19 septembre 2008

Présidence du Sénat : Faites chauffer la colle

Un intéressant livre vient de sortir et porte comme titre « les superprivilégiés de la République ». C’est Le Monde qui nous l’annonce et nous en présente un extrait. Cet extrait nous a immédiatement attiré l’oeil puisqu’il évoque nos amis sénateurs dont Slovar vous a parlé dans son précédent article : Charcutage et découpage sont les deux mamelles (électorales) de la France

Il faut dire que le Sénat est en ébullition puisque le poste de Président est en jeu et attire (c’est le moins qu’on puisse dire) toutes les convoitises au point de faire voler en éclat la belle unité de l'UMP :

Florilège

Gérard Larcher, sénateur maire de Rambouillet, vient de lancer quelques coups de fleurets un peu mouchetés tout de même à son principal rival Jean-Pierre Raffarin. «Je n'ai pas entendu son programme», a dit l'ancien ministre du Travail, interrogé jeudi par Public Sénat, ajoutant qu'il ne considérait pas la présidence du Sénat «comme l'achèvement d'une carrière». Le même jour, dans un entretien publié par LeParisien, il déclarait qu'il n'avait «rien demandé au président de la République». «Je ne lui demande pas de signe, cela n'a pas de sens», ajoutait-il.

Des déclarations que Jean-Pierre Raffarin pouvait difficilement ne pas prendre pour lui, alors que, deux jours plus tôt, interrogé sur LCI, il s'était dit «encouragé par le président de la République» dans cette élection, même s'«il n'y a pas de candidat officiel de l'Élysée ».«Je respecte les concurrents et les règles de la primaire, je ne participe à aucune polémique», a répondu hier l'ancien premier ministre, interrogé par Le Figaro.

«Je suis sur le terrain avec tous les candidats», a-t-il ajouté, en indiquant qu'il est allé ou qu'il ira cette semaine dans l'Ain, en Ille-et-Vilaine, en Côte-d'Or, dans l'Hérault et dans le Cantal. Et jeudi, à La Rochelle, il a présenté à Nicolas Sarkozy les trois candidats UMP aux sénatoriales de Charente-Maritime. Le sénateur de la Vienne fait tout de même valoir que son projet est prêt, et que cette brochure de 180 pages sera adressée à tous les sénateurs lundi prochain ... / ...

Il n'en va pas de même d'Alain Lambert, sénateur UMP de l'Orne, qui pourrait se présenter directement le 2 octobre. D'où le rappel à l'ordre du président du groupe UMP : «L'exercice de la liberté appartient évidemment à tout parlementaire», «Alain Lambert, comme les autres, a la possibilité de déposer sa candidature. Je me permets simplement de lui suggérer de réfléchir sur le point de savoir si cette façon de procéder est la meilleure.» «Pour faire gagner ses idées, il vaut mieux les faire relayer par le vote du groupe. Le parcours individuel n'est en général pas propice à la réussite dans un organisme collectif.» Source Le Figaro

On en tremble ... Mais, le pire est à venir

Une note confidentielle du ministère de l'Intérieur, qui pronostique la réélection ou l'élection de 150 sénateurs UMP dimanche prochain, pointe trois éléments qui pourraient donner à Gérard Larcher l'avantage sur Jean-Pierre Raffarin dans la bataille pour la présidence du Sénat. D'abord, la présence d'un fort socle d'ex-RPR, l'ancien parti de Larcher. Ensuite, un report égalitaire des voix obtenues par Philippe Marini (de 8 à 12) entre Raffarin et Larcher. Enfin, le fait que le maire de Rambouillet, contrairement à l'ancien premier ministre, ne revendique pas le soutien de l'Élysée constitue un atout, même si son rapport sur la réforme de l'hôpital a été très apprécié par Nicolas Sarkozy - Source Le Figaro

Mais que fait la police ?

En bref, on va assister jusqu'au vote à des propos de plus en plus vifs sur la compétence de chaque candidat à la primaire de droite. Compte tenu de l'enjeu les noms d'oiseaux ne devraient pas tarder à survenir.

Réjouissant ?

Pas tant que ça puisque pour en revenir au livre présenté dans le préambule de cet article, nous sommes navré de vous donner des éléments qui vont vous permettre de mieux comprendre pourquoi les Raffarin, Larcher, Lambert ou Marini (et peut être le légendaire Jean-Claude Gaudin) seraient prêts à communiquer au grand public les turpitudes de des uns et des autres afin d’atteindre le « nirvana » de la République

Extrait :

... / ... Un budget de plus de 300 millions d'euros, une réserve budgétaire qui échappe à tout contrôle, un patrimoine immobilier florissant, des réceptions, des manifestations, des colloques, en général accompagnés de buffets convenables : le Sénat mène grand train, mais ses activités législatives et de contrôle restent les parents pauvres.

Si nos grands élus ne se bousculent pas en séance, s'ils ne sont guère plus nombreux à suivre les travaux en commission, ils ont en revanche une curiosité sans limites pour la géographie transcontinentale : pas moins de soixante-dix-huit groupes d'amitié destinés à favoriser les échanges et les relations avec les pays du monde, depuis les îles Fidji et le Vanuatu jusqu'à Belize et au Costa Rica. Un sénateur peut adhérer à autant de groupes d'amitié qu'il le souhaite, moyennant une cotisation annuelle de 19 euros par pays. Le recordman est le vénérable François Trucy, sénateur (UMP) du Var, inscrit dans... soixante-douze d'entre eux. La bibliothèque du Sénat ne croule pas sous le poids des rapports que nos touristes à cocarde rapportent de leurs voyages d'étude, tous frais payés, dont certains, même, ont la délicatesse de faire profiter leur famille.

Le Sénat sait être reconnaissant à ses meilleurs serviteurs. Au terme de son bail de vingt-quatre ans à l'hôtel du Petit Luxembourg, Alain Poher ne se retrouva pas à la rue. Son successeur eut l'élégance de lui allouer un appartement acquis sur les deniers de l'institution, rue Garancière, de l'autre côté de la rue de Vaugirard. René Monory, lui, n'utilisa guère les bureaux qui avaient été mis à sa disposition dans le quartier de Montparnasse.

Pour Christian Poncelet, l'institution ne recule devant aucun sacrifice. Non pas que, après quarante-six années de mandat politique, le sénateur des Vosges fût dans le besoin : à ses indemnités cumulées de sénateur et de conseiller général s'ajoutent les primes supplémentaires pour ses fonctions de président du Sénat (une dizaine de milliers d'euros mensuels, tous frais pris en charge) et de président du conseil général des Vosges (2 718 euros) et ses pensions de retraite.

Il n'empêche : le Sénat a accepté de mettre à sa disposition, à vie, et ce depuis 2004, un appartement situé dans un immeuble de la rue Bonaparte, à un jet de pierre du Palais du Luxembourg. Seul inconvénient, le logement initialement prévu était situé au sixième étage : trop haut. Qu'à cela ne tienne, un échange fut fait avec l'appartement de fonction occupé au rez-de-chaussée par un collaborateur. Ce dernier, heureux retour des choses, deviendra peu après secrétaire général du Sénat.

Un pied-à-terre de 200 mètres carrés, une voiture avec chauffeur, un bureau et une secrétaire, plus une prime supplémentaire que la questure a décidé d'ajouter à sa retraite de sénateur, Christian Poncelet peut se décider enfin à quitter le Petit Luxembourg. A ce prix-là, son retrait n'en sera que plus paisible... / ... Source Le Monde

LE SÉNAT, ENQUÊTE SUR LES SUPERPRIVILÉGIÉS DE LA RÉPUBLIQUE de Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch -

Enfin jusque là, espérons quand même que nous n'aurons pas à subir une deuxième fournée de réflexions et maximes picto charentaises telles:

"Je n'aime pas beaucoup ne pas être dans le logiciel central de moi-même"
"Il vaut mieux un bilatéral approfondi qu’un multilatéral confus"
"Il faut avoir conscience de la profondeur de la question du sens."
"Le citoyen est un piéton de la République"

Néanmoins, le fait d'avoir comme Président un des autres candidats de droite ne nous emballe pas plus que cela .... Va vraiment falloir se décider à faire quelque chose, vous croyez pas ?

Comme le dit Régis Laspalles dans un de ses sketchs : "C’est vous qui voyez "

* Titre de l'article en hommage aux San Antonio de Frédéric DARD


18 septembre 2008

Découpage et charcutage sont les deux mamelles (électorales) de la France

Vous n'avez pas oublié les débats concernant la réforme de la constitution et le court vote positif obtenu au congès de Versailles ?

Votée à une ou deux voix, beaucoup ont oublié ou n'en connaissent pas les principales dispositions du texte.

Elles sont disponibles sur le site Web de l'Assemblée Nationale sous le titre : Constitution : modernisation des institutions de la Ve république

Un détail n'échappera pas à ceux qui pousseront la curiosité jusqu'à lire le document : Le nom et le rôle du Sénat n'y sont pas évoqués. Argument des élus Socialistes, Communistes et Verts lors de leur opposition à la modification de la constitution, la modification du mode de scrutin pour le Sénat a été rejettée par la majorité et n'a pas fait partie de la réforme des institutions.

Il faut rappeler au lecteur, puisque nous abordons les sénatoriales avec comme point d'orgue l'élection de son Président (troisième personnage de l'Etat), comment sont élus les Sénateurs. Slovar avait consacré un article à ce scrutin. Nous vous donnons ci-dessous lecture de quelques extraits et le source complet de l'article

Les sénateurs sont élus par les grands électeurs, réunis dans chaque département au sein d'un collège électoral qui est composé comme suit :

Des représentants des conseils municipaux. Ils représentent 95 % du collège électoral.
Des conseillers généraux, les conseillers régionaux et les députés. Ils représentent 5 % du collège électoral.

Les sénateurs sont ainsi les élus des élus, puisque désignés par le suffrage universel indirect, à savoir par les grands électeurs, qui ont eux-mêmes été élus au suffrage direct. Le collège électoral comprend environ 150 000 personnes :

577 députés ;
1 870 conseillers régionaux ;
4 000 conseillers généraux ;
142 000 délégués des conseils municipaux. Ils constituent donc 95% de l'ensemble des grands électeurs du Sénat.

Au-delà de cet aspect purement théorique et institutionnel, la pratique politique a montré un tout autre visage du Sénat. La meilleure illustration que l’on puisse en trouver réside dans une phrase de l’un des pères spirituels de la Constitution de 1958, le Général De Gaulle, qui après avoir vainement tenté de réformer le Sénat en 1969, disait de celui-ci : « Le Sénat a un privilège exorbitant et imparable, celui de tout bloquer. ... / ...

Mais quelle est la situation aux vues des dernières élections locales ?

Depuis le 16 mars 2008, la gauche est majoritaire dans toutes les catégories de collectivités locales. La gauche gère 20 des 22 régions métropolitaines et depuis mars 2008, 58 des 102 départements. Par ailleurs, 60 % des Français vivent dans des communes gérées par la gauche qui gère :

184 villes de 10 à 30 000 habitants contre 153 à droite,
82 villes de 30 à 50 000 habitants contre 61 à la droite,
52 villes de 50 à 100 000 habitants contre 31 à droite
et 32 villes de plus de 100 000 habitants contre 17 à droite.

La gauche gère désormais 350 villes de plus de 10 000 habitants contre 262 pour la droite, qui en détenait 342 auparavant. Elle est majoritaire dans les communes de 3 500 à 10 000 habitants. Alors, la gauche devrait en ce cas pouvoir devenir majoritaire au Sénat. et bien non , puisque le collège électoral du Sénat sur-représente en effet les communes les moins peuplées.

Les 21 704 communes de moins de 500 habitants qui abritent 8,39 % de la population (en 1990) désignent 16,17 % des grands électeurs

Pour les villes de plus de 100 000 habitants (dont Paris, Lyon, Marseille) qui représentent 16 % de la population (en 1990), elles ne disposent que de 8 % des délégués.

La France des communes de moins de 10 000 habitants, où vivait en 1990 51 % de la population comptait 69 % des délégués sénatoriaux tandis que les communes de plus de 10 000 habitants, où vivait 49 % de la population n’étaient représentées que par 31 % des électeurs sénatoriaux.

Par ailleurs dans ce collège, les communes (les représentants des communes représentent à eux seuls 96% de son collège) sont sur-représentées par rapport aux départements et régions. Or, l’article 24 de la Constitution précise que le Sénat est le représentant « des » collectivités territoriales de la République. Pourtant, les représentants des communes représentent à eux seuls 96 % de son collège électoral, conformément à l’esprit du « grand conseil des communes de France » qu’il était à sa création en 1875 ... / ...

Cette chambre ouvertement conservatrice a toujours été un bastion de la droite, ce qui fait dire au constitutionnaliste Guy CARCASSONNE (membre de la commission Balladur) : « Quand la gauche perd tout, elle perd tout ; quand la droite perd tout, elle conserve le Sénat » C’est parce que l’alternance fait partie des garanties de la santé démocratique d’un régime que l’on est en droit de s’inquiéter de ce que depuis un demi-siècle le Sénat n’a jamais changé de bord politique. ... / ...

Si le mode d’élection des sénateurs est la cause du déficit de légitimité démocratique de cette institution, il est également responsable de l’avènement d’une chambre structurellement à droite. En effet la quasi-totalité des grands électeurs (95% d’entre eux) sont des délégués des conseils municipaux. Cela signifie que les citoyens de la France d’en bas élisent leurs conseils municipaux, qui élisent des délégués, qui élisent des sénateurs. Le Sénat est donc une chambre issue du troisième degré, alors même que l’Assemblée nationale est élue directement par l’ensemble des citoyens.

De plus les 150 000 grands électeurs qui constituent le collège électoral du Sénat, qui élisent donc la seconde chambre de la République, ne représentent en fait que 0,25% de la population. Il est inutile de rappeler que l’Assemblée nationale est élue par tous les électeurs. Le poids écrasant des délégués des conseils municipaux, accentué par le fait que 98% des communes françaises comptent moins de 9000 habitants, contribue à faire du Sénat une chambre vouée à la défense des intérêts ruraux au détriment de l’intérêt général.

La genèse de cette réforme des institutions revient à la commission BALLADUR. Que dit-elle au sujet du Sénat ?

Pour le rapport Balladur : « il n’est pas douteux que le régime électoral applicable au fonctionnement [du collège sénatorial] favorise à l’excès la représentation des zones faiblement peuplées, au détriment des zones urbaines » ... / ...

Car, aujourd’hui, départements et régions participent au collège électoral sénatorial uniquement par le vote des 3 857 conseillers généraux et des 1 722 conseillers régionaux et conseillers à l’Assemblée de Corse. Ils représentent ainsi, respectivement, seulement 2,66 % et 1,19 % du collège électoral sénatorial, constitué à 96 % de représentants des communes.

En bref, le Sénat n'est pas réprésentatif de la France d'aujourd'hui ni du vote des français, mais il était indispensable de ne rien changer.

Alors qu'en ce qui concerne les députés, l'urgence est grande de la part du gouvernement (préoccupé par des sondages assez calamiteux) de retoucher la carte électorale qui elle justement "devrait tenir compte de la démographie française" Même si celà tient en quelques lignes, l'intention est clairement définie sur le site du Premier Ministre :

.../ ... Enfin, une série de mesures sont destinées à rendre le Parlement plus représentatif :

- les Français établis hors de France ne seront plus représentés qu’au seul Sénat mais aussi à l’Assemblée nationale ;
- les modalités de redécoupage des circonscriptions électorales seront soumises à l’avis public d’une commission indépendante ;
- les membres du Gouvernement cessant leur fonctions ministérielles pourront retrouver leur siège au Parlement sans provoquer une élection partielle ... "

On ne va tout de même pas obliger un ministre même remercié ou démissionnaire à affronter le suffrage universel. Et puis quoi encore !!!

Le redoutable Alain MARLEIX furtif Secrétaire d'Etat aux anciens combattants et surtout expert électoral de l'UMP formé par le "maître" Charles PASQUA va s'occuper de ce redécoupage. Le Nouvel Obs nous présente quelques pistes :

" ... Globalement, les départements perdants en terme de députés sont situés plutôt au nord (Paris, Nord, Pas-de-Calais, Marne, Somme, Seine-maritime) et les gagnants au sud (Hérault, Haute-Garonne, Gironde, Gard, Vaucluse, Var, mais aussi les deux Savoies, Isère, Ain, Seine-et-Marne, Val-d'Oise). L'opposition pointe d'ores et déjà des risques de "charcutage".

Comme la population française, depuis le très débattu découpage Pasqua de 1987, est passée de 55 millions à 64 millions d'habitants, il devrait y avoir un député pour 125.000 habitants, contre un pour 108.000 actuellement.

Les départements perdants sont situés plutôt au nord: Paris qui pourrait voir disparaître deux de ses 21 circonscriptions, Nord (- 2), Pas-de-Calais (- 2), Marne, Somme, et Seine-Maritime (- 1). Les gagnants sont au sud: Hérault, Haute-Garonne, Gironde, Gard, Vaucluse, Var, mais aussi les deux Savoie, Isère, Ain, Seine-et-Marne, Val-d'Oise. A ceux-là, il faut ajouter des départements, comme les Bouches-du-Rhône, où il n'y aura pas de création de siège, mais remodelages des circonscriptions en raison de disparités démographiques.

Au moins 45 départements ne seront pas touchés. Une moitié des autres devraient voir modifier leur nombre de députés, l'autre moitié remodeler leurs circonscriptions.
Le gouvernement s'appuiera sur le dernier recensement de l'Insee connu fin 2008 pour procéder au détail du redécoupage.

Alors que l'opposition est déjà l'arme au pied en pointant des risques de "charcutage", Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l'Intérieur chargé du dossier, a affirmé à la sortie du Conseil des ministres que ce redécoupage était "neutre politiquement". Dans le sud de la France, "on va créer des circonscriptions nouvelles dans des départements qui ne nous sont traditionnellement pas du tout favorables, comme la Haute-Garonne ou l'Hérault. Dans le nord, ça va s'équilibrer, on va supprimer des circonscriptions qui ont pu être de gauche ou de droite", a-t-il dit. " ... / ...

La commission de contrôle comprendra trois magistrats et trois "personnalités qualifiées" et restera en fonction au moins cinq ans
Une dizaine de circonscription pour les expatriés
Sur le modèle du Conseil constitutionnel, le chef de l'Etat, le président du Sénat et celui de l'Assemblée nationale nommeront chacun l'une des "personnalités qualifiées", qui ne pourront pas avoir de mandat électif.
Les trois hauts magistrats seront issus du Conseil d'Etat, de la Cour des comptes et de la Cour de cassation.

Les Français de l'étranger étaient jusqu'à présent représentés au Sénat, mais pas à l'Assemblée nationale. Le nombre de circonscriptions qui seront créées pour eux n'est pas encore fixé, mais il devrait être d'une dizaine - Sources Nouvel Obs

Comme disait Clémenceau : "Lorsque je veux enterrer un problème, je créé une commission" Message apparemment reçu par une récente commission indépendante ...

Le redécoupage pour l'Outremer, pourrait faire sourire si une fois de plus, on n'avait l'impression qu'on va s'essuyer les pieds sur la démocratie. Car :

"Les collectivités territoriales de Saint-Martin et Saint-Barthélemy auront donc désormais leurs propres députés à l'Assemblée Nationale. La Réunion, quant à elle, devrait avoir deux nouveaux élus, Mayotte un nouveau député et un également pour la Polynésie. Il faudra tout de même attendre le recensement qui sera effectué d'ici la fin de l'année pour connaître le nombre exact de sièges ..." Source Domactu

Mais alors me direz-vous,: " Pourquoi ce redécoupage de circonscriptions est-il indispensable et urgent ? " Alors que : "Les 21 704 communes de moins de 500 habitants qui abritent 8,39 % de la population (en 1990) désignent 16,17 % des grands électeurs. Pour les villes de plus de 100 000 habitants (dont Paris, Lyon, Marseille) qui représentent 16 % de la population (en 1990), elles ne disposent que de 8 % des délégués. La France des communes de moins de 10 000 habitants, où vivait en 1990 51 % de la population comptait 69 % des délégués sénatoriaux tandis que les communes de plus de 10 000 habitants, où vivait 49 % de la population n’étaient représentées que par 31 % des électeurs sénatoriaux"

Poser la question, c'est peut être déja y répondre ...

Mais du moment que Jean-Marc Ayrault a déclaré : "Le gouvernement peut être tenté par une certaine forme de charcutage. Nous en prenons acte et serons plus que vigilants" et qu'on espère que le Congrès de Reims sera terminé, digéré et que l'ensemble du Parti Socialiste sera prêt à s'opposer à un Président dont le principal bonheur consiste à les déstabiliser, pourquoi s'inquiéter ?

Crédit montage
Sarkozynews

17 septembre 2008

Chômeurs , « Ensemble tout est possible » … surtout le pire

Alors que la crise financière bat son plein, le gouvernement n'a trouvé qu'une solution immédiate pour ne pas plomber les futurs chiffres du chômage : Rendre encore pus difficile la vie des chômeurs

Selon la loi, tout demandeur d'emploi est "tenu d'accepter les offres raisonnables d'emploi" telles que définies dans le texte.

Refuser, sans motif légitime, à deux reprises une offre raisonnable d'emploi expose à une radiation de deux mois, au lieu de 15 jours actuellement, selon le décret.
A partir d'octobre, "au plus tard dans les quinze jours suivant l'inscription à l'ANPE", un demandeur d'emploi devra élaborer avec son conseiller un projet personnalisé d'accès à l'emploi.

Au bout de trois mois de chômage, il devra se satisfaire d'"un emploi compatible avec ses qualifications et compétences professionnelles", dès lors qu'il est "rémunéré au moins 95% du salaire antérieurement perçu".

Après six mois de chômage, il devra accepter une offre d'emploi, même si le salaire proposé atteint 85% de la rémunération précédente et devra accepter d'aller travailler plus loin.
Après un an d'inscription à l'ANPE, une offre d'emploi sera "raisonnable" si elle est "compatible avec les qualifications et les compétences du demandeur d'emploi et rémunéré au moins à hauteur du revenu de remplacement" versé par les Assedic ou, pour les chômeurs en fin de droit, l'Etat.

Environ 40.000 sanctions par an

Selon l'entourage de Laurent Wauquiez, "l'objectif n'est pas d'augmenter le nombre de sanctions mais d'avoir un système plus efficace qui incite davantage la petite minorité de gens qui ne cherchent pas forcément activement un emploi à rentrer dans le jeu".

Environ 41.000 sanctions, quelque soit le motif (refus d'emploi, absence aux entretiens, fausses déclarations, etc) ont été prononcées en 2007, et 42.000 en 2006, par les Directions départementales du Travail, selon la même source.

Un chômeur s'exposera aussi à une radiation s'il refuse d'élaborer ou d'actualiser au moins tous les trois mois son projet personnalisé d'accès à l'emploi. Source Nouvel Obs

Ces mesures ont été il faut le préciser, prises, sous la pression ou avec l'accord des parlementaires de la majorité présidentielle. Mais, au fait, puisque ceux-ci semblent agir en experts du monde du travail, est-il possible de connaître la profession d'origine de nos députés ?

Et bien oui, et c'est disponible sur le site INEGALITE

L’origine sociale des députés - le 9 septembre 2008

Employés et ouvriers représentent la moitié de la population active, mais à peine 6 % des députés.

Alors que les employés et les ouvriers représentent plus de la moitié de la population active, seul 1% des députés proviennent de leurs rangs. Et encore, certains élus ont quitté leur profession d’origine depuis de longues années. A l’inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 59 % de l’ensemble. Avec les professions libérales, ils forment les trois quarts des députés.

Pour se faire élire, il faut d’abord pouvoir mobiliser des moyens importants, notamment financiers. Il est préférable d’appartenir aux réseaux du pouvoir, mais aussi de savoir et d’oser s’exprimer en public, notamment. Toutes ces "compétences" vont souvent de pair avec un bon niveau de diplôme et un niveau de vie suffisant. Il faut aussi pouvoir être candidat, c’est-à-dire y consacrer de longues heures au-delà de son temps de travail. Enfin, il faut assumer le risque d’un "retour sur terre" difficile en cas de non réélection. Dans ce domaine, les catégories les plus avantagées sont les fonctionnaires - qui peuvent se mettre en disponibilité - et les indépendants qui peuvent faire gérer leurs affaires par un tiers (par exemple les médecins ou les avocats).

… / …

Dominique Andolfatto, maître de conférence en science politique à Nancy-Université. Tableau extrait de "Revue politique et parlementaire" n°1044 - juillet/août/septembre 2207.
Source : Calculs réalisés par l'auteur * d'après les données de l'Assemblée nationale. Année des données : 2007 - Sources INEGALITE

Révélateur non ?

Mais par contre, en termes de chômage, les premiers à se protéger ont été ces mêmes députés comme nous le révélions dans un article de Slovar :

Avant de quitter la présidence de l’Assemblée Nationale, Jean Louis Debré, nouveau président du Conseil Constitutionnel, a fait un joli cadeau à ses amis députés de tous les partis : une loi, votée en catimini par tous les groupes, permettant à tous les députés non-réélus en juin prochain, de continuer à percevoir leur indemnité parlementaire pendant encore 60 mois au lieu de 6 actuellement

Bien entendu cette généreuse "indemnité chômage" est totalement inconditionnelle, et l’heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération sur cinq ans n’est tenu à aucun engagement quelconque, comme par exemple justifier de la recherche d’un nouvel emploi, d’une visite mensuelle auprès d’un conseiller ANPE, ou d’une activité justifiant cette "aide sociale", bref, tout ce qui est demandé à des chômeurs ordinaires.

(...) Les indemnités attribuées aux députés ont été définies par l’ordonnance n°58-1210 du 13 décembre 1958. L’indemnité de base est calculée "par référence au traitement des fonctionnaires occupant des emplois de l’État classés dans la catégorie présentement dite hors échelle. Elle est égale à la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus élevé de cette catégorie", ce qui correspond au traitement d’un conseiller d’État ayant moins d’une année d’ancienneté dans son grade.

S’y ajoute l’indemnité de résidence, comme pour les fonctionnaires, au taux de 3%. Selon l’article 2 de l’ordonnance précitée : "L’indemnité parlementaire est complétée par une indemnité dite de fonction. Le montant de cette indemnité est égal au quart du montant de l’indemnité parlementaire (indemnité parlementaire proprement dite majorée de l’indemnité de résidence).

Depuis le 1er février 2007, les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :
• Indemnité de base : 5.400,32 €
• Indemnité de résidence (3%) : 162,01 €
• Indemnité de fonction (25% du total) : 1.390,58 €
Soit un brut mensuel de 6.952,91 €

Retenues obligatoires. Doivent être déduites du brut mensuel diverses retenues :
• Cotisation à la caisse des pensions pendant les 15 premières années de mandat : 1.153,08 €
• Contribution exceptionnelle de solidarité : 55,62 €
• Contribution sociale généralisée et contribution au remboursement de la dette sociale : 539,55 €
• Cotisation au fonds de garantie de ressources : 27,00 €
Soit un net mensuel de 5.177,66 €

Source : Altermedia-Info

On a vraiment la sensation que ceux qui sont ou vont être au chômage vont se sentir encore un peu plus seuls, surtout s'ils ont voté aux dernieres élections législatives. La célèbre phrase de Coluche : "Un chômeur qui vote, c'est comme un crocodile en visite dans une maroquinnerie" est semble t-il en train de devenir une sordide réalité.

Il est à noter que cette mesure sort en même temps que le nouveau cheval de bataille du MEDEF :"La présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré mardi que la priorité du patronat dans la prochaine négociation sur la convention d'assurance chômage va être "d'étudier la possibilité d'une baisse des cotisations".

"Alors que nous sommes sur le point d'aborder la négociation, notre priorité va être d'étudier la possibilité d'une baisse des cotisations d'assurance chômage. Les taxes ne sont pas la solution, elles sont le problème", a-t-elle dit lors de sa conférence de presse mensuelle." Source Le Monde

Là où le serpent se mord la queue, c'est lorsqu'on lit : "La ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi Christine Lagarde a expliqué mardi qu'elle ne savait pas si l'objectif de faire baisser le taux de chômage à 5% en 2012 serait atteint, compte tenu des "chocs extrêmes du type de celui que prennent actuellement les économies".

"L'objectif défini par la président de la République et le Premier ministre c'est 5%. C'est l'objectif vers lequel on tend tous nos efforts", a déclaré Mme Lagarde mardi lors d'un point de presse à Paris devant l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS).

"Est-ce que c'est tenable? C'est comme si vous me demandiez quel sera le taux de croissance en 2012", a-t-elle ajouté. "Les chocs extrêmes du type de celui que prennent actuellement les économies arrivent forcément à des ralentissements qui étaient imprévisibles", a-t-elle ajouté.

"Le ralentissement, s'il devait se poursuivre, aurait forcément des effets en matière d'emploi et de chômage qui sont inchiffrables", a-t-elle souligné" Source Nouvel Obs

EUREKA, on a trouvé un système pour faire moins contribuer les entreprises tout en mettant en route la machine à déclasser et à radier !!!

Si cette fois-ci, il se trouve encore quelqu'un pour prétendre que "Ensemble tout est possible" reste un slogan d'actualité, ce sera à n'y rien comprendre ...

Crédit image
Sud Autoroute

16 septembre 2008

Mais ils sont où, mais ils sont où … les libéraux

Souvenez-vous, c’était au début du 21 eme siècle. Il n’existait plus que deux camps (ou écoles) en termes socio économiques : Les « archaïques » et les « modernes »

Les archaïques (ou ringards au choix) défendaient

Une protection sociale ambitieuse pour tous les citoyens
Des services publics performants et accessibles à tous
Un droit du travail et un droit au travail le tout avec un salaire digne
Une juste répartition des profits entre actionnaires et salariés
Un droit au logement
Un droit équitable à l’énergie
Un contrôle de l’Etat sur la spéculation financière
Une justice accessible à tous et la plus équitable possible
Une prise de participation des collectivités locales et territoriales dans des entreprises stratégiques
Une école de qualité disposant de moyens financiers conséquents
Une retraite correcte pour chaque salarié

En bref, le renforcement de l’Etat « providence » que nous qualifierons plutôt d’Etat régulateur et interventionniste.

Les modernes défendaient et ont obtenu

Une diminution progressive et irréversible des remboursements de soins. La fermeture programmée de nombreux services hospitaliers
Une dérégulation et des privatisations des services publics
Une révision à la baisse du droit du travail des salariés et un allongement progressif de la durée du travail
Un bouclier fiscal sans remise en cause des niches fiscales. Une augmentation exponentielle des revenus des dirigeants de grandes entreprises et des actionnaires de celles-ci
Une spéculation immobilière et une modification (en cours) de la loi SRU. ralentissement de la mise en chantier de l’habitat social et modification des seuils de revenus pour l’obtention d’un logement social. Commercialisation du Livret A par tous les établissements bancaires.
L’ouverture du capital d’EDF et la privatisation de Gaz de France
L’envolée des prix des matières premières y compris celle qui ne sont pas concernées par des pénuries de production
La fermeture de plusieurs tribunaux jugés « redondants » dans les régions
La fermeture ou la délocalisation d’entreprises ayant obtenu des subventions publiques mais désireuses de profiter d’un dollar « faible »
La suppression de milliers d’emplois dans l’éducation nationale au profit de médailles et diplômes pour les étudiants méritants
Passage à 41 années de cotisations pour une retraite à taux plein préambule à 42, 43 puis pourquoi pas 48 ou 50.

En bref, moins d’Etat, plus de concurrence et surtout entière liberté pour les marchés, seuls opérateurs capables de générer croissance, dynamisme et prospérité.

Et puis, après avoir dissimulé pendant des années par des communiqués « rassurant » les dirigeants politiques et économiques ont la douleur de vous annoncer que la fête aux marchés vient de prendre fin le 15 septembre 2008.

Pour les « archaïques », c’est le scénario qui était malheureusement prévisible mais certainement pas aussi vite.

Pour les « modernes » c’est la consternation.
Et pourtant tous les modèles mathématiques et économiques prévoyaient de très longues années de profit et rendements à « deux chiffres ».
Et Pourtant le marché n’avait jamais eu autant de liquidités.
Et pourtant les outils financiers de plus en plus sophistiqués permettaient des rendements et une rapidité du gain inconnus auparavant.
Et pourtant, les nombreux plans sociaux permettaient des gains immédiats dès leur annonce par les entreprises

Et pourtant, les délocalisation permettaient de fabriquer à moindre prix pour permettre de vendre aux habitants des pays (autrefois) industrialisés et de faire croire à une baisse des prix et à l’augmentation du pouvoir d’achat

Et il aura fallut qu’au Etats Unis ces s….. de pauvres aient voulu devenir propriétaires de leur maison !!!

Un peu court jeune homme !!!

Les vieux boursiers qui clamaient que « les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel » avaient raison mais on n’a pas voulu les entendre. L’ultra financiarisation de nos sociétés a poussé les fonds spéculatifs ou non, les banques, les compagnies d‘assurances à toujours aller plus loin dans leurs prises de risques. Il y a eu Vivendi, puis Worldcom, Enron mais là, le systèmes les a escamoté avec la complicité des gouvernements qui ont renforcé quelques contrôles puis appelé les entreprises à s’autoréguler (grand fantasme actuel du MEDEF)

Et pourtant, ils étaient beaux les outils !!!

Le LBO (pour l'anglais leveraged buy-out) qui consiste à racheter une société en s'appuyant sur un effet de levier financier, c'est-à-dire en faisant appel à des organismes spécialisés qui financent cette reprise par de l'endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier.

Génériquement appelées LBO, les opérations de financement d'acquisition à levier, sous ce terme, recouvrent diverses configurations de financement, tant dans leur architecture intrinsèque que dans le degré de risque qu'elles recèlent. Parmi les principaux types d'opérations on note:

MBO (management buy-out): reprise par un fonds d'investissement avec les managers de l'entreprise ou reprise de celle-ci par ses managers.
MBI (management buy-in): reprise par un fonds d'investissement avec des managers externes à l'entreprise

LBU: Leveraged Build-Up ; opération consistant à construire un groupe en fusionnant ou en intégrant les process et structures de plusieurs sociétés en vue d'en constituer une autre plus importante, sensée dégager une valeur plus importante ou se négocier sur le marché (gré à gré ou bourse IPO) plus aisément.

BIMBO (buy-in management buy-out): opération mixant le management existant et des cadres de direction externes à l'entreprise.

OBO: Owner buy-out ou rachat à soi-même; opération consistant à générer un flux de cash au profit des actionnaires de la société, sans modifier significativement la répartition du capital.

Bon, d’accord, il y avait quelques risques. Et alors, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs !!!

La segmentation de ces opérations doit cependant être nuancée en fonction de la taille. Les opérations impliquant des fonds d'investissement sont généralement de taille plus importantes que les opérations de reprises par des personnes physiques. La montée en puissance du "Private Equity" génère de plus en plus fréquemment des reprises de sociétés par des fonds qui interviennent minoritairement auprès de repreneurs ou de groupes de repreneurs constitués de personnes physiques.

Le risque intrinsèque de ces opérations est directement proportionnel au niveau de rupture manageriale introduit dans le montage. Le type le moins risqué est l'OBO, le plus risqué étant le MBI. Cet aspect doit cependant être nuancé par la taille et la structure du montage. OSEO, dans son étude décennale souligne le fait que le risque de rupture manageriale est considéré comme étant le facteur de défaut le plus important.

Cette opération permet à un groupe généralement constitué de fonds d'investissements et des managers de l'entreprise de racheter l'entreprise avec une mise de fonds qui ne représente qu'une fraction (souvent proche de la moitié) de la valeur de la cible. Le solde est financé par de la dette bancaire qui sera remboursée par la remontée des dividendes de la société rachetée tout au long du LBO. Ces opérations concernent des sociétés en bonne santé financière dont la principale qualité est la stabilité.

En effet en cas de retournement l'effet de levier marche alors à l'envers, et la perte s'affecte en priorité sur les fonds des investisseurs. C'est donc une obligation de résultat à court terme que les financiers font peser sur l'entreprise rachetée, délaissant parfois l'investissement structurel industriel pour une rentabilité à court terme.

Ces acquisitions de sociétés à l'aide d'une holding endettée ont connu un essor remarquable aux États-Unis (depuis les années 1970) et en Europe (à partir des années 1980). Ils ont représenté en 2006 plus de 50% des opérations menées par des fonds d'investissement
– Source Wikipedia

Et il aura fallut qu’au Etats Unis ces s….. de pauvres aient voulu devenir propriétaires de leur maison !!!

Très curieusement, les thuriféraires de l’Etat régalien (pourvoyeur de fichiers) et de la liberté des marchés se font tout petit. Il n’y a plus qu’un Jean-Pierre RAFFARIN pour continuer à brandir le « travailler plus » de son Président d’ami. Et pourtant, dans les semaines et mois à venir, c’est ce que les dirigeants du monde entier annonceront à leurs populations : Travailler encore plus … mais pour encore moins cher.

Les français comme de nombreux habitants de cette planète savent déjà ce que vont faire leurs pouvoirs publics : Récompenser les « artistes » de la finance en les nationalisant provisoirement afin de les renflouer puis comme le dit le Secrétaire d’Etat américain au Trésor « Les privatiser afin qu’ils ne coûtent pas d’argent au contribuable » …

Or, cette fois-ci, il est non pas nécessaire, mais indispensable de changer les règles du jeu. Les habitants de cette planète ne peuvent continuer à travailler pour que quelques milliers d’entre eux puissent entasser des fortunes que des millions de générations ne pourraient pas dépenser.

L’avenir de la planète ne passe pas seulement par le réchauffement climatique et la grotesque "taxe Borloo" sur les assiettes en carton et autres gobelets en plastique. L’avenir de la planète exige que le revenu issu des matières premières et de leur transformation soit distribué le plus équitablement possible à tous ceux qui l’extraient, et le façonnent.

L’avenir de la planète passe par l’abandon du strict rôle régalien des Etats et une reprise en main ou du moins une participation de blocage dans l’économie et les marchés

Par un « heureux hasard », Il existe aujourd’hui un débat autour des « archaïques » et des « modernes » au Parti Socialiste où depuis le résultat des élections de 2007 on continue à se demander de quel côté il faut pencher.

Les français qui vous observent ont envie de vous dire : "Il vous reste, dirigeants et élus socialistes, moins de 2 mois pour décider …"


15 septembre 2008

Le capitalisme financier est mort : La France sort son plan P-N

Il y a peu, le collectivisme économique disparaissait laissant seule l'économie de marché. Comme tout système monopolistique, celle ci a finit (en peu de temps) à devenir folle et à s'autodétruire comme l'écrivait Patrick Artus

Après la nationalisation des fonds Freddy Mac et Fannie Rae, Gros Choc : La quatrième banque d'investissement américaine est en faillite ...

Ce qui vient des USA nous arrive (avec plus ou moins de vitesse) toujours avec un effet démultiplié. Alors, compte tenu de l'extrême gravité de la situation quelle st la réaction des nos ministres compétents ?

"C'est un choc parce que Lehman Brothers était la quatrième banque d'investissement américaine et que c'est un fleuron de l'industrie bancaire qui tombe", a expliqué la ministre de l'Economie sur Europe-1.

"En même temps c'est un témoignage d'un certain équilibre: le Trésor américain ne peut pas constamment aller au sauvetage de ceux qui sont en mauvaise posture", a souligné Mme Lagarde pour qui "la crise financière et ses manifestations ne sont pas terminées".

Une demi-heure après l'ouverture, la Bourse de Paris accusait une forte baisse avec l'indice CAC40 à -3,57%, cotant à 4178,66 points.

... / ... "L'autre nouvelle positive c'est que Bank of America annonce sa fusion avec Merrill Lynch" car ce rapprochement "c'est clairement une opération de soutien" pour Mme Lagarde.

"Une dizaine de banques parmi les plus grandes mondiales se sont mises ensemble pour constituer une ligne de crédit permettant leur refinancement interbancaire", a-t-elle annoncé.

"71 milliards de dollars mis en commun, c'est aussi le signe qu'elles ont collectivement le désir de serrer les rangs", a assuré Mme Lagarde.

"Sur les marchés européens, les gouverneurs des banques centrales, le président de la BCE, les autorités des marchés financiers et les responsables des trésors ont été en concertation durant le week-end (...) et donc on a mis en place les mécanismes qui mettent en place aux marchés de ne pas se déstabiliser", a assuré Mme Lagarde. Source Nouvel Obs

Nous avions eu le droit, il y a peu, par la même Christine Lagarde à l'argument de la loi TEPA qui, devait être un bouclier contre la crise mondiale (comme les retombées du nuage de Tchernobyl ?) Cette fois ci-nous avons droit à l'excellence de la réaction des marchés.
Car, les déclarations sont une chose mais la réalité en est une autre. Ainsi, Daily Bourse nous indique : si une pause est envisageable dans la chute infernale des indices financiers , la purge continuera à produire ses effets au sein de l' économie , à travers les dépréciations d' actifs, les pertes d' emplois et la contraction du crédit , généralement significatif d' un ralentissement de la consommation. Au niveau mondial , les levées de capitaux opérées par le secteur bancaire ne sont pas parvenues à combler les pertes subies par le secteur , qui cherche à tout prix à alléger ses charges , notamment par des licienciements massifs.

Malgré la volonté affichée par la Fed d' alléger les charges du crédit pesant sur les ménages, les banques ont utilisé les nouveaux mécanismes mis en place depuis la crise des subprime pour reconstituer leur capitaux propres plutôt que de relayer ces facilités vers le secteur immobilier. Pratiquement 80 % des institutions bancaires ont durci leurs conditions globales d' octroi de crédit . Il en résulte une forte réduction de l' activité , à l' instar de ce qui s' était produit lors de l' éclatement de la bulle technologique.

Là s' arrête la comparaison. La récession de 2001 n' avait majoritairement affecté le consommateur qu' au travers les positions spéculatives prises en portefeuille dues à l' euphorie technologique, ainsi que les entreprises prises au piège d' un surinvestissement massif , ainsi que de stocks monstrueux à écouler.

Cette fois, la crise immobilière , doublée d' une forte inflation des prix à la consommation a littéralement pulvérisé le pouvoir d' achat des ménages US , et c 'est au tour de la bulle financière de se dégonfler . La crise du crédit a pris des proportions inconnues depuis plus d' un quart de siècle et se traduit par une forte hausse de structures financières non rentables.

Dans un tel contexte , il faut donc s' attendre à ce que la purge continue pendant plusieurs trimestres encore avant d' espérer une reprise franche et définitive du secteur financier mondial , à l' heure où la récession a quitté les rives américaines pour se propager sur toute la planète.

Sources et liens utiles : http://bigpicture.typepad.com/comments/taxes_and_policy/index.html - http://www.financialsense.com/Market/daily/wednesday.htm -
http://www.feedba.cc/live/banks.html

L'embellie en somme ?

Nous aurions pu nous attendre à d'autres contes pour enfants que Madame Lagarde sait si bien nous distiller depusi son accession aux finances de la France. Et bien, pour cette fois, ce n'est pas elle mais son collègue Jean-Louis Borloo qui se risque à apporter une solution déterminante à la plus grande crise économico financière jamais rencontrée : "Le ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo a confirmé lundi qu'une "taxe pique-nique" serait appliquée dans la prochaine loi de finances aux assiettes et couverts jetables, de l'ordre de 90 centimes par kg.

"On le fait", a affirmé le ministre sur RTL, en soulignant que cette taxe ne concernerait que les produits non recyclables. A titre d'exemple, il a indiqué que le surcoût atteindrait "90 centimes d'euros" par kg d'assiettes ou de gobelets en carton. "Il ne s'agit que d'un exemple, les barèmes définitifs ne sont pas encore prêts", insiste-t-on au ministère.

"Il existe déjà une taxe sur les produits très polluants: détergents, huiles, pesticides. Il avait été prévu de l'étendre à un type de produits complémentaires, c'était les assiettes et couverts en plastique et carton non recyclables pour financer par l'écoparticipation les produits recyclables", a expliqué M. Borloo ... / ... "Plutôt que de taxe, nous préférons parler d'une contribution sur les produits fortement générateurs de déchets", ont complété ses services. Un bras de fer oppose actuellement le ministère de l'Ecologie, qui cherche à pousser la fiscalité écologique dans la loi de finances 2009, à celui des Finances et du Budget qui en redoute les impacts sur les finances de l'Etat - Source GOOGLE AFP

Coluche disait :

En politique, on est ach'ment balaises.
Surtout en politique française,
On est parmi les plus balaises du monde.
En politique française. Du monde !
Faut dire qu'on est les seuls que ça intéresse, alors ça sélectionne!
On a des hommes politiques que le monde entier nous envie.
Ils pourraient venir les chercher, d'ailleurs, mais ils ne viennent pas !

C'est vrai qu'à côté des milliards évaporés s'occuper des couverts de pique-nique, ça a de la gueule !!!

Vae victis (malheur aux vaincus) disait le chef gaulois Bennos après avoir vaincu Rome. Apprêtez-vous citoyens de la planète mondialisée à en payer le prix.

Crédit montage
Sarkoshow