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23 février 2012

Produit en France : L'entreprise Caddie pourrait-elle disparaître ?

Caddie®, marque produite en France, devenue pour beaucoup de français un terme générique, et symbole du pouvoir d'achat serait en difficulté. Le Président candidat sera t-il sensible à la lettre que les salariés lui ont adressé ?

Si les marques ont envahi notre quotidien, il en est certaines dont le nom est devenu avec le temps, un terme générique. On peut citer le Formica, le Frigidaire (devenu Frigo) ou le Caddie.

Le Caddie cet outil que les français ont découvert avec l'arrivée des super marchés et qu'on remplissait à ras bord dans les années fastes. Ce chariot, du moins son contenu, qui représente aujourd'hui un indicateur de pouvoir d'achat.

On n'oubliera pas de signaler que le Caddie est fabriqué en France et fait travailler 600 salariés en Alsace. De quoi se réjouir alors ?

Eh bien non, semble t-il si l'on en croît 20Minutes qui consacre un court article à cette marque créée en 1928 et nous explique que celle-ci traverse une mauvaise passe.

Selon le site du quotidien : « (...) Le tribunal de commerce de Strasbourg pourrait se pencher le 5 mars prochain sur les comptes du leader du marché des chariots de supermarché et d'aéroport. Son placement en redressement judiciaire ne serait pas à exclure, selon certains (...) »

La raison ?

Un des syndicalistes de l'entreprise aurait affirmé à 20Minutes que Caddie aurait « besoin que l'État lui prête un peu d'argent car les banques ne veulent plus le faire » Cet argent : « (...) permettrait notamment de finaliser un projet de transfert de son pôle peinture d'Oberhausbergen à Drusenheim, où se trouvent ses lignes de production (...) »

Inquiets pour leur avenir, les salariés : « (...) ont décidé d'écrire au Président Nicolas Sarkozy, à son ministre et président de la région Philippe Richert, ainsi qu'à l'ancien député (UMP) François Loos (...) »

Même si nous ne connaissons pas la situation actuelle de la trésorerie et la qualité de la stratégie commerciale de l'entreprise Caddie, il est évident que l'hypothèse d'une disparition serait un très mauvais signe pour les produits d'origine France, tant vantée par le gouvernement et pour l'emploi !

Cette histoire ne serait pas complète si nous n'indiquions pas que le principal concurrent de Caddie, Wanzl® est Allemand et possède un site de fabrication situé ... en Alsace à Sélestat.

Si les deux entreprises ont une stratégie de production internationale : Allemagne, France, République Tchèque et en Chine pour Wanzl et France, Portugal et Chine pour Caddie, devrait-on conclure que les banques allemandes seraient moins frileuses que les banques françaises en termes de prise de risque ?

Si c'était le cas, ne serait-il pas urgent de séparer les activités de banques d'affaires et de dépôt afin d'inciter la sphère financière à développer prioritairement les activités les plus utiles à l'économie ?

Dans l'immédiat, fait remarquer un des syndicalistes de Caddie : « Il faut aider l'entreprise car elle s'est toujours battue pour ne pas délocaliser ! »

Espérons que le Président candidat qui nous a fait, hier soir, une « brillante »démonstration de sa TVA anti délocalisation, déploiera plus d'énergie pour sauver un savoir-faire national que celle déployée jusqu'à présent pour l'aciérie de Florange !

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Creetik

10 février 2012

Ventes de Rafales Dassault : Une bonne affaire pour l'emploi ... indien !

Du Président de la République en passant par Laurence Parisot, on s'était félicité et congratulé pour la vente de Rafales à l'Inde. Problème : Si la vente est confirmée, seuls 18 avions sur 126 seraient construits en France. Depuis silence radio sur le patriotisme économique !


Même si le secrétaire d'État au Commerce extérieur Pierre Lellouche relativisait la signature de Dassault avec l'Inde : « Nous avons remporté le contrat du Rafale en Inde, mais il reste à finaliser un certain nombre de choses (...) A ce stade, je veux être prudent, on est dans une phase de négociation exclusive (...) » Les réactions d'enthousiasme n'ont pas manqué au sommet de l'état et du patronat français.

Nicolas Sarkozy : « (...) 126 Rafale en dernière phase de sélection en Inde, ça va bien au-delà de la société qui les fabrique, bien au-delà de l'aéronautique, c'est un signal de confiance pour toute l'économie française (...) » FranceTV

Laurence Parisot, Présidente du Medef : « C'est une très grande nouvelle pour l'industrie française. Ce contrat, s'il est ratifié, récompense l'esprit de coopération entre un grand groupe français - le groupe Dassault - à la pointe de l'innovation, et un tissu de près de 500 PME. L'avenir de notre économie passe par le développement de binômes de ce type » Medef

Du côté des 1.247 salariés, le soulagement était réel : « (...) Pour que Dassault puisse perdurer il fallait un premier contrat sur des Rafale à l'export. Ça ouvre des portes et ça donne de l'oxygène à tous points de vue (...) »

Bon, tout cela était émouvant aux larmes, sauf que le même jour, on apprenait par Reuters que : « (...) Seule une petite part des Rafale seraient construits en France et les autres fabriqués en Inde si Dassault Aviation finalisait le contrat de 126 chasseurs pour lequel ont été ouvertes des négociations exclusives (...) »

Ce qui signifiait que les salariés français ne verraient, en cas de signature définitive, que d'un petit bout du marché. Ce qui n'a pas empêchait pas Bernard Carayon, un des spécialistes UMP du patriotisme économique de déclarer : « (...) l'achat par l'Inde du Rafale constitue un succès extraordinaire pour Dassault et ses équipes dirigeantes, tenaces et patriotes, parce qu'elles se sont battues autant pour leur appareil que pour le succès de la France (...) »

En clair pas de quoi pavoiser, puisque le contrat de garanti pas aux salariés français une garnatie d'activité sur le long terme. Alors pour quelle raison avoir accepté un tel marché ?

Selon le même Carayon : « (...) La capacité de production de Dassault en France semble être de 11 Rafale par an. Même en augmentant la cadence, Dassault ne pourrait pas pourvoir" à l'ensemble du contrat dans les délais impartis (...) »

Certains pourraient répondre, qu'au moment où le gouvernement ne cesse de nous parler de recherche et de technologie, comme solutions pour sortir la France du chômage. Il est assez étonnant de transférer des emplois de haute technologie !

Oui, mais dans la mesure Dassault n'a toujours pas trouvé un client, le taux de remise proposé par l'avionneur est de plus en plus important tout comme les exigences dudit client. Outre l'impressionnante remise : Le prix proposé par appareil, à l'Inde serait de 80 à 87 millions ( alors qu'ils sont facturés 150 millions à l'armée française ) et il est clair que l'Inde a exigé un transfert technologique lui permettant de faire des économies et de maîtriser un savoir-faire qu'elle ne possède pas !

Transfert technologique jugé gravissime par Paul Quilès ancien ministre de la défense : « La France se créé des concurrents dans un pays émergent considérable »

Curieusement, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot n'ont souhaité nous expliquer ce marché ... de dupes. Il n'y a pas à dire : La réindustrialisation de la France est en marche ...


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Myzone59

02 décembre 2011

Marque John Galliano : Une étonnante labellisation ... d'état ?

Le groupe LVMH a de quoi être content, la marque dont elle est propriétaire et qui porte le nom du sulfureux John Galliano s'est vue attribuer par Frédéric Lefebvre, le label d'état d' Entreprise du Patrimoine Vivant.

Si tout le monde a encore en tête le procès de John Galliano pour avoir en état d'ébriété, proféré des insultes racistes et antisémites envers deux clients d'un bar branché. On se souvient un peu moins que le même, avant ses déboires, avait reçu la légion d'honneur des mains du Président de la République au titre de son travail chez Dior. Et encore moins que le couturier avait sa propre marque, propriété du groupe LVMH.

Loin de disparaître, John Galliano SA, a continué d'exister. Et c'est l'ancien bras droit de Galliano, Bill Gaytten qui sans faire trop de bruit, en assure la direction.

Or, le 21 novembre, on apprenait que : « (...) La maison de Mode John Galliano a reçu de la part de Frederic Lefebvre, Secretaire d'Etat charge du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions liberales et de la Consommation, le label d' Entreprise du Patrimoine Vivant et ce pour une duree de 5 ans (...) Dans le cas de la maison John Galliano, il s'agit de son Atelier (...) »

Le label Entreprises du Patrimoine Vivant ?

« (...) Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est une marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence (...) » peut on lire sur le site web qui lui est dédié

Il a été créé par la loi en faveur des PME du 2 août 2005 (article 23) dite loi Dutreil, nom du ministre des PME, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales de 2005 à 2007 et depuis 2008 président de filiale américaine de ... LVMH !

Le même Dutreil qui recevait le 20 juin 2011 au au siège de LVMH à New York la soirée de promotion des Entreprises du Patrimoine Vivant sur l'excellence des savoir-faire français. Jusqu'à présent, John Galliano SA, ne bénéficiait pas de ce label décerné entre autre à : (...) près de 900 maisons, telles que Chanel, Dior, Christofle, Baccarat, Chaumet, Vuitton, Givenchy, Guerlain, Berluti, Lenôtre, ou encore le Plaza Athénée »

Label qui au passage, outre le prestige, accorde quelques avantages fiscaux.

« (...) Deux crédits d’impôts peuvent être sollicités : la majoration du crédit d’impôt apprentissage porté à 2 200 euros par apprenti, ainsi qu’un crédit d’impôt création de 15 % concernant les dépenses de création de nouveaux produits (...) »

C'est ainsi qu'une filiale du Groupe LVMH, dont la santé financière n'est un secret pour personne, va pouvoir bénéficier d'un coup de pouce de l'état pour aider sa PME Galliano à : « (...) faciliter sa médiatisation à l’échelle nationale et internationale, créer et saisir des opportunités internationales d’affaires (...) conforter sa croissance, assurer le développement de l’emploi et favoriser sa transmission (...) » comme l'explique le label d'état

Seule ombre au tableau pour le nouveau labellisé, l'histoire de la marque ! En effet, sur le site des Entreprise du Patrimoine Vivant, on peut lire une présentation de chaque marque et de son « riche » passé. Ce qui n'est pas le cas de Galliano SA dont la fiche se limite pour l'instant au nom et aux coordonnées.

Mais dans la mesure où Frédéric Lefebvre ( accessoirement candidat de l'UMP pour les législatives dans la 1ère circonscription Etats-Unis et Canada) des Français de l'étranger et Renaud Dutreil (patron de filiale américaine de LVMH ) considèrent qu'il en va de l'avenir de l'excellence des savoir-faire français ...


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Maryosbazaar

04 novembre 2011

« Nominations irréprochables » : Vers une nouvelle récidive de l'Elysée ?

L'Elysée envisagerait de nommer un de ses proches collaborateurs à la tête de l'une de nos plus belles ambassades. Problème : Il ne remplit pas les conditions exigées par le statut diplomatique. Encore une future « Nomination irréprochable » ?


En septembre dernier nous rappelions avec quelle désinvolture notre Président avait géré son intention de ne procéder qu'à des nominations irréprochables. Nous indiquions notamment celle de Dominique Tibéri nommé contrôleur général économique et financier de première classe, malgré l'avis défavorable à l'unanimité des six membres de la commission chargée d'apprécier l'aptitude des candidats.

Si l'on en croît le très informé Acteurs Publics, l'Elysée essayerait d'imposer un de ses conseillers, Damien Loras, actuellement : Conseiller des Amériques, de la Russie, du Caucase, des Balkans et de l'Asie centrale de la Présidence, à la tête d'une de nos plus belles ambassades : Celle du Brésil.

Or, la CFDT du Ministère des Affaires Etrangères qui indique que : « L’intéressé n’a jamais, exercé de fonctions d’encadrement comme l’exige pourtant le statut diplomatique » serait prête à saisir le Conseil d'Etat, en cas de passage en force de l'Elysée.

Que dit Acteurs Publics

« Damien Loras, 41 ans, membre de la cellule diplomatique de l’Élysée, est pressenti pour être nommé ambassadeur à Brasilia (...) Ce n’est encore pour l’instant qu’un projet, mais il fait déjà beaucoup de bruit dans le Landerneau diplomatico-administratif. L’Élysée songe à nommer l’un de ses jeunes conseillers, Damien Loras, à la tête de l’une des plus belles et plus importantes représentations du réseau diplomatique français, l’ambassade de France au Brésil (...) La CFDT du ministère, très vigilante sur ces questions, estime que Damien Loras ne satisfait pas à l’une des deux conditions posée par le décret n°2009-588 du 25 mai 2009 - art. 1 modifiant le décret du 6 mars 1969 relatif au statut particulier des agents diplomatiques et consulaires, à savoir qu’il convient d’avoir exercé des responsabilités dans l’encadrement pour pouvoir être nommé ambassadeur (...) »

Qui est Damien Loras ?

Le Figaro nous donnait en 2007 quelques précisions sur le personnage :

DAMIEN LORAS - La cheville ouvrière à l’Elysée

« Diplomate, actuellement conseiller technique à la cellule diplomatique de l’Elysée, il travaille sous les ordres de Jean-David Levitte. Damien Loras était membre du cabinet de Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères du dernier gouvernement Villepin. Il a effectué l’essentiel de sa jeune carrière à l’ONU, où il occupait la fonction de premier secrétaire de la mission française auprès de l’ambassadeur Jean-Marc de La Sablière, représentant permanent de la France aux Nations unies. Il y était plus particulièrement chargé du Moyen-Orient (...) »

Le poste d'Ambassadeur au Brésil est-il vacant ?

Certes non, puisque explique Acteurs Publics : « Sondé sur une nouvelle affectation (....) l'actuel ambassadeur (...) Yves Saint-Geours aurait refusé la direction générale de la mondialisation du ministère (...) » De plus l'actuel titulaire du poste, comme ses prédécesseurs appartient au grade supérieur de ministre plénipotentiaire ou de conseiller d’État, ce qui n'est pas le cas de Damien Loras.

La CFDT du Quai d'Orsay ayant précisée qu'elle ne cèderait pas, il se murmure que Damien Loras pourrait dans ce cas ambassadeur à Mexico. Ce qui ne règlerait rien écrit Acteurs Publics car : « (...) Sur le fond, le problème reste le même et le syndicat attaquerait le décret de la même façon (...) »

Il va donc falloir que l'Elysée et le Ministère des Affaires Etrangères se creusent la tête pour permettre au conseiller du Président de trouver un point de chute agréable. Ou bien renoncer au projet de nomination. Ce qui aurait pour avantage de rendre, pour une fois crédible, l'engagement de notre Président sur les « nominations irréprochables »


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Ambassade de France au Brésil

04 octobre 2011

Secrets et manipulations ? : « Au cœur du Medef » par Eric Verhaeghe

« Au cœur du Medef - chronique d’un fin annoncée » C'est le titre du dernier ouvrage d'Eric Verhaeghe qui n'avait pas hésité en janvier de claquer la porte Medef pour désaccord complet avec la politique menée par Laurence Parisot depuis 2008


En janvier dernier nous vous présentions « Jusqu'ici tout va bien » (1) le premier livre d'Eric Verhaeghe écrit, suite à sa démission de l'APEC et de tous les mandats qu'il exerçait au nom du Medef. Dans cet ouvrage, il égratignait certaines méthodes et positions de l’organisation de Laurence Parisot. Mais l'essentiel était une remise en cause d'idées reçues et dogmes dans les domaines économiques.

Lors d'une rencontre, il avait évoqué l'hypothèse d'un futur autre livre consacré exclusivement au Medef et nous avait promis une interview en cas de sortie. Il a tenu parole, puisque nous l'avons rencontré à nouveau ce mois ci, pour la sortie de : « Au cœur du Medef - chronique d’un fin annoncée » où l'on découvre les dessous d'une organisation en voie de sclérose et une Laurence Parisot opportuniste, autoritaire et peu efficace.

Slovar : Bonjour Eric Verhaeghe. Tout d'abord, comment allez-vous depuis notre dernier entretien consécutif à la sortie de votre premier livre ?

Eric Verhaeghe : Je suis très en forme. Et à titre personnel, puisque je me suis marié cet été, et à titre professionnel, puisque je me lance dans l'aventure d'une création d'entreprise.

Slovar : Dans « Jusqu'ici tout va bien » le fonctionnement du Medef où vous avez évolué pendant trois ans et demi ne représentait que quelques pages. Votre dernier livre lui est entièrement consacré. On va enfin connaître la face cachée du Medef et de ses dirigeants ?

Eric Verhaeghe : Pas forcément. L'esprit du livre n'est certainement pas de laver du linge sale, et ceux qui y cherchent des polémiques croustillantes seront déçus. Cela fait d'ailleurs le désespoir de mon éditeur, qui préconise de longues polémiques pour lancer le livre. Malgré cela, je ne souhaite pas me placer sur un plan personnel. Depuis ma démission de janvier, je n'ai guère eu l'occasion d'expliquer les raisons de mon départ. J'ai souhaité prendre la plume pour expliquer ces raisons, en montrant je crois très clairement qu'elles répondent à des sujets de fond et n'ont rien à voir avec des questions de personnes.

Slovar : Vous semblez indiquer que Laurence Parisot et le Medef auraient été, malgré ce qu'on aurait pu croire, une force d'inertie vis à vis de Nicolas Sarkozy et n'aurait pas honoré certains engagements prévus ?

Eric Verhaeghe : Ce n'est pas exactement cela. Je dis plutôt que, depuis les lois Auroux, les gouvernements, de gauche comme de droite, ont mené une politique assez cohérente de développement du dialogue social dans l'entreprise et d'affaiblissement des structures paritaires. Nicolas Sarkozy a voulu accélérer l'histoire en proposant des réformes de fond comme la mise en place d'une sécurité sociale professionnelle, qui rencontre l'agrément de syndicats de salariés, comme la CGT par exemple.

Paradoxalement, c'est le Medef qui s'est montré le plus rétif à ces évolutions, et qui les a toutes entravées, voire noyées. Le plus caricatural fut sans doute la réforme de la formation professionnelle, que le Medef a enterrée alors qu'elle constitue un enjeu crucial pour la compétitivité des entreprises. Le paradoxe est là : alors qu'un président très volontaire était élu, alors que les syndicats de salariés jouaient le jeu, comme sur la réforme de la représentativité, le Medef s'est assez rapidement cramponné à une conception CNPF du dialogue social.

Slovar : Le Medef aurait donc volontairement torpillé les accords sur la modernisation du marché du travail et celui de la représentativité au profit de vielles querelles et au nom du conservatisme ?

Eric Verhaeghe : Je modérerais un peu le propos, mais il correspond globalement à une vérité. Il y a une sorte de force centripète au Medef, et le centre, c'est le CNPF de toujours, celui qui fut créé par De Gaulle en 1945 pour gérer le paritarisme. En transformant le CNPF en Medef, Seillères et Kessler ont tenté de négocier un virage historique du mouvement patronal. Force est de constater que le virage est manqué.

Slovar : Pensez-vous que l'audience accordée au Medef par les pouvoirs publics et les média ne soit pas en rapport avec sa représentativité ?

Eric Verhaeghe : Personne n'en sait rien. A la différence de ce qui existe pour les syndicats de salariés où, depuis la loi du 20 août 2008, la capacité à négocier est liée aux résultats aux élections, la représentativité du Medef est restée sur les bases gaulliennes de la reconnaissance par le gouvernement. Mais personne ne peut prouver que les chefs d'entreprise se reconnaissent dans les positions frileuses et peu imaginatives du Medef.

Slovar : Laurence Parisot ne cesse de pousser le gouvernement et les partis politiques, a laisser plus de champs à la négociation, entre partenaires sociaux. Mais quelle est réellement l'attitude du Medef vis à vis des syndicats de salariés ?

Eric Verhaeghe : En fait, je raconte dans mon livre comment le Medef a refusé d'envisager un système à l'allemande où l'Etat n'aurait aucune compétence en matière de dialogue social. Cette idée épouvante le patronat, qui ne pourrait plus mettre les négociations en échec, en attendant que l'Etat arbitre.

Slovar : Le Medef a été un des promoteurs du report de l'âge légal de la retraite au fait que cela permettrait aux salariés âges de trouver plus facilement un emploi. Pouvez-nous dire ce qu'on en disait en off au Medef ?

Eric Verhaeghe : Pas grand chose en réalité. A la base, tout le monde a constaté que, à périmètre de cotisations constant, l'âge minimum de départ à la retraite nécessaire à atteindre pour rétablir l'équilibre financier du système se situait autour de 64 ans. Tout le monde le sait, et tout le monde sait que le relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans effectifs est inévitable. Je sais que cela vous agace, mon cher Slovar, mais la science actuarielle est têtue. Le relèvement à 64 ans est incontournable, sauf à élargir l'assiette de cotisations en fiscalisant les recettes de la sécurité sociale. Mais ce scénario-là implique l'étatisation définitive de la Sécurité Sociale.

Slovar : Permettez-moi de préférer le deuxième scénario au premier en ce qui concerne l'âge légal de la retraite. Du moins tant que le Medef ne tiendra pas ses engagements sur l'emploi des seniors, ce qui vous l'avouerez est loin d'être gagné ! Mais peut être aurons-nous l'occasion d'en reparler ?

Eric Verhaeghe : Avec plaisir

Merci Eric pour cette interview et bonne chance à vous et au livre


Interview réalisée le 3 octobre 2011
(1) Extraits en PDF


« Au cœur du Medef - chronique d’un fin annoncée » Eric Verhaeghe Editions Jacob-Duvernet - Présentation de l'éditeur

« Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir en mai 2007 avec un programme de réformes sociales où le Medef doit jouer un rôle essentiel : mise en place d'une « flexisécurité à la française, recomposition du paysage syndical, remise à plat des 35 heures. A ce moment commence à s'écrire une pièce à rebondissements, une sorte de marivaudage où n'est pas forcément cocu celui qu'on croit. Entre fâcheries patronales, affaire de l'UIMM, crise de 2008, et autres revirements de situation, Eric Verhaeghe raconte de l'intérieur comment la France a manqué le virage de sa réinvention sociale pendant plus de 3 années intenses, faites de tergiversations, de malentendus et d'hésitations. Reste une question majeure : l'héritage du CNPF que le Medef incarne est-il encore adapté aux besoins de notre temps ? Est-il capable de porter la vision dont la France a besoin pour demain ? En lui demandant de réformer le monde pour lequel il a été inventé, ne lui demande-t-on pas, tout simplement, de scier la branche sur laquelle il est assis ? Avec des mots simples et percutants, et après le succès de Jusqu'ici tout va bien, Eric Verhaeghe propose un autre modèle pour demain »


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Editions Jacob-Duvernet

20 septembre 2011

L'envie de mourir pour la patrie, critère d'obtention de la nationalité française pour l'UMP ?

Connaissez-vous la dernière lubie de l'UMP ? Exiger des personnes qui souhaitent acquérir la nationalité française, un serment par lequel elles seraient prête à mourir pour la patrie au cas ou celle-ci serait en danger !

Le 22 février 1996, nous dit la Documentation Française : « (...) le Président de la République annonce au cours d’un entretien télévisé une profonde réforme de la Défense reposant sur trois axes (...) » Dont un qui a changé la vie de millions de jeunes français : le passage à l’armée de métier. Jacques Chirac l'expliquait ainsi : « (...) Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d'autres poitrines -si j'ose dire - face à un danger extérieur (...) Cette époque est complètement révolue. Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire » Cette décision mettait également fin à l'obtention de la nationalité française pour ceux de ceux qui né hors de France ou de parents étrangers avaient effectué leur service militaire dans notre pays.

Depuis, le débat sur les bienfaits perdus de la conscription comme : le brassage, l'intégration, la camaraderie et ... les beuveries, revient régulièrement sur devant de la scène. Or, on a oublié qu'entre ceux qui bénéficiaient d'un piston leur permettant de se retrouver proche de chez eux ou planqués dans un état major quelconque, qui obtenaient d'être réformés sur certificat médical de complaisance ou qui par leur naissance n'étaient pas obligés de répondre à l'appel. Tout le monde avait finit par reconnaître que le système était très loin des valeurs et de l'esprit de 1905.

Donc exit le service militaire, et place au service civique, cher à Martin Hirsch qui pour l'instant est toujours en rodage, et ne plait pas à tous ceux qui regrettent le temps des : « poitrines à opposer à d'autres poitrines »

Toujours est-il qu'à l'UMP on regrette visiblement cette époque, si l'on en croît 20 Minutes. En effet, dopé par le succès des troupes françaises en Lybie et persuadé que les électeurs seront sensibles à l'action de Nicolas Sarkozy dans le domaine de la défense, les élus de l'UMP, tiennent mardi : « (...) une convention sur la défense (...) » au cours de laquelle ils pourraient proposer une nouveauté aux demandeurs de la nationalité française !

Selon 20 Minutes, cette proposition issue des trente que compte annoncer l'UMP, on en trouve une franchement hallucinante : « (...) l' UMP souhaite que les personnes qui acquièrent la nationalité française fassent « allégeance aux armes » de la France. En clair, il s’agirait d’une déclaration ou d’un serment dans lequel l’acquéreur s’engagerait à se battre du côté de la France en cas de conflit armé (...) « Il y a des pays dans lesquels cela va de soi », rétorque Hervé Mariton, conseiller politique de l’UMP. « La France n’est pas simplement un mode de consommation, c’est l’adhésion à un projet qui mérite d’être défendu », assure François Cornut-Gentille, secrétaire national à la réforme des armées (...)

Or, rappelle 20Minutes, dans la mesure où la France a fait le choix d'une armée de métier et que nul conflit ne nécessite comme en 1914 ou en 1939 la mobilisation générale, on se demande bien d'où sort cette idée parfaitement saugrenue !

La bonne question serait plutôt : Combien de français ont envie de mourir pour la nation ? Et dans ce cas, les résultats pourraient bien être désastreux pour nos cocardiers bellicistes de l'UMP. Mais pourquoi pas envisager, aussi, de demander aux français réfugiés fiscaux en Belgique, au Luxembourg ou en Grande Bretagne, par exemple, de s'engager à revenir sur le sol national pour le défendre les armes à la main ?

Mais dans l'immédiat, on se demande si pour ces aspirants à la nationalité française il ne faudra pas envisager de : s'engager par écrit à prendre sa carte à l'UMP en cas où le mouvement serait en danger et pourrait perdre les élections ?

Après tout, le slogan de 2007 n'était-il pas : Ensemble tout devient possible ?

31 août 2011

Dialogue social : Le retour des « casseurs de grèves » rémunérés ?

Comment neutraliser les effets d'une grève ? A la RATP, selon le syndicat SUD, on a sa petite idée : faire appel à des volontaires rémunérés ... même en l’absence de grève !

Les grèves des transports en commun ont toujours été la pire angoisse des gouvernements. Confronté à l'une des plus importantes qu'ait connue la France, Alain Juppé y perdit son crédit de Premier Ministre.

Nicolas Sarkozy soucieux de ne pas se retrouver dans la même situation avait inscrit dans son programme la notion de service minimum des transports en commun. Ce qui lui permettait le 5 juillet 2008, de lancer la fameuse provocation : « Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit »

Même si l'histoire lui a prouvé le contraire, il n'en reste pas moins que la grève dans les transports en commun est soumise à présent à des restrictions. En effet, la loi sur le service minimum dans les transports en commun a créé des obligations. Celle-ci, comporte notamment deux volets importants : « l'un est consacré au dialogue et à la prévention des conflits dans les entreprises de transport terrestre, l'autre traite de l'organisation de la continuité du service en cas de grève »

Néanmoins, la grève reste un droit pour tous les salariés des transports en commun. Or qui dit grève, dit absence de personnel de conduite, qu'il faut bien compenser. A la RATP, jusqu'à présent, on se contentait, nous explique Miroir Social de : « (...) faire conduire d'ex-conducteurs passés cadres ou agents de maîtrise pendant les grèves (...) Lors du dernier conflit sur la ligne du RER A, certains cadres avaient été désignés d'office par leur directeur (...) »

Le problème c'est que cette réquisition peut être mal vécue par les personnels désignés et que leur niveau de compétence peut dans certains cas mettre en danger la sécurité des passagers. Alors comment éviter ces situations surtout dans une période de grogne sociale propice aux conflits ?

Et bien selon Sud RATP, en créant un groupe de volontaires capables de conduire indifféremment métros ou RER et touchant une prime anti grève.

Explications de Sud RATP : « Le 9 aout 2011, les directeurs des départements RER et METRO ont reçu notre organisation syndicale dans le cadre d’une audience pompeusement appelée contribution des agents de l’encadrement de la RATP au plan de transport sur les réseaux RER et METRO

Dans les faits il s’agit de donner une double qualification conduite à certains cadres et agents de maitrise qui devront posséder des autorisations de conduite sur le métro et le RER, afin de « contribuer » au plan de transport de l’entreprise.

La direction souhaite créer une milice d’environ 150 Barbouzards volontaires principalement composée de cadres et maitrises chargés de casser les futures grèves sur le RER et le Métro contre une prime de 100 euros par mois (1200 euros par an), même en l’absence de grève, pour qu’ils roulent sur les trains des grévistes (...) »

Belle interprétation de la notion de dialogue et de prévention des conflits prévue par la loi ! Mais il est clair que cette idée tombe à point, au moment où la grogne sociale et l'exaspération des français, est à la hausse. Et comme on connaît au gouvernement le retentissement d'une grève des transports, sur ces mêmes français ...

Cette idée de la RATP est-elle une « atteinte au droit de grève » ?

Rien ne dit que la justice n'interviendra pour annuler cette mesure. Comme en 2008 lorsque le juge des référés du tribunal de grande instance de Dax a condamné les agissements d'une entreprise qui proposait des primes anti grève à ses salariés, pudiquement baptisée « avance permanente de 1000 euros » Dans le cas contraire, prenons garde que cette « idée » ne devienne pas un best off dans les autres entreprises.

Car n'oublions pas que lors de la grève des salariés de TOTAL, entreprise privée, Frédéric Lefebvre au nom de l'UMP n'avait pas hésité à déclarer : « Le droit de grève n'a jamais été le droit de bloquer. L'Etat a à sa disposition une réponse parfaitement légale qui est la réquisition si c'est indispensable » De quoi rester vigilants !


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My@ngers

20 juin 2011

Acheter des produits français : Oui, mais lesquels ?

Selon le CREDOC les français seraient 64% à prêts à payer plus cher des produits industriels fabriqués en France. Mais, est-il encore possible, face à la baisse du pouvoir d'achat et la forte désindustrialisation, de le faire ?

Publiée en mai 2011 : « L’enquête du CRÉDOC révèle que ce regain d’intérêt pour le « made in France » témoigne d’une confiance croissante dans la qualité des produits industriels fabriqués en France (...) » Mais, si cette attitude indique : « (...) la volonté de contribuer à défendre les emplois dans le pays (...) » Il sont « (...) 73 % à déplorer le déclin de l’industrie française »

Si l'agriculture reste un des derniers domaines où on peut trouver des produits français, ça fait combien de temps, en tant que consommateur lambda, que vous n'avez pas eu entre les mains un article portant la mention ou l'étiquette Fabriqué en France ?

Et ce n'est pas le lancement par Yves Jego le 19 mai dernier de la nouvelle marque France qui risque d'améliorer la valorisation des : « (...) produits fabriqués en France, noyés dans la vague d’une mondialisation galopante (...) » D'autant que : (...) « Pour obtenir le label, 50 % a minima de la valeur ajoutée doit être française et le produit doit être intégralement conçu en France. On comprend ici que la moitié des composants, au maximum, peut donc venir de l’étranger (...) » explique le site lemadeinfrance

Le problème de la France n'est pas un cas unique, puisque que ce soit en Europe ou aux Etats Unis, il est devenu quasiment impossible de consommer national.

En ce qui concerne l'Europe, il y a une raison bien précise : La lutte contre l'inflation, première préoccupation de la BCE. En effet, dans le monde de Jean-Claude Trichet, les prix et les salaires ne doivent jamais augmenter !

La seule solution, en ce cas, consiste à faire baisser les prix des produits manufacturés. Ce qui n'est possible, qu'en remettant en cause leur qualité, ou en produisant dans des pays à bas salaires. Ce qui a eu pour effet, par exemple, de voir les industries textiles changer de pays puis de continents au gré des augmentations de salaires et de niveau de vie et de ... paupérisation des consommateurs des anciens pays producteurs.

Mais, est-il toujours possible d'acheter français ?

Une intéressante enquête de Terra ECO de décembre 2009 nous donnait quelques réponses/exemples

« (...) Le plus dur, ce sont les fringues. Je veux bien me saper local si cela ne ressemble pas aux pulls que tricotait feu mamie (...) le coton pousse en Inde, la toile est traitée puis cousue en Tunisie avant d’être acheminée en bateau et camion jusqu’au revendeur français. Il faut par ailleurs casser sa tirelire pour s’offrir des pulls Ardelaine tricotés à partir de laine ardéchoise (...) en lisant une histoire à Neva, ma filleule de 4 ans, je me rends compte que le bouquin a été imprimé en Chine. C’est le lot de 80 % des livres pour enfants aujourd’hui. Ce n’est pas rien quand on sait que le marché du bouquin de jeunesse écoule plus de 70 millions d’exemplaires par an. Mais comme la délocalisation de l’impression permet d’économiser 30 % des coûts (...) La bicyclette (...) 90 %, m’assure-t-on, des vélos vendus dans le commerce sont assemblés en Chine (...) plus aucun produit high-tech n’est fabriqué en France ! Télévision, chaîne hi-fi, baladeur numérique… Idem pour les produits multimédias ou les téléphones portables. Depuis 2004, la Chine est le premier exportateur de produits high-tech au monde. Plus de 70 % des lecteurs de DVD proviennent de l’Empire du milieu et environ 50 % des téléphones portables (...) »

Alors, à moins de disposer d'un pouvoir d'achat hors norme, permettant de se chausser : JM Weston, Paraboot, Hardridge, Joseph Malinge, Heschung, Corthay, Delos, Massaro, Lobb Mesure, Berluti Mesure ou de se vêtir : St James, Royal Mer Bretagne, Men by Men, La Guardia, LVX, Montagut Fil lumière, Ludovic Bun (...) il faut se résoudre à acheter ce que le marché propose !

Oui, mais il nous reste l'automobile français argueront certains !

Française ? lorsqu'on sait que la France est importatrice nette comme l'écrivait France Soir ! : « (...) En réalité, il n’existe plus de voiture nationale. On a vu que le tsunami a perturbé la production de tous les constructeurs, qui font appel à des composants japonais. Les moteurs et les équipements s’échangent, dans un entrelacs mondial. Impossible de dire si telle version de telle voiture est à 60 % ou 30 % française (...) »

Et que penser de Renault qui va diffuser en France un monospace, siglé DACIA produit à Tanger, au Maroc, et développés sur la plate-forme B0 de l'alliance Renault-Nissan ?

La réalité, c'est que même, s'il existe quelques sites Web : La Fabrique hexagonale, Madine France, Made in france pour présenter des produits fabriqués en France. Comme le dit Senior Actu, il s'agit : « (...) d'entreprises locales qui n'ont pas tellement de moyens pour se faire connaître, et qui encore une fois, ont le mérite de faire perdurer une production de qualité (...) »

Alors plutôt que se gargariser comme le site Pro France qui prétend : « (...) développer une politique de promotion ambitieuse des produits certifiés, sur le marché intérieur comme à l'export (...) » il est évident qu'il est nécessaire d'avoir une VRAIE politique industrielle. Et cesser de brandir, à tous bout de champs, Airbus comme monnaie d'échange, avec l'ensemble des importations nécessaires, à l'ensemble de la population !

Car, pour ses derniers fleurons, la France n'est pas avare de transfert de technologies comme celui d'Airbus en Chine, des bateaux français de la classe Mistral vendus à la Russie ou des promesses systématiques de Dassault et l'Etat français, dès qu'il s'agit d'une possible commande d'avions Rafales. Transferts, qui permettront, sans nul doute, à ces pays de devenir producteurs et vendeurs à leur tour ! Au détriment bien entendu des emplois français !

Néanmoins, il est intéressant de lire les réponses officielles de ministres, qui ont été faites en 2009, à l'association Vêtements made in France concernant le projet de création d'une entreprise de vêtements de fabrication française « chic et branchée : « (...) Le ministre a pris bonne note des éléments que vous lui avez communiqué et a aussitôt demandé aux services compétents de son départemant ministériel de faire le point sur ce dossier et de vous apporter une réponse dans les meilleurs délais (...) »

D'autant plus intéressant qu'en mars 2011, sur Marianne2, Francis Journot initiateur du projet et ses amis, expliquaient qu'on ne les avait pas écoutés et racontaient pourquoi.

Oui, mais dira t-on à l'UMP, nous avons un Président qui affirme : « J'aime les usines, c'est mon truc » !

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Le Made in France

04 mars 2011

Turkménistan et Guinée Equatoriale : Deux indulgences diplomatiques de la France ?

La réaction du gouvernement face à la révolution tunisienne, a montré avec quelle indulgence, la France peut, tolérer le comportement de certains chefs d'états. Découverte des présidents du Turkménistan et la Guinée équatoriale grands amis de la France.

Le Turkménistan est un pays charmant comme le décrivait le Sénat, dont : « (...) la population souffre de l'inflation. Le salaire moyen mensuel s'établit à 9,4 dollars. La mortalité infantile est la plus élevée de la CEI. En l'absence de réformes économiques, la quasi-gratuité de certains services, de règle sous le régime soviétique, a été maintenue, mais ceux-ci, la plupart du temps, ne sont pas disponibles. Dans ce pays aux énormes réserves de gaz, il n'est pas rare que la population doive supporter des coupures de gaz, d'électricité et d'eau.»

Il existe d'ailleurs un Groupe d'amitié France-République du Turkménistan, dont les membres sont :

M. Jean-Paul Chanteguet Parti Socialiste
M. Jérôme Chartier UMP
M. Jean-Pierre Dufau Parti Socialiste
M. Paul Durieu UMP
M. Jean-Michel Ferrand UMP
M. Pierre Forgues Socialiste - Président
M. Lionnel Luca UMP
M. Jean-Luc Reitzer UMP - Vice Président
M. Michel Voisin UMP

Et une Ambassade

Son président Gourbangouly BERDYMOUHAMEDOV a été reçu en grande pompe par Nicolas Sarkozy le 1er février 2010. Photos officielles de la visite

Lors de cette rencontre : « (...) Les deux chefs d'Etat ont affirmé leur volonté de développer la coopération bilatérale et identifié les secteurs les plus prometteurs à son élargissement (...) Les deux Présidents ont souligné que l'approfondissement de la coopération franco-turkmène contribuait au renforcement de la paix, de la stabilité et de la sécurité régionale et internationale (...) Le Président du Turkménistan (...) a exprimé sa sincère reconnaissance au Président de la République français, M. Nicolas Sarkozy pour l'accueil chaleureux et amical qui lui a été réservé durant sa visite, et l'a invité à se rendre en visite officielle au Turkménistan. Cette invitation a été acceptée avec reconnaissance. Les dates de la visite seront agréées par les voies diplomatiques (...) » - Elysée

Bon, hormis ses réserves de gaz et la présence des entreprises Bouygues et Vinci ainsi que le très faible niveau de vie de la population, il faut noter, que le président du Turkmenistan est un amateur d'art, du moins ... du sien !

En effet, nous apprend le site zigonet reprenant une information de Courrier International : « (...) en août 2010, l'ensemble des établissements publics, comme les écoles et hôpitaux, ont dû acheter un nouveau portrait du président, vêtu d'un costume et d'une cravate bleus. Seulement aujourd'hui, Gourbangouly Berdymoukhammedov préfère le beige et a donc fait réaliser un autre portrait que les mêmes administrations publiques devront acheter à leurs frais. Et cette nouvelle consigne est également assortie d'une punition pour ceux qui ne la respecteront pas : le licenciement (...) pour un instituteur par exemple, l'achat de ce nouveau portrait peut lui coûter jusqu'à un tiers de son salaire (...) »

Mais n'ayons crainte, ce ne sont pas quelques m3 de gaz, qui empêcheront notre président de faire des remarques acerbes sur la démocratie et le juste partage des richesses du pays ... lors de sa visite officielle !

Autre pays tout aussi charmant mais plus ensoleillé : La Guinée Equatoriale

« (...) La Guinée Equatoriale, un pays de 600 000 habitants, où 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, où plus de la moitié n'ont pas accès à l'eau potable, et où 35% meurent avant 40 ans (...) écrit L'Express.be

Oui mais : (...) La Guinée Equatoriale est le troisième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, qui fournit 90% de ses revenus (...) »

Il existe aussi un Groupe d'amitié France-République de Guinée équatoriale dont les membres sont :

M. Manuel Aeschlimann UMP
M. Jérôme Chartier UMP
M. Claude Goasguen UMP - Vice Président
M. Didier Julia UMP - Vice Président
M. Jean-Pierre Kucheida Socialiste
M. Jean-François Mancel UMP
M. Jean-Luc Reitzer UMP
M. Jacques Valax Socialiste - Président

Et une Ambassade

Bon, hormis ses réserves pétrolières, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont L’Unesco, envisageait d'attribuer un prix scientifique, portant son nom. Alors que nombre d'ONG estiment que la réputation de l'Unesco « ne peut être qu'irrémédiablement ternie lorsque l'organisation permet à un tyran d'utiliser son nom pour polir son image » - RFI ... a un fils amateur de beaux objets !

« (...) Le fils du Président de Guinée Equatoriale (...) qui occupe le poste de Ministre de l’Agriculture et des Forêts dans son pays, vient de commander les plans d’un yacht d’une valeur de 288 millions d’euros, soit trois fois plus que le budget de la santé et de l’éducation (...) Le bateau d’exception devrait mesurer 118.5 mètres, héberger un cinéma, un restaurant, un bar, et une piscine, en même temps qu’il sera doté de détecteurs de mouvements au sol et deserrures biométriques à reconnaissance d’empreintes digitales (...) Effectivement, il ne disposait pour l'instant que de véhicules terrestes : (...) Bugatti Veyron d’une valeur de 1100 000 euros, et Maserati MC 12 à 70 000 euros (...) De plus, comment se rendre à sa : (...) villa à Malibu de 34 millions de dollars (...) » - L'Express.be

Il est à noter que la coopération entre la Guinée Equatoriale et la France est forte dans le domaine ... «linguistique » :

« (...) L’enseignement du français au profit des militaires de la gendarmerie équatoguinéenne constitue un nouvel objectif prioritaire (...) Il permet également de constituer un vivier d’officiers francophones aptes à suivre des stages en France ou dans les écoles nationales à vocation régionale (ENVR) (...) S’agissant de la coopération de sécurité intérieure, des enseignements sont proposés dans le domaine de la police judiciaire ou du maintien de l’ordre (...) » - Ambassade de France en Guinée Equatoriale

Alors, indulgence coupable ou Realpolitik ?

Il faut se référer à ce qu'à déclaré notre Président sur le sujet : « Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés (...) » Tout en ajoutant qu'il : « (...) ne sacrifierait pas ces principes fondamentaux aux intérêts économiques (...) »

Alors tout est pour le mieux ...


Crédit photo
Armée.com
Comité Facebook de soutien 2012 à Nicolas Sarkozy

28 février 2011

Inconscience ou indécence ? : Le «bling bling» canin a son hôtel en France !

Les «services à la personne» ont-ils trouvé un nouveau créneau ? En effet, après les personnes âgées, les enfants à aller chercher à l'école ou l'aide aux devoirs, voici les services de palaces ... pour chiens !

De qui ce portrait du Parisien ? : « (...) Depuis, il vit dans un palace. Vastes suites, repas approuvés par des nutritionnistes, footing en pleine nature, séances de massage (...)» Et bien d'Ulysse un labrador qui vit « dans le premier et unique hôtel pour chiens de France » !

Les Français hébergent 7,8 millions de chiens dans des conditions bien diverses, et consacrent des millions d'€ à leur « bien être» allant jusqu'à les transformer en créatures grotesques comme le montrait le reportage de TF1 ci-dessous



Il faudra désormais ajouter à celà : « Actuel Dogs» , qui se présente comme le premier hôtel de luxe pour chiens en France - L'Express

Cette « nouveauté» n'est pas une idée française, puisqu'elle n'est qu'une transposition de ce qui existe depuis 2009 en Californie. Nous vous avions à l'époque dans Slovar, présenté ce "must" de riche, le : D PET HOTELS

" « (...) Le D PET HOTELS offre l'expérience la plus exclusive et unique du luxe haut de gamme de pension, avec des services de station thermale étonnants, qui séduisent même le plus sagace des chiens. Les agréments et des services disponibles aux HÔTELS FAVORIS D consistent en une pension composée de suites moderne et luxueuses. Les suites possèdent des TVs à écran plats, des lits queen size, ... »

Extrait de la « qualité» des services proposés

- Professionnellement pourvu en personnel 24 / 7 / 365
- des suites d'hôtel modernes Faites sur mesure
- la climatisation dernier cri disposant de 7 systèmes aériens
- Un parc indoor de 550 m2, divisé en trois sections, selon la taille des animaux
- Réduction de l'impact pour l'animal par des planchers caoutchoutés époxy, qui sont nettoyés et désinfectés chaque soir
- D HôTELS PET est nettoyée et désinfectée tous les jours avec de la vapeur sèche de vapeur, qui est plus rapide, plus efficace, chimiquement libre, hypoallergénique, 100% sans danger pour l'environnement. Il détruit les germes, les virus, les moisissures et les bactéries.
- Les soins vétérinaires, sur appel 24 / 7 / 365

la "suite sensationnelle» s'affiche à 90 dollars et la "suite ouaf» à 65.

Parmi les suppléments figure un programme de remise en forme, avec tapis roulants adaptés et moniteur personnel. « Nous avons des gens très excentriques, des gens qui ont de l'argent ..."

Et bien maintenant, ce délire pour chiens "bing bling» est disponible en France, très exactement à Vincennes dans le Val de Marne.

Qu'y propose t-on ?

Entre autre, selon le site : « Une piscine à température variable, un salon de massage, une salle de bains, des chambres et suites luxueuses, des menus à la carte (...) » Ainsi que : (...) doggy rando, doggy vélo, doggy jog et même du coaching de propriétaires (...) »

Quid de l'ambiance ?

" « (...) Chez Actuel Dogs, l’ambiance n’est pas snob pour autant : pas de lutte des races! Golden retriever, labrador, husky, bulldog : tout ce beau monde se fréquente aimablement dans la salle de jeux. Seuls sont exclus les toutous agressifs. Mais la vie de star a quelques inconvénients : Devi, telle une paparazzi, photographie ses protégés tous les jours. Puis elle envoie les clichés à leurs maîtres. Ceux-ci peuvent aussi observer leurs bêtes dans leurs chambres, à distance, grâce à une Doggy Cam. Pour respecter l’intimité des VID (Very Important Dogs), la future piscine n’en sera toutefois pas équipée (...) » Nous dit Le Parisien

La propriétaire d'Ulysse est absolument «raviiiiiie !!!» et nous donne son opinion sur l'excellence des prestations et du rapport qualité/prix de l'établissement

« Mon mari et moi travaillons beaucoup et Ulysse passait trop de temps seul dans le loft » ...(...) Les Actuel Dogs viennent donc chercher leur animal préféré tous les jours et, « lorsqu’ils le ramènent le soir, ils lui essuient même les pattes pour qu’il ne salisse pas la maison ». « Avant, nous faisions appel à une autre structure, ajoute Lise. Il sortait trois heures par jour. Ça nous coûtait 25 €. Là, pour 10 € de plus, il est pris en charge 24 heures. C’est idéal. Quand je raconte tout ça à mes collègues, ils me disent que je ne trouverai jamais aussi bien pour mes enfants ! »

C'est vrai qu'il ne manque, comme le rappelait Alternatives Economiques, cité par le blog Inventerre ou le Monde «Crèches : plus d'enfants par encadrant» que : (...) 320 000 places en crèche chaque année en France, pour permettre d'accueillir hors foyer les moins de trois ans (...) et certainement pas dans des conditions aussi optimales ! sans compter les 20 à 30% d'enfants qui vivent dans des centres d'hébergements ou hôtels comme l'expliquait ATD Quart Monde

Très probablement préoccupés par : le remaniement, le débat sur les religions et leur avenir en 2012, nos politiques n'ont pas jugé intéressant de s'exprimer sur ces «palaces pour chiens». Mais, ne désespérons pas, il s'en trouvera bien un, en panne d'imagination, pour proposer un crédit d'impôt pour développer ce nouveau ... « gisement d'emploi » !

25 février 2011

"So French so Good" : Les bons produits français ... venus d'ailleurs ?

Le 18 février dernier le gouvernement lançait la campagne "So French So Good" destinée à : "promouvoir l'agroalimentaire et les arts de la table français à l'étranger " sauf que, pas mal de nos appellations et origines seraient douteuses ou ...bidons !

Pierre Lellouche le Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce extérieur était en grande forme, il y a quelques jours. En effet, il présentait : « un plan d'action export spécifique, destiné à promouvoir l'agroalimentaire et les arts de la table français à l'étranger (...) Site internet dédié, courts-métrages promotionnels, brochures : tels sont les outils qui seront mobilisés pour assurer une visibilité forte aux savoir-faire et aux produits français dans tout ce qui touche aux plaisirs de la table. Pour "donner envie de France" aux étrangers, explique le communiqué du ministère, il s'agira également de développer des applications numériques qui permettront de repérer le meilleur fromage français vendu à Istanbul ou de trouver des croissants à Shanghai, par exemple (...) »

Par ailleurs : « le logo officiel «So French, So Good» pourra être utilisé par les acteurs du secteur qui le souhaitent (restaurants, entreprises de l'industrie alimentaire...) pour marquer clairement leur appartenance au réseau de qualité français (...) »

Découvrir la vidéo de présentation de la campagne « So Good So French » en live

Son collègue du gouvernement Frédéric Lefebvre, de son côté a décidé de sévir. Visitant le MIN de Rungis, il a demandé à la DGCCRRF : « (...) de contrôler l'authenticité des préparation alimentaires mettant en avant des ingrédients "nobles" dans leur composition (...) Il a par ailleurs indiqué que : Un logo devrait bientôt faciliter la reconnaissance du savoir-faire et guider le consommateur (...) » - France24

Outre qu'il faut rappeler que : « (...) C'est la pratique sociale du grand repas français, et non la gastronomie française, qui est célébrée par l'Unesco (...) il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert » - Le Point

La lecture des prospectus de grandes enseignes, distribuées dans nos boîtes à lettres, et nous proposant des produits : «transformés» en France, à partir de matières premières en provenance de l'Union Européenne, est assez édifiante ... sur ces bons «produits français »

Mais, c'est une étude réalisée par le JDN : « Ces produits du terroir qui peuvent venir d'ailleurs » qui relativise encore un peu plus, l'orgie de communication, de nos ministres, sur sur le sujet

Car comme l'écrit le JDN : « On les présente comme des fleurons du terroir français, ils sentent bon la tradition et le savoir-faire ancestral de nos artisans ou de nos agriculteurs. Mais quand on se penche sur leur origine, on découvre que leur appellation se révèle douteuse, voire complètement bidon. Produits importés, habile détournement de la législation, nom prêtant à confusion... voici des produits du terroir qui ne sont pas si authentiques que leurs producteurs voudraient vous le faire croire (...) »

Qu'apprend t-on sur ces produits que le monde nous envient et qui sont censés représenter le «vrai» terroir français ?

Extraits :

Moutarde de Dijon : « (...) si le précieux condiment est bien préparé en Bourgogne, son ingrédient principal, la graine de moutarde, n'a rien de tricolore. En effet, les moutardiers français transforment une graine de moutarde qu'ils importent du Canada à plus de 80% et des pays de l'Est (...) l'appellation Moutarde de Dijon n'est même pas protégée. En somme, on peut produire de la moutarde sous ce nom dans le monde entier, à condition de respecter des règles déterminées par décret en 1937 (...) »

Champignons de Paris : « (...) Ceux que nous consommons aujourd'hui proviennent dans leur immense majorité de Chine, des Etats-Unis ou des Pays-Bas (...)La Chine avec ses 10 millions d'éleveurs domine ce marché des champignons dits de Paris avec 70% de la production mondiale (...) »

Charcuterie Corse : « (..) La charcuterie corse ne dispose d'aucune "appellation d'origine contrôlée (...) les éleveurs traditionnels ne captent que 10% de ce marché, et pour cause, ils ne sont pas assez nombreux pour produire plus de 1 000 tonnes. Les 10 000 tonnes restantes sont de la fausse charcuterie corse, dont la viande importée est au mieux transformée sur l'île et au pire issue d'élevages lointains »

Escargot de Bourgogne : « (...) Les importations d'escargots dits de Bourgogne (il n'existe pas d'appellation protégée) sont donc très importantes et peuvent représenter jusqu'à 90% de notre consommation (...) la plupart de ceux consommés en France sont issus de l'élevage dans les Vosges ou en Franche-Comté, lorsqu'ils ne viennent pas de Grèce ou d'Europe centrale »

Fromage de chèvre de Sainte-Maure : « (...) le Sainte-Maure de Touraine est une AOC alors que le terme générique Sainte-Maure s'applique à tous les fromages de chèvre vendus sous forme de bûche (...) »

Jambon d'Aoste : « (...) fabriqué en France à partir de carcasses de viande importées de Chine et des Etats-Unis (...) »

Andouille de Vire : « (...) Contrairement à ce que son nom indique, il est probable qu'elle ne soit ni de fabrication normande, ni même confectionnée à partir de cochon des alentours. Car l'Andouille de Vire n'est plus qu'une recette que les industriels de la charcuterie peuvent reproduire n'importe où avec des porcs élevés à l'autre bout du monde s'ils le souhaitent. Son nom est tombé dans le domaine public, à l'instar de la saucisse de Morteau, l'andouille de Guéméné ou encore la saucisse de Strasbourg (...) »

Huile d'olive : « (...) l'huile d'olive française est sans doutes le produit alimentaire qui compte le plus d'étiquetages frauduleux. Ainsi, en 2006, seulement 56% des échantillons analysés étaient "conformes" à la réglementation. Lors de contrôles, on constate que certaines bouteilles contiennent jusqu'à 50% d'huile de tournesol, présentent une fausse indication d'origine ou de variété d'olive qui proviennent d'Espagne ou de Grèce (...) »

« So Good So French » en quelque sorte ! Mais qui régaleront à coup sur les habitants d'Istanbul et ceux de Shanghai amoureux de nos appellations et de l'origine de terroir de nos produits !

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Les Echos

11 février 2011

France.fr : Les aventures de la "très chère" vitrine de la France

Destiné à faire connaître la France à ceux qui veulent la : " visiter, y vivre, étudier, y travailler ou entreprendre ", le portail France.fr est une "aimable" farce et la pire opération de communication du SIG. Sait-on seulement, combien il finira par coûter ?

France.fr, le portail d'information qui fait rire la communauté des internautes et fait grincer les dents de tous les professionnels sérieux du Web va, selon le JDN : " (...) connaître une nouvelle jeunesse dans les mains d'un nouveau prestataire (...) Pour ce faire : (...) Le Service d'information du gouvernement (SIG) a publié le 1er février un appel d'offres pour la gestion du portail officiel de la France pour les 18 mois à venir (...) "

Il faut dire que lancé en fanfare le 14 juillet 2010, ce "phare" de la France, plantait quasi immédiatement et restait indisponible, pendant plus d'un mois. Et affichait le message suivant : " L'équipe de France.fr regrette de ne pouvoir vous permettre de retrouver le portail de la France. Nous sommes actuellement confrontés à un problème de configuration de nos serveurs. Nous avons entrepris un audit de l'ensemble des systèmes pour nous permettre une réouverture dans les plus brefs délais. Merci de votre patience et à très vite ! "

C'était d'autant plus regrettable, que dans le même temps, L'UMP paniquée par le terme "rigueur" prononcé par François Fillon préférait parler de gouvernement "rigoureux sur la dépense publique" - Voir Slovar

Ce qui n'empêchait pas le directeur de l'agence Mode d'Emploi, Laurent Laforge, (proche de Loïc Lemeur, celui qui disposait d'un bureau au QG de campagne du candidat Sarkozy en 2007 ) - Marianne2 ... de pérorer sur le site TechtocTV sur : "La sémantique bling bling en publicité"

Entre temps, Thierry Saussez est parti et on affirme au SIG que les prochaines modifications seront les bonnes !

Et quelles sont-elles ces modifications ?

Le site écran, nous indique les priorités de l'appel d'offres :

- conseils en stratégie sur le développement et les évolutions du site au regard de son positionnement
- mise en œuvre des stratégies arrêtées
- maintenance corrective et évolutive, fonctionnelle et technique, du site France.fr développé sous Drupal
- prestations graphiques du site, notamment ses évolutions (projet de création du site en langues non européennes)
- fourniture d’une solution de recherche sur le site
- optimisation et l’adaptation techniques des contenus du site France.fr pour leur diffusion sur tous types de supports (smartphones, TV sur IP par exemple)
- création et réalisation d’interfaces graphiques interactives et animations graphiques
- développement de cartes interactives avec points d’intérêt géolocalisés (géoportail).

Le SIG a expliqué à Ecran que : (...) le marché de création et de développement du site France.fr avec la société Mode d’Emploi arrivant à expiration en août 2011, le SIG a lancé le 1er février, compte-tenu des délais impartis, une procédure d’appel d’offres pour la passation d’un nouveau marché sous la forme d’un dialogue compétitif (...) "

Et "combien ça coûte", comme aurait dit notre ami J-P Pernault ?

" (...) En 2010, la conception, réalisation et animation du site ont coûté la bagatelle de 1,6 millions d’euros (pour moins de 5 mois d’activité, donc). Le nouveau marché prévoit quant à lui pour une période de 18 mois, un montant « estimatif et maximum » de 2 millions d’euros, pour la maintenance, le développement et le fonctionnement du site (...) " ajoute Ecran

Donc si on en croît le SIG, réussir à faire un portail fonctionnel et opérationnel devrait coûter ... 3,6 millions d'€ !

Très cher vous en conviendrez pour un travail d'une grande médiocrité et surtout d'une rare incompétence (relire les réactions sur ZDnet ou le site Drupal.fr, qui a fournit le CMS (logiciel) choisit par Mode d'emploi )

Néanmoins, on est en droit de mettre en doute, le montant indiqué par le SIG, lorsqu'on se reporte à l'enquête, réalisée en août 2010 par le Canard Enchaîné, qui en avançait un ... bien différent. Les sites Service Entreprise et Numerama, entre autre, ont gardé la trace de l'enquête du "palmipède"

" (...) Dans son édition de ce mercredi 18 août, Le Canard enchaîné estime que le coût de la conception de France.fr avoisinerait les 4 millions d'euros (...) Pourtant, le Service d'information du gouvernement (SIG) avait affirmé que le montant maximal du marché était de 1 610 519,25 euros, mais le jour de son lancement, le portail France.fr a coûté 862 705 euros (...) Selon les informations du Canard, la société Mode d'emploi, chargée de la conception et de la réalisation du site, aurait émis une facture de 1,242 million d'euros hors taxes, pour cette année, et deux de 755 000 euros hors taxes, pour les années 2011 et 2012 (...) Mécontent des graphismes, le patron du SIG aurait confié la direction artistique au designer Ora-ïto pour 100 000 euros hors taxes, alors que la prestation était couverte par Mode d'emploi. Le développement du logo (et sa mise en avant) réalisé par Euro RSCG aurait été facturé 28 500 euros. Soit un total d'un peu moins de 3 millions d'euros (...) ce qui donnait un (...) coût total de 4 millions d'euros (...) "

Donc, si on en croît le toujours très bien informé Canard Enchaîné le coût (presque) final de ce portail serait de ... 6 millions d'€.

Si cette "pochade" a coûté sa place à Thierry Saussez. Ce qu'il réfutait, dans une interview au Point. Il va bien falloir terminer le travail !

Et montrer qu'avec 2 millions d'€ on est capable de faire fonctionner un site qui devait selon les termes du SIG devenir : " l'un des 3 ou 4 sites officiels de pays les plus visités au monde "

A suivre ...


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Theorangeman

21 janvier 2011

Coût du travail Allemagne/France : Ce que le MEDEF ne vous dit pas !

Après la fiscalité, c'est le coût du travail en Allemagne, que le MEDEF et l'UMP portent aux nues. Problème : Les affirmations sont approximatives et le dernier rapport produit sur le sujet est d'une totale partialité !

C'est au nom de l'amour immodéré des performances économiques de notre voisin que notre "réforme" fiscale devrait voir le jour en Février prochain. Et c'est au nom de cet "amour" et d'un rapport "providentiel", expliquant que : " La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé " qu'on propose de supprimer l'horaire légal de travail et de baisser les charges patronales !

Laurence Parisot, encouragée par l'UMP, a été la première à dégainer : " (...) ne pas voir que la durée du travail a un effet sur notre compétitivité, c'est refuser de voir la réalité en face (...) " sans oublier bien entendu, de demander un : " (...) débat sur la baisse des charges dans les entreprises" - 20Minutes

Ces propos ont été bien reçus par Eric Besson qui s'est fait un devoir de communiquer les informations contenues dans un rapport, rédigé par l'institut économique COE-Rexecode qui a : " (...) analysé le décrochage de l'industrie française face à l'industrie allemande (...) "

Notez au passage que, comme nous le dit 20Minutes, que ce : " groupe de recherche" est " proche du Medef " Ce qui simple à vérifier, lorsqu'on regarde la liste des ses adhérents au nombre desquels, on compte : le MEDEF !

Que dit ce rapport : " (...) La France est moins compétitive que l’Allemagne car le coût du travail y est plus élevé (...) " Conclusion : " (...) il faut réduire d'urgence les charges que paient les entreprises, et compenser cette baisse des impôts par une réduction des dépenses publiques. Il propose aussi d'ouvrir de nouvelles négociations entre les salariés et les patrons sur les salaires et la durée du travail ( ...) "

Le rêve de tous ceux qui ont un jour dirigé le CNPF et le MEDEF !

Néanmoins, ce rapport, produit par un "satellite" du MEDEF, est empreint d'une totale partialité. Des preuves ?

Eric Verhaeghe, qui vient de défrayer la chronique en claquant la porte de l'APEC et en rendant la totalité de ses mandats au titre du MEDEF, et selon qui : le MEDEF est accroché à des analyses passéistes, comme il nous l'a affirmé dans un échange de question réponses avec Slovar :

" (...) à l'issue de la crise de 2008 le MEDEF n'a pas mené la rénovation intellectuelle nécessaire pour apporter les bonnes réponses à la crise économique. Ses analyses sont dépassées. Aujourd'hui, il nous faut une vision neuve de la dette, du travail et de son coût, de la répartition de l'effort fiscal (...) " donne son point de vue dans un billet publié sur son blog

Il écrit, au sujet de l'obsession de l'organisation patronale sur le coût du travail.

" (...) La litanie est bien construite: les Allemands ont pratiqué une rigueur salariale qui leur a permis de baisser le coût du travail et de retrouver leur compétitivité. Grâce à cette politique, leurs salariés coûteraient moins cher que les salariés français, ce qui leur permettrait de vendre mieux, etc ( ...) la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010 fait un point très intéressant sur cette question. Extrait :

1 – la mesure du coût du travail est très difficile et contestable, car elle passe par des données agrégées qui mélangent des données très différentes (...) s’agit-il du coût horaire moyen ? du coût salarial global ? des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? (...)

2 – (...) le financement de la sécurité sociale en Allemagne repose de plus en plus sur l’impôt. La part des cotisations sociales a donc diminué dans les recettes de la sécurité sociale. L’invention de la TVA sociale en 2007 a joué un grand rôle dans ce rééquilibrage (...) En revanche soyons bien clairs sur la signification de cette tendance: les citoyens se substituent aux employeurs pour financer la protection sociale.


(...) même s’il y a une convergence progressive du coût du travail entre les deux pays, le travail allemand coûte 24,6€ de l’heure en moyenne, et le travail français seulement 23,6€ " - Intégralité de l'article sur le blog d'Eric Verhaeghe

Même analyse, de la part du directeur de recherche au CNRS, l’économiste Philippe Askénazy. Celui-ci explique à 20minutes.fr pourquoi la question est, selon lui, mal posée.

" (...) dans les faits, un salarié allemand coûte aujourd’hui plus cher qu’un salarié français (...) Quand un Allemand a marqué «40 heures» sur sa fiche de paie, il travaille effectivement 40 heures environ. Un cadre français au forfait, officiellement à 35 heures, va dans les faits travailler 45 heures (...) Les salaires ont été gelés et la TVA sociale créée (...) Si l’on se base sur les comptes nationaux, qui agrègent un maximum de critères, notamment la productivité, le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France. Et la raison est simple: les salariés allemands sont mieux payés (...) Une économie avec un coût du travail élevé mais des entreprises innovantes sera toujours plus compétitive que l’inverse.

(...) Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continuer à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives. C’est un choix politique "

Malheureusement, une fois de plus, il semble que le choix politique s'oriente vers une seule variable d'ajustement : Les salariés. Ceux-ci n'auront qu'à "travailler plus" pour gagner ... la même chose, au nom de la compétitivité avec leurs homologues allemands. Afin d'augmenter sensiblement la part versée ... aux actionnaires !

16 novembre 2010

Popularité et confiance : Remanier n'est pas jouer !

Il ne suffit pas de se séparer de quelques ministres sulfureux ou contestés ou de nommer le "très primesautier" Alain Juppé pour retrouver quelques points de confiance ou de popularité. C'est la réponse que font les français à Nicolas Sarkozy dans un des premiers sondages concernant le remaniement.

Il est probable que le Président, amoureux des sondages et études, a pris connaissance des résultats de cette étude sur la satisfaction des français par rapport à son remaniement. Ces résultats sont si mauvais qu'on comprends, l'empressement à venir, ce soir, à la télévision, pour nous expliquer l'intérêt de son remaniement !

La situation actuelle en termes économiques et sociaux est assez grave pour que les français, dans leur grande majorité, n'aient pas souri à la dernière sortie de Christine "coué" Lagarde, l'inventeure de la Ri-Lance : " ... / ... le nouveau gouvernement Fillon était "totalement révolutionnaire", avec un "tour complet à 36O degrés" marqué par un retour "à l'impératif de la solidité (et) du professionnalisme "

Tout en ajoutant avec une naïveté déconcertante que : " ... / ... les nouvelles priorités du gouvernement devront être "l'emploi, la santé et la sécurité" : " précisant pour ceux qui s'interrogent sur l'efficacité des mesures prises par le précédent (quasi identique) gouvernement : " Nous sommes dans une situation de sortie de crise dont les effets se font encore sentir et où il faut être impérativement solide, professionnel, efficace, se concentrer sur les objectifs collectifs, ne pas avoir d'agenda personnel ... / ... " - AFP Google

Nous lui ferons remarquer, au passage, que cette affirmation ne concerne pas un certain nombre de ministres de ce gouvernement qui continuent à pratiquer le cumul de fonctions, sans se soucier, outre mesure, de : "se concentrer sur les objectifs collectifs" et ne se priveront pas d'avoir un : " agenda personnel "

A commencer par Alain Juppé, maire de Bordeaux, ils sont quelques uns à pratiquer l'acrobatie, nous dit Libération : Nathalie Kosciusko-Morizet (nommée à l’Ecologie et maire de Longjumeau, en Essonne), Xavier Bertrand (Travail, Saint-Quentin), Luc Chatel (Education, Chaumont), François Baroin (Budget, Troyes), Patrick Ollier (Relations avec le parlement, Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine), Eric Besson (Industrie, Donzère, Drôme), Laurent Wauquiez (Affaires européennes, Le Puy) et Georges Tron (secrétaire d’Etat au Budget, Draveil, Essonne).

Mais aussi : " Deux ministres sont présidents de conseil général: Michel Mercier (Justice, Rhône) et Maurice Leroy (Ville, Loir-et-Cher). Enfin, un seul est président de région, Philippe Richert, qui dirige la seule région encore à droite en métropole, l’Alsace. Par ailleurs, de nombreux ministres figurent dans des conseils municipaux, généraux ou régionaux ... / ... "

Alors, que pensent les français de ce gouvernement révolutionnaire à 360°

" ... / ... 64% des Français ne font "pas confiance" au nouveau gouvernement Fillon nommé dimanche, contre seulement 36%, selon un sondage Harris Interactive pour Europe 1 ... / ... les Français sont 89% à penser qu'il va poursuivre la politique qui a été menée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007. Seuls 11% disent s'attendre à une politique "différente".

Ils ne sont d'ailleurs pas tendre avec certains d'eux !

Alain Juppé : " ... / ... 51% des Français, toutes tendances politiques confondues, considèrent que l'entrée au gouvernement du maire de Bordeaux est une "mauvaise chose". Xavier Bertrand recueille 58% d'opinions négatives. Seule Michelle Alliot-Marie est au dessus de la barre en recueillant 53% d'opinions favorables - L'Express

Devant un tel "plébiscite", il est bon de se demander à quoi servira l'intervention du Chef de l'Etat ce soir sur TF1, France 2 et Canal+ ?

En effet, lors des quelques 90 minutes qu'il nous ponctuera de : " j'ai compris les inquiétudes des français" et de : " j'ai sauvé les retraites" le tout, sur fonde de caisses sonnant le vide et de G... vaint, il nous confirmera qu'il reste le seul maître à bord après dieu (il faut penser à l'électorat catholique)

Les français noteront, comme le fait remarquer judicieusement Le Point que : " ... / ... La prise de parole de François Fillon a donc été éclipsée. Une façon pour le président de la République de répondre à ceux qui voient dans ce remaniement une inversion des rapports de force au sommet de l'exécutif ... / .... "

Ceux que ce "monologue" fatigueraient à l'avance pourront en profiter pour relire sur le Web : "Mon projet : ensemble tout devient possible" ou redécouvrir : l'ABECEDAIRE des propositions de Nicolas Sarkozy", deux sites que l'UMP a fait disparaître de la toile afin, de faire oublier aux français, le très maigre bilan de celui qui, n'est pas devenu le "Président du pouvoir d'achat" mais bien celui qui a privilégié le bouclier fiscal tout en démantelant le code du travail et en mettant à mal la protection sociale !

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Allain Jules