11 septembre 2009

Auto-entrepreneurs : Un succès ... pas vraiment impressionnant !

C'est le journal les Echos qui donne l'information : "Mis en place au début de l'année, le régime de l'auto-entrepreneur séduit les Français. Mais les premières déclarations de chiffre d'affaires font état d'une faible proportion d'auto-entrepreneurs ayant déclaré une activité réelle pour le deuxième trimestre "

Alors fin d'un mythe ou révélation d'un bluff ?

Souvenez-vous, c'était en en juillet 2009, c'est à dire hier. Christine Lagarde et Hervé Novelli étaient tout sourire :

" Selon les statistiques publiées par l'Insee, le nombre mensuel de créations d'entreprise a atteint en juin un record historique pour franchir le seuil symbolique des 50.000 et s'établir à 51.247. Pour Christine Lagarde, ministre de l'Économie, et Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé du Commerce et des PME, ce succès reflète la vigueur du dispositif de l'auto-entrepreneur mis en place en janvier.

Ils font en effet remarquer dans un communiqué que "271.896 entreprises ont déjà été créées sur les six premiers mois de l'année 2009, soit 60 % de plus que sur la même période en 2008 et malgré un contexte économique beaucoup plus dégradé". Au 15 juillet, le nombre d'auto-entrepreneurs s'établissait à 182.000, dont 165.000 nouveaux créateurs d'entreprise et 17.000 micro-entrepreneurs qui ont opté pour l'auto-entreprise ... /... "

Au gouvernement, on exultait et on parlait d'un "succès impressionnant"

"Le dispositif de l'auto-entrepreneur est un succès impressionnant, bien au-delà de ce que nous avions escompté", se réjouissait Hervé Novelli.

" ... / ... Les secteurs comptant le plus grand nombre d'inscrits sont la construction (12%), les activités commerciales de détail (19%) et les "autres activités commerciales et de service" (21%) ; mais il faut aussi noter la présence des secteurs de l'enseignement (5%), des activités informatiques (6%), du secteur "design, photographie, traduction..." (6%), des arts et spectacles (5%) ... / ... " - Source La Tribune

Du côté de l'opposition et des organisations patronales de l'artisanat, on agitait la concurrence déloyale entre les artisans et ces nouveaux entrepreneurs

" ... / ... « Les auto-entrepreneurs étant par ailleurs salariés ou retraités, ils ne prendront qu’un faible risque et l’on verra ainsi apparaître des marchés sans référence de prix. » ... / ... « Comment un client pourra-t-il vérifier que celui à qui il va confier une prestation sera capable de la mener à terme ? Sans registre, comment pourra-t-il vérifier sa qualification ? » Des questions qui restent pour le moment sans réponse" - Source Création d'entreprise

Au point qu'Hervé Novelli a du faire marche arrière lors de la Journée des présidents des Unions professionnelles artisanales (UPA) à fin juin :

" .../ ... Tout d'abord, la qualification professionnelle va évoluer, car source d'«incohérence». «Il n'est à aucun moment demandé au créateur d'entreprise d'attester qu'il possède (les) qualifications professionnelles (exigibles) avant de démarrer», a expliqué Hervé Novelli. Ainsi, il souhaite désormais «qu'avant toute création d'entreprise dans le domaine artisanal soumise à qualification professionnelle, le créateur atteste de sa qualification», comme l'obtention d'un diplôme, trois ans d'expérience professionnelle ou encore une validation des acquis d'expérience. Cette mesure s'appliquera selon le secrétaire d'Etat «à tous, auto-entrepreneurs comme artisans de droit commun "

De plus, Hervé Novelli souhaite que «les auto-entrepreneurs qui ont une activité artisanale à titre principal soient désormais tenus de s'inscrire au répertoire des métiers». Cette immatriculation sera «gratuite et sans taxe pendant les trois premières années à compter de leur création d'activité», a-t-il ajouté ... / ... " - Source Le Figaro

Ce qui a réduit l'impact de la mesure qui était basée sur l'entière liberté d'entreprendre. Car, ne l'oublions pas, permettre à n'importe qui de cumuler un emploi avec une activité parallèle officielle est une simple extension du "travailler plus" et un moyen détourné pour expliquer au gens qu'on ne peut rien faire en termes d'augmentation de salaires et de pouvoir d'achat.

D'ailleurs Hervé Novelli ne s'en cachait pas en Novembre 2008 dans le Figaro : "... / ... Fondamentalement, cela consiste à offrir à chacun la possibilité de bénéficier d'un gain de revenus supplémentaires, ce qui, en cette période de ralentissement économique, répond à un vrai besoin. Cela devient même une arme anticrise ... / .. "

A tel point que la restriction qui concernait les fonctionnaires a évolué, bien que le gouvernement se fasse discret sur le sujet. En effet, même si : "Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique, et Matignon ont eu le souci de ne pas dégrader l'image des fonctionnaires dans l'opinion publique, avec des agents qui délaisseraient trop leur mission pour leur activité privée "

On peut lire sur La Gazette des Communes

" Les fonctionnaires qui souhaitent ouvrir une chambre d'hôtes ou faire du dépannage informatique devraient pouvoir en avoir bientôt le droit, selon un projet de décret en préparation, a-t-on indiqué de source gouvernementale, confirmant une information parue dans les Echos du 10 septembre.

"Il y a bien un projet de décret pour la fonction publique dans les tuyaux, pour tenir compte du nouveau statut d'auto-entrepreneur, mais tant qu'il n'est pas signé par le premier ministre, il ne s'agit que d'un projet" a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth. Le projet envoyé au Conseil d'Etat va élargir les possibilités d'activités accessoires, dont "la mise en valeur d'un patrimoine personnel y compris la restauration et l'hébergement", a précisé la même source. Jusqu'à présent, il était impossible à un fonctionnaire d'ouvrir des chambres d'hôtes .../ ....

Le texte ajoute également à la liste des activités possibles la "vente de biens fabriqués personnellement par l'agent" (peinture, bijoux, poteries). "Il s'agit de changements plutôt à la marge" par rapport au décret du 2 mai 2007 (2007-158) relatif au cumul d'activité des fonctionnaires des agents non titulaires de droit public, et des ouvriers des établissements industriels de l'Etat", a précisé l'entourage d’Eric Woerth. Selon la même source, ce cumul est soumis à autorisation du chef de service, et "cela restera le cas". Néanmoins, : "Le statut général de la fonction publique pose le principe qu'un agent public doit consacrer l'intégralité de son activité professionnelle aux tâches qui lui sont confiées, mais "depuis toujours" ceux qui le souhaitent peuvent exercer, en sus de leur activité principale, des activités accessoires, grâce à des dérogations, avait alors expliqué le ministère." -

Voir aussi l'article publié sur le site auto-entrepreneur.com

Preuve s'il en est qu'il s'agit bien dans l'esprit des pouvoirs publics de privilégier une forme de paix sociale en passant des dérogations au cumul légal.

Oui, mais pour ceux qui ne sont ni retraité, ni titulaire d'un emploi dans le public ou le privé, le choix du statut d'auto entrepreneur est-il toujours volontaire ?

Tubbydev sur son blog nous donne quelques exemples "pervers" que le système pouvait générer et qui, nous en sommes témoins sont appliqués à ce jour dans l'informatique et les métiers du Web.

" .../ ... Il est en effet très facile et extrêmement tentant pour un patron de changer ses salariés en auto-entrepreneurs. Cela lui permet de passer ses charges fixes en charges variables et surtout de ne plus avoir à gérer l’incroyable paperasse que nécessite la gestion de salariés.

... / ... Le transfert des salariés en “entrepreneurs forcés” existe depuis longtemps; de grosses entreprises y ont souvent eu recours notamment dans le domaine informatique.

Le calcul est simple. Plutôt que d’avoir des salariés, vous pouvez passer par une SSII qui vous propose des gens en régie ... / ... mais c’est cher. C’est notamment très cher par rapport à ce que touche la personne qui travaille chez vous et qui s’en contente.

... / ... Par exemple, un développeur payé 300 euros ht la journée dans une SSII, vous coûte 6000 euros par mois en moyenne et en touche lui au maximum 3000.

Vous le payez 4000 euros par mois après qu’il ait monté sa société ou soit devenu auto-entrepreneur et vous économisez 2000 euros par mois avec en bonus la possibilité de rompre le contrat beaucoup plus facilement qu’un contrat de SSII.

par ailleurs, l’inspection du travail aura plus de difficultés à montrer que le contrat avec la SSII est une sorte d’embauche déguisée puisque les gens que vous louent ... / ... travaillent chez vous depuis 2 ans, tout le temps.

Autre idée : vous licenciez les gens qui travaillent chez vous en les changeant ensuite en auto-entrepreneurs. le statut est compatible avec le chômage; résultat: l’ex employé touche le chômage + un petit qqch en continuant à travailler chez vous.

Dans quelques mois, y aura-t-il des statistiques sur les “nouveaux chômeurs” qui ont des contrats avec leur ancienne société en tant qu’auto-entrepreneurs ?... / ... " Intégralité de l'article sur le site de Tubbydev

Nota : Le rédacteur de cet article et plusieurs de ses amis se sont vus proposer les montages expliqué par Tubbydev. Sans oublier le faux stage qui remplace la période d'essai (payée par pôle emploi) pendant lequel le "stagiaire" effectue des prestations normales sans l'ombre d'une formation quelconque.

Au delà du traditionnel cirque médiatique auquel se sont livrés Hervé Novelli et Christine Lagarde, nous n'avons pas trouvé de "statistiques sur les nouveaux chômeurs qui ont des contrats avec leur ancienne société en tant qu’auto-entrepreneurs " mais, on en sait plus depuis ce matin sur le "succès impressionnant".

C'est le site du journal La Tribune qui donne les premiers éléments

" Mis en place au début de l'année, le régime de l'auto-entrepreneur séduit les Français. Mais les premières déclarations de chiffre d'affaires font état d'une faible proportion d'auto-entrepreneurs ayant déclaré une activité réelle pour le deuxième trimestre (seulement 4.400 recensés par l'Urssaf de Paris, qui recouvre un tiers des cotisations nationales).

La moyenne de chiffre d'affaires est de 4.700 euros par trimestre. Le secrétaire d'État au Commerce et aux PME, Hervé Novelli, à l'origine de ce statut, attend des statistiques complètes, que devrait lui fournir, prochainement l'Acoss, qui fédère les Urssaf "

Au fait, l'Acoss profitera t-elle de cette occasion puis lui transmettre ses derniers chiffres sur les pertes nettes d'emploi ?

" ... / ... l'Acoss (banque de la Sécu), qui fédère les Urssaf chargées de collecter les cotisations sociales des entreprises, a enregistré 207.000 pertes nettes d'emplois (- 1,2 %) au deuxième trimestre, autant qu'au premier trimestre, et 563.000 sur un an (- 3,1 %)" - Source Le Point

De même, notre ministre pourrait-il prendre connaissance des derniers chiffres des défaillances d'entreprises :

" ... / ... Le premier semestre 2009 a été marqué par une hausse de 17% des défaillances d'entreprises en France (33 200 jugements prononcés) et atteint le niveau semestriel le plus élevé depuis 1990, selon l'étude semestrielle d'Euler Hermes SFAC " - Source Les Echos

De quoi se réjouir ... modérément !

Décidément, Hervé Novelli continue sa "success story" commencée par le franc succès de la baisse de l'ensemble des prix de la restauration ....

Il ne faut toutefois pas désespérer de l'homme puisqu'il a été capable de stopper un plan social :

" Après avoir enregistré de nouvelles commandes providentielles, l'entreprise va remettre à plat son plan social qui prévoyait 163 suppressions de postes. Mardi, les salariés de Plastivaloire ont ainsi été reçus par le directeur de cabinet du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, lors de son déplacement à Châtellerault (Vienne). Tout porte à croire que le secrétaire d'État aux PME (et ancien député du Chinonais) Hervé Novelli s'est aussi fortement impliqué dans le dossier. L'intéressé a d'ailleurs annoncé qu'il devrait se rendre aujourd'hui à Langeais (siège du groupe) pour rencontrer le PDG de Plastivaloire, Patrick Findeling, en présence des responsables de la chambre de commerce et d'industrie. Il tiendra ensuite une réunion avec les représentants des salariés de l'entreprise. Hervé Novelli ne souhaitait pas en dire plus hier soir, se contentant d'indiquer que les informations qu'il apportera au personnel seront « positives ».

Il est vrai qu'Hervé Novelli connait un peu l'Indre et Loire puisqu'il a été : "Député d’Indre-et-Loire, de 1993 à 1997, de 2002 à 2007" et qu'il n'a jamais cessé de parcourir, depuis, son ancienne circonscription et surtout qu'il a été investit officiellement par l'UMP pour les régionales de 2010 dans la région centre.


C'est vraiment dommage pour les plans sociaux qui touchent les salariés des autres régions de France ...


Crédit et copyright photo
Salon des micro entreprises




10 septembre 2009

Contrat Rafale : Nuit d'ivresse brésilienne ?

Nicolas Sarkozy pavoise et la majorité présidentielle n'est pas loin du spasme éjaculatoire. "On a gagné, on a gagné ... " nous affirment les responsables de l'UMP sur leur site :

" Commande d'avions rafales : une bonne nouvelle pour la France - Communiqué du 7 septembre 2009

L’annonce faite par le Président Lula du lancement de la négociation par le Brésil pour l’acquisition de 36 avions militaires Rafales est une excellente nouvelle industrielle et commerciale qui renforce les relations diplomatiques franco-brésilienne. L’engagement du Président de la République dans ce dossier a permis de souligner davantage encore les atouts du Rafale.

Ce succès de la technologie française est également un formidable succès commercial qui sera créateur d’emploi. L’UMP salue une nouvelle fois à travers cette réussite française le volontarisme et l’efficacité de Nicolas Sarkozy conséquence du poids qu’il a su donner à la France sur la scène internationale.

Xavier BERTRAND
Secrétaire général de l’UMP

Dominique PAILLE
Porte-parole adjoint - Source UMP

Au fait on a vendu quoi et dans quelles conditions ?

" Les présidents français et brésilien, Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva, ont annoncé lundi que les deux pays étaient entrés en négociations pour l'acquisition de 36 appareils de Dassault Aviation"

Or nous apprend l'AFP : "... / ... Mercredi, le ministre brésilien de la Défense Nelson Jobim est venu tempérer l'optimisme des Français en affirmant que le processus de sélection pour fournir des avions de combat à l'armée brésilienne n'était pas encore achevé.

Le Brésil s'intéresse certes au Rafale, mais il n'a pas encore renoncé au F-18 américain de Boeing, ni au Gripen du Suédois Saab.

Interrogé sur RTL, Hervé Morin a estimé qu'il fallait s'en référer au communiqué commun des présidents Sarkozy et Lula.

"Le communiqué dit que la négociation va s'engager désormais en priorité avec le Rafale. Il va y avoir désormais une discussion qui va porter à la fois sur le financement du programme, sur les transferts technologiques, sur les processus industriels, sur les coopérations industrielles, sur le système d'armes que l'on y met et le contour de la prestation fournie par l'industriel", a dit Hervé Morin. "La vente est bien partie, elle sera acquise le jour où elle sera signée", a toutefois reconnu le ministre.

En réponse à une question d'un journaliste "facétieux", le ministre a répondu

"Le ministre a réfuté l'idée que le sort de l'entreprise Dassault dépendait de l'achat des 36 Rafale par le Brésil. "Dassault est une entreprise qui marche très bien et il n'y a pas de problèmes en la matière", a-t-il dit. Néanmoins : "Le Rafale n'a jamais été exporté et équipe seulement l'armée française"

L'accord peu médiatisé lors de la signature indique : "L'accord franco-brésilien prévoit de la part de la France des transferts technologiques qui permettront au Brésil d'assembler 30 Rafale, les six autres étant construits dans l'usine Dassault de Mérignac (Gironde). Les appareils seraient livrés sur une période de six ans à partir de 2013." - Source Usine Nouvelle

Argument massue du Président, le transfert technologique" : "Il avait justifié sa décision par les transferts de technologie sans précédent consentis par la France et l'achat par ce pays d'une dizaine d'exemplaires du futur avion de transport militaire KC-930 développé par le brésilien Embraer." semble avoir du plomb dans l'aile puisque :

"Les Etats-Unis ont aussi lancé une contre-offensive en faveur de Boeing, soulignant que l'offre américaine était "forte et compétitive". L'ambassade des Etats-Unis au Brésil rappelle dans un communiqué que le gouvernement américain a "approuvé le transfert de technologie nécessaire" et que le Congrès ne ne s'y était pas opposé"

De plus, le communiqué commun entre les deux chefs d'état (Le président Lula avait annoncé , au côté de son homologue français Nicolas Sarkozy, que le Brésil avait opté pour l'avion français et allait entamer des négociations avec le GIE Rafale à cette fin) se heurte à un simple petit problème largement escamoté par la communication présidentielle : Le gouvernement brésilien est tenu de faire entériner le choix du Rafale par son parlement. - Source AFP/Google

Clairement, s'il y a "victoire", ça va être à prix discount et à des conditions d'assemblage TRES particulières !!!!

Cette "victoire" dont notre président se flatte n'est toutefois pas un "perdreau de l'année", comme l'indique Eric Trappier, le directeur général international de Dassault sur Secret Défense

" ../ ... Depuis combien de temps discutez vous avec les Brésiliens ?

Eric Trappier : Huit ans. Nous leur avons d'abord proposé le Mirage 2000 et ils en ont acheté quelques uns en seconde main. Puis lorsque les discussions se sont réouvertes, nous avons présenté le Rafale. Entre-temps, Dassault est devenu actionnaire [minoritaire] d'Embraer ... / ... "

Embraer qui est justement le constructeur qui fait partie du deal commercial pour l'achat des Rafales. Clairement, la maison Dassault risque de gagner sur trois tableaux

1 - Vente des Rafales
2 - Bénéfices issus de sa participation chez l'avionneur brésilien

Et surtout, enfin toucher quelques bénéfices qui auront été obtenus avec les largesses des contribuables français : "... / ... Selon un récent rapport du Sénat français (novembre 2008), le coût total du programme pour l'Etat est de 39,6 milliards d'euros, sur la base de 286 appareils. Plus de 135 millions d'euros par avion, si l'on intègre les coûts du développement ... / ... " Source Militant

En 2008, selon Dassault, le Rafale faisait travailler, un millier d'entreprises pour un total de 20.000 emplois. Or si la vente va à son terme, ce seront : "6000 emplois en France", selon le directeur général international de Dassault

" ... / ... Les Rafale pour le Brésil seront-ils intégralement construit là-bas ?

Eric Trappier : "... / ... Nous avons fait une offre d'implanter une chaîne de montage au Brésil. Du côté français, il n'y a pas de restrictions en matière de transfert de technologie ou de fabrications. Embraer est un industriel majeur et il y a également de nombreuses PME dans l'aéronautique. Le choix final incombe aux Brésiliens. Quelle part voudront-ils construire dans leur pays ? C'est ce qui va désormais se discuter. Car construire un avion et toutes ses pièces nécessite des investissements lourds. Les industriels brésiliens vont examiner avec nous cette question, en fonction de leurs plans de charge, dans un partenariat intelligent ... / ..."

Le plus beau dans l'affaire, c'est que nous pouvons devenir concurrents avec les brésiliens dans la vente de Rafales !

"... / ... Le Brésil pourra-t-il exporter des Rafale ?

Eric Trappier : "Nous leur avons en effet proposé une clause de commercialisation pour l'Amérique latine. Le Brésil est une puissance régionale ... / ... "

Comme le fait remarquer un internaute en commentaire sur le blog Secret Défense : "Un avion entièrement fabriqué au Brésil, la technologie exportée, le Brésil pourra vendre des Rafales tout seul comme un grand, ça va créer du travail en France ? Dassault se fout du monde.... Entre les Airbus fabriqués en Chine et les Rafales au Brésil.... Dassault gagnant ? Oui c'est certain. Le reste...."

Nous allions le dire !

Réindustrialisation qu'il disait ...




09 septembre 2009

Crise économique : Interview des salariés en lutte de L'usine Legré-Mante

La récession est terminée ! Vous ne vous étiez pas rendu compte ?

Dans ce cas, prenez connaissance des propos de ce matin du Gouverneur de la Banque de France.

"Depuis le printemps on a des signes positifs, on voit une multiplication de signes meilleurs", a confirmé Christian Noyer sur Europe 1, citant le retour de la confiance des ménages, la reprise de la production industrielle, la solidité de la consommation ou le redémarrage du commerce mondial."Ça va incontestablement plus vite que les prévisions générales, les choses sont reparties mais il faut rester très prudent", expliquait ce matin le gouverneur de la Banque de France.- Source Le Point

Des propos qui ont du faire hausser les épaules à de nombreux salariés dont les entreprises menacent à tout moment d'alléger les effectifs ou tout simplement mettre la clé sous la porte !!!

La situation économique empire de jours en jours malgré les communiqués du gouvernement et du MEDEF qui affirment que la crise est derrière nous. Tous les jours, des entreprises réduisent les effectifs ou mettent la clé sous la porte. Si les media traditionnels se limitent désormais à faire au maximum une brève sur les fermetures ou délocalisations, il faut savoir que de nombreux conflits ne sont plus couverts que par des media locaux et à la condition expresse que les salariés impliqués menacent la sécurité publique.

Or, il ne s'agit plus de conflits locaux mais d'une situation nationale dans lesquels chaque français en âge de travailler se sent concerné. La desindustrialisation de la France au profit d'une supposée industrie de services est un échec et il est indispensable d'y mettre fin. La France ne peut et ne doit pas laisser ses savoir faire partir ou disparaître au nom de je ne sais quel mondialisation !

Et bien que notre président parle de "réindustrialiser la France" :

"... / ... Pour faire face à la crise, Nicolas Sarkozy a eu une nouvelle idée : créer des "messieurs réindustrialisation". Ces commissaires, comme les médiateurs mis en place quand les problèmes se font trop aigüs (Martinique, Universités etc...) ont pour mission "de coordonner l’action de l’Etat dans chaque bassin d’emploi en difficulté". Ces nouveaux "commissaires à la réindustrialisation" viendront seconder les préfets. Sous leur autorité, "ils s’appuieront sur les services de l’Etat compétents et travailleront avec les collectivités locales, les entreprises, les services consulaires, les organisations syndicales et l’ensemble des acteurs concourant au développement économique local ... / ... " - source Lyon actualité France

Ce sont toujours les fermetures et la désindustrialisation qui sont le quotidien des salariés qui ne voient aucun futur se dessiner à courte ou moyenne échéance !

Un exemple ?

L'usine Legré-Mante

Legré-Mante est la plus ancienne des usines de Marseille, fondée en 1784. Elle est la seule en France à produire de l’acide tartrique et à fournir une quarantaine de pays.

Il y a deux mois, les 48 salariés se sont retrouvés mis à la porte sans aucune proposition de plan social et sans aucune explication, la direction leur refusant même le principe d'une rencontre.


Le groupe Margnat, propriétaire de cette entreprise, accuse la concurrence chinoise pour justifier la liquidation judiciaire. Il oublie au passage que la Commission de Bruxelles a institué un droit antidumping provisoire sur les importations d’acide tartrique.

Les 48 salariés de l'usine mènent depuis un combat exemplaire contre une direction qui emploie tous les moyens pour détruire leur avenir (envoi de CRS, sabotage des lieux avant la visite d'un éventuel repreneur...)

Nous avons décidé de leur ouvrir les colonnes de Slovar afin qu'ils puissent s'exprimer et faire connaître leur situation, leur combat et leurs espoirs. C'est Martial Eymard, le représentant des salariés qui a accepté de répondre à nos questions.


Slovar les Nouvelles : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots votre activité ?

ME : Production d’acide tartrique, c’est un conservateur alimentaire, il est utilisé par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de médicaments, il est aussi utilisé dans l’industrie du bâtiment comme retardant de prise des plâtres et ciments.

Slovar les Nouvelles : Cette activité a t-elle un avenir et est-elle rentable ?

MA : C’est une activité qui est viable et qui peut être rentable. Dans notre cas, c’est la rentabilité à court terme qui a été privilégiée, à savoir la vente des terrains pour un montant de 42 000 000 € Hors taxes.

Slovar les Nouvelles : Quels sont vos concurrents en France et à l'étranger ?

MA : Aucune concurrence en France nous étions les seuls. Un concurrent en Italie, un en Espagne (acide naturel) et un en chine (acide de synthèse).

Slovar les Nouvelles : Quand avez vous appris la fermeture et dans quelles conditions ?

MA : Nous avons appris la nouvelle le 06 juillet 2009 lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. Le plus simplement du monde, la direction nous a dit qu’elle déposait une déclaration de cessation des paiements et qu’elle demandait une liquidation.

Slovar les Nouvelles : Quelle a été l'attitude des pouvoirs publics (mairie, département, région) ?

MA : Aucun contact malgré des demandes par voie officielle à la préfecture. La seule réponse qui nous a été apportée c’est l’envoi de CRS le 13 août 2009.

Slovar les Nouvelles : De quels moyens disposez-vous pour vous faire entendre ?

MA : Presse écrite, radios, télévision locale, le Mandataire Judiciaire s’il venait à faire son boulot correctement et nos avocats.

Slovar les Nouvelles : Avez-vous ouvert une procédure judiciaire contre le propriétaire ?

MA : Un délit d’entrave au fonctionnement du comité d’entreprise et nous avons fait appel de la décision de liquidation judiciaire.

Slovar les Nouvelles : Quelles sont vos principales revendications ?

MA : Le maintien de l’emploi, des reclassements de qualité et non pas faits dans l’urgence, éventuellement des reconversions et eu égard aux conditions de travail dans lesquelles nous avons évolué pendant toutes ces années, une prime supra-légale.

Slovar les Nouvelles : Bonne chance dans votre lutte


Si vous voulez joindre ou apporter votre soutien aux salariés de Legré-Mante
cgt.lm@free.fr
Un groupe Facebook de soutien a été créé vous pouvez le rejoindre à l'adresse http://www.facebook.com/group.php?gid=123252862010&ref=ts

D'autres articles parus dans la presse
La Provence
Libé Marseille



08 septembre 2009

Crise économique : Moral des Salariés en berne et MEDEF toujours à la recherche des temps nouveaux

Il ne fait décidément pas bon être salarié depuis le début de la crise financière qui s'est transformée en crise économique avec un chômage dont nul ne sait jusqu'où il peut aller :

" ... / ... Au deuxième trimestre, le chômage s'est établi en moyenne à 9,5 %, DOM compris, et à 9,1 % sur la seule France métropolitaine, soit près de 2,6 millions de personnes. Il faut remonter début 2006 pour retrouver une aussi mauvaise performance. En trois mois, la hausse est particulièrement importante, puisqu'elle représente 0,6 point. Seule - relative - bonne nouvelle : le taux de chômage au premier trimestre a été révisé à la baisse, à 8,5 % en métropole au lieu de 8,7 %. Les jeunes paient toujours un lourd tribut à la crise. Le taux de chômage des 15-24 ans a en effet atteint 23,9 % d'avril à juin. C'est sur ce public qu'il a le plus progressé, sur un trimestre comme sur un an, (respectivement + 1,6 point et + 5,2 points) ... / ... " - Source Les Echos

Chiffres qui continuent à progresser compte tenu des très nombreux plans sociaux, licenciements individuels et depuis peu "grace" à la rupture du contrat de travail par consentement mutuel qui est en passe de devenir le meilleur "outil" pour se séparer de salariés tout en chargeant la barque de l'UNEDIC

" ... / ... Ainsi, entre août 2008 et juin 2009, les Directions départementales du travail (DDT) ont eu à traiter 142.477 demandes d’homologation de rupture conventionnelles. Et, les chiffres de la Dares montrent que le nombre de demandes croît de mois en mois. Au cours du seul mois de juin 2009, ce sont plus de 20.000 demandes d’homologation qui ont été enregistrées. Sur les 142.477 demandes d’homologation reçues, 111.670 ont été homologuées. Entre les demandes déclarées irrecevables et les demandes refusées, le taux de refus s’élève à plus de 20 % ... / ... " - Source Net PME

Même si Hervé Novelli continue de pavoiser avec son statut d'auto-entrepreneur , il ne faut pas oublier que celui-ci est un parfait trompe l'oeil : " ... / ... Depuis le 1er janvier en effet, tout salarié, retraité, étudiant, chômeur peut arrondir ses fins de mois en développant une activité complémentaire grâce au nouveau statut d'auto-entrepreneur. Nouveau statut certes, mais surtout réaménagement d'un régime simplifié de micro-entreprise, l'auto-entrepreneur ne cesse de rassembler et diviser. Les prochains remaniements du statut prévus pour la rentrée parlementaire continueront à alimenter le flux d'informations pour les futurs créateurs d'entreprises". - Source Création entreprise

Car comme expliqué plus haut, si ce statut convient bien à : "tout salarié, retraité, étudiant, chômeur qui veut arrondir ses fins de mois " il ne résout pas le problème de plus de 2,6 millions de personnes sans emploi

Des responsables politiques aux nombreux experts, chacun propose sa ou ses solutions. Les seuls que personne n'interroge, bien qu'ils soient les premiers concernés, ce sont justement les salariés des entreprises . Et pourtant, sans salarié, que deviendraient les entreprises ! Car, faire réussir une entreprise, pour son ou ses dirigeants, c'est avant tout, avoir des "troupes" efficaces, motivées et confiante dans l'avenir.

Or, les propos de Christine Lagarde, tenus à fin août, n'ont absolument rien de rassurant, surtout lorsqu'on qu'elle déclare :

" ... / ... nous avons préparé treize fiches pour apporter des réponses pratiques aux chômeurs, aux salariés et aux employeurs, selon leur situation ... / ... Nous devons soutenir la montée en puissance de certains outils comme l'apprentissage ou la convention de reclassement personnalisé (CRP). Ces fiches détaillent de manière pédagogique à qui la mesure s'adresse, les avantages et comment cela marche, en prenant des cas types. Par exemple, on explique comment Anne-Marie, une salariée de 48 ans qui travaille dans une entreprise de transformation de saumon, peut bénéficier d'une CRP à la suite d'un licenciement économique. Cela lui permettra de suivre une formation pour se reconvertir dans un autre métier - en l'occurrence travailler avec des personnes âgées - grâce à l'obtention d'un diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale. Les fiches pourront être consultées sur le site Internet du ministère et sur celui de Pôle emploi, et elles seront distribuées dans les chambres des métiers, les maisons pour l'emploi, etc." - Source 20Minutes

Dérisoire lorsque, si on en croît Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), on apprend que "la montée du chômage va se poursuivre dans les pays développés en 2010 et en 2011" !

Quant à ceux qui ont encore un emploi, si en 2008, on pouvait lire : "... / ... On note une montée en puissance de la résistance passive des salariés, qui préfèrent lever le pied et se désengager de l'entreprise plutôt qu'agir. Ce qui peut présenter à terme un risque pour la compétitivité », commente Annick Allégret, directrice de l'unité management chez Cegos. Quant à leur avenir, les salariés ne semblent pas l'envisager avec beaucoup d'optimisme. Un salarié sur deux déclare avoir confiance dans celui de son entreprise. Les trois quarts d'entre eux faisant également part de leur insatisfaction quant à leurs perspectives d'évolution en interne ... / ... " Source 20Minutes

Quel est leur état d'esprit en 2009 ?

Le site Juritravail, en collaboration avec le site Monster, a réalisé une enquête très complète sur sur le moral des salariés français portant sur plusieurs trimestres de 2009. Les résultats du troisième trimestre 2009 ( 20 pages de chiffres et graphiques) est disponible et présenté en ligne sur leur site.

Nous vous en donnons quelques extraits ci-dessous :

Les conclusions de l'Enquête Juritravail / Monster sur le moral des salariés en France du troisième trimestre sont disponibles. 10 961 salariés ont répondu ... / ... Enquête menée en ligne sur le site www.juritravail.com auprès de 10.961 salariés du 20 mai au 17 juillet 2009.

Synthèse : Une baisse de moral significative des salariés au troisième trimestre 2009.

Alors qu'au deuxième Trimestre 2009 le moral des salariés du secteur privé remontait, l'indice du Troisième trimestre enregistre une baisse significative de 1,16 point et atteint 43,13 (sur une base de 100).

- Les hommes ont moins bon moral

Bien que les femmes aient toujours moins le moral que les hommes (42,97 contre 43,28), ces derniers montrent plus de signes d'inquiétude au troisième trimestre, notamment face à la garantie de leur emploi où l'on constate une baisse de l'indice de 1,34 point (de 45,66 à 44,32).

Schéma publié sur le site Juritravail

- Les salariés entre 30 et 50 ans de plus en plus inquiets


Habituellement le moral des jeunes salariés était meilleur que celui de leurs aînés. Or au troisième trimestre, le moral des salariés entre 30 et 50 ans rejoint celui des plus de 50 ans creusant ainsi l'écart entre les moins de 30 ans (44,79) et les plus de trente ans (42,73).
Cette baisse de moral des 30/50 ans est encore plus notable chez les professions intermédiaires (techniciens et agents de maîtrise) qui perdent plus de 2 points de confiance par rapport au deuxième trimestre (42,25).

- L'ensemble des catégories socioprofessionnelles concernées par la baisse de confiance
Les cadres et les ouvriers enregistrent chacun une baisse semblable de 1,40 point maintenant ainsi l'écart de plus de 5 points entre les deux (45,15 pour les cadres contre 39,64 pour les ouvriers).

- Les salariés de l'Est et du Sud Ouest font grise mine

Aucune région n'est épargnée par la baisse de moral du troisième trimestre y compris l'Ile de France qui enregistre habituellement l'indice le plus élevé.
Les régions du Sud Ouest et de l'Est (42,8 et 41,53) marquent le pas en perdant plus de 2 points de confiance positionnant ainsi la seconde parmi les régions les plus pessimistes (avec le Nord).

Une dégradation du climat social

La baisse de moral la plus notable concerne la confiance des salariés dans la garantie de leur emploi. L’indice de confiance dans l’emploi a en effet baissé pour les salariés entre 30 et 50 ans (43,96 sur une échelle de 100, - 1,77 point), ainsi que pour les ouvriers (40,68, -1,75 point).
Les salariés avouent une dégradation de leurs conditions de travail par rapport au deuxième trimestre 2009 : 55 % sont insatisfaits (+ 5 points). Le stress au travail ne cesse d’augmenter : 74% des salariés (+ 3 points) disent subir un stress dans l’exercice de leurs fonctions et, parmi eux, les femmes devancent toujours les hommes (76 % contre 72 %). Enfin lorsque les salariés sont interrogés sur leur état d’esprit au troisième trimestre, les termes de découragement et de résignation remontent (40 %, + 4 points) pour talonner ceux de la motivation et de l’implication (45 %, - 4 points).

Une question de salaire

Au troisième trimestre, plus des 3/4 des salariés n’approuvent pas leur rémunération et déclarent ne pas être payés à leur juste valeur, 76 % au lieu de 74 % au deuxième trimestre. Ils sont toujours plus nombreux parmi les cadres (62 %, + 2 points) et parmi les ouvriers (85 %, + 3 points). Les salariés entre 30 et 50 ans affichent également un malaise grandissant face à leur rémunération (l’indice de confiance tombe à 35,75 sur une échelle de 100). Quant aux perspectives sur les douze prochains mois, l’inquiétude demeure : 87 % des salariés pensent que leurs revenus vont au mieux rester stables, au pire, diminuer. - Source FocusRH

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Consultez également
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Dans le même temps, le MEDEF qui tenait son université d'été continuait à discourir sans même prendre le temps de discuter de l'emploi comme l'expliquent des patrons de PME ( article paru sur le site du journal Le Point ) :

"L'université d'été du Medef, c'est le divertissement pascalien. Les trois quarts des patrons ont la trouille, mais on vous occupe l'esprit avec des réflexions générales pour vous éviter les pensées les plus sombres..."

"Le changement de ton est brutal. L'année dernière, on nous vantait les mérites des technologies derniers cris. Cette fois, de grands problèmes ont été soulevés et souvent survolés. Du coup, l'impression de flottement est palpable. Le sentiment qui domine, c'est que personne ne sait trop quoi penser."

"Ce qui nous préoccupe au quotidien n'a que très peu été évoqué, renchérit Michel Le Tallec, patron d'une fédération industrielle. Mais est-ce le lieu approprié pour traiter des problèmes concrets ? J'aurais quand même aimé plus d'expertise et de conseils sur les moyens de circonscrire la crise. Le diagnostic est dressé. Les solutions ne sont pas encore là."

"La plupart des banques et des grandes entreprises ont été restructurées. Ça va pour elles, merci. Mais les PME, dépendantes de ces grandes entreprises, ont été la variable d'ajustement, elles ont amorti les charges de la crise"

Et le Point de constater : " Internet, industrie, éthique, transports, dette, ONG, etc. : les thèmes de discussion de l'université d'été ont ratissé large et beaucoup mordu sur les plates-bandes sociétales. Mais en trois jours, aucun débat n'a été consacré à l'emploi "

Pourtant, lors de l'université d'été, un des intervenants a souhaité indiquer son sentiment sur la situation actuelle et même proposer des solutions. Il : "... / ... a fait le procès du capitalisme financier, du dogme absolu du marché, du libre échangisme, du libéralisme et de "la loi de la jungle, où ceux qui doivent crever, crèvent". "C'est un système qui n'a plus d'ancrage moral. Ce n'est plus possible, ni tolérable" ... / ... Il a réservé ses flèches aux traders "qui ne produisent pas grand chose et qui s'enrichissent sur l'intelligence des autres, c'est-à dire des entrepreneurs". "Il y a là une forme de racket" ... / ... la gravité de la crise bancaire et financière a "ouvert des failles dans l'opinion publique qui ne se refermeront pas". "L'indécence, a-t-il assuré, ne sera plus supportée car elle n'est plus supportable". Mais il a aussi stigmatisé les libéraux qui refusent de voir dans la crise une crise du capitalisme. "Il faut en finir avec la langue de bois, s'est-il emporté. Il ne s'agit pas d'un débat entre libéraux et anti-libéraux. Nous n'avons pas assisté à une crise des subprimes, c'est l'ensemble du système qui s'est déréglé. Il faut arrêter d'avoir une vision anecdotique de la crise financière" ... / ... la crise que vient de traverser le monde est la conséquence d'une "perversion du capitalisme qui résulte de choix politiques et idéologiques parfaitement assumés à la fin des années 70". Face au capitalisme financier, il défend le capitalisme des entrepreneurs. "Que Bill Gates ai gagné une fortune n'est pas un problème, car il n'a cessé de créer des valeurs pour tout le monde. Alors que les sommes gagnées par les traders ne sont justifiées par rien". La solution ? il l'a esquissé, sans le nommer, le principe d'une taxe carbone à la frontière. "L'Europe ne défend pas assez ses entreprises", a-t-il conclu. - Source Le Monde

A la lecture d'un tel plaidoyer, vous vous dites qu'il doit s'agir probablement d'un extrait de l'intervention de Laurent Fabius (invité aux journées d'été) ! Et bien non. Dans ce cas, vous vous dites que c'est dommage que Nicolas Sarkozy ne prenne pas plus souvent conseil auprès de cet oracle ! Et bien sachez qu'il le voit pourtant tous les jours puisque ces propos sont de son conseiller spécial : Henri Guaino.

Et oui, après : les évocations d'Hugo, Jaurès, Blum et Guy Môquet, "Ensemble tout est possible" est de retour .... pauvre de nous !



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07 septembre 2009

"Pas de cafouillage" à l'UMP. La preuve, on y garde le goût de la fête ...

A l'UMP, on garde le goût de la fête et on s'autocongratule sur l'unité du mouvement. Quoi que ...

La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a admis samedi que l'UMP avait "des débats sur les sujets chauds" mais "pas de cafouillage", notamment sur la taxe carbone et le cumul des mandats. "Oui, à l'UMP, on balaie tous les débats sur les sujets chauds" - Source AFP/Google

Notre vibrionante Secrétaire d'Etat n'a néanmoins pas expliqué de quelle façon "on balayait les débats". Serais ce comme nous l'explique le site nerienlouper par : "une autre image de la vie politique française! Une image un peu moins “classique” que celle que l’on peut connaître et imaginer ... ?"

En effet, au Campus de Seignosse

Si côté people : On a pu noter l'absence de Frédéric Lefebvre (pour cause de claquage au mollet) et le passage très rapide de Jean Sarkozy, arborant une nouvelle coiffure (nettement plus en phase avec son futur et espéré statut de président du Conseil Général des Hauts de Seine) et qui a déclaré faire : " 20 bornes de vélo par jour et un jour sur deux une heure quinze de jogging en plus"

On a appris en revanche que : "les responsables de l'UMP ont profité du week-end pour dévoiler le réseau social que lancera, à l'automne, l'UMP. Lescreateursdepossibles se veut "une grand communauté d'actions politiques sur internet". Chaque citoyen peut y lancer des "nécessaires" (des projets) locaux, nationaux, internationaux. A l'essai, à Seignosse, le premier "nécessaire" posté est: "faire circuler les RER jusque deux heures du matin". Celui de Xavier Bertrand: 500 000 militants pour l'UMP en 2012" - Souce L'Express

De notre côté, après visite du "réseau social", nous avons pu voir que seuls deux voeux étaient actuellement en ligne sur le site : La réussite de la TVA à 5,5% et le financement de l'éducation nationale.

En ce qui concerne l'éducation nationale, vous verrez que les questions posées par la figurante prise en photo sont assez bonne, au point de se demander si l'UMP est dans l'opposition !


Quant au figurant restaurateur, il enrage que la profession qui a reçu 2,4 milliards d'euros n'ait pas comme lui baissé la TVA.

Par contre, le figurant n'explique pas : que le recrutement de 20.000 apprentis ou contrats de professionnalisation supplémentaires en 26 mois fait partie des autres engagements pris par la profession subit des points de blocage au point qu'un "questionnaire va être envoyé à l'ensemble des centres de formation des apprentis (CFA) pour identifier les points de blocages ... / ... "

il n'évoque pas non plus : "l'amélioration des rémunérations (environ 60% des salariés du secteur sont au Smic)" - Souce AFP/YAHOO qui est actuellement mal partie, lorsqu'on peut lire ce témoignage de salarié sur Ouest France : "Quand j'ai demandé à mon patron s'il allait nous augmenter, il m'a répondu : 'C'est déjà bien, je vous garde"

A défaut d'avoir la moindre idée sur la reprise économique qui selon les termes du FMI devrait subir : ... / ... une contraction du PIB de 4% pour les pays européens avancés qui devraient, selon le FMI, enregistrer une baisse de leur PIB également en 2010 ou une légère hausse de l'ordre de 0,4%. Pour les pays émergents en Europe, le FMI table sur une baisse de l'ordre de 4,9% en 2009 avec un retour à une croissance de l'ordre d 0,7% en 2010" - Source Cercle de la Finance

Ou pour juguler le chômage : " ... / ... Pour la France métropolitaine, le taux de chômage s’établit à 9,1 %, soit près de 2,6 millions de personnes. Il augmente de 0,6 point par rapport au premier trimestre 2009. Le chômage retrouve ainsi son niveau de début 2006, effaçant la baisse observée entre 2006 et 2007. Le chômage a nettement accéléré à partir du deuxième trimestre 2008. Il a progressé de 0,7 point au premier trimestre selon un chiffre révisé par l'Insee... / ... " - Source Nouvel Obs

A défaut de mentir une fois de plus

" ... / ... Le quotidien Les Echos a révélé ce lundi que la prime de 500 euros destinée aux chômeurs non indemnisés avait été distribuée à 2.162 bénéficiaires. Lancée le 18 février dernier lors d’un sommet social, elle devait toucher 234.000 personnes en un an pour un budget de 117 millions d’euros. Cette prime doit revenir aux chômeurs ayant perdu leur emploi du 1er avril 2009 au 31 mars 2010, ayant travaillé au moins deux mois en deux ans et demi, et qui n’auraient ainsi pu être indemnisés ... / ... " - Source 20Minutes

Il semble qu'on s'est beaucoup amusé à Seignosse, où selon l'Express le teeshirt militant était le dernier cri : Et la gagnante est... Nadine Morano. Les fans de la secrétaire d'Etat à la Famille et aux Handicapés arboraient un tshirt noir à son effigie. Le slogan: "I think, I work, I dance". Au dos, les noms de Nadine Morano et de Nicolas Sarkozy étaient écrits en braille.

Notre Nadine qui a cette année encore "dynamité" le dancefloor comme nous le montre une vidéo parue sur le site du journal le Parisien


Nadine a sorti le grand jeu. Palme d’or également du plus beau tee-shirt, où il est écrit : « i think i work i dance, I POP avec Nadine Morano, forfait idées « illimité » - Source Bakchich

Nadine Morano n'était pas la seule à s'afficher sur le dancefloor. Xavier Darcos le ministre du travail s'est de son côté, permis de donner une leçon de bonne humeur à tous ceux qui ont perdu ou vont perdre leur emploi


Ne pas oublier non plus les slogans de : La Fédération des Auvergnats qui montrait un magnifique : "Brice Hortefeux, une éruption d'innovation pour réveiller l'Auvergne". La Haute-Garonne qui arborait le slogan "To win in Toulouse, nothing is impossible". Et le simple mais efficace : "06 avec Estrosi" de la La Fédération des Alpes-Maritimes

C'est Eric Woerth, notre chasseur de fraudeurs fiscaux, qui aura eu un mot important pour tous ceux qui souffrent de la précarité et peinent pour acheter de quoi manger : "Question repas, Éric Woerth, trésorier de l'UMP, admet : «Faire bon et pas cher étaient les objectifs. Le deuxième a été atteint.»

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