30 septembre 2005

Oh! mon bateau hoho !!!!

Qui se souvient encore du "tube" d'Eric MORENA ?

Pour ceux qui ont oublié le refrain :

Oh mon bateau
Tu es le plus beau des bateaux
Et tu me guides sur les flots
Vers ce qu'il y a de plus beau
Tu es le plus beau des bateaux

Je suis certain qu'en des temps plus calmes, les marins de la SNCM ont bien du la chanter.

Aujourd'hui, le ton n'est plus à la plaisanterie ou au badin et le bras de fer qui oppose l'état à ses salariés est un premier accroc au costume de notre premier ministre.

Premier ministre qui a déclaré au demeurant

"Chacun le voit dans ce pays: le gouvernement ne ménage ni sa peine, ni ses initiatives pour trouver des solutions",

L'Etat a "pris ses responsabilités" avec le montage financier présenté jeudi lors de sa conférence de presse, et aussitôt rejeté par la CGT. Le gouvernement est prêt à conserver une participation minoritaire de 25% dans le capital de la SNCM, aux côtés des deux repreneurs pressentis, le fonds d'investissement Butler Capital Partners (40%) et la société Connex, filiale transport public du groupe Veolia (30%)

Mais alors, pourquoi accepte-t-on maintenant de revoir le nombre de repreneurs et la répartition des parts alors que le plan originel prévoyait une attribution de 100 % à Butler ?

Dominique de Villepin, si prompt à fustiger la direction de HP à qui il envisageait de leur faire rendre gorge et subventions se trouve cette fois ci du côté de ceux qui bradent ou restructurent.

Il est de plus en plus évident que les salariés se battent pour simplement garder leur emploi même si les méthodes ne sont pas des plus orthodoxes.

Dans le même temps, une annonce est discrêtement tombée :

Hausse de 5,4% du nombre d'allocataires des minima sociaux et baisse d'autant de ceux touchant l'assurance-chômage.

100 jours pour relever la France n'était-ce pas un peu provocateur ou illusoire M. De Villepin ?

28 septembre 2005

L'Europe se met à jour

La commission européenne vient de mettre à la poubelle 68 projets de directives européennes sur les 200 qu'elle avait examinées. Objectif : "mieux légiférer".

La Commission a donc analysé 183 propositions datant d'avant le 1er janvier 2004 afin de voir si elles restaient d'actualité, si elles avaient une chance d'être adoptées et, surtout, si elles ne risquaient pas de nuire à la compétitivité. Soixante-huit propositions n'ont pas passé ce test.
Franchement, je ne crois pas être le seul à me poser des questions à ce sujet. Il est vrai qu’une visite du portail de la commission (http://europa.eu.int/comm/index_fr.htm) peut surprendre.

J’ai me suis intéressé au chapitre « Dialogue social »

http://europa.eu.int/comm/employment_social/dsw/dspDetails.do?

id=129&d-1588-p=1&d-1588-s=&d-1588-o=null


Et plus précisément à un document intitulé « Comment s'y prendre : Code de conduite. Lignes directrices pour les coiffeurs européens »

Suit un document de plusieurs pages (http://europa.eu.int/comm/employment_social/social_dialogue/
docs/129_20010626_services_fr.pdf
) dont je vous livre un extrait

"Un environnement social de travail est un environnement ouvert, où il y a place pour l'expression de soi et la créativité, où les employés peuvent faire preuve d'initiative et partager la responsabilité de leur perfectionnement permanent, où il peut y avoir rotation et enrichissement des tâches et où l'on est conscient que "ce que l'on fait ensemble est important "

"Dans un bon environnement de travail, tout le monde est aussi gagnant."

"Dans un environnement ouvert, il y a moins de stress, l'absentéisme diminue considérablement"

Je vous laisse découvrir ce chef d’œuvre de 11 pages qui tient plus des traités de savoir-vivre chère à La baronne de Rothschild que de la réelle prise en compte des choses de l’économie.

26 septembre 2005

Aujourd’hui on a plus le droit d’avoir faim ou d’avoir froid

Il y a 20 ans, Michel COLUCCI lançait une idée simple comme le refrain de la première chanson des Restos du Cœur : « Aujourd’hui on a plus le droit d’avoir faim ou d’avoir froid … »

S’il avait entraîné avec lui beaucoup de stars du showbiz, il aura fallut beaucoup plus de temps aux politiques pour rejoindre cette idée et s’en emparer comme une solution « originale » à l’indignité que propose notre monde moderne.

Je me suis souvent depuis la disparition de Michel demandé s’il aurait continué à faire vivre un mouvement du cœur en le transformant en institution destinée à masquer l’inaction des pouvoirs publics. Modestement, je pense qu’il serait plutôt remonté sur scène ou aurait mobilisé les média pour stigmatiser une société qui magnifie le marchand au détriment de l’humain.

En lisant dans mon journal les déclarations alarmistes des dirigeants des Restos, j’étais partagé entre colère et admiration. Car à défaut de toute action gouvernementale ou régionale, il est clair que sans les milliers de bénévoles qui souquent ferme, il n’y aurait rien.

Mais en fin de compte c’est un petit article de presse qui m’a achevé :

Nouvelle difficulté pour les Restos du Coeur. Le combat de l’association se joue aussi dans les couloirs de Bruxelles. Elle craint en effet que la distribution d’aide alimentaire soit menacée cet hiver par la diminution drastique du budget envisagé pour le plan européen d’aide aux plus démunis (PEAD). A quoi il faut ajouter les besoins des dix nouveaux Etats membres de l’Union. Selon les Restos, la part du PEAD pour la France baisserait de 20 % alors qu’au cours des deux dernières campagnes, il y a eu « 15 % de bénéficiaires en plus ». Si cette baisse est confirmée, ce seront « trois millions de repas en moins » pour l’association. Les Restos du Coeur ont fait part de leur inquiétude au Premier ministre, qui leur a répondu que le gouvernement allait très vite saisir, à nouveau, la Commission européenne.

Comment !!! Le premier ministre de la France va "saisir" la Commission européenne ?

Et la commission européenne, comment réagit-elle au fait qu’elle doit arbitrer entre les zones de pauvreté ?

Décidemment, je crois bien qu’il aurait explosé Michel.