27 juin 2008

Rapport Lamassoure : Les idées de la France pour améliorer la vie des citoyens d'Europe ?

Député européen, Alain Lamassoure a été mandaté en janvier dernier par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, pour réaliser un rapport sur "le citoyen et l'application du droit communautaire". Il remettra officiellement ce rapport au chef de l'Etat ce vendredi.

Nous avons lu (en intégralité) ce rapport et relevé quelques extraits qui préfigurent les thèmes qui seront défendus par Nicolas SARKOZY et ses ministres durant la présidence française de l’Union.

Petit florilège

Emploi et mobilité Quantitativement, la mobilité professionnelle reste anormalement faible : autour de 2% des Européens vivent dans un pays de l’Union différent de leur pays d’origine. Selon Eurostat, au 1er janvier 2006, ils étaient 8,2 millions dans ce cas (dans l’Union à 25 membres). Mis à part le cas particulier du petit Luxembourg, dont un tiers de la population est constitué d’étrangers européens (notamment de Portugais), Chypre (7%), la Belgique (près de 6%), l’Irlande (5,1%) l’Allemagne (3,2%), l’Autriche (2,8%), la Suède (2,4%) et le Royaume-Uni (2,1%) sont les pays les plus accueillants pour leurs partenaires. Autre trait frappant : sur les 25 pays recensés dans cette étude, les ressortissants des pays tiers étaient plus nombreux que les étrangers européens dans 21 des Etats membres

Si le rapport concède à demi mots que la langue, l’emploi du conjoint, la scolarité des enfants peuvent être des « freins à la mobilité » il fustige beaucoup plus « les responsables des relations qui pénalisent les nomades au lieu de les promouvoir à leur retour » Admirable !!!

10 décembre 2007, la Commission a adopté un plan d’action pour la mobilité des travailleurs 2007-2010. Les mesures proposées concernent plus la tuyauterie administrative (consolidation du réseau d’observation trESS, pratiques administratives, amplification de la collecte d’informations stratégiques ….) que la solution des problèmes concrets des salariés. Il faudra aller plus loin si, comme le souhaite Xavier Bertrand, on veut faire de la mobilité des travailleurs, au niveau national comme dans toute l’Union, un axe fort de la présidence française. Une conférence de la présidence est prévue sur ce sujet les 11 et 12 septembre 2008 au Centre de conférences internationales de l’avenue Kléber.

Tous aux abris !!!

La mobilité des travailleurs et les droits sociaux. Le réseau EURES (European Employment Services) a été créé en 1993. C’est un service communautaire unique, qui rassemble 750 conseillers qualifiés et un portail internet permettant l’accès à plus de 1 million d’emplois vacants dans toute l’Europe. Depuis 2006, le fichier comprend tous les postes offerts par les services nationaux pour l’emploi des 27 pays, accessibles sur le portail en 23 langues, et les conseillers apportent une aide personnalisée aux travailleurs mobiles et à leur famille. Le réseau est complété par des sites spécialisés, tels EURAXESS pour les chercheurs. Interrogée par le rapporteur, la Commission reconnaît ne pas avoir de chiffres récents sur l’efficacité du réseau en matière de placements…

C’est dire que le système est loin d'être idéalement exploité. En France même, les services compétents admettent que le programme et le portail EURES sont insuffisamment utilisés par les services publics de l'emploi (ANPE, ASSEDIC, Missions locales).
Le plan d’action pour la mobilité de la Commission prévoit une amélioration du service pour répondre aux besoins de catégories spécifiques comme les chômeurs de longue durée, les jeunes travailleurs, les seniors, les femmes, les chercheurs, les travailleurs indépendants et les saisonniers, avec l’objectif d’aider individuellement les demandeurs à établir un plan de carrière complet, comprenant leur réintégration sur le marché du travail à leur retour dans le pays d’origine.

Parfait verbiage d’élu qui croit que les technologies peuvent soigner dans l’ordre : Le chômage, la précarité et le mal de tête. Accepteriez-vous Monsieur Lamassourre de prendre un emploi (pardon, une mission) en Bulgarie du jour au lendemain ? Mais, c’est vrai que j’oublie que contrairement aux français de base, vous avez brillamment réussit vos études ce qui vous permet de ne pas être soumis à la mobilité. Mais vous n'êtes ni un chômeur de longue durée, ni jeune, ni une femme, ... et n'avez jamais quitté votre pays d'origine !

Mobilisation aux élections

- La participation générale aux élections européennes est passée, en moyenne, de 56% en 1994 à 50% en 1999 et 45% en 2004. Pour ces dernières élections, le taux de participation n'a dépassé les 50% que dans sept Etats membres. Encore trois d'entre eux connaissent-ils le vote obligatoire, tandis que le Luxembourg organise systématiquement ses élections nationales le jour des élections européennes. - En revanche, la proportion des résidents étrangers enregistrés pour voter dans le pays de résidence a augmenté, il est vrai à partir d'un départ très modeste : 6% en 1994, 9% en 1999, 12% en 2004. Mais le nombre de candidats reste très faible : il a même baissé de 62 en 1999 à 57 en 2004, où 3 seulement ont été élus.

Le rapport ne dit pas si le "formidable" engouement pour l'actuelle construction européenne ne va pas transformer scrutin après scrutin les électeurs en simple observateurs abstentionnistes. Quelle sera la crédibilité de l'institution lorsque seulement 28 à 30 % du corps électoral se sera déplacé ?

Avenir du système de santé

L’enjeu budgétaire n’est pas négligeable : en 2005, dernière année connue, les créances de santé de la France sur ses partenaires étaient de 445 millions, contre 208 millions de dettes liées aux soins reçus par des Français dans d’autres pays de l’Union. Avec les mesures de notre actuel gouvernement, il est probable que le chiffre ne diminue rapidement. Mais, au-delà des chiffres, c’est la conception de la citoyenneté et de la solidarité qui est en jeu. Malheureusement, la législation européenne sur la coordination des régimes de sécurité sociale actuellement applicable date de plus de trente-cinq ans (1971) !

Voilà dix ans que la Commission a proposé une mise à jour des directives majeures sur les droits sociaux des travailleurs migrants, aboutissant notamment au règlement 883/2004. Mais ce règlement de base n’est pas entré en vigueur, dans l’attente d’un règlement d’application en cours de négociation au Conseil.
Le droit de la sécurité sociale, et notamment de la santé, est l’un des domaines où la Cour de Justice européenne s’est montrée la plus audacieuse, en interprétant l’esprit des traités de manière à compenser les lenteurs d’adaptation du droit secondaire de l’Union. - tout citoyen européen a le droit d’aller se faire soigner dans n’importe quel Etat membre ; - si une institution nationale de santé n’est pas en mesure de traiter un patient dans les délais et selon les soins qu’exige son état, elle doit, non seulement l’autoriser à chercher un traitement ailleurs dans l’Union, mais rembourser celui-ci des frais qui auraient été laissés à sa charge dans le pays d’accueil.

Ce faisant, la Cour invite implicitement les Etats membres à une coordination beaucoup plus fine et rigoureuse de leurs systèmes d’assurance maladie que celle qui a été réalisée jusqu’à présent.


Nivelons par le bas et bienvenue aux systèmes d’assurances privés qui pourront permettre à ceux qui en ont les moyens d’être correctement soignés. Depuis le temps qu'ils attendent ...


Fonction publique - Enseignement

La période de présidence française devrait être l’occasion de mettre fin à la situation délicate dans laquelle se trouve notre pays, pour le recrutement de ses fonctionnaires, depuis l’arrêt Burbaud43. En France, la fonction publique constitue un cas particulier. Certes, les concours de recrutement des trois fonctions publiques sont ouverts aux ressortissants de l’U.E. et un décret du 2 mai 2002 permet l’accueil en détachement de fonctionnaires d’un Etat membre.

Mais la Cour de Luxembourg considère que l’obligation de se soumettre au concours, formule inconnue dans la moitié des Etats membres, empêche abusivement des travailleurs pleinement qualifiés dans leur pays d’origine d’accéder à la fonction publique française.

Un projet de loi pourrait être déposé au second semestre 2008, ne serait-ce que pour faciliter le recrutement de professeurs de langues : il est proprement scandaleux sur le plan communautaire et absurde quant à l’efficacité de notre système d’enseignement que la France continue de se faire gloire d’interdire à des étrangers des pays voisins d’enseigner leur langue maternelle chez nous


Sera t-il possible qu’il viennent enseigner en France avec un contrat de travail lié à la législation de leur pays ? Ce serait vraiment une bonne idée, car cela permettrait d’avoir d’excellents salariés à un prix défiant toute concurrence. Au fait, il faudra quand même vérifier qu’un professeur de langue étrangère parle un peu le français … à moins que les français ne se mettent eux mêmes à devenir polyglottes pour leur permettre une intégration harmonieuse.


Communication (propagande ?) sur l’Union

Sous l’autorité actuelle de la vice-présidente de la Commission européenne Margot Wallström, la DG Communication est à la tête d’un réseau de 27 représentations de la Commission dans les capitales nationales, complétées par 800 relais. Elle dispose d’un budget annuel de 88 millions d’euros. Elle commande et gère les Eurobaromètres, à partir des priorités données par les autres services de la Commission : deux grandes enquêtes générales annuelles et une vingtaine de sondages sur des questions spécifiques.

Le site ouvert sur YouTube (EUTube) a reçu 10 millions de visites entre juillet 2007 et avril 2008. La chaîne communautaire diffusée par satellite, Europe by Satellite (EbS) va doubler ses capacités cette année. Il s’y ajoute les moyens de
communication, sites internet, brochures et même antennes locales, dont se dotent les principales autres DG, sans oublier l’action propre du Parlement européen, soit en tant qu’institution, soit par l’intermédiaire de ses groupes politiques.

Le réseau des décideurs et leaders d’opinion. Le Parlement européen a introduit dans le budget 2007 un projet pilote sur les réseaux d’information. Il s’agit de constituer un réseau d’échanges d’informations et d’idées entre parlementaires, européens et nationaux, journalistes et autres leaders d’opinion. Un site internet devrait être inauguré en mai 2008.

Tout d’abord félicitations à Margot Wallström pour son budget. Après tout, si les citoyens européens ne s’intéressent pas aux formidables media que l’Union met à leur disposition, où est le problème ? A partir du moment ou ce la permet à une petite minorité triée sur le volet de « faire de la comm » tout va bien. J’exagère, ces media sont surtout suivis par les entreprises et les lobbies qui les servent.

Le projet sur les réseaux d’information est assez édifiant à ce sujet puisqu’il préfigure le nouveau microcosme dans lequel … vous ne serez pas !!!

Nous vous recommandons l’envolée lyrique sous forme de parabole qui conclue ce rapport. Il ressemble furieusement à ce que les petits marquis à la cour de Louis XIV venaient déclamer pour séduire les belles. Nous nous limiterons à de courts extraits laissant à l’internaute féru de poésie le choix de l’imprimer ou d’en faire des volatiles en papier.

EPILOGUE : LA PARABOLE DE LA CHARRUE Ils convertiront leurs épées en charrues, et leurs lances en faux ; et une nation ne tirera pas l’épée contre une autre nation, et ils ne s’exerceront plus à la guerre. Isaïe, II, 4.

Une légende tenace, et fausse, prête à Jean Monnet la formule : « Si c’était à refaire, je recommencerais par … » Selon les préférences des orateurs, on cite la culture, l’art, la
science, le sport, la gastronomie, l’écologie, etc. Or, aujourd’hui, on l’a vu, c’est à refaire. L’Europe est à réinventer. Par où commencer ? Une petite parabole résumera mieux qu’une synthèse austère la conclusion ... / ...

Quand Europe eut réalisé le miracle des épées transformées en charrue, les chefs de tribu s’organisèrent pour en faire le meilleur emploi. Ils désignèrent un collège de sages assermentés pour faire rapport au conseil des Anciens … / …


De doctes Diafoirus de l’économie disputèrent sur les mérites comparés d’un clystère de liquidités monétaires et d’une saignée de pouvoir d’achat. Après avoir allongé les bœufs sur une litière psy, un sexologue de grand renom pointa les effets émollients de la castration, qu’une ingestion sur- dosée de Viagra ne parvint pas à corriger. Anticipant, par excès d’optimisme, un grand magazine féminin proposa un magnifique échantillon de frous-frous « commerce équitable » pour vêtir la Vérité lorsqu’elle sortirait, enfin, de son puits, en sa trop parfaite nudité.
Mais la proximité d’une élection chez les Anciens commençait d’énerver les impatiences. On tenta un renversement total de position : la charrue fut montée sur les bœufs. L’expérience ne fut qu’éphémère : pour une fois, le lobby des tiques, qui, pourtant, n’aimait pas les bœufs, se joignit au lobby des pique-bœufs, grands dévoreurs de tiques, pour éviter que les lames suraiguës des socs, du couvre et de la rasette ne blessent indûment l’un ou l’autre des parasites. … /

Condamnés, bien malgré eux, à la modestie, les Anciens convinrent de faire appel à des sagacités étrangères. Un appel d’offres désigna un consultant plus angle que saxon. Sa
conclusion fut d’une grande habileté professionnelle : « Messieurs, nous sommes devant un cas typique de l’histoire de la poule et de l’œuf. » … / …


« Et pendant ce temps, les glaciers fondent ! » fit observer un Cassandre télégénique. Il n’eut aucun mal à convaincre que la transpiration des sages, désormais menacés de voir leurs têtes promenées à bout de piques, était due au réchauffement climatique. Les temps étaient venus ! … /

Mais la mode était furieusement à la Chine post-confucéenne. « Si tu donnes au pauvre un poisson, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie. » Cela sembla aussi lumineux que les hectares de néon qui couvraient les tours pékinoises. - Certes, convint le Doyen des Anciens. Mais qui apprendra au bœuf à pêcher avec une charrue ? » … /

Et tout le monde vit. Ce que nul, jusqu’alors, n’avait vu. Le paysan. Le paysan parla doucement aux bœufs, les attacha à la charrue, et la foule dut s’écarter pour laisser passer le premier sillon du premier labour d’une Europe enfin recommencée. Se retournant, une dernière fois, dans sa tombe, Saint Schuman, nimbé de sa toute fraîche canonisation, conclut : « Si c’était à refaire, je recommencerais par l’homme. Par ce que l’homme de demain voit en l’homme de toujours. Par un regard d’enfant. »

Sans commentaire ...

Source
Rapport Lamassoure

Changer la Vie : Contribution au congrès de Reims

Slovar publie un communiqué de la contribution "Changer la vie" Nous publierons toutes les contributions dans la mesure ou celles-ci nous seront transmises - Slovar les Nouvelles

Changer la vie, changer le monde : nous n’avons pas renoncé aux objectifs fondamentaux. Parce que la responsabilité historique majeure du Parti Socialiste est d'ouvrir à nouveau les voies de l'espérance, il est temps de faire des choix essentiels pour notre avenir, qui imposent que nous sachions changer dans nos analyses, dans nos objectifs, dans nos discours, dans nos propositions….

Le Congrès de Reims n'est pas joué. Nous pensons en effet que les militants peuvent imposer un sursaut, afin que ce congrès, que nous voulons placer sous le signe de la modernité, de la fidélité et du rassemblement ne s'enlise pas dans un scénario écrit d'avance pour eux et sans eux.

Les choix de personnes ne sont pas sans importance. Mais nous considérons qu’ils sont seconds et qu’ils doivent venir après les arbitrages politiques essentiels. Pour nous, le PS doit être un mouvement collectif capable de construire des synthèses entre des approches politiques différentes, et non des compromis boiteux. L'esquive de nos différences, le recours à l’homme- ou la femme- providentiel ont anesthésié notre parti depuis plusieurs années.

Il est temps d'ouvrir une ère nouvelle pour le PS. Il est temps de s’engager sur la voie ambitieuse de l’unité de la gauche. Notre perspective est de construire une nouvelle organisation qui fédère tous les partis de la gauche mais aussi des clubs, associations, mouvements et les milliers de militants syndicaux, associatifs ou citoyens qui veulent apporter leur contribution à l’affirmation d’une gauche décomplexée, capable de porter leur espoir et d’agir. Nous souhaitons que le PS, principal parti de gauche, décide au congrès de Reims de ce cap stratégique et d’un calendrier définissant les initiatives permettant de parvenir à l’unité de la gauche.

Les socialistes doivent être à la hauteur de l’enjeu. Face à la vague libérale, néo conservatrice et anti-républicaine, la gauche doit réaffirmer ses valeurs. D’autant que le vent tourne. Le système est en crise, le cycle du libéralisme économique globalisé et triomphant s’achève. Dans ces temps incertains, la gauche et le camp progressiste mondial ont de réelles opportunités pour orienter l’avenir. Encore faut-il le vouloir et agir.


Changer, c'est :

01.Riposter à l'offensive idéologique de la droite en affirmant l’actualité de nos valeurs

02.Refuser la logique du système capitaliste financier transnational

03. Construire une autre Europe pour mieux changer le monde

04. Sortir de l'impasse du libre échange généralisé

05. Répondre effectivement à l'urgence écologique

06. Organiser un retour efficace de l'intervention publique

07. Replacer la redistribution des richesses et la question sociale au cœur de notre projet

08. Rénover en profondeur le Parti Socialiste et son fonctionnement

09. S’engager de façon déterminée dans la voie de l'unité organique de la Gauche

Lire l'intégralité de la contribution

Cette contribution est ouverte aux internautes souhaitant apporter leur réflexion à celle-ci

Source
Changer la vie

26 juin 2008

Que pense l'opinion publique européenne ?

Sur le sujet de l'Europe et de sa construction, nos hommes et femmes politiques disent tout et son contraire. Nous avons pris l'habitude de cette savoureuse phrase : "nous avons besoin de plus d'Europe" jusqu'à l'écoeurement.

Ce que les citoyens perçoivent, c'est surtout que lorsque quelque chose réussit, c'est grâce aux gouvernements nationaux et lorsqu'une contrainte surgit, c'est la faute des bureaucrates de Bruxelles. Bureaucrates qui tiennent d'ailleurs leurs pouvoirs des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union européenne.

Une autre remarque : C'est probablement parce que nous avons "besoin de plus d'Europe" qu'aucun leader politique français ne siège au parlement européen. Toutes les têtes de listes des grands partis ainsi que leurs principaux membres profitent de la première occasion pour passer leur mandat à leurs suppléants pour mieux revenir siéger ... à Paris.

Devant ce magnifique enthousiasme de nos dirigeants, on est en droit de se demander quelle est la perception de ceux à qui on ne demande jamais quelle est leur "besoin (envie ?) de plus d'Europe"

Cette perception nous est donnée par la "Vague 69" de l'Eurobaromètre publié le 25 juin 2008. Cette étude a été réalisée entre mars et mai 2008. Le document qui est très riche en données permet pour une fois de connaître et peut être de mieux comprendre pourquoi et comment le fossé se creuse entre citoyens et experts.

C'est, entre autre, le site "Toute L'Europe" qui nous l'annonce et le commente. Le commentaire de Toute l'Europe met en valeur les réactions françaises, le rapport lui, présente les réactions et attentes de façon plus globale.

Sommaire du rapport

PARTIE I : INDICATEURS DE TENDANCE
1. LES ATTENTES A COURT TERME
2. LES PREOCCUPATIONS DES CITOYENS EUROPEENS
3. LES NIVEAUX DE PRISE DE DECISIONS POLITIQUES
4. LA DIRECTION DANS LAQUELLE EVOLUENT LES CHOSES
5. L’IMAGE DE L’UNION EUROPEENNE
6. LE SOUTIEN A L’APPARTENANCE A L'UNION EUROPEENNE
7. LES BÉNÉFICES DE L’APPARTENANCE A L'UNION EUROPEENNE
8. LA CONFIANCE DANS L’UNION EUROPEENNE ET LES INSTITUTIONS NATIONALES
9. LA PERCEPTION DE LA COMMISSION EUROPEENNE
10. LA PERCEPTION DU PARLEMENT EUROPEEN
PARTIE II : QUESTIONS POLITIQUES
11. LA MONDIALISATION
12. LES VALEURS
13. LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Présentation et commentaires sur rapport de ce rapport de 143 pages sur le site "Toute l'Europe"

Après les bons résultats enregistrés lors de la vague précédente, elle traduit un retournement du moral des Français sur les questions économiques, qui a des répercussions sur leur attitude à l'égard de l'UE.

Le pouvoir d'achat : source d'inquiétude n° 1 pour les Européens

Première constatation : le pouvoir d’achat prend la tête des préoccupations des Européens. Cité par 37 % des sondés, cet item enregistre une hausse de 21 points en deux ans. Il y a donc désormais plus d'Européens inquiets face à la hausse des prix que face au chômage ou à l'immigration. En France, l'inflation est même citée par plus de la moitié des personnes interrogées (51 % d'entre elles).

Le sujet est encore plus présent en Autriche (54 %) mais les prix sont aussi au premier plan chez les Belges (48 %), les Allemands (44 %) et les Italiens (44 %), qui citent le pouvoir d'achat avant tout le reste. L'Europe du Nord semble moins affectée par ce phénomène puisque moins de deux personnes interrogées sur dix au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède le placent en première position.

Sale temps en vue pour l'économie

Concernant la situation économique de leur pays, la plupart des Européens (46 %) estiment que les douze mois à venir seront moins bons que les douze derniers. Si les pronostics économiques sont particulièrement pessimistes au niveau national, ils le sont un peu moins pour l’Union européenne : seulement 26 % des sondés pensent que la situation sera plus mauvaise que l'année passée.

Les Français sont plus inquiets que la moyenne européenne : 57 % s’attendent à un avenir moins florissant. Ce changement rompt avec le regain d’optimisme enregistré quelques mois après l’élection présidentielle de 2007. Alors que moins de la moitié des Européens (45 %) estime que "les choses vont dans la mauvaise direction dans leur pays", près de deux Français sur trois sont de cet avis (61 %). Seuls les Italiens, les Britanniques et les Hongrois les dépassent.

Ce constat plutôt négatif est conforté par le fait que 63 % des Français sondés pensent aux délocalisations lorsqu'ils entendent le mot "mondialisation", contre seulement 41 % de l'ensemble des Européens, soit un écart de 22 points.

L'appartenance à l'UE fait moins recette

Autre signe du pessimisme actuel des Français : au printemps 2008, leur attachement à l’UE recule, alors que depuis deux ans on observait le mouvement inverse. La moitié (48 %) des Français interrogés considère que l’appartenance de la France à l’Union est une bonne chose (contre 60 % mi -2007). Un tiers pense que ce n’est ni un bonne, ni une mauvaise chose et 17 % une mauvaise chose. La part de ceux qui estiment que la France a bénéficié de son appartenance à l’UE a également diminué pour s'établir à 49 %.

Quant au crédit des institutions politiques nationales, il enregistre lui aussi une baisse. Les Français font peu confiance à leur parlement (35 %) et à leur gouvernement (28 %). Ce dernier jugement se situe néanmoins dans la moyenne européenne. 32 % du total des personnes interrogées sont ainsi confiantes dans leur gouvernement, avec toutefois d'importants écarts entre les Lituaniens, Lettons et Hongrois (dont moins de 20 % accordent leur confiance à leurs dirigeants) d'une part et les Danois, Néerlandais et Suédois (entre 40 et 55 %) de l'autre.

On remarque finalement que beaucoup de Français (86 %) considèrent que la voix de la France compte dans l'Union européenne, ce qui contraste avec les autres pays européens : moins de deux Européens sur trois (61 %) sont de cet avis pour leur propre pays.

Enquête réalisée en face à face auprès d'échantillons de population âgée de 15 ans et plus, constitués selon la méthode aléatoire. 1 000 Français ont été interviewés, sur un total de 30 000 entretiens.

Résultats complets de l'étude (pdf)

Un document à consulter avec attention par les citoyens européens qui vont, dans peu de temps, se rendre aux urnes pour renouveler leur parlement européen.

Sources et crédits
Toute l'europe
Le site de la commission européenne

25 juin 2008

Au soldes citoyens !!!

Le moral des français est assez (pour ne pas dire très) bas. En effet, alors que rien ne se passe au niveau des prix de l’énergie et que les prix de l’alimentation continuent de culminer, certains d’eux auraient pu avoir la faiblesse de penser que notre Président allait gagner son pari sur le déficit et ainsi diminuer la pression qu’il exerce au quotidien (voir le dernier projett de déremboursement des longues maladies)

Au fait, au sujet du projet "longues maladies", la proposition 14 du projet du candidat Sarkozy ne déclarait-elle pas : "De grandes politiques de solidarité, fraternelles et responsables" Source Sarkozy.fr

En ce qui concerne le déficit, qui se souvient du passage de Nicolas Sarkozy à Bercy ? Qu’en disait-on en 2004 alors qu’il quittait le ministère pour prendre la direction de l’UMP ?

Nicolas Sarkozy se sera d’abord attaché à réduire le déficit public pour respecter les engagements européens de la France.

Sur le papier, le pari est tenu : dans son projet de budget 2005, M. Sarkozy prévoit un déficit public de 2,9% du PIB, dans les clous du pacte de stabilité. Il a pour cela poursuivi la politique de prudence budgétaire et de privatisations de son prédecesseur Francis Mer. Mais il a aussi eu la chance de bénéficier du rebond de croissance en 2O04, donc d’un surplus de recettes fiscales, et surtout du versement par EDF et GDF d’une soulte compensant leur adossement au régime général des retraites, qui compte pour plus de la moitié de cette réduction du déficit Source l’Expansion

Quantre ans plus tard, que déclare le ministre du Budget, Eric Woerth : Il a réaffirmé mardi que l’objectif du gouvernement était de ramener le déficit public de la France à 2,5% du PIB cette année.

Pourrait-on dire que l’ancien ministre devenu Président est devenu encore meilleur en termes de finances ?

Il semble bien que non puisque dans le même temps, la Cour des comtes a remis mercredi son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques. Pour Philippe Séguin, le retour à l’équilibre en 2012 est compromis.En vertu de ses engagements européens, la France aurait dû renouer avec l’équilibre de ses finances publiques en 2010. Accédant à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a mis l’Europe devant le fait accompli. Ce retour à l’équilibre ne se fera pas avant 2012. En remettant son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, mercredi, la Cour des comptes a montré qu’elle ne croyait pas beaucoup à cette nouvelle promesse ... / ... Source L’Expansion

Allez, il ne faut pas se laisser abattre puisque nous allons présider l’Union Européenne. D’ailleurs, selon Xavier Bertrand " 2008 sera l’année du redémarrage de l’Europe sociale", il précise que "trois directives essentielles en matière de politique sociale devraient être adoptées par l’UE avant la fin de la présidence de la France" (on craint le pire)

Vous vous dites : De toute façon, avec le fiasco irlandais, il vont être calmés pendant un petit moment. Défaitistes va !

"Pour la première fois depuis l’échec du référendum sur le traité de Lisbonne en Irlande, la France a fait allusion à la possibilité de réexaminer le texte afin de répondre aux préoccupations particulières des Irlandais. La situation pourrait être plus claire après la mission d’enquête prévue à Dublin le 11 juillet par la présidence française de l’UE.

S’exprimant lors d’une conférence organisée par l’Institut français des relations internationales (Ifri) à Bruxelles le 24 juin, le secrétaire d’Etat français pour les Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a déclaré que l’objectif de la prochaine visite du président Sarkozy en Irlande – annoncée lors du sommet européen le 20 juin – était d’évaluer la situation dans ce pays, suite à l’échec du référendum sur le traité de Lisbonne, projet phare de l’UE.

M. Jouyet a demandé ce que voulaient les Irlandais. Il a dressé la liste des garanties possibles que les Irlandais aimeraient potentiellement voir ajouter au traité – sur leur neutralité, les impôts, les valeurs religieuses et l’avortement ou sur les aides spécifiques ... / ... " - Sources Euractiv

Ce dont par contre ne parle pas Monsieur Jouyet, c’est de la menace du Commissaire européen au Marché intérieur, Charlie McCreevy : Il a déclaré que la commission n’hésitera pas à user de tous les moyens à sa disposition pour faire d’un marché postal viable et compétitif une réalité. Il a mis en garde les gouvernements de ne pas introduire ce qu’il a appelé de nouveaux obstacles au marché sous prétexte de sauvegarder les services de base pour tous. Monsieur Jouyet pourrait-il nous dire ce qu’il pense des mises en demeure de la commission : L’Allemagne et les Pays-Bas ont reçu des lettres du commissaire dans lesquelles il fait part de ces préoccupations. Tout comme la Finlande, l’Autriche, la République tchèque, la Belgique et la Pologne – faisant d’eux les cibles potentielles pour des actions en justice. Les plaintes couvrent une vaste série de pratiques – allant des charges que la Finlande imposent aux nouveaux entrants qui ne souhaitent pas apporter des services au niveau national ou aux plans de la Belgique simplement pour obliger tous les nouveaux opérateurs à livrer sur l’ensemble de son territoire, ... /... "

Oui, pas vraiment de quoi se réjouir. Et pourtant, il y a des raisons de garder le moral. Notre toujours pimpante Chrsitine Lagarde, elle, s’enthousiasme sur ... les soldes : La ministre de l’Economie Christine Lagarde est une "accro des soldes" comme elle l’a avoué en se balladant pendant quarante cinq minutes dans les allées du magasin parisien "Au Printemps" qui l’avait invitée à ouvrir les portes du grand magasin ce mercredi à l’occasion du coup d’envoi de la grande braderie sur les prix.

Au lendemain de la publication par l’Insee du rebond surprise de la consommation des ménages en mai (+2%), Christine Lagarde a indiqué tabler sur "une accélération" de la consommation des ménages en France grâce aux soldes d’été. "Les soldes sont un moment festifs. Ils constituent clairement un soutien à la consommation. Et je pense que la période de soldes va poursuivre cette accélération en matière de consommation" ... / ... " - Source La Tribune

Si quelqu’un peut me rappeler qui a dit "qu’on avait les dirigeants qu’on mérite" ? "Mais bordel, ! Où c’est qu’ j’ai mis mon flingue ?"


Crédit citation Renaud SECHAN


Reconstruire la Gauche : Contribution générale au congrès de Reims

Slovar publie un communiqué de la contribution "Reconstruire la Gauche " Nous publierons toutes les contributions dans la mesure ou elles nous seront transmises - Slovar les Nouvelles

Laurent Fabius a rendu publique la contribution générale pour le Congrès de Reims dont il sera le premier signataire. Elle s'intitule "Reconstruire à gauche".

Cette contribution, élaborée collectivement, s'inspire des débats de notre journée d'échanges du 29 septembre 2007 à l'Institut d'études politiques de Paris, des contributions adressées par les militants dans les fédérations, des analyses que nous avions présentées lors de la rencontre des Reconstructeurs du 1er juin dernier, ainsi que des propositions que nous portons de longue date.

Dans ce texte, nous avançons un diagnostic, revendiquons nos valeurs socialistes, formulons des propositions précises et concrètes, en appelons à la clarification de la stratégie d'alliances du PS.

Notre diagnostic vise à comprendre le monde nouveau dans lequel nous entrons. Cette nouvelle donne, on en connait les dimensions : les matières premières et l'énergie sont rares et deviennent chères ; l'Occident doit partager sa puissance avec de nouveaux géants (Chine, Inde, Russie, Brésil...) et ne pas se replier sur lui-même ni entrer dans la logique du "choc des civilisations" ; les crises se multiplient et s'intensifient (crise sanitaire, pétrolière, immobilière, financière, énergétique, climatique, démocratique, éthique à bien des égards). Le libéralisme, loin d'atténuer ces bouleversements, les amplifient et les aggravent. Mais hélas, la social-démocratie traditionnelle ne paraît pas en mesure d'inverser la donne : après avoir tant apporté dans le passé, elle n'a pas su repenser les compromis historiques qui la fondent, et d'abord celui qui régit les rapports du capital et du travail. Face à une droite libérale et autoritaire à l'offensive, qui précarise les individus et abandonne la société au marché - à l'instar de N. Sarkozy et de l'UMP en France -, certains à gauche semblent résignés et comme fascinés par le modèle adverse. Tel n'est pas notre cas !

Notre conviction, c'est que pour gagner, la gauche doit commencer par être fière de ses valeurs et réaffirmer le retour du politique face au libéralisme. Les Français comme les Européens attendent une gauche décomplexée, qui propose une offre politique alternative dans la mondialisation, une réorientation sociale de l'Union européenne, une politique positive pour la croissance, l'emploi, l'éducation, le logement, la santé, les transports, les services publics, l'environnement, la culture. C'est ce socialisme solide, crédible, audible que, reconstructeurs, nous appelons de nos voeux depuis longtemps et qu'avec d'autres nous voulons bâtir. Pour nous, le congrès de Reims est une étape majeure sur ce chemin.

Dans la contribution, nous proposons six lignes directrices d'un grand projet pour le socialisme du 21ème siècle. Avec un préalable : dégager des marges de manoeuvre pour agir et réduire l'endettement du pays (annulation du paquet fiscal, remise à plat des niches fiscales, limitation et plafonnement des exonérations de charges sociales dont bénéficient les entreprises sans engagement fort en termes de créations d'emploi). Nous pensons - et c'est notre singularité, notre originalité, notre apport au débat collectif - qu'il faut utiliser tous les leviers de l'action publique et du socialisme pour réfléchir et pour agir :
- le socialisme de production par l'innovation économique et la régulation européenne.
- le socialisme de la redistribution par une meilleure répartition des richesses.
- le socialisme de la protection par la solidarité.
- le socialisme de la préservation écologique par la prise en compte de l'urgence environnementale.
- le socialisme de l'émancipation par l'égalité républicaine, la laïcité et l'éducation.
- le socialisme de la construction européenne et de la coopération internationale.

Enfin, pour préparer la reconquête idéologique et politique, nous avons besoin d'un Parti socialiste fier, offensif et ouvert. Nous entrons dans le congrès avec des idées simples et fortes : oui au débat et non au pugilat ; disons "nous" plutôt que "je" ; ne confondons pas 2008 et 2012. Nous voulons que le PS tire les leçons de l'expérience et nous proposons aux militants de se prémunir contre deux dangers : la présidentialisation et la peopolisation. C'est pourquoi nous plaidons pour le travail de fond, un travail collectif et pluraliste - ce qui suppose l'organisation de conventions nationales sur les grands sujets et le respect de la règle de la proportionnelle pour régir notre vie commune.

Quant à la stratégie, nous la réaffirmons avec force : le rassemblement de la gauche pour transformer la société.

Le texte de la contribution

Source
Reconstruire la Gauche
Le site de Laurent FABIUS

1968 - 2008 : De l'actualité à l'actucommunication

Quoi de neuf en quarante ans sur le front de l'impertinence des media ? Que pouvait-on lire en mai 1968 sur les journalistes et le pouvoir ?

23 mai 1968
- Les journalistes radio privés de directs.

Le ministère des postes et télécommunications a suspendu provisoirement le droit d'utiliser des voitures émettrices sous prétexte que la police a besoin de davantage de fréquences radio.

Il a suspendu provisoirement jeudi 23 mai dans la soirée le droit accordé aux stations de radios périphériques et nationales d'utiliser leurs voitures émettrices et donc de faire des émissions en direct. La raison invoquée est la nécessité pour la police de bénéficier de davantage de fréquences. En réalité, cette justification apparaît comme un prétexte destiné à cacher la réelle motivation du gouvernement: empêcher les journalistes de faire des reportages en direct. En effet, ceux-ci renseignent en temps réel les auditeurs des lieux de manifestations. Ils donnent également des indications sur l’évolution des forces de l’ordre ... / ... " Source Com4news

Et en juin 288 ?

23 juin 2008 - "Le gouvernement a lancé une grande campagne de communication sur ses mesures en faveur du pouvoir d'achat"


TV : sur les 5 grandes chaînes de télévision nationale, 20 chaînes de la TNT, du câble et du satellite, 8 chaînes d’outre-mer. Il comprend un spot générique de 45’’ diffusé en fil rouge, 4 spots thématiques de 20 secondes diffusés sur l’ensemble des chaînes. Le gouvernement prévoit environ 1.630 diffusions.

Web : diffusion des spots TV et de 4 bannières thématiques sur 9 sites web commerciaux et environ 40 sites de la toile gouvernementale.

Presse : 3 annonces thématiques diffusées dans 10 titres de la presse quotidienne nationale, 59 titres de la presse quotidienne régionale et 4 titres de la presse quotidienne gratuite, soit 147 insertions. Source Slovar/Bellaciao

Compte tenu de la désaffection et la méfiance des français à l'égard des media, un peu de budget publicitaire devrait permettre de continuer à leur vendre les bonnes salades présidentielles. A moins que quelques journaux ou télévisions refusent de publier les outils de la propagande ?

Bon anniversaire l'actualité ... enfin ce qu'il en reste

Crédit montage
Sarkozynews

24 juin 2008

Communication gouvernementale : La publicité doit pouvoir remplacer les idées !!!

On ne parle plus que de ça depuis quelques jours : Le gouvernement vient de lancer des spots TV, presse écrite et internet pour expliquer aux français le bonheur de vivre en France sous la Présidence de Nicolas SARKOZY.

La campagne réalisée par Young et Rubicam (agence qui a gagné l'appel d'offres et qui ne dispose pas de site Web en propre) a démarré lundi 23 juin au soir.

Elle comprend le dispositif suivant :

TV : sur les 5 grandes chaînes de télévision nationale, 20 chaînes de la TNT, du câble et du satellite, 8 chaînes d'outre-mer. Il comprend un spot générique de 45'' diffusé en fil rouge, 4 spots thématiques de 20 secondes diffusés sur l'ensemble des chaînes. Le gouvernement prévoit environ 1.630 diffusions.
Web : diffusion des spots TV et de 4 bannières thématiques sur 9 sites web commerciaux et environ 40 sites de la toile gouvernementale.
Presse : 3 annonces thématiques diffusées dans 10 titres de la presse quotidienne nationale,
59 titres de la presse quotidienne régionale et
4 titres de la presse quotidienne gratuite, soit 147 insertions.
Espace web : dédié à l'ensemble des mesures et celles à venir que l'on retrouve sur le portail du Gouvernement http://www.mesurespouvoirdachat.gouv.fr - Source UJJEF

L'inénarable Thierry Saussez, publiciatire de métier est à la barre de cette réhabilitation de l'action gouvernemantale. Il était justement ce matin sur RTL pour s'en expliquer avec J-M APATHIE.

A la question de JM APATHIE sur les "mesures que vous vendez ... ", Thierry Saussez répond avec décontarction qu'avec plus de 50 lois votés, il faut ré expliquer les bénéfices des principales. Il ajoute : "il y a le temps de l'information et le temps de la médiatisation ... " Interrogé sur le montant de 4 millions d'€ ( ce qui représente tout de même 26 238 280,00 de nos vieux francs) alors que le Premier Ministre nous rappelle de façon régulière le vide profond des caisses, il répond par le terme "démagogie"

En effet, selon lui, il y a bon gré malgré 1 million de français en difficulté et leur donner à chacun 4 € ne résoudrait rien. C'est vrai, mais ne pas les dépenser serait une forme de gestion sérieuse comme l'explique si bien Eric WOERTH notre grand argentier. Vidéo RTL intégrale de l'interview


Mais, le SIG, c'est quoi au juste ?

Rattaché à Matignon, le SIG est en quelque sort le département Communication du Gouvernement depuis 1996. Avec un budget d'environ 50M€ , il positionne l'Etat en 45ème place des plus gros annonceurs de France, juste derrière Canal+ ou Coca Cola; cette somme étant d'autant plus importante qu'on lui octroie des abattements sur l'achat d'espace pub allant jusqu'à 65%. Source Opinion Watch

Le Service d'information du gouvernement (SIG) sert surtout à coordonner la communication ministérielle. Derrière cette communication, se cache la rue de Constantine. Le nombre de fonctionnaires attachés à ce service est pléthorique : plus ou moins cent vingt personnes. Le SIG n'a signé seul que quelques grandes campagnes: les référendums sur la Nouvelle-Calédonie (1988) et sur le traité de Maastricht (1992), la Consultation nationale des jeunes (1994) et la campagne sur la réforme de la Sécurité sociale (1995). De fait, ses fonctionnaires planchent surtout sur des opérations d'intérêt public qui sont signées par les ministères de tutelle.

Grâce au label du SIG, les campagnes publiques bénéficient d'un abattement dans tous les médias sur l'achat d'espace (jusqu'à 65% sur France Télévision). «Chaque ministère est capable de mener une campagne seul, mais le SIG permet une certaine cohérence entre les différentes actions gouvernementales. ,

La rue de Constantine doit aussi délivrer l'information officielle. Qui pourrait assumer ce rôle, sinon le gouvernement? Outre l'annuaire MédiaSid, (qui ne semble plus édité depuis celui de 2000) cet annuaire de la presse et de la communication, le SIG édite La Lettre du gouvernement. qui vulgarise les décisions étatiques auprès des élus locaux, des fonctionnaires et des partenaires sociaux.

Enfin, le SIG sert aussi d'oeil de Matignon sur l'opinion publique. Ses fonctionnaires enregistrent en moyenne entre 400 et 500sondages publiés chaque année dans la presse, sans oublier la vingtaine d'études ad hoc plus ou moins confidentielles. Le tout vient nourrir le travail des cabinets - Source Stratégie

Mais, Thierry Saussez le nouveau patron du SIG dépendra t-il de Matignon ou de ... l'Elysée ? Pour connaître la réponse, il est indispensable de regarder sa biographie.

Thierry Saussez est fondateur de la société Image et Stratégie Europe spécialisée dans la communication publique et institutionnelle. Conseiller en communication institutionnelle et politique français, il a participé à ce titre à plus de 500 campagnes électorales dont celles de Jacques Chirac, Édouard Balladur, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Il est ce que les anglophones appellent un « spin doctor ».

Ancien membre du Rassemblement pour la République (RPR), il fait partie l'Union pour un mouvement populaire (UMP). C'est un des proches conseillers de Nicolas Sarkozy.

En 1982, Thierry Saussez a créé l'agence de communication Image et Stratégie Europe, dont il est président directeur général. En dehors des leaders de la droite française, il intervient comme conseiller auprès d'entreprises, d'organisations professionnelles et de collectivités territoriales.

En 2006, Thierry Saussez est fait Chevalier de la Légion d'honneur, Place Beauvau, par Nicolas Sarkozy alors Ministre de l'Intérieur.

Il est conseiller municipal de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) depuis 1983. Longtemps dauphin désigné de Jacques Baumel, il fera sécession un court moment lorsque celui-ci désignera Patrick Ollier comme son successeur. En 2002, il s'est présenté, sans succès, au scrutin législatif dans la 7e circonscription des Hauts-de-Seine sous l'étiquette divers droite contre l'UMP Patrick Ollier (compagnon de Michelle Alliot-Marie), maire de Rueil-Malmaison - Source Wikipedia

Nous ne sommes pas en mesure de vous indiquer de quelle façon Thierry Saussez est rémunéré : Salaire ou prestation ? Car bien qu'en "travaux" (Image & Stratégie fait peau neuve et revient bientôt avec un nouveau site Internet), le site Web de l'agence de M. Saussez existe toujours. Quant à savoir s'il pourrait y avoir mélange des genres : C'est mystère et boule de gomme ...

Que rajouter si ce n'est notre impatience de connaître le slogan ( et son coût financier) qui va remplacer "Ensemble ... tout est possible !!!


Sources et crédit
Le site de Thierry Saussez
Opinion Watch
UJJEF
Pubard
Wikipedia

Crédit et copyright images
Delucq
HUB

23 juin 2008

Réformes des institutions : Ne rien changer pour mieux durer

A défaut de trouver des solutions (mêmes provisoires) dans les domaines du pouvoir d'achat ou de la crise de l'énergie, nos élus se livrent un combat féroce sur la réforme de la constitution de 1958.

En première lecture, les députés avaient adopté les mesures suivantes :

Le président de la République devant le Congrès : Le chef de l'État possédera un droit d'expression devant la conférence du Sénat et de l'Assemblée nationale, réunis à Versailles.

Utilisation limitée du 49.3 : Cet article permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote. À l'avenir, il ne pourra être utilisé que pour les budgets de l'État, de la Sécurité sociale et pour "un autre texte par session".

Encadrement des pleins pouvoirs accordés au Président : Le Conseil constitutionnel pourra s'autosaisir après 60 jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, ou être saisi après 30 jours par les présidents des assemblées, 60 députés ou 60 sénateurs.

Référendum d'initiative populaire : Un référendum pourra être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales.

Interdiction pour le Président d'exercer plus de deux mandats consécutifs : "Nul ne peut être élu plus de deux fois consécutivement", prévoit le texte voté à l'unanimité. Une mesure qui a les faveurs de Nicolas Sarkozy.

Contrôle du Parlement sur certaines nominations présidentielles : Un droit de veto des parlementaires est appliqué à une majorité qualifiée des 3/5es des commissions, en cas de désaccord sur les nominations les plus importantes du président de la République.

Inscription dans la Constitution de la reconnaissance des langues régionales : "Les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la nation, prévoit l'amendement-surprise de Jean-Luc Warsmann (UMP), qui complétera l'article 1.

Référendum pour l'entrée de la Turquie dans l'UE : Il sera obligatoire pour l'entrée dans l'UE de pays représentant plus de 5 % de sa population. Objectif : que l'entrée de la Turquie passe par un vote des Français.

Limitation du droit d'amendement : Des "conditions et limites" encadreront ce droit, qui permet aux parlementaires de modifier les projets de loi du gouvernement. L'opposition dénonce un recul.

Le parlement pourra maîtriser son ordre du jour : Le gouvernement avait seul la maîtrise du calendrier parlementaire. Il le partagera à l'avenir avec l'Assemblée et le Sénat.

Ouverture du CSM à des non-magistrats : Le Conseil supérieur de la magistrature ne sera plus présidé par le chef de l'État et huit personnalités extérieures y siégeront aux côtés de sept magistrats.

Renforcement des droits des commissions : Sauf pour les lois budgétaires et les révisions de la Constitution, le texte examiné en séance ne sera plus le texte initial transmis par le gouvernement, mais une version déjà amendée, issue des travaux réalisés en amont par les commissions parlementaires spécialisées.

Rôle renforcé du Parlement en matière de défense : Il devra être informé "dans les délais les plus brefs" de toute opération militaire. Et l'autorisation parlementaire de prolongation devra se faire avant 6 mois.

LES MESURES REJETÉES

Décompte du temps de parole audiovisuel du chef de l'État : Le premier préalable au vote positif du groupe PS, pour rééquilibrer le temps de parole entre la majorité et l'opposition.

Modification du mode du scrutin au Sénat : Le second préalable du PS, afin que le Sénat puisse connaître l'alternance.

Limitation du nombre de ministres : Défendue par le gouvernement, mais rejetée par la quasi-totalité des députés.

Le cumul des mandats : Tous les amendements proposant de limiter le cumul ont obtenu une fin de non-recevoir des élus UMP.

Introduction d'une dose de proportionnelle au Parlement : Que ce soit 50 % (PCF), 20 % (Verts) ou 10 % (PS), les députés UMP ont rejeté tous les amendements introduisant une dose de proportionnelle à l'Assemblée.

Les propositions de modifications sont inifiniment moins importantes que celles rejetées. En effet, considérer que le Chef de l'Etat est "apolitique" en temps de parole est un pur scandale notamment quand on connaît la capacité de l'actuel à manipuler les media. L'exemple récent de sa présence sur la matinale de RTL décrite de la façon suivante sur le Blog de JM APATHIE :

"Régulièrement, des propositions d’interview sont adressées par la rédaction de RTL au président de la République. Elles sont toutes adossées à une actualité, à une échéance. Mais le plus souvent, c’est le président qui choisit son moment, pour cette seule raison qu’il est le seul à posséder tous les éléments qui lui permettent de juger de la pertinence ou de l’opportunité d’une expression publique.

Jeudi après-midi, des collaborateurs de l’Elysée sont ainsi entrés en contact avec les représentants de la direction de RTL. Accepteriez-vous que le président de la République intervienne sur RTL après une visite très matinale au marché de Rungis? Réponse immédiate, la seule qui vaille, sinon il faut changer de métier: oui. Moi même, j’ai été informé le lendemain, vendredi, de cette venue de Nicolas Sarkozy. L’information n’aurait d’ailleurs dû être rendue publique que le dimanche suivant. Mais dès le vendredi soir, la rumeur s’est répandue qu’il était vain, évidemment, de démentir ... / ... "

Et que dire de l'intervention de Claude GUEANT sur Europe1 ? Est-ce un temps de parole de l'Elysée, d'un collaborateur du Chef de l'Etat, de l'expression de l'UMP (voir lien) ?

Nous reviendrons plus loin sur le mode de scrutin au sénat

Limitation du nombre de ministres : On aurait presque envie de sourire en lisant que la "quasi totalité" des députés est contre. La diminution des budgets ne passera pas par la diminution de postes prestigieux au sein de la république !!! Lorsqu'on sait que les cabinets du Président de la République et celui du Premier Ministre se doublonnent et doublonnent les ministres et secrétaires d'Etat, c'est vrai qu'il est indispensable de pouvoir continuer à "remercier" des amis de longue date.

Cumul des mandats : La politique est un métier, certes, mais dans l'esprit de certains députés, le cumul de mandats électifs doit rester un métier ... lucratif. Outre cette parenthèse économique, il est clair que beaucoup d'élus cumulent des mandats nationaux et locaux comme d'autres des timbres ou des porte clés. Cette décision est d'autant plus grave qu'elle est fait perdurer les "rentes" de situation en interdisant un renouvellement politique indispensable au dynamisme de la démocratie en France.

Quant à la proportionnelle : Nous dirons que la majorité en place pour cinq ans (et qui espère bien continuer à l'être à l'issue) ne va pas se tirer une balle dans le pied alors qu'elle contrôle l'assemblée nationale. En ce qui concerne la représentation de la diversité des opinions des français, la réponse est simple : Place aux grands partis politiques et malheur à ceux qui n'auraient pas voté pour eux.

Bon, allez-vous dire, pas de surprise. Mais ce serait compter sans le Sénat qui doit bien entendu avaliser, amender ou rejeter le travail de l'assemblée. Quels sont en l'état, les premiers résultats de ce travail ?

Le Sénat a rétabli le droit de grâce collectif du président de la République alors que cette prérogative avait été supprimée dans le texte voté par les députés le 3 juin.

La Haute Assemblée avait auparavant entériné le principe d'un référendum d'initiative populaire introduit par amendement à l'Assemblée, mais après avoir ajouté des dispositions l'encadrant plus strictement.

On parle en effet d'une condition draconienne de ... plus de quatre millions de signatures.

Le Sénat a supprimé mercredi l'inscription des langues régionales dans la Constitution, une disposition qui avait été introduite par les députés après une longue négociation avec le gouvernement.

La commission des Lois du Sénat, saisie au fond, et la commission des Affaires étrangères, saisie pour avis, ont supprimé deux dispositions importantes du texte voté par les députés.

Celle limitant l'utilisation du "49-3", qui permet de faire adopter un texte sans vote, et celle qui rendait obligatoire un référendum pour l'adhésion à l'Union européenne de tout pays dont la population représente plus de 5% de la population totale de l'UE (Une mesure qui visait tout particulièrement la Turquie)

Le groupe UMP du Sénat, n'a consenti aucun geste à l'opposition ou aux centristes. Tous leurs amendements ont été rejetés comme celui des socialistes qui proposait de prendre en compte le temps de parole du chef de l'Etat ou bien celui des centristes relatif à la proportionnelle pour les scrutins nationaux.

L'UMP a fait adopter vendredi un amendement qui fige le mode de scrutin actuel du Sénat. Ce qui a provoqué une vive réaction du groupe socialiste. "C'est le conservatisme de la majorité sénatoriale UMP qui triomphe", a déclaré son président, Jean-Pierre Bel.

Pendant ce temps, les sénateurs socialistes, communistes et verts ont claqué la porte de la commission des Lois pour protester contre un amendement UMP sur le scrutin sénatorial. "La majorité a proposé un amendement qui inscrit dans la Constitution les dispositions qui rendraient l'alternance impossible au Sénat, en perpétuant son mode de scrutin actuel", déclarent dans un communiqué commun les groupes PS/Verts et PCF.

Pourquoi annuler la modification du recours à l'article 49 - 3 ?

Il semblerait que les "Gaullistes" ne craignent l'affaiblissement du gouvernement face à une majorité indisciplinée. En clair, on craint dans les rangs de droite que la proximité d'élections donnent un peu moins de "courage" aux élus qui pourraient en ce cas ne plus voter n'importe quel textes comme de bon vieux godillots. Inquiétant !!!

Concernant le mode de scrutin, deux chiffres édifiants : La France compte 577 députés et 331 sénateurs pour 62 millions d'habitants. En revanche, il y a 431 "députés" et 100 sénateurs aux USA pour une population de 300 millions d'habitants.

Le mode actuel de scrutin (tout le monde le sait) est aux antipodes de la "rupture" et de la "modernité" tant vantée par notre Président. Il ne tient absolument pas compte des profondes modifications intervenues dans la répartitions des français sur le territoire national. Mais enfin, alors qu'on demande à ces français de "rentrer" dans la mondialisation, comment pourrait-on avoir la cruauté de demander à des élus (qui n'affrontent même pas le suffrage universel) de perdre quelques avantages ?

Après tout, l'inscription de la protection de ses vieux jours dans la constitution, n'est-elle pas une mesure qui va de l'avant ?

Au fait, vendredi dernier, il restait environ 340 amendements à examiner sur les quelques 500 déposés et neuf articles sur les 35 que compte le projet de loi avaient été votés.

Sources et crédits
Le Monde
Libération
L'Express
Le Figaro