23 mai 2009

Du neuf dans les NTIC : Viens "facebooker" ou "Youtuber" avec Benoît XVI

Benoît XVI est un pape dogmatique et d'une autre époque disent les incroyants. Malhabile et trop traditionaliste disent une partie des croyants.

En effet l'affaire des déclarations sur le préservatif qui a (si vous nous permettez l'expression) ébranlé une grande partie de la communauté catholique ne passe toujours pas.

Dans l’avion qui le mène à Yaoundé au Cameroun, le pape Benoît XVI a déclaré que le problème du sida ne «peut pas être réglé» par la «distribution de préservatifs». «Au contraire, leur utilisation aggrave le problème». Selon lui, la solution passe par «un réveil spirituel et humain» et l’«amitié pour les souffrants».

Avant d'ajouter : "Sur un plan personnel, Benoît XVI a assuré qu’il ne se sentait «pas seul» comme l’a affirmé la presse italienne après sa décision controversée de lever l’excommunication d’un évêque intégriste négationniste. «Ce mythe de la solitude me fait rire, tous les jours je rencontre beaucoup de monde […] Je suis entouré d’amis. La solitude n’existe pas […] Je ne me sens seul d’aucune façon."

Car, il ne faut pas l'oublier, Benoît XVI a réintégré dans l'Eglise quatre prélats intégristes, excommuniés en 1988 pour avoir été ordonnés par feu Mgr Lefebvre sans le consentement du Vatican, dont le "fameux" Williamson dont les déclarations sont un "enchantement" pour les oreilles et la morale : lors d’un entretien accordé à l’émission de télévision suédoise Uppdrag Gransning, Mgr Williamson avait estimé « que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz" Source La Croix

Même si Benoît XVI s'est excusé, en affirmant sa "pleine et indiscutable solidarité" avec les juifs et a condamné la négation de la Shoah, il n'a pas directement fait (comme le fait remarquer Libération) référence aux déclarations de l'évêque britannique Richard Williamson.

Il a reconnu deux erreurs, dont une est assez étonnante : "Il m'a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par Internet aurait permis d'avoir rapidement connaissance du problème. J'en tire la leçon qu'à l'avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d'informations" - Source Le Figaro

Et oui, mes amis, pour réintégrer des gens aussi sulfureux et indignes que Williamson, le Vatican a recours aux moteurs de recherche disponibles sur le Web. Vous noterez au passage que la Pape reconnaît la piètre qualité et fiabilité des contenus trouvés sur le Web.

C'est probablement fort de cette déconvenue que : Sous l'impulsion de Benoît XVI en personne, vient d'être lancé Pope2You.net

Non, non, ce n'est pas un gag de mécréants que nous sommes : "Le portail est relié à Facebook et à la chaîne du Vatican sur Youtube. Il comporte également un «Wikicath» et une application iPhone.

Après Twitter et Youtube, Benoît XVI se rapproche désormais un peu plus de Facebook et de l'iPhone. Conscient du fossé qui s'est creusé entre une partie de la jeunesse et le Saint-Siège, le Vatican a décidé de reprendre les choses en mains pour «booster» sa présence sur Internet. Pope2You.net, est un site Internet destiné aux jeunes. Couleurs vives et photo d'adolescents souriants y habillent l'image d'un pape accueillant dans une interface attrayante. Pope2You («Du pape à toi») est en réalité un portail connecté à quatre sites différents : une application sur le réseau social Facebook permettant d'envoyer des cartes postales virtuelles de Benoît XVI avec des jeunes - Source Passeurs

Comme le fait remarquer un blogueur sur Médiapart : "Toi qui passe tes journées sur ton Facebook, j'ai l'immense plaisir de te dire que le pape Benoit XVI pourra désormais s'adresser directement à toi, grâce à la petite application que je t'invite à charger sur ton profil. Et oui ! Il n'y a pas que notre président qui à le droit à la modernité, le pape aussi peut librement se rapprocher des ses fidèles. Alors si toi aussi, tu veux recevoir directement les messages du Pape sur ton profil on ton Iphone ... / ... " Source Médiapart

Bon, j'en connais qui vont se jetter sur l'adresse du site pour voir si la vidéo de la visite de Bigard et de son ami de Président y figurent. Et bien non. Ne cherchez pas non plus d'information sur la publication d’une enquête en cinq gros tomes répertoriant les sévices de tous ordres, et notamment sexuels, imposés dans leurs établissements d’enseignement par des prêtres et des religieuses catholiques, en Irlande ... C'est un site pour dialoguer avec les jeunes de maintenant !

Hé les gars et les filles, comme dit le commentaire de Médiapart : "Le pape aussi peut envoyer des Poke et faire des tests débiles !"

Il va vraiment falloir se brancher sur tout ça, parce qu'envoyer des "points cool" à Benoît ou lui proposer de jouer à : pet society, who has the biggest brain, guerre des gangs, texas hold'em poker, missing letters ou my heros abilities. C'est quand même autre chose que de découvrir la page du Chanoine de Latran (et accessoirement Président de la France) surtout lorsqu'il écrit :

" j'actualise mon profil avant le jeudi de l'Ascension avec mes dernières lectures : "Pierre et Jean" de Maupassant et "Le Lièvre de Patagonie" de Claude Lanzmann. Dernièrement, j'ai aussi vu l'inoubliable film "Les Feux de la Rampe" de Charlie Chaplin"

On se demande vraiment comment on a pu vivre sans tout ça !!!!

22 mai 2009

Baisse de la TVA pour la restauration : Quand l'UMP fait "un plat" avec sa réforme !!

Promise par Jacques Chirac à l'ancien chef étoilé de l’Hôtel de France à Auch et ancien président de la puissante Union des métiers de l'industrie hôtelière : André Daguin, la TVA à 5,5% a été obtenue de haute lutte par Nicolas Sarkozy.

Au-delà du satisfecit des ministres concernés, on a, à l'époque vite "zappé" les contreparties que la France a du accepter :

AFP 10 mars 2009

La France a obtenu à l'arraché le droit de réduire la TVA dans la restauration, grâce à un compromis fiscal avec ses partenaires de l'Union européenne qui met fin à des années de tractations difficiles notamment avec l'Allemagne. Mais cela s'est fait aux dépens d'un projet de TVA réduite pour les produits verts, que soutenait aussi la France et qui semble désormais enterré.

Comme l'explique Jean-Luc Benhamias : "Initiative franco-anglaise, la TVA verte était destinée à favoriser l'utilisation de biens et matériaux écologiques. L'idée, lancée en juillet 2007, s'inscrivait dans le Grenelle de l'environnement et visait à concrétiser les engagements pris pour lutter contre le changement climatique à l'échelle du continent européen"

En effet, il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus pour la France puisque : "Un grand nombre d'Etats membres considèrent que nous sommes arrivés au bout de la route et ne veulent pas de discussions supplémentaires sur l'extension de taux réduits de TVA", a noté le commissaire européen à la fiscalité Laszlo Kovacs. Et de reconnaître que "l'esprit général" au sein des ministres des Finances "est que cela n'a pas de sens de présenter une proposition" sur une TVA réduite pour les produits "verts". Bruxelles devait en principe le faire en avril"

Dans ce cas, on espère que les professionnels de la restauration joueront vraiment le jeu car, en obtenant cet accord, la France a condamné une de mesures les plus importantes du Grenelle de l'environnement

A cette date, Monsieur Daguin avait été franchement encourageant sur le sujet en déclarant : "La priorité absolue ce sont les salaires" des employés, a réagi André Daguin, président du conseil de surveillance de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (Umih). "J'attends de certains restaurateurs qu'ils baissent les prix"- AFP Google

Retour sur l'accord

Extrait d'un article publié par La Tribune.fr - 28/04/2009

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du commerce et des services ont signé avec neuf organisations professionnelles de la restauration, un "contrat d'avenir".

Premier engagement de la profession : la réduction des prix. Les restaurateurs devront baisser leurs prix de 11,8% sur au moins sept produits à choisir sur une liste de dix comprenant : une entrée, un dessert, un menu entrée-plat, un menu plat-dessert, un menu enfant, un jus de fruit ou un soda, une eau minérale, un café, un thé ou une infusion. Les restaurateurs qui pratiqueront cette baisse de prix le feront savoir à leur clientèle en apposant une affichette sur leur vitrine et en présentant clairement les produits bénéficiant d'une réduction de prix.

Deuxième point, les restaurateurs s'engagent, selon Hervé Novelli, à créer en deux ans 20.000 emplois "pérennes", c'est-à-dire en CDD ou CDI, et 20.000 emplois en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. Les organisations professionnelles devront également ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux sur la rémunération, la formation et la protection sociale des salariés, qui devront aboutir d'ici la fin de l'année 2009.

Dernier engagement, les restaurateurs augmenteront leurs investissements consacrés à la modernisation de leurs entreprises : mises au normes, accessibilité des personnes à mobilité réduite, amélioration du confort pour la clientèle, informatisation, tri des déchets, etc. Pour accompagner ces investissements, des PPRF, "prêts préférentiels pour la restauration française" (aux taux inférieurs à ceux du marché et plafonnés à 15.000 euros) seront accordés, via un fonds de modernisation créé pour l'occasion et alimenté par la profession, à hauteur de 30 millions par an. L'objectif est d'injecter par ces prêts 1 milliard d'euros sur trois ans dans le secteur.

Compte tenu que le gouvernement continue dans sa logique d'incitation sans contrainte, on se dit que c'est bine mal parti.

Bon, mais au-delà de la vitrine, combien coûte vraiment cette baisse de la TVA au client contribuable ?

En année pleine, le passage à une TVA à 5,5% dans la restauration coûtera 2,65 milliards d'euros ; il faut ajouter ce que coûtera la baisse de TVA dans la restauration hors cafés et restaurants (les centres commerciaux, stations-service, etc.), soit 350 millions d'euros. A ces 3 milliards d'euros au total, il faut retrancher 650 millions d'euros d'allégement de charges, consentis jusqu'à présent aux restaurateurs pour pallier l'absence de baisse de TVA, et qui seront supprimés au 1er juillet. On arrive ainsi à un coût pour les finances publiques d'environ 2,4 milliards d'euros. Une addition assez lourde alors que le gouvernement table déjà pour cette année sur un déficit budgétaire de 104 milliards d'euros. D'autres avantages consentis à la profession sont maintenus tels que le crédit d'impôt accordé aux "maîtres-restaurateurs", titre qui sanctionne une certaine excellence.
Reste à savoir si la profession jouera le jeu ... / ...

Présentée par le Chef de l'Etat comme une victoire pour le pouvoir d'achat, il restait à savoir ce qu'en pensent les clients !!!

Pour avoir l'avis de citoyens consommateurs, l'UMP a ouvert sur son site un forum de discussion que nous avons visité pour vous.

Texte introductif du forum

TVA à 5,5 % dans la restauration. Dès le 1er juillet 2009, la TV sera enfin à 5,5% dans la restauration. Nicolas Sarkozy, avec l'appui du gouvernement, a tenu son engagement. Cette décision historique permettra à ce secteur essentiel pour notre pays de mieux faire face à la crise et de continuer à créer de nombreux emplois. Il permettra également aux clients de payer moins cher leur plat, leur menu ou leur café, car les restaurateurs se sont engagés à baisser les prix.

Retrouvez ci-dessous les interviews d’Hervé Novelli et Thierry Mariani qui, en tant que ministre et parlementaire, ont largement contribué à faire adopter cette mesure ; retrouvez également des réactions de professionnels qui expliquent concrètement ce que ça va changer pour eux. Et vous, que vous soyez professionnel de la restauration ou consommateur, qu’attendez-vous de la baisse de la TVA dans la restauration ?

Dans la mesure où on trouve essentiellement des militants ou sympathisants de l'UMP dans ces forums, il était intéressant de lire ce qu'ils pensent de cette mesure emblématique de leur Président.

Quelques réactions/commentaires

On ne peut pas dire si le 5,5% est une bonne chose ou pas, mais je pense que comme toujours cette baisse ne se répercutera ni au niveau du prix du repas, ni sur l'emploi, ni sur le salaire des employés, ce temps est bien révolu, dès l'instant ou on a la possibilité de donner moins on le garde pour soit même, malheureusement une grande majorité de français sont comme ça. Alors bien ou pas bien, la seule chose que je peux dire c'est que manger au restaurant comme beaucoup d'autres choses devient un luxe.

Je suis ravi de constater que les promesses sont tenues et je n'en doutais pas. Par contre, faisant partie de ceux qui fréquentent relativement souvent les restaurants, j'y ai quelques connaissances. C'est sur ces dernières que je m'inquiète. Tous sans exception se refusent à baisser leur prix ou à embaucher. Je pense qu'il serait nécessaire que tous le monde joue le jeu et qu'une sorte de vérification devrait être faite entre l'avant (TVA 19.6) et l'après (TVA 5.5) et de sanctionner ceux qui ne répercutent pas tout ou partie de cet énorme avantage.

Je dis BOF les restaurateurs ne joueront pas le jeu et rien ne changera, les serveurs seront toujours payés à coup de lance pierre, et la différence ira dans les poches des mêmes. Résultat on accusera encore Nicolas d'avoir fait n'importe quoi ! Il y avait sans doute mieux à faire de cet argent du Trésor qui sera perdu ; par exemple de supprimer l'I.S.F que tout le monde condamne et dont le maintien ne permet pas à l'étranger de venir investir chez nous et fait fuir chaque année des capitaux dont nous aurions le plus grand besoin. Mais, la droite a peur et ne pense qu'à la repentance !

Je voudrais juste ramener la baisse de la TVA à la place où elle devrait être. Les restaurateurs sont des entreprises et à ce titre tiennent une comptabilité Hors Taxe. Cela veut dire qu'ils récupèrent de l'état la TVA qu'ils ont payé à leurs fournisseurs et que la TVA collectée est elle reversée à l'état. La marge et donc le profit sont calculés sur le Hors Taxe. La baisse de la TVA devrait donc mathématiquement entraîner une baisse du prix puisque seul l'état renonce à sa taxe, la marge réalisée par le restaurateur est absolument identique avant et après la baisse.

les journalistes locaux ont interrogé les différents restaurants, les restaurateurs ne veulent pas baisser les prix ni embaucher, est-ce-normal ? alors comment relancer l'économie de la ville et du bassin d'emploi ?

Je ne crois pas aux effets bénéfiques de cette mesure. Nous aurons tout au plus dans 10 mois une polémique sur le nombre d'emplois sauvés versus emplois créés. La baisse de la TVA devrait s'accompagner de l'annulation des mesures temporaires mises en oeuvre au cours des 3 dernières années => nouvelle polémique sans effet et ... sans valeur ajoutée. Enfin nous allons de nouveau rentrer dans un cycle du toujours plus, qui conduira à aider certains emplois de services "protégés" car de proximité, au lieu de consolider le potentiel exportateur de la France et sa capacité à jouer gagnant dans une économie mondialisée.

C'est une fausse bonne idée. Les prix ne baisseront pas ou peu et cela ne génèrera pas d'emploi. La profession nous a déjà averti. J'aurais été d'accord avec cette mesure si elle avait été provisoire en attendant des résultats concrets. Cela va coûter cher au budget national et je crains que cela ne se traduise pas par une amélioration de l'emploi.

La TVA à 5,5% n'est que justice vis à vis de la restauration rapide, mais si je n'ai aucun doute quant à la baisse des ressources fiscales, je reste sceptique quant aux embauches promises et à la baisse de la facture pour le client

Aider une profession qui n'est pas soumise à la concurrence internationale ne sert strictement à rien . Cette diminution de la TVA à 5,5% dans la restauration et les hôtels sera à terme sans effet ni sur l'emploi , ni sur les salaires, ni sur les prix . Il vaudrait mieux aider nos PMI à innover, à se développer et à exporter, et à financer plus la recherche dans des domaines d'avenir. De voir ainsi l'Etat Français se tromper de stratégie doit particulièrement réjouir les Allemands et les autres Européens.

BONJOUR; Belle réussite une fois de plus de notre Président, mais je ne crois pas à la bonne foi du restaurateur quant à la baisse des prix, et à l'embauche. Les propositions de prix pour mai 2010 sont plus élevées que cette année.(demande auprès d'un restaurateur du Lot pour une manifestation à la période citée)

C'est une bonne mesure malheureusement je partage le scepticisme des personnes du forum quant à la répercussion sur l'addition. Les restaurateurs n'ont pas compris que baisse de prix rime avec beaucoup de famille qui reviennent et abandonnent "flunch et kebab". En tous les cas le Président l'a promis; il l'a fait.

JE NE BAISSERAIS PAS MES MENUS NI AUGMENTERAI MON PERSONNEL QUI EST BIEN PAYE, PAR CONTRE, J'AFFICHE QUE LES PREMIERS CAFES SERONT OFFERTS AINSI QUE LES EAUX MINERALES.

Alors, à quoi ça sert que le Président se décarcasse pour augmenter le pouvoir d'achat des français si même ses partisans doutent de ses plus "belles réussites ?"

De l'avis de quasiment tous les consommateurs, cette baisse n'aura que peu d'impact et on doit s'attendre en cas d'application de baisse à un rattrapage en quelques années. De plus, comme le fait judicieusement remarquer un intervenant du forum : On va aider une profession qui n'est pas soumise à la concurrence étrangère alors qu'on aurait ou orienter ce budget vers des entreprises innovatrices et exportatrices.

Nous sommes en face d'une parfaite opération de lobby réussit avec un "chantage" à l'emploi auprès de pouvoirs publics avides de créations dans cette période de chômage de masse.

Et oui mes amis, l'avenir de quelques restaurateurs et cafetiers vaut plus cher que l'avenir de la planète. C'est du moins la leçon à tirer de cette "formidable" baisse de la TVA qui risque bien compte tenu des termes de l'accord être la dernière autorisée en ce qui concerne la France.

Cette affaire nous rappelle "Les souhaits ridicules" de Charles Perrault

C'est l'histoire d'un pauvre bûcheron qui se voit proposer par un génie de réaliser 3 de ses vœux.

Rentré chez lui après un repas bien arrosé, il en vient à souhaiter un grand morceau de boudin. Miracle accomplit mais fin du premier voeux. Son épouse folle de rage lui fait remarquer qu'il aurait pu demander un empire, de l'or, des bijoux, de beaux habits." L'homme reconnaît avoir été idiot et après avoir dit : "La peste soit de ce long morceau de boudin. Plût à Dieu qu'il te pendit au nez." Et voila son épouse qui se retrouve avec le boudin lui pend devant le visage et l'empêche de parler et fin du deuxième voeux.

Le troisième souhait a permis de remettre la femme dans son premier état

Parabole transmise à Henri Guaino, la plume du Chef de l'Etat et à ses conseillers en communication !!!

21 mai 2009

Pierre Bédier condamné : Game over ou le retour des "tontons flingueurs" dans les Yvelines ?

"La cour de cassation a confirmé la peine de 18 mois de prison avec sursis, 25.000 euros d'amende et trois ans de privation des droits civiques prononcée pour corruption en 2006 contre Pierre Bédier, membre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de 2002 à 2004"

Et pourtant, il était tout joyeux, voir triomphant lorsqu'il fut nommé numéro deux de Ministère de la justice au poste de Secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice le 17 juin 2002.

A une question posée cette année là par la très sarkoziste Françoise Laborde, il déclarait : "C’est vraiment le débat de l’oeuf et de la poule. Croire que les juges condamnent en fonction d’une espèce de compteur qu’on leur communiquerait tous les jours, pour leur dire : tant de places à remplir, c’est bien mal connaître le fonctionnement de la justice. Il faut aujourd’hui construire des places de prison, parce qu’il est inhumain d’entasser trois, quatre, cinq personnes dans des cellules de neuf ou douze mètres carrés. Il y a ceux qui sont républicains, comme nous, qui sont les républicains de l’incantation - les "y’a qu’à", "faut que". On ne devrait pas avoir des conditions aussi lamentables en prison. Et puis il y a les républicains de l’action, ceux qui se disent qu’il faut en finir avec cette route et c’est ce que nous efforçons de faire avec D. Perben" - Source LDH Toulon

Prisons dont on attend toujours la construction puisqu'en 2004, l'information tombait : on apprenait qu'un homme d'affaire, Michel Delfau, versait à trois hommes politiques des Yvelines (Pierre Bédier, Gilles Forray et Jacques Masdeu-Arus des sommes en liquide en échange de l'attribution de marchés publics réguliers. Delfau avait ainsi bénéficié de tous les marchés de nettoyage des villes de Poissy et Mantes-la-Jolie à partir de l'élection de Jacques Masdeu-Arus et Pierre Bédier à leur tête, respectivement en 1983 et 1995. Durant la période 1998-2001, les sorties en espèces faites par Michel Delfau sur les comptes de ses sociétés prestataires de service ont été de l'ordre de 200 000 euros. Une somme remise ensuite aux élus, selon l'accusation.

En clair, il était mis en examen pour "corruption passive" et "recel d'abus de biens sociaux"

L'affaire faisait grand bruit compte tenu du poste. Et pourtant, Pierre Bédier se défendait bec et ongles tout en démissionnant au plus vite :

"Si j'avais été secrétaire d'Etat auprès de n'importe quel autre ministre, je n'aurais pas démissionné", a lancé l'ex-secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la Justice, quarante-huit heures après sa mise en examen par le juge Philippe Courroye. "J'ai quitté le gouvernement, a-t-il expliqué, parce que j'étais numéro 2 du ministère de la Justice. La caractéristique du ministre de la Justice, c'est qu'il est informé par les parquets, à travers la direction des affaires criminelles, de tous les dossiers et en particulier des plus sensibles".

Si Pierre Bédier criait au complot, il ne faut pas oublier que l'affaire lui a valu une condamnation à 18 mois d'emprisonnement avec sursis deux ans plus tard.

De notre côté, nous pensons que quel que soit le poste de Ministre ou de Secrétaire d'Etat, la démission immédiate s'impose en cas de mise en examen ou de procédure judiciaire. Notre conviction repose sur la "jurisprudence Bérégovoy/Balladur" selon laquelle tout politique soupçonné par la justice ne peut être ministre.

Ajoutons au passage que si Lionel Jospin l'avait appliquée à DSK, celle-ci a été mise à mal par la nomination au gouvernement d'André Santini, mis en examen depuis l'été 2006 dans une affaire de scandale financier autour d'une fondation d'art contemporain (fondation Hamon) Source Nouvel Obs

Pour ceux qui l'ignoreraient, qui est politiquement Pierre Bédier ?

Au RPR devenu (2003) UMP, secrétaire départemental adjoint (1990),
Secrétaire départemental adjoint (1990),

Secrétaire départemental (1993-95),

Président du Comité départemental (1995-98),

Délégué général (1995-97),
Secrétaire national (1998-99),
Secrétaire général adjoint (2001-02), Président départemental des Yvelines (2003-05)
Source Blog de Pierre Bédier

Du 29/03/2004 au 17/09/2005 il était membre et vice-président du conseil général des Yvelines ainsi que Président du conseil général des Yvelines du 16/09/2005 au 25/05/2009.

Il était également titulaire d'un poste honorifique lui permettant de jouer les hommes influents dans les milieux économiques et diplomatiques pendant cinq ans. Puisqu'il avait obtenu la tête du groupe d’amitié France-Gabon, un poste privilégié avec vue sur le pétrole, en contact direct avec l’indétrônable président Omar Bongo - source Backchich. De même, il trouvait le temps d'être membre du groupe d’amitié France-Togo

Le profil type de l'apparatchik RPR (puis UMP) cumulard et avide de fonctions.

Adepte de la "démocratie musclée" c'est un autocrate parfait puisqu'à Mantes, il a : Edicté un règlement : les partis politiques n’ont pas droit de cité hors campagne électorale, et seules les associations signataires d’une charte avec la commune peuvent accéder aux locaux. Si le préambule de ladite charte affirme bien " la non-confusion des pouvoirs ", son article premier soumet l’association à " un contrat d’objectif ", et l’article 3 réduit son indépendance à " la conduite de ses tâches de gestion et d’animation ". Règlement unilatéral, la ville demeurant libre d’offrir les salles municipales à qui bon lui semble quand bon lui semble. Là où Décil est interdite de débat sur l’école le 10 octobre, Christine Boutin, la députée UDF, peut tenir conférence ce samedi même ... / ... Source l'Humanité

Monsieur Bédier qui a néanmoins une vue très particulière de la vie parlementaire puisque : Le 15 avril 2009, un classement établi par le journaliste Vincent Nouzille fait de Pierre Bédier le premier des députés les moins actifs de l'Assemblée nationale sur la période de juillet 2007 à avril 2009 (il a depuis démissionné en échange d'une mission sur le développement solidaire et l’immigration auprès du ministre Brice Hortefeux offerte par François Fillon)

On vous le dit : Du "tout terrain" politique cet homme là !

Que dit le jugement de la cour de cassation ?

La cour de cassation a confirmé la peine de 18 mois de prison avec sursis, 25.000 euros d'amende et trois ans de privation des droits civiques prononcée pour corruption en 2006 contre Pierre Bédier, membre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de 2002 à 2004. L'ex-secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, chargé de la construction des prisons, avait été reconnu coupable d'avoir perçu de 1998 à 2003 des sommes d'argent en liquide d'un entrepreneur, Michel Delfau, en échange de marchés de nettoyage industriel à Mantes-la-Jolie (Yvelines), ville dont il a été maire de 1995 à 2002.

La privation de droits pour trois ans implique légalement une inéligibilité pour une durée double. Il devra donc quitter la présidence du Conseil général des Yvelines. Pierre Bédier vient de quitter son siège de député pour une mission sur le "développement solidaire" auprès du ministère de l'Immigration. Cette procédure permet d'éviter l'organisation d'une élection partielle dans sa circonscription, qui restera donc détenue par son suppléant UMP jusqu'en 2012.

Le tribunal correctionnel écrivait dans son jugement en 2006 que "Pierre Bédier (avait) gravement porté atteinte à l'autorité de l'Etat, à des fins purement personnelles et trahi la confiance que les citoyens avaient placée en lui pour le représenter". "Il a nui au fonctionnement des institutions républicaines en acceptant la mise en place d'un système de corruption", ajoutait le tribunal.


Pierre Bédier avait quitté le gouvernement Raffarin en janvier 2004 en raison de sa mise en examen dans l'affaire. Source France Soir Reuters

Que déclare t-il sur son blog, pour sa défense, à l'issue de cette condamnation ?

Je suis innocent. Malgré mes dénégations, malgré la culpabilité avérée de mes détracteurs, malgré une absence de preuves matérielles, la justice n’a pas voulu l’entendre. Notre système pénal et les modalités de l’instruction permettent encore des erreurs judiciaires ; j’en suis la victime aujourd’hui. La colère et l’indignation de ces magistrats qui m’ont manifesté leur soutien nécessairement discret, m’ont permis de mieux comprendre cela et de trouver la force de faire face.

Les soutiens nombreux, d’élus de droite et de gauche, de gens modestes ou plus aisés, anonymes ou connus, m’ont convaincu de poursuivre le combat pour imposer la vérité de mon innocence ; je saisirai dans les jours qui viennent la cour européenne des Droits de l’Homme. Puisque cet appel n’est pas suspensif, je prendrai, dans les temps proches, toutes les décisions nécessaires à la bonne marche de notre Département et de notre Mantois, dont sans fausse modestie j’ai été un honnête et efficace serviteur. A une autre place, qui m’est imposée, je le resterai, en attendant de laisser le peuple, le seul juge dans une démocratie, décider de nouveau. Source Blog de Pierre Bédier . Message subliminal à ses collègues qui auraient des ambitions ?

C'est donc un personnage important de l'UMP qui est condamné.

- Et pourtant, le site de l'UMP reste muet sur cette condamnation et même le très "réactif" Frédéric Lefebvre ne trouve rien à déclarer sur son blog, alors qu'il demandait la tête du patron de l'AFP qui ne voulait pas diffuser ses communiqués sur Ségolène Royal.
- Et pourtant, le conseil général des Yvelines est un des fiefs et "tiroirs caisse" de l'UMP.

La seule réaction a été celle de Christine Boutin, ministre du logement, qui s'est mise sur les rangs pour lui succéder. La première vice-présidente du conseil général s'est déclarée prête à prendre l'intérim, au grand dam de son prédécesseur UMP qui était jusqu'à présent parvenu à rester dans la course malgré les nombreux rebondissements judiciaires.

Mais Pierre Bédier n'a semble t-il pas dit son dernier mot : Pour faire barrage à Christine Boutin à la présidence du conseil général, il a imaginé un autre stratagème. En qualité de première vice-présidente du conseil général, Mme Boutin devrait théoriquement assurer l'intérim à la tête du département en attendant l'organisation de l'élection mais le même jour, le cabinet de Pierre Bédier a indiqué qu'il "n'y aurait pas d'intérim" puisqu'il démissionnerait le 25 mai et convoquait les conseillers généraux le lendemain pour l'élection du nouvel exécutif. Jusqu'au bout il espère pouvoir imposer un candidat à sa main. - Source Le Monde

En fin de compte, Pierre Bédier et sa garde rapprochée se battront "jusqu'à la mort " pour garder ce "fromage" et nous risquons d'assister dans les mois qui viennent à des bagarres épiques entre chiraquiens et sarkozistes qui apporteront, c'est certain une image hautement valorisante de la politique française et devrait mettre à mal les nerfs du "gentil" Xavier Bertrand.

Le candidat Sarkozy dans son programme électoral affirmait dans son point 2 : "Une démocratie irréprochable"

Belle démonstration !!!

Crédit image
LDH Toulon

20 mai 2009

Travail du dimanche : Une atteinte aux libertés dont NOUS NE VOULONS PAS !!!

Notre Président a une qualité qu'on ne peut lui nier : L'obstination. Alors que la France est en pleine tourmente économique et sociale, il a décidé que l'extension du travail du dimanche dans quelques grandes villes française serait votée contre vents et marées.

Et pourtant la réussite ou l'échec final de cette "réforme" dépend en partie de vous.

Après le retour en catimini du projet de travail dominical au travers d'amendements déposés par deux sénateurs du Nouveau Centre, (ces amendements visaient l'un à étendre le travail dominical aux zones et communes touristiques, l'autre à un "périmètre d'usage de consommation exceptionnel" dans Paris, Lyon et Marseille) qui reprenaient de façon insidieuse le texte porté par le député Richard Maillé (et retirés par leurs auteurs devant le tollé général), Le Président exige à nouveau de pouvoir aller acheter son sac VUITTON aux Champs Elysées le dimanche ...


"Partisan de longue date d'une libéralisation du travail du dimanche, le Président a fait campagne sur ce thème tout au long de l'année dernière. Et la plupart de ses plaidoyers pour le travail dominical étaient assortis de cette anecdote sur les trottoirs des Champs-Elysées. Avec force effets comiques (il existe sur le Net d'amusantes compilations de toutes ses sorties sur le sujet), le Président brocarde l'absurde administration française qui autorise les ouvertures sur un trottoir et pas un autre, les «techniciens» qui ont «imaginé un truc pareil» . «C'est fantastique» «c'est incroyable», «c'est quand même extraordinaire», raille-il. Le 28 octobre 2008, à Rethel (Ardennes) lors de son discours pour l'emploi, il revient encore sur le sujet : «Sur les Champs-Elysées, ils ont trouvé le moyen de mettre un trottoir en zone touristique et un qui ne l'est pas. Il y a un trottoir où on a le droit d'être ouvert le dimanche et l'autre où ce n'est pas possible. Je vous assure que cela fait drôle quand on vient de l'étranger. On se dit, mais qui c'est celui qui a pensé à ça ?» " source Travail Dimanche

Slovar les Nouvelles a déja traité ce sujet dans un article : "Travail du dimanche : Touche pas à mon évangile et mes bas salaires" L'auteur du texte de loi est Richard Maillé ... / ... c'est ce député "touche à tout" qui s'est très récemment illustré dans la bataille contre la disparition du numéro de département sur les plaques d'immatriculation. Ce "magnifique" combat était d'ailleurs épaulé par un site Web portant le joli nom de "Touche pas à mon département" dont le but était de vendre des autocollants à apposer sur nos véhicules (motos, voitures...) pour le modique prix de ... 3€. Ce qui prouve que l'homme ne perd pas de vue l'aspect économique des luttes et nous permet peut être de mieux comprendre pourquoi il a décidé de mener une nouvelle croisade.

Rappel du texte Maillé : La proposition Maillé qui concerne essentiellement les centres commerciaux ou hypermarchés. Que nous explique Richard Maillé dont le centre "Plan de Campagne" (voir la vidéo de propagande ) se trouve dans la circonscription ?

Richard Maillé, Xavier Bertrand et Luc Chatel affirment que " le travail le dimanche est de nature à favoriser la croissance en s'appuyant (sans la moindre étude à l'appui) que partout où les magasins ouvrent le septième jour, l'activité a été favorisée. Le commerce du dimanche, c'est des emplois et de la croissance"

Luc Chatel ajoute : "Notre objectif est d'assouplir la législation, mais en préservant l'équilibre local", ajoute-t-il, estimant que ce sera aux "branches d'activité et non à la loi" de définir les conditions d'éventuels refus des salariés. Interrogé pour savoir s'il tiendrait la promesse faite par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, en décembre 2007 de doubler la paye des salariés du dimanche, Luc Chatel répond : "La proposition de loi prévoit des majorations salariales". "Nous veillerons à ce que la formule la plus bénéfique aux employés soit privilégiée".

Il ne faut pas oublier que le maire de Chaumont a déclaré dans une interview que, dans le cas où ce texte viendrait à passer, que sa ville ne serait pas concernée. C'est intéressant lorsqu'on sait que ce maire s'appele ... Luc Chatel.

Autre "forte" réaction gouvernementale, celle de Nadine Morano, qui a déclaré que le travail le dimanche ne poserait aucun problème car "on a beaucoup de vacances dans notre pays". Celui qui a compris cette pensée peut nous écrire.

Même si le pouvoir s'obstine à faire la sourde oreille à toutes les initiatives qui pourraient contrarier ses "réformes", il est indispensable d'informer ou de rappeler aux citoyens que nous sommes que plusieurs pétitions circulent sur le Net à ce sujet. La dernière en date est celle de la CGT que nous soutenons et dont nous vous donnons ci-dessous le texte intégral

Le repos dominical est un repère collectif dans la société. Ce jour de repos commun aux salariés permet de structurer la société socialement, économiquement et écologiquement. Travailler le dimanche ne répondra pas à la crise financière Du point de vue du consommateur, le travail du dimanche n’est pas une solution, ce que l’on ne peut pas dépenser en semaine, on ne peut pas le dépenser le dimanche. Le dimanche est un élément de cohésion sociale permettant aux populations d’avoir des loisirs, de se cultiver, de décompresser du rythme du travail. Il est un constituant pour travailler dans de meilleures conditions.

La CGT vous invite à signer la pétition pour exiger l’arrêt des projets de loi successifs sur le travail du dimanche.

Premiers à avoir lancé un site incontournable sur le débat du travail du dimanche, le site du Collectif des Amis du Dimanche continue à vous proposer : Arguments, constats et analyse des contre vérités gouvernementales. Ils ont également mis en place une pétition qui a recueilli au 4 mai 2009 : plus de 72.500 signatures confirmées !

Téléchargement de la pétition
Adresse de la pétition

Et surtout ne dites pas : "de toute façon ça ne changera rien" car c'est sur ce manque de réaction que le Président et sa majorité s'appuient pour nous imposer des textes favorables aux lobbies amis.

Maintenant, dans le cas ou la loi serait votée par les assemblées, si les français veulent agir vraiment, rien ne les empêche de faire du sport, de s'occuper de leur famille ou de sortir se promener. C'est quand même plus enrichissant qu'aller faire le "zombie" dans un centre commercial ! La réussite ou l'échec de cette pseudo loi dépend des citoyens consommateurs que nous sommes.

A vous de jouer ...

Crédit image
Sauvons le Dimanche

Crise économique et sociale : Le positionnement politique des chômeurs

Etre chômeur ce n'est pas qu'avoir perdu son emploi !

- C'est aussi être désocialisé dans la mesure où vous disparaissez du monde du travail qui est, rappelons le, le premier lieu de socialisation avant même la famille compte tenu du temps passé et de l'énergie dépensée.

Que vous soyez le seul à avoir été licencié ou avez fait partie d'un plan social, le résultat est le même, vous ne voyez plus personne et si vous êtes dans les premiers temps attentif au téléphone (dont on s'assure que la batterie est toujours bien chargée) quelques mois plus tard, on sait qu'il ne sonnera plus que pour des contingences familiales.

- Au travail, même sans être syndiqué on peut discuter avec ceux qui le sont et pourquoi pas s'investir dans cette "mission"

Et oui, finis les échanges avec les collègues syndiqués. Les syndicats (à part la CGT chômeur) subitement ne vous comptent plus dans leurs rangs. A quoi ça sert un mec ou une nana qui ne peuvent plus faire pression sur la direction ou faire grève ?

- Et, le travail c'est (probablement à tord en ces temps de mutations économiques) c'est selon les salariés le premier lieu d'épanouissement personnel

C'est le plus lourd pour tous les chômeurs. Car, même si on se lève de bonne heure le matin et qu'on continue à se rendre chez le marchand de journaux ou à se connecter avec son ordinateur sur les sites de recrutement, on s'aperçoit vite que le rythme qu'on s'est imposé pendant les années travail manque et qu'on ne sait pas faire grand chose d'autre.

ça c'est pour le monde du travail et ses acteurs. Mais quand on aborde le domaine politique, c'est encore plus grave.

Si la droite parlementaire vous explique, au grand dam de vos oreilles médusées :

- qu'il faut privilégier les heures supplémentaires,
- que la durée d'indemnisation doit être réduite pour permettre un retour à l'emploi
- que la valeur travail doit être réhabilitée
- que l'abandon progressif du droit du travail et que la flexibilité sont des outils pour l'emploi
- que le cumul emploi retraite est bénéfique pour le pouvoir d'achat
- que le bénévolat est un chemin comme un autre vers la professionalisation

Et dans le programme des élections européennes ?

- Développer de nouvelles solidarités et protéger les salariés
- Redynamiser les bassins industriels

On se demande d'ailleurs pourquoi le gouvernement sort de sa manche ces deux arguments électoraux alors que le discours quotidien de ses membres et en totale contradiction avec ces propositions.

Au Parti Socialiste, premier parti d'opposition parlementaire, on attends toujours des discussions et propositions précises sur le sujet. En attendant, on a le droit à

- la sécurisation des parcours
- la formation à vie
- la flexisécurité à la "nordique"

Et dans le programme des élections européennes ?

- un plan de relance renforcé pour l'Europe, avec des investissements coordonnés en matière d'emploi et de croissance verte
- un pacte européen pour l'emploi afin de préserver l’emploi, de créer de nouveaux emplois de qualité, de lutter contre le chômage de masse et de renforcer les droits des travailleurs, les conditions de travail et l'égalité de salaires

Des machins, encore des machins qui n'aboutiront de toute façon pas puisque le centre droit (auquel appartient le MODEM) et la droite seront toujours majoritaires au parlement européen et continueront à appliquer leur programme libéral. En attendant, aucune solution claire, précise et durable sur l'emploi de ceux qui l'ont perdu ou vont le perdre.

Alors, lorsqu'on est chômeur et qu'on se sent abandonné des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et des partis politiques établis, il n'existe que deux solutions :

- Celle de Coluche qui disait : "un chômeur qui vote, c'est comme un crocodile en visite chez un maroquinier"
- Celle du votre protestataire qui consiste à voter pour les extrêmes, histoire de donner le frisson à la classe politique en place.

Foutre le bordel est parfois la seule solution qui vient à l'esprit pour qu'on cesse de vous associer à des statistiques. Et ces derniers temps, augmentation croissante du chômage oblige, la tentation de "renverser la table" est très forte.

En ce qui concerne le vote protestataire, nous tirons notre chapeau au journal La Croix, qui est à ce jour le seul à s'être intéressé aux intentions de vote des chômeurs au travers d'une étude IFOP. Nous vous en donnons ci-dessous le résumé (Etude complète)

Selon une étude de l’Ifop pour « La Croix », les chômeurs penchent plus à gauche que l’ensemble des salariés. Cette tendance profite plus aux partis radicaux qu'au parti socialiste.

Avec la crise, le nombre de chômeurs augmente, leur poids électoral aussi. De quoi rendre les partis nerveux, à l’approche des élections européennes. Pourtant, une étude de l’Ifop pour La Croix (1) montre que cette catégorie ne réagit pas foncièrement différemment de l’ensemble du corps électoral, même si elle présente des singularités. On y retrouve un décrochage de la popularité de Nicolas Sarkozy plus marqué que dans l’ensemble de l’opinion mais aussi une méfiance supérieure vis-à-vis du PS. On y observe, surtout depuis ces derniers mois, une très vive désaffection pour le FN, accompagnée d’une percée fulgurante de l’extrême gauche.

« Le chômage radicalise le positionnement politique », note Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’Ifop. Ainsi, dans les catégories qui penchent le plus naturellement à gauche, le chômage semble intensifier ce sentiment. Durant l’année 2008 et ce début de 2009, 50 % des ouvriers salariés se disaient ainsi proches de la gauche. Ils étaient 5 points de plus parmi les ouvriers au chômage.

Le même mouvement se retrouve chez les employés où la proximité avec la gauche progresse de 5 points chez les demandeurs d’emploi (53,4 % contre 48,9 %) et se voit même accentué dans les professions intermédiaires. Chez les cadres, en revanche, c’est le mouvement inverse qui s’opère : la gauche séduit 42 % des salariés mais seulement 37,5 % des chômeurs tandis que la droite a les faveurs de 30 % des salariés et 32 % des chômeurs.

La proximité avec le PS est au plus bas depuis dix ans

Ce déplacement vers la gauche ne profite toutefois pas à l’ensemble de l’opposition. Au contraire, même. Chez les salariés, la proximité avec le PS est au plus bas depuis dix ans. Chez les chômeurs, la désaffection est encore plus marquée. « Le PS avait regagné de la confiance chez les salariés et les chômeurs, notamment durant les années Raffarin et lors du mouvement contre le contrat première embauche. Mais celle-ci s’est érodée depuis la présidentielle de 2007 au point que nos études montrent que les Français ne pensent pas que le PS ferait mieux contre la crise que l’actuel gouvernement », détaille Jérôme Fourquet.

Si la poussée de la gauche parmi les demandeurs d’emploi ne bénéficie guère au PS, elle fait cependant le bonheur de l’extrême gauche. La gauche radicale profite du climat social et voit sa cote monter en flèche au détriment de l’autre pôle contestataire, celui de l’extrême droite. Le mouvement de balancier est saisissant. Entre 2008 et début 2009, l’attirance pour le FN a été divisée par deux chez les chômeurs. Au même moment, la proximité revendiquée avec l’extrême gauche doublait. « Dans l’opinion, ce sont les bonus, les stock-options, les parachutes dorés qui suscitent la colère. Plus personne ou presque ne met le chômage sur le dos de l’immigration, comme cela a parfois été le cas », analyse Jérôme Fourquet.

Le Pen eclipsé par Besancenot

Le débat a donc quitté le terrain de prédilection du FN pour se tourner vers la contestation du système capitaliste. Dans ce combat-là, Jean Marie Le Pen n’est pas le mieux placé, ni le plus légitime. Il se retrouve donc éclipsé par d’autres voix et singulièrement par celle d’Olivier Besancenot. Fort de son aisance médiatique, de ses nombreuses visites sur le terrain, de relais militants dans les luttes sociales, le leader du NPA profite pleinement de la crise pour s’imposer comme le chef de file de la contestation.

À première vue, le paysage politique chez les chômeurs pourrait presque satisfaire Nicolas Sarkozy, avec une extrême gauche mettant en difficulté un PS toujours en panne de crédibilité. Mais lui-même ne sort pas indemne de la montée du chômage. Parmi les demandeurs d’emploi, sa cote s’est effondrée encore plus brutalement que dans l’ensemble de l’opinion. « Le chef de l’État conserve un socle de gens soudés derrière lui contre vents et marées, y compris parmi les chômeurs, constate Jérôme Fourquet. Mais il a vu se détourner de lui tous ceux que son activisme a pu séduire au départ et qui contestent aujourd’hui les résultats de sa politique. »

Transmis au Parti Socialiste qui devrait simplement retrouver ses fondamentaux et cesser de chercher le nom du prochain candidat pour 2012, avant l'explosion sociale qu'il sera malaisé, voir impossible, de prendre en route ....

19 mai 2009

Ordre National du Mérite : Nouvelle tournée de hochets sarkoziens ... mérités ?

Un article du Canard Enchaîné et de Rue89 évoquent l'enquête des jeunes journalistes du CFI publiée sur Le Post et consacrée à la distribution de médailles et décorations remises à quelques uns des invités de la fameuse soirée du Fouquet's

Extraits : Avec Nicolas Sarkozy, la fidélité paye. Pas en argent sonnant et trébuchant, cela va de soi. En revanche, le chef de l'Etat ne se montre pas avare lorsqu'il s'agit de distribuer les récompenses honorifiques. L'actuel résident de l'Elysée a eu la main leste en la matière ces deux dernières années, distribuant de la légion d'honneur à tour de bras.

Premiers bénéficiaires de ses largesses républicaines: ses proches. Sur les 56 "happy few" invités par le chef de l'Etat à fêter la victoire au soir du 6 mai 2007, 16 ont depuis eu droit à leur médaille. Soit ... 28 % de l'assistance. Suite de l'article et liste des décorés

Oui, mais il n'y a pas que la Légion d'Honneur dans la vie, mon bon monsieur ! Et pour les autres "breloques", comme l'ordre national du mérite, le Chef de l'Etat comme ses ministres n'ont pas la main moins leste. Témoin, la remise (incontournable !) de l'Ordre du Mérite par Roselyne Bachelot à la chanteuse Lyane Foly évoquée dans Slovar les Nouvelles.

Moins cotée que la Légion d'honneur, cette décoration permet de récompenser de façon moins ostentatoire quelques amis ou fdèles.

l'Ordre National du Mérite a été créée en 1963 par le Général de Gaulle afin de récompenser les "mérites distingués" rendus à la nation française de militaires ou civils. Il existe une hiérarchie dans l'ordre avec 5 grades.

- chevalier de l'ordre national du Mérite
- officier de l'ordre national du Mérite
- commandeur de l'ordre national du Mérite
- grands officiers de l'ordre national du Mérite
- grands-croix de l'ordre national du Mérite

Liste des récipendaires

Cette création règle le problème de la profusion des Ordres de Mérite et d'Outre-Mer ... / ... L'admission et l'avancement dans l'Ordre National du Mérite sont prononcés dans la limite des contingents fixés par décret du Président de la République pour une période de trois ans. Ces contingents sont répartis entre les différents ministres qui adressent les propositions au Grand Chancelier. Source Ministère de la Défense

C'est donc au titre de cet ordre que : 3 étoiles d'argent de Chevalier de l'Ordre National du Mérite brilleront bientôt sur les poitrine de 3 personnalités ... de télévision. Il s'agit de Laurent Solly, directeur de la Direction générale de TF1 et Président de TF1 Digital, Caroline Got, directrice générale de la chaîne TMC, et Cendrine Dominguez, présentatrice de l'émission hebdomadaire Téva déco sur Téva et de la Maison de Cendrine sur RTL.

L’étoile de l’Officier de l’Ordre National du Mérite, de couleur vermeil, illuminera quant à elle le veston de Paul Wermus , producteur et présentateur de l’émission hebdomadaire On en parle à Paris sur France 3 Paris Ile-de-France Centre, également chroniqueur à France-Soir et VSD
. - Source Tele7

Mais quelle est la définition du terme "mérite" ?

Définition du terme mérite : Etymologie : du latin meritum, gain, salaire, ce dont on est digne.

Le mérite est ce qui rend une personne digne d'estime, d'éloge, de considération ou de récompense au regard de sa conduite ou des obstacles surmontés. Le mérite peut résulter de diverses qualités morales, intellectuelles ou physiques : l'habileté, le talent, le courage, l'effort fourni, la prise de risque, la responsabilité, l'innovation... Le mérite implique un effort pour franchir des difficultés et renvoie surtout à une force morale. Dans un sens plus large, le mérite d'une personne désigne l'ensemble de ses qualités.

Dans une organisation publique ou privée, la reconnaissance du mérite, pour la rémunération ou la promotion, est présentée comme un moyen de protéger les membres de cette organisation contre le favoritisme, le "fait du prince", et de s'assurer qu'ils souscrivent aux valeurs fondamentales de cette organisation. En fait, elle vise à remplacer la reconnaissance "à l'ancienneté" considérée comme moins efficace.

C'est, tout à fait le profil des quatre impétrants aux "mérites distingués" rendus à la nation française

Laurent Solly : Laurent Solly est énarque, fut sous-préfet puis conseiller de Sarkozy à Bercy et à l'Intérieur, plus jeune préfet de France, avant de s'occuper de la campagne du candidat de l'UMP. Son avenir était même tout tracé : directeur de cabinet de Sarkozy à l'Elysée. «Ils sont méga proches, raconte un observateur. Solly va même jusqu'à cloner Sarkozy. Il reprend ses tics de langage, ses mimiques.» En 2007, c’est l’Elysée qui, par la voix de Franck Louvrier, chargé en communication du Président, annonçait à à Libération : "Dans la première quinzaine de juin, il sera DG adjoint de TF1" Une nomination dans une entreprise privée annoncée et pilotée par l’Elysée dans une entreprise de l'ami Martin Bouygues - Source Libération

Caroline Got : Précédemment, directrice de l’unité achats cinéma et fiction étrangère de France 3, a remplacé Fabrice Bailly, qui était directeur général de TMC depuis octobre 2006. Ce dernier travaille désormais à TF1 aux côtés de Laurent Storch - directeurs des programmes de la chaîne. En 1999, Caroline Got a déjà travaillé pour le groupe TF1 en tant que directrice des acquisitions cinéma pour TF1 Vidéo puis comme directrice des préachats cinéma français à TPS. - Source CBNews

Cendrine Dominguez : le Chef de l’état a pris sur sa réserve personnelle de médailles pour honorer l’animatrice télé du titre de Chevalier de l’Ordre national du mérite pour récompenser sa passion pour la décoration … Les grincheux dont nous sommes feront simplement remarquer qu'en 2008 : Lagardère Active, a annoncé l'acquisition du groupe Massin, leader de la presse décoration en France, avec deux publications : Art & Décoration et Maison & Travaux. Certainement une coincidence ! - Source Capital

Et enfin : Paul Wermus

Dans son cas, cette étoile d'officier serait-elle due à la déconvenue de Paul Wermus qui était candidat au siège de Jean-Pierre Elkabbach à Public Sénat ?

On peut lire dans une interview dans le Point du 26/11/2008

Le Point : D'où vient cette idée de briguer la présidence de Public Sénat ?

Paul Wermus : Je déjeunais avec Roger Karoutchi (secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement), Yvan Levaï (ancien président de la chaîne parlementaire LCP-AN) et Pierre Charon (conseiller du président Sarkozy) et la conversation a roulé sur Public Sénat. L'un des convives a lancé l'idée : "Et si tu te présentais ?" Et ce fut, malheureuseument pour lui ... Gilles Leclerc.

Que du "mérité" on vous dit !!!

On aurait tord, dans cette période de morosité, de ne pas se réjouir du fait que la nation française honore des gens si considérables, dont nous sommes certains qu'ils sont protégés contre le favoritisme et le "fait du prince" ... télévisuels

18 mai 2009

Cette Europe là, vous la ferez sans moi ...

C'est sur cette réplique que Jean Gabin dans le fil d'Henri Verneuil : "Le Président" quitte l'hémicycle après une empoignade homérique.

Le sujet de l'empoignade entre le Président du Conseil (joué par Jean Gabin) est .. l'Europe et son avenir.

C'est mon ami blogueur Action Républicaine et le site Europenne2009 qui m'ont remis en mémoire cette scène d'antologie où Jean Gabin prend à partie les députés de l'opposition pour leur expliquer que l'Europe des marchands est en train de prendre le pas sur celle des hommes. Il y explique le travail des lobbies ainsi que leurs soutiens politiques.

Vous verrez que ça n'a pas pris une ride et que le seul changement, c'est qu'il n'existe plus de tribuns de cette trempe dans le monde parlementaire français.



envoyé par europeenne2009. -


"Vous allez faire l'Europe de la fortune contre celle du travail. l'Europe de l'indistrie lourde contre celle de la paix et cette Europe vous la ferez sans moi, je vous laisse ..." finit par dire Jean Gabin avant de sortir.

En cette période de fébrilité à droite, au centre, comme à gauche sur un sujet que beaucoup de parti politiques préfèrent évoquer discrètement, un conseil :

Savourez, c'est tout ... et faites comme vous voulez le 7 juin 2009


Le Président

Réalisation : Henri Verneuil
D'après le roman éponyme de Georges Simenon
Adaptation : Henri Verneuil, Michel Audiard
Dialogue : Michel Audiard

Baisser son salaire en temps de crise économique : Qu'attendez-vous pour baisser le votre Monsieur Hortefeux ?

Après le renflouement avec l'argent des contribuables des banques ayant joué et perdu, dans des opérations de titrisation de dettes de gens insolvables, le gouvernement vient d'avoir une nouvelle idée géniale pour surmonter la crise économique : Proposer aux salariés d'accepter une baisse de salaire pour aider leurs entreprises à surmonter les difficultés.

Vous sursautez ?

Et pourtant, voici le texte exact des déclarations du ministre trouvées dans le journal Le Parisien

Le ministre du Travail Brice Hortefeux a jugé dimanche qu'il n'était pas choquant qu'un employeur propose une baisse de salaire à un salarié pour surmonter des difficultés, à condition qu'il y ait des «contreparties» dans le cadre d'une «négociation interne à l'entreprise». Interrogé sur France 5 sur les baisses de salaires proposées par le loueur de voitures Hertz à ses cadres, M. Hortefeux a estimé qu'«en période de crise, l'effort doit être partagé». «Si un effort est demandé dans telle ou telle entreprise (...) cela doit être avec une explication et des contreparties», a-t-il ajouté.

«Si cela peut permettre de préserver l'avenir de l'entreprise, la diminution de salaire, ça ne me choque pas», a-t-il poursuivi, précisant que cela ne relevait pas du gouvernement mais d'«une négociation qui doit avoir lieu entre l'employeur et les salariés». «C'est à eux de déterminer si les mesures proposées permettent ou non de préserver l'avenir de l'entreprise (...) dans le cadre d'une négociation interne à l'entreprise» a ajouté M. Hortefeux.

Sans indiquer bien entendu de quelles contreparties !!!

Très en verve, il a ajouté : " En période de crise, l'effort doit être partagé (...) On ne peut négliger aucune piste" et "certains estiment que cela peut créer ou préserver 5 à 10.000 emplois"

Certains, mais qui ? Désolé, on en saura pas plus sur ces "certains" qui estiment ...

Et bien voila qui enterre définitivement le slogan qui est en partie responsable de l'élection de Nicolas Sarkozy : "Travailler plus pour gagner plus" Car, en effet ces déclarations nous indiquent que ce slogan est remplacé par "travailler plus pour gagner moins"

Car, si cette "participation" à la crise économique se traduit par une baisse effective, elle ne n'indique en aucun cas une baisse des heures travaillées !!! Ce qui signifie que les salariés vont faire un cadeau bien supérieur aux entreprises qui seraient tentées de leur proposer ce "marché"

Le député Jean-Michel Fourgous que nous avons interpellé lors de l'émission sur L'Europe Sociale sur LCP le confirme et l'explique sans complexe : "le code du travail, les grèves, les 35H00 et l'ISF sont des obstacles à une France moderne" les salaires actuels en font certainement partie ...

Ne nous voilons pas la face : Depuis que le travail salarié existe, tout le monde sait qu'une baisse des salaires n'est jamais compensée par une hausse équivalente lorsque l'activité économique retrouve sa santé. Et même si la baisse était compensée par un retour au salaires antérieur, rien n'indique dans les déclarations du Ministre, la moindre notion de rattrapage en cas de redémarrage de l'activité de l'entreprise.

Ce qui équivaut compte tenu de la durée probable de la crise, à une BAISSE certaine du pouvoir d'achat, le deuxième thème (chéri) de campagne de notre président.

Comment Brice Hortefeux justifie t-il cet "effort" demandé aux salariés ?

Cependant, a précisé le ministre du Travail, "s'il y a un effort qui est demandé dans telle ou telle entreprise, cela doit être naturellement avec une explication et des contreparties en termes de maintien d'embauches, en termes d'avenir".

En clair, ça signifie, comme d'habitude, que le gouvernement valide cette option sans imposer aucune contrainte aux employeurs et se fie à eux pour appliquer et gérer cette mesure. Si l'on en croît les propos du Ministre, il suffirait d'un engagement verbal (sans aucune base juridique) de l'employeur qui mettrait les salariés devant le fait accomplit : Seule, la "solidarité" salariale leur permettrait de "sauvegarder" leur emploi.

L'expérience Continental, notamment, montre que lorsque les salariés acceptent de diminuer une part de leurs salaires, aucune garantie de pérennité de l'emploi n'est accordée. Aucune garantie non plus que les employeurs ne trouveront pas une "astuce" pour maintenir le salaire revu à la baisse au nom de la compétitivité !

Alors, quant à parler d'avenir ... L'avenir, pour le Ministre, c'est semble t-il, la "fumeuse" participation en trois tiers que revendique l'Elysée et pour laquelle le MEDEF accepte mollement le principe et que la CGPME rejette violemment. Que du bonheur à venir ...

La proposition de la société Hertz qui a donné lieu aux déclarations de Brice Hortefeux n'est toutefois pas une nouveauté puisqu'elle s'inspire de celle appliquée par Renault, d'ailleurs justifiée par Laurent Wauquiez : "Si c'est la même méthode que Renault qui a dit à ses cadres "faites un effort sur vos congés, les ouvriers font un effort sur les congés et on ne licencie personne", c'est positif" Source AFP/Google

Néanmoins, n'oublions pas que Renault, (dont l'Etat est toujours le premier actionnaire) a bénéficié de prêts en contrepartie de clauses de maintien de l'emploi et s'est engagé à ne pas mettre en place de plans sociaux. Ce qui n'est pas le cas des autres entreprises qui ne sont liées par aucun engagement.

Alors que se passera t-il pour les salariés de ces entreprises qui auraient envie de "proposer" une baisse temporaire des salaires ?

Pour Brice Hortefeux "c'est une négociation qui doit avoir lieu entre l'employeur et le salarié", "cela doit être dans le cadre d'une négociation interne à l'entreprise", "sur la base du dialogue, de la concertation, du partenariat". "Il n'y a pas d'autre méthode".

En voila une bonne solution pour éviter tout débat national. La négociation de "gré à gré" permet de mettre hors jeu les syndicats de salariés et impose un dialogue déséquilibré entre salariés et employeurs.

De quelle négociation parle t-on alors qu'on sait que 97% des entreprises ont moins de 20 salariés et qu'aucune obligation syndicale ne s'impose à elles. Dans tous les cas de figure si cette idée faisait son chemin, les employeurs annonceraient à leurs employés une baisse unilatérale de leurs salaires. Ce qui, comme le dit Laurent Wauquiez, ressemblerait fort à "du chantage dans cette période"

Ne nous y trompons pas, l'employeur et le salarié ne sont pas sur un plan d'égalité. Il n'existe qu'un lien de subordination entre le salarié et son employeur.

La loi est précise dans le domaine : Définition juridique (Cass. soc., 13 novembre 1996, Bull. civ., V, n° 386) : « … le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité de l'employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné ... / ... » Ce qui signifie que l'employé n'est pas un "partenaire" de l'entreprise qui peut négocier facilement, sur un pied d'égalité avec son employeur comme Brice Hortefeux voudrait le faire croire.

L'acceptation d'une baisse de salaire qui repose sur le "volontariat" comme l'expliquent les dirigeants de Hertz se transformera sans nul doute dans le temps en ultimatum dans une grande majorité d'entreprises. En effet, dans une période de fort chômage, refuser ce "volontariat" équivaudra pour les salariés à hypothéquer leur avenir dans l'entreprise.

"Je suis sûr qu'il n'y pas un salarié, qu'il soit cadre ou pas cadre, qui considère que l'on doit conduire l'entreprise à la faillite sans rien faire", a lancé M. Hortefeux.

C'est clair. Néanmoins, combien d'actionnaires accepteraient de ne pas toucher une partie de leurs dividendes pendant une durée indéterminée pour permettre aux entreprises de trouver les moyens de continuer à fonctionner ? Or, les salariés ne sont dans la quasi totalité des cas ni actionnaires, ni associés dans les entreprises où ils travaillent. Ils ne touchent d'ailleurs jamais quoi que ce soit, lors de la revente ou cession de leur entreprise, mais découvrent beaucoup plus souvent la notion de ... réduction d'effectifs.

Bien entendu, Messieurs Hortefeux et Wauquiez oublient d'indiquer que "l'entreprise Etat" ne fait elle aucun effort pour contribuer à cette solidarité comme l'indique le dernier rapport Dosière :

Pour l'ensemble des ministères, les frais de communication (sondages, campagnes publicitaires, etc.) atteignent 50 millions d'euros. Sur ce point, c'est le ministère de l'Economie qui dépense le plus (12 milions d'euros), la Défense tourne aussi autour de 8 millions. La Justice et la Culture dépensent respectivement 3,2 et 3,4 millions d'euros.

Les sommes dépensées pour les déplacements aériens peuvent aussi surprendre car les ministres ont la mauvaise habitude de voyager avec de nombreux membres de leur cabinet. Que les Affaires étrangères ou le Commerce extérieur dépensent beaucoup pour leurs déplacements est naturel compte tenu de leurs fonctions. Mais on peut se demander pourquoi les frais de Rachida Dati et de son cabinet atteignent 416 000 euros alors que l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes [Jean-Pierre Jouyet, ndlr] a dépensé 341 000 euros.

Enfin, pour les frais de représentation, la moyenne se situe entre 15 000 et 20 000 euros mensuels par ministre. De grosses sommes alors que les salaires des ministres ont été très sérieusement revalorisés en 2002. - Source Libération

Quelques détails publiés par notre ami Cpolitic

- 17 : Nombre de chauffeurs au ministère de la Justice, le tout pour… 18 voitures
- 60: surface en mètre carré de l’appartement de fonction occupé par Mme Boutin alors que ces collègues peuvent bénéficier d’un logement de 250m² comme Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture.
- 500 : Montant en euros de frais journalier pour l’achat de journaux au bénéfice de Madame Rachida Dati. Sûrement pour apprendre à lire à sa petite Zohra…ou pour occuper ses interminables séances au Conseil de Paris. Soit en 2008 sur la base de 262 jours ouvrés, 131 000 euros de lecture. Madame Figaro, Voici, Gala doivent être ravis.
- 14 000 : C’est le revenu officiel en euro d’un ministre type (mais jusqu'à 20 000 € pour André Santini au nom du cumul des mandats)
- 21 000 : Montant en euros des frais professionnels que peut demander un ministre, bien supérieur à son traitement donc.
- 3 000 000: frais de représentation annuels du ministère des affaires étrangères du temps de Messieurs Douste-Blazy et de Bernard Kouchner

Sans oublier le train de vie de L'Elysée et de Matignon qui doublonnent entre eux et avec les ministères !

Devant tant d'empressement à faire baisser les seuls salaires nous suggérons à Messieurs Hortefeux et Wauquiez quelques mesures pratiques qui pourraient être prises dans cette période de crise économique :

- Supprimer le volet de la loi TEPA sur les heures supplémentaires qui devient caduc dans la mesure où les carnets de commandes des entreprises sont au plus bas. Cette suppression permettrait de réaffecter ces montants dans les finances de l'Etat pour des opérations de relance de la consommation.
- Exiger vraiment que les banques apportent leur soutien à TOUTES les entreprises en difficultés financières (ce qui n'est toujours pas le cas)
- Evaluer le nombre réel de hauts fonctionnaires et conseillers en tous genres qui font le bonheur de nos gouvernants et le réduire au nom de l'efficacité.

Et pourquoi pas,

- Considérer qu'étant responsables de la gestion de la crise, ils pourraient, comme les salariés, réduire leurs salaires et leurs frais jusqu'à la fin de la crise, afin de donner l'exemple !!!

A ce moment là, il sera temps d'en reparler ....


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BAR