15 avril 2011

Législatives 2012 : Bataille entre l'UMP et le Parti Radical pour ... le Benelux ?

Les législatives de 2012 seront difficiles pour la majorité présidentielle. Si certains visent, telle Chantal Jouanno, une place au Sénat, d'autres seraient prêts à en découdre pour devenir députés ... des Français de l'étranger !

Ces derniers temps, Dominique Paillé n'était pas tendre, à l'égard du Président de la République et de l'UMP. La décision de cette dernière, de l'écarter des investitures pour les circonscriptions des Français de l'étranger, en vue des législatives de 2012 pourrait ne pas arranger les choses !

En décembre dernier, Slovar vous expliquait, comment, par la magie du découpage électoral, siègeront, entre autre, à partir de 2012, à l'Assemblée Nationale les représentants de : L’Amérique du Nord, de Russie-Asie-Océanie, du Benelux, du Liechtenstein-Suisse ...

Cette nouveauté permettra l'élection de 11 nouveaux députés ( liste des circonscriptions) qui représenteront, selon l'Assemblée des français de l'étranger : 2.100.000 expatriés. Normal direz-vous, que ces français, soient représentés par des parlementaires ! Certes, sauf qu'ils le sont déjà, par ... 12 sénateurs !

Oui, mais dans la mesure où, il n'y aura pas assez de places disponibles, au Sénat, pour y caser tous ceux, qui craignent le suffrage universel direct. On s'est beaucoup bousculé au portillon pour obtenir l'investiture de l'UMP pour des circonscription aussi exotique que la 2e : Belize, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador ; Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela ; Brésil, Guyana, Surinam ; Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay ; Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Cuba, République dominicaine, Dominique, Grenade, Haïti, Jamaïque, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Trinité-et-Tobago

Et pourquoi cet engouement ?

Simplement nous expliquait Le Monde, parce que : « (...) Dans la composition des 11 circonscriptions des Français de l'étranger telle qu'elle est proposée par le projet d'ordonnance, le candidat de droite arriverait en tête dans 9 circonscriptions et la gauche dans 2 circonscriptions »

Donc, cette semaine, l'UMP a investi onze candidats dont, nous dit L'Express : trois membres du gouvernement.

Qui sont les heureux nominés ?

« Christine Lagarde (Economie), dans la 1ère circonscription, celles des Etats-Unis et du Canada, Eric Besson (Industrie) dans la 5e (Espagne, Portugal, Andorre, Monaco) et le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani dans la 11e (Russie, Asie, Océanie) » liste complète par L'Express et Le Figaro

En ce qui concerne les autres circonscriptions, l'une est en passe de causer un casus belli, entre l'UMP et le Parti Radical : Le Benelux !

En effet, Dominique Paillé ancien co-porte parole de l'UMP aux côtés de Frédéric Lefebvre (vous savez, celui de Dodo et Fredo, chers au Petit Journal de Canal+) viré par Jean-François Copé, avait envie de retrouver un mandat, pour porter haut, les couleurs du radicalisme valoisien !

Son choix s'était porté sur le Benelux qui, vous l'avouerez, est moins contraignant que, la 11e circonscription : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine ; Afghanistan, Bangladesh, Inde, Iran, Maldives, Népal, Pakistan, Sri Lanka ; Chine, Corée du Sud, Japon, Mongolie ; Birmanie, Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Palaos, Philippines, Singapour, Thaïlande, Timor oriental, Vietnam ; Australie, Fidji, Kiribati, Marshall, Micronésie, Nauru, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu. Puisqu'elle permet, au cas où, le député a besoin irrépressible ... de serrer les mains des électeurs, de faire l'aller retour, dans la journée par le TGV.

Or, l'UMP ne l'a pas entendu de cette oreille et a investi Pascale Andreani (représentante de la France auprès de l'Otan) au grand dam de Dominique Paillé !

Ce qui a fait dire au candidat malheureux : « Ce n'est ni une surprise ni un handicap insurmontable pour moi (...) Pour l'heure, avec ou sans investiture de l'UMP, je suis candidat pour le Bénélux » Donc, nous allons directement vers un duel de type fratricide dont l'enjeu est un mandat tranquille avec des administrés peu turbulents !

Nul ne sait encore si les candidats viendront lors de leur campagne parler à ces électeurs : du pouvoir d'achat, de l'augmentation des salaires, de la place de la religion dans la société française, du service du travail obligatoire pour les chômeurs et les titulaires du RSA, de l'abolition des 35H00, de l'avenir de la fonction publique, du déficit commercial, de la dette publique, de l'évasion fiscale, ...

Peut être, se focaliseront-ils, plutôt, sur la probable future taxe sur : « Les étrangers disposant d'une résidence secondaire en France (...) afin de contribuer au financement des services publics (...) » que le gouvernement compte mettre en place dans le cadre de sa réforme fiscale.

Ce qui devrait nous promettre de belles envolées à l'Assemblée Nationale sur « l'injustice imposée à ces français qui représentent notre pays à l'étranger et qu'on voudrait pénaliser »

Après tout, en ces temps de chômage endémique, en France, un CDD de 5 ans, ça se mérite !


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Le Post

14 avril 2011

Jean Sarkozy : Spécialiste de l'économie sociale et solidaire ?

Le titre de cet article peut faire sourire ou surprendre. Et pourtant Jean Sarkozy est bien le Vice Président, chargé de l'Economie sociale et solidaire et de l'Insertion par l'économie du CG des Hauts de Seine

A la lecture du site Neuilly journal du 12 avril on découvrait l'information suivante : : « Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, vient d'attribuer les délégations de fonctions aux 13 vice-présidents de la nouvelle Assemblée départementale. Jean Sarkozy, 7e vice-président et conseiller général de Neuilly Sud est chargé de l'Economie sociale et solidaire et de l'Insertion par l'économie (...) »

Les mauvaises langues feront remarquer que les problèmes d'insertion sont assez rares à Neuilly sud, néanmoins, notre Vice président l'affirme sur son blog : L'économie sociale et solidaire, c'est son truc !

Il en parle d'ailleurs avec passion dans deux billets publiés en janvier 2011

Ainsi il écrit le 17 janvier 2011, suite à un commentaire d'internaute : « (....) même si l’économie sociale existe depuis le 19ème siècle, elle incarne aujourd’hui les aspirations de beaucoup de nos concitoyens : un meilleur équilibre entre capital et travail. Ce que le général de Gaulle avait imaginé en défendant le principe de « participation » (dont l’économie traditionnelle s’est timidement emparée) (...) » Avant de conclure par : « (...) Il est grand temps que les Hauts-de-Seine renouent avec ce qui a fait sa renommée : une politique économique à visage humain »

Le 19 janvier 2011, à une autre question d'un internaute : « Les épiceries solidaires et sociales devraient vous intéresser. Elles apportent une aide alimentaire à des personnes fragiles et exclues »

Il répond : « Dès que je le pourrai, je prendrai contact avec vous pour faire une réunion de travail là-dessus. Ce genre de démarche correspond tout à fait à l’engagement du comité départemental, je crois vraiment que les Hauts-de-Seine ont des initiatives à prendre dans ce domaine »

Et à un incrédule qui écrit : « Si les gens de droite se mettent enfin à comprendre ce que vivent leurs voisins, où va-t-on ? J’aimerais tellement pouvoir vous faire confiance ! Mais j’y crois pas »

Il écrit : « Je ne sais pas de quelle génération vous êtes pour croire encore que la droite ne se préoccupe pas des questions sociales… Moi je crois que les lignes de partage entre les courants politiques ont bougé. A droite comme à gauche, il y a ceux qui pensent que le développement économique ne sert que des intérêts financiers et ceux qui pensent qu’il est le meilleur moyen d’accroître le bien être social de ceux qui la font marcher… c’est pour ça que la question du travail et de l’emploi est essentielle dans notre pays (...) »

Quelle audace. Et dire, que ce garçon n'est que : Vice Président du Département !

Un bémol toutefois dans le combat qu'il mène pour : une politique économique à visage humain

Les élus de l'opposition font remarquer que : « (...) En contradiction flagrante avec la démarche de l’ESS, une commission d’appel d’offre a attribué, mi février, 70% d’une prestation d’insertion à destination des bénéficiaires du RSA à la société CLAF accompagnement.

Le groupe CLAF, société cotée en bourse, vient de se voir suspendre ses activités avec la direction régionale Poitou Charentes du Pôle emploi car cette dernière attend qu’elle « fournisse la preuve de sa capacité à répondre normalement à toutes les exigences des cahiers des charges ». Ici, dans les Hauts-de-Seine on vient de lui confier 20 000 personnes. Les services de la commission d’appel d’offre du conseil général constataient d’ailleurs eux-mêmes une insuffisante du dossier d’un point de vu qualitatif mais seul le prix de la prestation a compté dans la décision (...) » lire aussi la lettre de Patrice Leclerc, conseiller général, adressée à Jean Sarkozy

Mais ne faisons pas la fine bouche. En effet, un Sarkozy qui envisage de mettre à l'ordre du jour : les épiceries solidaires et sociales, dans les Hauts de Seine, ce n'est pas rien ! C'est d'autant plus méritoire qu'il n'existe pas, de point d'aide alimentaire, des restos du coeur à Neuilly sur Seine !

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Le Monde

13 avril 2011

Medef : 20 propositions pour privatiser la dépendance !

Le Medef vient de publier ses propositions sur le financement de la dépendance. S'il écarte toute contribution, même minime, des entreprises, son intention est bel et bien de récupérer la majeure partie du magot !

Slovar les Nouvelles a consacré plusieurs articles sur le financement de la dépendance que notre Président a décidé de mettre en place avant la fin de son mandat. L'UMP envisage d'offrir le magot de la « dépendance" aux assureurs ! et : Financement de la dépendance : Les jeux sont (déja) faits. Vous payerez !

Si nous sommes très loin, de la création d'un cinquième risque, promis par le candidat Sarkozy, force est de constater que, mois après mois, le recours à une solution d'assurances privées fait son chemin, pour le plus grand bonheur de la FFSA, une des principales fédérations contributrice du Medef.

Et c'est justement le Medef qui vient de livrer le 12 avril, lors d'un conférence de presse ses solutions : Réforme de la prise en charge de la dépendance - 20 propositions du Medef pour concilier solidarité, innovation et responsabilité - Pour un partenariat public-privé global publié par Les Echos

Que propose le Medef ?

Tout en citant abondamment le rapport Vesselle-Marini publié sur le site « 5 eme risque » le Medef affirme son opposition virulente à la création d'un cinquième risque : au nom de la compétitivité des entreprises et de l'emploi et de l'état des finances publiques !

En revanche, le Medef propose un système à deux niveaux, dont un socle public de couverture des plus démunis. Tout en précisant qu'il « (...) écarte tout nouveau financement par les entreprises indiquant que le financement de cette couverture relève d'une optimisation des dépenses (...) » et éventuellement en cas de recours à la solidarité nationale de créer un impôts à assiette large de type CSG

A noter au passage que le Medef rejette l'idée d'instaurer une deuxième journée de solidarité. « Outre les difficultés pratiques de mise en œuvre pour les entreprises, cette proposition conduirait à faire peser à nouveau le financement de la protection sociale sur les revenus du travail et en particulier sur les salariés » (Page 10 du document)

En outre afin de forcer les gens n'appartenant pas à la catégorie des plus démunis, à souscrire une assurance privée, de préférence obligatoire, le Medef propose de réserver l'APA (allocation personnalisé d'autonomie) aux plus modestes, en la liant à des conditions de ressources (Page 16 du document)

Mais tout ceci n'est qu'un verbiage habituel du Medef destiné à masquer ses vraies propositions qui consistent ... à mettre la main sur le marché de la dépendance et son magot !

Exemples

Faire interdire les subventions dont disposent les associations, évoluant sur le marché des services à la personne ! Arguant, ce qui est faux, que le marché des services à la personne est verrouillé et que les entreprises ne peuvent pas faire jouer la libre concurrence : Le Medef demande à l'état de libéraliser le marché, dans le cadre d'une « économie régulée » ( Page 14 et 22 du document)

Ouvrir aux assureurs privés et aux représentants des entreprises de services à la personne, le conseil de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées ) qui est un établissement, pour l'instant, public.

Et le gros morceau : Restructurer à la baisse les moyens de l'hôpital public. Tout d'abord en supprimant des lits dans les CHU au profit des Ehpad qui, s'il peuvent être public ou associatif, peuvent surtout être ... privés à but lucratif.

Pour ce faire, le Medef propose de : « (...) conduire un plan volontaire de réduction des capacités hospitalières publiques dans un soucis d'optimisation de l'offre de soins (...) » (Page 19 du document) Et donc, de transférer les remboursements de la sécurité sociale vers les cliniques ou hôpitaux privées !

Ce qui signifie, si les parlementaires de l'UMP donnaient satisfaction au Medef, avant l'élection de 2012, sur ses propositions, cela permettrait une formidable main mise du privé sur le marché, formidablement juteux, de la dépendance !

Mais comme le dit le Medef, en page 4 de son document : « (...) Le marché de la dépendance est le deuxième au monde après les Etats Unis avec 5 millions de souscripteurs, plus de 500 millions d'€ collectés (...) » Il est clair qu'avec un coup de main des pouvoirs publics et des élus de la majorité, le titre de champion du monde est à la portée des adhérents du Medef : assureurs, hôpitaux et cliniques privées ou sociétés de services !

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LCI TF1

12 avril 2011

Les étonnants « Management café » du Medef !

On connaît l'attachement du Medef à la baisse du coût du travail qu'il prône dans toutes ses réunions. Néanmoins, il sait aussi s'intéresser aux thématiques sociales, avec comme priorité : L'addiction des salariés ... aux drogues !

Le Medef 71 a décidé de lancer des « Management café » destinés, selon lui, a informer ses adhérents de thèmes concernant : les négociations salariales, le management des équipes, etc.

Il faut dire que les sujets ne manquent pas dans un période où les salaires n'augmentent pas et que les carnets de commandes ne sont toujours pas remplis. Peut être le Medef aurait-il pu aborder le sujet de la participation des salariés aux bénéfices des entreprises, chère à notre Président et rejetée par par Laurence Parisot ? Et bien non, pour ce premier « Management café », le Medef a préféré aborder un sujet beaucoup plus important à leurs yeux : les addictions des salariés

Le journal le Bien Public a fait un compte rendu de cette première qui se déroulait fin mars 2011 : « (...) le Medef organisait son premier “management café” à Chalon (...) pour cette première séance, l’addiction et le travail. Un lancement aussi efficace que décapant grâce aux intervenants. Pendant plus d’une heure, Jean-Philippe Blondel, de la Police nationale, responsable adjoint de la Brigade des stupéfiants, a d’abord exposé les modes de production des drogues et leurs effets spécifiques aux patrons (...) Immense, une carrure de boxeur, une cicatrice sur la pommette, le policier a son petit effet. Et en plus, Jean-Philippe Blondel sait raconter. Des « oh » et des « ah » ont ponctué son exposé.

Sans emphase, dur, et réaliste. On apprend, entre autres détails, que pour faire du cannabis – que certains enfants consomment dès l’âge de 7 ans – les narcotrafiquants ajoutent à la résine du kérosène, du cirage, du pneu brûlé ou encore de la « PM ».« Ne vous réjouissez pas trop vite. Il ne s’agit pas d’un policier municipal qu’on balance avec le reste. Mais de la pâte à modeler » Rire général, qui vient détendre les mines tendues du public.


S’ensuivent quelques conseils pour reconnaître un employé qui se drogue : écoulements de nez fréquents, yeux très ouverts, hyperactivité lorsqu’il s’agit d’excitants (feuilles de coca, cocaïne, amphétamines, crack…) ou un comportement lymphatique, hagard sur le long terme pour les drogues calmantes (opium, morphine, benzodiazépine, héroïne…). La troisième catégorie de drogues, les perturbateurs, regroupe entre autres le cannabis, les champignons, l’huile, le GHB (“pilule du viol”) et les drogues les plus dangereuses, les solvants et les colles
(...) »

De quoi paniquer à la vue d'un salarié victime du rhume des foins ou d'une gueule de bois du dimanche soir. Et appeler en urgence le sieur Blondel si un des vos salariés vous fait une déclaration d'amour ou demande à ne pas être payé de ses heures supplémentaires !

Nous avouons que nous sommes impatients de connaître le prochain sujet du « Management café » ! Au cas où, l'imagination manquerait, nous pourrions leur proposer : « Quel attitude avoir face à la découverte d'une caisse noire ? » ou « Comment faire payer ses frais d'avocat par le Medef ? » avec comme animateur : un magistrat instructeur, qui trouvera certainement les mots, qui détendront ... « les mines tendues du public »

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Things you don't need

11 avril 2011

La « prévention de la pénibilité » ou comment mystifier les salariés !

« la première réponse à la pénibilité, c'est d'éviter d'y être exposé » clamait en septembre 2010 Eric Woerth. En fait, en avril 2011, on apprend que le texte de loi censé améliorer les conditions de travail des salariés, ne pourrait être qu'une mystification !

Les syndicats de salariés ne décolèrent pas ! Le fumeux texte de loi relatif à la « définition des facteurs de risques professionnels » pourrait concerner .. aucune entreprise.

Volet important de la réforme des retraites, la prévention de la pénibilité a été codifiée dans la : loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010, portant réforme des retraites. Le texte définit que : (...) L'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (...) »

De quelle façon ?

Explication du 26/01/2011, par les éditions juridiques TISSOT : « (...) Pour ce faire, l'employeur devra, dans un premier temps, identifier les situations de pénibilité dans l'entreprise et dans un deuxième, mettre en place un plan d'actions dédié (...) Cette identification passe par la mise en place d'une fiche d'exposition à la pénibilité et par la mobilisation des acteurs internes de l'entreprise (...) Le texte, qui reprend les mêmes modalités prévues par le dispositif destiné à favoriser l'emploi des seniors, stipule que les entreprises « employant au moins cinquante salariés, ou appartenant à un groupe [...] dont l'effectif comprend au moins cinquante salariés, sont soumises à une pénalité (1 % des rémunérations versées aux salariés) à la charge de l'employeur lorsqu'elles ne sont pas couvertes par un accord ou un plan d'action relatif à la prévention de la pénibilité » et Tissot de préciser : Un décret viendra préciser les thèmes obligatoires qui devront être abordés à l'occasion de ces négociations. (...) »

Bon, ça c'est la théorie. Mais en pratique, qu'en est-il en avril 2011 ?

A part quelques sociétés de Conseil en Prévention des Risques Professionnels qui ont surfé sur l'opportunité que leur offrait le Décret n° 2011-354 du 30 mars 2011 relatif à la définition des facteurs de risques professionnels, il semble bien qu'il ne s'est pas passé grand chose. Du moins pour les salariés exposés aux risques !

C'est ce qu'indique le journal Les Echos : « (...) de nombreuses entreprises ne seraient pas concernées (...) » En effet : « (...) L'obligation ne s'appliquerait qu'à celles dont au moins : « 50 % de l'effectif » est exposé aux facteurs de pénibilité, comme les produits toxiques, le travail de nuit ou encore le port de charges lourdes (...) »

En outre : « Les projets de décrets prévoient (...) des exonérations pour les entreprises en défaillance, traversant des difficultés économiques, des restructurations, fusions ou toute procédure collective (...) »

Ce qui a, pour conséquence, comme l'explique un représentant de la CFDT de permettre à quasiment toutes les entreprises, de passer au travers de la loi : « Ce seuil est inacceptable, presque aucune entreprise ne serait concernée (...) Tous les grands groupes industriels, qui ont aussi de nombreux emplois tertiaires, y échapperaient ! (...) »

Ce qui signifie, en l'état, le texte n'aurait aucun impact sur la pénibilité et ses conséquences, et que les entreprises récalcitrantes éviteraient toute pénalisation. Et surtout que, la prévention des risques professionnels, qui était censée mieux faire passer la pilule du report de l'âge de la retraite, ne serait ... qu'une fumisterie de plus !

Merci qui ?


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UMP