03 décembre 2010

Service Civique : "L'arme de cohésion sociale" du gouvernement est-elle enrayée ?

Nouveau"jouet" de Martin Hirsch, l'agence des Service Civique connait des problèmes de démarrage. Ainsi, on apprend que malgré les engagements de celle-ci, les volontaires n'ont toujours pas été payés !

Martin Hirsch a de l'humour, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'il déclarait lors d'un déplacement dans une Mission locale : " Je n'ai jamais cessé d'être un militant social, même pendant mes années au gouvernement. Pendant ces trois années en fait, j'ai accompli mon service civique " !

Ce que le "militant social" oublie de dire c'est que le RSA pour lequel il était entré au gouvernement est d'une complexité effroyable (voir le site du Médiateur de la République) à tel point que : " ... / ... au moment de la mise en place du RSA, les autorités s’attendaient à une augmentation des bénéficiaires d’environ 1,2 million au cours de la première année, et 2 millions à terme. On est donc, avec 630.000 nouveaux entrants ... / .. un système intrusif et trop compliqué, comme l’indique le Secours Catholique, qui a constaté que plus de la moitié des personnes éligibles ne font pas de demande. Effectivement la procédure nécessite quantité de déclarations de ressources et de justifications qui rebutent ces personnes ... / ..." IFRAP

Néanmoins, sa mission accomplie, Martin Hirsch a donc décidé de se consacrer à la mise en place du service civique. Celui-ci a été créé, sur mesure : " .. / .. par la loi du 10 mars 2010, après un vote quasi unanime du Sénat " celui-ci étant qualifié, un peu pompeusement, par Martin Hirsch de " Petit miracle républicain" - L'Express

Comment ça fonctionne le Service Civique ?

Présentation sur le site Web de l'agence : " Toute personne de 16 à 25 ans qui souhaite s’engager peut effectuer son Service Civique ... / ... Une mission de Service Civique dure de 6 à 12 mois. Le Service Civique peut être réalisé auprès d’une association, d’une fondation, d’une organisation non gouvernementale à but non lucratif, ou auprès d’un organisme public : collectivités locales (régions, départements, communes), établissements publics ou administrations de l’Etat ... / ... "


Tout ce qu'il faut savoir sur le Service Civique
envoyé par service-civique. -

Dans quelles conditions ?

" Une indemnité de 442,11 € nets/mois est directement versée au volontaire par l'Etat, quelle que soit la durée hebdomadaire de la mission. De plus, la structure d’accueil verse au volontaire une prestation en nature ou en espèce d’un montant de 100,46 €, correspondant à la prise en charge des frais d’alimentation (fourniture de repas) ou de transports.

Cette prestation peut être versée de différentes façons (titre repas, accès à la cantine, remboursements de frais, etc.)
Par ailleurs, les jeunes, bénéficiaires ou appartenant à un foyer bénéficiaire du rSa, ou titulaire d'une bourse de l'enseignement supérieur au titre du 5e échelon ou au delà bénéficient d’une majoration d'indemnité de 100,64 € par mois.

Au total, selon les situations, les volontaires en Service Civique perçoivent entre 542,46 € et 641 €/mois. Le bénéfice de l’aide au logement est conservé pendant le Service Civique. - Service Civique

Fort bien ! Sauf que, comme nous l'apprend le site Lyon Capitale : " .... / ... A Lyon comme un peu partout en France, des volontaires n’ont toujours pas été payés ... / ... "

Encore un problème de caisses vides ou de rigueur budgétaire ?

Non, puisque si l'on en croît le communiqué de presse du 30/09/10, du ministère de tutelle de l'agence, le ministère de la jeunesse et des solidarités actives : " ... / ... Voté en mai dernier, le budget 2010 de l’Agence du Service Civique est fixé à ce jour à 26,3 Millions d’Euros. Il comprend : 24,13 Millions d’Euros de crédits pour l’accueil et les indemnités de mission des jeunes en Service Civique et 1,7 Millions destinés au fonctionnement de l’Agence du Service Civique "

Quelles sont alors les raisons avancées ?

Selon LyonCapitale : " ... / ... La difficulté de mise en place du tout nouveau système serait à l’origine du blocage. L’engorgement de l’institution qui croulait sous les demandes aurait aussi été un facteur aggravant pour la gestion des dossiers. Selon Marion Sessiecq, déléguée territoriale de l’AFEV sur Lyon, ce serait simplement le fait de lourdeurs administratives ... / ... Contactée directement par LyonCapitale.fr, l’Agence du Service Civique assure par la voix de son directeur Jean-Benoit Dujol que tout rentrerait dans l’ordre d’ici la fin de la semaine voir « le début de la semaine prochaine ... / ... "

Du côté des volontaires, la situation est parfois dramatique : " ... / ... Charlotte, étudiante et volontaire à l’AFEV, a eu de gros problèmes financiers. « J’ai eu des problèmes avec ma banque (…) j’ai failli être interdit bancaire » nous explique-t-elle. Pour aider leurs volontaires, les associations ont mobilisé leurs fonds. À l’AFEV, Charlotte a eu une avance de 400. Sa collègue Pauline a elle aussi été au bord du gouffre financier mais elle a pu être soutenue par son entourage : « j’aurais été toute seule, j’aurais eu de vraies difficultés ». De son côté Unis-cité en Rhône-Alpes a octroyé 200 euros à tous ses volontaires ... / ... "

Donc un départ en fanfare pour ces "missions valorisantes" définies de la façon suivante sur le site du gouvernement : " Ce type d’action est pleinement reconnu dans les cursus d'enseignement secondaire et universitaire et dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience (VAE). Une valeur ajoutée indéniable dans un curriculum vitae."

Alors, que demande le peuple des 16 à 25 ans volontaires pour le Service Civique, De l'argent ?

Martin Hirsh a bien du batailler contre Jean-François Copé pour éviter de perdre ses 9.200 euros net par mois comme de président de l'Agence » du service civique - La Tribune

Alors, jeunes volontaire, un peu de patience et surtout de l'enthousiasme que diable !

02 décembre 2010

La crise économique cheval de troie de la privatisation de la sécu ?

On doit avoir, en ce moment, les naseaux qui frémissent dans le monde de la bancassurance. En effet, sur fond de crise économique et financière, on recommence à parler de la sécu et évoquant la : "logique assurantielle vs. logique universelle"

Ne cherchez pas, il n'y a tout au plus que 2 ou 3 articles de presse récents, évoquant la possibilité de voir se concrétiser un système concurrentiel à la sécu. Celui publié par Le Point et daté du 1 décembre, résume assez bien, la situation

" ... / ... la majorité pourrait bien amorcer discrètement le débat sur un système concurrentiel. Et alors que la dette française atteindra le record de 87,4 % du PIB en 2012, certains estiment même que le gouvernement est bel et bien en train de préparer le terrain pour une réforme en profondeur. Le 24 novembre, en lançant une "vaste concertation nationale" sur le thème de la dépendance, François Fillon déclarait ainsi que les discussions seraient "élargies à toute protection sociale", notamment dans le but de "fixer la part des régimes obligatoires et complémentaires et diversifier les modes de financement" - sans soulever de vague de protestations particulière. Quelques jours plus tard, la ministre en charge du dossier, Roselyne Bachelot, s'interrogeait dans les colonnes du Figaro sur ce que "pourrait être la part de l'assurance (privée) par rapport à la solidarité". "Les Français devront s'exprimer..."

Oui diront certains mais nous n'en sommes qu'à l'idée d'un débat. Ensuite il faudra émettre des propositions ... Dans ce cas, vous feriez preuve de naïveté ! Car, ces propositions existent déja et sont développées par l'Institut Montaigne depuis bien des années. Notamment dans une étude portant le joli nom de : " Proposition issue de la note "TVA, CSG, IR, cotisations... Comment financer la protection sociale" (Jacques Bichot)- Mai 2006 "

Extraits : " ... / ... L’ère du rationnement approche – à moins, justement, que l’on ne se décide à construire un moteur moderne, adapté à ce qu’est devenue la protection sociale : une production de services, qui relèvent un peu de la redistribution, et beaucoup de l’assurance et de la finance ... / ... " - Institut Montaigne

Seulement, jusqu'à présent, les gouvernements successifs, bien que soumis à un lobbying effréné des compagnies d'assurances, des banques et de leurs Think tanks amis, n'avaient pas cédé sur le tabou, que représente la remise en cause, du "monopole" de la sécu .

Ils n'ont d'ailleurs pas donné suite à ce fameux hoax qui expliquait que la loi européenne mettait fin à ce "monopole". En 2007, comme l'écrivait la Sécurité Sociale sur son site, dans une longue mise au point : " ... / ... Depuis un certain temps, des voix s’élèvent pour soutenir que des textes européens « imposeraient la fin du monopole français de la sécurité sociale ». Sur la base d’arguments fallacieux, ces mouvements incitent les assurés sociaux à quitter la sécurité sociale et souscrire des assurances privées, auprès d’organismes assureurs établis dans d’autres Etats de l’Union européenne ... / ... "

Et la Sécurité Sociale de rappeler les fondements du système d'assurance santé français sur son site

Préambule de 1946 à la Constitution : “ Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité les moyens convenables d’existence.”

Aussi, le premier article du Code de la Sécurité sociale rappelle le principe de solidarité sur lequel s’appuie la sécurité sociale et proclame l’obligation de s’affilier à la sécurité sociale pour les personnes qui travaillent en France : Article L111-1 du Code de la Sécurité sociale : L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. Elle couvre également les charges de maternité, de paternité et les charges de famille. Elle assure, pour toute autre personne et pour les membres de sa famille résidant sur le territoire français, la couverture des charges de maladie, de maternité et de paternité ainsi que des charges de famille. Cette garantie s'exerce par l'affiliation des intéressés et le rattachement de leurs ayants droit à un (ou plusieurs) régime(s) obligatoire(s). Elle assure le service des prestations d'assurances sociales, d'accidents du travail et maladies professionnelles, des allocations de vieillesse ainsi que le service des prestations familiales dans le cadre des dispositions fixées par le présent code ... / ... "

Alors, où en est-on ?

Un certain Jean-François Copé, aujourd'hui à la tête de l'UMP ne cachait pas son intérêt pour une notion de mise en concurrence en avril 2010 dans une chronique sur Slate : " Nous devons faire le point régulièrement sur ce qui doit relever de la solidarité nationale et donc de l'assurance maladie d'une part, et ce qui relève de la responsabilité individuelle et des complémentaires santé d'autre part ... / ... la solidarité nationale ne peut pas tout financer..."

A rapprocher d'une phrase trouvée dans le document de l'Institut Montaigne : "Sauver l'assurance maladie" : " ... / ... Il s’agit tout à la fois de repenser les principes de prise en charge (logique assurantielle vs. logique universelle) ... / ... réinventer l’assurance maladie, en pérennisant son financement, en redonnant tout son sens au concept de solidarité et en sortant de la confusion entretenue avec celui de la mutualisation (qui est simplement une technique d’assurance) ... / ... "

Quelques exemples de système "repensé" ?

" ... / ... la création d’une franchise de base annuelle en-deçà de laquelle la dépense de santé serait supportée par l’assuré – ou son assurance complémentaire – tandis que l’assurance maladie obligatoire couvrirait toutes les dépenses supérieures au montant de la franchise ... / ... "

Et de mettre en cause : " le caractère inéquitable et financièrement insoutenable du système de prise en charge des affections de longue durée (ALD)10, qui concerne 1/7e des assurés sociaux mais représente les deux tiers des dépenses d’assurance maladie obligatoire et près de 90 % de leur croissance annuelle "

Il faut noter dans le document de l'Institut Montaigne, quelques questions qui devraient permettre aux parlementaires de la majorité présidentielle, de se distinguer, lors de débats dans les assemblées, dans la cas où une réforme de la Sécu viendrait à l'ordre du jour.

" ... / ... quelles évolutions du partage entre régime obligatoire et régime complémentaire sont envisageables, afin de mettre un terme aux situations sous-optimales de « payeur aveugle » ? Faut-il par exemple transférer intégralement au régime complémentaire la prise en charge des soins dentaires et optiques, pour lesquels le régime obligatoire n’intervient plus que de façon marginale ? Faut-il abandonner le système des ALD au profit d’un système de gestion des « restes à charge » voire d’un « bouclier sanitaire » ville/hôpital qui serait fonction des revenus ? A défaut, comment réformer ce système pour garantir sa soutenabilité ? ... / ... " - Institut Montaigne

En gros, le débat qui vous est proposé est le suivant : Echangeriez-vous un vieux système solidaire et "peu efficace" qui coûte une fortune contre un système de plus plus individualisé bien plus économique et surtout "plus performant" ... qui ferait le bonheur durable des assureurs et banquiers ? Pour lesquels : " 4.589 milliards d'euros d'aides publiques ont été mises à disposition du secteur financier en Europe depuis octobre 2008 ... / ... "- AFP/Google Mais ça c'est un détail !

01 décembre 2010

Pouvoir d'achat : Il n'y aura pas de "coup de pouce" au SMIC !

Selon la DARES, environ 2,3 millions de salariés étaient rémunérés au SMIC au 1 er janvier 2010. Pourtant à peine suffisant, pour s'en sortir, le SMIC ne connaitra pas de "coup de pouce" et son augmentation se limitera au minimum légal !

" ... / ... Les salaires sont trop bas, les revenus sont trop faibles, je veux parler à la France qui travaille ... / ... qui travaille dur et qui trouve pourtant trouve qu'on arrive pas à joindre les deux bouts ... / ... " déclarait le candidat Sarkozy en 2007



Il s'adressait aussi, à tous ceux qui travaillant dur, et ne touchant que le SMIC, n'arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. Selon les chiffres de la DARES, ils sont 2,3 millions - Rapport DARES (page 8)

Extrait : " ... / ... résultats des enquêtes Acemo ... / ... Ces enquêtes constituent le seul dispositif permettant d’estimer la proportion et le nombre de salariés des entreprises non agricoles bénéficiant de la revalorisation du Smic, au moment de son relèvement ... / ... et la DARES d'ajouter : " Compte-tenu de la fragilité de la méthode d’estimation, ainsi que de la volatilité importante sur le salaire horaire tel qu’il est estimé à partir des réponses des salariés aux questions posées dans l’enquête Emploi, ces estimations sont à considérer avec prudence. Elles permettent surtout de comparer les différents secteurs entre eux ... / ... ."

Dans quels secteurs trouve t-on le plus de salariés payés au SMIC ?

Les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration (deuxième plus grosse niche fiscale - 3 milliards d'euros par an) et du tourisme sont les principaux employeurs de salariés rémunérés au SMIC. Viennent ensuite les secteurs de l’habillement (21 %), du commerce (17 %) ... / ... " - Editions Tissot A noter que les "autres activités de services" qui incluent les services à la personne y figurent de bonne façon Dares (page 5)

Il faut savoir que le taux horaire du SMIC n'est plus revalorisé qu'au 1er janvier depuis janvier 2010. En clair, finie l’augmentation annuelle obligatoire au 1er juillet - Editions Tissot Voir aussi : Augmentation du SMIC horaire en 2010 et depuis 2007 en France

La prochaine revalorisation au 1er janvier 2011 d'après des calculs des Echos : " ... / ... basés sur les chiffres récents du Ministère du Travail et sur l'extrapolation des données d'octobre : la hausse minimale du SMIC se situerait aux alentours de 1,65 % ... / ... " le faisant passer de 8,86 euros à 9 euros brut. Ce qui devrait donner un : " SMIC mensuel net, porté à environ 1072 € " - 365 euros

Devant une telle progression (14 centimes), il ne restait plus, pour ces salariés qu'à espérer que le "Président du Pouvoir d'Achat " dans un élan social, annonce un "coup de pouce" exceptionnel.

Et bien, ce cadeau de Noël avant la date n'aura pas lieu puisque : " Le groupe d'experts chargé de rendre un avis avant que le gouvernement prenne sa décision sur l'évolution du SMIC a remis mardi 30 novembre son rapport au ministre du Travail, Xavier Bertrand. Cette structure ... / ... préconise de s'abstenir de tout coup de pouce, comme l'an dernier ... / ... "

Mais, ce n'est pas tout !

Le rapport des experts ... / ... réaffirme que le SMIC n'est « pas un outil efficace de redistribution du revenu et de lutte contre la pauvreté » et il préconise « d'éviter des évolutions trop rapides du SMIC qui, en faisant peser un risque important sur l'emploi, se retournent contre ceux que le salaire minimum doit protéger ». « Mieux ciblées, les prestations liées au travail sont plus efficaces pour lutter contre la pauvreté au travail », jugent les six économistes ... / ... " - Les Echos


Etonnant non ?

Néanmoins, afin d'améliorer la qualité de leur prochain rapport, nous proposons à : Paul Champsaur (ancien directeur général de l'Insee, président de l'Autorité de la statistique publique) Président du groupe d'experts, Gilbert Cette (Economiste), Martine Durand (OCDE), Francis Kramarz (Chercheur au Crest), Etienne Wasmer (économiste du travail) -Voir Slovar - de renoncer pour une durée d'un an à leurs émoluments. Et de vivre avec 1072 € Net par mois.

Nul doute qu'à l'issue, ils auront une perception différente, sur : " les prestations liées au travail qui sont plus efficaces pour lutter contre la pauvreté au travail "

30 novembre 2010

Emploi des jeunes : Après l'impasse, le "SAS" ?

L'emploi des jeunes est devenu LE nouveau sujet que devraient aborder les partenaires sociaux. La CGPME en profite pour proposer de créer une "Session d’Accès Sécurisée à l’Entreprise", sorte de sélection "zéro défaut" gratuite !

Lancé par François Chérèque à Laurence Parisot, lors d'un débat télévisé, le "chantier de l'accès des jeunes à l'emploi" vient de démarrer, par une première rencontre, entre les deux protagonistes, au siège du Medef à Paris.

Si pour l'instant du côté de la CFDT on attend : " ... / ... des engagements concrets et précis de la part des branches professionnelles ou des entreprises concernant l'emploi des jeunes" du côté du MEDEF on qualifie l'entretien de " " très important, utile et efficace "

Au delà de ce satisfecit, on notera que le MEDEF insiste sur le fait que : " ... / ... les engagements en matière d'emploi des jeunes auxquels pourraient souscrire les patrons ne peuvent être pris qu'"au niveau de chaque entreprise individuellement ou au niveau des branches". "Evoquer des engagements nationaux serait illusoire ... / ... " - AFP/Google

En clair : OK pour une photo devant la presse mais aucun accord national. Ce qui condamne les syndicats de salariés à l'impuissance totale !

En ce qui concerne la CGPME, rien n'indique qu'on se dirige vers une rencontre avec les syndicats de salariés, puisqu'on préfère concentrer toute son énergie sur des rencontres avec : " la ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano puis avec le ministre du Travail et de l'Emploi Xavier Bertrand le mardi 7 décembre "

Dans ce but, la CGPME a rédigé un document de 33 pages qui comme l'expliquent Les Echos : " ... / ... reprend évidemment les leitmotivs de l'organisation patronale sur la nécessité d'alléger les charges sociales ou encore de supprimer les effets des seuils sociaux ... / ... " Mais surtout propose de créer : " une formule de « session d'accès sécurisée à l'entreprise », SAS en abrégé ... / ... L'idée est de permettre à l'entreprise de « vérifier la pertinence de la candidature afin de réduire les risques de rupture anticipée » et pour le jeune de « conforter son projet professionnel vers un métier identifié ». Le parcours durerait quatre ou cinq jours en démarrant par la « découverte de l'entreprise "

Nous avons lu ce document et tout particulièrement les pages 27 à 29 qui définissent selon la CGPME ce que serait une " Session d’Accès Sécurisée à l’Entreprise "

Concept

un concept d’immersion pratique courte en entreprise.

• La SAS serait proposée par l’entreprise intéressée soit en vue d’un recrutement direct sous forme d’un contrat de travail, soit pour tester une candidature spontanée.

• Concrètement, il s’agirait de favoriser la découverte mutuelle d’une entreprise par un jeune et d’un jeune par une entreprise pour préparer l’insertion professionnelle du jeune qui pourrait ensuite se traduire par un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation ou encore une autre formule destinée à faciliter l’orientation professionnelle d’un jeune, par exemple stage d’au moins trois mois...

Fonctionnement : Demandez le programme !

1er jour : découverte de l’entreprise
- Visite des locaux
- Identification des structures de l’entreprise (direction, services…)
- Connaissance des métiers pratiqués dans l’entreprise

2ème jour (3ème jour) : identification du ou des métier(s) susceptible(s) d’intéresser le jeune et l’entreprise
- Définition du (des) métier(s)
- Compétences requises pour chacun des métiers
- Premier positionnement du jeune par rapport au(x) poste(s) de travail qu’il est susceptible d’occuper.

3ème jour (4ème jour) : identification précise du parcours professionnel du jeune dans l’entreprise
- Formation initiale en contrat d’apprentissage ou formation professionnelle continue en contrat de professionnalisation ou encore sous une autre forme d’insertion professionnelle... / ... .

4ème jour (5ème jour) : formalisation des étapes pour l’insertion professionnelle du jeune selon la formule choisie conjointement par le jeune et l’employeur.
Cette formalisation se fait si le jeune a manifesté sa volonté claire « d’intégrer » l’entreprise et si l’employeur est favorable à cette candidature ... / ...."

Et dans quel cadre juridique ?

- Dispositif fonctionnant selon les termes d’une convention-type simplifiée définie par la branche professionnelle dont relève l’entreprise ou au niveau national nterprofessionnel ... / ...

Et surtout !

- Garantie juridique donnée par l’Administration du Travail de la non responsabilité de l’entreprise concernée en cas d’accident du travail survenant pendant la période de « Session d’Accès Sécurisé à l’Entreprise » (SAS). Cette garantie figurerait dans la convention-type ... / ..."

En résumé : Un test (période d'essai ?) gratuit et légal de 5 jours (pouvant aboutir à un stage) pendant lesquels on pourrait vérifier les capacités du candidat à "encaisser" et s'adapter. Le tout bien entendu "emballé" dans un contrat rédigé par les patrons eux mêmes et sans couverture en cas d'accident !

Nous sommes vraiment impatients de connaître, l'accueil que réserveront Nadine Morano et Xavier Bertrand à ce "SAS" et les suites qu'ils donneront, à cette "nouvelle piste" du "chantier de l'accès des jeunes à l'emploi" !

Crédit photo
Pratique.fr

29 novembre 2010

Europe : Quelques "banksters" valent mieux que des millions de gens dans la misère !

Au plus fort de la nouvelle crise en Europe, certain pays de l'UE voudraient supprimer le volet des aides sociales européennes, ce qui mettrait en danger des associations comme les Restos du Coeur. Que voulez-vous l'aide aux "banksters est prioritaire !

Obéissant aux diktats des agences de notations (qui ont participé activement à la crise économique en ne sanctionnant pas les établissement financiers responsables), les gouvernements, aux abois, ont tous donné des signes aux marchés financiers, notamment en reportant l'âge de départ à la retraite et en sabrant dans les aides sociales.

Tout en se préoccupant en priorité du plan d'aide de 85 milliards d'Euro à l'Irlande destiné à sauver les banques du pays. Dont les grands bénéficiaires de cette "mutualisation des pertes" seront :

" Deux groupes bancaires, Allied Irish Banks (AIB) et Bank of Ireland (BoI), devraient être les grands bénéficaires de cette injection de capital pour leur éviter la faillite. Conséquence directe, les deux banques vont passer dans le giron de l'Etat, ce qui conduira à une nationalisation quasi-totale du secteur en Irlande ... / ..."

Et les perdants seront ?

Il faut savoir que : " Les 17,5 milliards d'euros que devra débourser l'Etat irlandais proviendront (en partie) du Fonds national de réserve pour les retraites ... / ... " - France2

Il va donc falloir pour tous ceux qui vivent dans la plus grande précarité ou ont carrément décroché, se tourner vers les associations caritatives. Or celles-ci risquent de ne pas pouvoir faire appel aux états ou même à l'Union Européenne pour éviter le désastre.

Ainsi en France, François Fillon a lancé pompeusement (l'économique) : "label de Grande Cause nationale pour 2011 "Pas de solitude dans une France fraternelle"

Dans un communiqué de presse de Matignon, publié le 23 novembre, sur le site du Premier Ministre, on peut lire cet appel à ... la générosité des français !

" .... / ... Le Premier ministre François Fillon a attribué le label de Grande Cause nationale pour 2011 au collectif d’associations "Pas de solitude dans une France fraternelle" ... / ... Ce label permet à des organismes à but non lucratif, souhaitant organiser des campagnes faisant appel à la générosité publique, d’obtenir des diffusions gratuites sur les radios et les télévisions publiques ... / ... À la fois symptôme et cause du morcellement des sociétés modernes, trop souvent méconnue, la solitude frappe les populations les plus diverses. Ce mal social, qui touche aujourd’hui plusieurs millions de personnes, est considéré par une très large majorité de Français comme un véritable enjeu de société. La solitude est un facteur de marginalisation et de pauvreté ; elle porte directement atteinte aux valeurs de solidarité qui fondent notre pacte social.

En soutenant par leurs dons le collectif "Pas de solitude dans une France fraternelle", nos concitoyens vont pouvoir encourager les actions engagées contre cette souffrance du quotidien, qui prospère trop souvent dans le silence et l’indifférence. Leur aide pourra aussi se prolonger par un engagement citoyen au service des plus fragiles.

Traduction de ce magnifique appel à la solidarité nationale ! Démerdez-vous, les caisses sont vides !

Oui, diront certains, mais nous avons l'Europe pour qui la solidarité n'est pas un vain mot !

Certes, sauf que : "... / .. Plusieurs pays, dont l'Allemagne et la Grande-Bretagne, veulent que le volet de l'aide sociale - près de 80 millions d'euros pour la France - soit supprimé. Ces pays estiment qu'il appartient aux États d'assurer seuls, sans les fonds européens, l'aide aux plus démunis ... / ... " - Ouest France

Traduction : Chacun sa m.... !

C'est dans ce contexte, en France, que le Week end dernier, la Banque Alimentaire avait déployé ses stands de collecte. Quel en a été le résultat ?

" Près de 12.000 tonnes de denrées, soit 24 millions de repas, ont été collectées vendredi et samedi lors de la collecte nationale des banques alimentaires, soit une hausse de 7 à 8% par rapport à la collecte 2009, selon une estimation rendue publique dimanche ... / ... Les banques alimentaires récupèrent chaque année 25.000 tonnes de denrées dans les grandes surfaces, notamment des fruits et légumes et des produits dont la date de péremption est proche, et 20.000 tonnes auprès des industriels (en raison notamment de problèmes d'emballage). 30.000 tonnes viennent de l'Etat et de l'Europe ... / ..." - TF1/LCI

Et que les Restos du Coeur entament leur 26e campagne. En constatant que les aides de l'état français et de l'Europe risquent de leur faire défaut !

" ... / ... Dans un communiqué, les Restos du Coeur insistent sur la "nécessité absolue de sauver les aides de l'Europe et de l'Etat" ... / ... Cet hiver, à l'occasion de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) prévue pour 2013, les Restos demanderont sans relâche au gouvernement français de se battre pour sauver ce programme contre les coups de boutoirs de l'Allemagne et de l'Angleterre ... / ... " AFP/Google

Alors, une fois de plus, les français solidaires mais désabusés, vont mettre la main au porte monnaie. Cependant, ils risquent cette année, de moins priser la vue de membres du gouvernement, qui auraient l'idée de se ruer dans les medias, pour montrer ... leur émotion et leur compassion ... tout se félicitant du formidable dévouement des bénévoles !

Dons aux Restos du Coeur

Crédit image
Xbox passion