20 janvier 2012

Le chômage sera l'arbitre de l'élection présidentielle !

Selon Henri Guaino, Nicolas Sarkozy « n'a jamais baissé les bras » contre le chômage. Néanmoins, en 2012, la France devrait compter, selon l'Unedic, plus 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité.

Soit Henri Guaino est inconscient, soit il a beaucoup d'humour. En effet, comment déclarer : que le Président « n'a jamais baissé les bras » contre le chômage alors même que l'Unedic vient de publier ses projections pour 2012 : « La France devrait ainsi franchir le cap des 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité (4,4 millions en incluant ceux qui ont une activité réduite) »

Et le même Guaino d'accuser la crise mondiale : « (...) il s'est passé quelque chose depuis 2007, la plus grande crise financière puis économique depuis la seconde guerre mondiale (...) »

On aura quand même soin de rappeler qu'en juillet 2007 : « La France comptait officiellement 2 415 000 chômeurs, soit 8,1 % de la population active (...) Sur ce total, 1,9 million était en catégorie 1 ( devenue depuis la réforme de 2008 la catégorie A ) et n'exerçait aucune activité (...) »

Ce qui n'a pas empêché Henri Guaino d'affirmer : « On n'a jamais tout essayé. C'est bien pour cela qu'il y a eu un sommet social, c'est bien pour cela qu'il y a encore des mesures à prendre et si cela ne marche pas, il faudra en prendre d'autres »

Dans l'immédiat, ce sont 430 millions d'euros de crédits que l'Etat a annoncé vouloir redéployer pour financer quelques mesures d'urgence, dont 150 millions d’euros consacrés à la formation des chômeurs « très éloignés de l'emploi »

A comparer avec le solde « recettes–dépenses » de l'Unedic qui selon ses propres prévisions atteindrait : -4,3 milliards d’euros en 2012 !

Unedic qui précise sur son site : « Pour 2012 la prévision d’équilibre financier se base sur le Consensus des économistes de janvier 2012 qui anticipe une croissance nulle en 2012. L’emploi affilié diminuerait de 123 300 postes, en lien avec la récession attendue au premier trimestre. En 2012, la hausse du nombre de chômeurs indemnisés par l’Assurance chômage serait supérieure à celle de 2011 (+140 500 chômeurs indemnisés). Cette situation du marché du travail accentuerait les dépenses et ralentiraient les recettes du régime d’Assurance chômage (...) »

Avouons qu'on est bien loin de la toute petite embellie d'avril 2011 où Xavier Bertrand annonçait s'être fixé une obligation de résultats en matière de lutte contre le chômage. Ajoutant à l'époque que : Nicolas Sarkozy sera avant tout jugé sur cet indicateur en 2012.

Alors, que compte faire notre président face à des résultats dont son gouvernement et lui même portent malgré tout la responsabilité ?

Et bien, dans un premier temps il a retrouvé les accents du candidat de 2007 pour fustiger : le système actuel « totalement défaillant » de formation des chômeurs. En outre : « Il souhaite une réforme systémique » et fixe un objectif : « (...) que chaque chômeur ait une formation » et « l'obligation, à l'issue, d'accepter l'offre d'emploi qui lui est proposée » Que n'avons nous élu cet homme ? On en rirait, si ce n'était pas si grave !

Celà va t-il remettre en cause, à court terme, tout ou partie de l'indemnisation des chômeurs ?

Normalement, la convention d'assurance-chômage en vigueur actuellement n'arrivant à son terme qu'à la fin de 2013, il n'est pas question de revoir ce calendrier. Ce qui est au moins une garantie de deux ans pour les chômeurs.

En ce qui concerne le financement, selon Gaby Bonnand, président de l'Unédic (CFDT) qui cèdera sa place en février à Geoffroy Roux de Bézieux, l'actuel vice-président (Medef) de l'Unedic : « (...) Ce n'est pas la première fois que l'Unédic va connaître un tel niveau d'endettement (...) » Mais ce qui est alarmant : « (...) c'est la situation de l'emploi et la prévision de croissance de 0% (...) »

Or, face à une telle situation, force est de constater que les mesures lancées par Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet social sont totalement sous dimensionnées. Notamment la suppression, pendant 6 mois, des cotisations sociales pour l'embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les très petites entreprises (TPE) qui aura surtout pour effet de bloquer l'embauche des toutes autres catégories d'âge.

Il est clair que cette fois-ci le « travailler plus et mieux » de l'UMP que devrait certainement reprendre le Président ( qui devrait être candidat ), ne suffira pas à calmer des français lassés de voir qu'on essaye une fois de plus de leur vendre un slogan au lieu de solutions !

19 janvier 2012

Industrie française : Nous sommes tous ou serons tous un jour des « Lejaby » !

Etonnant symbole ! Au même moment où le Chef de l'Etat nous imposait son très communicant sommet social, on apprenait que les repreneurs de la marque française Lejaby, annonçaient la fermeture de la dernière usine française de production !

Le 13 décembre dernier, Nicolas Sarkozy s'exprimait sur la « réindustrialisation de la France » au travers de la visite de l'usine Rossignol de Sallanches. la marque de ski qui avait rapatrié une partie de sa production en France, venait d’obtenir le label « origine France garantie » distinguant les produits fabriqués sur le sol français.

Ce label un tantinet gadget « pensé » par Yves Jégo missionné par Nicolas Sarkozy devait être un début de réponse bien mièvre aux : plus de 500 000 emplois industriels perdus, sachant que la part de l’industrie dans le PIB français est passée de 24 à 14 %. La France constataient Patrick Artus, Marie-Paule Virard dans leur livre La France sans ses usines : « (...) a vécu dans l’idée qu’elle pouvait bâtir une économie sans usines, tournée vers les services. Mais il apparaît aujourd’hui que, lorsque les usines partent, les services finissent par suivre le mouvement (...) »

En ce qui concerne le textile, nous vous expliquions le 2 décembre 2011 comment Frédéric Lefebvre s'était démené pour obtenir le label d'état d' Entreprise du Patrimoine Vivant, ainsi que les aides afférentes, à la marque John Galliano. Sachant que « (...) Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est une marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence (...) »

Il faut dire que la marque John Galliano est la propriété de LVMH appartenant à Bernard Arnault qui n'a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy.

Attention dont n'auront visiblement bénéficié les ouvrières pourtant talentueuses de Lejaby victimes des choix stratégiques de leurs dirigeants, et qui ont appris hier, que le repreneur de leur marque : « (...) envisage de conserver 195 salariés sur les 450 que compte encore Lejaby et de fermer l'unité de production d'Yssingeaux (Haute-Loire), qui emploie près d'une centaine d'ouvrières, pour finir de délocaliser la fabrication dans le Maghreb (...) » Les salariés licenciées seront néanmoins ravies d’apprendre que celui-ci : « a indiqué vouloir lancer une nouvelle marque baptisée Lejaby-Luxe qui sera fabriquée en France, à Rillieux-la-Pape, par une quarantaine de personnes si le projet démarre bien (...) »

Ce qui signifie en clair que la TVA sociale chère à notre Président et à Laurence Parisot si elle avait été en place, n’aurait pas de toute façon pas pu sauver les emplois.

Xavier Bertrand le toujours ministre du travail a trouvé le moyen de se féliciter de ce que : « le tribunal de commerce de Lyon ait désigné un repreneur de l'entreprise (...) » tout en précisant que les salariées licenciées : « verront 98% de leur rémunération maintenus pendant un an (...) »

Ce à quoi il faut ajouter : « Un budget de 500.000 euros prévu pour l'accompagnement du plan social, afin d'aider les salariés à se reconvertir (...) » fourni par le repreneur.

Au de-là des propos qui frisent la provocation et l'offre dérisoire qui ne permettra en aucun cas aux salariées de retrouver rapidement un emploi équivalent leur permettant, comme elles disent elles-mêmes, de nourrir leurs gamins ou payer leurs maisons ! il faut noter l’absence de réaction de l’UMP.

Oui, mais ils ont un excuse ! En effet, après s’être félicités de la qualité du sommet social, l'UMP a une autre préoccupation. Ils sont en train de remettre en selle Jean-Louis Borloo qui avait été reçu par Nicolas Sarkozy pour préparer le sommet social du 18 et surtout contrer la poussée de François Bayrou !

Que voulez-vous, on a les priorités qu’on peut chez le « Président courageux qui protège » !


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Nouvel Obs

18 janvier 2012

Sommet social : L'éternel retour du serpent de mer de la formation des chômeurs

Face à un chômage endémique, Nicolas Sarkozy propose de faire recevoir les chômeurs de longue durée en catégorie A, afin de leur proposer un emploi ou une formation. Retour d'un « serpent de mer » destiné avant tout à minorer les chiffres du chômage avant la présidentielle !

Que retiendra l'histoire du Sommet social du 18 janvier 2012 ? Probablement rien, si ce n'est une imposture, destinée à montrer l'activisme du Président ... pas encore candidat.

Imposture organisée semble-t-il avec le Medef, dont les demandes ont fait l'objet de toutes les attentions de l'Elysée. En effet, comme le prédisait hier l'Humanité : « Le Medef voulait une hausse de la TVA ? Il l’aura. Il voulait une flexibilisation du marché du travail, pouvoir plus facilement se séparer des salariés ? Il aura une négociation ouverte sur ce sujet-là. »

Car, s'il y a un vainqueur, c'est bien l'organisation patronale. Il n'y a qu'à lire les déclarations de Laurence Parisot pour s'en rendre compte. Elle : « (...) a qualifié cette réunion à l'Élysée de très riche, très diverse. Beaucoup de sujets (ont été) abordés avec une ligne directrice claire : la compétitivité de notre pays (...) » Donc une fois de plus gare à une annonce du Président à la fin du mois sur la légalisation du chantage à l'emploi réclamée à cor et à cri par le Medef !

Pour ce qui concerne le chômage, dont les chiffres de décembre devraient tomber sous peu, on constatera que le Président n'a pas vraiment innové.

Nicolas Sarkozy : « Ceux qui ne connaissent plus d'activité professionnelle depuis au moins deux ans, tous sans exception, se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation » Dans le détail : « Tous les demandeurs d'emploi qui sont depuis deux ans en catégorie A (239 000 personnes) seront reçus à Pôle Emploi pour qu'on leur propose soit un emploi, soit une formation »

Que l'on pourra comparer avec ceux prononcés en ... février 2011 : «Tous les chômeurs de longue durée devront être reçus dans les trois mois pour recevoir soit une formation qualifiante, soit un emploi »

Seule différence, en février 2011, il s'agissait de convoquer : « (...) 680.000 personnes inscrites depuis plus d'un an au chômage en catégorie A (...) »

Ayant fait partie des convoqués d'avril 2011, je peux affirmer ici ( comme de nombreux demandeurs d'emploi ) qu'à ce jour, aucune offre d'emploi ou proposition de formation ou stage ne m'est parvenue.

Néanmoins, le gouvernement et le Président ( qui finira bien par être candidat ) parient qu'il sera moins difficile de caser 3 fois moins de personnes, dans des stages ou formations parking afin d'améliorer les chiffres du chômage de la catégorie A.

Oui, mais les chômeurs qui vont se voir proposer une formation, un emploi ou un processus de resocialisation et vont l'accepter (pourront-ils d'ailleurs refuser, même si ceux-ci sont totalement inadaptés ? ) vont passer de la catégorie A, sur laquelle le gouvernement communique aux catégories ... C et D

Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi
Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

Et comme par magie, Xavier Bertrand pourra présenter : « des chiffres encourageants obtenus par la détermination du gouvernement et du Président», pour les derniers mois avant le vote pour la présidentielle !

Et oui : ça se passe comme ça chez ... « Le Président courageux, qui protège », mais qui ne devrait, cette fois-ci, pas tromper beaucoup de français !

17 janvier 2012

Sommet social : 73% des français mettent en doute son efficacité !

Si 73% des français interrogés considèrent que le sommet social du 18 n'apportera aucune solution au problème de l'emploi en France, il semblerait que l'état envisagerait de mettre encore plus de pression sur les chômeurs, histoire d'améliorer les chiffres ...

Près des 2/3 des français pensent que le sommet social décrété par Nicolas Sarkozy ne permettra pas de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France nous dit une étude CSA / L’HUMANITÉ réalisé du 10 au 12 janvier 2012.

Extraits

A la question : « Vous personnellement, pensez-vous que ce sommet permettra de trouver des solutions efficaces pour améliorer la situation de l’emploi en France ? »

Les résultats sont sans appel

Non pas du tout : 29%
Non pas vraiment : 44%
Total : 73%

Oui tout à fait : 4%
Oui plutôt : 18%
Total : 22%

A noter que si le oui l'emporte à une petite majorité de 50% chez les sympathisants de l'UMP, le non varie de 81 à 96% chez les sympathisants de Gauche, du Front de Gauche, du PS, d'EELV, du MODEM et du FN.

En ce qui concerne les salariés, chômeurs et retraités

« (...) Les actifs, et particulièrement les chômeurs, directement concernés par le sommet manifestent davantage leur scepticisme que la moyenne: seuls 18% d'entre eux pensent que le sommet social aboutira à des mesures efficaces. L’homogénéité de ce doute parmi les salariés est remarquable, et ce qu’ils soient employés par l’Etat ou une collectivité locale (16%), dans le privé (17%) ou encore dans une entreprise publique (20%). A contrario les inactifs y croient un peu plus (28%), et notamment les retraités (29%) »

Ce qui conforte la position de Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT qui estimait lundi que le sommet social : « relevait d'un affichage politique pré-électoral (...) Je suis presque convaincu qu'il (Nicolas Sarkozy) a programmé une rencontre avec les organisations syndicales plus pour l'affichage, dans une séquence électorale, que dans une véritable volonté de tirer les enseignements de la situation (...) »

Par contre, du côté du Medef, la « love story » continue avec le Président, puisque Laurence Parisot, se réjouit des idées lancées par le chef de l'état. En effet, quel bonheur pour l'organisation patronale que d'envisager l'application de la TVA sociale, des « accords de chantage à l'emploi » ou de la suppression de l'horaire légal du travail !

Au delà des propositions ou idées déja dévoilées par le gouvernement, un sujet devrait pourtant peser lourd, durant la rencontre du 18 : Celui des plus de 4,5 millions de chômeurs à temps complet ou partiel. Car, si les mesures de chômage partiel ou de « chantage à l'emploi » ont pour but de limiter le nombre de nouveaux demandeurs d'emploi, rien n'indique que la situation de ceux qui sont déja inscrits à Pôle Emploi puisse s'améliorer à court ou moyen terme.

En effet, comme l'indique ce matin Le Parisien, Pôle Emploi, une des réalisations dont notre Président est le plus fier, est au bord de l'asphyxie. Parisien qui indique dans son édition papier que l'état, histoire d'améliorer les chiffres, pourrait essayer de reprendre en main la gestion de l'UNEDIC.

« Ce que Nicolas Sarkozy se gardera bien de dire demain mais qu'il n'écarte plus désormais, c'est la possibilité que l'état reprenne la main sur la gestion de l'UNEDIC (...) la tentation est d'autant plus forte que le gouvernement souhaite avoir les mains libres pour réformer en profondeur et mettre un peu plus la pression sur les demandeurs d'emploi. Notamment en durcissant les conditions d'indemnisation chômage. Une recette impopulaire que plusieurs pays, dont l'Allemagne on déjà mise en oeuvre (...) »

Information à prendre au sérieux dans la mesure où Xavier Bertrand déclarait en septembre 2011 : « (...) notre système d'indemnisation n'encourage pas forcément le retour à l'emploi (...) » et ne se cachait pas de vouloir réintroduire : « (...) une dégressivité des allocations chômage, incitative à la reprise d'emploi (...) »

Plus que jamais, comme nous l'écrivions hier : A vous d’être vigilants et de ne jamais oublier que le slogan de 2007 : « ensemble tout est possible » reste toujours à l’ordre du jour, pour notre plus grand malheur !


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20Minutes

16 janvier 2012

Suppression de congés payés et de RTT, baisses de salaires : L'UMP jette le masque !

Si l’on en croît les dernières déclarations successives de l’UMP et de certains ministres, les salariés seront les dindons de la crise et vont la payer très largement, alors qu'ils n'ont aucune responsabilité dans celle-ci. Petite revue de détail.


Les salariés devraient être les premiers et les plus durement touchés par l’avalanche de propositions/solutions de l’UMP pour sortir la France de la crise. Si nombre d’entre eux ne se sont pas inquiétés outre mesure des implications de la dégradation de la note AAA du pays, il va leur falloir être particulièrement attentifs aux prochaines mesures et « réformes » prônées par le gouvernement et l’UMP.

Au-delà d’une mesure qui fait consensus comme le chômage partiel, rappelons que les objectifs prioritaires du gouvernement et de l’UMP sont de : supprimer la durée légale du travail ainsi qu’adapter les salaires aux évolutions de l’activité des entreprises.

Ce qui n’a pas semblé suffire à Luc Chatel qui donnait hier aux salariés un avant-goût de « réformes » complémentaires pour faire face à la crise, à savoir une mise en cause très claire de la cinquième semaine de congés payés.

Pris semble-t-il au dépourvu, Jean-François Copé, improvisait une réponse évasive : « Pas à ma connaissance » a-t-il répondu, avant de lancer sa propre offensive sur : « (…) le problème des allégements de charges à hauteur de 12 milliards d'euros payés par le contribuable (…) » que représentent : « (…) les RTT (…) au fait que : « (…) aujourd'hui on ne peut plus se le permettre (…) » sans préciser bien entendu que leur suppression ... ne donnerait lieu à aucune contrepartie !

Donc travailler plus pour … travailler plus ! Ou plus exactement comme le dit Xavier Bertrand utilisant les traditionnels éléments de langage : « travailler davantage » et … « faire travailler davantage de monde » Ce qui ne manquera pas de vous étonner, puisque si les entreprises peuvent varier le temps de travail à leur guise, pourquoi embaucheraient-elles ?

Mais, direz-vous, où vont-ils chercher tout ça ?

Eh bien tout simplement auprès des organisations patronales comme le Medef ou l’Afep dont la mort de la durée légale du travail est un combat idéologique et des think tanks libéraux ou ultra libéraux, proches : Fondation Concorde, Institut Montaigne, Fondapol, ou Ifrap

Ifrap, dont l'une des propositions pourrait bien être lancée par, dans les jours ou semaines à venir, par un membre du gouvernement ou de l’UMP. En effet, dopés par leurs discours sur la compétitivité, il ne serait pas étonnant de les entendre parler de : la suppression du SMIC universel au profit d’un SMIC par branche proposée par le think tank.

Ifrap : « (…) La France est le pays où le Smic horaire est le plus élevé, Luxembourg exclu, et le seul qui présente la particularité d’être à la fois fixé par la seule intervention du législateur, sans négociation entre partenaires sociaux, totalement rigide et s’appliquant de façon uniforme à tous les salariés sans distinction d’âge, d’activité ni de région, et révisable de façon automatique (…) »

Ou bien : Le contrat de travail unique à droits progressifs indispensable selon l'institut Montaigne au fait que : « Le CDI présente aujourd'hui une rigidité inadaptée, compte tenu de la souplesse exigée des entreprises par le marché et de l'évolution souhaitable des carrières professionnelles »

Il sera d’ailleurs intéressant de comparer les annonces du 18 janvier, avec les propositions des organisations patronales et des think tanks. Afin de voir à quel point ceux-ci auront décidé de notre sort pour les cinq prochaines années à venir, en cas de victoire du Président pas encore candidat, et de l’UMP, en mai prochain.

A vous d’être vigilants et de ne jamais oublier que le slogan de 2007 : « ensemble tout est possible » reste toujours à l’ordre du jour, pour notre plus grand malheur !

15 janvier 2012

L'UMP envisagerait-elle de supprimer la 5 eme semaine de vacances ?

Le retour à 4 semaines de congés fait-il partie du programme de l'UMP ? C'est ce qu'on est en droit de penser après les dernières déclarations de Luc Chatel sur radio J

Luc Chatel a t-il involontairement lâché une idée, que l'UMP garderait sous le coude, mais qui serait applicable en cas de victoire à la présidentielle et aux législatives ? on peut légitimement se le demander, après avoir pris connaissance de l'interview accordée à Radio J

Si le ministre a expliqué sans rire, mais sans convaincre que, si : « les déficits avaient explosé quand Nicolas Sarkozy était ministre du Budget entre 1993 et 1995, c'est parce c’était la première fois depuis 1945 qu’il y avait une récession dans notre pays » Il a soigneusement évité de parler de la sortie du livre « Un quinquennat à 500 milliards » qui met en évidence la facture du sarkozysme.

Non, pour Luc Chatel, il ne peut y avoir qu'un seul responsable de la situation actuelle : Les socialistes !

« À chaque fois que les socialistes ont été aux responsabilités, on a eu une fuite en avant budgétaire et on a fait reposer sur la génération future les avantages sociaux de la génération précédente » avant d'ajouter que la perte du AAA : « ce n’est pas la sanction de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est le résultat de 30 ans de fuite en avant budgétaire, d’incurie budgétaire »

Ben voyons !

Le petit défaut de la démonstration de Luc Chatel, c'est que si une période 30 ans est nécessaire pour englober l'année 1981, elle inclut également les gouvernement Balladur, Raffarin et Villepin, soutenus alors par Luc Chatel, et qui pourtant, nous ont montré leur savoir faire en termes : « d’incurie budgétaire »

On pourra s'étonner d'ailleurs que Luc Chatel, Secrétaire d'État chargé de la Consommation et du Tourisme puis de l'Industrie, de 2007 à 2009, n'ait jamais condamné publiquement, la fuite en avant budgétaire ... de Jacques Chrirac et de ses premiers ministres de droite.

Peu importe. Lancé dans sa diatribe partisane, Luc Chatel a ensuite fustigé les erreurs des socialistes qui seraient selon lui totalement responsables des déboires du pays : la retraite à 60 ans, les 35H00 et ... la cinquième semaine de congés payé !

Les socialistes auraient : « fait payer à crédit les cinquièmes semaines de congés payés, la retraite à 60 ans, tout comme les 35 heures »

Dans la mesure où le sommet social du 18 janvier, dont on connaît les grandes lignes : Organisation du chômage partiel, légalisation du chantage à l'emploi, TVA sociale, approche à grand pas. Et que le slogan phare de l'UMP est « travailler plus et mieux ». Nul besoin d'être grand clerc, pour comprendre qu'une fois les RTT liquidées, dans le cadre de la « négociation du temps de travail par branches et entreprises », il serait toujours temps de s'occuper de la cinquième semaine de congés ... en cas de victoire en 2012 !

Au PS, Delphine Batho, l'une des porte-parole de François Hollande s'est faite la même remarque : « (...) Doit-on comprendre les propos de Luc Chatel comme un ballon d'essai dans la perspective du prochain discours annoncé par Nicolas Sarkozy ? (...) »

Il faut pourtant prendre au sérieux la sortie de Luc Chatel, dans la mesure où celui-ci est depuis peu le porte parole des libéraux de l'UMP. Composante fondée notamment Hervé Novelli, l'inventeur du « big bang social », consistant à : Faire sauter la durée légale du travail, réformer les contrats de travail et nettoyer en profondeur le Code du travail.

Et comme il se dit que les libéraux de l'UMP auraient l'oreille du Président, pas encore candidat, sur la politique économique et sociale ... Il y a vraiment lieu de s'inquiéter des intentions du : « Président courageux qui protège » sur l'avenir des salariés français en cas de victoire de l'UMP et de son candidat en 2012 !


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Le Figaro