09 septembre 2011

Taïwan nouveau modèle économique et social de l'UMP ?

Les ONG sont unanimes : Les conditions de travail dans les usines du secteur de l’électronique de Taïwan sont « inhumaines ». Ce que ne semblent pas avoir perçu un groupe de députés UMP enthousiastes, en visite dans l'île !

La Croix consacrait, il y a peu un fort intéressant reportage sur les conditions de travail des salariés des entreprises de Taïwan. Le journal faisait référence au rapport de l'ONG China Labor Watch, publié cet été sur dix entreprises, travaillant pour de grandes marques mondiales comme : Dell, IBM, Ericsson, Philips, Microsoft, Apple, HP et Nokia.

L'ONG dénonçait : « (...) le fossé existant entre le discours de responsabilité sociale de ces multinationales et la réalité de ces usines (...) » et montrait du doigt : « L’intensité du travail et les horaires excessifs. Les salaires bas obligeant à accepter des heures supplémentaires (...) »

L'exemple type de ces conditions de travail et du respect porté aux salariés étant illustré par la réaction du PDG de Foxconn qui, confrontée à de nombreux suicides d'employés, avait demandé formellement à tous les employés de : « (...) s’engager par écrit à ne pas attenter à leur vie (...) Néanmoins, ce grand humaniste qui avait, devant la bronca générale, été obligé d'augmenter de près de 70% les (très faibles) salaires avait décidé sur le champs de remplacer 500.000 employés du groupe par des robots sous trois ans !

C'est ce « modèle » qu'un groupe de députés UMP est allé visiter : « A l’invitation du ministère des Affaires étrangères à Taipei (...) » écrit Taïwan Info qui précise : « (...) et comme à plusieurs reprises chaque année, une délégation de 7 députés français est en visite dans l’île depuis dimanche. Menée par Denis Jacquat, député de la Moselle et vice-président du Groupe d'études à vocation internationale sur l'expansion économique de Taiwan de l'Assemblée nationale (...) »

Mais pour y faire quoi ?

Et bien d'avoir : « (...) l'occasion de prendre connaissance de la situation politique à Taiwan mais également de ses progrès sur le plan économique et social (...) »

Explications par Denis Jacquat qui selon Taïwan info se rend très régulièrement dans l’île : « Ce type de visite permet de faire connaître à nos députés cette nation souvent trop ignorée (...) Elle est l'occasion de leur faire prendre conscience de son énorme potentiel économique et d’observer la surprenante efficacité de Taiwan en termes de production, un aspect relativement méconnu de sa réussite économique. En effet, ce qu’il est important de noter, c’est que Taiwan, qui fabrique pour un grand nombre de marques étrangères comme Apple, est en fait numéro un mondial en matière de production dans un grand nombre de secteurs. »

Bien que coutumier des voyages à Taïwan, monsieur Jacquat ignorerait donc que la production d'Apple et HP est effectuée par des sous traitants en Chine Populaire où on avait constaté une vague de suicides ?

Néanmoins, Philippe Morenvillier et sa collègue Sophie Delong, de leur côté ont été : « impressionnés » par la capacité et l’ardeur au travail des Taiwanais (...) »

La lecture complète de l'article de Taïwan info suffira à vous faire comprendre à quel point nos élus ont été ravis de leur voyage à tel point que Sophie Delong a trouvé le séjour : « trop court »

Il est clair qu'une visite parfaitement encadrée par les pouvoirs publics taïwannais au cours de laquelle on ne vous propose que des images d'épinal est une référence. Et de plus, lorsque vous êtes reçu par Vincent Siew, le vice-président de la République, ça aide à modérer tout esprit critique, et donner l'idée d' y revenir au plus vite, pour tester la formidable qualité ... de l'accueil réservé aux élus de la nation !

On peut facilement imaginer que le ravissement de Sophie Delong et de ses collègues donne lieu à leur retour en France à des récit parfaitement élogieux de ce merveilleux pays , où on peut travailler plus pour gagner plus et où la notion de code du travail n'est pas un obstacle à l'esprit d'entreprise et ne tolère pas ... l'assistanat.

Assistanat fustigé en avril dernier par le député Pierre Lang, qui proposait de faire travailler gratuitement les chômeurs en échange de leurs indemnités, et qui faisait justement, partie du groupe de visiteurs !

En conclusion, un bien beau voyage au pays du « travailler plus sans entrave » qui permettra sans doute à nos députés enthousiasmés d'expliquer à leur collègues, les vertus d'un système doté d'un : « énorme potentiel économique » et à la « surprenante efficacité », pour peu qu'on accepte des conditions de travail certes, un peu inhumaines, mais tellement importantes pour affronter la mondialisation ....

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Journal du Geek

08 septembre 2011

UMP : Baisse des subventions à Pôle Emploi avant ... privatisation ?

Pour le Président les réponses au chômage, ce sont : L'optimisme et la ténacité. Et certainement des moyens pour Pôle Emploi, que Gilles Carrez, Rapporteur Général du Budget et député UMP, envisagerait pourtant ... de diminuer.

Toujours fidèle au slogan « Travailler plus pour gagner plus », lors de son déplacement dans la Loire, où il n'a pas manqué de lancer une provocation, à plus de 4 millions de français, qui aspirent à un temps plein de 35H00 : « Par inclinaison personnelle, j'ai plutôt envie de donner satisfaction à ceux qui disent laissez moi travailler plus, plutôt qu'à ceux qui disent, je veux travailler moins ». Notre Président, s'est montré moins volubile, quelques jours plus tôt, dans les Vosges pour livrer ses recettes contre le chômage se résumant, si l'on en croît l'AFP à : « (...) une pincée de contrats aidés en plus et, surtout, une bonne dose de ténacité (...) »

Mais l'essentiel pour lui, ses ministres et sa majorité présidentielle est de continuer à jouer aux illusionnistes sur les salaires et le chômage, le tout sur fond ... de caisses vides ! Néanmoins, pendant ce temps là, à l'Assemblée Nationale, on émet des idées, un peu particulière sur le traitement du chômage.

En effet, Gilles Carrez, Rapporteur Général du Budget et député UMP du Val-de-Marne qui a déploré la taxation des boissons sucrées et les parc à thèmes (cette dernière ayant été supprimée par l'Assemblée) a proposé de de diminuer la part de l'état dans : « (...) les dépenses courantes des opérateurs (...) » au travers d'une baisse : « (...) de leurs subventions pour charges de services publics (...) » Il propose donc de placer au rang de premier contributeur : Le ministère du Travail, comme l'indique Acteurs Publics

Et à votre avis, quel opérateur de l'état relevant du Ministère du travail serait touché de plein fouet ?

Et bien Pôle Emploi ! Si l'on en croît Michel Abhervé (1) : « (...) La mission la plus concernée, de loin, est celle du Travail et de l’Emploi, et le plus gros contributeur à cette économie, et de très loin, si cette mesure était adoptée, serait Pôle emploi dont la dotation serait réduite de 68 Millions d’Euros (...) »

Bon, ça c'est pour le présent. Mais à la lecture d'un texte publié par La Fusion pour les Nuls, on soupçonne que l'UMP pourrait aussi réfléchir aux propositions du très libéral think tank IFRAP avec lequel Hervé Novelli est très lié.

L'IFRAP, très écouté par la majorité, propose tout simplement un « renouveau du service public » que le think tank, résume par : « Moins dépenser (réduction homothétique) mais réduire le périmètre de l’intervention publique et supprimer des missions de l’État. (…) » Un des services devant être prioritairement privatisé étant ... Pôle Emploi (Vidéo à 2'31 ) qui n'est : « (...) pas au coeur des missions régaliennes de l'état (...) »


Précisons au passage que la présidente de l'IFRAP, Agnès Verdier-Molinié, auteure de : « Les fonctionnaires contre l’Etat. Le grand sabotage » qui frise la théorie du complot, propose également de retirer le statut de fonctionnaire aux infirmières travaillant dans un hôpital public et de confier au privé les établissement scolaires située en ZEP . Tout en défendant bec et ongles la fameuse niche Copé à 22 milliards et réclamant la suppression de l'ISF au fait que celui-ci : « détruit l’emploi »

Quelques pistes indiquant à quelle sauce les français pourraient être mangés en 2012 en cas de réélection de l'actuelle majorité présidentielle ?

Mais, dans l'immédiat, les députés UMP, qui doivent se représenter en 2012, devraient se concentrer sur des mesures, moins extrêmes. Et se contenter d'essayer de « gratter » 68 millions d'euros au service de l'emploi. Belle leçon d'optimisme et de ténacité !

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FlickR - CC

07 septembre 2011

Medef : Changer les manuels scolaires pour transformer les patrons en super héros ?

Le Medef va lancer une campagne auprès des parlementaires et des ministères concernés par l'éducation nationale. Objectif : Adapter certains manuels scolaires trop négatifs pour les entreprises et valoriser l'image du patron « super héro »

Toute proposition de réécriture des manuels scolaires a forcement une odeur de souffre. Témoin, le récent débat lancé par quelques députés UMP, sur l'identité sexuelle. Mais comme le disait Jacques Chirac, promoteur de la loi sur le rôle positif de la colonisation : « Ce n'est pas à la loi d'écrire l'Histoire » Et pourtant, au Medef, on ne rechigne pas à proposer que la loi puisse éventuellement réécrire l'histoire !

Ainsi, Charles Beigbeder, au nom du Medef, vient d'annoncer la parution d'un livre blanc : « (...) sur la création d’entreprise qui concerne en partie le système éducatif (...) » indiquant au passage vouloir : « (...) que s’instaure un réel dialogue, régulier, entre les enseignants et les chefs d’entreprise, notamment au sein de la Commission des programmes : contre la vision négative de l’entreprise qui transparaît dans certains manuels (...) »

Ni plus ni moins que le retour des censores librorum, només au quinzième siècle, par le pape, qui étaient : « chargés de s'assurer que rien de contraire à la foi ne puisse être publié » ?

Que propose le livre blanc sur la création d'entreprise ?

C'est le site Educpro qui le révèle dans une interview de Charles Beigbeder : « (...) Nous souhaitons que l’entreprise soit un vrai partenaire des enseignants (...) Il faut aussi continuer à développer les témoignages comme nous l’avons mis en place dans une vingtaine d’universités, dans le cadre du plan Etudiants entrepreneurs (...) Nous souhaitons que s’instaure un réel dialogue, régulier, entre les enseignants et les chefs d’entreprise, notamment au sein de la Commission des programmes : contre la vision négative de l’entreprise qui transparaît dans certains manuels (...) Présenté lors d’une conférence de presse, le livre blanc sera diffusé auprès de tous les réseaux et de tous les adhérents du Medef. Il sera aussi porté auprès des parlementaires et des ministères concernés. En cette année d’élections présidentielles, nous espérons qu’une partie de ces propositions sera reprise par différents candidats (...) »

Donc, il s'agirait de gommer dans les manuels scolaires, les éventuelles dernières traces anti capitalistes, probablement installées par des enseignants gauchistes et militants syndicalistes « attardés». Et pourquoi pas, de faire disparaître des livres d'histoire et d'économie : les turpitudes de certains patrons en temps de guerre, les faillites frauduleuses, les patrons voyous, la constitution de caisses noires, les rémunérations «extravagantes», les conflits sociaux dus aux bas salaires et aux mauvaises conditions de travail, les délocalisations et, soyons fous : la responsabilité des banques et organismes financiers dans les nombreuses crises financières et économiques ?

Mais le but final serait, selon Beigbeder, de proposer aux jeunes générations de devenir eux aussi des super héros.

En effet, la partie la plus savoureuse du livre blanc indique comment transformer, aux yeux de ces niais d'étudiants, les patrons, en super héros des temps modernes et leur donner envie d'en devenir un !

Car comme l'indique le livre blanc, l'idée est de : « Témoigner de la réalité de l’entreprise en classe, ce qui nécessite une remise à jour urgente des manuels scolaires et un travail régulier entre les enseignants et les entreprises, à travers une participation active du Medef dans la Commission des programmes (...) » mais aussi de : « (...) Développer les témoignages d’entrepreneurs dans les collèges et les lycées, à l’aide notamment d’un guide d’entretien coproduit avec les enseignants pour préparer ces rencontres (...) »

Pour l'instant, nul ne sait encore si cette proposition d'évangélisation aura autant de succès que la candidature de la France au jeux olympiques d'hiver, dont Charles Begbeider assumait la charge.

Néanmoins, faisons confiance au Comité d'éthique du Medef dont la mission est : « (...) d’apporter des réponses aux nombreuses questions exprimées par la société civile vis-à-vis de l’entreprise et de l’économie de marché (...) » pour nous produire d'autres brillantes idées !

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Première

06 septembre 2011

Pour Dassault : « Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches » ?

« Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches » disait en 1971, Louis de Funès dans « La Folie des grandeurs ». Serge Dassault vient, quarante ans plus tard de nous en offrir une imitation moins amusante mais plus réaliste !

Ne cherchez pas le nom de Serge Dassault, 6eme fortune française, dans la liste des seize grands patrons qui : « ont demandé à payer une taxe exceptionnelle destinée à les faire participer davantage à l’effort collectif de réduction des déficits » il ne s'y trouve pas !

En effet, comme la quasi totalité des 500 plus grandes fortunes françaises, il ne s'est pas associé au coup de communication réalisé par Maurice Levy, le patron de Publicis. Mais si les titulaires de ces fortunes se sont montrés discrêts sur leur ... non motivation, c'était sans compter sur Serge Dassault, qui a décidé de nous gratifier d'un avis tranché, sur la question !

Le sénateur avionneur et président de la Fédération des métiers de l’Air, de l’Espace et de la Défense de l’UMP : Serge Dassault, dont la diversité des questions au gouvernement peuvent surprendre, allant de la : « Robotisation des entreprises industrielles » à celui de la : « pérennité de la filière cressicole » aime prendre souvent la parole.

Ses sujets de prédilection sont le budget de la défense dont il est ... un des principaux bénéficiaires, la dévaluation de l'Euro pour mieux vendre ses avions, l'interdiction des grèves et la chasse toutes les sortes « d'assistés » et de « parasites chômeurs » qui plombent les finances publiques.

Pour mémoire, nous citerons une de ses déclarations de juin 2008 : « (...) c'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat qui n'en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat (...) On réduirait carrément les aides aux chômeurs, ce serait quand même plus efficace si on veut les faire travailler que de vouloir donner de l'argent sur denier de l'Etat (...) » insistant au passage sur ce qui relève pour lui du scandale suprême : la Prime pour l'emploi !

Or, pour Serge Dassault, la décision de Nicolas Sarkozy de mettre en place une taxation exceptionnelle sur les plus riches d'entre nous, est une honte !

Il s'en est ouvert aux délégués présents à l'université d'été de l'UMP d'une façon que Louis de Funès, qui disait, dans la folie des grandeurs : « Ne vous excusez pas, ce sont les pauvres qui s'excusent. Quand on est riche, on est désagréable ! » n'aurait pas renié !


Déclaration de Serge Dassault : « ça ne sert à rien, ce n'est pas comme ça qu'on va régler le problème du déficit. C'est idiot et nul ! » avant d'ajouter : « On ferait mieux de supprimer la prime pour l'emploi, on économiserait beaucoup plus d'argent ! »

Jusqu'à aujourd'hui, aucun responsable national de l'UMP ne s'est exprimé sur cette ... généreuse idée. Mais, poussé dans ses derniers retranchements, il se trouvera bien un responsable du mouvement pour affirmer que le sénateur Dassault a voulu « éveiller les consciences par le rire » !

Néanmoins, comme le disait Guy Bedos dans un de ses sketch : « Je crains que ce ne soit pas vraiment un rire de bonne qualité » Qualité qu'il nous faudra subir encore un certain temps, puisqu'à 86 ans, il a annoncé être à nouveau candidat aux sénatoriales. Avis à ceux qui, de la droite populaire à la droite sociale, voudrait lui prendre son leadership !


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Le Media

05 septembre 2011

La « combine » de Xavier Bertrand pour déstabiliser l'intersyndicale ?

Le gouvernement craint les manifestations et grèves, contre sa future politique de rigueur. Comme d'habitude, il tend la main à la CFDT, en proposant de discuter d'une de ses proposition : Les droits au chômage « rechargeables ». Histoire de déstabiliser la fragile union intersyndicale ?

Même si le gouvernement craint la réaction des syndicats de salariés, il sait parfaitement que ceux-ci peinent à trouver un mode unitaire de réponse, aux mesures d'austérité annoncées. En effet, lors de la dernière réunion de l'intersyndicale, la CFDT a refusé de se joindre à l'organisation d'une journée de grandes manifestations avec appels à la grève, au profit d'une une petite journée d'action le 11 octobre. Journée à laquelle ne se joindrons pas FO, la CFTC et la CGC.

Néanmoins, comme nous l'écrivions le 18 août dernier, les organisations représentées dans l'intersyndicale, sont significatives puisqu'elles représentent presque 70% des suffrages exprimés, lors des dernières élections prud'hommales. Il est donc difficile, en ce cas, pour le gouvernement, de s'appuyer sur les organisations « dissidentes ». D'autant que la proposition de Bruno Lemaire sur le chômage des cadres, a braqué la CGC.

Alors, pourquoi ne pas utiliser la bonne vielle méthode, qui marche à tous les coups, qui consiste à mettre en valeur la CFDT en proposant de reprendre l'une de ses propositions ?

Déjà utilisée par François Fillon lors de la demande François Chérèque d'un « sommet social » qui a eu lieu ... à titre individuel, par téléphone, celle-ci reprend du service par le truchement de Xavier Bertrand qui vient d'annoncer dimanche : « (...) qu'il souhaitait discuter avec les syndicats, qu'il va recevoir à partir du 13 septembre, de la possibilité pour les chômeurs de maintenir des droits à indemnisation non utilisés en cas de reprise du travail (...) »

Et d'où vient cette subite idée, qui aurait pu être proposée il y a bien longtemps, compte tenu des chiffres épouvantables du chômage ?

Et bien, de la CFDT qui la proposait en janvier 2011 : « (...) la CFDT souhaite introduire de nouveaux avantages pour les chômeurs. Notamment des « droits rechargeables », qui consisteraient à récupérer ultérieurement, en cas de nouvel accident de carrière, la durée d’indemnisation non consommée. Ce serait une incitation à reprendre un emploi », insiste le secrétaire général, François Chérèque (...) »

Et que dit Xavier Bertrand ?

« Aujourd'hui, il faut travailler quatre mois pour être indemnisé, mais si vous reprenez un emploi pour deux mois, ça s'arrête (...) La tentation peut être d'aller au bout de son chômage indemnisé avant de reprendre un emploi (...) Ce que je propose, c'est un compte avec des droits à indemnisation qui, même si on reprend une activité de courte durée, soient préservés » qui a ajouté vouloir : « en finir avec tout ce qui éloigne de la reprise d'activité »

Beau copié/collé qui devait amener la CFDT à appeler à la modération syndicale en termes de manifestations et permettre à Xavier Bertrand de marginaliser la CGT. Tout en valorisant, bien entendu, son image sociale ... face à Jean-François Copé !

Problème, cette idée : « (...) a été renvoyée à l'unanimité en janvier à un groupe de travail qui doit se réunir dès cette rentrée pour préparer la prochaine convention ... en 2013 (...) » nous dit Marc Landré sur son blog « Les dessous du social »

Puisque, précise t-il : « (...) Personne n'est en mesure d'évaluer le coût de cette mesure qui s'applique déjà aux intérimaires. Elle implique une modification des comportements que l'on est incapable de mesurer », avouait Stéphane Lardy (FO). Et vu l'état des finances de l'Unedic - un déficit cumulé de plus de 10 milliards d'euros - (...) »

Mais, pour Xavier Bertrand et le gouvernement, il suffit maintenant d'attendre que les principaux média relayent l'information, et prouvent par là même, que le gouvernement se soucie de la première préoccupation des français : le chômage. Et maintien le dialogue social avec les syndicats ... réformistes, trop contents de cette aubaine ... médiatique !

Car, Xavier Bertrand et François Chérèque le savent, les « droits rechargeables » ont été rejetée par le patronat, tout comme l'idée de : l'instauration d'un malus de cotisation chômage sur les emplois précaires. Mais, après tout, pour le gouvernement, sur le chômage, comme sur les autres sujets, il suffit de faire illusion ... jusqu'à la présidentielle !


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Le Figaro