22 novembre 2022

Assurance chômage et « réforme » des retraites : on achève bien les seniors !

 Le Ministre du travail et les organisations patronales affichent leur contentement sur la future baisse des droits au chômage. Elle devrait principalement affecter les seniors qui proches de la retraite se retrouveront plus nombreux en fin de droits.

«Patronat heureux, syndicats furieux» écrit le site Info-RH qui ajoute : « ... côté syndical, on dénonce unanimement une réforme « punitive » qui ne réglera pas les problèmes des tensions sur l’emploi; tandis que dans le camp des employeurs, on salue une réforme qui permettra aux entreprises de trouver les compétences dont elles manquent cruellement ... » et d'ajouter : « ... il n'y a pas de dispositif spécifique concernant les seniors, qui seront donc soumis aux mêmes règles que les autres demandeurs d'emploi, alors qu’ils appartiennent à une catégorie particulièrement touchée par le chômage de longue durée ... »

 


Car, c'est bien cette catégorie de salariés qui va prendre de plein fouet cette «innovation» sociale. En effet, s'il est difficile de conserver son emploi au delà de 55 ans, en trouver un lorsqu'on est chômeur au même âge tient de la gageure. Le rédacteur de ces lignes qui a connu pour cause de licenciement économique le chômage à 56 ans peut en témoigner. C'est encore le cas aujourd'hui pour de nombreux seniors qui même en étant hyper actifs dans leur recherches d'emploi n'obtiennent aucune réponse positive, ne serais ce pour un entretien.

Ceci étant confirmé par les conseillers de Pôle Emploi qui après s'être assuré d'une «recherche dynamique» concèdent qu'au delà d'un «certain âge» retrouver quelque chose est assez ...hypothétique.

N'oublions que cette baisse des droits va s'accompagner rapidement d'une remise en cause des conditions de départ à la retraite. En effet, il est plus que probable que l'âge de départ sera reporté à 64 ou 65 ans ce qui va impacter une fois de plus les seniors dont on sait que la plupart ne sont plus en activité lors de leur départ à la retraite, pour l'instant fixé à 62 ans.

Mais revenons en aux organisations patronales si promptes à se réjouir de la réduction des droits au chômage et du report de l'âge de départ à la retraite. Leur première réaction a été, en ce qui concerne les seniors, de refuser toute contrainte en termes de maintien dans l'emploi ou de recrutement de chômeurs âgés.

Quelles conséquences à terme de cette politique de gribouille ?

Un peu plus de seniors en fin de droits à qui on imposera, pourquoi pas, en échange du RSA, de 10 à 20 heures de travail par semaine ? Où est la dignité dans tout ça ? Qu'on puisse se féliciter d'une régression social est une insulte à tous ceux qui rament pour trouver un boulot qu'on leur refuse parce que les entreprises leur reprochent d'avoir à court terme une pathologie handicapante, de vouloir être payés trop cher, de ne pas être adaptables ou flexibles et autres arguments pourris qui relèguent une partie des travailleurs dans la plus grande des précarité.

Nous avons tous été, sommes ou seront des travailleurs seniors. A nous tous de faire savoir au duo gouvernement/organisations patronales que nous ne sommes pas et ne serons jamais de simples variables d'ajustement au gré d'une période «rouge» ou «verte» !


Sources

Info-RH

Crédit Photo

Le Petit Bleu