02 février 2007

Jean, Léon et … Nicolas ?

On pensait nos politiques prêts à toutes les outrances pour nous convaincre de leur confier les clés du pouvoir. Cependant, nous avons découvert chez Nicolas SARKOZY une fibre marxiste que nous ne connaissions pas !!!

Bien entendu, Monsieur SARKOZY, l’histoire de France appartient à tous les français mais à condition de la citer à propos. Le journal l’Humanité fondé par Jaurès deviendra t-il un symbole de son ralliement à la cause du peuple ?

Au delà du sourire que cette conversion verbale (car nul n’ignore l’aversion de Nicolas SARKOZY envers le socialisme qu’il rend responsable de la spoliation des biens de la famille SARKOZY en Hongrie) peut provoquer chez les vieux militants de droite comme de gauche, il est amusant de voir surgir un discours « social » déjà entendu en 1995 : « La fracture sociale »

Par quel mystère ce discours aux antipodes des premières déclarations du candidat SARKOZY nous arrive t-il ?

Cette « social touch » porte un nom : Henri GUAINO (Portrait et explication du FIGARO)

Ancien commissaire général au Plan, proche de l'économiste Jean-Paul Fitoussi - marqué à gauche -, Henri Guaino est de ceux qui ont toujours dénoncé la politique du franc fort, puis de l'euro fort.

Cet intellectuel, chantre du gaullisme social, a fait ses classes au RPR. Il a été le directeur de campagne de Philippe Séguin lors du référendum sur le traité de Maastricht, en 1992, et l'un des inspirateurs de «la fracture sociale» qui est devenu le thème de la campagne de Jacques Chirac lors des élections présidentielle de 1995.

«Je connais Nicolas depuis très longtemps, mais nous nous sommes vraiment rapprochés en 1997, après la défaite de la droite aux élections législatives», lorsque Philippe Séguin l'a nommé au secrétariat général du RPR.

Auteur d'une chronique hebdomadaire dans Les Echos, on retrouve clairement sa patte dans les deux derniers discours de Nicolas Sarkozy et son appel à «un volontarisme politique». Dans l'une de ses chroniques, on retrouve mot pour mot des formules de Nicolas Sarkozy, comme le refus d'affirmer qu'un «homme politique responsable ne doit par parler de la monnaie».

Alors déçus de ne pas apprendre que le candidat SARKOZY qui déclarait en visitant une usine « Les ouvriers cela fait longtemps qu’ils ont été abandonnés par la gauche. Vous devriez vous réjouir qu’un candidat de la droite et du centre parle aux ouvriers » ne se soit pas convertit naturellement ?

En faut-il de l’à propos pour visiter avec béatitude (« mais qu’est ce que c’est beau !!! ») des usines et au petit matin les halles de Rungis pour prouver qu’on est le candidat des petites gens, de ceux qui travaillent dur … Enfin ceux qui ont un travail !!!!

« J’ai changé » affirme le candidat. On est en droit de penser le contraire. Car il existe un discours par catégorie sociale sensible. La nette percée du Front National dans l’électorat ouvrier incite à « mouiller la chemise ».

Mais alors, que pensent ces mêmes ouvriers des aménagements au contrat de travail que propose l’UMP alors que même le Conseil d’Orientation pour l’Emploi doute profondément de son efficacité?

LE CONTRAT UNIQUE, sous forme d'un CDI, tel que le propose Nicolas Sarkozy en se fondant sur le rapport Cahuc Kramarz, ne paraît pas une bonne réponse au sentiment d'insécurité de l'emploi que ressentent les salariés. C'est ce qui ressort du projet d'avis dont le Conseil d'orientation de l'emploi (COE) débattra le 8 novembre : bien qu'elle poursuive des « objectifs légitimes », cette proposition se heurterait à d'« importantes contraintes juridiques et ne permettrait sans doute pas d'atteindre les résultats poursuivis ».

Que déclare le candidat à ce sujet sur le site de l'UMP ?

On vous reproche de vouloir calquer le contrat unique sur le CNE...

"Le CNE est une création utile qui a prouvé son efficacité. Mais je veux créer un contrat nouveau qui conservera la souplesse tout en offrant davantage de garanties aux salariés. Ce sera l’objet d’une négociation avec les partenaires sociaux"

En bref, satisfaire une vielle revendication du MEDEF et de la CGPME sans expliquer vraiment si ce nouveau contrat ne permettra pas d’alléger les indemnités des salariés en cas de licenciement. On peut d’ailleurs s’interroger sur la négociation lorsqu’on sait que la totalité des syndicats de salariés affirment ne plus rien pouvoir négocier avec le MEDEF.

Je veux être le Président du pouvoir d’achat (Extrait du site Sarkozy.fr)

"Le problème de la France aujourd’hui, c’est que les salaires sont trop bas et que les prix sont trop élevés. Je veux que les heures supplémentaires soient toutes rémunérées 25% de plus que les heures normales, quelle que soit la taille de l’entreprise, et qu’elles soient exonérées de toutes charges fiscales et sociales pour qu’elles soient plus payantes pour les salariés et moins chères pour les entreprises. Quatre heures de travail en plus par semaine sans charges, c’est immédiatement 1 980 euros net en plus à la fin de l’année pour tout salarié rémunéré au SMIC"

Depuis quand, les salariés décident-ils eux même de faire des heures supplémentaires ?

Il est urgent que Nicolas SARKOZY aille faire un stage en entreprise où il verra que seul les employeurs en fonction du carnet de commande peuvent proposer le recours aux heures supplémentaires.

De plus, on pourrait rétorquer à M. SARKOZY qu’il est assez indécent de promouvoir les heures supplémentaires alors que plus de 4 millions de français peinent à trouver un emploi à temps complet.

Le talent de plume de M. GUAINO sera t-il suffisant cette fois ci pour abuser certains électeurs ?

Réponse dans 78 jours.