24 novembre 2006

Prévention à deux vitesses ?

La prévention santé est l’enjeu des prochaines décennies. Cette prévention devrait permettre de diminuer le nombre de malades et surtout le nombre de traitement de pathologies lourdes comme les cancers.

Jacques CHIRAC, à la recherche de grands chantiers susceptibles de « marquer » ses deux mandats à lancé le plan cancer :

"Un grand chantier national de lutte contre le cancer a été ouvert sous l'impulsion du Président de la République le 14 juillet 2002.

Le Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées, Jean-François Mattei, et la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, Claudie Haigneré ont rendu publiques les propositions élaborées par la commission d'orientation sur le cancer, le 16 janvier 2003.


Le 24 mars 2003, le Président de la République a présenté le Plan cancer, dont les propositions ont pour ambition de répondre aux besoins des patients, de leurs proches et des professionnels qui prennent en charge les personnes atteintes par cette maladie."


Nous sommes tous d’accord avec cette approche qui doit apporter des réponses aux malades et à leur proches mais qui doit aussi mettre l’accent sur la recherche médicale. Aussi, la découverte de nouveaux traitements est-elle une priorité tant parce qu’elle prolonge la vie que parce qu’elle est une filière économique importante pour notre pays.

Or, il y a quelques heures, on pouvait prendre connaissance du communiqué suivant :

"Le premier vaccin contre les virus responsables de la plupart des cancers du col de l'utérus est commercialisé à partir de ce jeudi en France, annoncent l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et la firme pharmaceutique Sanofi Pasteur MSD.

Disponible en pharmacie sur prescription médicale, le vaccin
Gardasil cible les papillomavirus humains de types 6, 11, 16 et 18, transmissibles par voie sexuelle et responsables à eux quatre de 70 à 84% des cancers du col de l'utérus, précise Sanofi Pasteur MSD dans un communiqué. Il est recommandé pour les préadolescentes"

Il coûte 146 euros la dose, non remboursée pour l'instant, et il faut compter trois injections intramusculaires à intervalle de deux puis six mois. Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CHSPF) rendra son avis en décembre sur une éventuelle recommandation vaccinale.

Ensuite, la
Haute autorité de santé (HAS) pourra décider de son remboursement au premier semestre 2007. "Chaque année en France, le cancer invasif du col est diagnostiqué chez près de 3.400 femmes et plus de 1.000 en meurent, soit l'équivalent de trois décès par jour", rappellent les laboratoires Sanofi Pasteur MSD

Jusqu'à présent, la prévention de ce cancer féminin passait seulement par le dépistage. Tous les un à trois ans, les femmes doivent se soumettre à un frottis vaginal, à la recherche de lésions précancéreuses ou cancéreuses …"

Vous avez bien lu : Il coûte 146 euros la dose, non remboursée pour l'instant, et il faut compter trois injections intramusculaires à intervalle de deux puis six mois … Ensuite, la Haute autorité de santé (HAS) pourra décider de son remboursement au premier semestre 2007 »

La première réaction est de dire : De qui se moque t-on ? Soit le vaccin est efficace et évitera 1000 morts soit il ne l’est pas (pas remboursable) et là on frise l’escroquerie intellectuelle.

Où est-il le plan cancer ? De quelle prévention nous parle t-on ? N’aurait-on retenu que les résultats de la filière économique ?

Que la sécurité sociale ait décidé de ne plus rembourser les cures thermales sous prétexte qu’elles relevaient du « confort de vie » peut se discuter sans problème.

Quant à penser que ne pas mourir d’un cancer est du même niveau, il faut vraiment se poser des questions sur les responsables de cette décision et la crédibilité du plan cancer !!!

22 novembre 2006

Ernest-Antoine Seillière le retour … dans la continuité

L’information n’a pas fait la une ni les brèves des journaux et pourtant elle concerne tous les salariés de l’Union Européenne. C’est EURACTIV qui nous l’explique au travers d’un article :
La Commission sur le point de renoncer au Livre vert sur le droit du travail

« Sous la pression des entreprises et de certains Etats membres, la DG Emploi s'est prononcée contre la publication d'une communication sur le droit du travail européen »

Mais plus précisément ?

« La Commission avait l'intention de publier une communication intitulée "Travailler en Europe - emploi, compétitivité et justice sociale sur le marché européen du travail" en septembre 2006. Dans le même temps, une consultation devait être lancée sur "l'adaptation du droit du travail pour garantir la flexibilité et la sécurité pour tous »

En raison de critiques, surtout de la part du Royaume-Uni, la communication et la consultation ont toutes deux été reportées.

Peu avant le vote prévu de la Commission sur ces deux documents le 4 octobre, la fédération européenne des employeurs UNICE avait en effet adressé une lettre au président de la Commission, José Manuel Barroso, dans laquelle elle se disait "extrêmement préoccupée par le contenu de ce document" et appelait M. Barroso à "reconsidérer le contenu du Livre vert et le moment opportun pour le publier"

UNICE ça vous dit quelque chose ?

Rendons sur son site pour les découvrir :

A la suite du chaos et de la destruction engendrés par la seconde guerre mondiale, s’est affirmé un besoin fondamental de reconstruction et de collaboration en vue du développement économique du continent européen. Un élément de cette collaboration fut la création en 1949 du Conseil de fédérations industrielles d’Europe (CIFE), et, dans ce cadre, de l’Union des industries des pays de la Communauté européenne, créée par les fédérations nationales des six Etats membres de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Le premier mandat de l’Union des industries des pays de la Communauté européenne fut de surveiller les développements de la CECA. En toute logique, elle s’attacha par la suite à analyser les conséquences politiques de la Communauté créée par le Traité de Rome et évolua pour devenir en mars 1958 l’Union des Industries de la Communauté européenne (UNICE).

Au fur et à mesure que la CEE s’est élargie et s’est approfondie, UNICE a également grandi. Actuellement, en 2006, UNICE compte 39 membres de 33 pays, y compris les pays de l’Union européenne, les pays de l’Espace économique européen et des pays de l'Europe centrale et orientale. L’organisation est structurée autour de sept commissions de politique principales ainsi que d'une soixantaine de groupes de travail, et se compose de quarante-cinq membres du personnel supervisés par le Secrétaire général M. Philippe de Buck et sous la direction du Président actuel Ernest-Antoine Seillière.

Si le nom de Ernest Antoine Seillière n’évoque pas forcément grand chose à la très grande majorité des européens, les français ont gardé la mémoire du grand pourfendeur social et ennemi juré de Martine AUBRY.

Il n’ont pas non plus oublié son passage au CNPF qu’il rebaptisa MEDEF.
Il n’ont pas oublié non plus l’élégance avec laquelle il a « rallumé » la lutte des classes sociales.
Ils n’ont pas oublié non plus que sa holding Marine Wendel est le fruit généreux de la nationalisation de la sidérurgie (Soit un patrimoine professionnel de 730 millions d’euros)

Quels sont les griefs de l’UNICE vis à vis du « livre vert » ?

Les principaux reproches d'UNICE portaient sur le fait que "le projet actuel donnait une image négative des formes flexibles de travail et du statut d'indépendant qui n'est pas justifiée." UNICE poursuivait : "Il propose implicitement d'harmoniser le droit du travail, ce qui nuirait à la croissance et à l'emploi et va à l'encontre de l'approche de 'flexicurité'."

Nous y voilà !!! Trop d’information nuit à la bonne marche des entreprises. Notre bon Ernest Antoine a encore trouvé un nouveau fléau à combattre.

Il est assez choquant de constater que l’Union européenne au travers de son président puisse, à la demande d’un lobby occulter un document concernant la vie des citoyens d’Europe. Au delà du choquant, il faut vraiment se poser la question de la validité du mandat des commissaires européens devant une telle entorse à la démocratie.

Désolé M. Sellière, mais j’espère que cette information sera relayée de bonne façon par les blogueurs et internautes !!!


Sources
Le monde diplomatique
UNICE
EURACTIV

Crédit photo
UNICE

21 novembre 2006

Le temps des militantes

C’est une petite phrase anodine qui va probablement devenir « culte » si la presse veut bien lui prêter vie.

Interrogé hier matin sur Europe1 par Jean-Pierre ELKABBACH sur la campagne du Parti Socialiste, Thierry BRETON a répondu : « qu’il ne s’intéressait pas aux histoires de M. HOLLANDE et de sa femme » Repris par JP ELKABBACH qui lui a dit « je ne peux pas laisser passer ça, vous pourriez dire Ségolène ROYAL et son compagnon François HOLLANDE » M. BRETON s’est ensuite englué dans un langage ésotérique dont lui seul à le talent.

Cette phrase montre a quel point la candidature de Ségolène ROYAL perturbe l’actuel majorité et surtout qu’on considère toujours que le rôle de la femme dans la société moderne se situe derrière l’homme ou comme l’aurait dit Dominique STRAUSS KHAN à collectionner les fiches recettes.

On peut aimer ou détester un candidat, une politique ou une idéologie mais lorsqu’on voit avec quelle agressivité a été traitée Michèle ALLIOT MARIE au dernier congrès UMP, on perçoit clairement que la phrase de Thierry BRETON est tout sauf sibylline !!!

On semble avoir à l’UMP une curieuse vision des femmes en politique et pourtant, on y parle quotidiennement de rupture.

Il est évident que le vote de 2007 va marquer une nouvelle étape dans la vie de la nation puisque pour la première fois la génération issue des années 50 va enfin prendre les commande de l’état. Mais c’est surtout l’irruption des femmes pour le combat présidentiel qui restera comme le fait marquant.

Ce qui est important de noter c’est que ces femmes candidates ne sont pas issues des obligations de parité mais sont bel et bien des militantes de longue date. Cela confirme s’il en était besoin que l’engagement politique, syndical ou citoyen n’est pas lié à quelque notion de gestion des minorités que nous propose l’UMP dans sa plate forme électorale.

Chacune des candidates a du se battre pour s’imposer dans des domaines où on ne les souhaitait pas. Il ne faut pas oublier que les femmes ont été longtemps cantonnées aux secrétariat d’état à la condition de la femme, la famille ou la santé. Les français aiment la force de caractère mais pas les parachutages ou les nominations de complaisance.

C’est à ce titre que de nombreux français trouveraient judicieux de porter une femme à la tête de l’état. C’est également vrai qu’ils ne la désigneront que parce qu’elle portera en elle les preuves d’un engagement et d’une action politique volontaires. Les français ne voteront pas pour élire une femme mais se prononceront sur le message et les engagements de la candidate d’un mouvement politique dont elle portera les couleurs et les valeurs.

Ségolène ROYAL qui, sans nul doute est la première femme militante politique en position d’être élue présidente de la république en 2007, pourrait l’être par des françaises et des français qui trouveraient là l’occasion de montrer à toute la classe politique une tout autre vision de la notion de minorités.