Gérard FILOCHE nous a transmis un communiqué. Comme Slovar les Nouvelles s'y était engagé, chaque déclaration ou communiqué directement transmis par les porteurs d'une motion est publié dans son intégralité.
Jean-Jacques Chavigné - Seule la motion C apporte des réponses concrètes à la question des salaires et des retraites
Notre incapacité à répondre à la question sociale nous a fait perdre l’élection de 2007. C’est cette incapacité qui a permis à Sarkozy de se présenter comme le « président du pouvoir d’achat » et de l’emporter. La preuve qu’il s’agissait bien là de la raison essentielle de notre défaite été apportée, un an plus tard, par la déroute de la droite aux municipales et aux cantonales. Les seuls, en effet, à avoir vu leurs revenus augmenter étaient les 1 % des Français les plus riches.
Nous devons donc être précis et concret pour apporter sur ce terrain de la question sociale les réponses que 91 % de la population active (le salariat) attend de notre parti. Particulièrement face à la volonté de Sarkozy de « continuer les réformes », c’est-à-dire d’augmenter les revenus des actionnaires au détriment des salaires et des retraites.
La motion C (Benoît Hamon), à la différence des autres motions, a le mérite de la clarté et de la précision en particulier sur ces deux sujets essentiels : les salaires et les retraites.
Les salaires
La motion C propose : les salaires plutôt que ses avatars (Prime pour l’emploi et autres allocations) ; Smic à 1500 euros bruts ; maintien des « coups de pouce » que la droite veut supprimer ; revalorisation de tous les minima conventionnels ; conférence salariale destinée à indexer les salaires sur la productivité du travail (1 point de plus chaque année, en moyenne, que l’indice des prix).
La motion D (Martine Aubry) se prononce pour une revalorisation « significative » du Smic mais se refuse à toute précision chiffrée. Elle insiste beaucoup sur les « avatars » du salaire : allocation énergie, allocation rentrée scolaire… Tout ce qui permet d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés sans toucher aux dividendes des actionnaires des entreprises qui les emploient.
La motion A (Bertrand Delanoë) se contente de parler de négociation salariale mais évacue le problème du Smic.
Quant à la motion E (Ségolène Royal), dans son paragraphe « contre la vie chère », elle se refuse même à employer le mot « salaire ». Elle se contente de proposer de réglementer les abus bancaires ou de créer des actions de groupe (de consommateurs) à la française. Elle propose, également, de réformer l’indice des prix de l’Insee mais en l’absence de proposer d’indexer les salaires sur ce nouvel indice, ce ne sont là que paroles en l’air.
Les retraites
Là encore, la motion C est précise : refus de l’allongement de la durée de cotisation qui n’est qu’un moyen de baisser le montant des retraites ; maintien du droit à la retraite à 60 ans ; refus d’augmenter le travail des « seniors » tant que perdurera le chômage de masse ; taxation du capital pour financer les retraites.
La motion D et la motion A sont sur la même longueur d’onde : accepter l’allongement de la durée de cotisation imposée par la droite, à condition que l’emploi des « seniors » augmente. Ce qui signifie que pour financer les retraites il faudra travailler jusqu’à 62 ou 63 ans alors que des centaines de milliers de jeunes et de personnes de 40 ou 50 ans resteront au chômage. Alors que la crise qui s’annonce multipliera le nombre de chômeurs et que Sarkozy lui-même l’avoue. Alors qu’en pratique, dans les faits, dans la vie réelle, la durée moyenne des annuités cotisées des salariés français est toujours de 37 annuités qu’on le veuille ou non : leur proposer de faire 41 annuités, c’est proposer de les faire sauter à la perche sans perche. Cela revient à plonger en pratique des centaines des millions de retraités dans la misère.
La motion E va encore plus loin dans le renoncement à défendre une retraite décente. Elle préconise un système de retraite inspiré de la « réforme suédoise » : la retraite par points. En France, c’est ce type de retraite que défend le Medef. Le risque d’un tel système est que ne soient prises en compte pour le calcul de la retraite que les années cotisées. Les annuités validées pour période de chômage indemnisée ou les quatre trimestres (validés) accordés aux femmes pour chaque enfant élevé ne sont plus prises en compte dans le calcul de la retraite. La motion E est particulièrement limpide de ce point de vue. Jamais elle ne parle de périodes validées. Elle précise à deux reprises que seules sont concernées les périodes cotisées : « La prise en compte de toutes les années de cotisations » et « à cotisations égales, retraites égales ». Pire, ce système permet d’adapter immédiatement, par classe d’âge, la durée de cotisation ou le montant des retraites à l’allongement de l’espérance de vie. Tout devient automatique, aux dépens des retraités et sans nécessiter la moindre discussion publique comme c’est encore le cas avec la loi Fillon. Un nouveau miracle de la « démocratie participative ».
Le 6 novembre, chaque militant devrait sans doute s’interroger pour savoir si la question sociale, la question de la répartition des richesses est déterminante pour notre parti, pour la gauche, pour l’ensemble du salariat et en tirer les conséquences pratiques.
Démocratie & Socialisme
D&S
Nous devons donc être précis et concret pour apporter sur ce terrain de la question sociale les réponses que 91 % de la population active (le salariat) attend de notre parti. Particulièrement face à la volonté de Sarkozy de « continuer les réformes », c’est-à-dire d’augmenter les revenus des actionnaires au détriment des salaires et des retraites.
La motion C (Benoît Hamon), à la différence des autres motions, a le mérite de la clarté et de la précision en particulier sur ces deux sujets essentiels : les salaires et les retraites.
Les salaires
La motion C propose : les salaires plutôt que ses avatars (Prime pour l’emploi et autres allocations) ; Smic à 1500 euros bruts ; maintien des « coups de pouce » que la droite veut supprimer ; revalorisation de tous les minima conventionnels ; conférence salariale destinée à indexer les salaires sur la productivité du travail (1 point de plus chaque année, en moyenne, que l’indice des prix).
La motion D (Martine Aubry) se prononce pour une revalorisation « significative » du Smic mais se refuse à toute précision chiffrée. Elle insiste beaucoup sur les « avatars » du salaire : allocation énergie, allocation rentrée scolaire… Tout ce qui permet d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés sans toucher aux dividendes des actionnaires des entreprises qui les emploient.
La motion A (Bertrand Delanoë) se contente de parler de négociation salariale mais évacue le problème du Smic.
Quant à la motion E (Ségolène Royal), dans son paragraphe « contre la vie chère », elle se refuse même à employer le mot « salaire ». Elle se contente de proposer de réglementer les abus bancaires ou de créer des actions de groupe (de consommateurs) à la française. Elle propose, également, de réformer l’indice des prix de l’Insee mais en l’absence de proposer d’indexer les salaires sur ce nouvel indice, ce ne sont là que paroles en l’air.
Les retraites
Là encore, la motion C est précise : refus de l’allongement de la durée de cotisation qui n’est qu’un moyen de baisser le montant des retraites ; maintien du droit à la retraite à 60 ans ; refus d’augmenter le travail des « seniors » tant que perdurera le chômage de masse ; taxation du capital pour financer les retraites.
La motion D et la motion A sont sur la même longueur d’onde : accepter l’allongement de la durée de cotisation imposée par la droite, à condition que l’emploi des « seniors » augmente. Ce qui signifie que pour financer les retraites il faudra travailler jusqu’à 62 ou 63 ans alors que des centaines de milliers de jeunes et de personnes de 40 ou 50 ans resteront au chômage. Alors que la crise qui s’annonce multipliera le nombre de chômeurs et que Sarkozy lui-même l’avoue. Alors qu’en pratique, dans les faits, dans la vie réelle, la durée moyenne des annuités cotisées des salariés français est toujours de 37 annuités qu’on le veuille ou non : leur proposer de faire 41 annuités, c’est proposer de les faire sauter à la perche sans perche. Cela revient à plonger en pratique des centaines des millions de retraités dans la misère.
La motion E va encore plus loin dans le renoncement à défendre une retraite décente. Elle préconise un système de retraite inspiré de la « réforme suédoise » : la retraite par points. En France, c’est ce type de retraite que défend le Medef. Le risque d’un tel système est que ne soient prises en compte pour le calcul de la retraite que les années cotisées. Les annuités validées pour période de chômage indemnisée ou les quatre trimestres (validés) accordés aux femmes pour chaque enfant élevé ne sont plus prises en compte dans le calcul de la retraite. La motion E est particulièrement limpide de ce point de vue. Jamais elle ne parle de périodes validées. Elle précise à deux reprises que seules sont concernées les périodes cotisées : « La prise en compte de toutes les années de cotisations » et « à cotisations égales, retraites égales ». Pire, ce système permet d’adapter immédiatement, par classe d’âge, la durée de cotisation ou le montant des retraites à l’allongement de l’espérance de vie. Tout devient automatique, aux dépens des retraités et sans nécessiter la moindre discussion publique comme c’est encore le cas avec la loi Fillon. Un nouveau miracle de la « démocratie participative ».
Le 6 novembre, chaque militant devrait sans doute s’interroger pour savoir si la question sociale, la question de la répartition des richesses est déterminante pour notre parti, pour la gauche, pour l’ensemble du salariat et en tirer les conséquences pratiques.
Démocratie & Socialisme
D&S
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