat MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux à la présidence de l'UNEDIC, ce qui permet à M. Liébus, candidat UPA d'accéder au poste de trésorier-adjoint. Elle leur souhaite plein succès dans une période si importante pour le régime d'assurance-chômage. A cette occasion, la Confédération a pu, à nouveau, constater le déséquilibre des voix au sein du collège employeurs (17 MEDEF, 5 CGPME) lequel ne reflète pas la réalité du tissu économique français constitué à plus de 95% de PME"

Qualifié « d'homme de marketing » par les média, Geoffroy Roux de Bézieux (qui a fait fortune avec la chaîne The Phone House), a été élu par le conseil d'administration de l'assurance chômage (Unedic) avec 20 voix du patronat sur 25.

Il a obtenu celle du Medef (17 voix) et du patronat de l'artisanat (UPA, 3 voix) face à Jean-François Veysset, 68 ans, déjà vice-président et qui briguait le poste au nom de la CGPME (5 voix).

L’AFP nous révèle en partie l’ambiance préalable au vote : « Après un mini-psychodrame sur les modalités du vote, il a finalement eu lieu à main levée »

"Il remplace Michel de Virville, secrétaire général de Renault, qui a démissionné le 1er mars dernier à la suite de l'affaire de la "caisse noire" de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Depuis cette démission, la présidence était assurée par intérim par Jean-François Veysset, vice-président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGMPE)"

On comprend donc le dépit de la CGPME.

Curieusement : « L'élection de M. Roux de Bézieux a été facilitée par les syndicats siégeant à l'Unedic (CFDT, FO, CGT, CFTC, CFE-CGC, au total 25 voix) qui se sont abstenus. M. Roux de Bézieux n'a pas caché à ses interlocuteurs qu'il débutait, mais "ce n'est pas rédhibitoire", a jugé Annie Thomas, vice-présidente CFDT de l'Unedic. "Sa personnalité dynamique de jeune chef d'entreprise peut être utile", a-t-elle ajouté, tandis que la CGT a promis de "juger aux actes, pourvu qu'il se mette rapidement à la page" » Source AFP

Conclusion : Peu compétent sur le sujet mais la CFDT (admirative) aidera !!!

Frédéric Saint-Geours, le président de l'UIMM, de son côté a déclaré "le schéma en train de se mettre en place ressemble plus à une étatisation qu'à un organisme équilibré, c'est une vraie inquiétude" Source AFP

Cette remarque doit-elle faire penser qu’il existe une collusion entre le MEDEF et le gouvernement ? Il faut nous en dire plus M. Saint-Geours !!

Cette élection est somme toute une juste récompense pour M. Roux de Bézieux puisque Croissance Plus écrivait le 2 mars 2008 : "CroissancePlus soutient à 100% la demande de transparence et de réforme exprimée par Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, suite aux révélations dans la presse sur la prime de départ et la prise en charge d’éventuelles sanctions financières de Denis Gautier-Savagnac.

En effet, convaincue depuis longtemps que transparence et éthique sont indispensables non seulement dans les entreprises mais aussi dans les organisations patronales, Croissance Plus milite donc pour que ces organisations représentent véritablement et mieux l’ensemble des entreprises françaises ... / ... "

Puis le 10 mars 2008 : "Dans ce cadre, le Comité directeur de CroissancePlus a décidé de proposer la candidature de son Président, Geoffroy Roux de Bézieux, auprès du comité de sélection des mandats du MEDEF pour le mandat de Président de l’UNEDIC, récemment libéré par la démission de Michel de Virville.

« Je soutiens à 100% Laurence Parisot dans sa demande de rénovation et dans sa volonté de remise à plat de l’attribution des mandats, basée sur la compétence et non sur l’appartenance. C’est pourquoi j’ai décidé de saisir cette opportunité d’ouverture et me présente à la présidence de l’UNEDIC. Je souhaite que ma candidature à ce mandat soit suivie d’autres candidatures de chefs d’entreprise de CroissancePlus à d’autres mandats », déclare Geoffroy Roux de Bézieux"

Déclaration "d'amour" ou connivence ? Sur le dos de qui et au profit de qui ?

Dans un communiqué officiel, la CGPME a "pris acte", tout en pointant "le déséquilibre" des forces et en soulignant implicitement le marchandage auquel a donné lieu l'élection de M. Roux de Bézieux, "qui permet à Patrick Liébus, candidat UPA, d'accéder au poste de trésorier-adjoint". Jean-François Veysset n'y va pas par quatre chemins : "Nous avons assisté à un véritable acte de terrorisme de la part des représentants du Medef"

Chauds les marrons !!!

Geoffroy Roux de Bézieux n'est pas un inconnu puisqu'il dirige depuis 2005 l'association d'employeurs « CroissancePlus » , ( à laquelle appartient Charles BEIGBEDER patron de POWEO et auteur promoteur d'un rapport sur l'extension du "Low Cost" comme réponse aux problèmes de pouvoir d'achat) qui fédère plus de 300 chefs d ’entreprises dans des secteurs tels que l ’informatique, l ’internet, les télécoms ou le capital-risque.

Cette élection positionne plus ou moins clairement Croissance Plus comme une alternative à la CGPME qui comme tout le monde le sait a des rapports tendus avec le MEDEF … Depuis que celui-ci a décidé de chasser sur ses terres de PME.

La presse économique nous présente M. Roux de Bézieux comme étant l’expression moderne de l’entreprise et du management à la française et loue la grande ouverture de son mouvement CroissancePlus

Alors, qu’en est-il et quelles sont les principales idées développées par CroissancePlus ?

CroissancePlus indique, sur son site, ses "combats"

Extrait :

Flexibilité du travail :
- revalorisation du contrat de travail,(sic)
- sécurisation du contrat de travail (assouplissement des conditions de licenciements contre des garanties accrues données au salarié) Séparabilité, contrat de projet, allongement de la période d’essai
- baisse significative des charges (transférées vers où ?)
- révision des effets de seuils (Voir : Le plan de Nicolas SARKOZY 2008 pour les entreprises )

Dans la catégorie des "succès"on notera entre autres

2005 : Soutien et contribution C+ en vue de l’adoption du bouclier fiscal et d'un nouveau dispositif d’émissions des actions gratuites

2007 : Fiscalité : possibilité de déduction de l’ISF des sommes investies dans les PME (proposition C+ reprise par N Sarkozy)

Croissance Plus a édité un Livre Blanc dans lequel tout à chacun pourra trouver le texte suivant :

La nécessaire « flexibilisation » du marché du travail

Flexibilité. Le mot est écrit. Remplacez-le par élasticité, souplesse, adaptabilité, parez-le de tous les maux ou de toutes les vertus, vous n’y changerez rien. Croissance Plus, sans pose dialectique ou esprit de provocation, n’a pas peur de ce mot. Au contraire, l’association le revendique et le clame.

L’idée n’est pas d’ouvrir un débat sur la flexibilité qui n’est au mieux qu’un moyen, mais de favoriser l’un de ses corollaires : la création massive d’emplois. Car créer des emplois permet à son tour de créer plus de richesse. Il ne s’agit pas d’aller vers une société plus « dure » mais bien de « moins protéger les emplois » pour « mieux protéger les personnes ».

Ce chapitre recense un certain nombre de mesures qui, sans bouleverser le droit social français, ont l’avantage du réalisme et de l’efficacité, loin des querelles idéologiques.

Pour créer ces emplois et soutenir la croissance, les entreprises ne demandent pas de nouvelles lois ou de nouveaux verrous protecteurs. Au contraire, elles attendent de pouvoir utiliser avec intelligence les ressources du droit français, en les adaptant avec souplesse, dans un esprit de concertation directe avec les salariés et de réalisme face à l’environnement économique et à la compétition internationale.

Loin des clichés et sous condition d’assouplissement, les entreprises françaises sont prêtes à embaucher, à faire progresser leurs salariés, à former leurs apprentis, à lancer dans la vie active leurs stagiaires. Ne les dissuadons pas.

Suit quelques mesures que reconnaîtront certains :

Mesure 37 - Permettre aux salariés qui le souhaitent de travailler jusqu’à 39H00 sans taxation supplémentaire pour l’entreprise

Mesure 39 – Etendre le champs d’application du CNE à toutes les entreprises de moins de quinze ans d’existence quelque soit le nombre de salariés (merci à l’OIT)

Mesure 40 – Supprimer pour les PME l’obligation de reclassement

Mesure 44 – Repenser les modalités de rupture

Mesure 58 – Augmenter le taux de TVA (TVA sociale) sans toucher aux produits de première nécessité afin de parvenir à financer la protection sociale

Et tant d’autres que nous laissons découvrir aux lecteurs. Nous leur conseillons toutefois de lire l’article du 8/01/2008 disponible sur le site de l’Entreprise cité plus haut et intitulé Le plan de Nicolas Sarkozy pour les entreprises en 2008 pour découvrir qu’il n’y a rien de plus à attendre pour des salariés qui restent l’unique variable d’ajustement d’un système économique qui lui ne veut rien céder.

Pour ceux qui attendent une réaction « socialisante », le plus « amusant » reste à venir puisque Geoffroy Roux de Bézieux est membre du collège "société civile" du tout nouveau Think tank socio démocrate Terra Nova (voir article du 13 mai sur Slovar)

Va vraiment falloir finir par se bouger ….

Sources, crédits et copyrights
Le Monde
AFP
L'entreprise
CroissancePlus

Crédit image
Faujour

Coup de pouce, coup de pub

Macadam journal est de retour !

Macadam renaît... Une association fondée par d'anciens vendeurs a repris le flambeau. Ils participent à l'élaboration du journal avec des professionnels des médias bénévoles. Macadam, qui permet d'améliorer leurs conditions de vie, est vraiment leur titre.

C'est par la volonté de ses vendeurs que Macadam retrouve une nouvelle vie. Interrompue depuis l'été 2006, la parution du journal reprend. Avec une équipe nouvelle, un format nouveau, une maquette plus dynamique, et un contenu collant à l'actualité. Macadam a surtout la volonté d'être encore plus un outil au service de ses vendeurs.

L'association "Les Artisans du Macadam" vient d'être consitutée pour que le journal soit d'abord celui de ses vendeurs.

Depuis 2008, Macadam journal est agréé par la Fédération internationale de la presse de rue, International Network of street paper, reconnaissant le sérieux de son contenu et de son projet auprès des vendeurs.

Alors, si vous les croisez, ne leur faites pas la charité mais contribuez plutôt à un projet à connotation sociale majeure. Soutenir Macadam Journal, c'est cautionner une entreprise qui a "du sens"

Macadam Journal

14 mai 2008

L'ami de la presse (enfin pas de toute)

On a beaucoup parlé ces derniers jours des propos que le Président de la République avait tenu au sujet de la presse française. Pour ceux qui auraient raté un ou plusieurs épisodes, nous leur proposons un retour sur info :

1er mai. Un porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, écrit au patron de l'AFP pour se plaindre. L'un de ses communiqués, évoquant la condamnation de Ségolène Royal dans un procès intenté par 2 ex-collaboratrices, n'a pas été relayé par l'agence de presse. Grosse colère du responsable UMP ... à laquelle l'AFP répond qu'elle ne saurait "répercuter systématiquement les très nombreux communiqués qu'elle reçoit"

Mercredi soir, l'UMP réagissait à une condamnation par les syndicats de l'AFP de "pressions exercées par le porte-parole Frédéric Lefebvre".

7 mai. Le président de la République parle de "censure" de la part de l'AFP. Quelques heures auparavant, lors d'une réception à huis clos des députés UMP à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'en était pris à plusieurs médias, avaient rapporté plusieurs participants. Selon eux, le président a accusé le Parisien, l'Express et l'AFP de ne pas avoir suffisamment relayé la condamnation Ségolène Royal, son adversaire en 2007. Il a aussi, selon plusieurs témoignages, reproché au Journal du Dimanche de ne pas avoir publié dans son édition papier un sondage plus positif que les autres sur sa récente intervention à la télévision. Il a encore visé Marianne, dont la dernière "Une" titrait, sur une photo du président, "Putain 4 ans!".

9 mai. Le patron de l'AFP, Pierre Louette, a défendu ses journalistes. Il a estimé que son agence de presse n'avait pas "vocation à devenir une machine à diffuser des communiqués". Ce dont se sont félicités les syndicats

11 mai. Christine Albanel ministre de la Culture dans un entretien au JDD revient sur le différend qui oppose l'UMP à l'AFP Elle affirme que l'agence de presse "n'est pas une machine à reproduire des communiqués". Et d'ajouter: "Il est normal que les journalistes sélectionnent et hiérarchisent l'information à la condition de maintenir l'équilibre des expressions politiques".

Mais elle propose que "l'AFP mette à disposition de ses abonnés l'ensemble des communiqués de presse des partis et des organisations syndicales sur un espace spécifique", via un nouveau service.

ça c'est en France. Mais savez-vous qu'au Canada, notre Président déchaîne également les passions ?

Nous vous donnons ci-dessous lecture de l'intégralité d'un article de Nathalie Petrowski journaliste à La Presse qui évoque les excellents rapports qu'entretient Nicolas SARKOZY avec les media de "la Belle Province"

La voix de la France ou de Lafrance ? - 19 avril 2008

À défaut d'être à la tête d'une télé qui diffuse 24 heures sur 24 des programmes consacrés à sa personne, le président Sarkozy a décidé de jeter son dévolu sur un joli petit joujou du nom de TV5, le plus grand partenariat télévisuel au monde.

L'été dernier, le président s'est non seulement mis en tête que TV5 était la télé de l'avenir, mais qu'elle devait subir un sérieux lifting. Comment? En cessant d'être le fourre-tout de la francophonie pour devenir la voix de la France. La voix officielle de la France.

Pour que cette voix ait plus de poids, Sarko a proposé que TV5 fasse partie du nouveau holding audiovisuel France Monde en compagnie de France 24 (la chaîne d'information continue) et de RFI (Radio France Internationale).

En clair, cela signifiait deux choses: bye-bye, les bulletins d'informations de Bernard et de ses amis belges et suisses, diffusés aux quatre coins de la francophonie. Bye-bye, l'indépendance rédactionnelle de la programmation qui varie avec chaque partenaire et chaque pays. Bonjour, la centralisation. Bonjour, c'est Paris qui décide et vous n'avez rien à dire. Bonjour, le journal de David Pujadas diffusé en boucle jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Il n'en fallait pas plus pour que les Belges, Suisses et Québécois qui financent en partie TV5 grimpent dans les tours satellites en hurlant leur opposition à ce projet d'impérialisme télévisuel à la sauce Sarko. Pas question que TV5 devienne la voix unique et unilatérale de la France et que le Canada, la Suisse, la Belgique et le Québec soient de pauvres figurants dans le film de France Monde, ont-ils tonné.

C'était il y a six mois. La crise dure depuis ce temps-là. Elle devait en principe se régler cette semaine avec la réunion à Paris du conseil d'administration de TV5. Le président sortant, un certain Bonnemain, devait remettre sa démission et céder sa place à un certain Alain de Pouzilhac, le nouveau président de France Monde. Celui-ci était censé jurer devant les partenaires étrangers que le prochain directeur de TV5 pourrait gérer ses affaires en toute liberté à l'écart du holding de France Monde.

Sauf qu'à la dernière minute, Pouzilhac a changé d'idée et réclamé les pleins pouvoirs comme son prédécesseur. Les partenaires étrangers se sont levés pour réclamer à leur tour... une pause café. Ils ne sont jamais revenus.

Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'océan, profitant d'un séjour en sol québécois, un dénommé Joyandet, secrétaire d'État français chargé de la Francophonie, a eu une idée de génie. Il a lancé un nom comme on lance un ballon ou un bonbon: celui de Sylvain Lafrance, l'actuel VP de Radio-Canada qui, selon le secrétaire d'État, ferait un excellent directeur pour TV5.

C'est ainsi qu'au plus fort de la crise, le secrétaire d'État a chassé la vision apocalyptique d'une télé dictatoriale mandatée pour être la voix de la France. Il l'a remplacée par l'image apaisante d'un Lafrance québécois la gouvernant en toute liberté.

La stratégie était brillante, mais nous ne sommes pas dupes. L'important, ce n'est pas que TV5 soit gérée par un Lafrance, un Lafond ou même un Lapin. L'important, c'est que le prochain directeur général de TV5 ait les pleins pouvoirs et qu'il ne soit pas soumis à la loi d'aucun holding. Tant que ce ne sera pas le cas, le secrétaire d'État à la Francophonie peut garder ses bonbons pour lui, merci.

Décidément tout est possible, y compris ... se mettre la francophonie à dos en en seule année de mandat

Merci qui ?

Sources crédit et remerciements
Com4News
Cyberpresse
Crédit et copyright photos
Point de Vue
Fox News

Elève Nicolas S : Copie à revoir

Le Président Sarkozy a déclaré que "la traite des Noirs, l'esclavage, ainsi que leur abolition, seront introduites dans les nouveaux programmes de l'école primaire dès la rentrée prochaine". Or, mauvaise note pour le Président, ces matières sont ... déjà enseignées.

Dans son discours, il a annoncé que "la traite des Noirs, l'esclavage ainsi que leurs abolitions" seraient enseignés à l'école primaire "dès la rentrée prochaine". "Cette histoire doit être inscrite dans les manuels scolaires afin que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'esclavage : afin que nos enfants puissent mesurer les souffrances que l'esclavage a engendré, les blessures qu'il a laissées dans l'âme de tous ceux que rien ne peut délier de ce passé tragique", a-t-il lancé.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Or, ces périodes de l'histoire sont déjà enseignées dans les écoles françaises. Selon le site de Libération, la traite des Noirs fait bien partie de l'enseignement des classes de CE2, CM1 et CM2. Libération ajoute que cet enseignement se fait au moins depuis 2002 et précise qu'il est rappelé dans l'édition 2007-2008 mise en ligne par le Bulletin officiel de l'Education nationale.

Commentaire du jury des citoyens français : "Ne maîtrise pas complètement son sujet. Il faut travailler plus ..."

Sources
Le Vif l'Express
Crédit montage
Lobo Fakes

13 mai 2008

"Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots"

"Gauche : Des idées pour changer" titrait ce matin, Libération au sujet du lancement de "Terra Nova".

Pour des gens comme nous, attachés depuis toujours aux valeurs de gauche, c'est vrai que cela a attiré notre attention et ... nos 1,20 €.

Qu'explique Libé et qui est Terra Nova ?

Extraits :

Il existe une rupture entre élus de gauche (notamment socialistes) et les intellectuels : "Ces cinq dernières années, au PS l'humeur n'était pas à la réflexion de fonds. S'il s'agit de suivre les sondages et regarder ce que dit Paris Match on n'a pas besoin d'idées ... "déclare Michel WIEVIORKA Sociologue, directeur du Centre d’analyse et intervention sociologiques de l’EHESS et membre du collège universitaire de Terra Nova.

Terra Nova possède un site sur lequel il se présente

Extraits :

"Terra Nova est un think tank progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe. La fondation Terra Nova (association de préfiguration) se fixe trois objectifs prioritaires.

Favoriser la rénovation intellectuelle de la social-démocratie
Elle veut contribuer à la refondation de la « matrice idéologique » de la gauche progressiste et à la promotion de ses idéaux.

Produire de l’expertise et des solutions politiques opérationnelles
Elle veut formuler des propositions concrètes au profit des leaders politiques, des élus nationaux et locaux ainsi que de tous ceux qui mettent en œuvre des politiques publiques. Inscrire son action dans un réseau européen et international de think tanks progressistes

Elle veut s’inspirer des réussites et des bonnes pratiques de nos partenaires européens, participer à l’influence intellectuelle de la France en Europe et contribuer à faire émerger une doctrine progressiste européenne.
Plus généralement, Terra Nova contribue à l’animation du débat démocratique, à la vie des idées, à la recherche et à l’amélioration des politiques publiques. Elle popularise les idées politiques et les grands enjeux du monde contemporain ... / ... "

Belle profession de foi aussi nébuleuse qu'un programme électoral mais moins précise que les propositions de l'institut Montaigne (qui présente en ce moment en page d'accueil une ode à la "réinvention" de l'assurance maladie dans laquelle il est proposé l'introduction des assureurs privés). Dont Terra Nova se veut "l'équivalent à gauche"

Après tout pourquoi pas ? Mais qui sont les membres de ce "think tank progressiste " ?

A la tête du conseil d'orientation scientifique : Michel ROCARD (l'éternel retour)
Dans le collège universitaire : Pléthore d'économistes : Olivier DUHAMEL, Elie COHEN, Jean-Paul FITOUSSI, ... mais ni Denis CLERC, Thomas PICKETTI ou Liêm Hoang-Ngoc.

Dans le collège "société civile" : Geoffroy ROUX de BEZIEUX (Croissance Plus - Think tank d'employeurs), Jean PEYRELEVADE (Ex Crédit Lyonnais et MODEM), Denis OLIVENNES (Ex FNAC), Paul HERMELIN (PDG de Cap Gemini), Bernard BRUHNES (médiateur ministériel et conseil de la présidence de la république), n'en jetez plus ... Nous sommes impressionnés par le choix d'Olivier Ferrand le président de Terra Nova qui est en même temps responsable national du PS pour les questions européennes et internationales.

Il existe également un collège international.

La liste complète est consultable sur le site

Le site indique une rubrique : "Le cabinet d'experts"

Bien que la page ne comprenne qu'une seule ligne : "Terra Nova est dotée d’un cabinet d’experts, animé par son directeur scientifique." on peut toutefois trouver la présentation de celui-ci dans une autre partie du site.

Extrait :

"Rôle du cabinet d’experts Le cabinet d’experts a en charge la production de l’expertise intellectuelle de Terra Nova sur l’ensemble des politiques publiques.

Il travaille sous la responsabilité politique de la direction du think tank et sous la responsabilité scientifique de son conseil d’orientation scientifique.
Les experts contribuent aux activités de Terra Nova en fonction de leurs domaines de compétences. Notamment : Ils rédigent les policy briefs sur des sujets d’actualité politique ou médiatique.

Ils participent aux groupes de travail mis en place par Terra Nova, qui aboutissent à la production d’essais publiés dans une collection éditoriale ou sous format électronique. Ils y travaillent sous la direction d’un ou plusieurs membres du conseil d’orientation scientifique. Ils peuvent y prendre une responsabilité particulière, en tant que rapporteur.

Les experts du cabinet peuvent également être amenés à participer aux activités de diffusion, aux activités européennes et internationales, ainsi qu’aux activités privées de Terra Nova"

En clair, rien de bien nouveau. Si ce n'est que ... l'initiative se veut à gauche.

La rubrique Fondateurs quant à elle ne manque pas de saveur pour qui connaît le monde de la politique et ses liens avec les professionnels de la communication.

Quelques fonctions des membres fondateurs - Liste complète sur le site

Directrice de communication
Conseiller en stratégie et communication
Président-directeur général de Canal Plus
Directeur des études politiques d’Opinion Way
Vice-président de Publicis Consultants Worldwide

Pour tous ceux qui comme moi travaillent dans la communication et les études de marché, la ficelle est assez grosse !!!

Comment va se financer Terra Nova ?

D'après ses responsables il semblerait que l'on s'oriente vers le mécénat. Cette orientation est crédible puisqu'on peut lire sur le site : "Terra Nova, association de préfiguration de la Fondation Terra Nova"

Le think Tank étant en phase de démarrage, on se doute que la collecte de fonds ne fait que commencer. Néanmoins, on peut constater qu'une obscure PME américaine du nom de MICROSOFT a déjà cotisé. Dans la mesure ou les entreprises américaines utilisent déja cette technique chez elles (financement des partis politiques) on risque de trouver de nombreuses entreprises capables de livrer "clés en main" des idées ... novatrices.

Nous avons bien entendu essayé de découvrir ce que contenaient les rubriques thématiques. A part 5 catégories dont le contenu se limite à : "Aucune publication actuellement dans cette catégorie" on sent bien que la gestation est loin d'être terminée.

Nous laisserons les lecteurs internautes se faire leur propre opinion mais en ce qui nous concerne, nous avons l'impression qu'en fait de rapprochement entre intellectuels et gens de gauche qu'il s'agit de réinventer l'eau tiède socio démocrate que la majorité des habitants des pays de l'Union européenne rejettent les uns après les autres.

Pour reprendre ce que déclarait au début de cet article Michel WIEVIORKA : "S'il s'agit de suivre les sondages et regarder ce que dit Paris Match on n'a pas besoin d'idées ... " Certes mais attendre que des économistes, banquiers, hauts fonctionnaires ou spécialistes de la communication apportent du neuf à l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens, c'est à notre avis peine perdue.

Ceux des français qui se débattent dans des problèmes de quotidien seront édifiés par le travail sur le quel planche actuellement le : Groupe de travail "projet primaire"

Extrait :

Présentation : Avec l’instauration du quinquennat, la présidentialisation du régime s’est accrue. Les partis politiques, et tout particulièrement le Parti socialiste, sont structurellement inadaptés à ce régime présidentialiste.

La réforme est indispensable. Elle sera l’un des enjeux du prochain congrès socialiste.
Dans cette réflexion se pose une question centrale : la codification des « primaires à la française. Le groupe en étudiera toutes les facettes : légitimité de principe, modèles transposables, date, déroulement, corps électoral, candidatures, conséquences sur la vie politique…

Pas d'inquiétude, pour ceux qui auraient des difficultés à boucler leurs mois : Le projet sera disponible ... Début juillet

En clair mieux se concentrer sur la prochaine échéance présidentielle !!! mais pour qui ?

La création de ce Think tank qui doit révolutionner la gauche, nous fait penser à cette citation de JAURES : "Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots" En fin de compte, ce think tank ressemble bigrement aux fameux "spin doctors" chers à Tony BLAIR. En fait, après plusieurs défaites présidentielles, il faudrait que les socialistes comprennent que l'on doit utiliser les outils de l'adversaire pour mieux prendre sa place ...

Est ce vraiment cela qu'attendent des millions de français qui ne demandent que l'équité dans le domaine de l'accès à la santé, de la répartition des richesses, d'un habitat et d'un emploi digne.

C'est surtout là que les français attendent des aidées de gauche. Mais c'est peut être trop demander ?

Source, crédits et copyright
Libération
Terra Nova

13 Mai 1968 - 13 Mai 2008

Et oui, 40 ans plus tard, nous y sommes vraiment. En effet, c'est le 13 mai que le mouvement étudiant et les salariés se rejoignent.

Le 13, Les syndicats ouvriers (CGT, CFDT) déclenchent une grève générale et appellent à rejoindre les étudiants qui manifestent depuis le début du mois. Une foule de 800 000 personnes (170 000 selon la police) envahit les rues de Paris aux cris de "10 ans, ça suffit !", en allusion au dixième anniversaire du retour au pouvoir de De Gaulle. Les manifestants dénoncent aussi la société de consommation et le chômage inhérent au régime capitaliste.

L'affiche proposée avec ce texte indique déja qu'il ne s'agit pas de lancer le mot réforme à la tête des gens pour les faire "sauter comme des cabris" (comme disait De Gaulle lui même à propos de la construction européenne)

Et que fait notre Président du "pouvoir d'achat" et proclamé "liquidateur de l'esprit de 68" aujourd'hui ?

A Vienne, le chef de l'Etat "expliquera pourquoi le gouvernement entreprend un projet législatif qui peut avoir des effets importants sur les prix, et par conséquent sur le pouvoir d'achat", indique-t-on à l'Elysée.

Cette visite aura deux volets: une visite de l'usine Yoplait - d'aucuns estiment que la hausse du prix du yaourt dépasse la simple répercussion de la hausse du prix du lait - et une table ronde avec des représentants du commerce.

Grandiose !!!

Bon anniversaire quand même.