16 septembre 2011

Intersyndicale : La CFDT saborde la journée d'action du 11 octobre !

Les négociations de l'intersyndicale, en vue d'une journée d'action interprofessionnelle, le 11 octobre contre le plan antidéficit du gouvernement, sont un échec. La CFDT et l'UNSA s'opposant à toute action nationale concertée !

« Qui ne dit mot consent » dit le proverbe. En clair qui reste silencieux ou peu revendicatif face à une situation ne pourra en aucun cas nier par la suite son adhésion à celle-ci !

C'est ce que le gouvernement pourrait arguer aux syndicats de salariés qui ont décidé à l'issue de la dernière réunion de l'intersyndicale de ne lancer : « Aucun appel à la grève ou à des arrêts de travail pour manifester contre le plan antidéficit du gouvernement »

En effet, selon Les Echos, la CFDT soutenue par l'UNSA a réitéré : « (...) son opposition à un appel à des manifestations et des grèves, jugeant que « ce n'est pas la réponse adaptée à la situation et à l'attente des salariés » Conclusion : « Il reviendra donc aux troupes de décider au cas par cas des actions »

Car selon la CFDT : « le principal souci des salariés est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »

Donc, exit la mobilisation nationale portant sur des revendications pourtant approuvées le 1er septembre 2011, par la CFDT et l'UNSA. Et qui devait être défendue lors de la journée du 11 octobre prochain :

« (...) Abandonner la taxation des complémentaires santé ; supprimer les exonérations et la défiscalisation des heures supplémentaires ; conditionner toute aide publique à son efficacité sociale et économique, aux politiques sociales dans les entreprises.
• Mettre en œuvre la taxe sur les transactions financières.
• Faire de l’emploi, en particulier celui des jeunes, une priorité. Stopper les suppressions d’emplois dans la Fonction publique.
• Soutenir le pouvoir d’achat notamment des plus bas revenus et réouvrir les négociations salariales dans les entreprises et la Fonction publique pour réduire les inégalités notamment entre les femmes et les hommes (...) »

Ce qui n'empêche pas Marcel Grignard, secrétaire général adjoint, et négociateur de la CFDT, de souhaiter que la journée du 11 octobre soit réussie, tout en proposant comme moyen d'action : « D'aller à la rencontre des salariés pour leur expliquer la position de la CFDT » !


Aller à la rencontre des salariés pour leur dire quoi ?

Que le gouvernement et le Medef n'ont pas cédé un pouce de terrain aux demandes de la CFDT ?

Car, que reste t-il de la main tendue de François Chérèque à Laurence Parisot lors des grèves et manifestations sur les retraites ? ou de la réunion ( qui a remplacé le « sommet social » réclamé par la CFDT) avec François Fillon ?

Ou tout simplement leur expliquer à la façon Coluche, que la CFDT : « C'est celui qui fait le moins grève ... donc, on gagne plus »

Ou plus plus prosaïquement, que la CFDT, dont le réformisme n'a pas fait ses preuves ces quatre dernières années, préfère ne pas mettre la pression de la rue sur le gouvernement, dans l'attente du résultat incertain des élections de 2012 ?

Et pour finir, leur expliquer, le plus sérieusement du monde, qu'en fin de compte, leur principal souci est : « le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon » ?

Succès assuré !

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L'Express

15 septembre 2011

Apprentissage : Les belles campagnes de communication du gouvernement ?

Cheval de bataille du gouvernement contre le chômage des jeunes et des seniors, les contrats d'apprentissage, d'alternance et de professionnalisation sont en chute libre. D'où l'apparente discrétion de Nadine Morano et Xavier Bertrand sur le sujet ?

Contrairement à ce qu'affirmaient Xavier Bertrand et Nadine Morano, l'apprentissage et les contrats de professionnalisation, présentés comme la clé contre le chômage des jeunes, n'ont visiblement pas la cote auprès des entreprises.

Témoin, cet article d'Educpro du 8 septembre dernier : « Après un mois de juin 2011 catastrophique, qui avait enregistré une baisse de 44% des contrats d’apprentissage par rapport à juin 2010, le mois de juillet n’aura pas redonné le moral aux acteurs de l’apprentissage : les chiffres du ministère du travail soulignent ainsi pour le mois de juillet 2011 une baisse de 60% sur les contrats de professionnalisation et de 20% sur les contrats d’apprentissage… »

Et pourtant, le 5 mai 2011, Nadine Morano lançait en fanfare la campagne de communication sur l’apprentissage. Cette campagne faisait suite au : « (...) plan exceptionnel en faveur de l’emploi et de la formation, notamment en direction des jeunes (...) » avec pour objectif : « (...) de porter le nombre de jeunes formés par l’alternance de 600.000 à 1 million à terme (...) »

Détail des outils de communication utilisés

Une campagne radio à destination des jeunes et de leur famille sur Europe1, Virgin, RFM, RTL, Fun radio, Nrj, Chérie FM, les Indépendants, RMC et France Inter.
Une campagne de bannières Internet à destination des jeunes et des chefs d’entreprises
Une page dédiée aux jeunes et une page dédiée aux chefs d’entreprises sont publiés sur le site www.emploi.gouv.fr.
Deux dépliants à destination des chefs d’entreprises à télécharger sur le site www.emploi.gouv.fr

Or, écrivaient Les Echos, le 7 septembre : « (...) Il est évidemment trop tôt pour faire des pronostics sur la campagne 2011-2012, mais il est clair qu'elle a mal démarré. C'est d'autant plus inquiétant que le 1 er mars sont entrées en vigueur l'exonération de charges pour l'embauche d'alternants supplémentaires pour les PME de moins de 250 salariés et l'aide de 2.000 euros sur les contrats de professionnalisation pour les plus de 45 ans, qui n'ont pour l'instant été utilisées que pour 10.000 contrats au total (...) »

A la question de ces mêmes Echos, adressée à Nadine Morano : « Les formations en alternance n'ont toujours pas décollé. N'êtes-vous pas inquiète ? » Celle-ci, tout en relativisant les résultats était bien obligée de reconnaître, à demi mots, que les résultats sont assez médiocres : « (...) il nous faut évidemment aller plus loin. Sous l'impulsion du Premier ministre, nous appelons à la mobilisation générale. Septembre et octobre seront cruciaux pour les formations en alternance (...) » et de proposer d'organiser avec Xavier Bertrand ... une grande campagne de communication à destination des entreprises !

Si elle est aussi efficace que la première, ça promet ! Mais, il ne faut pas jeter la pierre au gouvernement, puisque celui-ci a pris une décision importante en ce qui concerne l'avenir des apprentis !

Ceux-ci seront heureux d'apprendre qu'un arrêté du 3 août mais publié le 6 septembre au Journal Officiel indique : « Pour l'application du présent article, l'assiette mensuelle est calculée sur la base de 151,67 fois le montant horaire du SMIC en vigueur au 1er janvier de l'année au cours de laquelle est versée la rémunération. »

Ce qui signifie en clair que cet arrêté va réduire : « (...) le nombre de trimestres validés par les apprentis pour leur retraite. C’est un effet collatéral de la réforme des retraites de 2010 : l’assiette mensuelle de cotisations des apprentis sera désormais calculée sur la base des 35 heures (au lieu de 39) , ce qui, d’après FO, devrait faire perdre 1 ou 2 trimestres aux apprentis (...) »

La CFDT, citée par le site boulangerie-patisserie.net, de son côté affirme que : « (...) 50 000 jeunes salariés seront dans cette situation chaque année (...) »

Or, cette mesure, nous apprend WK-RH avait reçu : « (...) un avis négatif rendu par les administrateurs, tant syndicaux que patronaux (...) »

Mais, affirme t-on au cabinet de Xavier Bertrand : « La crise des finances publiques a accéléré la publication de cet arrêté » Tout en reconnaissant que : (...) L’État, qui compensait cette exonération de charges, réalisera ainsi une économie non pas de 70M€, comme annoncé en 2010, mais de 100M€ en année pleine »

Et ça, il a fort à parier que Nadine Morano qui déclare, la larme à l'oeil : « (...) Je me félicite que, aujourd'hui, 65 % des jeunes déclarent avoir envie de suivre une formation en alternance, que 91 % des parents se déclarent prêts à la recommander à leurs enfants (...) » en fasse un élément de communication pour la prochaine campagne sur l'apprentissage !


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Ministère du travail et de l'emploi

14 septembre 2011

UMP : « travailler plus pour gagner plus » nouveau slogan pour le RSA ?

ça faisait longtemps que plus aucun ministre ou député de la majorité ne parlait du « travailler plus pour gagner plus » Et bien, ce slogan devrait selon Marc-Philippe Daubresse faire fureur auprès ... des titulaires du RSA !

Minée par les rivalités entre clans et les outrances de certains de ses élus, l'unité du parti majoritaire n'est plus qu'un beau souvenir ... de 2007. Alors comment faire pour ranimer la flamme ? Et bien taper une fois de plus sur les titulaires du RSA !

A l'UMP, rien ve va plus ! En effet, comme l'expliquait Laureline Dupont dans Marianne2, le concept de « Droite Juste » de Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, destiné à contrebalancer la Droite Populaire et, draguer l'électorat centriste a provisoirement du plomb dans l'aile. Et dans la mesure où le projet 2012 de Bruno Lemaire a fait l'unanimité ... contre lui, l'UMP envisagerait de : « réactiver le débat d'idées »

En attendant que jaillissent des nouvelles idées susceptibles d'éviter la déroute électorale qui se profile, l'UMP a trouvé une cible commune et habituelle : Les titulaires du RSA ! Mais oui, vous savez ceux qui symbolisent le : « cancer de l'assistanat » popularisé par Laurent Wauquiez et dénoncé de la droite sociale à la droite populaire.

C'est Marc-Philippe Daubresse, que le Figaro présente comme le : « (...) Représentant de l'aile centriste au sein du parti » et qui se veut le chantre des : « (...) valeurs traditionnelles de la droite de gouvernement et de son triptyque libéralisme, gaullisme et centrisme (...) » qui s'est chargé au nom du mouvement de cette mission ... fédératrice.

Selon le même Figaro qui s'est procuré ( ou à qui on a procuré ) son rapport de 111 pages. L'essentiel des propositions de Wauquiez sur le principe de travail obligatoire serait repris, la seule différence étant la rémunération de ces heures.

Comment celà devrait-il fonctionner ?

Il prendrait la forme d'un : « (...) contrat de sept heures par semaine, financé par l'Etat, permettrait « d'offrir une palette de contrats aidés plus large et de répondre à des difficultés d'accès au marché du travail », explique l'ex ministre. Les activités concernées devront « être utiles socialement » et « couvrir des besoins qui ne le sont pas », tels que le bricolage, la collecte des déchets, la maintenance du patrimoine (...) »

Sauf que ces petits boulots, façon « ateliers nationaux » au rabais, pourraient concerner un certain nombre de chômeurs, ou sont actuellement du ressort de salariés (précaires) d'entreprises de services à la personne.

Mais l'affirme Daubresse l'objectif est « d'inciter à la reprise d'un emploi ». Car, comme chacun le sait, le plein emploi règne en France et les titulaires du RSA qui touchent la somme mirifique de : 466,99 € pour une personne seule à 1027,38 €, pour une personne avec 3 enfants sans revenu en 2011 s'en sortent très bien.

Et l'ex ministre de claironner : « On va dans le sens du travailler plus pour gagner plus »

Et à combien va s'élever ce « travailler plus pour gagner plus » ?

Dans la mesure où : « la journée de travail hebdomadaire serait payée au smic, ils enregistreraient au final », selon l'ex ministre : « un gain net d'environ 130 euros par mois » qui ajoute, façon CQFD : « (...) l'Etat baisse le taux de pauvreté et les bénéficiaires voient leur pouvoir d'achat augmenter (...) »

Et dire qu'à l'UMP on n'avait pas encore pensé à cette idée de génie susceptible de rendre jaloux tous ceux qui ne touchent pas le RSA !

Au fait, comment va t-on surveiller ce système destiné à baisser le taux de pauvreté et augmenter le pouvoir d'achat ?

Et là, Marc-Philippe Daubresse nous a déçu ! En effet, au lieu de proposer , ce qui aurait certainement ravi les plus extrêmes du parti, c'est à dire un tatouage code barre sur le bras ou une puce électronique greffée sous la peau, il se limite à ce : « que soit créée une carte électronique centralisant les informations sur les aides sociales perçues par chaque personne (...) »

En résumé, une grande idée qui devrait : « réactiver le débat d'idées » et séduire de la Droite Sociale à la Droite Populaire. Comme quoi les pauvres peuvent toujours servir à quelque chose, surtout s'il s'agit de recréer une dynamique à l'UMP !


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La Voix du Nord

13 septembre 2011

Cantines scolaires : L'UMP continue sa chasse aux « assistés » ?

Perdre son emploi est toujours vécu comme un drame, auquel s'ajoute, dans certaines communes gérées par l'UMP, l'humiliation d'expliquer à ses enfants pourquoi ils sont exclus de la cantine scolaire !

Quel point commun entre Thonon-les-Bains, Bordeaux, Nice, Meaux, Troyes ou Toulon ? Et bien hormis qu'elles sont dirigées par l'UMP, elles ont mis en place un système de restriction ou d'interdiction de leurs cantines scolaires aux enfants de chômeurs.

Interrogé par l'Humanité le 4 septembre 2011, Luc Chatel le ministre de l'éducation nationale (et maire UMP de Chaumont ) avait botté en touche, expliquant que : « (...) la question des cantines scolaires relève des collectivités territoriales (...) » et que : « (...) ce sont donc les conseils municipaux qui décident des priorités dans l’accueil des enfants au sein des cantines scolaires (...) »

C'est sur cette particularité et devant l'indolence du gouvernement que la FCPE vient de publier sur son site un appel aux parents d'élèves : « Cantine scolaire : stop aux décisions illégales ! »

« Depuis la rentrée la FCPE est encore interpellée par des parents d’élèves qui ne peuvent pas inscrire leurs enfants au restaurant scolaire, au motif qu’ils ne peuvent justifier d’un emploi salarié ou ne peuvent produire des documents justificatifs, tels qu’attestations d’employeurs, de Pôle emploi ou de feuilles de paye… (...) »

Quelques exemples ?

Bordeaux : « (...) Les parents chômeurs sont toutefois autorisés à laisser leur enfant à la cantine les jours où ils ont une convocation pour un entretien. Mais ils doivent prévenir la mairie et la cantine à l'avance et présenter un justificatif de l'entretien (...) » a déclaré une adjointe à la vie scolaire interrogée par La Dépêche

Thonon : « L’accès aux restaurants scolaires de la ville de Thonon les Bains est réservé aux enfants scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires publiques de la commune dont :

le ou les parent(s) exerce(ent) une activité professionnelle.
le ou les parent(s) sont demandeurs d’emploi. Dans ce cas, l’inscription est limitée à un jour par semaine avec possibilité de réserver des jours supplémentaires pour un motif lié à la recherche d’emploi sur présentation d’un justificatif » Compte rendu du Conseil municipal du 27 juillet 2011

Mais direz-vous, c'est légal ?

Et bien, ce n'est pas tout à fait illégal et chaque recours contre une restriction ou exclusion relève du Tribunal administratif. Ce qui donne du temps aux communes qui appliquent cette discrimination.

Discrimination, qui n'est pas vraiment une, au regard du droit français, explique La Dépêche qui indique : « (...) Si la jurisprudence française a reconnu le caractère « discriminant » d'une sélection à l'entrée des cantines sur critères socioprofessionnels, celle-ci demeure pour l'instant légale au regard des textes français (...) » Et rappelle que : « la Convention européenne des droits de l'homme mentionne explicitement (Article 14) l'origine sociale et la fortune. Ratifiée par la France, elle est censée être appliquée (...) »

On notera au passage, que si ces communes arguent un problème de bonne gestion des finances locales, elles ne trouvent rien à redire sur le montant des frais d'avocats, inhérents à une procédure, comme le fait remarquer Jean-Louis Galand, un restaurateur de Thonon-les-Bains qui, outré de la décision de la municipalité a décidé, avec quelques amis commerçants d'offrir le repas de midi aux 35 petits bannis de la cantine.

C'est devant ces incongruités que la FCPE : « appelle les parlementaires à déposer une proposition de loi pour garantir dans la loi ce droit reconnu par les tribunaux »

Ce qui pour l'instant n'a pas l'air d'avoir autant de succès chez les députés et sénateurs UMP que « l'adoucissement de la taxation des plus values » ou la suppression des manuels scolaires de : « l'enseignement de la théorie du genre »

Ce qui est vous l'avouerez beaucoup plus important que de savoir si pour certains enfants, la cantine scolaire est parfois le seul repas complet de la journée !

Triomphe de la pauvreté, que notre Président avait pour objectif de : « (...) réduire d'au moins un tiers en cinq ans (...) » et pour lequel il annonçait : « Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre (...) J'ai voulu nous mettre dos au mur pour rendre des comptes aux Français » ?

Réponse des français sur ces comptes ... dans quelques mois !


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France3

12 septembre 2011

Gouvernement : L'hypocrite communication sur la taxation des mutuelles de santé ?

Le gouvernement et l'UMP essayent de faire croire que les mutualistes pourraient être les seuls responsables d'une possible augmentation des contrats de santé, alors qu'elle résulterait d'un nouveau prélèvement de l'état. Communication et hypocrisie au programme.

Les français se souviennent de la formidable mobilisation des députés UMP et notamment de celle de Jean-Pierre Raffarin menaçant l'unité de la majorité, pour faire supprimer l'augmentation de la TVA sur les parcs de loisirs.

Le compte-rendu de la réunion de la commission, qui a siégé à l'Assemblée Nationale, le 3 septembre dernier, est éloquent. Extraits :

Michel Bouvard : « La mesure resterait peut-être sans conséquence sur le pouvoir d’achat global, comme l’assure l’étude d’impact, mais il existe un lien entre la demande et le prix d’entrée »

Jean-Yves Cousin : « Les parcs à thème emploient beaucoup de monde, en particulier l’été, et une hausse de 14 points de TVA les placerait dans des difficultés considérables. Je comprends la nécessité de trouver des recettes, mais pas avec une telle brutalité et sans aucun dialogue avec la profession »

François Goulard : « (...) La demande du secteur n’est pas du tout élastique et une augmentation de 14 points induira une baisse brutale de la fréquentation »

En résumé : si on augmente, au travers des taxes, le prix d'un service, celui-ci augmentera irrémédiablement. Celà aura immanquablement une influence sur le consommateur qui pourrait, à cause de son budget qui n'est pas élastique le supprimer de ses dépenses.

Etonnament, cette brillante démonstration de l'UMP ne semble pas s'appliquer aux assurances complémentaires de santé, souscrites par les français, pour faire face à la baisse contante des remboursements de la sécurité sociale !

Concernant la proposition d'augmentation de la taxe sur les contrats de complémentaires santé, nos députés se sont ils offusqués de la : « brutalité et sans aucun dialogue avec la profession ? » NON !

Se sont-ils inquiétés de la « baisse brutale » qui pourrait intervenir dans la mesure ou plusieurs clients des mutuelles et compagnies d'assurance serait amenés à diminuer leurs garanties, ou même à ne plus s'assurer ? NON !

Messieurs Bouvard, Cousin et Goulard auraient-ils, si la TVA sur les parcs d'attraction avait été votée, demandé à leurs propriétaires de diminuer leurs marges, pour ne pas augmenter le prix du ticket d'entrée ? NON !

Néanmoins, comme l'affirme Nora Berra : « Chaque citoyen est capable de comprendre qu'on doit se serrer la ceinture (...) » surtout en ce qui concerne les complémentaires de santé qui ne méritent aucune mansuétude !

En effet, si les députés UMP ont voté sans le moindre remord : : « (...) le doublement de 3,5% à 7% de la taxation sur les contrats solidaires et responsables, qui représentent désormais la quasi-totalité des contrats proposés par les complémentaires santé (...) »

Le gouvernement est en train d'essayer de convaincre les sociétaires des mutuelles que celles-ci pourraient utiliser un hypothétique trésor de guerre pour leur éviter une augmentation liée au prélèvement de l'état !

Xavier Bertrand : « (...) Les mutuelles, les compagnies d'assurances ne sont pas obligées de répercuter totalement cette augmentation (...) Aucune mutuelle, aucune compagnie d'assurance n'est en situation financière difficile (...) »

Nora Berra : « (...) J'appelle la mutualité à la raison pour ne pas répercuter cette somme sur les citoyens » - France Soir

Ce qu'oublient de dire nos deux ministres, c'est que les mutuelles ne fonctionnent pas comme une entreprise classique. En effet, comme le rappelle Etienne Caniard, le président de la Mutualité Française : « (...) elles fonctionnent avec une seule ressource – les cotisations – et une seule source de dépenses, à savoir leurs prestations. Dans ces conditions, comment pourraient-elles faire face aux nouvelles taxes sans les répercuter sur leurs tarifs ? »

Traduction : S'il est impossible de mettre à contribution les actionnaires des parcs de loisir et d'attraction pour ne pas augmenter le prix d'entrée, il serait par contre possible de mettre à contribution les sociétaires/assurés des mutuelles.

Et pour quelle raison le gouvernement et les députés sont-ils si déterminés ?

La taxation des contrats des mutuelles et compagnies d'assurances va toucher infiniment plus de français que celle, morte née, des parc d'attraction et de loisirs. De plus, le gouvernement et sa majorité savent parfaitement que si l'on peut se priver de rendre visite à Mickey, au Futuroscope, à Vulcania ou à Astérix, comment faire l'impasse sur un contrat de santé même minimal ?

Ce qui est toutefois un mauvais coup de plus au pouvoir d'achat des français !

D'où l'idée d'essayer d'accuser les mutualistes de vouloir gagner de l'argent sur le dos de leurs sociétaires en augmentant les cotisations, alors que c'est l'état qui impose un prélèvement (donc un impôt supplémentaire) destiné à renflouer les caisses vides !

Il faut dire que le montant qui sera ponctionné sera impopulaire car important dans la mesure où comme l'explique Challenge il sera de : « (...) 100 millions d'euros dès 2011 puis 1,1 milliard en année pleine, selon les calculs du gouvernement (...) »

C'est donc le gouvernement, qui ne cesse de nous expliquer que chaque nouvel euro de dépense doit être compensé par une recette, qui explique à tous les sociétaires des mutuelles, quelque soient leurs moyens financiers, d'assumer le prélèvement de l'état.

En effet, les mutuelles étant la proprité de leurs sociétaires, comment pourraient-ils refuser de répercuter le prélèvement de l'état sans mettre les finances de l'organisme en danger ?

Belle tentative, toutefois un peu grossière, de manipulation des français, qui ne devrait pas les tromprer. Il faut dire que ceux ci sont bien là, des arguments de communication fallacieux, comme seule solution à un problème aussi important, que leur santé.