La France a décidé de restreindre les ventes à découvert, l'un des outils financier préféré des spéculateurs. Elle sera limitée à 15 jours. Un coup d'épée dans l'eau qui ne mettra pas fin à l'hégémonie du « capitalisme financier » sur le « capitalisme familial » cher à notre Président !
En septembre 2007, alors qu'on ignorait l'impact réel de la crise des subprimes, Nicolas Sarkozy et Angela Merckel s'affirmaient : « partisans de la moralisation des marchés» Notre Président très en verve ajoutait : « (...) Il faut moraliser le capitalisme financier (...) On ne peut plus laisser quelques dizaines de spéculateurs mettre par terre tout un système international, emprunter dans n'importe quelles conditions, acheter à n'importe quel prix, ne pas savoir qui prête (...) »
Auparavant, le 30 août 2007, devant un parterre de chefs d'entreprises réunis pour l'Université d'été du Medef, Nicolas Sarkozy déclarait, sous les ovations être : « (...) Favorable à « un capitalisme d’entrepreneurs » plutôt qu’à un « capitalisme purement financier »
Or, on apprenait hier que : « L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'interdire la vente à découvert de onze valeurs financières pour quinze jours ». Il s'agit de : Axa, April Group, BNP Paribas, CIC, CNP Assurances, Crédit Agricole, Euler Hermès, Natixis, Paris Ré, Scor et Société Générale
Pour mémoire : « la vente à découvert avait été interdite le 19 septembre 2008 sur le marché parisien par l'Autorité des marchés financiers (AMF) » cette mesure s'appliquait uniquement pour : « quatorze actions du secteur financier comme Axa, BNP Paribas, Crédit Agricole, Scor, NYSE Euronext et Société Générale (...) » et autorisée à nouveau ... le 1er Février 2011.
Et, bien que l'AMF avait expliqué avoir instauré un régime d'encadrement plus strict, force est de constater que l'utilisation de cet outil hautement spéculatif a montré entre temps, à nouveau, sa nuisance !
Mais au fait, c'est quoi la « vente à découvert » que les gouvernements sont incapables d'interdire définitivement ?
« S’il est une technique qui laisse toujours très impressionnés les observateurs amateurs de la Bourse c’est bien la technique de la vente à découvert, aussi qualifiée de « Short Sale », qu’on retrouve dans les stratégies de gestion d’actifs (long/short strategy). S’il est une technique emblématique de toutes les déviances, les errements et les maléfices de la Finance c’est bien cette technique ! » écrit le banquier Pascal Ordonneau qui précise : « Vendre à découvert, c’est fondamentalement vendre une chose qu’on n’a pas (...) Comment une telle opération est-elle possible (...) Très simple, Docteur Watson ! emprunter cette chose à quelqu’un qui en possède (...) »
Un exemple ancien ?
« (...) la fois où George Soros a " fait sauter la Banque d'Angleterre " en 1992. Il a risqué 10 milliards $ sur une chute éventuelle de la livre anglaise et il a gagné. La nuit suivante, Soros empochait 1 milliard $ grâce à cette opération. Il a finalement réalisé un bénéfice de presque 2 milliards $ (...) » - Orientation Finance
Un exemple plus récent ?
Les conseils donnés par ABC Bourse pour devenir un utilisateur avertit « (...) La valeur Alcatel est cotée 6 euros fin janvier 2011. Vous pensez que la conjoncture est mauvaise et que le titre va baisser. Dans ce cas, vous n'allez surtout pas en acheter mais vous allez faire une vente à découvert pour parier sur la baisse de cette action. En mai 2011, l'avenir vous a donné raison et l'action Alcatel est cotée 3,5 €. Votre scénario s'est donc réalisé, la valeur a baissé. A ce moment, vous souhaitez prendre vos bénéfices et pour cela il vous suffit d'acheter Alcatel afin de solder votre position de vente à découvert. Dans cet exemple, vous avez encaissé : 6 euros - 3,5 euros = 2,5 euros par action (...) »
A noter au passage les conseils avisés d'Axa, provisoirement protégé par l'AMF, pour vous lancer dans la vente à découvert si : « (...) détenez pas encore les liquidités nécessaires (...) »
Mais ce qui est le plus grave dans cette affaire, c'est que les analystes sont unanimes. Le Monde nous explique que : « (...) en limitant la spéculation à la baisse, elle maintient artificiellement le cours d'un titre et risque de provoquer sa sous-évaluation. Sans compter le signal qu'elles envoient aux opérateurs de marché, qui risquent d'en déduire que la situation est grave (...) » Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC indique : « (...) il n'est pas sûr que ce type de mesure résolve tous les problèmes. Ca peut limiter un petit peu les mouvements, mais il y a d'autres techniques pour spéculer à la baisse (...) »
Vous avouerez qu'on est bien loin du capitalisme familial tant vanté par notre Président sur le plateau de TF1 en février dernier ou lors du rendez_vous OSEO de mars de 2011 où il expliquait : « avoir fait ce choix »
Auparavant, le 30 août 2007, devant un parterre de chefs d'entreprises réunis pour l'Université d'été du Medef, Nicolas Sarkozy déclarait, sous les ovations être : « (...) Favorable à « un capitalisme d’entrepreneurs » plutôt qu’à un « capitalisme purement financier »
Or, on apprenait hier que : « L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'interdire la vente à découvert de onze valeurs financières pour quinze jours ». Il s'agit de : Axa, April Group, BNP Paribas, CIC, CNP Assurances, Crédit Agricole, Euler Hermès, Natixis, Paris Ré, Scor et Société Générale
Pour mémoire : « la vente à découvert avait été interdite le 19 septembre 2008 sur le marché parisien par l'Autorité des marchés financiers (AMF) » cette mesure s'appliquait uniquement pour : « quatorze actions du secteur financier comme Axa, BNP Paribas, Crédit Agricole, Scor, NYSE Euronext et Société Générale (...) » et autorisée à nouveau ... le 1er Février 2011.
Et, bien que l'AMF avait expliqué avoir instauré un régime d'encadrement plus strict, force est de constater que l'utilisation de cet outil hautement spéculatif a montré entre temps, à nouveau, sa nuisance !
Mais au fait, c'est quoi la « vente à découvert » que les gouvernements sont incapables d'interdire définitivement ?
« S’il est une technique qui laisse toujours très impressionnés les observateurs amateurs de la Bourse c’est bien la technique de la vente à découvert, aussi qualifiée de « Short Sale », qu’on retrouve dans les stratégies de gestion d’actifs (long/short strategy). S’il est une technique emblématique de toutes les déviances, les errements et les maléfices de la Finance c’est bien cette technique ! » écrit le banquier Pascal Ordonneau qui précise : « Vendre à découvert, c’est fondamentalement vendre une chose qu’on n’a pas (...) Comment une telle opération est-elle possible (...) Très simple, Docteur Watson ! emprunter cette chose à quelqu’un qui en possède (...) »
Un exemple ancien ?
« (...) la fois où George Soros a " fait sauter la Banque d'Angleterre " en 1992. Il a risqué 10 milliards $ sur une chute éventuelle de la livre anglaise et il a gagné. La nuit suivante, Soros empochait 1 milliard $ grâce à cette opération. Il a finalement réalisé un bénéfice de presque 2 milliards $ (...) » - Orientation Finance
Un exemple plus récent ?
Les conseils donnés par ABC Bourse pour devenir un utilisateur avertit « (...) La valeur Alcatel est cotée 6 euros fin janvier 2011. Vous pensez que la conjoncture est mauvaise et que le titre va baisser. Dans ce cas, vous n'allez surtout pas en acheter mais vous allez faire une vente à découvert pour parier sur la baisse de cette action. En mai 2011, l'avenir vous a donné raison et l'action Alcatel est cotée 3,5 €. Votre scénario s'est donc réalisé, la valeur a baissé. A ce moment, vous souhaitez prendre vos bénéfices et pour cela il vous suffit d'acheter Alcatel afin de solder votre position de vente à découvert. Dans cet exemple, vous avez encaissé : 6 euros - 3,5 euros = 2,5 euros par action (...) »
A noter au passage les conseils avisés d'Axa, provisoirement protégé par l'AMF, pour vous lancer dans la vente à découvert si : « (...) détenez pas encore les liquidités nécessaires (...) »
Mais ce qui est le plus grave dans cette affaire, c'est que les analystes sont unanimes. Le Monde nous explique que : « (...) en limitant la spéculation à la baisse, elle maintient artificiellement le cours d'un titre et risque de provoquer sa sous-évaluation. Sans compter le signal qu'elles envoient aux opérateurs de marché, qui risquent d'en déduire que la situation est grave (...) » Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC indique : « (...) il n'est pas sûr que ce type de mesure résolve tous les problèmes. Ca peut limiter un petit peu les mouvements, mais il y a d'autres techniques pour spéculer à la baisse (...) »
Vous avouerez qu'on est bien loin du capitalisme familial tant vanté par notre Président sur le plateau de TF1 en février dernier ou lors du rendez_vous OSEO de mars de 2011 où il expliquait : « avoir fait ce choix »
La réalité, c'est que l'économie de marché dérégulée dont notre président fut un farouche défenseur, est en train de manger ceux qui l'ont nourrie et aider à croître. Et que tous les propos et déclarations sur la moralisation ou la régulation ne sont que des leurres !
Durant des années, les marchés financiers ont salué les états qui saccageaient leur fonction publique et les entreprises qui licenciaient ou délocalisaient massivement pour améliorer leurs bénéfices. Aujourd'hui plus que jamais libres de toute contrainte, ils peuvent exiger : le report de l'âge de la retraite, des coupes dans les budgets sociaux ou de santé, la flexibilité du marché du travail, et la libéralisation de l'ensemble des services publics, sans que les dirigeants des pays ne puissent s'y opposer.
Car le but final, c'est bien de récupérer des rentes que les pays leur concèderont sous peine de subir les assauts de la spéculation. Et oui, c'est ça la mondialisation Coco !
Alors, Monsieur le Président : Et si vous nous reparliez du « capitalisme familial » ?
Crédite et copyright photo
Daily Bourse
Durant des années, les marchés financiers ont salué les états qui saccageaient leur fonction publique et les entreprises qui licenciaient ou délocalisaient massivement pour améliorer leurs bénéfices. Aujourd'hui plus que jamais libres de toute contrainte, ils peuvent exiger : le report de l'âge de la retraite, des coupes dans les budgets sociaux ou de santé, la flexibilité du marché du travail, et la libéralisation de l'ensemble des services publics, sans que les dirigeants des pays ne puissent s'y opposer.
Car le but final, c'est bien de récupérer des rentes que les pays leur concèderont sous peine de subir les assauts de la spéculation. Et oui, c'est ça la mondialisation Coco !
Alors, Monsieur le Président : Et si vous nous reparliez du « capitalisme familial » ?
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