03 juillet 2009

A lire en vacances pour une rentrée militante efficace : "Le socialisme néomoderne"

Il y a peu, Jacques Généreux quittait le Parti Socialiste pour créer avec Jean-Luc Mélenchon le Parti de Gauche.

Moins médiatique que Jean-Luc Mélenchon, Jacques Généreux est professeur à Sciences Po et a déjà publié une vingtaine d’ouvrages.

Devenu Secrétaire national à l’économie du Parti de Gauche, il publie un livre qui, dans cette période de doute dans la gauche française, et tout particulièrement au Parti Socialiste, a pour ambition de proposer de VRAIES pistes d'espoir, pour ceux qui ne refusent un avenir dicté par la sociale démocrate molle ou une extension durable des théories libérales de notre Président.

Ce livre est important puisque plus que jamais, il est plus que temps de se préoccuper du modèle de société que nous voulons pour demain.

Partagés entre les luttes fratricides et le découragement, les militants et sympathisants socialistes voient poindre des ambitions sans modèle ni programme.

Au Parti Socialiste, on continue soit, de s'interroger sur les stratégies d'alliances, sans réel contenu, soit on décide d'être candidat ... à la présidentielle de 2012.

Sans doute las d'essayer de se convaincre les uns les autres, la mode est aux clubs de réflexion ou de pensée ! - (Source Les Echos )

Le plus ancien

« Désir d'avenir » : Cette association, structurée autour de Ségolène Royal, n'a jamais été aussi active que depuis sa défaite à l'élection au poste de premier secrétaire, fin 2008. Présidée par Jean-Pierre Mignard, l'association foisonne d'initiatives, de débats, de réflexions... sur le principe de la « démocratie participative ».

Le plus récent

« Gauche, besoin d'optimisme » : Ce n'est pas encore une association, mais cela va le devenir. Hier soir, lors d'une « initiative de réflexion », le député-maire d'Evry, Manuel Valls, a jeté les bases de ce qui deviendra « un club et un réseau ». Candidat potentiel pour l'élection présidentielle de 2012, il a pris l'initiative d'une « réflexion sur le renouveau de la gauche et en même temps sur sa différence par rapport à la droite »

Les autres

« Besoin de gauche » : « Ce nom exprime ce besoin d'un renouveau des idées de la gauche et de la social-démocratie, renforcé par l'exigence de régulation qu'appelle la crise économique et financière, par l'hégémonie insupportable des droites en Europe, par l'avènement d'Obama aux Etats-Unis », explique le député Pierre Moscovici, son instigateur.

« L'Espoir à gauche » : Issu de l'ex-« motion E », qui soutenait la candidature de Ségolène Royal lors du Congrès de Reims. Vincent Peillon, en revendique le leadership.

Il est à noter que : Le courant "L'Espoir à gauche" réunira ses premiers ateliers d'été, à Marseille les 21 et 22 août, avec le Vert Daniel Cohn-Bendit et Marielle de Sarnez (MoDem), avec trois maîtres-mots: "projet", "ouverture" et "rassemblement", a annoncé son leader Vincent Peillon mercredi à Paris - AFP/Google

« Répondre à gauche » : Lancée par François Hollande et ses amis. Elle se substitue à une précédente structure qui était baptisée « Changer la gauche ».

« Rénover maintenant » : Association créée par Arnaud Montebourg.

« La Forge » : Think tank créé par Benoît Hamon et Noël Mamère en 2008. Travaille sur « l'éloignement progressif des catégories populaires de la gauche ».

« Inventer à gauche » : Club de réflexion, présidé par Michel Destot. Rassemble essentiellement des « rocardiens historiques » L'originalité d'« Inventer à gauche » est d'être un « pur » club de réflexion et non une plate-forme de lancement pour un futur candidat.

Comme disent les enfants : "mon petit doigt me dit" ... que ce n'est que le début ....

"Le temps est venu de renverser la perspective moderne, d’offrir à la liberté un nouvel avenir en reprenant la quête d’une construction sociale de la liberté ... / ..." Ecrit Jacques Généreux.

".../ ... Le culte de l’individu autoconstruit et la mondialisation du capitalisme libéral n’ont pas accompli la promesse moderne de l’émancipation. Elles ont juste défait les liens sociaux, sans lesquels aucune liberté ne peut grandir. L’hyper-libéralisme engendre une dissociété violente et désordonnée. Et face aux désordres, les nouveaux « libéraux » organisent le retour vers un ordre pré-moderne, mélange de répression policière, d’intégrisme religieux, de contrôle communautaire et d’abrutissement dans le travail.

Le défi politique du XXIe siècle est de penser un ordre social qui n’effacerait pas trois siècles d’émancipation. Il nous faut abandonner l’illusion d’une construction libérale de la société pour engager la construction sociale de la liberté. Or, tel a toujours été l’essence du projet socialiste, de Leroux à Blum, en passant par Marx et Jaurès. Les multiples dévoiements de ce projet ne le disqualifient pas ; ils exigent sa refondation néomoderne : une nouvelle modernité dont les principes politiques ne découlent plus du mythe moderne de l’individu autonome, mais de la réalité anthropologique de l’être social ... / ..."

On vous dit :

... / ... Un projet politique doit être moderne, et cela implique l’adaptation permanente de l’action publique à l’évolution du monde. Le libéralisme, parce qu’il privilégie la quête de la liberté et de l’initiative individuelle, propose la philosophie et le mode d’action politique les plus en phase, à la fois avec l’exigence d’adaptation permanente de la société et avec l’aspiration croissante des individus à l’autonomie.

En revanche, le socialisme classique, parce qu’il est plus soucieux de construire par la loi une société égalitaire et solidaire que de libérer les énergies individuelles, entrave et retarde les adaptations nécessaires, limite la création de richesses, et contrarie ainsi l’aspiration individualiste et consumériste des individus modernes. Ce décalage entre une idéologie héritée du xixe siècle et les réalités contemporaines explique en bonne part les déboires de la gauche.

Certains partis travaillistes et sociaux-démocrates, conscients de ce décalage, ont compris la nécessité d’une “troisième voie” entre le socialisme d’antan et le néolibéralisme d’aujourd’hui, et déjà entrepris, en conséquence, leur modernisation. Celle-ci passe par une série de conversions : l’adoption d’une philosophie de la responsabilité individuelle en lieu et place de l’antique logique d’aide sociale ; la reconnaissance de la libre concurrence et du capitalisme comme socle commun et indépassable du système économique ; la priorité à la production compétitive des richesses plutôt qu’à leur redistribution ; le recul de la loi générale au profit des contrats librement négociés entre les acteurs.

"D’autres partis de gauche, et singulièrement le parti socialiste français, ont trop tardé à assumer l’impossibilité d’une rupture avec le système aujourd’hui mondialement répandu, et ont désormais pour seule alternative le déclin ou le rattrapage du processus de modernisation entrepris par leurs homologues anglais, néo-zélandais, allemands, etc. Au terme de ce processus, le “clivage” gauche-droite se trouvera largement aboli et remplacé par l’alternance paisible de “sensibilités” plus ou moins sociales, plus ou moins interventionnistes, dans le cadre d’une philosophie générale et d’un système social communs, alternance comparable à celle qui prévaut aux États-Unis entre démocrates et républicains ... / ..."

Telle est la caricature (par définition sommaire, mais néanmoins significative) du discours pseudo-moderniste que j’entends ici évaluer, et que je prétends rejeter non par inclination personnelle, non par idéalisme, encore moins par nostalgie d’un «grand soir» auquel je n’ai jamais cru, mais parce que l’anthropologie, la sociologie, l’éthologie, la neurobiologie, l’économie, la psychologie, l’histoire, bref, toutes les connaissances mobilisables pour une évaluation rigoureuse d’un tel discours me conduisent immanquablement à l’évidence que celui-ci est faux ... / ...

Un livre majeur qui mérite de se substituer aux nombreux "pavés à l'eau de rose", biographies ou hagiographie que les éditeurs vont vous proposer d'emporter dans vos valises pour vos vacances ....

En savoir plus

Site Web de présentation de l'ouvrage (incluant des extraits)
PDF de présentation du livre

02 juillet 2009

Baisse de la TVA à 5,5% : Le gouvernement pavoise et l'UMP recrute des militants restaurateurs !

Seule mesure emblématique du gouvernement, la TVA à 5,5% donne lieu à l'UMP à des scènes de bonheur et de réjouissance comme on en a pas vu depuis la libération de Paris en août 1944.

"Le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli a célébré dans la nuit de mardi à mercredi le passage de la TVA dans la restauration de 19,6 à 5,5% dans un établissement parisien avec les organisations professionnelles.

Symboliquement les 12 coups de minuit qui marquaient l'entrée en vigueur du taux réduit de TVA, réclamé depuis 17 ans par la profession ont été sonnés devant M. Novelli par le personnel de l'Alsace, une brasserie des Champs-Elysées. - Source Courrier Picard

Ainsi, on apprend que "Christine Lagarde et plusieurs ministres ont salué mercredi la baisse de la TVA dans la restauration en France en jouant les clients dans quelques établissements parisiens ayant choisi de réviser leurs tarifs."

A l'heure du déjeuner, la ministre de l'Economie est venue le vérifier lors d'une visite au pas de course dans une petite brasserie, un café de prestige et un restaurant d'une grande chaîne situés au centre de Paris.

Quand on lui fait remarquer "que cette mesure a été mise en place "sans aucune garantie effective" quant à la baisse des prix et aux emplois créés, Christine Lagarde répond qu'un restaurateur qui annoncerait des baisses de prix sans les appliquer tomberait sous le coup d'un article du code de la consommation contre les informations trompeuses. Pour le reste, dit-elle, "la meilleure sanction, c'est le consommateur" ... / ... - Source Reuters/Yahoo

Ecoutant Hervé Novelli cette semaine dans une émission sur France3 à l'Assemblée Nationale, nous avions bien noté qu'une partie de la baisse de la TVA avait pour but d'améliorer les salaires des personnels de la restauration.

Un comité de suivi a été mis en place. Il rendra compte de ses travaux tous les 6 mois, et sera composé de représentants des neuf organisations professionnelles et des pouvoirs publics, de personnalités qualifiées et de quatre parlementaires. Il devra veiller au respect des quatre engagements pris par les restaurateurs en matière de baisse des prix (qui devrait intervenir dès mercredi), de hausse des salaires, d'embauche (40.000 emplois supplémentaires en 2 ans) et de modernisation.

D'ailleurs : Le secrétaire d'Etat a également annoncé qu'il rencontrerait dans les 10 jours les organisations de salariés pour faire en sorte que les négociations reprennent.

Il est temps, car : Les employés de la restauration ne bénéficieront pas d'une hausse des salaires liée à la baisse de la TVA entrant en vigueur mercredi. Selon plusieurs syndicats, les négociations engagées en ce sens avec le patronat "sont en cours" depuis deux mois. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH, principale organisation patronale) se donne jusqu'au 31 décembre pour tenter d'aboutir à un accord. - Source AP/Yahoo

Toujours attentif à faire "briller" cet authentique avancée du pouvoir d'achat et de revalorisation des salaires : Le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli a adressé ce lundi un courrier aux 120.000 restaurateurs français pour leur rappeler les engagements de la profession en échange de la baisse de la TVA de 19,6 à 5,5% dès le 1er juillet.

Il n'a pas été le seul à leur écrire puisque l'UMP de son côté s'est fendu d'un tract envoyé aux mêmes restaurateurs que nous avons retrouvé sur son site

Réaction de certains restaurateurs : Des restaurateurs se sont émus mercredi d'avoir reçu un tract de l'UMP vantant le rôle de Nicolas Sarkozy dans le passage de la TVA à 5,5% et se doublant d'un bulletin d'adhésion au parti présidentiel.


... / ... Le parti a confirmé avoir envoyé auprès des restaurateurs, cafetiers et autres traiteurs un tract estampillé UMP ayant pour titre "TVA à 5,5% engagement pris, promesse tenue", accompagné d'un bulletin d'adhésion à l'UMP.

Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, a affirmé que son mouvement assumait "totalement cet envoi". "Ca ne me paraît pas choquant", a-t-il déclaré à l'Associated Press. "Nous avons tenu nos engagements de campagne. Les restaurateurs sont invités, s'ils le souhaitent, à adhérer à l'UMP ... / ... AP/Yahoo

Et ceux qui ne le souhaiterait pas, il auront affaire au "comité de suivi" ?

L'UMP a également créé un espace Facebook " TVA à 5,5% : Engagement pris, promesse tenue ! " où quelques comparses se sont inscrits et déclarent



"vive le cafe a 1 euro .....pour aller plus loin que la tva a 5.5%"

"mon pére ayant son propre restaurant on aprècie.mais cette réforme ne va pas tant profitè que sa au restaurateur car une rèduction de charge leur est supqimé"

"Fils de restaurateur, je ne pouvais faire moins que rejoindre le groupe. On ne peut en effet accepter qu'un fleuron de notre industrie, générateur d'emplois, soit pénalisé par une TVA anormalement élevée. Cette industrie, portée au rang d'un art par les grands ( et les moins grands ) chefs méritait cette reconnaissance. Je félicite Nicolas Sarkosy et l'UMP à travers son président et ami, de s'être battus pour que cette mesure aboutisse. Bravo !"

"Bonjour à tous, merci merci merci .... ns sommes saisonniers en station, ce depuis 15 ans nous n'avons pas recus en héritage notre & nos affaires, c'est à la force du poignet avec ou sans neige que nous avons dû travailler, sans aide des banques ni de l'administartion, si je regarde aujourd'hui le temps passé, les risques encourus ainsi que les embuches que nous avons subis depuis 15 ans, c'est vraiment un luxe d'etre à son compte dans la restauration... que nos détracteurs viennent travailler avec nous pour voir, ce que je veux dire c'est que grace cette mesure, nou allons efin embaucher du personnel en CDI, et peut etre meme pouvoir se payer sans vivre sur notre affaire. Ce qui est grave, c'est qu'il faut encore se justifier meme apres 15 ans d'activité avec ds hauts comme avec des bas, alors messieurs les élus du peuple, à qd une reforme du systeme bancaire, avec des partenaires qui aident vraiment les entreprises, pas qui les coulent !!!"

Au delà de cette liesse, il est intéressant de lire le point de vue de Denis Clerc, économiste, dans la revue Alternative économique

" ... / ... en 2006, 155 000 salariés de l'hôtellerie-restauration, soit près d'un sur cinq, étaient des "travailleurs pauvres", c'est-à-dire qu'ils vivaient dans des foyers touchant moins de 60% du revenu médian. C'est le taux de pauvreté le plus élevé de toutes les activités salariées. Certes, ce n'est pas seulement une question de niveau de salaire, mais largement une question de temps de travail: la branche emploie énormément de salariés à temps partiel (31,2% pour les seules entreprises de dix salariés ou plus) et le temps partiel est la cause première de la paupérisation laborieuse. Malheureusement, les négociations en cours ne portent pas sur une réduction du nombre de ces emplois paupérisants.

L'important aux yeux du gouvernement semble être que le nombre total d'emplois progresse, quelle que soit leur qualité. Mais ces nouveaux emplois auront un coût exorbitant pour le contribuable: 2,4 milliards d'euros pour 20 000 emplois non aidés, cela représente une subvention de 120 000 euros par emploi, alors qu'un emploi coûte en moyenne, cotisations so-ciales comprises, 40 000 euros par an... On ne peut que s'étonner de la schizophrénie de cette politique à l'heure où est lancé le revenu de solidarité active (RSA), qui coûtera presque deux fois moins cher au budget de l'Etat: le RSA vise à réduire la pauvreté laborieuse, alors que la baisse de TVA dans la restauration risque de l'accroître ... / ... "

Par contre, en ce qui concerne le RSA :

"Depuis le début de la semaine, les dossiers de RSA (revenu de solidarité active) commencent à être enregistrés par la Caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne. Depuis le 1er juin en effet, les personnes en difficulté peuvent engager des démarches pour toucher le RSA, la CAF se chargeant de sa mise en oeuvre. Pourtant, sur les 80 000 bénéficiaires de l’aide dans le département, 14 000 personnes sont toujours inconnues des services de la CAF ... / ..." - Source Le Parisien

"En Seine-et-Marne, les services du département et de la Caisse d’allocations familiales (CAF) avaient estimé à environ 26 000 le nombre de travailleurs pauvres qui pouvaient prétendre à ce complément de salaire. A ce jour, ils sont seulement 3 262 à avoir déposé leur dossier, qui vient d’être accepté ... / ... " - Source Le Parisien

Bah ! Avec un tract d'information muni d'un bulletin d'adhésion à l'UMP, il ne fait nul doute que les demandeurs du RSA vont immédiatement comprendre et découvrir le goût de la "fête" comme les propriétaires de restaurants ...


Mise à jour de 18H45

Savez-vous que le gouvernement a mis en place un compte Adwords et propose des liens commerciaux (payants) aux intenautes. En effet, il suffit de taper "baisse de la TVA" et ses variantes pour obtenir comme résultat (voir ci-dessous) le site TVA-Restauration

Capture réalisée à 18H30.

Ce site a été réalisé pour le MINEFI (voir mentions légales )

Ce qui signifie que le Ministère des finances à trouvé les moyens de se faire réaliser un site Web de propagande (quel prix de réalisation pour quelle durée ?) et qu'à chaque fois qu'un internaute clique, il cède de : 10 centimes à plusieurs Euro avec NOTRE ARGENT (A multiplier par 1000 10 000 20 000 clics ?) En période de crise économique et de caisses vides c'est vraiment un "excellent exemple" d'utilisation de l'argent du contribuable !!!!!



01 juillet 2009

Rachida Dati : Députée (maire) européenne de proximité ... parisienne

"Quand l'Europe veut, l'Europe peut" disait le slogan de l'UMP.

Malheureusement pour ceux qui ont fait confiance à la liste UMP "Ile de France", ce slogan ne s'appliquera pas à la numéro de 2 de leur liste favorite.

En effet, Rachida Dati se voit plutôt construire l'Europe à ... Paris ! Mais pour mieux préparer son retour à la politique ... française !

"Je serai un député européen de proximité. Je suis organisée, donc je suis et je resterai très présente à la mairie du 7e (arrondissement de Paris), comme tous les élus qui m'entourent. A déclaré fermement Rachida Dati - Source JDD

Décidément, après Brice Hortefeux élu dans la région Centre, mais qui déclarait : "Si j'avais voulu exercer une responsabilité au Parlement européen, j'aurais été candidat tête de liste" bien que Nicolas Sarkozy avait affirmé : "Les candidats siègeront, c’est une règle" et que Rachidat Dati affirmait : "Quitter le gouvernement en cas d'élection au Parlement européen n'était "pas une règle collective". On se dit que le profond mépris pour la "chose" européenne est une règle pour les élites qui nous gouvernent.

On a même le droit de sourire lorsqu'on lit le N°7 des engagements pris par l'UMP pendant la campagne : " NOS CANDIDATS SERONT PRÉSENTS DANS LEUR REGION -
Les candidats de la Majorité Présidentielle s’engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles ... / ..." On note surtout que les candidats ont surtout retenu la deuxième partie : "Ils s’engagent aussi à être présents dans leur région où ils tiendront des permanences régulières"

Lorsqu'on regarde le cas de Rachida Dati, nous atteignons le degré zéro de la politique européenne, puisque, comme tout le monde le sait, c'est le Président de la République qui lui a ordonné d'aller se "refaire une santé politique" à Strasbourg.

Réponse de l'intéressée en mai dernier : l'Express citait ces propos que Rachida Dati aurait tenus à François Fillon : "Je n’irai pas au Parlement européen. Je reste à la mairie du VIIème et je ferai du fric en étant avocate "

En effet, elle pourrait, selon Les Echos, rejoindre prochainement le cabinet d'avocat américain Willkie Farr & Gallagher ,(dont les clients semblent majoritairement défendre les intérêts de l'industrie pharmaceutique) dont l'un des associés est Maurice Lantourne, avocat de Bernard Tapie (ainsi que Loïc Le Floch-Prigent et Gérard Longuet). A noter qu'en droit des affaires, il s'occupe de contentieux et de restructuration. Il a par exemple, participé au dossier Moulinex - Source JDN

Toujours, selon Les Echos, Rachida Dati garderait, toutefois, son mandat de maire du 7e arrondissement de la capitale. Avant de se lancer dans la course à la mairie de Paris pour 2014 ?

Ce qui nous ferait un élu de plus de la majorité présidentielle à se lancer dans le cumul mandat et business. Le premier, pour ceux qui l'ignoreraient est Jean-François Copé que le magazine CAPITAL présente de la façon suivante : "Député le jour et avocat d'affaires la nuit"

- Député maire de Meaux
- Président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale

Limité à la modique somme de 9730 € (plafonnement oblige) par ses mandats électoraux, il exerce comme avocat (par la voie parallèle) chez Gide Loyrette Nouel dont un des fondateurs affirme que son contrat assurerait à l'élu avocat d'affaires : 200 000 € d'honoraires annuels !

Pour quelle fonction direz-vous ?

User de son influence pour faire la médiation entre des sociétés françaises et des états étrangers ... Qui a dit que la politique était un sacerdoce ? Source CAPITAL N° 212 de Mai 2009

En ce qui concerne Rachida Dati Même si sa conseillère politique dément : "Une rumeur totalement infondée" : "Non, elle n'ira pas dans un cabinet d'avocats. Elle a dit il y a plusieurs semaines déjà qu'elle n'irait pas. Peut-être que Maurice Lantourne œuvre, mais moi je vous dit qu'elle n'ira pas".

Il est amusant d'observer qu'il existe un vrai mimétisme avec son mentor en politique : Nicolas Sarkozy. Qui déclarait pendant la campagne présidentielle

Deux mandats et c'est tout ?", glisse une journaliste. "Et encore, répond le candidat, si ca ne tenait qu'à moi je n'en ferais qu'un. Mais je ne peux pas. Tant d'espoirs reposent sur moi. Des millions de gens comptent sur moi. Je ne peux pas faire ça."

Et après ? "Après j'irai dans le privé, gagner de l'argent. Je suis avocat, je peux réussir là. Mais j'ai aussi des amis qui me confieraient bien la tête d'une grande entreprise privée. L'argent, ça compte. Je n'ai pas de fortune personnelle. Ce qui compte dans la vie, c'est l'amour. De l'argent, c'est pour les siens, pour acheter une maison, un bel appartement. Offrir un appartement à ses enfants... Je ne veux pas être comme Giscard et Raffarin, un ancien le reste de ma vie à me trainer là, à me lamenter sur ce que je ne suis plus". - Source Le Monde du Blog

Mimétisme aussi vis à vis des journalistes

Alors que Nicolas Sarkozy s'en prenait aux journalistes qui s'interrogeaient sur les activités du "banquier soupçonné de blanchir de l'argent de la drogue" qui avait hébergé le couple président lors de sa visite au Mexique "les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits eux ont une morale"- Source Blog Serum de vérité et Canard Enchaîné

Rachida Dati de son côté s'est essayée au même "sport"

Un journaliste a apostrophé Rachida Dati en lui disant: «Madame la Ministre, vous êtes maire du VIIème arrondissement, conseillère de Paris, pourquoi n'êtes-vous pas davantage impliquée dans la vie politique parisienne?» Agacée, elle lui a répondu: «Encore vous, qu'est-ce que vous avez à m'embêter avec les affaires municipales?» Pas satisfait de l’esquive de son interlocutrice, le journaliste a réitéré sa question, à laquelle Rachida Dati a répondu par un cinglant: «Allez-vous faire foutre!»

Décidément très acharné, le journaliste a encore posé la même question à la Garde des Sceaux lorsqu’elle s’apprêtait à quitter l’assemblée. Et cette fois, elle lui a balancé: «Et ta mère, elle s'intéresse au VIIe arrondissement?» - Source 20Minutes

Néanmoins, si l'Europe et surtout Strasbourg ennuient Rachida Dati, elle n'entend toutefois pas renoncer à ses indemnités comme le rappelle Jean Quatremer : "elle percevra quand même son salaire de 7661 euros bruts par mois plus les diverses indemnités liées à son statut (298 euros par jour de présence, 4202 euros par mois pour ses frais généraux, etc.) qui s’ajouteront aux 4808 euros bruts mensuels plus les 1208 euros de frais de représentation de son mandat de maire - Bruxelles Blog

"Dans toute l'Europe, le taux d'abstention est important parce que ça montre bien que des questions sont là sur l'Europe et qu'il nous faut continuer à faire changer l'Europe" déclarait Xavier Bertrand à l'issue des résultats de l'élection européenne. Devant tant d'enthousiasme à préparer l'avenir de millions d'européens, on s'étonne de trouver encore des gens pour se poser la question de l'abstention !

"Droite dans ses escarpins" dans son rôle de "député européen de proximité" Rachidata Dati nous confirme d'ailleurs son profond enthousiasme pour l'Europe "qui veut et peut"

"on ne va pas se débarrasser de moi comme ça" déclarait-elle dans l'émission de Mireille Dumas qui lui était consacrée.

Un "débarras" à plus de 12 000 € mensuels, quand même .... pour permettre de revenir faire de la politique franco française sous les ors de la république !



30 juin 2009

Avenir des retraites en France : Les députés de la majorité reprennent les propositions de l'institut Montaigne

A la demande des parlementaires de la majorité, le Conseil d'orientation des retraites (COR) va entamer l'examen d'un sujet hautement sensible. ... / ... l'impact d'une réforme d'envergure du système de retraite, qui le ferait passer du régime actuel, en annuités cotisées, vers un régime par points.

Le 4 juin 2009, nous avons publié un article sur l'avenir des retraites vu par l'institut Montaigne : "L'avenir des retraites en France vu par ... l'Institut Montaigne"

Dans cet article, nous vous faisions part du fait que ce Think tank (économiquement très libéral) venait de publier les travaux d'un "mathématicien devenu économiste" : Jacques Bichot.

Extrait

Nul n'ignore que depuis le début de la crise financière, beaucoup de retraités américains (régime par capitalisation) sont en grande difficulté. Et pour cause, le montant de leurs pensions est lié aux performances des marchés financiers. Pour ceux qui ont suivit l'affaire ENRON qui a précédé de quelques années la crise, il ont pu constater qu'une faillite pouvait priver totalement de retraite des gens qui ont économisé pendant toute leur vie de travail.

Fort de tous ces éléments, que propose l'Institut Montaigne au travers d'une publication de Jacques Bichot : Mathématicien devenu économiste comme l'indique la courte biographie de fin du résumé de la publication.

"Inéquitable, complexe, morcelé, chroniquement déficitaire, le système de retraite français souffre depuis longtemps de nombreux maux. Une remise à plat et une restructuration en profondeur, autrement dit un "big-bang", sont nécessaires pour y remédier. Dans quel sens et suivant quelle méthode ?

L’examen des réalisations à l'étranger permet de mieux répondre à cette question. Des pays aussi différents que l’Allemagne, la Suède, l’Italie ou le Chili se sont emparés du sujet avec détermination. Autant de cas dont la France pourrait s’inspirer afin de mettre en œuvre "la" réforme tant attendue.

Réforme des retraites : vers un big-bang ?

Dans cette nouvelle étude publiée par l’Institut Montaigne, Jacques Bichot s'appuie sur ces expériences pour formuler six principes directeurs propres à inspirer une profonde réforme des retraites, adaptée à notre pays. Parmi ceux-ci figurent l’instauration d’un système franchement contributif et l’adoption d’un fonctionnement "à cotisations définies".


L'auteur : Jacques Bichot est un mathématicien devenu économiste. Professeur des Universités, il enseigne à l'Institut d'administration des entreprises de l'Université Jean Moulin (Lyon 3). Ses spécialités sont l'organisation monétaire et financière de la vie en société, et la protection sociale. Il a rédigé le chapitre "retraites" de l'ouvrage collectif dirigé par Claude Bébéar : Le courage de réformer (Odile Jacob, 2002) ainsi que la note Comment financer la protection sociale (Institut Montaigne, mai 2006). - Intégralité du document

Dans la conclusion, nous écrivions : "Il ne fait nul aucun doute que plusieurs députés et sénateurs se feront dans les mois qui viennent l'écho de de document et le brandiront bien haut en nous expliquant qu'il s'agit d'une étude particulièrement documentée ... "

Nous ne pouvions pas savoir à la date ou nous avons publié cet article que Monsieur Bichot récidiverait et publierait un texte complémentaire, le 23 juin 2009, sur le site de La Tribune : "Six principes pour réformer les retraites en France"

Extraits

.. / ... "peut-on remplacer la formule des annuités par un recours aux points, comme à l'Arrco et à l'Agirc, ou aux comptes notionnels, comme en Suède ?" ... / ... "Si l'on prend le temps et les moyens de préparer correctement une telle réforme, et si l'on a le courage de la mettre en œuvre sans la dénaturer sous la pression des lobbies, elle sera un atout précieux pour consolider notre système de protection sociale, dans une conjoncture démographique moins favorable et dans un contexte économique mondial délicat, sans augmenter les prélèvements obligatoires ni laisser enfler indéfiniment la dette publique"

... / ... Un travail analogue était en cours à l'Institut Montaigne depuis quelques mois. Il a récemment débouché sur une "note" publiée par ce think tank, s'appuyant sur une étude détaillée de quatre cas étrangers: le système allemand, le "big bang" suédois de 1998, la réforme italienne, enfin le passage au régime par capitalisation au Chili ... / ...

Vous noterez, au passage, "l'humour" de Monsieur Bichot pour qui, le terme lobby, ne peut être associé aux activités de l'Institut Montaigne !

Comme nous le suggérions le 4 juin, les députés de la majorité ont décidé de s'emparer de ce rapport.

Ainsi, on peut lire dans le journal Les Echos du 30 juin 2009 : A la demande des parlementaires de la majorité, le Conseil d'orientation des retraites (COR) entame demain l'examen d'un sujet hautement sensible. L'organe de concertation va examiner l'impact d'une réforme d'envergure du système de retraite, qui le ferait passer du régime actuel, en annuités cotisées, vers un régime par points. Le rapport qu'il publiera d'ici au 27 janvier sera l'une des bases du débat qui va s'ouvrir sur la réforme annoncée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy pour la mi-2010 ... / ...

... / ... le passage à un régime par points ferait beaucoup de gagnants et de perdants, même sur la base d'une réforme neutre financièrement. Enfin, la réforme ne pourrait concerner, dans un premier temps au moins, que le régime de base des salariés du privé, géré par la CNAV, avant d'être étendu à la fonction publique et aux régimes spéciaux.- Source Les Echos

... / ... Le système de retraite par points est très différent du régime de base actuel pour les salariés du secteur privé, fondé sur les annuités. Dans un tel système, les cotisations apportent des points d'une certaine valeur, qui déterminent, au moment de la retraite, le montant des pensions. " Il existe donc une relation directe entre le montant de la retraite et les cotisations versées ", résume le Conseil d'orientation des retraites (COR). L'avantage d'un tel mécanisme est qu'il permet, en théorie, un pilotage plus souple.

Pour éviter un déficit, il suffit de baisser la valeur du point. Le montant de la pension n'est donc aucunement assuré. Autre différence clef : le système tient compte de la totalité des carrières - et non des 25 meilleures années comme dans le régime actuel. Toujours en théorie, il n'est pas besoin de fixer un âge légal de départ. En réalité, la quasi-totalité des régimes par points en vigueur dans d'autres pays reposent aussi sur une limite d'âge. Le pilotage peut ensuite être affiné : en Suède, au moment du départ, le montant de la pension est ajusté en tenant compte de l'espérance de vie.

Il est à noter que la notion d'espérance de vie ne fait pas partie du système français. Cette notion est purement assurantielle et s'oppose à l'idée de solidarité !

En ce qui concerne la valeur du point : Connaissant les finances de la France et de ses comptes sociaux, ainsi que les habitudes de nos élus et dirigeants, les français ne se font aucune illusion sur le fait que la valeur du point sera la première variable d'ajustement ... à la baisse, en cas de nouveau problème financier !

Les simulations réalisées pour le COR montrent qu'une telle réforme provoquerait de profonds bouleversements, même en laissant inchangée la pension moyenne versée aux assurés (et donc le déficit). L'intérêt de l'exercice est donc de montrer l'impact sur les situations individuelles. L'immense majorité des futurs pensionnés (90 %) subiraient une modification du niveau de leur retraite : près de 40 % des assurés partant à la retraite en 2050 auraient une pension plus faible dans le régime à points, de 10 % en moyenne. ... / ... Les personnes qui ont eu des carrières longues seraient pénalisées (car on tiendrait compte de tous leurs salaires), surtout si elles avaient démarré avec de faibles rémunérations.

A l'inverse, ceux qui ont peu évolué, et qui ont un salaire plus modeste, seraient gagnants. Les femmes seraient défavorisées (41 % de gagnantes, 46 % de perdantes) : leur pension moyenne serait plus faible d'un peu moins de 1 % en 2050 .... / ... Et après, on verra ?

Nous ajouterons pour ceux qui en douteraient, que le patronat défend cette réforme ...

Mais, si l'on s'achemine vers ce système à points, dont la Suède est le modèle "idéal" selon Jacques Bichot, le gouvernement et sa majorité, il ne faut pas oublier que le système suédois intègre un autre paramètre qui pourrait faire l'immense bonheur des assureurs. (comme AXA, dont Claude BEBEAR fut le Président avant de présider ... l'Institut Montaigne)

Le modèle de retraite suédois intègre un pilier de capitalisation !

... / ... Les comptes financiers individuels par capitalisation : Les contributions pour le système par capitalisation (2,5 % des revenus) sont prélevées avec celles du système par répartition, et sont calculés sur la même base. Par l’intermédiaire du bureau national de la dette, l’argent est transféré annuellement au fonds de gestion. L’agence nationale installée pour gérer ce système de retraite par capitalisation, Premiepensions-myndigheten (PPM) reçoit cet argent et le distribue aux fonds qui ont été choisis par l’assuré. Les 5,1 millions de personnes concernées par le système de capitalisation alimentent ainsi en janvier tous les ans leur propre compte épargne individuel avec un plafonnement établi à 7500 couronnes suédoises par an (830 euros /an). Elles ont la possibilité de choisir librement chaque année 5 fonds/sicavs différents parmi les 600 fonds existants En moyenne, 450 euros sont placés pour chaque personne concernée, ce qui sur une base globale implique que le système de capitalisation est alimenté annuellement d’environ 20 milliards de couronnes suédoises (2,2 milliards d’euros). Ces chiffres valaient pour 2002. ... / ... À l’automne 2000, les Suédois ont dû choisir un fonds. 66 % d’entre eux ont répondu positivement, alors que ce pourcentage a progressivement diminué les années suivantes pour n’atteindre que le 8 % en 2003, ce qui signifie que l’essentiel des cotisations vont au fonds - AP/Forum Orange

Il ne faut pas non plus sous estimer la référence au "modèle" Chilien vanté par Monsieur Bichot. En effet, il écrit dans son texte paru dans La Tribune : "La réforme chilienne de 1980, enfin, instaurant la capitalisation en lieu et place de la répartition, a connu un certain succès. ( Quel homme providentiel ce Pinochet !!!!)

Cependant, celui-ci tint à des conditions particulières : des taux de croissance du PIB et de rendement des capitaux deux à trois fois supérieurs à ceux que l'on observe en Europe. Le passage intégral à un régime par capitalisation en Europe paraît donc impossible. Tout au plus peut-on viser à ce que les fonds de pension viennent compléter la répartition, et non la remplacer"

Donc, dans les prochains mois, si vous entendez parler à nouveau de "fonds de pension à la française", complémentaires de la retraite par points, vous aurez vraiment compris ce que signifie le terme lobby ....

Nous reposons la même question que le 4 juin : "Vous laisserez-vous faire cette fois-ci ?"



29 juin 2009

L'Etat surendetté va emprunter et fait de la pédagogie ... aux particuliers endéttés !

Ainsi, le gouvernement, à l'initiative du Président de la République va lancer début 2010 un emprunt national dont personne ne connaît le montant ni les modalités, ni d'ailleurs le taux de rémunération.

Mais François Fillon nous explique qu' : "Il permettra de "dessiner la France de l'après-crise" avec "de grands projets d'avenir", a-t-il affirmé, en soulignant qu'il ne s'agissait pas "d'un deuxième plan de relance"

Clairement : Le gouvernement nous présente un nouvel exercice rhétorique destiné à masquer "la misère" du même tonneau que la "croissance négative" de Chritine Lagarde ...

Philippe Seguin au nom de la Cour des Comptes, n'y va pas par 4 chemins. Il : " a averti qu'"à répéter que les caisses sont vides, il ne faudrait pas accréditer l'idée, paradoxale, qu'elles sont inépuisables"

En soit, emprunter n'est pas une mauvaise chose, sauf si l'emprunteur est déjà lourdement endetté et même surendetté ...

Définition du surendettement trouvée sur le site de la DCCCRF

La distinction entre endettement et surendettement est importante. Avant le surendettement, il y a presque toujours un endettement mal contrôlé. Des solutions existent pour enrayer la détérioration d’une situation financière, dès la survenue des difficultés de remboursement et avant même les premiers impayés.

Solutions que le Président semble ignorer puisqu'il va utiliser la vieille méthode des surendéttés : A savoir, trouver de l'argent frais pour continuer à garder le même train de vie.

Va t-on s'acheminer vers un refinancement de la dette au travers de l'emprunt comme l'on fait récemment deux grandes entreprises françaises ?

Lafarge et Saint Gobain, tous deux spécialisés dans les matériaux de construction, ont chacun annoncé un refinancement de leur dette lundi 15 juin. Le premier a lancé une nouvelle émission obligataire de 750 millions d'euros, venant compléter celle d'un milliard d'euros du 18 mai et l'augmentation de capital en février. La dette nette consolidée du groupe était évaluée à 17,68 milliards d'euros à la fin du premier trimestre 2009. Le groupe a aussi mis en place un programme de désinvestissements d'un milliard d'euros pour l'année 2009 et a ainsi déjà cédé 230 millions d'euros d'actifs.

Le second a trouvé une autre solution pour refinancer sa dette et table sur un crédit renouvelable (revolving) obtenu auprès de 24 banques pour un montant de 2,5 milliards d'euros. De quoi refinancer « l'intégralité de sa dette long terme venant à échéance d'ici à fin 2010 », estimée à 11,7 milliards d'euros à la fin de l'année 2008. Le groupe avait réalisé une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros et deux émissions obligataires de 1,75 milliard d'euros au total - Source Usine Nouvelle

En tous cas, au gouvernement on compte bien "ratisser" l'épargne des français au nom de la confiance que ceux-ci accorderaient à l'équipe qui dirige la France : "La France a la chance d'avoir une épargne privée très importante. Les Etats-Unis et l'Angleterre sont beaucoup plus endettés que la France mais en plus, les ménages sont également endettés" confie Patrick Devedjian

Problème : Cette épargne, réalisée par les français, ne peut être "réquisitionnée" comme l'aimerait Messieurs Devedjian et Fillon !

Afin de convaincre les français de la future "bonne utilisation" de leur épargne ainsi recyclée, François Fillon nous fait, sur le sujet, un discours de vendeur de voitures "d'occasions maquillées" : "Samedi le Premier ministre avait réaffirmé devant les cadres de l'UMP que jamais ils (le gouvernement) n'accepteraient que "l'on finance des dépenses courantes, des dépenses de fonctionnement avec un emprunt qui consiste au contraire à associer les Français à l'effort de relance de l'économie". Et à "ceux qui pensent que l'emprunt pourrait être une solution de facilité pour résoudre tous les problèmes", notamment dus aux "déficits qui pèsent sur les comptes", François Fillon leur avait indiqué qu'ils se trompaient"

Lorsqu'on connaît la parole des politiques concernant l'affectation de fonds vers des destinations non prévues ou la modification des durées initiales que la situation impose : Montant de la vignette automobile affectée aux personnes âgées, Abandon de l'abondement du fonds de réserve des retraites, la CRDS créée par Alain Juppé pour une durée de 13 ans et qui devait disparaitre le 31 janvier 2008 mais qui a été prolongé par Lionel Jospin jusqu'au 31 janvier 2014 puis abrogée et prolongée jusqu'à extinction de la dette par Philippe Douste Blazy, on devient ... méfiant ...

A tel point que, si les français ont constitué une épargne importante, ils n'ont que très peu confiance dans la capacité de nos dirigeants d'en faire bon usage, puisqu'ils sont, selon un sondage (Ifop pour le Journal du Dimanche et M6) : 82% à refuser de souscrire à l'emprunt, contre 17% qui y seraient plutôt ou tout à fait favorables

Interrogé sur le grand emprunt national annoncé par Nicolas Sarkozy, le ministre de la Relance Patrick Devedjian a estimé, dimanche 28 juin sur Radio-J, que : si 17% des Français souscrivent à cet emprunt d'Etat, alors son succès est "assuré". Ne voulant pas s'avancer sur un éventuel montant, il a toutefois estimé que 100 milliards d'euros, un chiffre évoqué dans la presse, serait un montant "trop important" pour cet emprunt. "C'est beaucoup", a-t-il dit.

Soit, mais si 17% suffisent à combler de bonheur nos éminences :

- Nul à ce jour ne sait, qui seront les établissements financiers qui vont accepter de souscrire aux 93% restants ?

- Ni quelles seront leur exigences ?

Pour l'instant, A l'Elysée, Matignon et aux finances : Silence radio !!!!

Néanmoins, concernant "les inquiétudes qui s'expriment dans la majorité sur la dérive des comptes publics", Patrick Devedjian tient à ajouter avec sa "candeur" habituelle : "... / ... que l'emprunt permettrait de "faire face aux dépenses exceptionnelles", de réaliser "des gains de productivité". "Nos emprunts, on les remboursera par un surcroît de croissance et pas par une économie de bout de chandelle", a-t-il affirmé. Le ministre de la Relance a espéré la sortie de crise pour le deuxième semestre 2010, évoquant "beaucoup de petits signes positifs"- Nouvel Obs

Positifs ? L’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard semble moins catégorique que Patrick Devedjian sur la sortie de crise : Historiquement, les grandes crises financières entraînent à la fois une perte de production, qui n’est jamais totalement rattrapée, et un ralentissement de la croissance par rapport à la période précédant la crise. Ce qui est sûr, c’est que la sortie de crise devra s’accompagner d’ajustements structurels.

Compte tenu des très nombreuses fermetures d'entreprises et de la désindustrialisation du pays, on voit mal comment le gouvernement va, même avec un emprunt, remettre en route ce qui n'existe plus ... Par contre, on a une petite idée sur ceux qui seront les "ajustements structurels"

En gros, l'Etat va essayer d'emprunter leur épargne aux français pour se comporter comme un joueur de poker qui n'a, au mieux qu'une paire de 8 et s'apprête à "faire tapis"!!

Car lorsqu'on connaît "l'originalité" de la destination de cette épargne, on a de quoi sourire jaune.

Dans la perspective du séminaire gouvernemental réuni ce dimanche à Matignon pour fixer les priorités financées par l'emprunt, Patrick Devedjian a évoqué les investissements dans l'économie verte (isolation des bâtiments, voitures électriques), les biotechnologies, le câblage à très haut débit, le financement des lignes TGV, la filière bois ou encore ... le Grand Paris.

Ce qui signifie des créations d'emplois à long (voir très long) terme et surtout ciblées sur des secteurs où les Bouygues (Grand Paris et isolation) ou Bolloré (Bluecar) sont en pôle position. Un hasard certainement ...

Entre temps, l'Etat "modeste" va sabrer dans TOUTE sa fonction publique (sauf celle qui travaille à l'Elysée et Matigon) en essayer de stimuler la création d'emplois, soit temporaires, soit de haute technologie, mais peu demandeurs en main d'oeuvre.

Mais l'Etat le jure la main sur le coeur : Les "emplois verts" sont la panacée contre la crise de l'emploi !!!

A tel point qu'on se demande si l'expression, si jolie à l'oreille, est bien comprise par nos dirigeants de tous poils ?

Or, ces emplois verts, comme le fait remarquer Terra Eco : "... / ... désignent aussi bien le chef d’entreprise de tissu écologique que l’agriculteur bio, ou le refondeur d’aluminium des faubourgs du Caire. Des situations très diverses avec des revenus hétérogènes et des niveaux de dangerosité très différents ../ ... "

La réduction des gaz à effet de serre qui seraient selon certaines sources gouvernementales un "formidable gisement d'emplois" (comme les services à la personne qui devaient représenter 500.000 postes nouveaux d'ici à 2008-2009 alors que le nombre en 3 ans atteint 75 000 en "équivalent temps plein" ?)

L'effort pour parvenir à l'objectif européen de réduire de 30% les émissions des gaz à effet de serre en 2020, en cas d'accord international, devrait permettre de créer, en France : 316.000 emplois dans les énergies renouvelables, et : 564.000 autres dans les secteurs d'activités liés à l'efficacité énergétique comme les transports et le bâtiment. Selon le WWF

A comparer avec : "Fin mai 2009, en France métropolitaine, 3.625.600 personnes inscrites à Pôle emploi étaient tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi (3.843.100 y compris Dom), dont 2.543.100 étaient sans emploi (catégorie A) et 1.082.500 exerçaient une activité réduite courte ou longue (catégories B et C)" - Source Yahoo Finances

Définition des catégories par le Pôle Emploi (INSEE)

catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;
catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

Très honnêtement, si un particulier surendetté allait voir des amis ou, un ou plusieurs banquiers pour leur emprunter de l'argent frais avec de tels projets, il ne fait nul doute que les réponses seraient dans l'ensemble négatives.

C'est probablement en en partant de ce principe, que Nadine Morano s'est personnellement occupé du surendettement ... des ménages, comme l'expliquait (entre autre) Le Figaro

Nadine Morano veut tendre la main aux familles en difficulté. La secrétaire d'Etat à la Famille a reçu, les représentants des grandes banques, de la Fédération bancaire française ainsi que de l'Union nationale des associations familiales. L'objectif : signer une charte soulignant l'engagement de ces différents acteurs à travailler en faveur d'un meilleur accompagnement des familles dans la gestion de leur budget.

Concrètement, les partenaires de la charte se sont engagés à «promouvoir l'éducation à la gestion du budget familial pour aider les familles à mieux gérer leurs obligations financières au quotidien, à mieux préparer le financement de leurs projets et à prévenir et anticiper leurs difficultés financières et le
surendettement».

De quelle façon compte t-on promouvoir cet engagement ?

Cet engagement passera essentiellement par la promotion du site internet Monbudget.famille.gouv.fr , lancé par les pouvoirs publics et destiné à «offrir gratuitement aux familles des outils pratiques et concrets pour y voir clair dans leur budget».

Rien que ça !!!

Ce site propose une série d'outils afin d'aider les familles à bien gérer leur budget, via plusieurs rubriques thématiques. La rubrique «Je gère mon budget» offre ainsi à l'internaute un simulateur permettant d'équilibrer les recettes et les dépenses du foyer. L'onglet «Je gère mon argent» fournit les clés pour entretenir de bonnes relations avec son établissement bancaire, ainsi que des solutions de crédits pour éviter le surendettement. Des informations sur les démarches à effectuer en cas de chômage ou encore de déménagement sont également disponibles avec la rubrique «Je gère mes changements de vie». Les deux autres rubriques se composent de conseils pratiques, avec «Trucs et astuces» et «J'apporte ma contribution», un blog destiné aux usagers du site pour donner leurs avis et conseils sur les sujets abordés.

Interrogée sur la portée de ce nouveau projet social, Mme Morano a tenu à rappeler qu’ « on estime à plus de cinq millions le nombre de foyers surendettés en France et qui dit difficultés financières peut aussi dire perturbations graves dans la vie des familles » et que, le site internet monbudget.famille.gouv.fr , répond aux demandes « de nombreuses familles » de disposer d' "outils pour mieux les aider à refaire surface" ... / ... Source Débat Actualité française

Espérons que ces familles ait profité de leur période d'endettement pour s'acheter un ordinateur et une connexion à l'Internet !!!!

On reste au choix : Dubitatif, amusé ou enervé par cette seule réponse proposée aux famille sen difficultés économiques ! Débat Actualité Française pose d'ailleurs la question à ses lecteurs : "Est-elle la juste réponse d’un fort besoin d'assistance relatives aux informations claires et complètes qui se serait fait ressentir dans les ménages français ?"

Le Président et le gouvernement qui n'ont pas besoin de se rendre sur le Net pour apprendre à gérer nos finances, ont trouvé dans le lancement de ce nouveau service, l'occasion de de se foutre , une fois de plus, de la gueule des français mais cette fois-ci, à : "Très haut débit" ...

Mais puisque 17% de souscripteurs suffiront, semble t-il, à faire péter les bouchons de champagne à l'Elysée, à Matignon, dans les ministères et chez les titulaires du bouclier fiscal, "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" !!!

Crédit illustration
Monbudget.famille.gouv.fr