22 avril 2011

Emploi des seniors : Chronique d'une catatastrophe annoncée !

S'il est un sujet sur lequel gouvernement et patronat se font discrets, c'est bien l'emploi des plus de 50 ans. Les plans ou accords cosmétiques peinent à dissimuler ... une catastrophe, que le report de l'âge légal de la retraite à 62 ans devrait accélérer !

Aujourd'hui, indique Anne Marie Guillemard sociologue et chercheur au Centre d'étude des mouvements sociaux : « 6 salariés sur 10 qui font valoir leurs droits à la retraite ne sont déja plus en emploi » Et d'ajouter : « (...) Le gouvernement s'est contenté d'augmenter le temps de latence entre le dernier emploi et la retraite (..) Entre mars 2009 et mars 2010 le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 21,2% après une hausse de 16,7% au cours des 12 mois précédents (...) »

Tout cela est bien loin des engagements et promesses du Président, si fier de son « bon bilan »

En effet, en mai 2008 : le chef de l'Etat déclarait que : « (...) le sous-emploi des seniors constituait une erreur économique doublée d'un scandale social (...) » et d'indiquer comme première mesure : « le relèvement progressif du seuil de déclenchement des dispenses de recherches d'emploi pour les salariés de 57,5 ans et plus »

Ceci ayant été suivit comme chacun le sait du passage de l'âge légal de la retraite à 62 ans à partir du 1er juillet 2011

Son ministre de l'époque Laurent Wauquiez, du haut de ses certitudes, assénait : « (...) L'idée serait de permettre aux entreprises qui embauchent des chômeurs âgés d'être exonérées de charges. Il faut arrêter de se voiler la face, les entreprises n'embauchent pas les seniors parce qu'ils coûtent trop cher. C'est une des pistes à l'étude (...) »

Qu'en est-il en 2011 ?

Le Figaro a consacré, le 13/04/2011, un article, aux divers plans et accords seniors, dans les entreprises. Que dit-il ?

« (...) Au 1er janvier 2010, les employeurs devaient en avoir signé un sous peine de payer une pénalité (...) »Si les divers accords signés, reposent en quasi totalité, sur le maintien des seniors dans les entreprises : « (...) ont surtout été privilégiés les engagements en matière de formation, d'anticipation des carrières (entretien seconde partie de carrière, bilan de compétences…) et d'aménagement de fin de carrière (...) »

En ce qui concerne l'embauche de seniors au chômage le tableau est carrément sombre, puisque, pour la région IDF par exemple : « (...) seuls 14% des dispositifs franciliens fixent des objectifs chiffrés de recrutement (...) Et un des spécialiste interrogé par Le Figaro, d'ajouter : « (...) la majorité des entreprises se contentent pour le moment de mesures cosmétiques, les plus simples à mettre en œuvre ».

Les spécialistes que le Nouvel Economiste du 14 au 20 avril 2011 ont interviewé sont encore plus féroces sur les dernières mesures proposées par le gouvernement :

Aides financières accordée, depuis janvier 2011, aux entreprises embauchant en CDI ou CDD d'au moins 6 mois d'un chômeur âgé d'au moins 55 ans

Prime de 2000 € pour l'embauche en contrat de professionnalisation d'un demandeur d'emploi de 45 ans ou +

La réponse de Nicole Turbé-Suétens (expert auprès de la Commission européenne et fondatrice de Distance expert) est sans appel : « (...) Avec de telles propositions, on frise le comique de situation. Ce ne sont que des mesurettes qui n'ont aucune chance d'avoir un impact notable sur le problème de l'emploi des seniors. Au mieux, elles feront l'objet d'effets d'aubaine (...) » De son côté, Anne Marie Guillemard rappelle que de toute façon : « (...) les entreprises ne sont pas là pour faire des actions citoyennes (...) » Ce que n'oublie pas de nous confirmer Laurence Parisot ... à chaque déclaration sur le sujet !

Et dans la mesure où, comme l'affirme l'OFCE : « (...) sous l'effet cumulé de la suppression des départs anticipés des seniors, de l'extinction des dispositifs d'accompagnement des licenciés économiques et des premiers effets de la réforme des retraites (...) le taux de chômage en métropole passerait de 9,2 à 9,4% de la population active (...) » Force est de constater, qu'à moins qu'une majorité des chômeurs de 55 ans, ne disparaisse dans le « trou noir » des fin des droits, les statistiques ne risquent pas de s'améliorer !

En bref, on va droit à la catastrophe, pour une grande partie de la population, en âge et obligation de travailler !

Alors, en ces temps de bilan, préparatoire à la présidentielle de 2012, il serait bon que le Président qui a tenu ses promesses de 2007, consistant à : « Supprimer la dispense de recherche d’emploi pour les seniors (...) » Veuille bien, mettre toute sa détermination, avant la fin de son quinquennat, pour réaliser la deuxième partie de son engagement : « (...) créer les conditions juridiques, économiques et sociales pour permettre aux seniors de conserver une activité professionnelle le plus longtemps possible (...) »

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Montréal à Moi

21 avril 2011

Partage des bénéfices : De 1/3 à une prime exceptionnelle ... aléatoire !

D'un tiers des bénéfices promis en 2009, la prime exceptionnelle de 1000 € pour tous, devrait laisser place, à une prime au montant négocié par les partenaires sociaux, dans les entreprises ... de plus de 50 salariés !

Les salariés français, devenus fatalistes, ne pourront que constater, une fois de plus, que les politiques, y compris leur Président, ne peuvent strictement rien faire pour augmenter leurs salaires !

Ainsi, Nicolas Sarkozy ayant retrouvé, comme le dit le Canard Enchaîné, son « costume d'ouvrier » pour rejouer au Président du pouvoir d'achat a affirmé qu'il : ne cèderait pas sur le versement de primes aux salariés dans les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires (...) »

Une peu comme en 2009, lorsqu'il : avait estimé qu'un tiers des bénéfices des entreprises devait aller aux salariés



Ce à quoi Laurence Parisot répliquait, avec le plus grand sérieux : « (...) Il y a des statistiques qui ne sont peut-être pas si faciles à comprendre quand on n'a pas eu la possibilité de faire un an ou deux de sciences-éco, mais ces statistiques sont très claires. Elles sont publiées par l'Insee et elles indiquent la modalité de partage de la valeur ajoutée dans notre pays. Ces dernières années, il n'y a eu aucune déformation de ce partage au détriment des salariés. C'est même le contraire (...) »

Expliquant lors de son dernier déplacement dans les Ardennes que : « (...) en l'espace de deux ans, les négociations avec le patronat sur cette question centrale n'avaient pas avancé d'un centimètre (...) » il a lancé : « Donc, je prendrai mes responsabilités »

Alors, quel devrait être le résultat de ce bras de fer ?

« (...) Dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés soumises à la loi sur la participation, si les dividendes distribués sont supérieurs à l'année d'avant, il y aura obligation de verser une prime négociée avec les partenaires sociaux", explique une source gouvernementale. Elle précise également que le gouvernement souhaite une application de ce dispositif "dès cette année". Cette prime sera soumise jusqu'à un montant d'au moins 1 000 euros au même taux de cotisation sociale que les primes de participation, c'est-à-dire 8 %. Ce montant pourrait être revu à la hausse ultérieurement. Les entreprises de moins de 50 salariés ne seront, pour leur part, qu'incitées à verser une prime identique à leurs salariés. Elle sera exonérée des charges fiscales (...) » - Le Monde

Or, il faut savoir que, selon les chiffres produits par l'INRS au 1er avril 2011, les entreprises de moins de 50 salariés représentent aujourd’hui 98 % des entreprises !

Du côté de l'INSSE, la lecture des chiffres 2009 éclaire le débat : Entreprises selon le nombre de salariés - Au 1er janvier 2009

Seront concernés par le caractère obligatoire de la prime après négociation avec les partenaires sociaux. Les entreprises de :

50 à 99 salariés : 26 084
200 à 499 salariés : 4 798
500 à 1999 salariés : 2 051
2000 ou + : 506

Se limitent à une incitation, sans autre négociation, que celle de gré à gré

Si nous excluons les entreprises ne comptant aucun salarié et qui représentent :
1 911 485 entreprises. On obtient :

1 à 9 salariés : 995 199
10 à 49 salariés : 167 455

Ce qui signifie, pour ces derniers, qu'à moins de décrocher, rapidement, une place dans une entreprise de plus de 50 salariés (Ce qui leur permettrait de profiter du caractère obligatoire de la prime), la très grande majorité des salariés ne sera pas ou peu concerné par la prime !

Néanmoins, les salariés le savent tous, une prime exceptionnelle, comme son nom l'indique n'a qu'une vocation éphémère et ne résoudra, en aucun cas, les problèmes soulevés par un certain ... Nicolas Sarkozy, en 2007 : « (...) Les prix sont trop hauts et les salaires sont trop bas (...) Quand on est hanté par les fins de mois difficiles, on n'est pas entreprenant, on est pas dynamique, on n'est pas productif. Je vois avec plaisir tous ces théoriciens de l'économie qui m'expliquent que le problème du pouvoir d'achat cela n'existe pas, c'est la compétitivité des entreprises. Parfait. Mais comment peuvent elles être compétitives, les entreprises, avec des salariés qui sont eux-mêmes démoralisés et qui ont le sentiment qu'ils ne sont pas payés au juste prix de leur investissement personnel ? (...) »

Prochaine étape : Citer à nouveau Jean Jaurès et invoquer Guy Môquet ?


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Direct Matin

20 avril 2011

Quand Laurent Wauquiez confond aides sociales et bénitier !

La Droite Sociale, créée par Laurent Wauquiez a semble t-il trouvé une bonne idée : Expliquer que la baisse du pouvoir d'achat de ceux qui travaillent est due aux titulaires d'aides sociales ! Version moderne du : « Que celui qui ne travaille pas mange pas » ?

Quatre ans après son élection, le Président du Pouvoir d'achat est de retour. Problème : Cette fois-ci les français ont pu le voir, lui, son gouvernement et sa majorité à l'oeuvre. Si les déclarations sont moins flamboyantes pour causes de caisses vides, la stigmatisation d'une partie de la population fait partie du nouveau message social ! Témoin les brillantes idées de la Droite sociale de Laurent Wauquiez.

La Droite sociale ?

Créée par Laurent Wauquiez elle se définit comme un : « cercle de réflexion chargée de donner plus de visibilité à l’action sociale de la majorité et à proposer un nouveau pacte social à droite (...) » Son histoire est disponible sur le site Web de Pierre Morel A L'huissier, autoproclamé « Avocat de la ruralité » : « (...) Historiquement la Droite a toujours eu un coté social, au début de la constitution du clivage droite gauche avec le catholicisme social du XIXème siècle (...) »

Est ce au nom de ce catholicisme social que Laurent Wauquiez vient de déclarer : « Les classes moyennes ont le sentiment d’être les « vaches à lait » du système : de contribuer à la solidarité nationale en travaillant et en payant des impôts, mais de ne rien recevoir en retour, avec un système d’aides qui s’arrête à leur porte à quelques dizaines d’euros près (effets de seuils) et un travail de moins en moins bien considéré et valorisé »

Et de proposer : « S’il est impératif que les revenus du travail demeurent supérieurs aux revenus de l’assistance, et que l’assistance légitime que l’Etat apporte à ceux de nos concitoyens qui sont le plus en difficulté (par exemple les titulaires du RSA) s’accompagne d’une contrepartie que l’individu peut réaliser sous la forme d’un service social dans le cadre d’une collectivité locale par exemple. Il ne s’agit nullement d’une sanction, mais d’une manière de remettre le pied à l’étrier et de maintenir les bénéficiaires de ces prestations dans l’activité. C’est fondamental pour le retour à l’emploi ensuite »

Notre ministre spécialiste du « social » ... vu de la droite ne serait-il pas en train de confondre aide sociale et ... bénitier ?

En effet, celui qui a organisé dans son fief de Haute Loire, la visite du Président, sur le thème des « racines chrétiennes de la France » nous refait le coup de la bible dans laquelle on peut lire : « Nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans le labeur et dans la peine, nous avons travaillé nuit et jour pour n'être à charge à aucun de vous » Paul Verset 8

En clair, de réhabiliter cette partie de nos racines chrétienne indiquant : « Que celui qui ne travaille pas mange pas »

Et hop là ! Envolées les promesses de son Président, en 2007, qui annonçait : vouloir réduire la pauvreté : « (...) J'ai voulu prendre un risque : fixer un objectif de réduction de la pauvreté (...) J'ai en effet fixé au gouvernement l'objectif de réduire d'au moins un tiers en cinq ans la pauvreté dans notre pays (...) J'ai voulu nous mettre dos au mur pour rendre des comptes aux Français (...) Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre (...) » - TF1 LCI

Oui mais répondra t-on à l'UMP, c'était avant la crise économique. A présent, il faut faire preuve de réalisme et se ressourcer dans des valeurs essentielles ... du goupillon. Du moins, pour les pauvres !


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Le Monde

19 avril 2011

« Liste des métiers en tension » : De qui se moque le gouvernement ?

Dernier ajustement sur les thèses du FN : la limitation de l'immigration professionnelle est la dernière lubie du gouvernement, qui brandit, sous forme de préférence nationale, une « liste des métiers en tension » comme argument contre le chômage !


Soucieux de satisfaire l'électorat de droite extrême et de donner l'impression qu'il cherche des solutions pour réduire le chômage, le gouvernement vient d'évoquer à deux reprises la : « liste des métiers en tension » Métiers, sur lesquels Xavier Bertrand a déclaré, au « Grand Jury RTL » : « (...) je veux surtout modifier la politique de l’emploi en faisant des métiers en tension une priorité d’action » tout en affirmant prévoir de « réorienter l’action de Pôle emploi et de tous les acteurs de l’emploi »

Ce qu'oublie de préciser le ministre, c'est comme l'explique Laurence Parisot, pour une fois avec justesse, c'est qu' « on parle de 20.000 personnes…» ce qui est effectivement ridicule, face à la situation, de plus de 4 millions de français !

Mais au fait, c'est quoi les « métiers en tension » ?

On peut en trouver la liste sur le site Pour la promotion de l'immigration professionnelle. Celui-ci est : édité et géré conjointement par le Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire (MIIINDS) et par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) - Mentions Légales

Comment ça fonctionne ?

« La situation de l’emploi en France n’est pas opposable aux entreprises qui souhaitent faire appel à des étrangers pour les qualifications connaissant une pénurie de candidats. La liste de ces métiers en difficulté de recrutement, dits métiers en tension, est répertoriée dans une liste nationale ou négociée dans le cadre des accords bilatéraux. Leur nombre peut varier selon le pays d’origine des migrants » Peut-on lire, sur le site

Et quels sont les métiers en tension ?

Il existe plusieurs listes dont celle correspondant à l' « Arrêté du 18 janvier 2008 relatif à la délivrance, sans opposition de la situation de l’emploi, des autorisations de travail aux étrangers non ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, d’un autre Etat partie à l’Espace économique européen ou de la Confédération suisse » dans lequel on trouve une liste par région de ces métiers

Dans la liste régionale, à de rares exceptions, on trouve les mêmes métiers. Ceux qui reviennent le plus souvent sont :

Technicien de la vente à distance.
Attaché commercial en biens intermédiaires et matières premières.
Cadre de l’audit et du contrôle comptable.
Informaticien d’étude.
Informaticien expert.

Marchandiseur.
Responsable d’exploitation en assurances.

Mécanicien d’engins de chantier, de levage et manutention et de machines agricoles.
Opérateur de formage du verre.
Pilote d’installation de production cimentière.
Conducteur de machine de fabrication des industries de l’ameublement et du bois (et matériaux associés) ...


C'est à dire, des emplois qualifiés pour lesquels on peut trouver des salariés de nationalité française ou ... européenne, puisqu'il n'existe de restrictions qu'en ce qui concerne les ressortissants bulgares et roumains.

Pour trouver ceux qui font référence aux ouvriers non qualifiés, manœuvres ou employés sans diplômes, il faut se reporter aux listes relevant des : « (...) accords de gestion concertée des flux migratoires conclus entre la France et différents pays d’origine définissent des listes élargies de métiers en tension ». Ils concernent :

Bénin – 16 métiers
Congo – 15 métiers
Gabon – 9 métiers
Maurice – 61 métiers
Sénégal – 108 métiers
Tunisie – 77 métiers

Or, note Le Parisien, ces listes ne sembleraient pas, pour l'instant, concernées. On y trouve, selon le journal : les métiers « peu prisés des demandeurs d’emploi » Ce que confirme l'enquête : « Besoin de main d'oeuvre » , de Pôle emploi, publiée en avril, qui révélait que : « (...) sur les 37,6% des embauches projetées par les employeurs en 2011 qui buttaient sur des difficultés de recrutement : (...) près de 40% des emplois offerts sont saisonniers (...) » Précision : . « (...) parmi les profils recherchés (...) il s'agit en majorité de métiers souvent mal rémunérés : cuisiniers, serveurs, aides ménagères, emplois de maison, agents de sécurité (...) » C'est à dire, essentiellement des emplois non délocalisables, générateurs de précarité, mais très demandés par les branches d'activités concernées !

Rien n'empêchait le gouvernement, de contraindre le MEDEF et les autres organisations d'employeurs, à se pencher sur les conditions de travail et de salaires des métiers en tensions que sont le : BTP, les services à la personne et les métiers de la restauration hôtellerie. Afin d'en rendre leur exercice plus attractif !

Rien ne l'empêchait non plus, de consacrer un vrai budget, permettant de revoir de fond en comble la formation et l'orientation des chômeurs ! Et en profiter, au passage, pour mettre fin à la discrimination à l'embauche, pratiquée par l'ensemble des employeurs, à l'encontre des plus de 50 ans !

Mais une fois de plus, le gouvernement, sous l'impulsion du Président, a préféré utiliser un « symbole électoral fort » à destination d'un électorat, qui continue de lui échapper, puisque, c'est auprès des sympathisants du FN, que sa baisse de popularité est la plus importante : - 10 %

Mais qu'importe, puisque le Président est, ce matin, partit rejouer ... au candidat à la présidentielle : « (...) renouer avec l’électorat populaire. Comme en décembre 2006, dans les Ardennes. Pour parler de « la vraie France (...) la France qui souffre et dont on ne parle jamais (...) » et qu'il dirige depuis 4 ans ... avec le succès qu'on connaît !


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Le Figaro

18 avril 2011

Emploi et prime aux salariés : Autant en emporte le vent ?

La prime aux salariés lancée par le gouvernement ressemble à s'y méprendre à la « prime Villepin » de 2005 qui n'avait concerné que très peu de salariés. Celle de 2011 en concernera t-elle encore moins ?

Si les français sont hermétiques, sur le rôle de l'immigration, dans l'ensemble des maux de la France, au point que, dans la dernière étude IFOP/JDD, on apprend, qu'en termes de satisfaction, Nicolas Sarkozy recueille : « 28% de satisfaits contre 72% de mécontents » Ils n'ont pas oublié que, celui-ci avait beaucoup promis ... à tous les salariés !

Témoin cette déclaration, qu'il doit probablement regretter, mais qu'il se doit aujourd'hui d'assumer : « (...) Quand on est hanté par les fins de mois difficiles, on n'est pas entreprenant, on est pas dynamique, on n'est pas productif. Je vois avec plaisir tous ces théoriciens de l'économie qui m'expliquent que le problème du pouvoir d'achat cela n'existe pas, c'est la compétitivité des entreprises. Parfait. Mais comment peuvent elles être compétitives, les entreprises, avec des salariés qui sont eux-mêmes démoralisés et qui ont le sentiment qu'ils ne sont pas payés au juste prix de leur investissement personnel ? (...) »

D'ailleurs, c'est à se demander pourquoi, en 2007, alors que la crise financière n'avait pas pointé le bout de son nez, il n'avait pas obligé les entreprises à augmenter les salaires ? Mais, crise et laisser faire économiques aidant, force est de constater que le politique ne peut plus aujourd'hui influer sur les prix, l'emploi et surtout ... les salaires !

Conclusion : Pour éviter une débacle en 2012, il faut faire du « social » et s'occuper dare dare de l'emploi et de l'augmentation des salariés ! Mais, que faire lorsqu'on a plus de 4 millions de personnes concernées par le chômage partiel ou à temps complet ?

Il suffit, pour Xavier Bertrand, de dégainer une mesure phare : La préférence nationale à l'emploi !

S'appuyant sur 2,7 millions de demandeurs d’emploi en France, il a proposé de : « (...) réduire l'immigration légale, notamment liée au travail dont il a estimé qu’elle représentait à peu près 20.000 personnes (...) » Mais comme le fait remarquer Patrick Lozes, sur le Nouvel Obs : « (...) En supposant que la baisse soit effectivement de 20 000 personnes, cela ne ferait que…0,7% des 2.7 millions de chômeurs (...) bien utile pour envoyer des messages vers la frange la plus sensible aux thèses de l’extrême droite (...) » Chassez le naturel ...

En ce qui concerne la fameuse prime aux salariés, bien peu de français se souviennent de la « prime Villepin » de 2005

Le site Web de l'Entreprise la présentait en 2005 : « (...) le Premier ministre a annoncé un programme de mesures destinées à relancer, d'ici à 2007, la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat (...) La possibilité donnée aux entreprises de distribuer à leurs salariés un bonus de 1 000 euros au maximum, entièrement exonéré d'impôt et de charges patronales fiscales et sociales (...) »

Résultat ? : Au final, comme le rappelle Laurence Laigo de la CFDT « (...) la prime Villepin (pas obligatoire, plafonnée à 1.000 euros), tout le monde l'a attendue et ça a dû toucher quelque 330.000 personnes »

Alors, quelles en seraient les modalités et combien de salariés seraient concernés cette fois- ci ?

Un chiffre tout d'abord : Il faut savoir que, dans le domaine de la participation : « 92% des salariés des entreprises de plus de 500 salariés ont accès à au moins un dispositif, contre 11,6% des salariés des très petites entreprises (...) » Nous dit 20Minutes.

Et dans la mesure où, plus de 90% des salariés français, travaillent dans des entreprises de moins de 20 personnes, le projet de prime prend toute son ampleur !

Néanmoins, selon Christine Lagarde, on s'éloigne de plus en plus de la première annonce de François Baroin, puisqu'elle déclare : « (...) Je ne pense pas qu'on puisse lui donner un caractère obligatoire dans son montant. Ce à quoi nous réfléchissons actuellement, c'est la chose suivante : un mécanisme d'exonération de charges sociales pour que les entreprises puissent payer des primes exceptionnelles à leurs salariés, à titre négocié (...) »

En gros : Faire financer une prime au montant aléatoire par une augmentation du déficit des régimes sociaux ! Ce qui ne gêne pas, outre mesure, Laurence Parisot, pourtant si pointilleuse sur leur gestion. En effet, devant si peu d'obligations, celle-ci a affirmée être « rassurée » par les propos de la ministre. Quant à la CGPME, elle est carrément aux anges puisqu'elle se réjouit de savoir : « que cette prime serait à négocier entre les patrons et les représentants des salariés » - TF1/LCI

Alors, en fin de compte, qui serait réellement concerné ?

Selon François Chérèque qui connaît bien le dossier : « Cela concernera très peu d’entreprises : les entreprises du CAC 40 (...) cela écarte donc les entreprises qui ne font pas de bénéfices ou dont les bénéfices sont en baisse, toutes les entreprises qui ne sont pas cotées en bourse, toutes les petites entreprises (...) »

Que peuvent attendre ces exclus du dispositif ?

Xavier Bertrand indique : « (...) Pour les entreprises qui ne seraient pas concernées par ce dispositif, il faut que ce soit les salaires qui bougent, a insisté le ministre. Il faut que les branches professionnelles se mettent autour de la table pour en parler (...) »

YAPLUKA ... Attendre !

Crédit photo
L'Express