13 juillet 2006

Actionnaires ou gogos ?



La lamentable affaire EUROTUNNEL que nous avons été beaucoup à commenter est en train de pousser à la réflexion un certain nombre de français sur la clarté du jeu boursier dans lequel ils peuvent être impliqués volontairement ou non.

Pourquoi place-t-on ses économies en bourse ?

Epargner a toujours été un réflexe des ménages et si les bouleversements issus de l’après deuxième guerre mondiale (sécurité sociale et régimes de retraite) ont changé les habitudes financières des français (livrets A et épargne logement ) leur retour vers la bourse s’est fait dans les années au début des années 80 où les rendements les plus médiocres se situaient à 11 %

Attirés par des scores « aberrants » les nouveaux investisseurs ont oublié que la bourse n’est pas garante de résultats positifs. Même en intégrant cette donnée, il n'est pas facile ces derniers temps d'être certain que seule la bonne gestion des entreprises est un critère de rendement.

Petits porteurs contre investisseurs institutionnels ?

Etre actionnaire (très) minoritaire peut causer de graves problèmes. Des associations comme SOS petits porteurs ou l’ADAM (association pour la défense des actionnaires minoritaires) relèvent et dénoncent de façon régulière des entorses à l’éthique ou des irrégularités de gestion.

Les "golden parachutes", les stock options, les salaires démesurés et des soupçons récents de délits d’initiés laissent amer ceux qui ont misé tout ou partie de leurs économies.

Actionnaires salariés et petits porteurs même combat ?

"Il y a clairement un lien social plus fort dans les entreprises où l'actionnariat salarié est pratiqué " déclare Jean-Claude Mothié, le président de la FAS, la Fédération Française des Associations d'Actionnaires Salariés. Mais il semble que ce lien soit dû avant tout à la bonne volonté des directions d'entreprises pour lesquelles la décision de mettre en place un actionnariat salarié exprime la volonté de mieux impliquer les salariés dans la vie et le devenir de la société.

Doit-on pour cela oublier les scandales Enron, WorldCom, Tyco, Dynegy, ABB, Merck, Adelphia, Xerox ?

Même si la SEC américaine a renforcé les mesures de contrôle et de répression, nul n’est à l’abri de nouvelles « astuces » qui laisseraient petits porteurs et salariés dans le même cas que les détenteurs « d’ emprunts russe »


Les « class action » à la française peuvent-elles améliorer le problème ?

Quelle est la position des entrepreneurs à ce sujet ?

MEDEF : A l'occasion de son point presse mensuel du 11 juillet, Laurence Parisot se prononce contre l'introduction de toute procédure de type action de groupe. Dénonçant les risques de dérive juridique et l'impact économique très lourd qu'engendreraient un tel système, elle appelle le gouvernement à "entendre les arguments du MEDEF sur ce sujet". "Ce serait un signe certainement assez dur qui serait adressé aux entreprises françaises d’introduire un tel principe dans notre droit et notre économie."

CGPME : La CGPME, en tant qu’organisation patronale représentative des PME, s’oppose à l’intégration en France des class actions. Si certains ont pu considérer que ce sujet n’intéressait que les grandes entreprises, il est indéniable que les PME pourraient, elles aussi être soumises à des actions collectives de consommateurs. Or, elles ne pourraient justifier des mêmes moyens de défense, notamment financiers.

La CGPME rappelle que la France dispose d’un droit de la consommation particulièrement protecteur à l’égard du consommateur, avec une multitude d’obligations à respecter. Dans ce cadre, diverses procédures sont susceptibles de répondre à une action de groupe, notamment celle de l’action en représentation conjointe.
Aller plus loin ferait peser un risque mortel sur les PME, en ouvrant la porte aux dérives déjà constatées aux Etats-Unis.

Il est étonnant de noter que les Etats Unis ne font pas recette cette fois auprès des entrepreneurs français !!!

Alors doit-on se tourner vers les placements éthiques ?

Des organismes comme NOVETHIC peuvent donner des indications sur la responsabilité sociale des entreprises et permettre aux actionnaires de mieux choisir leurs placements. Il faut savoir néanmoins que certaines normes sont peu contraignantes et que l’on est en droit d’attendre des critères de plus en plus pointus.

Il est à noter que NOVETHIC donne un avis (favorable) sur son site en ce qui concerne les « class actions »

L’économie française et européenne ont besoin de l’argent des épargnants. Cet argent doit permettre aux entreprises de se développer et de créer si possible de l’emploi. Tant que la moralisation des marchés financiers ne sera pas effectuée, il sera impossible aux entreprises de ne pas être soupçonnées de s’enrichir sur le dos des actionnaires minoritaires.

Il est temps de se mettre autour de la table pour créer un statut de l’actionnaire, qu’il soit salarié, investisseur petit ou grand … rapidement.

12 juillet 2006

Eurotunnel : La voie de l’avenir ?

"Chers actionnaires,

L'assemblée générale du 27 juillet porte sur deux résolutions majeures pour l'avenir de votre entreprise : la procédure d'alerte la restructuration financière La procédure d'alerte Elle a été déclenchée le 12 février dernier par les Commissaires aux Comptes. Ceux-ci ont considéré qu'ils étaient dans l'impossibilité de certifier les comptes 2005 compte tenu des incertitudes qui existent sur la continuité d'exploitation. Ce qui en clair revient à ce que j'ai toujours dit : à défaut de la mise en place rapide d'une restructuration consensuelle, Eurotunnel est menacée de dépôt de bilan."

C’est ainsi que jacques GOUNON le PDG de Eurotunnel débute sa lettre aux actionnaires

Tonneau des danaïdes ou farce boursière tragi comique ?

On savait par avance lors de la négociation entre François MITTERAND et Margaret THATCHER qu’un projet de ce type ne pouvait pas avoir de viabilité en faisant appel à l’épargne publique. Ce fantastique ouvrage d’art qui a permis à la Grande Bretagne de perdre sa totale insularité doit-il être victime de tractations permanentes.

Plus personne aujourd’hui ne comprend comment se sortir de ce bourbier. Même l’ADACTE (association de défense des actionnaires d’Eurotunnel) ne maîtrise plus rien. Et pourtant il y a quelques temps on pouvait lire sur leur bulletin de communication

« Après la démission de M. Maillot du Conseil d’Administration d’Eurotunnel, il y a quelques mois et à l’initiative de l’Adacte qui pressentait ce départ un peu précipité, notre Association a proposé qu’un spécialiste des transports et un grand chef d’entreprise prenne la succession.

C’est ainsi que Jacques Gounon a été coopté pour remplacer M. Maillot.
Lors de notre dernière assemblée générale le 11 décembre 2004, place St Germain des Prés à Paris, l’Adacte avait dores et déjà contacté ce grand chef d’entreprise susceptible d’intégrer le conseil d’administration d’Eurotunnel en remplacement de Pierre Cardo démissionnaire.

Les discussions avaient lieu à l’époque entre l’Adacte et Jacques Gounon pour étudier les conditions dans lesquelles celui-ci devait entrer dans ce Conseil d’Administration et pour quoi faire.
Nous nous sommes, ensuite, mis d’accord avec M. Gounon pour que le remplacement de celui-ci se fasse par un haut fonctionnaire susceptible de défendre avec nous, Adacte, un grand projet industriel, élément essentiel pour la survie et le sauvetage d’Eurotunnel. »

Alors, si même un grand manager est proche de jeter l’éponge !!!!

Où on reparle de Nicolas MIGUET. Vous n’avez certainement pas oublié le candidat à la présidence de la république qui utilise cette élection comme une oépration de marketing pour ses affaires. Il vient de s’acheter une demi page de publicité dans « Le Parisien » pour proposer aux petits porteurs de lui donner pouvoir pour s’opposer au plan du PDG. Il en profite d’ailleurs pour faire de la publicité pour un abonnement à prix cassé pour « Bourse Hebdo Plus ».

Au delà de la crise permanente et du silence assourdissant des pouvoirs publics français et britanniques, il y a vraiment lieu de se poser la question de conserver le nom de EURO à ce tunnel. En l’état, il ne me semble pas judicieux de transférer la propriété aux établissements financiers mais d’effectuer la première nationalisation européenne.

Oui vous avez bien lu : Nationalisation. L’Union européenne peut et doit devenir le propriétaire d’un ouvrage qui deviendra patrimoine de ses habitants.

L’Union Européenne si avide de prendre pied dans notre vie quotidienne et nos comportements ne doit plus se contenter de réglementations et de dérégulations mais opter pour une attitude gouvernementale lorsqu’il s’agit de l’avenir de ses ressortissants

Sources

Eurotunnel

ADACTE

11 juillet 2006

Remettre l’homme au coeur de l’économie ?


Ils sont nombreux les « experts » et journalistes économiques à nous commenter régulièrement l’économie de marché qui sauve et guéri absolument tous les maux de notre société.

Mondialisation et globalisation sont devenues les deux mamelles auxquelles la planète entière devra s’abreuver. Lorsqu’on a l’outrecuidance d’émettre une objection sur les effets pervers de la mondialisation mal ou pas contrôlée, la réponse fuse : « Les pouvoirs publics des nations doivent jouer leur rôle d’amortisseur »

Cette belle théorie de l’économie de marché trouve toutefois de temps en temps ses limites. Une de ces limites se nomme : Economie et droits de l’homme.

Le magazine TERRA ECONOMICA dans son hors série été 2006 aborde clairement des sujets qui semblent concerner de plus en plus de consommateurs et de citoyens.

Extraits

« La sécurité collective est indissociable de la sécurité individuelle et dépend pour beaucoup du respect des droits de l’homme. Non seulement les droits civils, mais aussi les droits économiques et sociaux : le droit à des conditions de vie décentes, à la santé, à l’instruction ». C’était en 1998. De passage en France, le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan célébrait le cinquantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Les mots de Kofi Annan rappellent qu’il n’est pas de développement durable sans développement équilibré. »

Etre citoyen du monde n’exclut pas de se renseigner sur la façon dont les biens ou services sont produits

Direction la Birmanie, pays d’Asie verrouillé par une junte militaire depuis 1962 et refuge des dernières forêts primaires de la planète. Depuis la fin des années 1990, l’exportation de meubles en teck vers la France et les Pays-Bas notamment, a explosé. Selon l’ONG Les amis de la Terre, « cette course à l’exportation dans des conditions sociales catastrophiques est en passe de détruire les forêts primaires ».

Quand la planète le veut, elle a le pouvoir de défendre les droits humains.

Si les délocalisations sont un fait acquis et considérées par la très grande majorité des économistes comme un bienfait pour les consommateurs des pays riches, celles-ci nous sont en général présentées comme un apport économique au pays bénéficiaire. Or, a y regarder de plus près, on peut constater régulièrement que la production y est faite dans des conditions sociales et humaines bien en dessous des normes internationales.

« 115 syndicalistes assassinés, plus de 1 600 victimes d’agressions violentes et 9 000 autres arrêtés. 10 000 salariés licenciés en raison de leur activités syndicales : c’est le bilan du rapport annuel des violations des droits syndicaux, publié début juin par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). « Une majorité de pays dans le monde, 137 sur les 190 répertoriés, font la chasse au syndicalisme »

Et là le masque tombe. Où sont-ils les arguments plaidant pour une redistribution des revenus mondiaux de la production ? Où est l’élévation du niveau de vie des travailleurs de ces pays ?

René DUMONT disait « qu’après leurs matières premières c’était leur climat qu’on allait voler au tiers monde »

"L’image est impressionnante : l’équivalent de la population de la France et de l’Allemagne jetée sur les routes, contrainte à quitter son lieu de vie. Selon plusieurs études relayées par les Nations unies, le changement climatique pourrait pousser 150 millions de personnes à fuir leur territoire, notamment sur les côtes, avant 2050. 20 millions de personnes se trouveraient déjà dans cette situation, 50 millions avant 2010..."

Est-il du seul ressort des états de financer des solutions alternatives pour éviter ce désastre ?

Les situations décrites plaident pour une VRAIE participation financière des industriels qui par leurs activités contribuent à la dégradation de la planète et des équilibres humains.

Une taxe « TOBIN » ne suffirait pas à régler le problème. Les entreprises ne peuvent plus s’exclure de la responsabilité commune qui façonnera le monde de demain. L’immigration, les guerres, les violences faites aux populations concernent la finance mondiale et ses actionnaires au même titre que les chefs d’état.

Je laisserai la parole de la fin à "Sœur Cécile Renouard" (enseignante, docteur en philosophie politique)

« Dans les entreprises, comme dans tout groupe humain, on trouve toutes les catégories. Les cyniques disent : « le développement durable est une mode, allons-y ». Ils réagissent en fonction de l’image de l’entreprise. À l’autre extrémité, on trouve des gens sincères, mais pour qui le développement durable remet en cause 20 ou 30 ans de pratiques professionnelles. Ceux-là sont prêts à avancer. Ils pensent que l’entreprise doit agir mais que ce n’est pas à elle de fixer le cadre politique de cette action »

Source et bibliographie

Terra Economica

Touche pas à mon PPD !!!

Après l’éviction de Karl ZERO sans autre commentaire de la direction de Canal+ et remplacé par Laurence Ferrari, c’est au tour de « 90 minutes » l’émission de Paul MOREIRA de passer à la trappe (AFP). En effet, l’émission disparaîtra de la grille des programmes à la rentrée.

Cette saison, l’émission hebdomadaire "Lundi Investigation" était diffusée chaque lundi en deuxième partie de soirée sur Canal+. "90 Minutes" était un magazine trimestriel programmé le mardi en première partie de soirée.

On apprend dans la foulée et ce sans aucun rapport (faut-il le penser) que Thomas Hugues sera à la rentrée à l’antenne de i-TELE, la chaîne d’information en continu du groupe Canal+.

A ce point de l’information, on se dit qu’il ne s’agit plus d’un « mercato » mais bel et bien d’un accord à l’amiable entre les deux chaînes. En effet, si TF1 a permis à Canal+ de retransmettre des matchs de la coupe du monde de football c’était en partie en représailles contre M6 qui avait eu l’outrecuidance de leur « voler » des animateurs et surtout de recruter ... Thierry ROLAND.

Sans remettre en cause les qualités professionnelles du couple Ferrari Hugues, il est évident que la future ligne éditoriale et la grille des émissions va furieusement ressembler à du Tf1 « haut de gamme » puisqu’il faudra payer pour voir.

Alors, ZERO, MOREIRA, ils ne vont quand même pas toucher à mon PPD, guignol qui s’en dément !!!


Sources

AFP

09 juillet 2006

Mais vous n’avez donc rien d’autre à faire ?

C’’est en lisant une dépêche récente que je me suis posé la question. Mais quel sujet peut il être nécessaire de discuter si rapidement en ce moment à part l’emploi cher à notre premier ministre ?


Allez, je ne vous fait pas attendre. Le sujet est :

"Les députés veulent interdire seulement les sex-shops près des écoles"

Mercredi soir, la commission des affaires sociales de l'assemblée nationale avait adopté un amendement de Bernard Perrut (UMP) au projet de loi de protection de l'enfance, destiné à interdire l'implantation de magasins proposant au public "des publications ou des produits dont la vente aux mineurs est prohibée"

Mais qui est donc M. PERRUT ?

Quelques indications sur les spécialités de cet éducateur de notre jeunesse

Commission :
· Vice-Président de la commission des affaires culturelles
· Rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires culturelles : Travail et emploi
Groupe d'études :
· Vice-Président : - Conjoints survivants - Viticulture

· Membre : - Appellations d'origine - Artisanat - Assurance - Cancer - Consommation - Construction et logement - Démographie - Droit de l'enfant - Droits de l'homme - Énergies - Formation alternée en milieu rural - Gens du voyage - Illettrisme - Industrie de la chaussure, du textile et de l'habillement - Jeunesse, intégration, citoyenneté - Longévité - Médicament - Modernisation de la vie politique française - Musique - Personnes âgées - Personnes fragilisées - Presse - Professions de santé - Professions libérales - Protection de l'enfance - Protection des animaux - Route, sécurité routière - Sans-abri - Santé et environnement - Sectes - Sécurité civile - Sécurité intérieure - Sport et éducation sportive - Tourisme - Toxicomanie - Vie associative - Villes et banlieues - Voies d'eau et voies navigables

Groupe d'amitié :
· Président : - Grèce
· Vice-Président : - Islande - Japon - Maurice - Québec
· Secrétaire : - Mongolie
· Membre : - Arménie - Bénin - Brésil - Canada - Chine - Chypre - Colombie - Israël - Macédoine - Maroc - Russie - Thaïlande

Groupe d'études à vocation internationale :
· Membre : - Vatican

Valérie Pécresse a affirmé que dans l'esprit de la commission « il ne s'agissait pas d'interdire "les cafés ou les débits de tabac" à "moins de 200 mètres" des établissements scolaires ou des lieux de culte, mais seulement "les sex-shops »

Cet amendement devrait être examiné par les députés lors de la session ordinaire d'octobre à une date encore indéterminée

Depuis quand le nombre de sex-shops est-il aussi important en France qu’il faille légiférer sur le problème ?

Combien d’écoles sont réellement situés à côtés de commerces sexuels ? S’il y en a, en ce cas pourquoi notre émérite député ne s’en est pas inquiété jusqu’à présent ?

Il ne fait nul doute que le retour à l’ordre moral fait rage mais il semble que certains de nos élus soient persuadés que la société française mérite un retour à la « révolution nationale » d’avant le gaullisme perturbateur.

Il ne se passe de jour sans qu’un élu ne veuille briller en proposant un retour à la France du maréchal. Envie de briller ou peur de d’affronter des candidats extrémistes qui d’élection en élection gagnent du terrain. On ne se bat pas contre les populismes en tenant un discours que ceux qui les tiennent ne renieraient pas.

Je plains Mme Pécresse d’avoir à rattraper les propos ou idées les plus rétrogrades d’une partie des élus de l’UMP mais il faut dire que les élections législatives de 2007 doivent donner des sueurs froides à un grand nombre de députés élus lors de la défaite socialiste de 2002.

Alors que tout le monde est à la recherche d’un projet, d’un souffle qui permettrait de faire repartir la France d’un bon pied, est-il nécessaire de mobiliser les parlements pour des sujets aussi marginaux ?

Le jour où les élus de la nation vont comprendre que leur travail ne consiste pas à faire reculer la France de 50 ans à chaque déclaration, il me semble que nous serons parés pour le 21 eme siècle.

Source et bibliographie

Assemblée Nationale
AFP