20 février 2009

Disparition des paradis fiscaux : Nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

Les paradis fiscaux sont-ils condamnés à disparaître ?

On pourrait (si on est naïf) le croire puisque depuis quelques jours, du côté des Etats Unis et de l'Union européenne, on s'agite. Faisant part de leur indignation plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement brandissent les pires menaces à l'égard des paradis fiscaux dont ils sont parfois même les bénéficiaires.

Dans deux articles ("François "OUI-OUI" FILLON contre les paradis fiscaux" et "Europe : "La refondation du capitalisme vertueux" vu de ses paradis fiscaux") Slovar les Nouvelles avait évoqué le sujet des paradis fiscaux.

Crise économique et opinion mondiales obligent, certains chefs d'Etats et de gouvernement s'indignent et montrent du doigt ces "lieux de débauche" financière qu'ils ont pourtant oublié de sanctionner des années durant, lorsqu'il ne les ont pas encouragés.

Ainsi, l'un des plus virulents adversaire des ces paradis est Gordon Brown qui a décidé de mouiller sa chemise sur le sujet : Le paradis fiscal suisse est dans le collimateur de la Grande-Bretagne. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, vient d'entamer une tournée dans plusieurs capitales européennes pour un sommet qui abordera la question des paradis fiscaux. La Suisse est tout particulièrement visée.

L'anglais serait-il perfide comme le veut le dicton anglophobe ?

En ce qui nous concerne, nous dirons qu'il se fout volontiers de la gueule du monde. Car si la Suisse est connue pour ses coffres accueillants et ses banquiers complaisants, comment le Royaume Uni gère t-il lui même ce problème ?

Extrait de l'article "La refondation du capitalisme vertueux" vu de ses paradis fiscaux"

... / ... Il nous a suffit pour ce faire d'utiliser le moteur de recherche le plus utilisé au monde et de taper la requête : "créer sa société a Jersey" Jersey, c'est certes moins poétique que les Iles Caïman, les Bahamas, Andorre, Anjouan, Aruba, la Barbade, les Iles vierges britanniques, les iles Cook, Curaçao, la Grenade, les IlesMarshall, Saint Kit et Nevis, Turk et Caicos mais c'est surtout en plein coeur de l'Union Europénne.

... / ... Jersey n'est un exemple en ce qui concerne nos distingué voisins européens et néanmoins britanniques puisque si la destination ne vous convient pas, Gibraltar, Guernnesey, l'île de Man et l'immense Ile de Sark sont au programme.

Nous invitons le lecteur curieux à vister
la page (en français) du site IDC London qui donne la totalité des paradis fiscaux et de leurs juridictions et avantages

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

La démarche de Monsieur Brown aurait été plus crédible s'il avait annoncé officiellement la fin des ces points de chute qui réjouissent tous ceux qui narguent le fisc de leurs pays.

Qu'en est-il des américains qui eux aussi un un compte à régler avec la Suisse ?

Un accord signé entre le groupe bancaire suisse UBS et la justice américaine vient d’ouvrir une forte brèche dans le sacro-saint secret bancaire suisse. Cet accord prévoit la livraison par UBS de l’identité de clients américains, fraudeurs présumés du fisc de leur pays aux autorités américaines, et le versement d’une amende de 620 millions d’euros à la justice américaine.

Cette "avancée" est à nuancer, notamment par les déclarations de Jean-Jacques Rommes, directeur de l’Association des banques et banquiers du Luxembourg. faites à la RTBF au sujet des transferts de fonds de la Belgique vers le Luxembourg.

Que dit-il ?

« il y a effectivement plus de Belges qui placent leur argent à Luxembourg que de Luxembourgeois qui placent leur argent en Belgique, mais la situation légale et fiscale est exactement identique. Il est donc absolument ridicule de dire que l’un des deux est un paradis fiscal et que l’autre n’en est pas un. Les plus grands paradis fiscaux de ce monde sont le Royaume-Uni, les Etats-Unis et surtout l’Etat du Delaware aux Etats-Unis (NRD : Une simple recherche sur le mot "Delaware" sur GOOGLE vous donnera une idée sur le sujet- Un exemple ICI ). Est-ce que quelqu’un un parle ? ... / ... Source RTBF

Alors, Monsieur Obama, un petit geste pour mettre fin au statut du Delaware ?

De notre côté, nous aimons à rappeler : Depuis que l'OCDE a mis en place des outils de lutte contre les paradis fiscaux, 33 juridictions ont pris des engagements en matière de transparence et d'échange effectif de renseignements et ont été retirées de la liste.

Les juridictions qui n'ont pas encore pris d'engagement en matière de transparence et d'échange effectif de renseignements sont

Amérique
* Antilles néerlandaises
* Bahamas
Europe

* Chypre
* Guernesey
* Île de Man
* Irlande
* Jersey
* Luxembourg
* Malte
* Royaume-Uni
* Suisse

Eric Woerth (qui jusqu'à maintenant ne semblait pas préoccupé par le sujet) a annoncé des représailles contre ces territoires. Contrairement à son homologue allemand Peer Steinbrück en octobre dernier, il n'a toutefois pas fait allusion directement à la Suisse. «La France doit prendre des mesures de rétorsion car en réalité il faut exposer, faire la transparence, dire qui est un paradis fiscal et qui ne l'est pas», a t-il déclaré au "Grand Jury"

Paris et Berlin mènent ensemble une lutte contre ce phénomène et ont demandé que l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) révise d'ici l'été 2009 sa liste «noire» des pays non coopératifs, qui ne compte actuellement que trois pays - Monaco, Andorre et le Liechtenstein.

Le ministre a estimé qu'il y en avait «beaucoup plus» Mais n'a pas cité les nuages financiers paradisiaques de l'Union européenne.

En fin de compte, tous les dirigeants politiques dont le pays est impliqué dans l'évasion fiscale s'agitent sans pour cela proposer chez eux des mesures draconiennes. Il faut désigner des moutons noirs à la vindicte populaire tout en ne reconnaissant pas que son propre pays est lui même une machine à laver de l'argent sale ou spéculatif.

Mais dans le même temps, a t-on interdit depuis le début de la crise financière aux banques de tous les pays de faire transiter des milliards dans les différents paradis fiscaux ?

Une question a laquelle l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement dont l'indignation fait autant plaisir à observer qu'elle "amuse" seraient bien embarrassés de répondre.

En attendant, qui de Monsieur Brown ou Obama, sera le premier à montrer l'exemple ? Au moins, ça aurait de la gueule et nous rendrait plus crédible les actuelles gesticulations.



19 février 2009

Intervention de Nicolas Sarkozy : Réaction de Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné membres du C.N. du PS

Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné nous ont transmis un communiqué par lequel ils réagissent à l'intervention du 18 février du Président de la République. Conformément à nos habitudes et engagements, nous le publions ci-dessous en intégralité.

Salaires : cachez ce mot que je ne saurais voir !

Au moment où la Société Générale, qui a déjà reçu un milliard d’euros d’aide de l’Etat et qui en recevra autant en 2009, s’empressait de distribuer 700 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, les propositions de Sarkozy ont toutes un point commun : éviter d’augmenter les salaires en accordant des primes ou des « bons d’achat » versés une fois pour toute.

- Une prime de 500 euros aux chômeurs n’ayant cotisé que durant deux ou trois mois à l’assurance-chômage.
- Les deux derniers tiers provisionnels payés par 4 millions de foyers fiscaux « modestes » sont supprimés, mais uniquement pour 2009.
- Des bons d’achat seront ponctuellement versés à des familles ciblées.
- Une prime « exceptionnelle » de 150 euros sera versée aux trois millions de familles bénéficiant de l’allocation de rentrée scolaire.
- Un « fonds d’investissements » social dont la fonction n’a rien d’évident, sera mis sur pied.
- Le tout pour 2,6 milliards d’euros. Venant après les 360 milliards d’euros accordés aux banques et les dizaines de milliards d’euros accordés aux entreprises pour qu’elles maintiennent leurs profits, les salariés, les chômeurs, les jeunes n’ont droit qu’aux miettes du banquet. .

Il refuse tout contrôle des licenciements alors que nombre d’employeurs continuent à faire des profits mais utilise la crise pour justifier de nouvelles charrettes. Il se refuse à revenir sur sa décision scélérate de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite alors que chaque mois, 50 000 nouveaux chômeurs viennent s’ajouter au 4 millions de chômeurs réels.

Il propose une nouvelle fois de généraliser le chômage partiel et toujours de « travailler moins pour gagner moins » à l’exact opposé de ces promesses électorales. Interrogée par France inter, une femme répondait fort justement qu’ « avec ses heures supplémentaires il avait promis du beurre pour mettre dans les épinards mais que maintenant, il n’y avait même plus de quoi acheter les épinards ! »

Il affirme qu’il continuera ses « réformes ». C’est-à-dire qu’il continuera à offrir le service public (l’énergie, la Poste, l’Hôpital public, l’Ecole, l’Université…) aux actionnaires du secteur privé. Cela se traduira forcément par une nouvelle baisse du pouvoir d’achat et un accroissement des inégalités sociales. Car demain, pour se soigner, éduquer ses enfants, se chauffer, envoyer un colis ou une lettre, il faudra soit payer beaucoup plus cher qu’aujourd’hui, soit s’en passer.

A l’exception des 0,1 % des plus riches dont il est ne fait qu’exécuter les ordres, il s’attaque à toute la population de la maternelle à la retraite. Et il pense que cela va durer longtemps !

Il n’a pas compris que, comme en Guadeloupe, l’explosion sociale était proche et que des dizaines de millions de personnes supportent de plus en plus difficilement de vivre comme elles le font aujourd’hui ou de voir leurs perspectives d’avenir se dégrader à toute vitesse pour préserver les profits du CAC40.

Sarkozy choisit l’affrontement avec le salariat. Il n’y a pas d’autre choix que d’assumer cet affrontement en commençant par être deux fois nombreux dans la rue le 19 mars que le 29 janvier et à ne plus lâcher prise ensuite jusqu’à ce qu’il cède.

Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche, membres du CN du PS, D&S

Sommet social : Un tout petit "One shot"

Comme prévu, la montagne a accouché d'un ... souriceau.

Les syndicats ont demandé avant que commence le sommet social, que soit évoqué le sujet de la Guadeloupe sans obtenir satisfaction, puisque le Président considère qu'il s'agit d'une affaire locale. Cette attitude montre bien que le pouvoir cherche par tous les moyens à nier l'évidente jonction entre les mouvements sociaux des DOM TOM et ceux de la métropole.

En ce qui nous concerne, nous saluons la mémoire de Jacques Bino le syndicaliste de la CGT Guadeloupe tué par balle à proximité d'un barrage à Pointe-à-Pitre, dans la nuit de mardi à mercredi et exigeons que les pouvoirs publics incluent Elie Domota Le leader du LKP dans les négociations à venir.

En ce qui concerne les annonces savamment concoctées par le chef de Brice Hortefeux : Raymond Soubie, on reste un peu pour ne pas dire beaucoup sur sa faim. En effet, il ne s'agit que de mesures ponctuelles comme l'a confirmé Monsieur Soubie ce matin sur Europe1. La réponse du Président à la plus grave crise économique et sociale est donc un "one shot"

Dans le détail, quelles sont les mesures "emblématiques" du Président ?
Source site du Premier Ministre

En direction les salariés précaires en contrat à durée déterminée ou d’intérim, et les jeunes. S’agissant de l’indemnisation du chômage partiel, Nicolas Sarkozy propose de "la porter, par exemple, jusqu’à 75 % du salaire brut" en procédant "par voie de conventions ad hoc entre l’Etat et les branches ou des entreprises données, comme pour l’automobile".

"Nous pourrons également mobiliser la formation professionnelle pour prévenir l’activité partielle ou l’accompagner", a-t-il suggéré, en se déclarant favorable à ce que les salariés en activité partielle puissent "bénéficier d’une modulation de leurs échéances pour le remboursement de leurs emprunts immobiliers".

Il reste à savoir si un ordre formel sera donné aux banques ou si on se contentera une fois plus d'incitations verbales.

Figure aussi parmi les propositions "une prime exceptionnelle de 400 à 500 euros" pour tous les chômeurs "pouvant justifier entre 2 et 4 mois de travail", dont le financement serait assuré par l’Etat. Les premiers concernés par cette mesure sont les jeunes pour lesquels des efforts ciblés de formation sont à réaliser.

Rappelons que cette prime ne sera accordée qu'une fois !!!

Un fonds d’investissement social pourrait être créé "afin de coordonner les efforts en matière d’emploi et de consolider différentes sources de financement". Ce fonds "pourrait atteindre entre 2,5 et 3 Mds €" et serait abondé pour moitié par l’Etat, a précisé le président de la République.

Cette idée émane directement de la CFDT qu'il faut peigner dans le sens du poil pour la faire revenir à ses bons sentiments "réformistes" A noter la fourchette et surtout l'emploi du conditionnel "pourrait être créé " qui en fin de compte n'est qu'une indication d'intention. On attend la réponse sur le financement des 50% restants qui seraient si on comprend bien à la charge des employeurs, dont le MEDEF, qui refuse absolument toute participation.

La protection des plus modestes au sein de la classe moyenne. "La première piste de travail consiste en la suppression d’un partie de l’impôt sur le revenu pour les personnes assujetties à la première tranche d’imposition". La seconde piste concerne les familles, pour qui le chef de l’Etat réfléchit à la possibilité de verser aux bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, une prime de 150 euros.

C'est un geste. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Cependant, les sommes qui représenteront environ 300 € d'un côté et 150 de l'autre sont sans commune mesure avec l'augmentation des prix et les bas salaires.

Une aide sous la forme de "bons d’achat de service à la personne (aide à domicile, garde d’enfant, soutien scolaire, ménage)" pourrait bénéficier aux ménages touchant l’allocation personnalisée d’autonomie à domicile, à ceux percevant le complément de mode de garde, aux familles qui ont un enfant handicapé ou aux demandeurs d’emploi qui retrouvent du travail.

On reste dubitatif sur cette mesure et sur la capacité des services à la personne à devenir un réservoir d'emploi. Depuis leur lancement en fanfare par Jean Louis Borloo, ces services ne fournissent que des emploi de grande précarité. De plus, proposer à un ex chômeur de fournir quelques heures de travail à plus précaire que lui est assez cynique.

Le partage de la valeur ajoutée et du profit. Sur ce sujet, le chef de l’Etat souhaite confier une mission d’analyse et de concertation à Jean-Philippe Cotis et propose que les dirigeants de sociétés renoncent à leurs bonus "lorsque leurs entreprises recourent massivement à du chômage partiel ou décident un licenciement économique d’ampleur".

Clemenceau lorsqu'il déclarait : "lorsque je veux enterrer un problème je créé une commission" aurait du déposer cette phrase. Ses descendants seraient richissimes. Le MEDEF oppose une fin de non recevoir à toute mesure de redistribution de la valeur ajoutée. Compte tenu que le Président ne peut rien imposer et qu'il ne légiférera pas sur le sujet, Monsieur Cotis aura toujours le plaisir d'être rémunéré pour réfléchir.

Quant aux syndicats de salariés, leurs réactions sont reproduites par le journal Le Monde. Nous vous les donnons en intégralité ci-dessous

Selon François Chérèque (CFDT), "l'action syndicale a permis une première inflexion dans la politique gouvernementale". "Les quelques mesures annoncées aujourd'hui, en particulier pour les familles modestes, vont dans ce sens. Mais face à la situation des salariés, les mesures sont insuffisantes." "Comme l'action syndicale commence à payer, la CFDT estime qu'il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement et le patronat" pour "aller jusqu'à un vrai changement de cap", a-t-il ajouté.

Son homologue de la CGT, Bernard Thibault, a qualifié les décisions présidentielles de "série de mesures d'accompagnement social à la crise". Rappelant que le coût des mesures avoisine 2,6 milliards d'euros, il s'est dit "bien obligé de ramener ce chiffre à la somme de 8 milliards d'euros" au bénéfice des entreprises avec la suppression annoncée de la taxe professionnelle.

Jean-Claude Mailly (FO) a relevé "quelques éléments qui bougent un peu", sur le chômage partiel – même si "c'est encore insuffisant" –, la formation et les allègement fiscaux. "Mais c'est beaucoup trop court" et "nous avons essuyé une fin de non-recevoir sur le smic et les négociations salariales de branches", a encore affirmé M. Mailly, critiquant le "refus d'un moratoire sur les trente mille emplois publics" dont la suppression est programmée cette année".
Jacques Voisin (CFTC) a lui aussi jugé que si "les lignes ont un peu bougé", "le compte n'y est pas", notamment sur les salaires. "Il y a certes eu un effort sur les familles modestes mais c'est bien insuffisant."

Bernard Van Crayenest (CFE-CGC) s'est montré moins critique. "Il y a eu quelques avancées sur le dialogue social, un consensus sur l'emploi mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l'indemnisation du chômage partiel", a-t-il dit.

Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, s'est félicité que l'exécutif ait "fait attention à ne pas pénaliser les entreprises davantage, y compris les TPE et PME".

Par contre, nous n'avons trouvé aucune réaction ou communiqué ce matin sur le site Web du MEDEF.

Lors de son intervention hier soir à la télévision, le Président dans son préambule a indiqué que le SMIC ne serait pas augmenté et que l'Etat continuerait son travail de démantèlement des services publics en poursuivant l'allègement des effectifs, justifiant amplement le nouveau rendez-vous du 19 mars et une vigilance accrue de tous les salariés sur les réformes qui pourraient diminuer encore un peu plus leurs prérogatives.

On se demande encore si le souriceau d'hier soir ... a vraiment existé

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Le Point
Crédit montage
SB Le Sniper

18 février 2009

Le gouvernement doit faire plier le MEDEF ou ... reconnaître qu'il en est complice

Depuis que l'Etat a décidé de se désengager de l'économie et privatisant les entreprises nationalisées, il est clair qu'il ne dispose plus de levier pour faire céder les syndicats d'employeurs et notamment le "tristement célèbre" MEDEF.

On peut penser ce qu'on veut de Nicolas Sarkozy (et Slovar ne l'épargne pas) mais quelle est sa marge de manoeuvre face à des entreprises qui refusent tout compromis. Le seul domaine dans lequel il peut inverser la tendance est de décréter l'augmentation du SMIC mais compte tenu de ses prises de positions idéologiques, il ne le fera pas. En fin de compte, notre Président est victime de son goût du retour aux fonctions régaliennes de l'Etat.

Il est en train d'apprendre qu'on peut fêter sa victoire au Fouquet's ou emprunter les moyens de transport de ses amis patrons sans pouvoir les mettre à contribution sur un claquement de doigts. Et ça, en ce moment, ça énerve !!!!

La réunion tripartite qui va se dérouler cet après midi est un marché de dupes comme nous l'avons montré dans notre article "Le 18 février est déja plié". La seule action que peut envisager le Président et ses conseillers est de faire varier de quelques Euro l'imposition de ceux qui sont à la limite de la non imposition. C'est à dire tois fois rien ...

A part cela, le gouvernement ne peur RIEN imposer au MEDEF dont les positions sont clairement distillées jour après jour dans les media. Nous vous donnons ci-dessous quelques morceaux choisis issus de l'Usine Nouvelle

La hausse du Smic ?

Une "illusion de générosité". Du coup pas question d'alourdir encore d'avantage les charges patronales. Pas question d'octroyer une hausse du Smic comme le réclament la CGT et Force ouvrière. "Si la priorité c'est l'emploi, -objectif du sommet social selon le chef de l'Etat- je ne veux pas participer à une illusion de générosité à court terme". Car selon elle, "une hausse excessive du Smic, c'est la mise au pas d'une dizaine de PME de services".

Le fonds d'investissement social ?

Une "gabegie". Elle rejette également l'idée de la CFDT de créer un fond d'investissement social de 5 à 10 milliards d'euros destiné à la formation. Une "gabegie", selon Laurence Parisot, faisant valoir l'enveloppe de 900 millions d'euros par an décidée dans le cadre de l'accord sur la réforme de la formation professionnelle signé par tous les syndicats.

Une meilleure indemnisation du chômage partiel ?

Si le Medef envisage "quelques mécanismes supplémentaires pour plus de possibilités et de souplesse », évoquant "l'enchaînement ou pas au-delà des 6 semaines permises", il ne faut pas faire du « chômage partiel de longue durée". Ce n'est pas une "panacée", pointant notamment "un effet pervers": le "retour du travail au noir", sanas donner plus de précisions.

Le partage de la valeur ajoutée ?

Une "confusion intellectuelle". Enfin, le sujet sensible du partage de la valeur ajouté, lancé par le chef de l'Etat lui-même le 5 février dernier, Laurence Parisot a balayé la polémique, dénonçant une "forme de confusion intellectuelle". Rappelant au passage que "seul l'actionnaire peut décider du montant de ses dividendes, (...) principe essentiel du droit de la propriété, elle a réaffirmé que les profits des entreprises se divisaient en deux, entre "les dividendes et l'auto-financement". Et non en trois, selon la règle énoncée par le président Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, les entreprises françaises n'ont "pas à rougir" du niveau de rémunération des salariés, qui avec l'intéressement et la participation, bénéficient d'un dispositif unique dans les pays occidentaux selon elle.

En clair, si c'est nécessaire, passez votre chemin. Le MEDEF revendique le droit de s'exonérer de toute solidarité dans la crise qui touche TOUS les habitants de ce pays. Le MEDEF, par la voix de Laurence Parisot définit tous les jours les contours d'un pays MEDEF qui ne sent pas concerné par la violence faite aux français. Le MEDEF pourtant représente les banques et autres établissements financiers ainsi que les multinationales qui ont investit une part de leur trésorerie et de leurs bénéfices dans des placements spéculatifs et abusé dans certains cas des paradis fiscaux. Est ce l'absolution que demande le MEDEF ?

Alors, que propose le MEDEF aux syndicats ?

Le patronat a proposé aux syndicats, mardi 17 février, une baisse des avantages familiaux accordés dans les régimes de retraite complémentaire, lors de la troisième séance de négociation sur l'avenir des régimes Agirc (cadres) et Arrco (salariés), ont indiqué les syndicats.

Le Medef souhaite aligner la majoration de pension de l'Agirc, actuellement de 8 % pour trois enfants (plus 4% par enfant supplémentaire), sur celle moins avantageuse de l'Arrco, qui est de 5 % pour trois enfants et plus. Le Medef a également proposé d'aligner les conditions d'âge pour toucher une pension de réversion de l'Arrco (55 ans) sur les règles moins favorables de l'Agirc (60 ans) ... / ... - Source Le Monde

Chiffon rouge ou cynisme de compétition ?

Mais, le MEDEF peut toujours faire mieux :

Patrick Bernasconi (Medef) estime ainsi que si "on vient de terminer les négociations sur la convention Unedic et sur le chômage partiel, ce n'est pas pour les rouvrir". Pour celui qui préside la Fédération patronale des travaux publics, "que l'Etat fasse ses propositions, c'est lui qui décide d'abonder le dispositif". Le président de l'UIMM, la fédération de la métallurgie du Medef, Frédéric Saint-Geours, ne dit pas autre chose. "Notre idée est de faire contribuer l'Etat et la collectivité publique, fait-il valoir. Demander à l'entreprise de dépenser plus ne résout pas son problème, il faut au contraire alléger ses charges au moment où elle se pose la question de licencier."

Et oui, même l'UIMM, qui, rappelons le est toujours sous le coup d'une enquête sur sa caisse noire, se permet de donner des leçons.

Nous demandons donc solennellement au Président et à son gouvernement de cesser de parler de justice et d'équité jusqu'à ce qu'il ait exigé et obtenu du MEDEF (grand bénéficiaire devant l'éternel, des allègement de charges) des négociations honnêtes et une participation effective à l'amélioration des conditions salariales et sociales des salariés.

Nous demandons également que soit immédiatement supprimé le bouclier fiscal "cher" à Madame Parisot et l'abandon de tout projet consistant à "améliorer" la vitesse de licenciement des salariés de façon préventive.

Faute de quoi, il sera vraiment inutile de gâcher du temps d'antenne pour venir nous expliquer son impuissance face à une des composantes de la nation française.

A bon entendeur ....

Sources
Usine Nouvelle
Le Monde



Dix partis de gauche veulent une mobilisation réussie le 19 mars - Communiqué unitaire

Nous avons reçu un communiqué unitaire des partis et mouvements de gauche suivants : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire.

Ce communiqué daté du 17 février est une réponse aux propositions et actions du gouvernement face à la crise économique et sociale. Comme d'habitude, nous vous en donnons l'intégralité ci-dessous


Devant les refus du gouvernement, développer la mobilisation !

Depuis l’imposante journée de grève interprofessionnelle et de manifestations du 29 janvier, la mobilisation sociale se poursuit avec force. La grève reconductible dans les universités, les actions dans les hôpitaux, la persistance de la grève générale en Guadeloupe et son extension à la Martinique et à la Réunion en témoignent.
Aucune réponse concrète n’est apportée par le gouvernement.

Nicolas Sarkozy a changé de ton, car il ne peut ignorer la force de la mobilisation engagée, mais il maintient le cap de sa politique économique et sociale, et laisse clairement entendre qu’il s’en tiendra là lors de la réunion du 18 février.

Ce qui est concret en revanche, c’est un nouvel apport de six milliards d’euros aux deux grands groupes de l’automobile, PSA et Renault, aussitôt suivi d’une nouvelle annonce de suppressions d’emplois massives par PSA et par Renault. C’est le projet de suppression de la taxe professionnelle, nouveau cadeau de 20 milliards d’euros aux patrons, désastreux notamment pour les collectivités locales et l’investissement public important qu’elles assument. C’est l’inverse de ce qu’il faudrait faire.

Ce qui est concret aussi, c’est le refus gouvernemental de répondre positivement aux revendications des antillais et des habitants de La Réunion, en particulier sur l’augmentation des salaires.

Ce qui est concret toujours, c’est le refus de toute vision transformatrice prenant en compte la dimension écologique de la crise, la nécessité d’un autre type de production, économe en énergie, soucieuse de la planète et de ses ressources, attentive à la diminution des empreintes écologiques de toute activité humaine.
Ce qui est concret enfin, c’est le refus, malgré l’opposition quasi unanime de la communauté universitaire, de retirer le décret Pécresse sur le statut des enseignants-chercheurs, de retirer le dispositif de réforme de la formation et du recrutement des enseignants du 1er et du 2nd degrés ; c’est le refus de l’annulation des suppressions d’emplois inscrites au budget 2009 et du démantèlement des organismes publics de recherche ; c’est le refus de retirer la loi Bachelot qui met à mal l’hospitalisation publique.

Devant toutes ces fins de non recevoir du gouvernement, développer la mobilisation est plus nécessaire que jamais.

Les huit organisations syndicales qui avaient pris l’initiative de la mobilisation du 29 janvier ont unanimement constaté lors de leur réunion du 9 février que l’intervention télévisée présidentielle du 5 février n’avait pas apporté les réponses attendues aux exigences exprimées par cette mobilisation. Elles continuent d’exiger la prise en compte de la plate-forme syndicale unitaire et annoncent une nouvelle journée d’action interprofessionnelle pour le 19 mars « pour maintenir la pression dans l’unité d’action ».

Les partis et organisations de gauche signataires appellent à développer l’action et au plein succès de la journée du 19 mars.

La mobilisation sociale, syndicale et politique doit se poursuivre pour exiger d’autre choix s’opposant aux licenciements et aux suppressions d’emplois dans la fonction publique, développant une autre politique des salaires et du pouvoir d’achat, assurant la promotion des services publics et la réorientation du crédit. Il s’agit tout à la fois, de répondre aux besoins sociaux et de favoriser un nouveau type de développement.

Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire

Paris, le 17 février 2009.

17 février 2009

Siné Hebdo c'est demain matin ... mais sa Une c'est aujourd'hui sur Slovar

Si vous êtes un habitué de Slovar les Nouvelles, vous savez que nous avons l'habitude de faire de la réclame ou du copinage pour les media que nous aimons ou soutenons. En avant première et à titre exceptionnel, puisque le journal ne sort que demain matin, nous sommes en mesure de vous présenter la prochaine Une de Siné Hebdo le journal qui remplace sans le moindre problème "Val Hebdo"

Vous pouvez constater que Bob Siné, comme à son habitude, colle bien à l'information

Pour patienter encore quelques heures, nous vous conseillons la lecture d'une interview d'Axel Urgin, ex-secrétaire national du PS à l’Outre-Mer publiée par Libération

Extraits :

La grève en Guadeloupe est-elle réductible à la question du pouvoir d’achat ?

En Guadeloupe, comme dans les trois autres DOM, les revenus sont de 30 % inférieurs à ceux de la métropole, alors que le panier de la ménagère y est 40 % plus cher. En termes de pouvoir d’achat, ce n’est pas tenable. D’où un fort consensus dans toutes les catégories sociales, y compris les fonctionnaires. Il faut rajouter à cela la spécificité du monopole de l’essence, avec un prix administré, à propos duquel le ministre a lui-même parlé d’enrichissement sans cause et de graves irrégularités…

D’où le combat contre la «pwofitasyon» ?

Là-bas, dans de petites villes, la «pwofitasyon», c’est-à-dire l’exploitation outrancière en créole, saute aux yeux. Le patronat et les monopoles économiques sont connus, incapables de passer des accords d’intéressement ou des conventions salariales annuelles, et ne comprennent que le rapport de force. D’où le renforcement de syndicats musclés, par rapport aux organisations réformistes qui n’ont pas de grain à moudre ... / ... L'intégralité de l'article


Et demain, tout le monde au kiosque !!!!


Crédit et copyright
Siné Hebdo

Le 18 février est déja plié !!! Passons directement au 19 mars

Lorsqu'on demande à brûle-pourpoint aux français, qui est le Ministre du travail, la très grande majorité vous répond : Xavier Bertrand.

Le "gentil" Xavier étant partit chercher 500 000 militants pour l'UMP tout en faisant la quête pour ses SMS et autres outils de communication, le grand chef du social, aujourd'hui c'est Brice Hortefeux.

Comment ça, "Ah non pas lui" ? D'abord, c'est trop tard pour le regretter et puis, dans la mesure où nous sommes à 24H00 de la grande négociation entre les syndicats (patrons et salariés) et le gouvernement, il est normal que celui qui s'exprime sur le sujet soit ... Raymond Soubie.

Mais c'est qui celui là, vont encore dire les français ?

Raymond Soubie est le conseiller social de Nicolas Sarkozy (un de plus)

Biographie parue dans Le Point (extraits)

Les ors de la République, il les pratique depuis le gouvernement Chaban-Delmas et ils ne l'impressionnent plus. Le coeur du pouvoir, il en maîtrise tous les rouages depuis qu'il a conseillé Chirac et Barre à Matignon pendant tout le septennat de Giscard. ... / ... Inconnu du grand public, Soubie est pourtant depuis plus de trente ans « la » référence des relations sociales.

Jeune énarque, il savait se faire entendre
d'André Bergeron (Force ouvrière), qui l'appelait « Raymond la Science »

Pour ceux qui l'ignorent, André Bergeron, qui dirigeait FO, était celui qui votait tous les textes que lui présentaient le CNPF (ancêtre du MEDEF) et que Coluche avait brocardé dans un sketch où il disait :

"F.O., voilà un syndicat qu'il est beau ! F.O., le syndycat qu'il vous faut !
C'est un syndicat qu'est très bien parce qu'il est le plus petit.
C'est celui qui fait le moins grève... donc, on gagne plus.
Quand on est obligé, on la fait, parce que sans ça, ça se verrait...
Mais c'est toujours nous qu'on reprend le boulot le plus vite, hein !
Je vois à mon usine on est sept.
C'est le plus petit, comme syndicat, c'est le plus petit. Alors il est un peu sur la corde raide.
Si il penche trop du côté des ouvriers, les patrons payent plus.
Et puis si il penche trop du côté des patrons, ça va finir par se voir !
Vu que c'est eux qui payent, et c'est pas le but de la manoeuvre !
Bon parce que vous comprenez, les syndicats ils sont un peu dans une situation délicate !
Des fois, j'entends des ouvriers qui disent : "Oh mais, tout ça, les syndicats sont complices !"
C'est pas vrai ! pas tous ! La plupart, mais pas tous ! ... / ...
Intégrale du sketch

"Il menait des discussions secrètes avec Jacques Moreau,
apparatchik d'une CFDT prête à rompre avec la culture de l'affrontement pour celle de la négociation. ... / ...

De discuter, au plus fort des grèves de 1995, à la fois avec Marc Blondel et Alain
Juppé et d'être couvert d'éloges par les deux hommes. « Il sait garder un secret. Lorsqu'il promet de faire passer un message, il le fait. C'est un homme avec qui vous pouvez être en désaccord complet, mais en qui vous pouvez avoir totalement confiance », confie un responsable syndical qui a d'ordinaire la dent particulièrement dure ... / ...

Cet art subtil de la diplomatie, Soubie l'a mis au service de tous les grands dossiers sociaux de ces dernières années. Le changement de statut de GDF, la privatisation de France Télécom, la mutation d'Air France, la réforme des retraites de 2003... Le « gourou » du social en a même fait un très rentable business. ... / ... Le meilleur connaisseur des relations syndicats-patronat décide de devenir son propre patron et de monter sa boutique. Elle s'appellera Altedia. Objet : le conseil en ressources humaines, l'accompagnement social des restructurations d'entreprise. Savoir-faire : quand un patron et les syndicats d'une entreprise ne parviennent plus à sortir d'un dialogue de sourds, c'est à lui qu'il faut faire appel pour déminer la situation ... / ...

Douze ans après sa création, avec 600 salariés et 90 millions de chiffre d'affaires, Altedia est devenu le premier cabinet conseil en ressources humaines et conseille la plupart des entreprises du CAC 40, mais aussi les gouvernements lorsqu'ils ont une réforme à faire passer. « En devenant chef d'entreprise, il a refusé de perdre son sens de l'Etat et son côté grand commis de l'Etat, confie sa femme, Danielle Deruy, cofondatrice avec lui d'Altedia. En 2003, lorsque le gouvernement nous a confié le soin d'expliquer la réforme des retraites aux Français, il ne s'agissait pas d'un contrat comme un autre. Raymond voulait absolument faire comprendre cette réforme aux Français. » ... / ... En revendant son entreprise pour plus de 100 millions d'euros au groupe Adecco (le numéro un du travail temporaire), Soubie a fait fortune ... / ...

Pour faire court, nous devons à cet homme : Le changement de statut de GDF, la privatisation de France Télécom, la mutation d'Air France, la réforme des retraites de 2003. C'est à dire qu'on a attribué à tord à des ministres (Fillon par exemple) la paternité de réformes réalisées en réalité par un cabinet conseil en ressources humaines. E

n toute logique, Brice Hortefeux et sa palanquée de collaborateurs et conseillers spéciaux (qui nous coûtent la peau des fesses - En voila des économies à faire Monsieur le Président !!! ) fera semblant demain d'avoir les coudées franches et des idées à revendre

Alors, quelles sont les propositions que Monsieur Soubie a savamment laissé filtrer à l'AFP ?

PARIS (AFP) — La réunion sociale du 18 février à l'Elysée aboutira à "des décisions" mais aussi à des "processus de négociation" afin d'"aider les victimes de la crise et d'introduire plus de justice", a déclaré dimanche Raymond Soubie, conseiller social de Nicolas Sarkozy.

"Il va y avoir deux types de sorties: des décisions et des annonces sur un certain nombre de thèmes, des processus d'examen et/ou de négociations sur un certain nombre de sujets, qui devront se dérouler dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois", a-t-il déclaré, lors de l'émission "Dimanche Soir Politique" sur France Inter-Le Monde-iTélé.

Le 18 février, "on va proposer les pistes que le président a proposées lors de son intervention du 5 février, examiner" celles des syndicats et du patronat, a ajouté M. Soubie. "Comment arriver à trouver des solutions concrètes pour les chômeurs totaux, chômeurs partiels, jeunes, c'est l'objet même de la réunion", selon lui.

"Les gens ont le sentiment que le partage des richesses est inéquitable", c'est "parfois légitime, et c'est la raison pour laquelle", les "objectifs" de la rencontre "c'est aider les gens qui sont victimes de la crise" et "introduire dans le système plus de justice", a-t-il précisé.

A la question de savoir si le gouvernement pourrait dégager plus que 1,4 md d'euros pour des mesures sociales, le conseiller a répondu: "c'est à discuter mercredi".

M. Soubie a estimé qu'"il y aura clairement des sujets sur lesquels on pourra trouver ensemble des pistes et d'autres sur lesquels il y aura désaccord", soulignant que "les syndicats ont un rôle de négociation mais aussi de contestation".

- Sur le Smic, "la question est: faut-il ou non l'augmenter (...) si l'on veut protéger l'emploi" avec des PME "en situation extrêmement difficiles", a-t-il jugé, ajoutant: "On va en discuter".

- Concernant la répartition des profits, réclamée par M. Sarkozy, "il y a des instruments en place, il faut que les différents partenaires les utilisent et c'est ce qu'on va regarder mercredi", a dit le conseiller en notant qu'actuellement, "sept à huit millions de personnes accèdent" à l'intéressement et à la participation ... / ...

Monsieur Soubie, vous pouvez le constater, utilise la technique bien connue des communicants qui consiste à ne rien affirmer alors que les décisions sont déjà prises : "On va proposer des pistes" "introduire plus de justice" "Il y aura des sujets d'accord et de désaccord" "pour le SMIC : "on verra ... " "pour la répartition, le vieux serpent de mer gaulliste de la participation "pourra être évoqué" et enfin, si la réunion se termine (ce dont nous sommes certains) par un fiasco, la responsabilité en incombera de toute façon aux syndicats de salariés qui ne veulent pas comprendre la situation économique.

Lorsqu'on sait que le MEDEF a d'ores et déjà déclaré : "Une négociation : Sur quoi ? Sur quels sujets ?" (voir Slovar du 12 février 2009) et que sa seule préoccupation est d'obtenir un peu plus de liberté pour licencier : "La présidente du Medef, Laurence Parisot, a proposé ce jeudi aux organisations syndicales d'entamer une "délibération sociale", moins formelle qu'une négociation, sur une nouvelle modernisation du marché du travail, qui pourrait inclure une réforme du droit de licenciement. L'objectif, selon "Le Figaro", serait triple: rendre les licenciements économiques plus rapides, les sécuriser juridiquement pour limiter les recours devant les prud'hommes et permettre aux entreprises de licencier avant même d'être en difficulté financière ... / ...

On comprends mieux comment on va essayer de balader les salariés et leurs syndicats. Néanmoins, la nouvelle mobilisation du 19 Mars, devrait être en cas d'échec à la dimension des problèmes qui touchent tous les français. Même si le bon Monsieur Soubie déclare trouver : "pas du tout anormal" que les syndicats aient lancé la mobilisation du 19 mars, mais, pense qu' elle est "déconnectée de ce qui va se passer mercredi"

On est en droit de lui répondre que dans peu de temps, il est probable que les français se passeront des syndicats et partis politiques pour demander eux mêmes une meilleure justice dans la répartition des profits et là, les jolies phrases et écrits ne serviront plus qu'à faire des cocottes en papier.

Donc RDV le 19 mars et ... plus si affinités

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Stratégie .gouv
Crédit montage
Tropic@lBoy



16 février 2009

France et Zimbabwe : Ne rien voir, ne rien dire et ne rien entendre

Souvenez vous, dans son abécédaire des propositions et réformes, le candidat devenu Président de notre République déclarait sur les droits de l'homme :

Les droits de l'homme sont, pour toutes les démocraties du monde, à la fois un point de départ et un horizon qui se déploie toujours devant eux.

La France ne fait pas exception, et il appartiendra au prochain président de lui faire franchir de nouvelles étapes dans la préservation et la conquête des libertés.
Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.... / ...

Président de la République, je ne me taierai pas devant ces insultes aux droits de l'homme.
Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes.- Source Mon Projet

C'est probablement pour mettre en oeuvre ces fortes déclarations qu'il a confié à Bernard Kouchner et Rama Yade la mission de veiller à ce "qu'on ne passe jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiques" et que soient "défendus les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés "

Pris dans la tourmente du dernier livre de Pierre PEAN, notre ministre des affaires étrangères a actuellement fort à faire pour redorer son blason de french doctor aux Weston à crampons.

Quant à Rama Yade, la secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme, auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, elle est beaucoup plus préoccupée par sa carrière politique que par les atteintes aux droits des femmes et hommes.

Alors quant à se concentrer sur l'un des plus grands scandales de la planète que représente le Zimbabwe ?
En Avril 2008 , la secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme, Rama Yade, confirmait son intention d'évoquer la question du Zimbabwe lors d'une réunion au Conseil de sécurité des Nations unies entre responsables de l'ONU et de l'Union africaine (UA). "J'en parlerai à la réunion... l'actualité au Zimbabwe nous oblige à évoquer cette question avec nos partenaires du Conseil de sécurité"

Et depuis ....

Bernard Kouchner a fait une déclaration plus récente

Communiqué de Bernard Kouchner - 31.01.2009

Je salue l’annonce du Conseil national du MDC (Movement for Democratic Change) de Morgan Tsvangirai d’entrer dans un gouvernement d’Union conformément à l’Accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre 2008. Il s’agit d’une décision importante. La situation, tragique, qui prévaut au Zimbabwe depuis dix mois, appelait à la mise en place d’un gouvernement reflétant le résultat des élections du 29 mars.

La formation d’un gouvernement d’union constitue une tentative de sortie de crise porteuse d’espoir qui ne sera toutefois couronnée de succès que si Robert Mugabe et le ZANU-PF appliquent l’accord du 15 septembre de bonne foi et coopèrent avec le Premier ministre dans sa stratégie et sa volonté de réforme et pour l’organisation d’élections démocratiques.


La France jugera ce gouvernement sur ses actes,
au premier chef sur la libération des opposants et militants des droits de l’homme emprisonnés, en particulier Mme Jestina MUKOKO, et sur d’autres signes positifs dans le domaine de la gouvernance et le rétablissement de l’Etat de droit. Dans ce cadre, la France se dit prête à accompagner les efforts qui seront faits par ce gouvernement en faveur de la santé et du développement de la population zimbabwéenne
- Source France Diplomatie

Et depuis ... Où en sont sont duettistes des droits de l'homme sur le sujet du Zimbabwe ?

Depuis, le pauvre Zimbabwe continue de souffrir d'hyper inflation. L'inflation annuelle dépassait la barrière de 100.000% en février 2008, de loin le plus élevé du monde. La monnaie du Zimbabwe a chuté à 25 millions de dollars du Zimbabwe pour un US dollar. 100 US dollars pourraient échanger près de 20 kg de la monnaie locale et ça continue chaque jour à s'accélérer. De surcroît, il faut ajouter un taux de chômage de 94%

Roberty Mugabe aurait-il été impressionné par les coups de mentons rageurs de nos diplomates en chef ?

Que néni, Robert Mugabe leur propose un nouveau challenge :

... / ... Le président du Zimbabwe Robert Mugabe et son épouse Grace, dont le pays connaît une gravissime crise économique, ont acheté en secret une propriété de 4 millions de livres à Hong Kong, affirme dimanche le journal britannique Sunday Times.

Cette luxueuse villa est située dans un complexe résidentiel de Hong Kong, dans le district de Tai Po, indique le journal, qui a mené une vaste enquête sur les intérêts financiers des époux Mugabe en Asie.
Protégés des regards derrière de hauts murs d'enceinte sur une colline verdoyante du nord de Hong Kong, ses heureux résidents peuvent y profiter de vastes jardins, d'un club house et d'une piscine.

D'une valeur de 4 millions de livres (4,5 millions d'euros), la maison a été acquise en juin 2008 par un intermédiaire, Hsieh Ping-Sung (surnommé "Jack" par Mme Mugabe), détenteur d'un passeport sud-africain, au nom d'une société écran, Cross Global, précise le Sunday Times.
Mme Mugabe aurait dépensé pour 55.000 livres de statuettes de marbre lors d'un séjour au Vietnam, ou 8.700 livres en achats de sacs à main. Mme Mugabe travaillerait également à la création d'une société privée, basée à Hong Kong et spécialisée dans le diamant, avec un centre de taille des gemmes à Qingdao, sur la côté est chinoise ... / ... Source AFP

Le site France Diplomatie est muet sur le sujet, du moins pour l'instant. Considérant la situation de délitement du pays et la mort comme seul avenir, les habitants essayent de se réfugier en Afrique du Sud qui commence à mettre en place des mesures de régulation compte tenu des réactions violente de la population Sud Africaine à l'égard des réfugiés.

Que n'a t-on pourtant entendu sur le nécessaire développement des pays africains pour juguler l'immigration ?
Que n'a t-on entendu sur le fameux droit d'ingérence et les prérogatives du tribunal pénal international ?

A ceux qui seraient censé nous faire remarquer que c'est à l'Union Européenne de prendre le problème à bras le corps, nous leur répondrons que lors de la "formidable" présidence de l'Union par notre Président, on ne note pas une seule ligne ou déclaration sur le sujet.

A défaut d'un Quai d'Orsay en panne d'envolées lyriques, et d'un Président en pleine crsie de jalousie internationale, il semble que le seul à pouvoir se manifester sur le sujet serait Eric Besson le nouveau Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire. Il serait en effet, le seul, en mesure d'expluser les éventuels "crève la faim" zimbabwéens qui auraient l'outrecuidance d'arriver en France et de ne pas dénoncer leurs salauds de passeurs.

Nauséabond !!!

Crédit et copyright photo
Graphlens

15 février 2009

Ouverture du blog de Gérard Filoche

Gérard Filoche fait partie de ces hommes qui ne gouverneront probablement jamais le pays (on peut d'ailleurs le regretter) mais qui interpelleront sans cesse les dirigeants politiques et économiques au sujet de leurs responsabilités sur notre vie quotidienne et notre avenir.

Les initiés connaissent Démocratie & Socialisme, le site qu'il co anime avec plusieurs de ses compagnons de route, les autres ont appris à connaître ses articles et coups de gueule dans (entre autre), le Sarkophage et Siné Hebdo ou sur les antennes des media audiovisuels qui font encore leur boulot (Les Infiltrés France2)

S'il a toujours accepté le dialogue avec tous ceux qui le souhaitent, nous étions nombreux (dont Slovar les Nouvelles) à penser que sa présence manquait dans la blogosphère.

Et bien, depuis hier c'est fait

Gérard Filoche nous a confié avoir longtemps hésité avant de se lancer dans une nouvelle aventure (son planning professionnel et politique foutrait le tourni à Monsieur "travailler plus") Son problème était de ne pas tomber dans le "travers" de la myriade de politiques qui ont ouvert des blogs (parce que c'est branché) et confié leur gestion et leurs contenus ... à des petites mains communicantes.

Alors, il a pris son temps et a décidé de mettre en ligne un blog qu'il sera le seul à alimenter et sur lequel, il sera le seul à répondre aux internautes.

Son premier texte est un édito dont nous vous livrons ci-dessous quelques extraits :

200 euros mensuels pour tous

On va y arriver. Ça mûrit partout. Du succès massif du 29 janvier, jusqu’au 19 mars en passant par les grèves générales aux Antilles, et par la mobilisation des enseignants, chercheurs et étudiants, l’explosion se prépare. La question des salaires est évidemment centrale et aucun artifice ne l’évitera. Chacun voit que le pouvoir sarkozyste inquiet, essaie d’inventer toutes les parades pour ne pas augmenter les salaires. Il s’agit du partage entre capital et travail, entre actionnariat et salariat : la question est vitale. En Guadeloupe, le patronat avait cédé, dimanche 8 février dans un pré accord : 200 euros pour tous.

Le ministre, homme de paille de Sarkozy, s’est enfui pour ne pas porter seul le refus d’une telle mesure. Il y fallait l’engagement de l’Etat au plus haut niveau. Ce faisant, Sarkozy a brûlé tous les intermédiaires : ainsi ce qui reste de lui va bientôt être à nu face à la revendication populaire incontournable. Il ne s’agit pas du CPE comme en 2006, il s’agit du cœur du pouvoir. 200 euros mensuels, c’est un changement de cap, c’est la dénégation de toutes les théories réactionnaires fumeuses dont Bling-bling nous abreuve pour défendre ses amis banquiers et banqueroutiers. Il leur a donné des dizaines de milliards dont nos salaires manquent ... / ...

La France n’a jamais été aussi riche et la rigueur prétendument due par la « crise » n’est pas pour tous : les patrons du CAC 40 ne gagnent pas moins en 2008 qu’en 2007. La part des cotisations sociales de salariés est passée de 12,8 % à 21, 36 % entre 1980 et 2005, pendant cette même période, la part des cotisations patronales est passée de 40,2 % à 10,5 % ... / ...

Connaissant Gérard et sa réactivité, nous pensons que ce blog devrait rapidement devenir un incontournable des favoris Web de tous ceux qui militent pour un VRAI changement clairement inscrit à gauche

Bienvenue dans la blogosphère Monsieur Filoche

Le blog de Gérard Filoche
http://www.filoche.net