Comment préserver le pouvoir d'achat des consommateurs et des producteurs sans se mettre à dos industriels et grande distribution. C'est l'impossible équation à laquelle est confronté Frédéric Lefebvre, et dont le consommateur sera fatalement le dindon de la farce !
Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas au courant de la future hausse des prix alimentaires.
En effet, au début du mois de février, Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture et Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des services, des Professions libérales et de la Consommation (ouf !) nous la justifiaient : " (...) Il y aura nécessairement une répercussion de l'augmentation des prix des produits agricoles sur les prix alimentaires. Je ne prends personne par surprise, cela fait déjà plusieurs semaines que je le dis " a déclaré Lemaire.
Avant d'ajouter : " Notre objectif avec Frédéric Lefebvre est de trouver un juste équilibre entre la nécessaire rémunération des producteurs agricoles et la défense du pouvoir d'achat des consommateurs (...) "
Notre bouillant secrétaire d'état s'est même montré menaçant à l'égard des industriels et de la grande distribution puisqu'il a brandit : " (...) L'article L 442-9 du code du Commerce (qui) permet de mettre en cause la responsabilité civile de tout acheteur qui exige de son fournisseur des prix de cession abusivement bas en situation de forte hausse des cours de matières premières agricoles (...) lui permettant (...) d'assigner le contrevenant à une amende pouvant aller jusqu'à deux millions d'euros (...) " - Le Figaro
Ainsi, si l'on en croit Frédéric Lefebvre, l'état pourrait intervenir pour interdire aux industriels et commerçants de fixer librement leurs prix ?
C'était effectivement le cas, jusqu'au 1/12/86, date à laquelle a été supprimé le "contrôle des prix" comme le rappelait François Ecalle, économiste, chargé de cours de politique économique à Paris I : " Il y a vingt ans, l'ordonnance du 1er décembre 1986 mettait fin au contrôle des prix en France et posait le principe d'une régulation des prix par la concurrence (...) Le contrôle des prix reposait sur l'idée que l'administration peut déterminer le "juste prix" des biens et services, celui qui assure un juste équilibre entre les intérêts des entreprises et des consommateurs (...) "
Voir Frédéric Lefebvre, ultra libéral de confession, défendre la notion de "contrôle des prix" est à vrai dire, assez farce. Et ses déclarations ont du, certainement, coûter à l'ancien lobbyiste. A tel point, qu'il s'est rapidement ressaisit.
Lors de la présentation du bilan 2010 de la DGCCRF. Frédéric Lefevbre déclarait : " (...) Quand il y a abus, quand on ne dit pas la vérité, quand on s'est abrité derrière cette question des matières premières pour faire passer d'autres hausses, je dirai publiquement le nom des marques ou le nom éventuellement des enseignes qui vendraient ces marques (...) " - 20Minutes
En clair, on passe de la sanction financière au "name and shame" (nommer et blâmer) rendu célèbre par Xavier Darcos, alors ministre du travail, qui avait décidé de publier des : " listes « ORANGE » et « ROUGE » des entreprises des mauvais élèves en matière de prévention du stress au travail, sur le site Internet travailler-mieux.gouv.fr "
Affaire qui avait fait grand bruit au point que son successeur, Eric Woerth avait pris la décision de : (...) ne pas continuer à publier la liste des mauvais élèves, comprenant notamment plus de 600 entreprises classées en rouge sur les 1.500 entreprises de plus de 1.000 salariés concernées (...) au fait qu'il : " (...) trouvait ces listes inadaptées " Intelligence RH qui publiait cette information concluait par : " (...) Il semble donc que la pression des entreprises mal notées et du Medef ait fini par payer, puisque le "name and shame" s’est définitivement transformé en "hide my name" (cacher mon nom) "
Mais, il a de grandes chances, que la menace brandie par Frédéric Lefebvre, ne soit qu'un joli numéro de communication, comme il sait si bien les faire, puisque comme nous disent Les Echos, ses derniers propos sont particulièrement nuancés : " (...) Quand une discussion est en cours, mieux vaut ne pas braquer un acteur et lui laisser la possibilité de changer son comportement (...) "
Donc, en toute logique, afin de ne pas braquer le MEDEF et ses adhérents, on devrait se contenter de jouer la carte ... psychologique. Sans oser reconnaître que la libre concurrence ne peut être régulée par l'état !
Conclusion : Dindons de consommateurs comptez-vous !
En effet, au début du mois de février, Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture et Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des services, des Professions libérales et de la Consommation (ouf !) nous la justifiaient : " (...) Il y aura nécessairement une répercussion de l'augmentation des prix des produits agricoles sur les prix alimentaires. Je ne prends personne par surprise, cela fait déjà plusieurs semaines que je le dis " a déclaré Lemaire.
Avant d'ajouter : " Notre objectif avec Frédéric Lefebvre est de trouver un juste équilibre entre la nécessaire rémunération des producteurs agricoles et la défense du pouvoir d'achat des consommateurs (...) "
Notre bouillant secrétaire d'état s'est même montré menaçant à l'égard des industriels et de la grande distribution puisqu'il a brandit : " (...) L'article L 442-9 du code du Commerce (qui) permet de mettre en cause la responsabilité civile de tout acheteur qui exige de son fournisseur des prix de cession abusivement bas en situation de forte hausse des cours de matières premières agricoles (...) lui permettant (...) d'assigner le contrevenant à une amende pouvant aller jusqu'à deux millions d'euros (...) " - Le Figaro
Ainsi, si l'on en croit Frédéric Lefebvre, l'état pourrait intervenir pour interdire aux industriels et commerçants de fixer librement leurs prix ?
C'était effectivement le cas, jusqu'au 1/12/86, date à laquelle a été supprimé le "contrôle des prix" comme le rappelait François Ecalle, économiste, chargé de cours de politique économique à Paris I : " Il y a vingt ans, l'ordonnance du 1er décembre 1986 mettait fin au contrôle des prix en France et posait le principe d'une régulation des prix par la concurrence (...) Le contrôle des prix reposait sur l'idée que l'administration peut déterminer le "juste prix" des biens et services, celui qui assure un juste équilibre entre les intérêts des entreprises et des consommateurs (...) "
Voir Frédéric Lefebvre, ultra libéral de confession, défendre la notion de "contrôle des prix" est à vrai dire, assez farce. Et ses déclarations ont du, certainement, coûter à l'ancien lobbyiste. A tel point, qu'il s'est rapidement ressaisit.
Lors de la présentation du bilan 2010 de la DGCCRF. Frédéric Lefevbre déclarait : " (...) Quand il y a abus, quand on ne dit pas la vérité, quand on s'est abrité derrière cette question des matières premières pour faire passer d'autres hausses, je dirai publiquement le nom des marques ou le nom éventuellement des enseignes qui vendraient ces marques (...) " - 20Minutes
En clair, on passe de la sanction financière au "name and shame" (nommer et blâmer) rendu célèbre par Xavier Darcos, alors ministre du travail, qui avait décidé de publier des : " listes « ORANGE » et « ROUGE » des entreprises des mauvais élèves en matière de prévention du stress au travail, sur le site Internet travailler-mieux.gouv.fr "
Affaire qui avait fait grand bruit au point que son successeur, Eric Woerth avait pris la décision de : (...) ne pas continuer à publier la liste des mauvais élèves, comprenant notamment plus de 600 entreprises classées en rouge sur les 1.500 entreprises de plus de 1.000 salariés concernées (...) au fait qu'il : " (...) trouvait ces listes inadaptées " Intelligence RH qui publiait cette information concluait par : " (...) Il semble donc que la pression des entreprises mal notées et du Medef ait fini par payer, puisque le "name and shame" s’est définitivement transformé en "hide my name" (cacher mon nom) "
Mais, il a de grandes chances, que la menace brandie par Frédéric Lefebvre, ne soit qu'un joli numéro de communication, comme il sait si bien les faire, puisque comme nous disent Les Echos, ses derniers propos sont particulièrement nuancés : " (...) Quand une discussion est en cours, mieux vaut ne pas braquer un acteur et lui laisser la possibilité de changer son comportement (...) "
Donc, en toute logique, afin de ne pas braquer le MEDEF et ses adhérents, on devrait se contenter de jouer la carte ... psychologique. Sans oser reconnaître que la libre concurrence ne peut être régulée par l'état !
Conclusion : Dindons de consommateurs comptez-vous !
Mais que les plus pauvres d'entre nous se rassurent, notre vaillant secrétaire d'état aura certainement, entre temps, obligé la grande distribution à mettre en place le : "panier de première nécessité" pour les ménages modestes censé permettre aux ménages à bas revenus d'accéder à une alimentation équilibrée (...) " Pour lequel il affirmait en janvier dernier : "J'ai engagé des discussions sur ces questions avec les distributeurs et les fournisseurs"
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