15 février 2013

Les belles légendes du libéralisme : Salariés et chômeurs obstacles à la sortie de crise !

Oubliée la spéculation financière responsable de la crise économique et sociale qui frappe tant de pays. Aujourd'hui, selon les économistes libéraux, ce sont ces s.... de salariés qui ont un emploi et, ceux qui n'en n'ont pas qui sont des obstacles à la reprise !


On doit l'avouer, on n'est jamais déçu par les analyse de l'OCDE, dont l'objectif, rappelons le est : « (...) de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde (...) En nous appuyant sur les faits et l’expérience concrète, nous recommandons des politiques dont le but est d’améliorer la vie de l’homme de la rue (...) »

Et de quelle façon rend t-on plus heureux l'homme de la rue ?

« (...) D’abord et avant tout, les gouvernements doivent restaurer la confiance dans les marchés ainsi que les institutions et les entreprises qui les font fonctionner (...) Ensuite, les gouvernements doivent rétablir les finances publiques saines qui sont à la base de la croissance économique durable de demain (...) Enfin, pour asseoir l’innovation et la croissance, nous devons nous assurer que chacun, quel que soit son âge, peut acquérir les compétences nécessaires aux emplois de demain et à un travail productif et satisfaisant (...) »

C'est donc au nom du travail productif est satisfaisant que l'OCDE a publié aujourd'hui sur son site un texte « enthousiasmant » : Les réformes structurelles plus importantes que jamais pour le retour d’une croissance forte et équilibrée 

Focalisons nous sur la partie qui concerne directement l'homme de la rue et le travail productif et satisfaisant.

Extraits : « (...) Affronter les conséquences de la crise sur le marché de l’emploi est sans doute le plus grand défi auquel sont actuellement confrontés les pays membres de l’OCDE et du G20 (...) Par rapport aux années précédentes, l’édition  2013 d’Objectif croissance contient davantage de recommandations à l’intention des gouvernements à court de liquidité qui doivent trouver les moyens de préserver la couverture sociale du chômage tout en améliorant les politiques du marché du travail susceptibles de faciliter le retour à l’emploi des chômeurs »

Vous craignez le pire ? vous avez raison !

Concentrons-nous sur la vielle Europe à laquelle, appartient notre beau pays :  « (...) En Europe, où le chômage demeure supérieur aux niveaux d’avant la crise, de nombreux pays (dont le Danemark, l’Espagne, la France, l’Italie, le Portugal, la Slovénie et la Suède) doivent encore réduire les obstacles à la création d’emplois, à l’embauche et à la mobilité des travailleurs, tout en renforçant les incitations à prendre un emploi (...) »

Ce qui devrait ravir entre autre, les espagnols, italiens et portugais dont le marché du travail a été considérablement flexibilisé et dont l'indemnisation du chômage a été diminuée mais qui affichent des chiffres du chômage colossaux !

C'est donc dans ce contexte « performant » qu'on apprend, d'après Le Figaro, que dans le cadre de sa publication économique Objectif croissance qui doit être dévoilé aujourd'hui à 14H30, l'OCDE est sévère pour le marché du travail français.

Florilège

« Le coût du travail en France reste « élevé » et « réduit les possibilités d'emploi, en particulier pour les travailleurs jeunes et peu qualifiés » (...) l'OCDE recommande de « laisser diminuer le coût minimum du travail par rapport au salaire médian, en particulier pour les jeunes». À moyen terme, il faut « alléger encore les cotisations de Sécurité sociale tout en réduisant les dépenses publiques et les dépenses fiscales inefficientes »

Mais encore

« (...) L'assouplissement du marché du travail va dans le sens préconisé par l'OCDE: des CDI et des licenciements plus flexibles pour, en principe, faciliter les embauches (...) la France « doit réformer l'indemnisation du chômage de façon à ce qu'elle soit généreuse à court terme puis dégressive dans le temps, et plus limitée pour les chômeurs âgés »

Transmis aux chômeurs âgés condamnés par le marché du travail !

Par ailleurs, l'OCDE salue l'accord (très contestable) sur l'emploi signé par trois syndicats de salariés et le patronat français et, bien entendu, plébiscite la réforme des retraites de 2010 (dont tout le monde sait qu'elle n'a pas été correctement financée )

Donc si l'on en croît l'OCDE et l'ensemble de ses adorateurs à commencer par les organisations patronales européennes, nous avons :

D'un côté : les salariés privilégiés, qui ont un emploi, et qui doivent travailler plus pour un tarif inférieur afin de le conserver. Mais qui doivent aussi comprendre qu'il est nécessaire d'accepter de goûter régulièrement au chômage, pour laisser la place à ceux qui n'en ont pas.

Une nouvelle version des chaises musicales en quelque sorte, mais adapté à un marché du travail en difficulté !

De l'autre : un tas de pas ou peu courageux qui ne cherchent pas vraiment un emploi et à qui il est nécessaire de couper le plus vite possible le robinet des indemnités afin qu'ils se motivent pour faire baisser les chiffres du chômage.

Variante de « la faim ou le taureau » que chantait Jean Ferrat en 1965 sur la pauvreté de l'Espagne

Alors, heureux l'homme de la rue concerné par le travail productif et satisfaisant ?