07 novembre 2008

C'est Vendredi et on parle de Slovar

Vendredi l'hebdo c'est aujourd'hui et l'article que Slovar a consacré à au congrès de Reims est publié en page 2.

Extrait de l'article publié sur Slovar les Nouvelles : Le militantisme est-il un problème de pouvoir d'achat ?

Ségolène ROYAL vient à quelques jours du congrès de Reims de lancer son pavé dans la marre : "... / ... Le PS a perdu 80.000 militants en un an et demi ; je trouve cela très douloureux. Et je trouve scandaleux qu'on aille demander 100, 120 ou 150 € à des gens qui doivent régulariser deux ans pour pouvoir voter. Pour que le parti soit fort, il faut le plus de militants possibles. Si demain, c'est mon équipe qui a la responsabilité de gérer le parti, je ne consulterai même pas : l'adhésion sera à 10 ou 20 €, pour tout le monde. Sauf pour les élus, qui cotiseront en fonction des indemnités qu'ils reçoivent ... / ...

Ramener la perte de crédibilité et d'adhérents du Parti Socialiste à un montant plafond me semble un raccourci assez simpliste. Qui peut croire qu'il suffit de faire des prix discounts comme chez LIDL ou ALDI pour attirer les candidats militants à la marche en avant du Parti et surtout les classes "populaires" ou "moyennes". Si l'objectif est de retrouver les précédents adhérents à 10 ou 20 €, on peut s'interroger sur l'opportunité de faire revenir des militants à l'engagement si peu durable ... Lire l'intégralité de l'article

Un petit rappel à tous ceux qui nous font l'amité de lire et de commenter les articles publiés par Slovar les Nouvelles : Ce n'est pas parce que ces gens ont un site Web gratuit qu'il ne faut pas acheter le journal "papier" qui lui est payant, sinon la sanction sera immédiate : Pas de fric plus de journal.

A vous de voir !!!

Vendredi L'hebdo
http://www.vendredi.info

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez

Jean-Luc Mélenchon viens de nous faire parvenir le communiqué suivant :

Ca suffit comme ça !

Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages.

Et la motion de Ségolène Royal l'emporte avec sa proposition d alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l'ont emporté alors qu elles conduisent partout à l'échec.

Elles avalisent l'Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l'abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n y change rien malheureusement.

Pour nous, ça suffit comme ça !

Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l'orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays.

Non ! Pour nous, ça suffit comme ça ! Nous prenons nos responsabilités.

Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy.

Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d'action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l'écosystème.

Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l'a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d'engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d'un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d un front de forces de gauche pour les élections européennes.

Nous savons qu'une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l avant.

Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne
Marc Dolez, député du Nord

Pour aller de l'avant, un site sera ouvert en fin de journée (vers 17H00) à l'adresse http://www.casuffitcommeca.fr

Motions : Premiers résultats du vote des militants socialistes

Lu sur le site du quotidien Libération

En Gironde, c’est la motion de Bertrand Delanoë, avec 33,41%, qui arrive en tête, suivie de celle de Royal (27%). Lors de la primaire pour la présidentielle, la présidente de Poitou-Charentes avait recueilli 60% de voix dans le département. Suivent les motion de Benoît Hamon et Martine Aubry.

Dans le Nord, sans surprise, Martine Aubry arrive largement en tête dans son fief, avec 58%. En deuxième position, c'est la motion A de Delanoë, avec 16,22% des voix, suivie de celle de Hamon (13,68%). La motion de Royal fait 10,39%.

Du côté de Lyon, sur l'ensemble du Rhône, la motion de Gérard Collomb, soutenue par Royal, obtient 41,6% des suffrages, contre 22,9% pour Bertrand Delanoë. Benoit Hamon suit à 18,96%, devant Aubry.

Dans les Bouches-du-Rhône, Royal explose la concurrence, avec 73,2% des voix. Reste des miettes pour les autres: environ 9% pour Bertrand Delanoë, 9% également pour Martine Aubry, et 6,6% pour Benoit Hamon.

Dans la région Centre, le tiercé de tête donne Aubry (29%), Royal (27%) et Delanoë (23%). Hamon est à 17%.

Dans l’Est : En Moselle, Royal est en tête, dans le Bas-Rhin, c’est Delanoë et dans le Haut-Rhin, Aubry obtient une majorité de suffrage.

En Haute-Garonne, Royal n’arrive qu’en quatrième position, avec 21% quand même. C’est Delanoë qui l’emporte ici, avec 29,7%, suivi d’Aubry et Hamon.

Motion Royal vainqueur du vote militant

La motion de Ségolène Royal est arrivée en tête du vote des militants PS pour le congrès de Reims, avec 29,12% des voix. A noter les quelques 19% de la motion Hamon qui risque de jouer les arbitres pour l'élection du premier secrétaire.



Sources crédit et copyright
Libération

06 novembre 2008

Formation individuelle des salariés : Chronique d'une mort annoncée ... par le MEDEF ?

La commission des Finances, de l’économie générale et du plan de l’Assemblée nationale a confié, le 11 septembre 2007, à la Cour des comptes le soin de réaliser une enquête sur le droit individuel à la formation (DIF)

Le DIf c'est quoi ?

C'est le cumul annuel d'heures de formation, dont bénéficie chaque salarié titulaire d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) et ayant un an d'ancienneté dans l'entreprise. Le droit individuel à la formation (DIF) permet au salarié de suivre une action de formation, en dehors de son temps de travail, tout en étant indemnisé. Le salarié peut, de sa propre initiative, suivre une formation professionnelle.

Ce nouveau droit ne constitue cependant pas un remède aux inégalités devant la formation professionnelle qu’il aurait l’ambition de corriger. La durée cumulée des droits acquis au titre du DIF, même au bout de six années, est bien trop courte pour offrir aux salariés des formations réellement qualifiantes. De surcroît, ce sont souvent les salariés les mieux formés qui bénéficient en priorité des actions de formation professionnelle au titre du DIF ... / ... Par ailleurs : Comme le note la Cour, assez peu de salariés en ont fait usage. D’après les dernières statistiques, qui datent de presque un an, moins de 4 % des salariés sont concernés, dans à peu près 14 % des entreprises. Même si nous pouvons estimer que le taux est, depuis, monté à 6 % cela reste très faible - Source Assemblée Nationale

Et pourtant, on nous l'a chanté sur tous les tons le DIF. Notre Jean-Pierre Raffarin national s'en gargarisait matin et soir. Alors, une mystification de plus ?

Retour sur la de la "merveille" de Jean-Pierre expliquée à l'époque par Le Réseau d'Alerte sur les Inégalités :

... /... L’accord mis en œuvre dans le cadre de la loi « Fillon » de novembre 2003 a été signé par toutes les organisations syndicales. La « grande avancée » de l’accord est la reconnaissance d’un Droit individuel à la formation (DIF), que tout salarié peut faire valoir auprès de son entreprise.

Mais ce droit n’est que de vingt heures de formation par an, ce qui suppose qu’il s’agira d’actions courtes de développement de compétences, strictement adaptées aux objectifs et aux besoins de l’employeur et du patronat local, et absolument pas de formation réalisée dans la perspective d’une promotion sociale.

Dans la mesure où une bonne partie de la formation devra s’effectuer en dehors du temps de travail, il y a là une manière de revenir sur les 35 heures. De plus, la rémunération de ce temps ne sera pas du salaire mais une indemnité inférieure au salaire qui ne fera pas l’objet de cotisations sociales ... / ...

Enfin, un « passeport formation » sera attribué à chaque salarié, où figureront les descriptions de chacun des emplois qu’il a occupé au cours de sa carrière, des formations suivies, des « compétences mises en œuvre dans le cadre de ces emplois », des décisions de formation prises à l’issue des entretiens individuels… bref, un parfait outil de contrôle et d’évaluation des personnes, en particulier à l’embauche - Source CAIRN

Un passeport formation ? ça vous la coupe !!!

Description : Il s’agit d’un document personnel, établi à votre initiative et qui reste votre propriété. Ce document permet d’identifier et de faire certifier vos connaissances, compétences et aptitudes professionnelles, acquises dans le cadre de la formation initiale ou continue ou lors d’expériences professionnelles.

Que contient-il ?

Le passeport formation inclut notamment :

les diplômes et les titres obtenus au cours de la formation initiale ;
les expériences professionnelles acquises lors des périodes de stage ou de formation en entreprise ;
les certifications à finalité professionnelle (diplômes, titres ou certificats de qualification) obtenues dans le cadre de la formation continue ou de la validation des acquis de l’expérience (VAE) ;
la nature et la durée des actions de formation suivies au titre de la formation professionnelle continue (y compris en cas de chômage) ;
le ou les emplois tenus dans une même entreprise sous contrat de travail, ainsi que les connaissances, compétences et aptitudes professionnelles mises en œuvre à cette occasion ;
les activités tutorales ;
dans une annexe et avec votre accord, les décisions en matière de formation qui seraient prises lors d’entretiens professionnels et de bilans de compétences dont vous avez bénéficié.

Comme la quasi totalité n'ont jamais entendu parler dudit passeport et à fortiori ne l'ont jamais vu, vous pouvez en télécharger un en cliquant sur http://www.passeportformation.eu/

ça vous rappelle pas le Carnet de Santé JUPPE qui après avoir coûté une fortune à imprimer est resté dans le tiroir des français ?

Seulement, cette fois-ci le MEDEF entend bien profiter des turbulences de la crise économico financière et surtout de la baisse d'influence de ssyndicats pour imposer ed nouvelles règles. Le site Web pourseformer donne de sa vision des vrais enjeux et frictions en cours et à venir entre partenaires sociaux. C'est à lire sur le site pourseformer

DIF-CDD, formations hors temps de travail, portabilité, rôle élargi des Fongecif... Bien qu’officiellement qualifiée de « constructif », le deuxième round des négociations sur la formation professionnelle laisse apparaître d’importantes divergences de vue entre le patronat et les partenaires sociaux.

Pression sur la formation hors temps de travail. Si le plan de formation devrait rester de la responsabilité de l’employeur concernant les actions liés à l’adaptation au poste, la proposition du Medef débattue lors de cette seconde séance ouvre de nouveau le débat de la formation hors temps de travail pour les formations liées à l’évolution des emplois et au développement des compétences, actuellement dévolues en partie à l’entreprise, via le DIF. Une incitation qui a fait bondir en cœur les syndicats. « Il ne faudrait pas que la règle privilégie certaines catégories de salariés plus que d’autres. Pour les familles monoparentales par exemple, se former hors temps de travail est extrêmement difficile », a plaidé Olivier Gourlé, chef de file des négociations pour la CFTC. ... / ...

Supprimer le DIF-CDD ?

En toile de fond, l’idée du MEDEF est de transférer aux Fongecif, les formations liées à l’évolution des compétences, en utilisant le dispositif du CIF, notamment pour les salariés en CDD.

Nota : Le CIF définition INSEE : Le congé individuel de formation (CIF) a pour objet de permettre à tout salarié, au cours de sa vie professionnelle, de suivre, à son initiative et à titre individuel, des actions de formation, tout en bénéficiant d'une prise en charge totale ou partielle de sa rémunération et des coûts de formation. Les formations suivies dans ce cadre sont indépendantes de sa participation aux stages compris dans le plan de formation de l'entreprise dans laquelle il exerce son activité.

Les syndicats craignent surtout que les entreprises se défaussent de leurs responsabilités de formation, le MEDEF proposant dans la foulée « d’optimiser le nombre de CIF, en réduisant la durée des formations ». Et évoquant là aussi le recours possible à la formation hors temps de travail, en redéfinissant les règles de prise en charge des Fongecif. « Le CIF est un droit rattaché à la personne, pas à l’employeur. Il ne faudrait pas que ce dispositif serve les besoins de l’entreprise, comme cela se fait parfois », a jugé Olivier Gourlé de la CFTC. Ces divergences de vue seront sans nul doute source de tensions dans les négociations.

... / ... Reste une question-phare : quels financements accompagneraient ces propositions, tant pour les Fongecif que pour les Les organismes paritaires collecteurs agrées (Opca) ?
Ce point, qui promet d’être houleux, sera débattu le 21 novembre entre les partenaires sociaux. ... / ... Source pourseformer

Et pourtant, qui proposait et déclarait en le 3 septembre 2007 à Marseille :

La création d’un compte d’épargne formation doté d’un capital initial de 20 ans et renouvelable au fil de la carrière du salarié. A quoi s’ajouteraient deux autres nouveaux droits : le droit à la première expérience professionnelle et le droit à une deuxième chance, sur le modèle des écoles éponymes. « que soit reconnu à chacun un droit à l’éducation et à la formation », et « que chacun reçoive un compte épargne formation c’est-à-dire un capital initial de formation par exemple de 20 années ». Lequel s’épuiserait au fil des années d’études et se reconstituerait au fur et à mesure que les années d’activité professionnelle apporteront de nouveaux droits. Par rapport à l’actuel droit individuel à la formation, ces nouveaux droits seraient « librement transférables » et applicables à tous les types de formation, qu’elles soient intellectuelles ou professionnelles, sous forme scolaire, de stages ou en alternance .... / ... Nicolas SARKOZY - Source Droit individuel formation

Et qui déclarait le 3 juillet 2007 ?

Formation professionnelle : la "refondation" ne peut plus attendre

"Quant à la restructuration de notre système de formation professionnelle, elle est absolument nécessaire. 24 milliards d’euros sont consacrés à la formation, 60 % des salariés n’y accèdent jamais. Je le dis clairement aux partenaires sociaux : nous ne pouvons plus attendre. J’entends qu’ils s’engagent dans une véritable refondation de la formation professionnelle. C’est un chantier pour 2008, et le Gouvernement, en concertation avec les régions, y sera particulièrement attentif." ... / .. .François FILLON (Tableau de bord UMP de suivi des engagements )

Transmis aux auteurs et à la présidence du MEDEF qui, après avoir imprimé ce texte en plusieurs exemplaires, pourra organiser un concours de cocottes en papier avant de se ruer au micros des radios et télévision et demander avec force que : Les salariés français puissent être formés tout au long de leur vie, afin d'améliorer ... leur flexibilité !!!

Etonnant non ?

Etats Unis : Constitution de l'équipe OBAMA et crise financière mondiale

Barack Obama a procédé à ses premières nominations afin d'assurer la transition avec l'administration Bush. Cette administration prendra ses fonctions au mois de janvier 2009.

Rahm Emanuel s'est vu proposer le poste de chief of staff, (directeur de cabinet, de la Maison Blanche). L'équipe de transition est composée en parti d'anciens de l'administration Clinton. On parle d'Howard Dean, le patron du Parti démocrate, pour le poste de Secrétaire à la Santé.

Dans le même temps, on igore s'il sera présent au G20 voulu par Nicolas Sarkozy

Les Européens se mettent mardi en ordre de bataille en vue du sommet mondial à venir sur la réforme du système financier international, en définissant leurs grandes priorités face à des Etats-Unis fragilisés par la crise bancaire et le départ en vue de George W. Bush.

Les Européens plaident avec force pour une réforme réelle et complète du système financier mondial, une sorte de nouveau Bretton Woods du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale. Ils souhaitent rapidement une forme d'instance de supervision mondiale des marchés.

L'Europe entend profiter de la crise financière pour imposer ses vues aux Etats-Unis, placés en position d'accusés dans la mesure où la tourmente a pris naissance chez eux.

Une victoire lors de l'élection présidentielle de mardi du démocrate Barack Obama, plus ouvert à une régulation renforcée des marchés financiers que le républicain George W. Bush, pourrait les aider.

Mais la tâche ne sera pas aisée pour convaincre les Américains. Lundi, la Maison Blanche s'est montrée très prudente sur les chances de voir le prochain sommet du G20 sur la crise financière aboutir à des mesures concrètes, malgré la pression en ce sens exercée par le président français Nicolas Sarkozy ... / ... Source AFP/Google

Crédit montage
Le Sniper

05 novembre 2008

Seniors au travail : La cosmétique pour stratégie

Chez Slovar nous abordons régulièrement le sujet de l'emploi des plus de 50 ans. Et bien il va falloir que nous revoyons nos chiffres puisque c'est nouveau, 'il faut maintenant classer les plus de 45 ans dans cette catégorie !!!

Mais avant tout, penchons nous sur le nouveau "machin" mis en place par les pouvoirs publics pour permettre selon les termes en vogue depuis quelques jours pouvoir travailler jusqu'à 70 ans.

Tout le monde a pu se rendre compte que l'auto régulation des marchés était une catastrophe. Cela n'a pas empêché le MEDEF de présenter il y a peu son nouveau "code de gouvernance" afin que le législateur n'intervienne pas. Madame Parisot déclarait à cette occasion : "Nous demandons très clairement à toutes les entreprises françaises cotées sur les marchés réglementés d’adhérer à ce code de gouvernement d’entreprise. ... / ... En élaborant ce code, les organisations patronales veulent éviter tout projet législatif et ne s’en cachent pas : « Dans ce domaine, tout le monde sait que la loi est contre-productive (…) La législation nuit à la créativité et aux engagements des chefs d’entreprise »

C'est probablement au nom de cette éthique auto régulée que le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez a annoncé de nouvelels mesures pour l'emploi des seniors.

"Nous avons souhaité, en lien avec Vigeo et des entreprises qui ont accepté de jouer le jeu (Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, L'Oréal, La Poste, O2, Siemens, Vinci), mettre en avant les bonnes pratiques sur l'emploi des seniors car ce n'est pas seulement une pénalité dans la loi qui va faire bouger les choses"

Vigeo, si vous ne le savez pas est l'entreprise dirigée par Nicole NOTAT l'ex dirigeante de la CFDT.

Présentation de Vigeo sur son site : "Le Groupe Vigeo mesure les performances et le niveau de maîtrise des risques de responsabilité sociale des entreprises et des organisations.

Nous mesurons le degré auquel les entreprises ou les collectivités publiques prennent en compte dans la définition et le déploiement de leur stratégie, ou de leurs politiques, des objectifs environnementaux, sociaux, sociétaux et de gouvernance, qui constituent pour elles des facteurs de risque.

Nos analyses permettent :

* D'évaluer le niveau d'engagement des organisations sur chaque objectif de responsabilité sociale ou de développement durable ;
* D'identifier les risques encourus par l’entreprise ou l’organisation en ces matières ;
* Et d'estimer leur degré de maîtrise - Source Vigeo

En résumé : Vigéo est une agence de notation spécialisée en responsabilité sociale qui permet entre autre aux "investisseurs et gestionnaires d'actifs de recevoir des analyses ISR (Investissements Socialement Responsables) sur 1500 valeurs européennes, asiatiques et américaines"

Qui compose son conseil d'administration ?

Le Conseil d’Administration
Il est composé de :

Présidente : Nicole Notat
Sécrétaire : François Rogé

Pour les entreprises :
* BNP-Paribas, représentée par M. Christian Aubin
* M. Jean Gandois (Suez)
* EADS, représentée par Mme Laurence Dors

Pour mémoire, Jean Gandois était à la tête du CNPF lorsque Martine AUBRY promulgua la loi sur les 35H00. Il donna d'ailleurs sa démission en expliquant qu'elle était inaplicable alors que chez Cockerill-Sambre (groupe Usinor en 1998 devenu groupe Arcelor en 2001, et groupe ArcelorMittal en 2006) qu'il dirigeait on travaillait 32H00.

Pour les gestionnaires financiers :

* Caisse Nationale des Caisses d’Epargne, représentée par M. Pierre Dutrieu et M. Erik Pointillart
* Crédit Agricole AM, représenté par M. Patrice de Larrard

Pour les organisations syndicales européennes et ONG :

* Confédération Française Démocratique du Travail, représentée par M. Gaby Bonnand
* M. Luc Cortebeeck, Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC), Belgique
* Forum Ethibel, représentée par M. Mark Lambrechts (Vice-président du Conseil d’Administration), Belgique

Pour les personnalités indépendantes :

* M. Bernard Bayot
* M. Dirk Dalle
* M. Jacques Hintzy
* Mme Nicole Notat
* Transparency International, représenté par Mme Anne-Marie Ducroux
* Pro-Natura International, représenté par M. Guy Reinaud

Le Ministre explique : Les audits seront réalisés "d'ici début 2009 et à partir de là sera effectué un catalogue des bonnes pratiques dans lequel les entreprises et les partenaires sociaux vont pouvoir piocher", a-t-il précisé ... / ...

Vigeo va réaliser dans ces entreprises un diagnostic des actions en termes de formation après 45 ans, d'aménagement des postes de travail, de tutorat et de transmission des compétences, de mise en place de bilans de mi-carrière, de recrutement de salariés âgés de plus de 50 ans, etc.

Parmi les diverses mesures citées par les entreprises, Siemens a mentionné "l'acceptation automatique d'un bilan de compétences demandé par un salarié de plus de 45 ans", La Poste "des aménagements de postes, d'horaires, des reconversions", Cofidis "un point santé spécifique".

Quant à la société O2 (services à la personne), elle a cité notamment le recrutement de jeunes retraitées pour garder les enfants après l'école.

La présidente de Vigeo, Nicole Notat, a souligné que les audits seniors "se font sur la base du volontariat des entreprises" et "donnent de la crédibilité à la communication des entreprises". "Ce n'est pas gratuit, on passe un contrat avec chaque entreprise", a précisé Nicole NOTAT, évoquant "une fourchette de prix entre 15.000 et 20.000 euros".

Ce qui traduit avec un peu de bon sens signifie : Prix des audits réservés à des très grandes entreprises qui pourront comme l'indique Madame NOTAT "donner de la crédibilité à leur communication" Pour ce qui concerne 97% des entreprises françaises qui elles emploient moins de 20 salariés, nous laissons le lecteur libre de juger de l'efficacité de la mesure.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand a rappelé qu'"il faudra discuter de l'emploi des seniors dans toutes les entreprises en 2009, notamment des conditions de travail, de la formation, de la rémunération, et les entreprises qui auront refusé de le faire seront sujettes à une pénalité à partir de 2010". "Quand, dans un plan social, on met volontairement des seniors dehors, même ceux qui ne le souhaitent pas, c'est sanctionnable", a rappelé M. Bertrand. Interrogé sur l'impact des plans de suppressions d'effectifs annoncés récemment, M. Wauquiez a répondu: "Dire que, vu la conjoncture actuelle il faut mettre les seniors dehors, ça me choque".

C'est beau comme du Verlaine mais ça ne convainc personne. Quant aux discussions évoquées par Xavier BERTAND sur la rémunération, il suffira aux entreprise de "discuter" pour éviter les sanctions. Au passage, nul contrôle ne sera mis en place et lorsqu'on connaît l'aversion quasi viscérale des chefs de petites entreprises pour les salariés syndiqués ou revendicatifs, on a déjà un aperçu de la qualité des "discussions". Discussions qui pourraient prendre fin avant de commencer si l'entreprise n'a pas dégagé de résultats positifs.

Du côté des grandes entreprises qui vont coopérer avec Vigéo, on trouve ADECCO un des leaders du travail temporaire (et donc précaire)

Le Pdg d'Adecco-France François Davy s'est engagé mardi à ce que son groupe, partenaire de l'opération "bonnes pratiques", ne fasse "aucune préretraite et aucun départ contraint de salarié de plus de 45 ans" dans le cadre du plan de suppression de 600 emplois que le groupe de travail temporaire va réaliser d'ici juin 2009.

Monsieur Davy est trop bon !!! Faut-il lui envoyer des courriers de remerciement ? le décorer (si ce n'est fait) de l'ordre du mérite ?

Et oui, nous vous le disions en début d'article : Il faut maintenant classer les plus de 45 ans dans la catégorie "seniors" ou peut être "pré seniors" Franchement ça ne nous rassure pas lorsqu'on sait que : Le projet initial de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) proposait une suppression de la mise à la retraite d'office à 65 ans à partir de 2010. Mais l'amendement parlementaire qui a modifié cette mesure, en introduisant notamment un plafond à 70 ans.

Une visite du site Web de la CFDT effectuée ce jour ne nous a pas permis de trouver de réaction concernant "les bonnes pratiques sur l'emploi des seniors" Dans la mesure où Gaby Bonnand le Secrétaire National de la CFDT fait partie du conseil d'administration de Vigeo, on peut imaginer qu'il était au courant de l'opération et qu'il ne manquera certainement pas de commenter la mise en place de ce dispositif ... terriblement cosmétique.

Source et copyright
AFP
Crédit et copyright image
NA


04 novembre 2008

Hortefeux : Pour les immigrés, les carottes « Vichy » sont cuites …

Elu de la région Auvergne d’où il rêve de remplacer l’actuel Président du Conseil Régional socialiste, Brice Hortefeux a décidé de rendre à Vichy sa réputation en y invitant ses homologues européens. La troisième conférence interministérielle européenne sur l'intégration et l'immigration des étrangers s’y tient aujourd’hui. .

Au delà des symboles sur lesquels nous ne reviendront pas si ce n’est pour déplorer que la réhabilitation morale de la ville ait été justifiée ce matin sur Europe1 par des comparaison hasardeuses entre les conférences internationales organisées à Moscou, Berlin, Rome ou dans des hôtels parisiens. Non, selon le ministre, le choix de Vichy tient à la qualité de son hôtellerie et ses thermes. Aussi habile en sémantique que son patron notre ministre !!!

Petite contrariété pour le ministre : La préfecture de l'Allier a annoncé qu'une trentaine de personnes ont été interpellées et trois policiers blessés après une manifestation, lundi 3 novembre dans la soirée, à Vichy, contre la politique européenne d'immigration, discutée dans la ville lors d'une conférence européenne controversée - Source Nouvel Obs

Maintenant, passons aux mesures phares qui seront abordées ce jour :

Le ministre de l'immigration, Brice Hortefeux, annonce qu'il sera demandé aux candidats à l'immigration d'apprendre le français. Cette mesure sera applicable à partir du 1er décembre 2008.

Brice Hortefeux exige que le membre de famille d'un Français (ou d'un étranger établi en France) prouve au préalable sa maîtrise de la langue française et des valeurs de la République avant de solliciter un visa de regroupement familial.

Le ministre de l'immigration dit vouloir faciliter l’intégration des bénéficiaires (d'un visa de regroupement familial) de plus de 16 ans et de moins de 65 ans dans la société française.

Une formation d’une durée de deux mois maximum est donc indispensable. Une attestation de suivi de cette formation est délivrée immédiatement à l'issue du cours et doit figurer parmi les pièces composant le dossier du demandeur.

L'apprentissage de la langue française sera assurée par l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (ANAEM), qui est chargée de la gestion directe des formations civiques et linguistiques dans le cadre du C.A.I. - Source Continental News

Qu’est que c’est que le CAI ou Contrat d’accueil et d’intégration ?

Le contrat d'accueil et d'intégration

Le « Contrat d’Accueil et d’Intégration » représente un engagement réciproque entre l’Etat d’une part, et le migrant, d’autre part. Obligatoire depuis le 1er janvier 2007, il est gratuit pour le bénéficiaire et conclu pour une durée d’un an et peut, dans certains cas, être prolongé d’une année supplémentaire.

Contenu du Contrat

Les modalités de mise en œuvre des formations sont fixées par l’arrêté du 19 janvier 2007 paru au journal officiel du 30 janvier 2007. L’ANAEM organise, finance et assure le suivi des formations et des prestations dispensées dans le cadre du Contrat d’Accueil er d’Intégration depuis le 1er janvier 2007.

Dans le cadre du Contrat d’Accueil et d’Intégration, le signataire du Contrat bénéficie de plusieurs formations . / … En cas de non respect des engagements liés au contrat, le Préfet peut y mettre fin, refuser le premier renouvellement du titre de séjour ou la délivrance de la carte de résident. Source ANAEM

Education civique: Institutions, valeurs de la République, organisation politique et administrative.

La vie en France: Informations sur les démarches de la vie quotidienne.

Formation linguistique: Si le niveau de connaissance du français est insuffisant, il lui est prescrit une formation linguistique d'une durée maximum de 400 heures.

Ainsi, toute demande de visa d'immigration familiale sera subordonnée à un examen culturel et linguistique sur place.

Les migrants disposant des bases de français seront dispensés de cours, ainsi que les jeunes de moins de 16 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans. … / …

• Concrètement, le Contrat d’Accueil et d’Intégration est présenté aux migrants lors de la ½ journée d’accueil sur les plates-formes des directions territoriales de l’ANAEM.
Au programme
une séance d’information collective qui présente le CAI et notre pays à travers le film « Vivre ensemble, en France ».
un entretien individuel qui permet à un auditeur social de l’ANAEM :
de présenter en détail le contrat d’accueil et d’intégration
d’établir un diagnostic personnalisé des besoins
d’apprécier son niveau de connaissances orales et écrites du français à partir d’un test fixé par arrêté

de prescrire, si nécessaire, une formation linguistique

d’orienter, si nécessaire le migrant vers l’assistant social présent sur la plate-forme
de fixer avec l’intéressé les dates des formations et des sessions (civique, linguistique et vivre en France) et le cas échéant l’attestation de dispense de formation linguistique (AMDFL).

En contrepartie, l’étranger s’engage à respecter les valeurs fondamentales de la République française et à suivre les formations qui lui auront été prescrites.

Une visite médicale, conçue comme une action de prévention, permet de faire le point sur son état de santé.

Il est clair qu’il va vraiment falloir réunir des conditions … quasiment impossible à réunir. Mais c’est en partie le but.

Autre information divulguée ce matin : Il pourrait être obligatoire pour les candidats à l’immigration, outre les mesures présentées plus haut de connaître les paroles de l’hymne national : La Marseillaise (voir ou écouter la vidéo sur Europe1)

Cet après midi, il pourrait être décidé de mettre en place une « pédagogie » de l’hymne national, c’est à dire, outre la connaissance des paroles, son histoire et les valeurs qu’il véhicule. Il est d’ailleurs envisagé qu’au bout de cinq ans lorsque l’immigré fera une demande de carte de séjour les critères « pédagogiques lui soient imposés.

Alors, nous posons simplement quelques questions :

- Ces tests seront-ils imposés aux ressortissants des pays de l’Union qui ne parlent pas notre langue ni ne connaissent les paroles de Rouget de l’Isle alors qu’on refuse des africains francophones ?

- Exigera t-on à terme que les immigrés sachent marcher sur les mains, faire du trampoline, donner la liste exacte des présidents de la république française, de créer un chef d’œuvre majeur, … ?

- Les employeurs (la restauration et le BTP sont de bons exemples récents) seront-ils poursuivis et sanctionnés ? Même si le Ministre l’affirme … On en doute fortement.

Monsieur Hortefeux devrait plutôt expliquer qu’il a décidé avec un nouveau vocabulaire et des « astuces » de mettre en place la fameuse immigration zéro chère au Front National. Les élections approchent et la drague vers les électeurs les plus à droite va pouvoir recommencer.

Dans le cas où les ministres présents à cette réunion auraient quelques minutes, nous leur proposons de visiter un site au look minimaliste dont le nom est évocateur : 25 000 expulsions.

Ce site montre des personnages sur fond blanc avec pour seuls commentaires en bas de page :

Expulsions depuis le début de l'année : 20726
Expulsions aujourd'hui : 33

25 000 expulsions est une simple compteur .

Il propose une représentation des 25 000 expulsions de sans papiers prévues cette année par le Ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale.
Il est lancé depuis le 7 janvier 2008, date de la conférence de presse de Brice Hortefeux au cours de laquelle cet objectif a été reconduit ; il s'arrêtera le 7 janvier 2009 et reprendra peut être sur la base de nouveaux objectifs.


Mais que vaudront ces chiffres au moment de passer à table pour le déjeuner ou le dîner ?

"Bon appétit, messieurs !" lançait Ruy Blas en surprenant les conseillers du roi en train de se partager les richesses du royaume. Cette fois ci, il semble qu’aucun Ruy Blas ne viendra perturber la quiétude d’excellents repas que l’eau de Vichy particulièrement digestive contribuera certainement à rendre encore plus agréables


03 novembre 2008

Xavier "Confucius" Bertrand : "A partir du 1er janvier, il n'y aura plus de plafond"

Xavier BERTAND est, sommes toutes, content. Avec sa voix de professionnel de l'hypnose, il est venu expliquer la dure réalité de ceux qu'on envoie à la retraite alors qu'ils auraient comme Molière pu mourir sur scène. Vieux truc de communication que ces déclarations de Xavier BERTRAND essaye d'opposer les mauvais français qui ne rêvent que de "foutre le camp" dès que le nombre d'année de cotisations est atteint à ceux qui souffrent le martyr d'un départ imposé, alors que ...

Cette avec cette même technique qu'on vous a vendu le scandale des français qu'on empêchait de travailler plus et qu'on vous expliquera que bien que les milieux financiers aient brûlé des milliards dans des opérations spéculatives le revenu du Livret A doit baisser.

Quels sont les exemples choisis par le Ministre pour justifier cette décision : Luc Montagnier (certes Nobel de Médecine) et ... Guy ROUX entraineur de football.

Si on peut se poser effectivement la question du Professeur Montagnier, on peut franchement rire de celle de Guy Roux.

Guy Roux qui avait demandé une dérogation pour exercer son métier d'entraineur après la limite d'âge de 65 ans à Lens (Alors qu'il travaillait comme consultant pour des télévisons et participait à des campagnes de publicité (Cristalline - Gazon (Compofloranide), Bouygues, Citroën, Saint- Yorre, ...)- . Elle lui fut accordée, mais il démissionna trois mois plus tard, avouant qu'il n'avait plus l'énergie pour ça, précipitant le RC Lens vers la Ligue 2. En résumé, un cas qui aurait pu se discuter et un problème d'orgueil.

Se basant sur ces deux cas marginaux, si on suit notre Ministre, il faudrait généraliser à l'ensemble des français un texte qui ne concerneraient que deux personnes dont un qui avait mal évalué ses capacité physiques ?

Au delà du ridicule et de de la mystification, il est indispensable de rappeler quelques éléments escamotés par le Ministre et sa majorité parlementaire :

L’Ined (Institut national d’études démographiques) a publié une étude intitulée “La double peine des ouvriers”. Elle souligne l’importance du statut socio-professionel dans l’apréhension de l’espérance de vie et de l’état de santé. Si en dix ans, les Français ont gagné trois ans d’éspérance de vie (77,5 ans) et les Françaises deux ans (84,4 ans), reste que les cadres supérieurs ont une éspérance de vie de six années de plus que les ouvriers. Ces derniers passent en outre plus de temps dans un mauvais état de santé. Les personnes sans activité se révèlent être les plus fragiles, elles ont l’éspérance de vie la plus courte - Source dossier INED

Pénibilité : Le 26 Septembre 2008, on pouvait lier au sujet de la pénibilité du travail : "Le Medef a proposé un texte à partir des "convergences" entrevues, selon lui, lors de la dernière négociation, le 19 juillet, qui portaient sur "un cadre collectif de réparation de la pénibilité, incluant une approche personnalisée". Il a notamment formalisé les critères d'accès qui donneraient droit à une cessation d'activité anticipée pour travaux pénibles: 40 ans d'activité salarié sans limite d'âge, 30 ans d'exposition à des contraintes physiques ou psychiques marquées, à un environnement agressif, à certains rythmes de travail, et l'existence de "traces durables, identifiables et irréversibles" sur la santé.

Le salarié remplissant ces conditions passerait ensuite devant une commission ad hoc, qui validerait ou non sa demande de retraite anticipée. La rupture du contrat de travail serait ensuite à l'initiative du salarié, lui donnant droit à "une indemnité de rupture", similaire à une indemnité de licenciement, "d'un montant à définir". Il percevrait ensuite une "pension d'invalidité de l'assurance maladie"Source AFP

Soyez grabataire et à la charge de la collectivité ou rien !!!

Discrimination à l'emploi : Peu importe la catégorie sociale, le secteur d’activité, le bassin d’emploi ou la taille de l’entreprise, le candidat de 48-50 ans voit se fermer toutes les portes dès l’envoi de son CV. Globalement, il reçoit 3 fois moins de réponses positives, avec seulement 32%1 de chances d’être convoqué à un entretien d’embauche, que le candidat de référence âgé de 28-30 ans (homme « français de souche » par son nom et prénom, sans photo). Ce constat est sans appel à plus d’un titre. Son CV n’a pas été envoyé sciemment aux annonces précisant en toute illégalité un critère d’âge. Enfin, une partie de l’échantillon a été portée à 48 ans au lieu de 50 ans et cette donnée n’a rien changé aux résultats.

Quelques chiffres sont particulièrement alarmants : Un cadre quinquagénaire a 7 fois moins de chances d’être reçu que le candidat référent, avec 14%. S’il est employé, ce candidat a 4,5 fois moins de chances (22%). Un quinquagénaire postulant dans une entreprise de 200 salariés et plus, a 9 fois moins de chances d’obtenir un entretien, avec 11%. Et la situation s’aggrave pour le quinquagénaire postulant à un poste de commercial en Ile-de-France avec un chiffre qui passe de 3,7 fois en 2004 à 7,7 fois moins de possibilités aujourd’hui, d’obtenir une convocation que le candidat référent. Par ailleurs, le secteur tertiaire est le plus rétif à proposer un entretien au candidat âgé de 48-50 ans, avec 29 %, suivi de près par l’industrie (31%) Source Quinquas citoyens

Car en fin de compte, la citation de Confucius que Madame Lagarde s'était plu à déclamer : "Choisissez un métier qui vous plaît et vous n'aurez pas à travailler une seule journée de votre vie" ne concerne définitivement qu'un petit nombre de français au travail. Et oui, c'est dommage mais tout ne monde ne peut être chercheur, artiste ou dirigeant.

Les autres et bien, ils seront ... ce que le marché du travail est à même de fournir. Le réassort de rayons, le travail posté de caissière, la conduite d'un engin de chantier, le terrassement, les opérateurs de centre d'appels, les vendeurs de grands magasins, les manutentionnaires, ... sont dés métiers qui ne génèrent pas à fortiori la passion et comportent une dose de créativité réduite à néant.

Cette situation semble échapper à nos députés qui, il est vrai, n'ont quasiment jamais affronté le moindre travail posté ou précaire. Comment gère t-on le problème de l'allongement de la durée du travail à l'Assemblée nationale ou au Sénat ?

Avant d'aborder les problèmes d'âge, il faut savoir qu'il existe une absence de limite d’âge pour l’exercice des fonctions quelque en soit leur nombre. Pour être concret, on peut aujourd'hui être Maire, Sénateur, propriétaire d'un organe de presse et fabricant d'armes fournisseur de l'Etat français, on peut être Député, Président d'un conseil général et dans tous les cas, par le biais de l'intercommunalité ajouter de nombreuses fonctions parfaitement cumulables. Au fait, on peut aussi être Ministre et Maire et depuis peu retrouver son siège de député sans avoir a repasser devant les électeurs.

Quelle est leur âge moyen ?

... / ... La moyenne d'âge en 2006 était de 57,7 ans ... / ... Ils ont un niveau d'études élevé (cinq années après le bac) et, par conséquent, exercent – ou exerçaient – une profession hautement qualifiée. Ils ne sont que 0,9 % d'ouvriers et 2,4 % d'employés ... / ... Source Journal du CNRS

Quant aux sénateurs :

La moyenne d'âge des sénateurs est de 64 ans. On compte seulement 15 sénateurs de moins de 51 ans (soit 4,5%) et 66 de plus de 71 ans (soit 20%) - Source Nouvel Obs

En bref, un métier qui plait et qu'on a plaisir à faire durer. N'oublions pas que le doyen de l'assemblée nationale a 87 ans et celui du Sénat 83 ans. A la lueur de ces informations, on comprend mieux la préoccupation de l'allongement de la durée de du travail voulue par es députés et probablement avalisé sous peu par les Sénateurs ...

Mais pour revenir à ceux qui n'ont pas eu la chance de trouver le métier qui plait, que leur propose t-on ?

Après les promoteurs du système Danois pour éradiquer le chômage, nous avons maintenant des promoteurs du modèle Suédois pour l'allongement du nombre d'années au travail.

Il est souvent dit que le système de retraites par points en Suède est le plus performant et le plus juste ? A quoi correspond ce système et cela est-il vrai ?

Henri Sterdyniak : Le système suédois a l'avantage d'être un système unifié. Contrairement au système français, il n'y a pas un très grand nombre de caisses, donc pas d'opposition entre les différentes catégories de salariés. Et dans le système suédois, vous choisissez librement l'âge de départ à la retraite entre 60 et 70 ans, et plus vous partez tard, plus vous avez une retraite élevée.

Néanmoins :

Enfin, dernière caractéristique du système suédois, c'est un système mixte qui est à 90 % répartition et à 10 % capitalisation. Le système fonctionne relativement bien en Suède, car les taux d'emploi des 60-70 ans sont élevés. On a 74 % des personnes de 55 à 65 ans qui travaillent, elles peuvent choisir sans problème le moment où elles partent à la retraite. Ce serait beaucoup plus difficile à mettre en œuvre en France, où une grande partie des salariés sont exclus de leur entreprise à 58 ans, donc n'ont aucun choix du moment du départ à la retraite.- Source Le Monde

On pouvait s'attendre à ce que les organisations d'employeurs soient ravies puisque le MEDEF demandait de reporter l'âge légal du départ à la retraite à 62 ou 63 ans. Et bien, surprise !!!

Du côté du MEDEF : Travailler plus longtemps : si les Français n'y sont pas réfractaires, la réalité du marché du travail est plutôt marquée en France par un taux d'emploi des seniors particulièrement bas. Seulement 37, 7% des 55-64 ans travaillaient en 2005 en France. Après l'Italie, c'est le taux d'emploi des seniors le plus bas d'Europe. D'où l'idée du gouvernement d'inciter les entreprises à les embaucher par le biais d'un "bonus-malus" ou de quotas. Mais l'idée ne suscite gère l'enthousiasme au Medef.

"Un système de bonus-malus basé sur le taux d'emploi des seniors dans les entreprises serait par définition arbitraire et injuste", estime Jean-René Buisson, président de la commission protection sociale du Medef, mardi dans Les Echos. Selon lui, "les entreprises qui sont déjà performantes en ce domaine auraient droit à des bonus quand, par exemple, une start-up embauchant massivement, mais n'ayant pas de salarié de plus de 55 ans, serait pénalisée"- Source TF1/LCI

Du côté de la CGPME

Poursuite d'activité professionnelle jusqu'à 70 ans

La CGPME souhaite un rééquilibrage pour tenir compte de la réalité des entreprises. Permettre aux salariés de plus de 65 ans de poursuivre leur activité est un élément important pour favoriser l'emploi des seniors. Pour autant, poursuivre son activité au-delà de 65 ans exige une volonté réciproque du salarié et de l'employeur. Imposer le maintien d'un salarié jusqu'à 70 ans contre la volonté de son employeur, c'est ouvrir la porte à toutes les dérives. La CGPME souhaite donc que le dispositif adopté par les députés soit rééquilibré pour tenir compte de la réalité de la vie des entreprises.

En clair, que l'état se débrouille avec ses vieux !!! C'est vraiment dommage que vous n'ayez pas eu la vocation d'un prix nobel ou d'un entraineur de football ... ou que vous ne soyez pas un élu de la nation. A moins que Ministre ?


Communiqué de Démocratie & Socialisme

Gérard FILOCHE nous a transmis un communiqué. Comme Slovar les Nouvelles s'y était engagé, chaque déclaration ou communiqué directement transmis par les porteurs d'une motion est publié dans son intégralité.



Jean-Jacques Chavigné - Seule la motion C apporte des réponses concrètes à la question des salaires et des retraites

Notre incapacité à répondre à la question sociale nous a fait perdre l’élection de 2007. C’est cette incapacité qui a permis à Sarkozy de se présenter comme le « président du pouvoir d’achat » et de l’emporter. La preuve qu’il s’agissait bien là de la raison essentielle de notre défaite été apportée, un an plus tard, par la déroute de la droite aux municipales et aux cantonales. Les seuls, en effet, à avoir vu leurs revenus augmenter étaient les 1 % des Français les plus riches.

Nous devons donc être précis et concret pour apporter sur ce terrain de la question sociale les réponses que 91 % de la population active (le salariat) attend de notre parti. Particulièrement face à la volonté de Sarkozy de « continuer les réformes », c’est-à-dire d’augmenter les revenus des actionnaires au détriment des salaires et des retraites.

La motion C (Benoît Hamon), à la différence des autres motions, a le mérite de la clarté et de la précision en particulier sur ces deux sujets essentiels : les salaires et les retraites.

Les salaires

La motion C propose : les salaires plutôt que ses avatars (Prime pour l’emploi et autres allocations) ; Smic à 1500 euros bruts ; maintien des « coups de pouce » que la droite veut supprimer ; revalorisation de tous les minima conventionnels ; conférence salariale destinée à indexer les salaires sur la productivité du travail (1 point de plus chaque année, en moyenne, que l’indice des prix).

La motion D (Martine Aubry) se prononce pour une revalorisation « significative » du Smic mais se refuse à toute précision chiffrée. Elle insiste beaucoup sur les « avatars » du salaire : allocation énergie, allocation rentrée scolaire… Tout ce qui permet d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés sans toucher aux dividendes des actionnaires des entreprises qui les emploient.

La motion A (Bertrand Delanoë) se contente de parler de négociation salariale mais évacue le problème du Smic.

Quant à la motion E (Ségolène Royal), dans son paragraphe « contre la vie chère », elle se refuse même à employer le mot « salaire ». Elle se contente de proposer de réglementer les abus bancaires ou de créer des actions de groupe (de consommateurs) à la française. Elle propose, également, de réformer l’indice des prix de l’Insee mais en l’absence de proposer d’indexer les salaires sur ce nouvel indice, ce ne sont là que paroles en l’air.

Les retraites

Là encore, la motion C est précise : refus de l’allongement de la durée de cotisation qui n’est qu’un moyen de baisser le montant des retraites ; maintien du droit à la retraite à 60 ans ; refus d’augmenter le travail des « seniors » tant que perdurera le chômage de masse ; taxation du capital pour financer les retraites.

La motion D et la motion A sont sur la même longueur d’onde : accepter l’allongement de la durée de cotisation imposée par la droite, à condition que l’emploi des « seniors » augmente. Ce qui signifie que pour financer les retraites il faudra travailler jusqu’à 62 ou 63 ans alors que des centaines de milliers de jeunes et de personnes de 40 ou 50 ans resteront au chômage. Alors que la crise qui s’annonce multipliera le nombre de chômeurs et que Sarkozy lui-même l’avoue. Alors qu’en pratique, dans les faits, dans la vie réelle, la durée moyenne des annuités cotisées des salariés français est toujours de 37 annuités qu’on le veuille ou non : leur proposer de faire 41 annuités, c’est proposer de les faire sauter à la perche sans perche. Cela revient à plonger en pratique des centaines des millions de retraités dans la misère.

La motion E va encore plus loin dans le renoncement à défendre une retraite décente. Elle préconise un système de retraite inspiré de la « réforme suédoise » : la retraite par points. En France, c’est ce type de retraite que défend le Medef. Le risque d’un tel système est que ne soient prises en compte pour le calcul de la retraite que les années cotisées. Les annuités validées pour période de chômage indemnisée ou les quatre trimestres (validés) accordés aux femmes pour chaque enfant élevé ne sont plus prises en compte dans le calcul de la retraite. La motion E est particulièrement limpide de ce point de vue. Jamais elle ne parle de périodes validées. Elle précise à deux reprises que seules sont concernées les périodes cotisées : « La prise en compte de toutes les années de cotisations » et « à cotisations égales, retraites égales ». Pire, ce système permet d’adapter immédiatement, par classe d’âge, la durée de cotisation ou le montant des retraites à l’allongement de l’espérance de vie. Tout devient automatique, aux dépens des retraités et sans nécessiter la moindre discussion publique comme c’est encore le cas avec la loi Fillon. Un nouveau miracle de la « démocratie participative ».

Le 6 novembre, chaque militant devrait sans doute s’interroger pour savoir si la question sociale, la question de la répartition des richesses est déterminante pour notre parti, pour la gauche, pour l’ensemble du salariat et en tirer les conséquences pratiques.

Démocratie & Socialisme
D&S