29 mai 2009

Chômage : Gouvernement et UNEDIC "confiants" mais toujours pas de pistes emplois sérieuses

Le taux de chômage n'est plus préoccupant : Il est dramatique. Il n'est pas de jour sans qu'un plan social, un allègement des effectifs ou carrément une fermeture ne soient annoncés.

Pour les demandeurs d'emploi qui "se bougent" pour réintégrer le monde du travail, les réponses (quand les entreprises sollicités se donnent la peine de répondre) sont sans appel : Aucune embauche prévue et aucune création de poste.

Pour ceux qui, comme nous avons passé la cinquantaine, on en arrive à se demander s'il ne va pas falloir (comme l'a fait ce cadre chômeur) vendre ses organes pour continuer à vivre ou devenir "tueur à gage" compte tenu que c'est une prestation qui ne demande aucun niveau d'âge.

Ce ne sont certainement pas "Les modalités de l’obligation de négocier sur l’emploi des seniors" qui vont s'appliquer à compter du 1er janvier 2010 qui vont changer les choses :

"les entreprises d’au moins 50 salariés ou appartenant à un groupe d’au moins 50 salariés se verront infliger une pénalité si elles ne sont pas couvertes par un accord d’entreprise ou de groupe ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Très attendus, les décrets fixant les modalités d’application de cette obligation, instituée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 (v. Légis. soc. -Sécu., financ.- n° 06/2009 du 9 janvier 2009), sont enfin publiés. La pénalité, fixée à 1 % des rémunérations ou gains versés aux salariés, sera due pour chaque mois entier au cours duquel l’entreprise n’est pas couverte par un accord ou un plan d’action sur l’emploi des seniors. Source WKRH

Car, une fois de plus la loi ne s'appliquera qu'à partir de 50 salariés alors que la situation actuelle des entreprises française est à quelque chose près la suivante :

- 80 % des entreprises créées en France n'ont pas de salarié au démarrage, et 99 % en ont moins de 10.
- Plus de 90 % des entreprises françaises sont des TPE (ce qui représente quelque 2,2 millions d'entreprises)
- Impact de ce mouvement sur l'emploi :Ces dernières années, la part des salariés travaillant dans des établissements de moins de 20 employés a connu une forte augmentation jusqu'à atteindre les 40 %, dont 26 % dans les TPE. Inversement, celle des salariés présents dans les établissements de plus de 500 employés est passée de 20 % à 11 %. Source Le Rucher

Quant aux entreprises concernées, il n'y a qu'à regarder les chiffres de l'emploi des handicapés pour se rendre compte de la faible application d'une obligation légale. A tel point que l'Etat s'est transformé en recruteur ( 1700 en 2009 - Source Handicap.fr) pour atténuer les chiffres. Ce qui donne une idée de l'impact futur de cette mesure.

Ce qui signifie que nous sommes en face d'une "mesurette" qui n'apportera aucune solution au chômage des plus de 50 ans et surtout met à mal l'ambition du gouvernement de faire travailler ces populations au delà de 60 !!!

Au delà du débat "idéologique" sur la durée de cotisation, il ne faut pas oublier qu'à l'autre bout de la chaîne, les plus jeunes n'arrivent pas à intégrer le monde du travail et qu'en fin de compte quel que soit l'âge, le sexe ou la compétence, il devient de plus en plus difficile de convaincre un employeur de vous faire confiance. Il n'y a pas si longtemps, l'embauche d'un salarié était considérée comme une prise de risque légitime par les employeurs.

Depuis quelques années, sans contrat aidé, stage plus ou moins rémunéré, baisse temporaire des charges ou autres subterfuges gouvernementaux (RSA, cumul emploi retraite), trouver un emploi relève de l'exploit. Tout ceci ne devrait toutefois pas s'arranger dans les années à venir puisque le gouvernement maintient son exemption des heures supplémentaires et que les experts prédisent un recul durable de l'emploi dans la zone Europe au profit des pays émergents et d'une nouvelle montée en puissance de la robotisation.

Dans ce contexte terriblement morose, on a pu entendre Le Président de l'UNEDIC et le Premier Ministre nous donner leurs points de vue sur le chômage et la reprise tant attendue.

Premier à dégainer : Le président de l'Unedic Geoffroy Roux de Bézieux

Hier, Geoffroy Roux de Bézieux, dont l'organisme a récemment prédit 639.000 chômeurs de plus fin 2009, prévoit que "les inscriptions vont se ralentir en rythme et que quelque part, on pense que le plus dur en terme de chômage est derrière nous" "L'autre point à noter", observe-t-il dans "Le Talk" Orange-Le Figaro, "c'est que l'on ne passe pas la barre des trois millions de chômeurs alors qu'il y a quelques années, et la récession était moins violente, nous avions passé cette barre".

Interrogé sur la capacité de l'Unedic à pouvoir assurer le versement des allocations en 2009 et en 2010, M. Roux de Bézieux se montre rassurant, précisant que l'organisme recourera à l'emprunt comme par le passé. "Il faut savoir que le déficit de l'Unedic il y a trois ans et demi maintenant était à -15 milliards, nous sommes à -5 milliards aujourd'hui et prévoyons d'être à 11 en 2010. On a une capacité d'emprunt, on est bien notés par les banques".

Toutefois, "si les choses s'aggravent après 2010, il faudra renégocier la convention d'assurance-chômage", poursuit-il, même si "nous n'en sommes pas là". AP/YAHOO

Encourageant direz-vous ?

Déclaration de François Fillon ce matin sur Europe1

Aujourd'hui : "On aura une augmentation du chômage dans tous les pays européens qui va se poursuivre tout au long de 2009 et sans doute encore un peu au début de l'année 2010", "Pour que l'économie crée des emplois, il faut qu'elle soit en croissance d'au moins 1,5 à 2 pour cent" "Les plans de relance européens vont donner tous leurs effets à partir de l'été", a assuré François Fillon, observant par ailleurs des "signes de reprise aux Etats-Unis". Le chef du gouvernement a précisé que des "mesures complémentaires" seraient mises en oeuvre dans les prochaines semaines en faveur des jeunes chômeurs". Reuters/Yahoo

Si les déclarations du Président de l'UNEDIC se veulent rassurantes, (on attend toutefois, la réaction du MEDEF, qui ne saurait tarder, sur les cotisations et l'avenir du régime d'indemnisation) les prévisions du Premier Ministre, elles, relèvent du "doigt mouillé" et ne s'appuient sur aucune étude chiffrée mais sur la confiance et ... la baraka !

Compte tenu que, du FMI à l'OCDE, personne ne prédit des chiffres aussi élevés pour la zone Europe, ni pour la France d'ailleurs. Alors, les déclaration du Président de l'Unedic (qui est en contact étroit avec le gouvernement) ne sont-elles que le prélude à l'anticipation d'une renégociation de la convention d'assurance-chômage ?

Où le gouvernement compte t-il aller chercher ses 1,5 à 2 % nécessaires à la sortie du bourbier actuel ?

Laurent Wauquiez a présenté, le 27 mai, en Conseil des ministres, la politique de l’emploi mise en œuvre par le Gouvernement pour affronter la crise économique. Trois objectifs sont fixés pour maintenir dans l’emploi, stimuler la création d’emplois, aider à l’accès à l’emploi et au retour vers l’emploi.

Le Gouvernement mène de pair une politique de soutien de l’activité et une politique de l’emploi en faisant le choix de :

- tourner résolument le dos au traitement dit "statistique" du chômage qui revient à écarter des catégories entières de la population active du marché du travail ;
- s’appuyer sur une coopération étroite avec les partenaires sociaux, notamment dans le cadre du fonds d’investissement social ;
- rechercher une sécurisation des parcours professionnels par un service public de l’emploi et un système de formation modernisés qui doivent notamment faciliter les reconversions vers les métiers de demain ;
- s’appuyer sur des mesures simples, rapidement opérationnelles et réversibles lorsque l’activité économique redémarrera. (celui qui est capable de traduire cette phrase nous écrit !)

Maintenir dans l’emploi. L’activité partielle, qui permet d’éviter les licenciements, pourrait concerner 600 000 salariés cette année. Les mesures d’incitation des entreprises à employer des seniors et celles visant à anticiper les mutations économiques en aidant les différents secteurs à gérer les évolutions des emplois et des compétences contribuent également au maintien dans l’emploi.

Stimuler la création d’emplois. Le Gouvernement a mis en place plusieurs outils innovants tels que :
- l’aide à l’embauche "zéro charges" dans les très petites entreprises (220 000 embauches depuis le début de l’année) ;
- la nouvelle aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Nacre, 400 opérations par semaine) ;
- la distribution de chèques permettant de financer des aides à la personne pour les ménages modestes.

L’accès à l’emploi et le retour vers l’emploi doivent être facilités avec la création de Pôle Emploi. A l’issue du sommet social du 18 février 2008, des mesures en faveur de l’emploi ont été prises pour protéger les Français les plus touchés par la crise. L’extension du contrat de transition professionnelle, la nouvelle convention de reclassement personnalisé et la mise en place du Revenu de solidarité active sont autant d’outils qui permettent d’atteindre cet objectif.

Pour accompagner l’entrée sur le marché du travail de plus de 500 000 jeunes des mesures d’urgence pour l’emploi des jeunes ont été également prises. Le recours accru aux contrats aidés a pour objectif de soutenir les personnes les plus éloignées de l’emploi - Source Premier Ministre

Pas très innovant tout ça. et dans certains cas, franchement, ça tourne au verbiage.

Au delà dudit verbiage, vous noterez :

- le retour des emplois aidés, créés par Lionel Jospin, et hués par la droite parlementaire en leur temps
- les formations sans fin qui ont pour avantage d'améliorer les statistiques des chiffres du chômage sans pour cela permettre de trouver un débouché
- le fameux 1% (cité plus haut) de pénalité pour les entreprises (+ de 50 personnes) n'employant pas de seniors, qui restera, nous l'avons démontré sans la moindre efficacité
- Une nouvelle aide pour les entreprises "chasseuses de primes". Mesure dangereuse au demeurant pour les comptes sociaux et inutile puisque la plupart des TPE sont touchées par des difficultés de carnets de commande et surtout de financement bancaires. Conclusion, elle n'embaucheront pas.
- les emplois à la personne créateurs de précarité (la majorité des salariés ne touchant même pas la moitié d'un SMIC)

La réalité, c'est que la France comme beaucoup de pays (notamment européens) a fait le choix des services au détriment de la production. Ce choix nous a mis en état de dépendance vis à vis des producteurs asiatiques qui assurent aujourd'hui la quasi totalité de la production des biens industriels ou de consommation.

Les économistes, conseillers de nos politiques, qui tablaient pour la fin du XXeme siècle (et début du XXI eme) sur une "révolution industrielle" du type de celle de la fin du XIXeme, grâce à la révolution technologique, ont tout simplement fait fausse route et font payer aux populations le poids de leur erreur. La technologie supprime beaucoup plus d'emplois qu'elle n'en créé !!!

Transformer certains pays en consommateurs non producteurs revient en période de crise économique à transformer les salariés de ces pays en chômeurs potentiels de longue durée. En effet, incapables de déployer une stratégie industrielle inovatrice à court ou moyen terme (puisqu'ayant dans beaucoup de cas accepté le transfert de technologique et des laboratoires ou bureaux d'études dans des pays émergents à bas coût), les dirigeants politiques inspirés par les économistes libéraux se retrouvent devant un problème insolvable : Inciter les salariés disposant d'un emploi à travailler plus tout en "accueillant" de plus en plus de demandeurs d'emplois.

La refondation du capitalisme façon "vertueux" ne changera rien à la réalité des salariés ou de ceux qui aspirent à l'être. De l'autre côté, vouloir s'accrocher à un modèle qui met des millions de gens à l'index pour des durées de plus en plus longues hypothèque tout avenir.

Au point où nous en sommes, il est évident que nous devons changer radicalement le mode de fonctionnement de l'emploi dans nos sociétés.

Chez Slovar les Nouvelles, nous défendons depuis longtemps les propositions de l'essayiste américain, spécialiste de prospective économique et scientifique : Jeremey Rifkin contenues dans son livre "La fin du travail" et qui fait partie de nos livres de chevet.

Comme l'explique Jeremy RIFKIN dans son livre :

"La fin du travail" paru en 1995, "l'automatisation et les nouvelles technologies vont supprimer chaque année de plus d'emplois"

Ceci, sans aucune alternative crédible, si nous restons arc bouté sur le modèle économique actuel.

La seule alternative qu'on pu nous présenter nos gouvernants, jusqu'à présent, repose sur les services à la personne.

Le "formidable gisement d'emploi" tant vanté par Jean-Louis Borloo, s'avère être surtout une trappe à travailleurs pauvres.

En effet, les services à la personne ne trouvent leur justification que dans la mesure où ceux qui peuvent en passer commande disposent d'un salaire ou d'un pouvoir d'achat suffisant. En ce qui concerne les employés, l'avenir de ces métiers repose sur le fait qu'ils leur permettent de vivre décemment. Sinon, nous retournerons à l'époque du "prolétariat domestique"

Pour en revenir à RIFKIN, qu'écrivait-il en 1995 sur ce qui nous attendait si nous persistions dans la voie actuelle ?

Son hypothèse : Il faut revoir le contrat social, trouver une autre manière de redistribuer les richesses et partager au mieux les gains de l’énorme productivité actuelle et à venir. La société civile doit exercer des pressions. Créatrice de "capital social", elle doit se donner suffisamment de force pour devenir un secteur créateur d’emplois capable d’obtenir de l’économie et de l’état sa part de redistribution de richesses.

Un bref résumé du livre "La fin du travail" proposé par le CNAM

Victimes de la révolution technologique, plus de 800 millions d’êtres humains sont actuellement sans emploi ou sous-employés.

Des catégories entières d’emploi ont disparu et le chômage va vraisemblablement grimper en flèche : les machines remplacent rapidement le travail humain et annoncent une économie de production quasi automatisée d’ici au milieu du XXIème siècle. Les innovations technologiques et l’économisme nous poussent à l’orée d’un monde presque sans travailleurs.

Les trois secteurs traditionnels de l’économie subissent des mutations technologiques qui envoient des millions de personnes au chômage.

Le secteur du savoir est le seul à émerger; composé d’une élite d’innovateurs industriels, de scientifiques, de techniciens, d’informaticiens, d’enseignants et de consultants, il n’absorbera pas les centaines de millions d’individus balayés par le déclin mondial du travail, préparé par les immenses changements technologiques s’installant dans l’agriculture, l’industrie et les services.

Le progrès a un prix, les technologies de l’information et de la communication séparent en deux la population mondiale : d’une part l’élite des manipulateurs d’abstraction, d’autre part la masse croissante de travailleurs constamment ballottés et précarisés. Le désespoir pousse un nombre croissant d’être humains à la délinquance, et cette menace amène les pouvoirs publics à s’interroger sur les moyens de maintenir l’ordre et assurer la sécurité, tant aux États-Unis que dans d’autres pays.

Vraiment visionnaire lorsqu'on vient d'entendre le tout dernier discours du Président sur la sécurité !!!

La troisième révolution industrielle sera-t’elle vecteur de bien ou de mal ? Les nouvelles technologies vont-elles libérer ou déstabiliser la civilisation ?

Selon la façon dont chaque pays abordera la question des progrès de la productivité, elles pousseront nos pas vers une vie de loisirs plus développés, ou déboucheront sur une crise planétaire. Leur utilisation et leurs répercussions sur la manière d’envisager le travail humain nous forcent de toutes façons à sonder de nouvelles pistes pour définir la valeur humaine et les relations sociales, comme le développement du tiers secteur. Source CNAM

En clair : Pour lui, l'ère industrielle fondée sur le travail humain de masse s'achève. L'ère de l'information lui succède, avec beaucoup d'emplois très qualifiés et bien rémunérés, mais aussi beaucoup d'emplois peu qualifiés et peu payés. Disparaissent les emplois de la classe moyenne. Dans ces conditions, Rifkin recommande de développer un tiers-secteur, puisque le secteur marchand ne suffit plus à occuper tous les demandeurs d'emplois et que le secteur public est voué à s'alléger sans cesse pour ne pas handicaper la compétitivité des économies. Ce tiers-secteur correspond au secteur de l'économie sociale (associations, ONG). En tout état de cause, le progrès technique et la mondialisation ne permettront pas selon lui d'assurer le plein emploi. Source Wikipedia

Il faudra donc arbitrer entre : Faire travailler de moins en moins de gens bien payés et abandonner les autres à la précraité permanente ou faire travailler moins (donc moins de salaire) et différement plus de gens ...

Dans la mesure ou, notre Président, comme il l'explique sur sa page Facebook semble s'être convertit à la lecture d'autre chose que des BD, voila un livre que nous pouvons lui conseiller de lire rapidement avant que "la masse croissante de travailleurs constamment ballottés et précarisés" ne se révolte pour de bon ... et pour le pire !

Photo
Robot conducteur d'engin

En savoir plus sur Jeremy Rifkin
(ENG) FOET
La fin du travail : Edition La Découverte
CNAM fiche de lecture et analyse




Anniversaire:

Nous profitons de cet article pour annoncer à ceux qui découvrent régulièrement des créations graphiques qui illustrent nos papiers que, comme le Président de la République, notre ami "SB LE SNIPER" fête ses 2 années satiriques... sur la toile ! Un site à visiter d'urgence et régulièrement par ceux qui se souviennent de la célèbre phrase : "Je préfère l'excès de caricature à l'excès de censure" de plus en plus mise à mal ces derniers temps ...

28 mai 2009

Bonne résolution pour demain : Préparer 2 € pour Vendredi l’Hebdo

On a beau être habitué, toutes les semaines, ça recommence. Demain c’est Vendredi le jour de l’Hebdo ! Et vous, petits veinards de lecteurs, vous allez encore profiter du sommaire du numéro qui ne sera dans les kiosques demain.

Cette semaine, les élections européennes ont alimenté les débats sur Internet au travers de nombreux billets :

Europe : pour qui votent les blogueurs ?
A la veille des élections européennes du 7 juin, Vendredi Hebdo fait un tour d’horizon des blogs et démontre la réticence des internautes face au scrutin. La blogosphère, qui avait déjà défendu le non au traité européen, persiste dans sa défiance vis-à-vis de l’Europe …

Pendant les élections… la crise continue
La récession est beaucoup plus grave en Europe qu’aux Etats-Unis, comme l’office statistique européen Eurostat vient de le confirmer. Les chiffres mettent en évidence l’insignifiance des mesures prises à ce jour à l’échelle européenne…

Faut-il oublier l’Allemagne ?
Vendredi Hebdo propose le débat intriguant entre deux blogueurs sur la pérennité du couple franco-allemand aujourd’hui. Dans ce combat de blog, Malakine et Laurent Pinsolle offrent leurs deux visions : l’un ne croit plus à la convergence des intérêts de la France et de l’Allemagne et l’autre est persuadé qu’au contraire nos deux pays doivent continuer d’agir ensemble.

Les réseaux sociaux colonisent la toile
Les nouveaux sites communautaires et participatifs ont révolutionné la manière de naviguer sur Internet. Alors que les pros se préparent au commerce 2.0, les internautes ont tout intérêt à contrôler leur image sur le Net …

La prof sur MySpace
Dans la vraie vie, elle est professeur de lettres. Sur MySpace, elle se présente comme « un freak de plus sur la toile », qui aimerait rencontrer Corto Maltese, Batman et Karl Marx… Et puis ses élèves sont tombés sur une de ses vidéos… Vendredi Hebdo propose l’interview de cette professeur …

Sabine Herold, l’alter libérale…
Après avoir accueilli en avril « l’éminence grise » Alain Minc, Vendredi Hebdo poursuit son cycle de rencontres entre personnalités et blogueurs. Cette fois, c’est Sabine Herold, la jeune présidente d’Alternative Libérale, qui a voulu s’exposer aux questions de Vogelsong, Dagrouik (RVA), Hypos, Reversus et politique2point0. La rédaction publie des extraits des réactions des blogueurs après le débat.

Dossier spécial : Résistance numérique : « Hadopi m’a tuer »

Vendredi Hebdo consacre un dossier exclusif de 4 pages à la résistance organisée contre la loi Hadopi. En effet, l’adoption de la loi ne signifie pas que le débat est clôt. Différentes formes de résistance numérique voient le jour sur le Web. Plusieurs artistes « libres » affichent leur anti-hadopisme et participent au concert « Hadopi m’a tuer » dont Vendredi Hebdo est partenaire. Les blogueurs les plus influents se font également entendre.

Après avoir démontré que cette loi est inapplicable dans son dernier numéro, Vendredi Hebdo continue de soutenir la lutte anti-Hadopi.

A lire aussi cette semaine : le radar internet avec les billets et les hommes politiques dont on a le plus parlé sur internet pendant la semaine, le troll et son billet le plus méchant de la semaine, le blogueur de la semaine …

Un rappel à ceux qui pensent lire gratuitement le numéro en ligne : Ce n'est pas possible. Pour une fois pas question d'être radin. A moins de piquer le numéro de quelqu'un qui l'a acheté. Mais personne ne fais jamais ça :-))

A vous de voir !!!

Vendredi L'Hebdo

Elections européenne : Infos, intox, manipulations et réalités

La valse des sondages et études d'opinion a repris pour le plus grand bonheur des instituts et de leurs clients.

Le dernier "TNS Sofres" est un sommet en termes de d'incompréhension.

Une chose est certaine, par contre, si vous vous contentez de lire les pourcentages affectés aux listes candidates, le constat est le suivant : L'UMP caracole en tête, le PS piétine et les autres font de la figuration. Le titre en vogue ce matin dans les media c'est : "Européennes - Le PS sous les 20%"

Et pourtant dans le détail, l'étude ne se limite pas à ce simple score et n'indique rien de définitif

- Sur la totalité de l'échatillon intérrogé : 20% des personnes interrogées n'ont pas exprimé d'intention de vote
- 59% se disent sûres de leur choix, 37% reconnaissent qu'elles pourraient varier

Mais si l'UMP est en tête, quel est l'attitude des électeurs à son égard

- 27% souhaitent que le 7 juin, les électeurs manifestent leur soutien au gouvernement, une forte majorité - 57% - souhaite la manifestation d'un mécontentement
- Ceux qui tiendront compte d'abord des problèmes français sont plus nombreux (52%) que ceux qui privilégieront les questions de la construction européenne (44%).

Information importante : Ceux qui prétendaient que le PS devait cesser de faire une campagne anti sarkoziste avaient tord puisque plus de la moitié des personnes interrogées considèrent que le scrutin européen doit être l'occasion de sanctionner la politique menée par le gouvernement.

Quant au fait que 52% des personnes interrogées privilégient les problèmes français plutôt que la construction europénne, il ne faut pas être grand clair pour comprendre que les traités rejetés qu'on impose et les adhésions futures, alors que les récentes ne sont pas encore "digérées", rendent dubitatifs ces mêmes français.

On pourrait ajouter :

- Que chaque pays de la zone Euro (à commencer par le notre) s'est exonéré des obligations de Maastrich,
- Que les plans de relance n'ont donné lieu à aucune coordination européenne,
- Que les professions agricoles continuent d'avoir raison contre les décisions européennes (Merci Monsieur Barnier) mais que les salariés chômeurs augmentent dans toute l'Union sans réaction concertée
- Que les frontières commerciales de l'Union restent une passoire en interne comme en externe
- Que la Commission, la BCE et une grande partie du parlement européens continuent à n'avoir pour obsession que la concurrence et l'inflation

Et enfin le faible engouement des candidats de "premier plan" pour aller siéger à Strasbourg ou Bruxelles (pour causes de travaux) donnent à comprendre aux français que seuls leurs propres pouvoirs publics sont à même de résoudre tout ou partie de leurs problèmes.

Nous avons pour preuve la réaction des personnes interrogées par TNS

- Quant au rôle de l'UE face à la crise, 39% des personnes interrogées disent qu'elle "protège" plutôt, 27% estimant qu'elle "aggrave plutôt" les effets de la crise (29% croient qu'elle n'a pas d'impact, 5% sont sans opinion).

De même, lorsqu'on demande aux personnes interrogées si ces élections vont avoir un impact sur l'Europe et sur la France

- Sur la situation en Europe, pensent 70% des personnes interrogées. 28% estiment le contraire et 2% sont sans opinion
Mais
- Seules 54% croient qu'elles influeront sur la situation en France (44% ne le pensent pas, 2% sans opinion).

Vous conviendrez que lorsque vous lisez ci-dessous les estimations de vote, sans le détail des précédent, ainsi que l'empressement des rédactions à nous annoncer une victoire de la majorité présidentielle et une descente aux enfers du PS, la situation est beaucoup moins évidente.

L'UMP-Nouveau Centre : 26%
PS : 20%, à 19%
Le MoDem : 14%
Europe Ecologie : 11%
Le Front de gauche (PCF-PG) : 7%
NPA : 6%
Front national : 6%
Libertas : 4%,
LO : 2%,
Alliance écologiste indépendante : 1,5%,
Debout la République : 0,5%
"Autres listes" : 3%.

Le premier enseignement de cette étude et de cette campagne : C'est que le vote a lieu sur un seul tour et que la majorité présidentielle fait son plein de voix (sans la moindre réserve dans le cas ou un deuxième tour aurait eu lieu. A méditer !).

A vrai dire, on est très loin des 53% de la présidentielle et du succès des législatives. Si le PS par ses gesticulations et ses problèmes de pouvoir interne a perdu quelques %, on les retrouve au Front de Gauche ou au NPA (Ni le PCF seul, ni la LCR n'auraient été capables de tels scores)

Par ailleurs, tout le monde en France sait pertinemment que de l'Elysée en passant par la rue de Solférino ou le siège du MODEM, on attend ou un plébiscite ou un rejet sur des thèmes EXCLUSIVEMENT nationaux.

Le deuxième enseignement : L'attitude des Chefs d'Etat et de gouvernements face à la crise a montré la limite de la construction européenne actuelle. Enfin le mode de scrutin régional est déconsidéré dans la mesure ou les parachutages ont été aussi importants que lors du débarquement des troupes alliées en Normandie et que quelle que soit la région des élus, ils siègeront finalement dans des groupes politiques pré établis au parlement européen.

Embouteillage de lobbyistes au Parlement européen

On sait que la majorité des élus continuera à cumuler le mandat européen avec un mandat local ou territorial et se conteront d'un passage rapide au parlement pour justifier leurs indemnité et leurs frais. On sait surtout que devant le peu d'enthousiasme et d'activisme de ces élus, l'Union sera une fois de plus gérée et pilotée par des hauts fonctionnaires qui vivent confortablement dans une sphère qui les éloigne à tout jamais de la vie quotidienne des habitants de l'Europe.

Le seul sondage qui pourrait avoir un peu de valeur serait celui qui montre le nombre potentiel d'élus du PSE et ceux du Groupe du Parti populaire européen. Car de ce résultat va dépendre le maintien (quasi assuré) de José Manuel Barosso, l'actuel Président de la commission et l'orientation de la politique de l'Union.

Il serait intéressant également de connaître le score européen du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe dans lequel siègeront les élus du MODEM, qui sont très éloignés de l'actuelle posture "socio révolutionnaire" de François Bayrou. Car ne l'oublions jamais, les clivages français de cette élection sont immédiatement solvables dès l'entrée au parlement !

La triste conclusion, c'est qu'on aurait voulu nous "embourber" qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Nous avons vraiment la sensation que pour les partis et les candidats, cette élection est une simple péripétie et qu'on ne que vise les régionales franco françaises de 2010. Tout ceci prouvant bien que le sentiment européen est une farce ...

Et pourtant, le scrutin européen terminé, les eurodéputés vont continuer à travailler main dans la main avec les troupes des lobbies (quand ils ne leur commandent pas tout simplement des rapports - Voir Prix du Pire Lobbying de l’UE ), la Commission va continuer à libéraliser tout ce qui peut l'être, on va élargir encore l'Union (Chic ! le patronat européen va trouver de nouvelles zones de délocalisations) et que les directives vont continuer à modifier quotidiennement notre droit sans qu'aucun de nos élus nationaux ne puisse s'y opposer.

Notre Président n'étant plus à la tête de l'Union européenne va continuer à faire cavalier seul tout en nous expliquant que l'axe franco allemand est incontournable, tandis que les allemands continueront à s'occuper de leurs propres intérêts, la Grande Bretagne va continuer à bénéficier de ses exemptions et jouera quoi qu'il arrive la carte des USA, tout comme les anciens pays de l'est. Les paradis fiscaux devenus "coopératifs" continueront à exister et la désindustrialisation de la zone Europe ne fera que s'accélerer.

Car, ces chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que les acteurs (élus ou non) de l'Union européenne, continueront à nous expliquer, que la survie de l'Europe dépend de notre capacité d'adaptation à de nouvelles normes sociales et financières.

En gros, si l'ensemble des élus et intérêts économiques continueront à percevoir des indemnités et des bénéfices en constante hausse, les salariés vont devoir accepter de s'aligner sur la concurrence d'autres salariés moins bien lotis qu'eux.

Et oui, "coco" c'est ça l'avenir, faut être moderne !!!


Franchement ça vous donne envie ?


Source de l'étude
AFP/Google
Crédit photo
Parlement européen - Embouteillage de lobbyistes au Parlement européen

Titre de l'article : "Clin d'oeil" amical à notre ami blogueur RVA



27 mai 2009

Claude Allègre : Futur dégraisseur du mammouth .. sarkozien ?

Georges Clemenceau disait : "Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti"

Il n'est pas certain dans le cas de Claude Allègre que l'UMP le considère comme un converti ni le parti Socialiste comme un partant.

En effet, il n'a pas repris sa carte du Parti Socialiste en janvier 2008 et à l'UMP malgré la timide joie de Xavier Bertrand, un grand nombre d'élus de la majorité commencent à trouver l'ouverture anti PS pesante voir déplacée.

Il n'y a que notre "ami" Frédéric Lefebvre pour hurler de bonheur : "Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a pour sa part vu "quelque chose de formidable" dans le débat sur l'hypothétique entrée de Claude Allègre dans l'équipe Fillon : "c'est de la publicité pour l'ouverture". "Or l'ouverture, je pense que c'est la solution pour réformer notre pays en profondeur et c'est d'autant plus important quand il y a la crise comme aujourd'hui" Source AFP/Google

Ce qui est amusant c'est de relire les réactions des députés du RPR (dont la très grande majorité siège aujourd'hui sous le sigle UMP) lors des interventions de Claude Allègre à l'Assemblée Nationale ou au Sénat du temps où il était ministre. Mais, les politiques nous ont habitué à s'invectiver et à se menacer verbalement pour ensuite mieux se réconcilier.

Il est également amusant de voir de quelle façon Claude Allègre accuse le journal Le Monde d'avoir révélé des propos off sur le mammouth (propos qu'il a donc biens tenus)


Claude Allègre
envoyé par vodeo. -

Claude Allègre est un être bouffi d'orgueil, de certitudes et d'autosatisfaction qui n'a fait qu'entraver son parti d'origine et rêve à 72 ans (alors que pendant la campagne de 2007 il considérait que l'âge moyen de la direction du PS devait être de 40 ans) de faire naître la France technologique de demain. S'il existe encore quelqu'un au PS qui puisse prendre ombrage de sa future nomination par Nicolas Sarkozy au gouvernement, il faut immédiatement le raccompagner à la porte ou à l'asile.

Claude Allègre n'a jamais roulé que pour un seul parti : Le sien.

Ses dernières déclarations feraient passer les transfuges et/ou traites KOUCHNER, BESSON ou BOCKEL pour des amateurs tant il vendrait père et mère pour un poste gouvernemental. Alors qu'il a fallut toute la pression de l'UMP pour faire dire à Bernard Kouchner qu'il voterait UMP aux européennes, et pour cause puisqu'il occupe un ministère majeur et stratégique, que déclare Claude Allègre ?

"Je vais voter pour Michel Barnier, sans aucune hésitation, je n'ai pas d'état d'âme. D'abord j'aime bien Barnier, ensuite je pense que Sarkozy est la seule personne qui a fait bouger la Commission européenne et la présidence française de l'UE a été formidable. J'espère qu'il va continuer à la faire bouger" ... / ... Il ajoute : "J'ai refusé d'entrer au gouvernement au début, mais j'ai beaucoup admiré la présidence française de Nicolas Sarkozy. Je suis très admiratif: le fait qu'on a fait un plan de relance commun, le fait qu'on a secoué la Commission, c'est une performance"- Source AFP/Nouvel Obs

En français, ça s'appelle une déclaration d'amour et ... de servilité !

Il faut vraiment que Nicolas Sarkozy voue une haine profonde au Parti Socialiste pour "engager" un tel "génie" ... fayoteur et ... destructeur pour le camp qui l'emploie. Mais Nicolas aime aussi les "collaborateurs" un brin ... masochistes.

Car si Claude Allègre est le dernier scientifique à clamer haut et fort : "Je crois qu'il y a un changement climatique attesté aussi bien par la fonte de la banquise nord que par le développement des phénomènes extrêmes. Ce dont je doute, c'est qu'on ait compris l'ensemble des processus mis en jeu, tant le climat est un phénomène complexe. Ce dont je doute encore, c'est que l'on puisse prédire le climat dans un siècle, alors qu'on a du mal à prédire la météo chaque semaine. En tant que scientifique et citoyen, je ne veux pas, comme certains, que l'écologie contribue à accentuer la crise et fasse encore plus souffrir les plus démunis. Je ne crois pas que les problèmes nombreux posés à la planète - eau, poussière, polluants, pesticides, réserves halieutiques, écologie côtière, biodiversité - doivent conduire à la décroissance économique et à la mise en pièces de l'économie de marché "



Par ailleurs, Claude Allègre a critiqué l’inscription du principe de précaution sous sa forme actuelle dans la Constitution, car son flou est selon lui une entrave à la recherche. il écrit : " Le principe de précaution, c’est l’arme contre le progrès " Le MEDEF, grand ennemi de ce principe de précaution devrait, sans nul doute, fêter sa future arrivée au gouvernement ...

Et, il sait aussi prendre soin de la santé de ses contemporains ...

Chroniqueur au magazine Le Point, il dénonce, le 19 octobre 1996, la décision de désamiantage du Campus de Jussieu et qualifie l’affaire de « phénomène de psychose collective ». En 2004, dans le livre Quand on sait tout, on ne prévoit rien, il estime que le désamiantage des bâtiments du campus de Jussieu, au coût très élevé, n'était pas justifié, et que des opérations d'encapsulage de l'amiante auraient suffi.

La décision de désamiantage de Jussieu a été prise en 1996 à la suite d'une étude menée par quatre bureaux d'études européens dont le rapport a été remis en 1995. Celui-ci préconisait l'enlèvement. Il n'écartait pas cependant les opérations d'encapsulage : elles ont pour avantage un coût immédiat moindre, mais pour inconvénients une pérennité non garantie, et des risques pour les personnels des entreprises amenés à intervenir dans les bâtiments

Si c'est pas du scientifique de qualité ça !

Et de montrer, avant d'avoir obtenu le poste, comment il va faire s'occuper de ceux qui ont le front de penser autrement que lui

Revenant sur sa réplique aux attaques, notamment d'écologistes comme Nicolas Hulot, il se dit "exaspéré". "Hulot a peur de perdre ses subventions. Le ministère lui donne des subventions pour sa fondation Nicolas Hulot et il a peur que si je suis ministre je coupe ses subventions", a-t-il affirmé - Source Nouvel Obs

Ce qui nous prouve, que l'homme qui a su mettre la quasi totalité des enseignants dans la rue , va, probablement réussir là où la gauche, même unie, a échoué dans ses tentatives, pour aire voler en éclat le sarkozysme triomphant.

Si nous partageons l'avis de Martine Aubry qui : A souhaité «bon courage» au gouvernement si Allègre l'intégrait et expliqué : "qu'est-ce que Nicolas Sarkozy attire à soi? Des hommes qui sentent l'odeur de l'écurie et qui attendent qu'on leur donne quelque chose" Il ne faut pas oublier, Martine, que le chasseur de mammouth (revanchard) est de retour et ce sont les français qui vont devoir le subir !!!

Le Président est joueur dit-on ?

Nous dirons plutôt kamikaze, pour le plus grand bonheur de l'opposition qui pourrait cette fois retrouver des couleurs et des électeurs si elle arrêtait de penser à : "Qui sera le candidat en 2012" pour se consacrer à une reconquête du pouvoir autour d'une unité et d'un programme de GAUCHE solide ... N'est ce pas Ségolène, Dominique, Gérard, François, Laurent, etc .... ?

Centres de rétention : Le gouvernement juge et partie ?

Si pour beaucoup de français, l'immigration est un sujet sensible sur lequel ils doivent se contenter des discours et déclarations des ministres, ils sont en revanche, beaucoup à s'interroger sur les centres de rétention ou CRA.

Les CRA (centre de rétention administratifs) ont été officiellement créés en 1981. Cette institutionnalisation de lieux de privation de liberté qui ne dépendent pas de l'administration pénitentiaire fait suite à la découverte, à Marseille en 1975, de la prison clandestine d’Arenc, contrôlée par la police, où étaient séquestrés des travailleurs immigrés en instance d’expulsion. Depuis 1964, la police y exerçait son autorité sans aucun contrôle judiciaire, sur la seule base d’un règlement de police de 1938 autorisant l’internement des étrangers sans-papiers.

Si Brice Hortefeux les a "popularisé" pendant son passage au Ministère de l'immigration, c'est Eric Besson, le nouveau ministre de l'immigration, qui a décidé de mettre fin au monopole de la Cimade qui était jusqu'à présent la seule association à pouvoir intervenir dans les CRA.

En effet, à l'issue de la procédure d'appels d'offre, le partage géographique des attributions de la CIMADE avec d'autres associations se répartirait selon nos sources de la façon suivante :

- Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse et Hendaye : Cimade
- Lille 1 et 2, Metz, Geispolsheim : Ordre de Malte
- Lyon, Marseille et Nice : Forum Réfugiés
- Nîmes, Perpignan et Sète : Cimade
- Outre-Mer : Collectif Respect
- Mesnil-Amelot 1, 2 et 3 : Cimade
- Palaiseau, Plaisir, Coquelles et Rouen-Oissel : France Terre d’Asile
- Bobigny et Paris : Association Service Social Familial Migrants. - Source Wikipedia

Cette décision répondait à "une urgente nécessité", a justifié le ministère. "Ces nouveaux marchés doivent être exécutés à compter du 2 juin prochain", "les associations attributaires doivent en effet disposer du temps nécessaire pour mettre en place (...) les modalités pratiques d'accompagnement des personnes retenues". "Comme le strict respect du droit le lui permet, le ministre a donc décidé de finaliser la procédure ouverte et transparente engagée" - Source Nouvel Obs

Il faut dire que la Cimade avait déjà du batailler ferme avec Brice Hortefeux . Outre des rapports tendus entre le ministre et l'association, il faut se rappeler que l'appel d'offre Besson n'est que la mise en application de celui pour lequel Brice Hortefeux avait été débouté

Le tribunal administratif de Paris a suspendu l'appel d'offres lancé par le ministère de l'immigration modifiant le dispositif d'aides aux étrangers dans les centres de rétention administrative. L'objectif de Brice Hortefeux était d'éloigner l'association, la seule autorisée à entrer dans ces centres, et donc à rapporter ce qu'il s'y passe - Source JDD 15 Octobre 2008

Cette "victoire" (La Cimade a déposé un recours) d'Eric Besson le plus "célèbre" transfuge du Parti Socialiste (parti avec armes et bagages pendant la présidentielle pour s'offrir au candidat Sarkozy) n'est que provisoire mais sent l’embrouille …

Car, au delà de la "punition" appliquée à la Cimade, le gouvernement juge envisage au travers de la validation de son appel d'offres d'introduire une association qui lui permettrait d'être également partie.

Qui est le collectif Respect ?

Le collectif Respect a été créé en 2002, à la suite du match de football France-Algérie d’octobre 2001 au cours duquel La Marseillaise avait été sifflée. Frédéric Bard, ancien président du collectif, est chargé de mission au… ministère de l’Immigration en 2008. Il a représenté le ministère comme expert dans deux colloques internationaux dans lequel l’information a été révélée avant d’être confirmée par le ministère auprès de plusieurs journalistes - Source Combat droit de l'homme

Délégué départemental-UMP de la Culture en 2003, militant UMP dans le 17ème, chargé de mission pour le compte du Ministère de l’immigration et de l’Identité Nationale en 2008. Missi dominici de Chirac avant de passer sous la férule de Brice Hortefeux, le militant de droite passe le flambeau début 2008, à Maryse Lechesne, elle-même acoquinée avec le parti Sarkozyste puisqu’elle fut inscrite, en position non éligible, sur la liste UMP Ile-de-France menée alors par Jean-François Copé pour les régionales de 2004.

Inconnu des cinq autres associations ayant bénéficié d’un lot de Centres de Rétentions (France Terre d’Asile, Forum des Réfugiés, Ordre de Malte, ASSFAM), « Le collectif Respect » sera en charge de ceux ou il y a le plus de reconduites à la frontière. Soit 12.000 par an. … / …. - Source Bakchich

Ce à quoi, il faut ajouter que : "Concernant l’Outre-mer, le nombre d’étrangers éloignés en 2007 depuis les seuls départements de Guyane et de Guadeloupe s’élevait à 10 857, et à 13 990 depuis Mayotte, soit un total de plus de 24 800 contre 23 831 pour la métropole. Cela signifie que le Collectif respect attributaire du lot Outre-mer, malgré son inexpérience manifeste, aura plus de cas d’expulsion à traiter en Guyane et Guadeloupe que chacune des cinq autres associations qui interviendront en France métropolitaine" - Source LDH Toulon

Devant cette nouvelle manipulation dont le gouvernement est hélas coutumier, nous avons décidé de publier le dernier communiqué de la Cimade (en intégralité ci-dessous)

Centres de rétention : dedans ou dehors, nous restons aux côtés des étrangers expulsés - Appel à mobilisation et à rassemblement le 2 juin

Le 2 juin marquera la fin d'une présence associative nationale et indépendante dans les centres de rétention administrative. La mise en concurrence des associations dans le cadre d'un appel d'offres et l'évolution de la mission associative vers une simple information des personnes au lieu d'une aide à l'exercice effectif des droits, tout cela ne saurait cacher la volonté réelle du ministère de l'immigration : affaiblir l'action de la société civile et restreindre l'accès au droit pour les étrangers reconduits, afin de mieux atteindre les objectifs chiffrés d'expulsions.

C'est pourquoi La Cimade et ses partenaires associatifs appellent tous les citoyens, les associations, les avocats et les syndicats à se mobiliser et à se rassembler le 2 juin pour affirmer ensemble « dehors ou dedans, nous restons aux côtés des étrangers ! ».

Appel à mobilisation pour le 2 juin :
Centres de rétention : dehors ou dedans, nous restons aux côtés des étrangers !

Le 2 juin les associations retenues par le ministère de l'immigration pour intervenir dans les centres de rétention administrative deviennent des "prestataires", des concurrents dans le cadre de l'appel d'offres.

La mission d'accès aux droits auprès de personnes privées de libertés se transforme en simple mission d'information.

Les droits de l'Homme et les libertés fondamentales ne sont pas à vendre ! Face à une logique de concurrence des associations, nous revendiquons une logique de compétence et une parole citoyenne indépendante.

Associations, syndicats, avocats, citoyens, à l'intérieur ou en dehors des centres de rétention, nous continuerons à aider les étrangers pour la défense de leurs droits et de leur dignité. Dans les permanences, dans les tribunaux, dans les préfectures, dans les aéroports, dans la rue, nous poursuivrons nos actions auprès des étrangers et de leurs familles.

A Paris, nous appelons à un rassemblement solidaire, le mardi 2 juin, à 19 heures sur la place du Palais-Royal, devant le Conseil d'Etat, pour réaffirmer aux étrangers enfermés notre soutien et notre vigilance, pour dire notre attachement à l'indépendance des associations, à leur liberté de parole et de témoignage.

C'est à vous de décider si vous acceptez, après le noyautage des médias et des grandes entreprises, que la "démocratie exemplaire" scandée par le candidat devenu président, soit une fois de plus être remplacée par le bon plaisir des gouvernants en place ...

Source et en savoir plus
Cimade
"La rétention pour les nuls"
Liste des manifestations
Gisti
Crédit photo
L'express

26 mai 2009

Scoop élection européennes : Le Front de Gauche en tête du sondage Slovar les Nouvelles

Mais si, vous avez bien lu le titre ...

Certes Slovar les Nouvelles est un (non-profit)blog et ne peut rivaliser avec les instituts de sondages qui sont devenus les baromètres de la vie politique française.

Si vous êtes un habitué du blog, vous avez du remarquer que nous changeons souvent le sujet du sondage, sauf le dernier en date qui est resté deux semaines et qui porte sur les intentions de vote de nos lecteurs pour le scrutin du 7 juin.

Vous en trouverez les résultats et commentaires en fin d'article.

Ah, les sondages et enquêtes d'opinion ! En voila un secteur qui n'est pas touché par la crise économique. Le gouvernement par exemple qui, comme le publiait le Canard Enchaîné en fait un usage immodéré : "1 million d'euros sont nécessaires pour la prise en charge budgétaire des études et sondages de la Présidence de la République" réclamait (sans qu'on sache s'il l'a obtenu Thierry Saussez le patron du SIG) Et dire que lorsqu'on interroge Nicolas Sarkozy sur un "mauvais" résultat de sondage le concernant, il déclare être "trop occupé pour le commenter" !

Les partis politiques ne sont pas en reste, car

- A chaque échéance électorale,
- Pour tester l'efficacité future d'une réforme ou proposition,
- Pour savoir qui est le mieux placé pour prendre la tête du parti,
- Pour faire valider un projet territorial, etc ...

Et hop, IFOP, IPSOS, BVA, CSA, LH2, ... au choix. En bref, lorsque l'Etat verse les contributions aux partis ou formations politiques, une bonne partie sert à ... sonder ceux qui ont payé la noce ...

Selon toute logique, puisque les sondés sont toujours des citoyens résidant en France et appartenant à des CSP et âges différents, les résultats devraient être quasiment identiques d'un institut à l'autre. Or tout le monde sait qu'il existe des résultats différents en fonction du client de Presse qui l'a commandé. Nous n'épiloguerons pas sur les clients "politiques" dont les français mettent en doute la totalité des études publiées.

Comme le rappelait justement Marianne2 : le 25 Avril 2009

TF1 a choisi de laisser tomber TNS-Sofres, son sondeur historique pour lui préférer le moins cher Opinion Way. De son côté, TNS-Sofres réalisera la soirée électorale de France 2.

Institut de sondage favori du Figaro, Opinion Way est le dernier venu sur la scène des instituts de sondage. Ce petit nouveau s’est rapidement fait connaître par ses sondages réalisés sur Internet en temps réel publié sur le site du Figaro.fr après les interventions télévisées du président de la République ... / ... Des sondages largement favorables aux prestations toujours convaincantes du chef de l’Etat compte tenu du fait que ces études ne sont pas réalisées sur un échantillon dit représentatif mais sur un panel d’internautes ayant regardé le président de la République

Ou comme l'explique si bien le Monde Diplomatique

Opinion Way réalise en effet des sondages en ligne, et non par téléphone ou en face à face comme les anciens instituts. Dans son rapport sur l’élection présidentielle de 2007, la commission des sondages avait exclu de son contrôle ce type de sondages, malgré une visite d’explication de la méthodologie effectuée par les responsables de l’entreprise ... / ...

La reconnaissance par la commission des sondages, organe officiel de contrôle composé de hauts fonctionnaires, est autrement problématique. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner les pressions du pouvoir. La question de la rigueur méthodologique des sondages en ligne aurait-elle été résolue pour justifier son revirement ? La réponse est bien évidemment négative. Selon une étude effectuée en 2006 par Esomar, organisme européen regroupant les instituts de marketing et donc peu suspecte de critique excessive, les sondages en ligne ne sont guère fiables, puisque 57 % des internautes admettent mentir.

Au fait quel est la méthode des entreprises de sondages ?

IPSOS n'en fait pas mystère puisqu'il indique sur son site Web de quelle façon sont choisis les personnes interrogées

Comment choisit-on les personnes interrogées ?

En théorie, les personnes interrogées pour un sondage devraient être choisies au hasard. C’est ce qu’on appelle la méthode aléatoire : on tire au sort un certain nombre de personnes qui constitueront l’échantillon à interroger. En France, cette méthode n’est pratiquement pas appliquée. Les instituts de sondage utilisent une autre technique, celle des ' quotas '. Il s’agit alors d’interroger un échantillon de personnes qui ont les mêmes caractéristiques socio-démographiques que l’ensemble de la population. Les critères utilisés pour ce faire sont généralement le sexe, l’âge, la catégorie socio-professionnelle, le type de commune, la région.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la méthode des quotas ?

Par rapport à la méthode aléatoire, celle des quotas a l’avantage d’être plus rapide. Avec l’aléatoire, les sondés ne sont pas "interchangeables". Cela signifie que la personne tirée au sort doit être recontactée autant de fois que nécessaire. Grâce aux quotas, il est possible de remplacer un sondé par un autre qui a les mêmes caractéristiques socio-démographiques. Cela permet de réaliser un sondage dans des délais plus courts.

L’inconvénient majeur de la méthode des quotas est de ne pas permettre de calculer scientifiquement la marge d’erreur du sondage. Les lois statistiques qui permettent de la déterminer ne valent théoriquement que pour les sondages aléatoires. En pratique, on considère cependant que la marge d’erreur des sondages par quotas est égale ou inférieure à celle des sondages aléatoires.

Quelle est la marge d’erreur d’un sondage ?

En théorie, on ne peut pas connaître scientifiquement la marge d’erreur d’un sondage réalisé par quotas. En pratique, on estime que cette marge est du même ordre que celle que la loi de Gauss permet de calculer dans le cas des sondages aléatoires.

La marge d’erreur d’une enquête dépend d’abord du nombre de personnes interrogées. Par exemple, elle est d’un maximum de plus ou moins 3,2% pour 1000 sondés. Concrètement, cela signifie que si 50% d’un échantillon de 1000 personnes a répondu A à une question, il y a 95% chances sur 100 pour que cette même réponse A soit effectivement donnée dans l’ensemble de la population par un pourcentage situé entre 46,8% et 53,2%. Le plus probable est cependant que la réponse se situe très près de 50%.

Attention : la marge d’erreur est la même quelle que soit la taille de la population dont on recherche à connaître l’opinion. Autrement dit, si l’on souhaite obtenir la même précision, il faut interroger autant de personnes pour connaître l’opinion des Français que celle des seuls Orléanais. La marge d’erreur ne décroît pas proportionnellement au nombre de personnes interrogée : elle est d’un maximum de plus ou moins 4,5% pour 500 enquêtés, 3,2% pour 1000, 2,2% pour 2000 mais encore 1,6% pour 4000.

La marge d’erreur varie aussi en fonction de la répartition des réponses. Ainsi, pour 1000 personnes interrogées, elle sera de plus ou moins 3,2% si la réponse obtenue est de 50% mais seulement de plus ou moins 2,5% si elle est de 20 ou 80% et même de plus ou moins 0,9% si elle est de 2 ou 98%.

Comment évite-t-on les enquêtes ' bidonnées ' ?

La qualité du "terrain" est, après celle du questionnaire, la deuxième condition d’une bonne enquête. On veut dire par là que le sondage doit être administré dans de bonnes conditions : les enquêteurs doivent respecter des règles précises et ne pas tricher en remplissant les questionnaires obtenus ... / ...

Quel est le coût d’un sondage ?

Le coût d’une question fermée dans un sondage réalisé auprès d’un millier de personnes représentatives de la population française est d'environ 1000€ HT. Le coût d’une enquête d’opinion sera moins élevé si elle est réalisée en même temps que d’autres enquêtes. C’est ce que l’on appelle les enquêtes "omnibus". Les sondages réalisés pour la presse sont souvent vendus moins chers que ceux qui n’ont pas vocation à être publiés. Le prix des sondages pourra enfin être moins élevé si le client s’abonne à toute une série d’enquêtes.

Pourquoi publie-t-on autant de sondages en France ?

La France est sans doute le pays qui publie le plus de sondages au monde. On compte, en moyenne, près de 500 enquêtes publiées par an. Les sondages politiques sont particulièrement nombreux, même par rapport à ce qui se passe aux Etats-Unis, le berceau des sondages. Les médias français publient ainsi six baromètres mensuels de popularité de l’exécutif ! ... / ...

Peut-on faire dire n’importe quoi aux sondages ?

Avec une parfaite mauvaise foi, il est toujours possible de faire dire n’importe quoi aux chiffres en général et aux sondages en particulier. Un sondages réalisé dans des conditions fantaisistes et basé sur un questionnaire biaisé a toutes les chances d’aboutir à des résultats peu significatifs ... / ...

Les sondages influencent-ils les électeurs ?

Traditionnellement, les politologues répondent non à cette question. Ils expliquent doctement que l’influence des sondages sur le comportement électoral est indémontrable. Ils ajoutent que les effets possibles doivent logiquement se compenser : certains électeurs seraient tentés de voler au secours de la victoire, tandis que d’autres seraient incités à voter pour le camp donné perdant par les enquêtes d’opinion.

En réalité, et au fur et à mesure que les sondages rythment les campagnes électorales, cette influence est devenue difficile à nier. Les médias se font largement écho de cette information. Il est normal que l’électorat intègre cette dernière dans ses calculs. Ce faisant, les citoyens se déterminent en sachant, plus ou moins précisément, quels sont les rapports de forces du moment. Ce vote informé n’est nullement condamnable, à moins de plaider pour une conception quelque peu obscurantiste de la démocratie.

Si vous voulez encore mieux connaître et comprendre ce milieu et ses compromissions dont Coluche disait : " quand on vote pas, on nous sonde..Remarquez, le résultat est à peu près pareil, on l'a quand même dans le c.. "Nous vous recommandons la visite du site l'Observatoire des Sondages qui décrypte, analyse et dénonce les méthodes des institut et de leurs clients

C'est donc en toute malhonneteté que Slovar les Nouvelles vous donner le résultat de sa consultation dont le thème était : "Pour les prochaines élections européennes, pensez-vous voter pour"

UMP 3.84%
PS 17.3%
MODEM 13.46%
Front de Gauche 44.23%
NPA 9.61%
Abstention 9.61%
Vote blanc 1.92%

Sondage réalisé par le blog Slovar les Nouvelles auprès d'un échantillon non identifié de 52 personnes, non représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas). Aucune notice détaillée n'est disponible auprès de la commission nationale des sondages.

Dans la mesure où Jean-Luc Mélenchon ne nous a pas passé commande de ce sondage, il n'est redevable que d'un petit message de remerciements à ... ses militants, lecteurs de Slovar les Nouvelles, qui ont été plus vifs que les autres !

En savoir plus

La page sondage de WIKIPEDIA

Télétravailler pendant son arrêt maladie : Une simple manipulation politique !!!

Continuer de travailler pendant son arrêt maladie. Voila, disent certains, une provocation de plus de la part de Frédéric Lefevbre.

Proposée par l'homme "qui parle plus vite que son ombre", nous ne pensons pas une seconde, que cette proposition soit une simple provocation.

Connaissant sa technique, nous ne croyons pas, contrairement à la majorité de l'opinion d'opposition, qu'il cherche une fois de plus à exister sur la scène médiatique. Car, après l'obstination du Chef de l'Etat sur l'ouverture du dimanche, on serait tenté de voir dans la dernière sortie de son "porte flingue" habituel la main du "tout puissant"

Au-delà des polémiques que notre homme aime créer, il est indispensable de rappeler que sa "proposition" improbable, n'a strictement rien à voir avec le texte de loi modifiant le code du travail et proposé par Jean-Frédéric Poisson (Membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales) un de ses collègues de l'UMP.

Le texte de Monsieur Poisson n'évoque le télétravail qu'en dernier ressort puisque celui-ci est essentiellement axé sur le prêt de salariés entre entreprises (voir vidéo ci-dessous) et n'évoque JAMAIS la possibilité pour les salariés en arrêt de travail d'avoir recours au télétravail.



Extrait de la proposition de loi déposée par : Jean-Frédéric POISSON, Jean-Paul ANCIAUX, Gérard CHERPION, Jean-Pierre DECOOL, Bernard GÉRARD, Jacques KOSSOWSKI, Pierre MOREL-A-L’HUISSIER et Jean-Charles TAUGOURDEAU - Texte intégral de la proposition de loi

Concernant le Télétravail :

Le télétravail a fait l’objet d’un accord cadre européen du 16 juillet 2002 signé par tous les partenaires sociaux européens, lui même transposé par l’accord national interprofessionnel du 17 juillet 2005. À ce jour, toutefois, aucune disposition du code du travail ne fait référence à ce mode d’exécution du travail qui se développe inégalement.

Il a paru souhaitable aux députés de venir au soutien du développement du télétravail mais aussi de donner des bases légales à ce développement, en créant dans le code du travail des dispositions à ce sujet.

Tous les outils de travail à distance existent et sont entrés dans la pratique de nombreux actifs entraînant un certain nombre de changements culturels. L’intervention des nouvelles technologies de l’information permet d’envisager sous un nouveau jour notre capacité à contribuer à la préservation de l’environnement par la diminution de l’impact quotidien de nos déplacements, la recherche d’un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle mais aussi un nouvelle conception de la direction et des rapports hiérarchiques qui se trouvent, par la distance, rééquilibrée vers plus de délégation et moins de présentéisme.

Le rapport présenté le 10 novembre 2006 par Pierre Morel-A-l’Huissier, député de la Lozère, sur l’enjeu du télétravail dans la modernisation de l’économie française, le plan numérique 2012, et l’amendement présenté par MM les députés Decool et Gérard dans la loi relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement confirment leur souhait de soutenir le développement de cette nouvelle forme de travail.

Aujourd’hui, en France, seuls 7 % de salariés sont des télétravailleurs, alors que la moyenne communautaire s’élève à 13%. Le développement du télétravail devrait permettre le développement d’activité au sens large et par exemple dans le secteur du service client. Une grande entreprise de la relation client à distance a annoncé récemment la création d’une plateforme de travail à domicile. Il ne fait aucun doute que ces initiatives permettront aussi à des personnes éloignées de l’emploi, car isolées géographiquement ou en situation de handicap, d’avoir un accès favorisé à l’emploi.

Ce texte idyllique, puisque vu par des députés qui ignorent le travail à domicile (bien que peu assidus aux séances) mérite d'être commenté par des spécialistes de l'entreprise. Nous vous proposons ci-dessous un extrait du texte publié par le blog Envie d'Entreprendre

... / ... Le challenge du manager dans ce genre de situation est de piloter une équipe sans véritable lien ni rapports humains. Guère aisé de motiver, voire de créer un véritable sentiment d'appartenance à une entreprise, à un groupe, lorsque les personnes ne fréquentent ni l'entreprise ni leurs collègues. En matière d'implication le risque est réel. De la même manière si les individus doivent partager des informations (best practices, remontées d'informations terrain), l'acte de partage est d'autant moins aisé qu'on ne se sent pas concerné par les problématiques collectives.

Et que dire de l'intégration des nouveaux arrivants. Nouvelles problématiques, nouveaux besoins pour un manager qui a défaut de pouvoir contrôler et suivre strictement devra réussir sa mission d'animateur virtuel, libre à lui de trouver les bons outils et leviers pour y parvenir. Problématique d'ailleurs qui n'est pas propre au télétravail mais à toute équipe disséminée sur plusieurs sites (équipes projet transverses souvent): si l'équipe à distance est aujourd'hui une réalité dans nombre d'entreprises, la conscience de l'appartenance à un groupe dans ce genre de situation est encore toute relative ... / ...

Vous noterez bien que, là au moins, il y a débat. Même s'il faut rappeler que le texte de nos députés, s'il ne fait que constater des faits, ne va en fin de compte pas plus loin que l'accord de 2005 mais n'évoque en aucun cas une demande correspondant à l'amendement de Frédéric Lefebvre. A tel point que : le rapporteur UMP du texte Jean-Frédéric Poisson ainsi que les députés de la majorité et de l'opposition se sont prononcés contre la disposition lors de son examen en commission des Affaires sociales. - Source Cyberworkers

Une question s'impose : Frédéric Lefevbre se fait-il plaisir par cette nouvelle provocation ou n'est-il que le bras armé d'une manipulation ?

Car, il ne désarme pas au point de parler de "grande avancée autant pour les salariés que pour les entreprises. Selon lui le télétravail permet aux salariés d'habiter plus loin des grandes métropoles, d'avoir des logements plus grands et donc prendre moins de transports. C'est donc bon pour la planète ! Côté entreprise, le télétravail est selon lui synonyme de diminution des coûts fixes et qui diminution des coûts dit plus d'embauches (ou plus de profits ?)" Source Santé Actu Mais ajoute : "qu'il s'agira d'un nouveau droit pour les salariés, puisque le travail, qui serait rémunéré par l'employeur et soulagerait les organismes sociaux d'indemnités, se ferait sur "la base du volontariat".

De quoi parle t-il : Du télétravail en général ou de la possibilité pour les salariés en arrêt maladie de continuer à travailler ?

On s'y perd, car, il essaye d'additionner les choux et les carottes au point de se faire renier par son propre camp pour son incohérence et le mauvais timing de son amendement.

- A t-il voulu exciter les syndicats pourtant déjà bien "chauds" ?
- Est-il porteur en tant que lobbyiste de métier d'un message que les syndicats d'employeurs n'osent porter eux mêmes ?
- Ou tout simplement était-il en manque d'inspiration ?

Le Point affirme que : " En pleine campagne des élections européennes, la proposition de l'UMPest de nature à fournir un thème de campagne à l'extrême gauche, qui met en péril le PS"

On peut même lire sur Le Post ces propos d'Alain Vidalies (PS) : "Ce qui me semble vraiment inacceptable, c'est que Xavier Bertrand ait déclaré ce mardi matin qu'il trouvait l'idée intéressante. Comme il est secrétaire général de l'UMP, ses déclarations changent tout car elles montrent que c'est une vraie proposition de la part de l'UMP et non pas l'idée d'un franc-tireur [Frédéric Lefebvre], comme pouvaient le dire certains députés UMP hier soir [lundi, ndlr]. Tout cela n'est pas innocent... D'ailleurs, Xavier Bertrand a reconnu que Frédéric Lefebvre lui en avait parlé avant.

L'UMP prendrait-elle les français pour des cons ?

On serait tenté de le penser. Tout comme on serait tenté de penser que lorsqu'un parti politique majoritaire en est arrivé à ce type d'expédients il est clair que son temps est compté. A t-on décidé dans le camp du président de jouer l'avenir de la France et des français à la loterie politique ?

Quel est l'objectif de cette stratégie ?

Anéantir l'opposition parlementaire pour continuer à parader indéfiniment dans les ors de la république ?

Lorsqu'on voit que le Président et certains de ses ministres sont obligés de faire appel aux forces de l'ordre pour pouvoir se rendre en visite officielle dans le pays, on se dit qu'une fois l'opposition "liquidée" il va falloir affronter les populations en face à face.

Et bien qu'à l'UMP on semble s'en satisfaire, nous pouvons déjà leur indiquer que la courtoisie parlementaire n'est pas de mise dans la rue.

A bon entendeur ...



25 mai 2009

Elections européennes : les partis politiques responsables du désintérêt et de l'abstention

Premier enjeu électoral des deux ans de mandat de notre Président, les élections européennes se présentent bien selon l'Elysée.

En effet à deux semaines du scrutin européen du 7 juin, les listes UMP restent en tête des intentions de vote mais reculent de deux points à 26%, tandis que celles du PS perdent un point à 21%, selon un sondage CSA que publie dimanche "Le Parisien/Aujourd'hui en France"

Doit-on pour celà en conclure que les français affirment par ce score leur satisfaction par rapport à la politique de Nicolas Sarkozy et de sa majorité ?

Selon un sondage Viavoice pour Libération à paraître lundi. 40% des personnes interrogées déclarent avoir une opinion "très positive" (10%) ou "assez positive" (30%) du président de la République. 57% (=) sont d'un avis contraire, dont 28% ont une opinion "assez négative" et 29% "très négative" du chef de l'Etat. Le premier ministre totalise pour sa part 45% d'opinions assez (34%, -4) ou très (11%, +2) positives, les opinions négatives progressent de deux points à 49%.

Ce qui relativise le futur score des listes UMP. Car cette fois-ci le premier parti de France sera celui des abstentionnistes

La part des Français voulant s'abstenir de voter aux Européennes est en augmentation de 3 points à 54 %, l'UMP restant nettement en tête des intentions de vote mais perdant deux points, selon un sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd'hui en France dimanche . 54 % des personnes interrogées disent vouloir s'abstenir, voter blanc ou nul au scrutin du 7 juin, selon cette enquête d'opinion. Elles étaient 51 % en avril. Source Le Point

Mais pourquoi diront certains, puisque l'Europe est notre avenir ?

Très simplement parce que :

- Le mode d'élection,
- le rôle du parlement,
-les traités contre lesquels on votre et qui deviendront applicables,
- les demandes d'adhésions de nouveaux pays au gré de la fantaisie des américains (Macédoine, Turquie)
- l'inertie de l'Union face à la crise économique et fiscale,
- l'ominprésence des lobbies et leur pouvoirs accrus dans les normes européennes,

Ainsi que l'obsession de la concurrence élevé au rang de philosophie de gouvernance lassent les meilleures volontés. Les élargissements de l'Union n'auront permis que la délocalisation et le dumping financier, l'Europe sociale ne bouge pas d'un poil puisque les britanniques continuent à disposer d'exemptions et chaque pays continue à tirer la couverture à lui.

La construction européenne nous montre tous ses travers et continue à nous chanter les louanges de la paix retrouvée. Dans un récent article, nous citions une étude qui indiquait que : " Pour le moment, on enregistre un fort différentiel de mobilisation selon la classe d’âge (30% de votants potentiels chez les moins de 30 ans contre 63% chez les plus de 60 ans)"

Et oui, les jeunes ne sont pas dupes lorsqu'on leur parle d'Erasmus ou des formidables opportunités de voyager ou de travailler dans n'importe quel pays de l'Union. Les autres ne sont pas non plus dupes et savent que UMP, PS et MODEM (UDF) ont bien souvent voté ensemble des textes de loi au nom du pragmatisme tout en s'en défendant au plan national.

Ce ratage est celui des politiques qui ont transformé une idée généreuse en machine administrative pondeuse de règlement et de plus en plus éloignée de nos quotidiens. La crise des producteurs de lait est le dernier exemple de l'incompétence et de l'incohérence de la gestion de l'Union. Les politiques en décidant de laisser les intérêts économiques "faire" l'Europe, ont abandonné le rêve des fondateurs en ne retenant qu'une zone de libre échange dans laquelle seuls les marchandises et capitaux se sentent à l'aise.

Les hommes ont été relégués au rang de consommateurs à qui il faut toujours en donner plus pour moins cher, même si c'est au prix d'une désindustrialisation massive et définitive.

Quel avenir dans tout ça ?

Alors, pour cette élection, aucun parti ou formation politique ne pourra revendiquer au soir du 7 juin la victoire, puisque chacun d'eux sera responsable du nombre incroyablement élevé d'abstentionnistes.