07 février 2011

Chômage : MEDEF et gouvernement jouent à "passe à ton voisin" !

En janvier 2010, Nicolas Sarkozy annonçait : "Je sais que dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage". En janvier 2011, François Fillon a déclaré : "Je suis convaincu qu’en 2011, on va faire reculer le chômage". Qui y croit encore ?

Les années passent mais le discours reste le même. En effet, en janvier 2010, le Président déclarait : " "Je sais que dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage". Nul besoin de commenter les chiffres désastreux de 2010 pour s'en convaincre !

Il est à présent certain que la sécurité des français ne suffira pas à mobiliser les électeurs. En effet, cette fois-ci ce sont l'emploi et de chômage qui seront déterminants dans l'élection présidentielle.

C'est dans ce contexte que François Fillon à qui on posait la question : "est-ce que vous avez bien conscience qu’une partie de la présidentielle se jouera notamment sur vos résultats en terme d’emploi (...) ?" a répondu : "Je suis convaincu qu’en 2011, on va faire reculer le chômage grâce à une croissance forte et aux mesures que nous avons prises"- Premier Ministre Video et texte

Seulement, dans la mesure où l'état continue à diminuer les effectifs de la fonction publique, et cherche toutes les sources d'économies possibles. Il ne peut compter, que sur une reprise "inespéré"et massive des embauches, par les entreprises privées, pour créer de la croissance et ... faire "reculer le chômage" !

Ce à quoi le MEDEF, par la voix de sa présidente, répond : suppression de la durée légale du travail : (...) La présidente du Medef a estimé qu'il fallait passer d'une durée légale du travail à une durée conventionnelle et d'une référence à une durée hebdomadaire à une durée mensuelle, trimestrielle ou annuelle (...) " Ce qui est un parfait non sens, au moment où, plus de 4 millions de personnes aspirent à travailler ... au moins 35H00 !

Etonnant non ? D'autant que le blog "Les dessous du social" nous rappelle que le MEDEF avait inscrit l'emploi comme "grande cause patronale" en 2010 !

"La principale préoccupation que nous devrions tous avoir, ou plus précisément les principales préoccupations que nous devrions tous avoir, sont premièrement l'emploi, deuxièmement l'emploi, troisièmement l'emploi." C'est par cette phrase on ne peut plus volontariste que Laurence Parisot annonçait le 22 mars 2010 la création d'un comité Emploi au Medef (...) L'objectif est de réfléchir, travailler, imaginer et proposer toutes les solutions qui permettront de lutter contre le chômage, de réduire le plus possible les délais entre l'état malheureux de chômage et le retour à l'emploi et de créer toutes les passerelles possibles entre le monde du travail et le monde de ceux qui n'ont plus de travail, expliquait alors la présidente du Medef (...) Et la patronne des patrons, qui regrettait de ne pas avoir lancé plus tôt un tel comité, de promettre des retombées rapidement : en septembre 2010 (...) " et le blog d'ajouter " Et depuis, rien ! (...) "

Si ! Montrer du doigt le "responsable" de cette situation : " (...) nous manquons d'une politique économique suffisamment forte pour stimuler le développement de nos entreprises (...) " - L'Express

En clair : Passe à ton voisin ... le gouvernement ! Et comme le gouvernement n'envisage pas une seconde d'imposer des contraintes aux entreprises ... le jeu de la "patate chaude" continue !

Or, ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui voient la durée de leur chômage s'allonger, et voient avec angoisse arriver la fin de leurs droits à indemnisation. Car s'il existe quelques aides, comme l'allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) pour les moins de 50 ans et l'allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les 50 ans et plus, celles-ci sont liées à des conditions draconiennes, qui excluent, la très grande majorité des chômeurs en fin de droit.

Entre temps, que deviendront-ils ? Dans l'immédiat, ils se contenteront ... des incantations de François Fillon et des explications du MEDEF sur le coût comparé du travail avec l'Allemagne !

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