05 septembre 2011

La « combine » de Xavier Bertrand pour déstabiliser l'intersyndicale ?

Le gouvernement craint les manifestations et grèves, contre sa future politique de rigueur. Comme d'habitude, il tend la main à la CFDT, en proposant de discuter d'une de ses proposition : Les droits au chômage « rechargeables ». Histoire de déstabiliser la fragile union intersyndicale ?

Même si le gouvernement craint la réaction des syndicats de salariés, il sait parfaitement que ceux-ci peinent à trouver un mode unitaire de réponse, aux mesures d'austérité annoncées. En effet, lors de la dernière réunion de l'intersyndicale, la CFDT a refusé de se joindre à l'organisation d'une journée de grandes manifestations avec appels à la grève, au profit d'une une petite journée d'action le 11 octobre. Journée à laquelle ne se joindrons pas FO, la CFTC et la CGC.

Néanmoins, comme nous l'écrivions le 18 août dernier, les organisations représentées dans l'intersyndicale, sont significatives puisqu'elles représentent presque 70% des suffrages exprimés, lors des dernières élections prud'hommales. Il est donc difficile, en ce cas, pour le gouvernement, de s'appuyer sur les organisations « dissidentes ». D'autant que la proposition de Bruno Lemaire sur le chômage des cadres, a braqué la CGC.

Alors, pourquoi ne pas utiliser la bonne vielle méthode, qui marche à tous les coups, qui consiste à mettre en valeur la CFDT en proposant de reprendre l'une de ses propositions ?

Déjà utilisée par François Fillon lors de la demande François Chérèque d'un « sommet social » qui a eu lieu ... à titre individuel, par téléphone, celle-ci reprend du service par le truchement de Xavier Bertrand qui vient d'annoncer dimanche : « (...) qu'il souhaitait discuter avec les syndicats, qu'il va recevoir à partir du 13 septembre, de la possibilité pour les chômeurs de maintenir des droits à indemnisation non utilisés en cas de reprise du travail (...) »

Et d'où vient cette subite idée, qui aurait pu être proposée il y a bien longtemps, compte tenu des chiffres épouvantables du chômage ?

Et bien, de la CFDT qui la proposait en janvier 2011 : « (...) la CFDT souhaite introduire de nouveaux avantages pour les chômeurs. Notamment des « droits rechargeables », qui consisteraient à récupérer ultérieurement, en cas de nouvel accident de carrière, la durée d’indemnisation non consommée. Ce serait une incitation à reprendre un emploi », insiste le secrétaire général, François Chérèque (...) »

Et que dit Xavier Bertrand ?

« Aujourd'hui, il faut travailler quatre mois pour être indemnisé, mais si vous reprenez un emploi pour deux mois, ça s'arrête (...) La tentation peut être d'aller au bout de son chômage indemnisé avant de reprendre un emploi (...) Ce que je propose, c'est un compte avec des droits à indemnisation qui, même si on reprend une activité de courte durée, soient préservés » qui a ajouté vouloir : « en finir avec tout ce qui éloigne de la reprise d'activité »

Beau copié/collé qui devait amener la CFDT à appeler à la modération syndicale en termes de manifestations et permettre à Xavier Bertrand de marginaliser la CGT. Tout en valorisant, bien entendu, son image sociale ... face à Jean-François Copé !

Problème, cette idée : « (...) a été renvoyée à l'unanimité en janvier à un groupe de travail qui doit se réunir dès cette rentrée pour préparer la prochaine convention ... en 2013 (...) » nous dit Marc Landré sur son blog « Les dessous du social »

Puisque, précise t-il : « (...) Personne n'est en mesure d'évaluer le coût de cette mesure qui s'applique déjà aux intérimaires. Elle implique une modification des comportements que l'on est incapable de mesurer », avouait Stéphane Lardy (FO). Et vu l'état des finances de l'Unedic - un déficit cumulé de plus de 10 milliards d'euros - (...) »

Mais, pour Xavier Bertrand et le gouvernement, il suffit maintenant d'attendre que les principaux média relayent l'information, et prouvent par là même, que le gouvernement se soucie de la première préoccupation des français : le chômage. Et maintien le dialogue social avec les syndicats ... réformistes, trop contents de cette aubaine ... médiatique !

Car, Xavier Bertrand et François Chérèque le savent, les « droits rechargeables » ont été rejetée par le patronat, tout comme l'idée de : l'instauration d'un malus de cotisation chômage sur les emplois précaires. Mais, après tout, pour le gouvernement, sur le chômage, comme sur les autres sujets, il suffit de faire illusion ... jusqu'à la présidentielle !


Crédit et copyright photo
Le Figaro

1 commentaire:

cpolitic a dit…

Enfin le syndicat de Shrek est réputé pour ses trahisons avec les autres syndicats.
Une taupe...

Globalement la situation syndicale française demeure grotesque.
On a bien vu que 3 ou 4 millions de gens dans la rue ne changeaient (en France) rien.
Alors la question serait plutôt: que faire d'autre?