28 septembre 2007

« Au CRIBLE ! » : La politique expliquée aux jeunes ?

On fait parfois des découvertes sur le Web. C’est par contre moins le cas en ce qui concerne le monde de l’édition de livres. Il y a quelques jours, au détour d’un site, je découvre un encart dont le titre avait tout pour m’attirer : « La politique ne se limite pas au bulletin de vote ! » le tout présentant la jaquette d’un livre où on voyait notre président de la république barré par le titre suivant : « Qu’y a-t-il derrière « Valeur travail » et « identité nationale ».

L’encart proposait des tracts (ou un PDF) afin de participer à la diffusion du livre. L’adresse du site Web de l’éditeur y étant indiqué, j’ai pris contact avec l’éditeur et lui est proposé une « interview citoyenne » sur le lancement de ce livre. Et que pensez-vous qu’il arriva ? : Il a accepté et surprise complémentaire, l’auteur du livre s’est joint à l’interview.

Interview de Sandrine MINI directrice de la maison d’édition SYROS, et de Philippe GODARD, auteur du premier volume de la collection « Au crible ! ».

Bonjour,

Quelques sites Web parlent d’un livre qui doit sortir début Octobre 2007 dont le titre est « Valeur travail » et « identité nationale ». Je cite un extrait du texte de promotion qui lui est associé : « Selon Nicolas SARKOZY, « La France est devenue le pays qui travaille le moins en Europe » Pourtant les statistiques de l’OCDE montrent que les Français sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe et que leur productivité est l’une des meilleures du monde » … / … En refusant la polémique facile, les titres de la collection « au crible ! » sont des outils politiques à part entière » Cet ouvrage est publié aux éditions SYROS et doit sortir en librairie le 4 Octobre.

Q : Pouvez vous nous présenter les éditions SYROS ?

Sandrine Mini : Syros a été fondé en 1972 par trois membres du Parti Socialiste Unifié, le PSU. Dès le départ, cette maison d’édition a donc occupé une place à part dans l’édition française. En 1980, la CFDT est entrée dans le capital, puis la Ligue de l’enseignement et diverses mutuelles. Les éditions Syros ont longtemps été liées aux éditions Alternatives puis aux éditions La Découverte. En 2005, le fond adulte est repris sous la marque La Découverte. Syros Jeunesse, secteur qui est né en 1984, devient Syros, un éditeur qui se consacre essentiellement aux livres pour enfants.

Editeur pionnier, Syros a installé sa notoriété grâce à une politique éditoriale militante et audacieuse. Avec « Souris noire », puis « Rat noir », Syros fut le premier éditeur à proposer aux enfants et aux adolescents des polars écrits par les plus grands noms du roman policier adulte. Toujours leader dans ce genre, Syros a su ouvrir son catalogue à la littérature, aux albums, aux contes et aux documentaires. Le secteur documentaire Syros touche plus particulièrement les grands adolescents. Conçues à partir de discours et de témoignages, « J’accuse ! » (collection créée en 1992), « Femmes ! » et « Les documents Syros » proposent des ouvrages intergénérationnels, qui permettent aux adultes et aux adolescents d’échanger entre eux sur les grands enjeux du monde. La nouvelle collection « Au crible ! » s’inscrit dans cette continuité.

Q : Votre site Web présente une collection orientée jeunesse sans référence précise à la collection « Au CRIBLE ! » pourquoi ?

Sandrine Mini : La collection n’est pas encore mentionnée sur le site web, en effet, mais nous sommes en train d’y remédier. Nous sommes une petite équipe et manquons souvent de temps ! Elle sera présentée avec les trois autres collections documentaires que vous pouvez d’ores et déjà découvrir en suivant le lien Collection (livres en feuilletage, présentations, interview…)

Q : Quel sont les origines et les objectifs de cette collection ?

Philippe Godard : Je suis parti d’une constatation : il n’est pas facile de décrypter le discours politique de Nicolas Sarkozy parce qu’il dit souvent tout et son contraire. Ou alors il annonce quelque chose, comme un New Deal écologique planétaire, et il fait le contraire en France même, par exemple en renonçant purement et simplement au plan rail-route.

Il est donc nécessaire d’analyser ce discours qui part dans toutes les directions, et de mettre l’accent sur les contradictions énormes que Sarkozy nous présente avec aplomb, comme s’il ne s’agissait que de banales évidences. Par exemple, les Français seraient selon lui ceux qui travaillent le moins en Europe. Mais non ! Nous ne sommes pas ceux qui travaillent le plus, mais nous travaillons à coup sûr davantage que les Norvégiens, les Italiens, les Néerlandais ou les Allemands ! C’est l’OCDE qui l’affirme. J’ai donc proposé une idée de collection à Sandrine Mini…

Q : Cette collection se veut-elle un outil de vulgarisation ? Dans quels domaines ?

Sandrine Mini : Plutôt que de vulgarisation, avec l’idée de faire œuvre encyclopédique, là, il s’agit d’un outil critique, avec, il est vrai, l’idée d’expliquer de façon simple des choses complexes. Mais l’auteur ne se limite pas à expliquer, ni même à décrypter. Il donne aussi des outils qui permettent de réfléchir, de débattre, de se forger une opinion, de critiquer. Pour le moment, les deux premiers domaines traités sont la « valeur travail » et l’ « identité nationale », puis, dans le deuxième volume, la sécurité et la politique des « quartiers ».

Q : Dans le contexte actuel ou l’on parle de faire disparaître les acquis de 68, n’avez-vous pas peur qu’on vous reproche d’initier les adolescents à la chose politique ?

Philippe Godard : Tant mieux ! Pour nous, ce n’est pas un reproche, c’est exactement ce que nous souhaitons faire !

Q : SYROS diffuse des ouvrages qui ont été sélectionnés par l’éducation nationale. Ne craignez-vous pas des réactions ministérielles après la sortie de ce livre ?

Sandrine Mini : De nombreux livres Syros sont en effet reconnus et plébiscités par les enseignants, pour leurs qualités et leurs sens profonds (ouverture d’esprit, autre regard sur le monde…). Ce sont les qualités littéraires de nos textes qui expliquent que l’Education nationale en ait inscrit un certain nombre à la liste de référence des ouvrages de littérature jeunesse pour l’école primaire (cycle 3)

Je crois qu’il ne faut pas oublier qu’une maison d’édition est une entreprise d’abord intellectuelle et culturelle. Et que l’Éducation nationale n’est pas un ministère de censure politique. Nous ne pensons pas qu’il y aura un retour de bâton. Si cela se produisait, ce serait un recul flagrant de la démocratie dans ce pays, mais franchement, nous n’y croyons pas.

Q : Le ministère de l’Éducation nationale est-il au courant de la parution de ce nouvel ouvrage ?

Sandrine Mini : Non, il n’y a pas de relation directe entre le ministère et la totalité des parutions. La dernière fois que nous avons été sollicités, ce fut pour la constitution d’une liste de référence d’œuvres littéraires et graphiques pour les petits (cycle 2), qui devrait bientôt être diffusée. Et encore une fois, le premier titre d’ « Au crible ! » n’est pas une parution strictement jeunesse, mais un livre critique pour les 15 ans et plus, vendu en rayon adulte.

Q : Le tract indique clairement « La politique ne limite pas au bulletin de vote » et plus loin : « Décortiquer le programme politique de Nicolas SARKOZY. Comprendre et critiquer l’action du gouvernement, Débattre avec ses proches » Vous donnez l’impression de vouloir faire du prosélytisme anti-gouvernemental. Est ce le cas ?

Philippe Godard : « Prosélytisme », sûrement pas. Cela supposerait que nous représentons un parti dans lequel regrouper nos prosélytes. Or, ce n’est absolument pas le cas. Nous prétendons apporter un outil critique présentant des arguments sérieux, de caractère non polémique, et permettant donc de nourrir une réflexion critique au meilleur sens du terme. Nous espérons que « Au crible ! » aidera ses lecteurs à élaborer un discours politique critique, sérieux, qu’ils seront toujours mieux à même d’’argumenter pour qu’ils ne se laissent pas abuser par certaines propagandes.

Q : Philippe GODARD, vous êtes un familier des éditions SYROS. Quels sont vos ouvrages déjà publiés par la maison d’édition?

Philippe Godard : Je dirige la collection « J’accuse ! », dans laquelle j’ai publié un livre sur les castes en Inde avec un dalit indien (Une enfance intouchable), un volume sur les prisonniers en France (Derrière les barreaux), un autre sur la violence des gangs en Amérique centrale (Marabuntas), et enfin je viens tout juste de publier, avec une ethnologue péruvienne, Bidonplanète, sur la question des bidonvilles.

Dans la série des « Documents Syros », je suis l’auteur de trois livres éminemment politiques sur Malcolm X, Che Guevara et Gandhi. Pour ces trois derniers livres, j’ai notamment traduit l’intégralité de discours inédits de ces personnages majeurs du siècle passé.

Q : Pour le lancement de ce livre, vous semblez avoir joué la carte du « buzz » en proposant aux internautes des tracts en format numérique. Est ce une première et pourquoi ce choix ?

Philippe Godard : Le but de « Au crible ! » est de toucher le plus large public possible. C’est pour cela que son prix n’est que de 4,90 euros : nous voulons le mettre à la portée de toutes les bourses. Il nous a semblé logique de faire fonctionner tous les réseaux de diffusion, afin que les lecteurs aient envie de lire ce livre, même si, d’habitude, ils ne sont pas des habitués des librairies.

Q : Est ce une expérience ou pensez-vous généraliser ce type de promotion pour la collection « Au CRIBLE ! » ?

Sandrine Mini : C’est vrai que c’est une première fois. Le tract, disponible en PDF et téléchargeable, permet à tous de participer à la diffusion de l’information sur ce livre. Le bouche à oreilles sur le web nous semble un excellent outil pour ce type d’ouvrage, dont la vocation est de toucher un public le plus large possible !

Nous espérons également mieux utiliser ce média pour faire découvrir nos autres collections documentaires qui trouvent difficilement leur place en librairie (il n’y a pas de rayon grands adolescents en non-fiction !).

Q : Envisagez-vous de « prolonger » la collection par un forum ou un blog qui donneraient la parole à vos lecteurs ?

Philippe Godard : Nous en avons en effet déjà parlé. Mais pour le moment, nous ne pouvons pas répondre à la question, car il faut d’abord voir comment marche la diffusion du livre avant d’envisager les suites possibles. En tout cas, il y aura d’autres volumes dans la collection, c’est certain.

Q : Le livre peut-il (ou pourra t-il) être commandé sur votre site ?

Sandrine Mini : Non, nous ne faisons pas de vente directe en ligne. Le plus simple est d’aller chez votre libraire. Le livre sort le 4 octobre, et on le trouvera dans toutes les librairies. En cas de problème, les lecteurs peuvent nous contacter à l'adresse suivante : contact@syros.fr


Merci à tous les deux d’avoir répondu à mes questions


Jean Claude BENARD

Sources et crédit photo
Editions SYROS

Choix de société ?

Franchises médicales, durcissement des conditions d'allocations diverses, chasse aux chômeurs "fraudeurs", 15 milliards d'allègements fiscaux au plus aisés et bientôt TVA sociale. Sans oublier bien entendu l'annonce "souriante" de notre premier ministre sur la faillite du pays.

Beaucoup de français commencent à, comprendre que "Tout est possible" n'était pas seulement un slogan. Décidément, REISER avait raison lorsqu'il dessinait il y a bien longtemps la Une de Charlie Hebdo sur le vote des citoyens de notre beau pays (voir ci-dessous)

Enfin, il reste à attendre les prochains scrutins pour savoir si la "magie" de notre président et de sa majorité font toujours le bonheur des électeurs.

Que voulez-vous, les français sont comme ça !!!

27 septembre 2007

Le retour d"Arrêt sur images" ne dépend que de vous !!

Communiqué du site Web arretsurimages.net

Vous avez été près de 200 000 (dont Slovar les nouvelles - NdR) à signer la pétition de soutien à Arrêt sur images, après sa suppression par France 5.

Les dirigeants de la télévision publique sont restés sourds à votre appel, pourtant sans précédent.

La télévision publique ayant renoncé à la mission d’éducation à l’audiovisuel et aux medias que lui a pourtant assignée le législateur, l’équipe d’Arrêt sur images n’a d’autre ressource que de l’accomplir ... sur le Net.

Nous allons relever ce défi. Nous allons faire renaître Arrêt sur images sur Internet. Et elle sera financée par... vous.

@rrêt sur images ressemblera-t-elle à Arrêt sur images ?

Oui et non. Ce ne sera « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». Plutôt qu’une longue émission hebdomadaire, @rrêt sur images vous proposera des rendez-vous télévisés plus courts, plus fréquents, ainsi que des enquêtes et des dossiers multimedia.

Mais vous y retrouverez le ton, et la plupart de l’équipe, que vous aimiez. Comment l’émission sera-t-elle financée ?

Exclusivement par ses abonnés, et par la publicité. Pour rester totalement indépendants, nous n'avons pas voulu faire appel à des investisseurs. Les seuls actionnaires de l'émission seront les partenaires et les salariés qui contribueront à sa production.
Pourquoi s’abonner dès aujourd’hui ?

Pour nous permettre justement de vous construire le plus beau site définitif possible. Nous espérons pouvoir le mettre en ligne dès le 7 janvier 2008, à 13 heures (les abonnements commenceront à courir le jour de sa mise en ligne)

Nous souhaitons par exemple, dès son ouverture, vous y proposer un large choix d'archives de l'émission, classées par dossier. Une équipe de journalistes, de documentalistes et de webmasters va entamer ce travail dès aujourd'hui. En outre, dès l'automne, une partie de l'équipe sera à pied d'œuvre, pour préparer des dossiers et des émissions « à blanc ».

Quels sont les tarifs de l’abonnement ?

L’abonnement coûte 3 euros par mois (au total, 30 euros par an : les deux mois d’été sont offerts)

Vous pouvez souscrire un abonnement d’essai de trois mois, pour 10 euros.

Pour les étudiants, les chômeurs et les précaires, l'abonnement est fixé à 1 euro par mois (soit 12 euros par an). Pas besoin de justificatif, nous avons choisi de vous faire confiance.

Si vous souhaitez soutenir le projet d’@rrêt sur images, le montant de l’abonnement de soutien est sans limite. Vous pouvez souscrire pour 50, 100 euros, ou davantage ... / ...


Lire la suite ou s'abonner en suivant le lien http://arretsurimages.net/ ou en cliquant sur l'image illustrant ce texte

26 septembre 2007

Appel contre les franchises - Communiqué

CONTRE LES FRANCHISES MÉDICALES, POUR L'ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS MOBILISONS-NOUS LE 29 SEPTEMBRE ! A partir de 14h

Nicolas Sarkozy a annoncé la création de franchises médicales au prétexte de financer les plans « cancer » et « Alzheimer » ainsi que les soins palliatifs.

Plus ça va, plus on fait payer les malades

D'abord présentées pour combler le déficit de la Sécu, aujourd'hui proposées pour traiter des maladies graves, aujourd'hui, proposées pour financer le plan Alzheimer, les franchises se rajouteraient à ce que les assurés sociaux doivent déjà payer. De lois en décrets, sous des prétextes variables - responsabilisation, trou de la sécu. - les assurés sociaux doivent payer toujours plus pour se soi-gner. 1967 déjà : le ticket modérateur - partie non remboursée par la sécurité sociale - devait diminuer la surconsommation médicale. Depuis, du forfait hospitalier au forfait par consultation en passant par les dépas-sements, ce qui reste à payer pour se soigner est de 240 euros en moyenne par personne et par an. Et pour 900 000 personnes cela atteint même 1 000 euros ! Pour beaucoup, c'est impossible. De plus, les franchises pour-raient remettre en cause la prise en charge à 100 % dont bénéficient les personnes atteintes de pathologies graves.

Avec les franchises, les malades paient pour les malades

Les gens qui n'ont pas les moyens renonceront à certains soins comme c'est déjà le cas pour les lunettes et pour les dents. Nous refusons l'instauration de telles franchises, socialement injustes, économiquement inefficaces et dan-gereuses pour la santé publique. Pour ceux qui ont une mutuelle, le ticket modérateur et le forfait hospitalier peuvent, dans certaines limites, être pris en charge. Mais les franchises ne le seront pas. La fran-chise au début c'est 50 euros, mais après. On voit ce qui se passe : le forfait de 1 ? par consultation qui - promis juré - ne devait pas augmenter et était plafonné à 1 € par jour quel que soit le nombre d'actes peut aller depuis le 1er août jusqu'à 4 € par jour. Les dépassements d'honoraires, ces franchises occultes, devaient rester « raisonnables », mais aujourd'hui peuvent atteindre plusieurs milliers d'euros pour une opération. Peu à peu les dépenses non remboursées augmentent.

Les franchises, c'est la fin de la solidarité et la remise en cause des principes fondateurs de la Sécu

Parce que - riches ou pauvres, jeunes ou vieux. - nous devons tous être égaux dans l'accès aux soins, la France a créé la Sécurité sociale en 1945. Le principe en est simple : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.À l'opposé de ce système solidaire, celui des assurances : selon le niveau - et donc le prix - du contrat, la couverture varie. Ainsi, se développe une médecine à plusieurs vitesses.

Le financement solidaire, condition indispensable pour améliorer notre système de santé

Il faut d'abord améliorer la prévention des maladies. Transformer les conditions de vie, de travail, d'environ-nement, d'alimentation. autant de pistes pour réduire la venue des maladies, comme le cancer, le diabète, et peut-être même l'Alzheimer. Notre pays n'a jamais été aussi riche. Il faut donc exiger un débat sur la part des richesses dévolue à la santé. C'est un choix de société. Alors, il faut choisir. Soit, comme l'a fait Nicolas Sarkozy, multiplier les cadeaux fiscaux (13 milliards d'euros) aux plus favorisés et les exonérations de cotisations pour les employeurs soit partager les richesses pour maintenir une Sécu fondée sur la solidarité. Là est le coeur du débat.

PAS DE LOI SUR LES FRANCHISES
SUPPRESSION DE TOUTES LES FRANCHISES
LE 29 SEPTEMBRE, DANS TOUTE LA FRANCE, NOUS EN DISCUTERONS.
NOUS SOMMES TOUS PROPRIÉTAIRES DE LA SÉCU.
ALORS, PENSONS SON AVENIR ENSEMBLE !

Act up ; Aides ; Alter Ekolo ; Association des Médecins Urgentistes de France (AMUF) ; Appel contre la Franchise ; Association Nationale des Médecins Référents (AMedRef) ; ATTAC France ; CADAC ; Collectif « La Santé n'est pas une marchandise » ; CGT de l'administration centrale des Affaires sociales ; CNDF ; Confédération paysanne ; Convergence Citoyenne ; Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services publics ; Collectif des Médecins Généralistes pour l'Accès aux Soins (CoMéGas) ; Coordination des Collectifs unitaires anti-libéraux ; Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité ; Fondation Copernic ; FSU ; LCR ; Les Alternatifs ; Les Verts ; LMDE ; Mars-Gauche répu-blicaine ; MRC ; ONSIL ; Parti Socialiste ; PCF ; Résistance sociale ; Syndicat de la Médecine Générale (SMG) ; SNES-FSU ; SNUipp-FSU ; Syndicat national des Infirmier(e)s conseiller(e)s de Santé-FSU (SNICS-FSU) ; Sud Education ; Union des Familles laïques (UFAL) ; Union Nationale Alternative Mutualiste (UNAM) ; UNEF ; Union Syndicale Solidaires ; Union Fédérale Sud Protection Sociale ; Union fédérale Sud Santé Sociaux ; Union Nationale des Groupements Mutualistes Solidaires (UNGMS) ; Union Nationale des Retraités et des personnes âgées (UNRPA) ; Union Syndicale de la Psychiatrie (USP)


Samedi 29 septembre, 14 heures
CONTRE LES FRANCHISES MÉDICALES
POUR L'ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS
4 heures de débat et de mobilisation

FRANCHISES OU SOLIDARITÉ
Débat introduit par le professeur Grimaldi

INÉGALITÉS SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DANS LA SANTÉ
Débat introduit par l'économiste Pierre Volovitch

AMPLIFIER LA MOBILISATION
Débat introduit par Françoise Nay, gérontologue et Christian Lehmann, initiateur de l'Appel contre la franchise

24 septembre 2007

Et si vous décidiez de travailler dans l’économie sociale et solidaire ?

Interview de Nicolas FROISSARD initiateur du 2ème salon de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire organisé par le CJDES et l’AFIJ.

Le salon et l’’économie sociale et solidaire

Pouvez-vous nous expliquer l’origine de ce salon ?

L’économie sociale et solidaire (ESS), qui intervient dans tous les secteurs d’activité et représente plus de 11% des salariés français, propose aussi des modes de gestion d’entreprise et d’entrepreneuriat originaux. Il paraissait donc intéressant de donner un coup de projecteur sur ce secteur. Nous souhaitons montrer qu’on peut y faire carrière, y exprimer pleinement ses compétences tout en y trouvant un sens supplémentaire.

Comme tous les secteurs, en raison du papy boom, l’ESS va avoir besoin dans les années qui viennent d’attirer les candidats et particulièrement les jeunes. Ce forum peut aider le secteur à relever ce défi en le faisant d’avantage connaître. Et puis ce type d’évènement peut aussi permettre de tordre le coup à certaines idées reçues. Nos concitoyens pensent souvent par exemple que les associations coûtent très cher à l’Etat et ne reposent que sur le bénévolat.

Or, les associations se sont beaucoup professionnalisées ces dernières années et emploient aujourd’hui plus d’un million de personnes. Elles sont un allié important de l’Etat qui leur confie de plus en plus de missions d’intérêt général. Dans de nombreux départements, le secteur associatif est le premier employeur. Je me rappelle avoir été surpris en apprenant récemment que l’économie sociale et solidaire est le premier employeur de la région Midi-Pyrénées, alors qu’on n’y parle que d’Airbus. Exemple intéressant d’ailleurs et qui rappelle que les sociétés commerciales sont régulièrement subventionnées par l’Etat.

Combien d’entreprises participantes cette année ?

Une centaine d’organisations seront présentes ou représentées.

Et combien de postes sont à pouvoir ?

Environ 3000.

L’économie sociale et solidaire bien qu’elle emploie plus de 11% des salariés français à du mal à se faire connaître du grand public. Comment l’expliquez vous ?

L’ESS n’a jamais cherché à communiquer. Elle a plutôt eu tendance à se concentrer sur ses activités. Il est donc logique qu’elle ne soit pas très connue. La diversité qu’on peut trouver dans notre secteur est une chance et une richesse. Mais c’est aussi plus difficile de communiquer de façon globale et homogène sur ce secteur. C’est en train d’évoluer. Les organisations de l’économie sociale commencent à insister sur leurs spécificités. Et à se concerter, y compris de façon transnationale car l’économie sociale est partout dans le monde, pour proposer des messages communs.

Qu’est ce qui distingue les entreprises de l’économie sociale et solidaire des autres ?

Est-il forcément nécessaire de définir l’ESS par rapport aux autres secteurs ? Il faut faire attention de ne pas tomber dans une démarche manichéenne qui opposerait les entreprises de l’ESS qui « placeraient l’homme au cœur de leurs préoccupations » des autres qui ne rechercheraient toujours en permanence que la seule maximisation des profits. Une définition de l’ESS devrait être suffisante.

L’économie sociale est définie par référence à ses statuts. Ce secteur se compose des coopératives, mutuelles et associations. L’économie sociale constitue un secteur autonome au sein duquel les structures sont gérées selon le principe « une personne, une voix ». La destination des excédents éventuellement réalisés est originale : soit ces excédents ne peuvent être partagés entre les adhérents (c’est le cas pour les associations) soit ils profitent équitablement à tous les adhérents ou salariés. L’économie solidaire quant à elle est axée vers les initiatives de développement local, de réinsertion et de lutte contre l’exclusion : insertion par l’économique, commerce équitable, tourisme solidaire…


Si je souhaitais créer une entreprise, pourquoi choisirais je le statut de scop ?

Si vous souhaitez entreprendre collectivement, le statut de scop est intéressant. Il permet à chaque salarié de l’entreprise créée d’en devenir actionnaire. Et d’être pleinement associé aux grandes décisions. Ce statut est tout à fait compatible avec une activité économique performante. La SCOP Chèque Déjeuner rivalise sur son marché avec des poids lourds du secteur classique. Comme tout projet collectif, il faut beaucoup dialoguer. Mais cela favorise un excellent climat social, ainsi que la pérennité de l’entreprise car une partie importante des bénéfices sont obligatoirement placés en réserve, pour parer les éventuels coups durs que réserverait l’avenir.

On parle de plus en plus des nouveaux emplois de services. L’ESS est-elle présente dans ce secteur ?

Les associations sont historiquement très présentes dans le domaine des services et du soin à domicile. L’économie sociale qui a une tradition d’implication des parties prenantes et particulièrement des usagers dans la définition et la conduite de ses projets est forcément à même de relever le défi du développement des services à la personne et de la satisfaction des besoins. A titre d’exemple, la SCOP Domicours est présente dans le champ des cours particuliers et la SCOP Domiance , qui vient d’être créée, propose aux ménages tout type de prestations à domicile.

La situation économique

La précarité est un des problèmes majeurs de notre époque. Quelle réponse l’ESS apporte t-elle ?

On retrouve dans le secteur de l’insertion par l’activité économique des entreprises qui permettent à des personnes en difficulté (chômeurs longue durée, handicapés, jeunes sans formation…) de retrouver un emploi dans quelque métier que ce soit. Et de retrouver une autonomie et une utilité sociale indispensables à leur bien être.

Allez boire un chocolat à Puerto Cacao, entreprise d’insertion située dans le 17ème arrondissement de Paris. Cela rompt avec l’image misérabiliste qu’on peut avoir parfois de ces entreprises. Ce salon de thé est magnifique. Vous y consommerez d’excellents produits à base de cacao équitable. Et Guillaume, jeune entrepreneur tout droit sorti d’une grande école de commerce et qui a monté de "A à Z" ce projet, vous expliquera concrètement ce qu’est une entreprise d’insertion.

En tant qu’organisateur du salon de l’emploi dans l’ESS. Lorsque vous entendez la phrase devenue célèbre : « Travailler plus pour gagner plus » qu’est ce que cela vous inspire ?

Comme toutes les petites phrases elle est réductrice. Même son auteur serait sans doute prêt à le reconnaître. Certes, des français souhaitent travailler d’avantage pour augmenter leur rémunération. Mais il y a aussi beaucoup de salariés qui ne souhaitent surtout pas augmenter leur temps de travail en raison de la pénibilité de leurs taches.

Et puis un récent sondage montrait que 70% des français ne sont pas heureux dans leur travail. Alors si travailler plus veut dire déprimer plus, ça pose question ! La question du pouvoir d’achat et donc de la rémunération est importante. Mais il ne faut pas négliger non plus la question du sens que l’on trouve dans son travail.

Le Groupe SOS auquel vous collaborez œuvre de façon importante pour la réinsertion. La présence de Martin HIRSCH au gouvernement est-elle pour vous un atout ?

Un peu tôt pour le dire.

Le chef de l’état a annoncé la création d’une commission indépendante sur le SMIC. Pensez-vous que la fixation du montant du salaire minimum ne doit plus être faite par l’état ?

Il me semble que cette question est suffisamment importante pour que l’Etat reste compétent en la matière. Après, qu’il y ait une consultation la plus large possible sur cette question, c’est indispensable.

Ethique, entreprises et emploi

Bien que peu d’entreprises aient mis le développement durable à l’ordre du jour et que la RSE soit naissante en France, quelle est la position actuelle de l’ESS face à ces sujets ?

L’ESS a l’habitude de dire qu’elle fait du développement durable depuis toujours. Il est vrai que sa lucrativité limitée lui permet de se concentrer sur la qualité de sa gestion des ressources humaines et de la relation client ou usager. Mais quand on parle développement durable, on pense évidemment aussi au respect de l’environnement. Et là peut-être que nos organisations et particulièrement les associations, en dehors des associations environnementales bien sûr, ne se sont pas toujours senties très concernées par ce thème au combien important. C’est en train de changer.

L’éthique et le commerce équitable sont de plus en plus considérés comme importants par les français. Sont-ils porteurs en termes d’emplois et auront-ils leur place sur votre salon ?

Le commerce équitable, le tourisme solidaire et plus largement la solidarité internationale auront leur place. Ce secteur peut aujourd’hui offrir de belles carrières. Les ONG ont avancé sur le chemin de la professionnalisation et sont aujourd’hui capables d’offrir des conditions de travail et des rémunérations correctes. Le commerce équitable est encore un secteur émergeant. Les postes sont encore peu importants mais une entreprise comme Ethiquable démontre que lorsque les produits proposés sont de qualité, la croissance et le développement et donc l’augmentation du personnel sont au rendez-vous. L’enseigne Alter Mundi propose quant à elle à des entrepreneurs en devenir de créer leur emploi en développant leur boutique de commerce équitable.



Merci Nicolas

2ème salon de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire
les 4 et 5 octobre prochain à
l'Usine à La-Plaine-Saint-Denis
Plan d’accès et horaires