25 mai 2012

Et si vous essayiez de vivre avec le SMIC Monsieur Le Maire ?

Selon l'ancien ministre le l'Agriculture, ces sont les augmentations du SMIC qui sont responsables de l'augmentation ... du chômage. Lorsqu'on connaît le bilan du gouvernement auquel il appartenait en termes d'emploi on pourrait presque en rire !





Comme on dit chez moi : Si les salariés acceptaient d'être bénévoles, c'est certain qu'il y aurait beaucoup moins de chômage. A rapprocher de ce qu'a déclaré Bruno Le Maire chez  iTELE : « Les augmentations du Smic depuis plusieurs années ont contribué à l'augmentation du chômage »

Même si Bruno Le Maire n'était pas l'un des ministres les plus médiatiques du gouvernement Fillon, il ne faut pas oublier qu'il était le rédacteur du très droitier projet 2012 de l'UMP. Dans lequel, au passage, il préconisait : La mise en place d'un code pénal spécifique pour les mineurs, avec sanctions dès 12 ans !

C'est lui qui mercredi dernier encore nous rejouait le couplet du vrai travail contre l'assistanat : « (...) Le vrai travail, ça veut dire les gens qui prennent leur voiture le matin pour se rendre dans leur entreprise, leur usine, leur exploitation, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir et ont encore mille choses à faire pour leur famille, pour eux-mêmes, pour gérer leur foyer. C'est la différence avec ceux qui vivent des revenus de l'assistance (...) »

Le problème, c'est qu'un nombre de plus en plus important des salariés français : « qui prennent leur voiture le matin pour se rendre dans leur entreprise, leur usine, leur exploitation, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir .... » touchent le SMIC et n'arrivent pas à joindre les deux bouts !

C'est donc en pensant à eux que monsieur Le Maire a déclaré : « Les augmentations systématiques du Smic depuis plusieurs années ont participé à l'augmentation du chômage dans notre pays (...) Pour moi, la priorité, c'est la défense de l'emploi et la défense de notre production (...) »

Référence aux accords compétitivité-emploi et au transfert des cotisations patronales vers l'impôt réclamés à cor et à cri par le Medef qui, celà ne vous étonnera pas, fait une crise de nerfs dès qu'il est question d'augmenter le SMIC au fait que : « Si on continue d'étrangler les entreprises, on se prive du surplus de création de richesses qui vous apporterait le surplus de recettes » et exerce une fois de plus son chantage habituel : « Tout mouvement au-delà de la simple valorisation économique du smic, tout coup de pouce trop généreux aurait un impact considérable et négatif sur l'emploi »

Oubliant de préciser comme le fait remarquer le blog Dans le collimateur : « (...) que la France produit, à euros constant, le double de richesse par rapport à 1981 (prés de 2000 milliards) pour seulement 10% de population en plus (...) » Ce dont les actionnaires se félicitent d'ailleurs !

Néanmoins, les Smicard seront contents d'apprendre que Bruno Le Maire trouve que la taxe exceptionnelle sur l'SF sur laquelle réfléchit le gouvernement relève : « toujours de la même logique... qui mènera la France dans le mur »

Même si ces salariés pourront grincer des dents en apprenant que le Président Sarkozy cher à Bruno Lemaire a pu gaspiller pour 9,4 millions euros de sondages et études sur : DSK, Le Pen, les écologistes et l'islam ou sur l'avis des français sur : « son mariage possible avec Carla Bruni »

Mais que ces mêmes Smicards se rassurent puisque le candidat à la députation dans l'Eure qui même en cas de défaite, ne connaîtrait pas les affres du salaire minimum, reconnaît : « qu'il n'est pas facile de vivre en France aujourd'hui avec un Smic »

Mais que ne ferait-on à l'UMP pour : «  les gens qui prennent leur voiture le matin pour se rendre dans leur entreprise, leur usine, leur exploitation, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir et ont encore mille choses à faire pour leur famille, pour eux-mêmes, pour gérer leur foyer » et ... qui touchent le SMIC  !


Crédit et copyright photo

24 mai 2012

Législatives : Voterez vous pour l'UMP un parti de « mal élevés » et « d'hypocrites » ?

Tétanisés par une probable défaite aux législatives, les leaders de l'UMP ne cessent de s'invectiver et s'injurier. Français, oseriez-vous confier l'avenir de la France à un parti de « mal élevés » et « d'hypocrites » ?




En politique, perdre le pouvoir est la pire chose qui puisse arriver à un parti. Dès lors, plus question de courtoisie forcée, puisqu'il faut, outre éviter le naufrage, chercher des responsables de l'échec et bien entendu mettre la main sur les instances du parti en vue d'une hypothétique reprise de ce fameux pouvoir perdu !

Ce constat s'applique à l'UMP depuis la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Il est d'autant plus douloureux pour eux que cette défaite intervient après 10 ans aux commandes de la France. D'où un psychodrame assez pitoyable dont les acteurs aspirent toutefois à gérer ensemble l'avenir des français.

Imaginons un instant que l'UMP soit majoritaire après les scrutins des 22 avril et 6 mai 2012. Que vaudrait la phrase de Jean-François Copé : « Soyons rassemblés, soyons vigilants face aux folies de la gauche et constructifs surtout »

Verrait-on François Fillon gouverner avec Jean-François Copé qui le traite d'hypocrite et affirme qu'il ne : « (...) ne peut pas prétendre être le leader de cette formation politique sans qu'il y ait eu un débat démocratique, sans que les militants se soient prononcés (...) »

Quelle belle entente future avec Bernard Debré qui a avoué avoir dit à l'ex premier ministre : « J'ai dit à Fillon : François, il faut fermer sa gueule (...) »

Tout comme avec Rachida Dati qui a jugé : « déloyal, désagréable, ingrat et mal élevé de la part de François Fillon d'assurer qu'il n'y avait pas de leader naturel à l'UMP (...) Elle a également jugé que François Fillon était un petit peu ingrat vis-à-vis de Nicolas Sarkozy qui l'a fait ce qu'il est aujourd'hui (...) On dit à nos enfants : faut être bien élevé, bien éduqué. C'est mal élevé vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Il n'est pas mort non ? »

Sachant par ailleurs qu'entre Rachida Dati et Bernard Debré se sont déclaré la guerre puisque la première soutien une candidature dissidente dans la circonscription du second

Sans oublier Xavier Bertrand dont l'inimitié avec Jean-François Copé n'est un mystère pour personne.

Du côté de la solidarité entre anciens membres du gouvernement, nous aimerions connaître le nom de son ancien collègue qui a affirmé vouloir « casser la gueule » de Laurent Wauquiez parce qu'il a annoncé qu'il renonçait aux 6 mois de salaires qu'il devait toucher en tant qu'ancien ministre. Et les noms de ceux qui l'ont traité de démago expliquant que sa décision était de l'escroquerie et un gadget de communication, faisant perfidement remarquer au passage que celui-ci : « (...) continuera à toucher son indemnité de maire du Puy-en-Velay ainsi que celle de député, s'il est élu. De plus, en tant qu'énarque, il pourrait réintégrer la haute administration en cas d'échec aux législatives (...) »

N'oublions pas non plus cette preuve de bonne entente de la part de Nathalie Kosciusko-Morizet qui, en comité stratégique au siège de l'UMP n'a pas hésité à régler ses comptes en lançant :  « (...) Comme beaucoup d'entre vous, je suis sur le terrain, on est au feu. Les balles dans le front, je veux bien. Mais les balles dans le dos, je préfère éviter »

Encore faudrait-il que tout ce beau monde puisse s'entendre avec la Droite Populaire qui ne cesse de clamer sa future autonomie et rêve de créer un groupe autonome à l'Assemblée Nationale.

Voilà en quelques lignes à quoi ressemble actuellement le parti « des droits et des devoirs » qui appelle les français à lui donner une majorité pour « équilibrer les pouvoirs »

Devant une telle cacophonie et de telles distensions, les français seraient bien avisés de suivre le conseil d'un ancien Premier Ministre qui déclarait : « sans majorité [à l'Assemblée Nationale], le Président de la République ne peut pas mettre en œuvre le projet que vous avez choisi à l’élection présidentielle. Alors je vous le demande, mes chers compatriotes : donnez au Président de la République une majorité, et nous pourrons ensemble rénover notre pays, préparer l’avenir des générations futures » un certain ... François Fillon !


Crédit et copyright photo

23 mai 2012

Logement social : Lobbying et coups tordus du lobby bancaire contre le Livret A ?

La Fédération bancaire française vient de lancer une opération de lobbying contre l'engagement de François Hollande de doubler le plafond du Livret A en faveur du logement social . Il faut dire que cette mesure pénaliserait surtout leurs autres produits d'épargne !



Dans ses 60 engagements de son projet, François Hollande indiquait : « (...) J’agirai pour que soient construits au cours du quinquennat 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, soit 300 000 de plus que lors du quinquennat précédent, dont 150000 logements très sociaux, grâce au doublement du plafond du livret A (...) » Proposition 22

Ce que concède ... mais conteste la Fédération Française Bancaire : « l'organisme qui rassemble toutes les entreprises bancaires en France » en clair : le lobby bancaire français !

Quels sont les reproches de la Fédération Française Bancaire à cette mesure ?

Tout d'abord que : « Le doublement du plafond du Livret A est une mesure inadaptée » Et pourquoi donc ?

D'après un de leurs communiqués : « Le problème du logement social ne relève pas d'une insuffisance de financement - ce qu'une augmentation du plafond du Livret A chercherait à corriger - mais tient davantage de la rareté du foncier, des prix élevés et de la capacité à construire (...) »

Par ailleurs : « (...) Le doublement du plafond du Livret A représentera un coût supplémentaire pour les finances publiques (...) Les Français vont transférer de l'épargne qui est aujourd'hui fiscalisée sur un produit qui ne l'est pas (...) »

Et comme l'écrit Politis : « Pour conclure son communiqué, le patronat bancaire de la FBF n’a pas hésité à adopter un ton très gauchiste » En effet, la Fédération Française Bancaire n'hésite pas à écrire : « Le doublement du plafond du Livret A avantage les épargnants les plus aisés. En effet, le Livret A ne compte qu'une minorité seulement de détenteurs ayant atteint le plafond de 15300 euros (...)  »

On notera aussi une attaque en règle de François Pérol patron du groupe bancaire BPCE. Pérol qui rappelons le est un ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, nommé par Nicolas Sarkozy, directeur de la deuxième banque de France, issue de la fusion entre les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires. Alors que la BPCE est historiquement un des plus gros collecteurs d'épargne de Livret A.

Or, l'argument sur la raretée du foncier est fallacieux dans la mesure où comme le rappelle  Jean-Baptiste Eyraud, de l'Association Droit au Logement (DAL) : « (...) Il a d'abord beaucoup de friches urbaines aux alentours des grandes agglomérations (...) ensuite, François Hollande s'est engagé à livrer des terrains qui appartiennent à l'Etat pour construire des logements sociaux (...) En outre, l'argent du livret A ne sert pas qu'à construire, il permet aussi aux organismes HLM d'acheter des immeubles et de les transformer en logements sociaux (...) »

Ce à quoi Jean-Philippe Gasparotto, le secrétaire général de la CGT Caisse des dépôts ajoute : « (...) Les prêts au logement social financés par le livret A, sont également destinés à la réhabilitation des bâtiments, et notamment à leur réhabilitation thermique (...) »

Mais, soyons sérieux deux minutes. Qu'est ce qui dérange vraiment les banques françaises dans la proposition du Président de la République ?

C'est Politis qui nous donne la version la plus simple et la plus concrète : « (...) la mesure de François Hollande (...) aurait aussi pour effet de réduire les dépôts bancaires et les bénéfices tirés d’une épargne logée dans des fonds, dont les assurances vie (...) Même si elles disposent d’une partie de l’épargne du Livret A (35 à 40 %, environ 40 milliards sans contrepartie et utilisée à des fins spéculatives) et du LDD, les banques seraient ainsi privées d’une partie de leurs ressources, tandis que les assureurs pourraient être déstabilisés par une baisse de leurs encours d’assurance-vie (...) L’enjeu est donc important pour le lobby bancaire et des compagnies d’assurance, de plus opposé au retour à la centralisation de cette gigantesque épargne gérée la Caisse des dépôts (...) le gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel, Christian Noyer (...) soutient l’idée que le logement n’a pas de problème de financement. Le même gouverneur avait préconisé de ne pas relever le taux de rémunération du Livret A ni du Livret de développement durable en février, alors que l’évolution des prix à la consommation aurait dû le faire grimper à 2,5 %. On voit de quel côté se situe les recommandations de Christian Noyer, lequel préfère soutenir les marchés financiers (...) »

Politis qui conclue par : « (...) Peu importe que plus de 10 millions de personnes éprouvent de graves difficultés à faire face aux dépenses de logement et craignent de le perdre, qu’elles soient accédantes ou locataires (...) »

Effectivement, pour la Fédération Bancaire Française, peu importe ...  


Crédit image

22 mai 2012

Retraite à 60 ans : L'insupportable chantage du Medef !

Selon le Medef, autoriser des salariés ayant commencé à travailler dès 18 ans et cotisé 41 ans à partir à la retraite à 60 ans serait insupportable. Par contre se séparer des seniors à coup de ruptures conventionnelles serait une mesure ... sociale phare ! 




Il se dit qu'au Medef, nombreux sont ceux qui reprochent à Laurence Parisot ses prises de positions et diverses « déclarations d'amour »  à l'encontre l'ex président Sarkozy pendant la présidentielle. A tel point qu'elle déclenché des ricanements dans son propre camp en déclarant : « Les entreprises ne sont ni à gauche, ni à droite »

Néanmoins, si elle s'est vite reprise, en constatant les résultats, annonçant qu'elle était impatiente de travailler avec le nouveau gouvernement, il semble bien qu'elle ait décidé de faire payer aux salariés le très probable abandon de la TVA sociale et des accords compétitivité-emploi inclus dans le programme de son champion de candidat.

En effet, alors que la complicité entre le précédent gouvernement et le Medef a permis de mettre en place la rupture conventionnelle qui s'est avérée être un des meilleurs outils pour se séparer des seniors, les DRH affirmant avec délice que : « La rupture conventionnelle du contrat de travail est considérée comme la mesure sociale phare du quinquennat Sarkozy », Laurence Parisot a décidé de faire barrage à la possibilité pour les salariés ayant commencé à travaillé dès 18 ans et atteint 41 ans de cotisation à prendre leur retraite à 60 ans ! 

Quels sont les arguments de notre « amie» Laurence ?

Dans l'Usine Nouvelle « (...) Elle se demande par exemple si dans le prochain calcul seront pris en compte uniquement les trimestres cotisés ou, comme certains le demandent, des trimestres validés intégrant congés maternité, périodes de chômage etc. Dans cette hypothèse, l'impact financier n'est tout simplement pas le même (...) » Oubliant au passage de poser la question du coût pour l'UNEDIC des chômeurs seniors de longue durée. Mais, dans la mesure où l'indemnisation ne dure que trois ans, le compte est vite fait pour madame Parisot !

Bien que nous soyons opposés aux restrictions contenues dans le programme de François Hollande sur le sujet, la réponse figurait dans les engagements du candidat : Seules périodes de trimestres cotisées seront prises en compte. Donc, une polémique de plus donc madame Parisot est coutumière ! Ce qui ne l'empêche pas de menacer : « (...) si l'Agirc et l'Arcco devaient financer ce surplus, le Medef serait amené à poser des questions importantes et très structurelles sur ce que nous voulons faire de ces régimes (...) »

Polémique qui ne résout pas le problème principal : Est-il possible de rester dans l'emploi au delà de 50 ans ?

Rester dans l'emploi et surtout en retrouver un, une fois qu'on l'a perdu ! Mais, sur ce dernier sujet, il ne faut pas compter sur Laurence Parisot pour obtenir la moindre réponse. Car, selon la logique de l'organisation patronale, le salarié n'est qu'une variable d'ajustement dans une économie mondialisée. En clair, le jour où l'entreprise préfère recruter un plus jeunes (plus économique et moins revendicatif) à défaut de l'archaïque harcèlement moral, elle utilisera la moderne rupture conventionnelle. Par contre, pas question de perdre du temps avec les plus de 850 000 inscrits de plus de 50 ans à Pôle Emploi !

Soyons clairs madame Parisot, vous exigez que les salariés partent le plus tard possible à la retraite, votre objectif étant, comme votre ami François Fillon d'atteindre 67 ans. Mais pourquoi puisque vous refusez toute obligation ou quota en ce qui concerne les salariés âgés ?

En toute probabilité parce que vous savez qu'en repoussant au plus loin l'âge légal, il se trouvera bien un gouvernement qui mettra en place un pilier obligatoire de capitalisation permettant à ceux qui le peuvent de cotiser individuellement et de partir à la retraite à la carte en faisant l'impasse sur les pénalités du régime général !

Et ce jour, vos adhérents banquiers et assureurs pourront acheter la totalité du stock de vins de champagne pour fêter la captation sur le long terme de l'épargne des français en vue de financer leur retraite privée. Bien entendu, banques et assurances n'offriront aucune garantie à leurs clients (krachs financiers inclus) et pourront comme n'importe quel fond de pension spéculer et dépecer des entreprises pour verser au retraités leur pension.

Mais que vous importe, puisque vous auriez réussit là ou tous vos prédécesseurs ont échoué : liquider une bonne fois pour un des plus importants volet du programme du Conseil National de la Résistance. 

Alors, votre posture qui consiste à exiger une rencontre avec Marisol Tourraine la nouvelle ministre des Affaires sociales, pour faire revenir le gouvernement sur son projet de décret autorisant un départ à la retraite à 60 ans pour des salariés ayant commencé à travailler tôt, tout comme votre chantage, ne  trompent personne.

Mais peut être êtes, misez-vous sur une possible victoire des candidats de l'UMP aux législatives qui vous permettrait d'obtenir une précarisation généralisée des salariés, un nouveau report de l'âge légal de la retraite et ... son financement privé. 

Confirmant par là même que votre propos sur  « Les entreprises qui ne sont ni à gauche, ni à droite » était comme à l'accoutumée une aimable plaisanterie qui a du bien faire rire dans les couloirs du Medef ... 


Crédit et copyright photo