11 février 2011

France.fr : Les aventures de la "très chère" vitrine de la France

Destiné à faire connaître la France à ceux qui veulent la : " visiter, y vivre, étudier, y travailler ou entreprendre ", le portail France.fr est une "aimable" farce et la pire opération de communication du SIG. Sait-on seulement, combien il finira par coûter ?

France.fr, le portail d'information qui fait rire la communauté des internautes et fait grincer les dents de tous les professionnels sérieux du Web va, selon le JDN : " (...) connaître une nouvelle jeunesse dans les mains d'un nouveau prestataire (...) Pour ce faire : (...) Le Service d'information du gouvernement (SIG) a publié le 1er février un appel d'offres pour la gestion du portail officiel de la France pour les 18 mois à venir (...) "

Il faut dire que lancé en fanfare le 14 juillet 2010, ce "phare" de la France, plantait quasi immédiatement et restait indisponible, pendant plus d'un mois. Et affichait le message suivant : " L'équipe de France.fr regrette de ne pouvoir vous permettre de retrouver le portail de la France. Nous sommes actuellement confrontés à un problème de configuration de nos serveurs. Nous avons entrepris un audit de l'ensemble des systèmes pour nous permettre une réouverture dans les plus brefs délais. Merci de votre patience et à très vite ! "

C'était d'autant plus regrettable, que dans le même temps, L'UMP paniquée par le terme "rigueur" prononcé par François Fillon préférait parler de gouvernement "rigoureux sur la dépense publique" - Voir Slovar

Ce qui n'empêchait pas le directeur de l'agence Mode d'Emploi, Laurent Laforge, (proche de Loïc Lemeur, celui qui disposait d'un bureau au QG de campagne du candidat Sarkozy en 2007 ) - Marianne2 ... de pérorer sur le site TechtocTV sur : "La sémantique bling bling en publicité"

Entre temps, Thierry Saussez est parti et on affirme au SIG que les prochaines modifications seront les bonnes !

Et quelles sont-elles ces modifications ?

Le site écran, nous indique les priorités de l'appel d'offres :

- conseils en stratégie sur le développement et les évolutions du site au regard de son positionnement
- mise en œuvre des stratégies arrêtées
- maintenance corrective et évolutive, fonctionnelle et technique, du site France.fr développé sous Drupal
- prestations graphiques du site, notamment ses évolutions (projet de création du site en langues non européennes)
- fourniture d’une solution de recherche sur le site
- optimisation et l’adaptation techniques des contenus du site France.fr pour leur diffusion sur tous types de supports (smartphones, TV sur IP par exemple)
- création et réalisation d’interfaces graphiques interactives et animations graphiques
- développement de cartes interactives avec points d’intérêt géolocalisés (géoportail).

Le SIG a expliqué à Ecran que : (...) le marché de création et de développement du site France.fr avec la société Mode d’Emploi arrivant à expiration en août 2011, le SIG a lancé le 1er février, compte-tenu des délais impartis, une procédure d’appel d’offres pour la passation d’un nouveau marché sous la forme d’un dialogue compétitif (...) "

Et "combien ça coûte", comme aurait dit notre ami J-P Pernault ?

" (...) En 2010, la conception, réalisation et animation du site ont coûté la bagatelle de 1,6 millions d’euros (pour moins de 5 mois d’activité, donc). Le nouveau marché prévoit quant à lui pour une période de 18 mois, un montant « estimatif et maximum » de 2 millions d’euros, pour la maintenance, le développement et le fonctionnement du site (...) " ajoute Ecran

Donc si on en croît le SIG, réussir à faire un portail fonctionnel et opérationnel devrait coûter ... 3,6 millions d'€ !

Très cher vous en conviendrez pour un travail d'une grande médiocrité et surtout d'une rare incompétence (relire les réactions sur ZDnet ou le site Drupal.fr, qui a fournit le CMS (logiciel) choisit par Mode d'emploi )

Néanmoins, on est en droit de mettre en doute, le montant indiqué par le SIG, lorsqu'on se reporte à l'enquête, réalisée en août 2010 par le Canard Enchaîné, qui en avançait un ... bien différent. Les sites Service Entreprise et Numerama, entre autre, ont gardé la trace de l'enquête du "palmipède"

" (...) Dans son édition de ce mercredi 18 août, Le Canard enchaîné estime que le coût de la conception de France.fr avoisinerait les 4 millions d'euros (...) Pourtant, le Service d'information du gouvernement (SIG) avait affirmé que le montant maximal du marché était de 1 610 519,25 euros, mais le jour de son lancement, le portail France.fr a coûté 862 705 euros (...) Selon les informations du Canard, la société Mode d'emploi, chargée de la conception et de la réalisation du site, aurait émis une facture de 1,242 million d'euros hors taxes, pour cette année, et deux de 755 000 euros hors taxes, pour les années 2011 et 2012 (...) Mécontent des graphismes, le patron du SIG aurait confié la direction artistique au designer Ora-ïto pour 100 000 euros hors taxes, alors que la prestation était couverte par Mode d'emploi. Le développement du logo (et sa mise en avant) réalisé par Euro RSCG aurait été facturé 28 500 euros. Soit un total d'un peu moins de 3 millions d'euros (...) ce qui donnait un (...) coût total de 4 millions d'euros (...) "

Donc, si on en croît le toujours très bien informé Canard Enchaîné le coût (presque) final de ce portail serait de ... 6 millions d'€.

Si cette "pochade" a coûté sa place à Thierry Saussez. Ce qu'il réfutait, dans une interview au Point. Il va bien falloir terminer le travail !

Et montrer qu'avec 2 millions d'€ on est capable de faire fonctionner un site qui devait selon les termes du SIG devenir : " l'un des 3 ou 4 sites officiels de pays les plus visités au monde "

A suivre ...


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Theorangeman

10 février 2011

Assurance-chômage : Les seniors dans le collimateur du MEDEF

Nous étions nombreux à nous demander : Par quel miracle l'UNEDIC prévoyait une baisse des demandeurs d'emploi, entre 2012 et 2014 ? Une toute récente proposition du MEDEF, sur le mode d'indemnisation des chômeur seniors, nous donne une première idée !

Les négociations sur la nouvelle convention d'assurance chômage piétinent. Celle-ci devrait être, un "copié/collé" de la précédente. En effet, comme l'indique Le Figaro : " (...) Les partenaires sociaux ont officialisé mercredi, à l'issue de la deuxième séance de négociation sur l'assurance-chômage, le report de tout changement de fond du système d'indemnisation des demandeurs d'emploi (...) "

Donc exit les propositions des syndicats de salariés comme : " Instaurer des droits rechargeables, taxer les contrats précaires, sécuriser les ruptures conventionnelles ou mieux articuler assurance et solidarité nationale (...) "- Le Figaro

Pour ceux qui souhaitent le savoir, il faut noter que : (...) Dans les rangs syndicaux, seule la CGT a refusé de la méthode proposée par le patronat (...) Les autres syndicats souhaitent de leur côté s’orienter vers une reconduction de la convention actuelle, modifiée à la marge (...) " - La Tribune

Néanmoins, le MEDEF focalisé sur son lobbying pour 2012, aimerait bien diminuer la durée d'indemnisation des chômeurs seniors en modifiant les bornes d'âge !

Les seniors, dont le MEDEF nous expliquait, qu'ils seraient les premiers bénéficiaires du report de l'âge de la retraite, sont en grande difficulté sur le marché du travail.

Gérard Cornilleau de l'OFCE l'annonçait d'ailleurs en mai 2010 : " (...) un relèvement de l’âge légal entraînera forcément une hausse du chômage puisque ceux qui n’auront pas pu rester en activité jusqu’au nouvel âge légal devront attendre quelques années de plus qu’aujourd’hui avec le statut de chômeur, voire d’invalide, avant de pouvoir liquider leur pension. C’est ce que l’on constate dans tous les pays qui ont repoussé le départ en retraite (...) "

Néanmoins, dès 2008, le MEDEF indiquait clairement sa position sur l'emploi de ceux qu'on appelle les seniors, c'est à dire les plus de 50 ans. Il affirmait : " (...) s’engager en faveur de l’emploi des seniors en agissant sur plusieurs tableaux en même temps (...) "

Extraits

" (...) il faut relever l’âge légal de la retraite » : toutes les études et statistiques le montrent en effet chez nos voisins : les salariés restent plus longtemps dans les entreprises (...) il faut supprimer la dispense de recherche d’emploi pour les plus de 57 ans et demi. Cette dispense n’incite pas à rechercher du travail (...) Quand à l’idée d’instaurer un système de bonus-malus qui serait basé sur le taux d’emploi des seniors dans les entreprises, « ce serait une grave erreur. Ce serait même injuste et arbitraire (...) "

Résultat : " Entre mars 2009 et mars 2010, le chômage des 50 ans et plus a bondi de 21,2%, après une hausse de 16,7% les douze mois précédents (...) La crise -à laquelle s'ajoute la fin progressive de la dispense de recherche d'emploi, accordée jusqu'en 2008 à tout chômeur de plus de 57 ans et demi- est en effet passée par là (...) " écrivait Le Figaro en septembre 2010

Ce qui était confirmé par l'Expansion en février 2011 : " (...) Le nombre des seniors au chômage - dans la catégorie n'ayant exercé aucune activité - a progressé en 2010 de 73 000 pour atteindre 523 000 (...) Très en vogue - avec 455 000 accords signés à fin novembre 2010- la séparation à l'amiable a donné la possibilité aux patrons de se débarrasser de leurs salariés les plus âgés, qui peuvent bénéficier ensuite d'indemnités chômage. Ainsi les entrants à Pôle emploi après une rupture conventionnelle sont de 5% dont 22% de seniors, qui sont donc surreprésentés (...) " - L'Expansion

C'est fort de ces résultats que le MEDEF vient, tout simplement de proposer de : " (...) repousser de 50 à 52 ans la possibilité de bénéficier de trois ans de chômage, au lieu de deux et d'un an (à 62 ans) l’âge où le senior peut demander le maintien de ses droits à chômage jusqu’à la retraite (...)" - La Tribune

Quelle "bonne idée", pour faire baisser le nombre de chômeurs indemnisés et ... ses cotisations chômage. Et surtout de ne plus assumer de responsabilité sur le sort de ces "vieux boulets" !


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François Maret

09 février 2011

UMP : Quand on a tout raté, il reste la propagande !

Affaires de jet privé, grogne des magistrats, record de déficit pour 2010, on ne peut pas dire que l'UMP soit à la fête. C'est pourquoi, Jean-François Copé, à l'occasion du passage du Président, jeudi sur TF1, mobilise ses troupes pour une opération propagande sur le net !

C'est vrai qu'avec le cumul d'affaires ou de mauvaises nouvelles, le gouvernement et l'UMP sont dans leurs petits souliers. Car outre les éternels voyages officiels qui consistent à faire payer les vacances de sa famille par un gouvernement étranger, et la fronde des magistrats qui gagne la France entière, les chiffres des déficits de 2010 sont sortis : " (...) un déficit budgétaire record de 148,8 milliards d'euros (+7%) et un déficit commercial de 51 milliards d'euros (+14%) (...) " - Le Parisien on ne fait pas mieux !

Quand à l'opinion des français sur l'action du Président, il ne se trouve que : " Un tiers des sondés (34%) a approuver l'action du président de la République (...) " - L'express Et pour la première fois : " (...) deux sondages, publiés hier, montrent une érosion du chef de l'Etat dans ses soutiens traditionnels. Notamment parmi les retraités. Dans cette frange de l'électorat, Nicolas Sarkozy perd trois points en un mois selon LH2 et pas moins de douze selon CSA, les mécontents étant désormais plus nombreux que les satisfaits (47 % contre 40 %) (...) " - Les Echos

C'est dans ce contexte que le Président va nous rejouer : "Paroles de Français" l'émission au cours de laquelle il "dialogue" avec un panel de français "ordinaires"

Europe1 nous donne le profil de ces français : " (...) TF1 a sélectionné des profils très précis pour échanger avec le chef de l'Etat. Parmi les "9 Français ordinaires" invités figurent une pharmacienne cambriolée à plusieurs reprises, un ex-chômeur qui vient de retrouver un emploi et un homme dont l'épouse est trop faible pour être autonome (...) Et Europe1 d'ajouter : " TF1 répond ainsi à une demande de l'Elysée qui a préconisé du concret pour restaurer l'image de Nicolas Sarkozy. Le président de la République entend profiter de l'émission pour parler de la vie quotidienne et expliquer son action "

Les précédents "invités" n'auraient-ils pas été assez valorisants pour notre Président et son action ?

Le site Le Post, nous raconte, un an après, l'amertume ou la désillusion de 4 d'entre eux.

Extraits

Sophie Poux : (...) Nicolas Sarkozy n'est jamais venu lui rendre visite dans son exploitation. "S'il l'avait dit, c'est qu'il devait avoir une bonne raison, s'il n'est pas venu c'est qu'il en a une bonne aussi, mais ce n'est pas logique," commente la productrice de lait (...)

Pierre Le Menahès, syndicaliste : (...) Derrière ses attitudes compassionnelles, il fait la sourde oreille aux salariés et aux ouvriers. Sauf qu'aujourd'hui, encore davantage que l'année dernière, il ne trompe plus personne"

Martine Millet, infirmière : " Nicolas Sarkozy lui avait glissé : "Si vous voulez que je vienne visiter votre hôpital, je viendrais. je vous le promets". Comme la productrice de lait, Martine Millet attend toujours cette visite. "

Qu'à cela ne tienne, puisque, si l'on en croit Europe1, le Président parlera de : la délinquance, l'adaptabilité des chômeurs et de la dépendance ! Et, afin de marteler son message, l'UMP, par la plume de son secrétaire général, a demandé à tous les militants, d'investir les sites Web des media, pour y publier des commentaires élogieux.

Texte intégral du mail (reçu hier par Slovar) et de la lettre, envoyés par JF COPE

" Jeudi 10 février à 20 heures 30, Nicolas Sarkozy s’adressera à tous les Français sur TF1 lors de l’émission spéciale « Parole de Français ».

Ce sera un moment de vérité où le Président de la République pourra s’exprimer sur tous les sujets qui préoccupent les Français et expliquer le travail de réforme qu’il mène à bien avec le Gouvernement pour redresser et moderniser notre pays.

En dialoguant directement avec un panel de Français issus de tous les milieux, il pourra rappeler à tous nos concitoyens les fondements de sa politique, les défis auxquels notre pays doit faire face et les actions nécessaires qui doivent continuer à être entreprises pour que la France maintienne son rang de grande puissance économique et défende ses emplois.

Vous qui le soutenez avec force et fidélité, vous qui avez compris les enjeux et le courage que la situation de notre pays impose, vous serez les premiers à pouvoir relayer les messages qu’il adressera aux Français.

Je vous invite donc à réserver jeudi 10 février votre soirée pour la passer avec le Président de la République.

C’est un moment privilégié pour réunir vos proches et votre entourage afin d’échanger et de partager vos réactions sur les messages délivrés par le Président de la République.

Ainsi, avec votre soutien, nous serons unis pour faire face aux campagnes de désinformation et de démagogie orchestrées par l’opposition et relayées sans scrupule par certains medias.

Je compte particulièrement sur vous pour faire part de vos réactions et commentaires sur les différents sites d’actualités disponibles sur internet.

Je sais qu’il peut compter sur vous et votre engagement à ses côtés.

Jean-François Copé
Secrétaire général de l'UMP

" Cette annonce s'inscrit dans sa stratégie globale d'appeler à la levée en masse. Internet touche trop de monde pour le laisser à nos adversaires" affirme un proche de Jean-François Copé, qui ajoute avec ironie que les militants vont maintenant pouvoir "poster des tracts sur Internet " écrit L'Express

Et oui, lorsqu'on a tout raté, à commencer par la politique de l'emploi, il ne reste que la propagande, la suppression de l'horaire légal du travail, de l'ISF et la création d'une TVA sociale, à proposer à des français qui, de plus en plus indignés, vont bien finir par se révolter !

08 février 2011

Frédéric Lefebvre : L'artiste de la communication sur le pouvoir d'achat !

Comment préserver le pouvoir d'achat des consommateurs et des producteurs sans se mettre à dos industriels et grande distribution. C'est l'impossible équation à laquelle est confronté Frédéric Lefebvre, et dont le consommateur sera fatalement le dindon de la farce !

Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas au courant de la future hausse des prix alimentaires.

En effet, au début du mois de février, Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture et Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des services, des Professions libérales et de la Consommation (ouf !) nous la justifiaient : " (...) Il y aura nécessairement une répercussion de l'augmentation des prix des produits agricoles sur les prix alimentaires. Je ne prends personne par surprise, cela fait déjà plusieurs semaines que je le dis " a déclaré Lemaire.

Avant d'ajouter : " Notre objectif avec Frédéric Lefebvre est de trouver un juste équilibre entre la nécessaire rémunération des producteurs agricoles et la défense du pouvoir d'achat des consommateurs (...) "

Notre bouillant secrétaire d'état s'est même montré menaçant à l'égard des industriels et de la grande distribution puisqu'il a brandit : " (...) L'article L 442-9 du code du Commerce (qui) permet de mettre en cause la responsabilité civile de tout acheteur qui exige de son fournisseur des prix de cession abusivement bas en situation de forte hausse des cours de matières premières agricoles (...) lui permettant (...) d'assigner le contrevenant à une amende pouvant aller jusqu'à deux millions d'euros (...) " - Le Figaro

Ainsi, si l'on en croit Frédéric Lefebvre, l'état pourrait intervenir pour interdire aux industriels et commerçants de fixer librement leurs prix ?

C'était effectivement le cas, jusqu'au 1/12/86, date à laquelle a été supprimé le "contrôle des prix" comme le rappelait François Ecalle, économiste, chargé de cours de politique économique à Paris I : " Il y a vingt ans, l'ordonnance du 1er décembre 1986 mettait fin au contrôle des prix en France et posait le principe d'une régulation des prix par la concurrence (...) Le contrôle des prix reposait sur l'idée que l'administration peut déterminer le "juste prix" des biens et services, celui qui assure un juste équilibre entre les intérêts des entreprises et des consommateurs (...) "

Voir Frédéric Lefebvre, ultra libéral de confession, défendre la notion de "contrôle des prix" est à vrai dire, assez farce. Et ses déclarations ont du, certainement, coûter à l'ancien lobbyiste. A tel point, qu'il s'est rapidement ressaisit.

Lors de la présentation du bilan 2010 de la DGCCRF. Frédéric Lefevbre déclarait : " (...) Quand il y a abus, quand on ne dit pas la vérité, quand on s'est abrité derrière cette question des matières premières pour faire passer d'autres hausses, je dirai publiquement le nom des marques ou le nom éventuellement des enseignes qui vendraient ces marques (...) " - 20Minutes

En clair, on passe de la sanction financière au "name and shame" (nommer et blâmer) rendu célèbre par Xavier Darcos, alors ministre du travail, qui avait décidé de publier des : " listes « ORANGE » et « ROUGE » des entreprises des mauvais élèves en matière de prévention du stress au travail, sur le site Internet travailler-mieux.gouv.fr "

Affaire qui avait fait grand bruit au point que son successeur, Eric Woerth avait pris la décision de : (...) ne pas continuer à publier la liste des mauvais élèves, comprenant notamment plus de 600 entreprises classées en rouge sur les 1.500 entreprises de plus de 1.000 salariés concernées (...) au fait qu'il : " (...) trouvait ces listes inadaptées " Intelligence RH qui publiait cette information concluait par : " (...) Il semble donc que la pression des entreprises mal notées et du Medef ait fini par payer, puisque le "name and shame" s’est définitivement transformé en "hide my name" (cacher mon nom) "

Mais, il a de grandes chances, que la menace brandie par Frédéric Lefebvre, ne soit qu'un joli numéro de communication, comme il sait si bien les faire, puisque comme nous disent Les Echos, ses derniers propos sont particulièrement nuancés : " (...) Quand une discussion est en cours, mieux vaut ne pas braquer un acteur et lui laisser la possibilité de changer son comportement (...) "

Donc, en toute logique, afin de ne pas braquer le MEDEF et ses adhérents, on devrait se contenter de jouer la carte ... psychologique. Sans oser reconnaître que la libre concurrence ne peut être régulée par l'état !

Conclusion : Dindons de consommateurs comptez-vous !

Mais que les plus pauvres d'entre nous se rassurent, notre vaillant secrétaire d'état aura certainement, entre temps, obligé la grande distribution à mettre en place le : "panier de première nécessité" pour les ménages modestes censé permettre aux ménages à bas revenus d'accéder à une alimentation équilibrée (...) " Pour lequel il affirmait en janvier dernier : "J'ai engagé des discussions sur ces questions avec les distributeurs et les fournisseurs"

07 février 2011

Chômage : MEDEF et gouvernement jouent à "passe à ton voisin" !

En janvier 2010, Nicolas Sarkozy annonçait : "Je sais que dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage". En janvier 2011, François Fillon a déclaré : "Je suis convaincu qu’en 2011, on va faire reculer le chômage". Qui y croit encore ?

Les années passent mais le discours reste le même. En effet, en janvier 2010, le Président déclarait : " "Je sais que dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage". Nul besoin de commenter les chiffres désastreux de 2010 pour s'en convaincre !

Il est à présent certain que la sécurité des français ne suffira pas à mobiliser les électeurs. En effet, cette fois-ci ce sont l'emploi et de chômage qui seront déterminants dans l'élection présidentielle.

C'est dans ce contexte que François Fillon à qui on posait la question : "est-ce que vous avez bien conscience qu’une partie de la présidentielle se jouera notamment sur vos résultats en terme d’emploi (...) ?" a répondu : "Je suis convaincu qu’en 2011, on va faire reculer le chômage grâce à une croissance forte et aux mesures que nous avons prises"- Premier Ministre Video et texte

Seulement, dans la mesure où l'état continue à diminuer les effectifs de la fonction publique, et cherche toutes les sources d'économies possibles. Il ne peut compter, que sur une reprise "inespéré"et massive des embauches, par les entreprises privées, pour créer de la croissance et ... faire "reculer le chômage" !

Ce à quoi le MEDEF, par la voix de sa présidente, répond : suppression de la durée légale du travail : (...) La présidente du Medef a estimé qu'il fallait passer d'une durée légale du travail à une durée conventionnelle et d'une référence à une durée hebdomadaire à une durée mensuelle, trimestrielle ou annuelle (...) " Ce qui est un parfait non sens, au moment où, plus de 4 millions de personnes aspirent à travailler ... au moins 35H00 !

Etonnant non ? D'autant que le blog "Les dessous du social" nous rappelle que le MEDEF avait inscrit l'emploi comme "grande cause patronale" en 2010 !

"La principale préoccupation que nous devrions tous avoir, ou plus précisément les principales préoccupations que nous devrions tous avoir, sont premièrement l'emploi, deuxièmement l'emploi, troisièmement l'emploi." C'est par cette phrase on ne peut plus volontariste que Laurence Parisot annonçait le 22 mars 2010 la création d'un comité Emploi au Medef (...) L'objectif est de réfléchir, travailler, imaginer et proposer toutes les solutions qui permettront de lutter contre le chômage, de réduire le plus possible les délais entre l'état malheureux de chômage et le retour à l'emploi et de créer toutes les passerelles possibles entre le monde du travail et le monde de ceux qui n'ont plus de travail, expliquait alors la présidente du Medef (...) Et la patronne des patrons, qui regrettait de ne pas avoir lancé plus tôt un tel comité, de promettre des retombées rapidement : en septembre 2010 (...) " et le blog d'ajouter " Et depuis, rien ! (...) "

Si ! Montrer du doigt le "responsable" de cette situation : " (...) nous manquons d'une politique économique suffisamment forte pour stimuler le développement de nos entreprises (...) " - L'Express

En clair : Passe à ton voisin ... le gouvernement ! Et comme le gouvernement n'envisage pas une seconde d'imposer des contraintes aux entreprises ... le jeu de la "patate chaude" continue !

Or, ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui voient la durée de leur chômage s'allonger, et voient avec angoisse arriver la fin de leurs droits à indemnisation. Car s'il existe quelques aides, comme l'allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) pour les moins de 50 ans et l'allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les 50 ans et plus, celles-ci sont liées à des conditions draconiennes, qui excluent, la très grande majorité des chômeurs en fin de droit.

Entre temps, que deviendront-ils ? Dans l'immédiat, ils se contenteront ... des incantations de François Fillon et des explications du MEDEF sur le coût comparé du travail avec l'Allemagne !