Le 18 février dernier le gouvernement lançait la campagne "So French So Good" destinée à : "promouvoir l'agroalimentaire et les arts de la table français à l'étranger " sauf que, pas mal de nos appellations et origines seraient douteuses ou ...bidons !
Pierre Lellouche le Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce extérieur était en grande forme, il y a quelques jours. En effet, il présentait : « un plan d'action export spécifique, destiné à promouvoir l'agroalimentaire et les arts de la table français à l'étranger (...) Site internet dédié, courts-métrages promotionnels, brochures : tels sont les outils qui seront mobilisés pour assurer une visibilité forte aux savoir-faire et aux produits français dans tout ce qui touche aux plaisirs de la table. Pour "donner envie de France" aux étrangers, explique le communiqué du ministère, il s'agira également de développer des applications numériques qui permettront de repérer le meilleur fromage français vendu à Istanbul ou de trouver des croissants à Shanghai, par exemple (...) »
Par ailleurs : « le logo officiel «So French, So Good» pourra être utilisé par les acteurs du secteur qui le souhaitent (restaurants, entreprises de l'industrie alimentaire...) pour marquer clairement leur appartenance au réseau de qualité français (...) »
Découvrir la vidéo de présentation de la campagne « So Good So French » en live
Son collègue du gouvernement Frédéric Lefebvre, de son côté a décidé de sévir. Visitant le MIN de Rungis, il a demandé à la DGCCRRF : « (...) de contrôler l'authenticité des préparation alimentaires mettant en avant des ingrédients "nobles" dans leur composition (...) Il a par ailleurs indiqué que : Un logo devrait bientôt faciliter la reconnaissance du savoir-faire et guider le consommateur (...) » - France24
Outre qu'il faut rappeler que : « (...) C'est la pratique sociale du grand repas français, et non la gastronomie française, qui est célébrée par l'Unesco (...) il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert » - Le Point
La lecture des prospectus de grandes enseignes, distribuées dans nos boîtes à lettres, et nous proposant des produits : «transformés» en France, à partir de matières premières en provenance de l'Union Européenne, est assez édifiante ... sur ces bons «produits français »
Mais, c'est une étude réalisée par le JDN : « Ces produits du terroir qui peuvent venir d'ailleurs » qui relativise encore un peu plus, l'orgie de communication, de nos ministres, sur sur le sujet
Car comme l'écrit le JDN : « On les présente comme des fleurons du terroir français, ils sentent bon la tradition et le savoir-faire ancestral de nos artisans ou de nos agriculteurs. Mais quand on se penche sur leur origine, on découvre que leur appellation se révèle douteuse, voire complètement bidon. Produits importés, habile détournement de la législation, nom prêtant à confusion... voici des produits du terroir qui ne sont pas si authentiques que leurs producteurs voudraient vous le faire croire (...) »
Qu'apprend t-on sur ces produits que le monde nous envient et qui sont censés représenter le «vrai» terroir français ?
Extraits :
Moutarde de Dijon : « (...) si le précieux condiment est bien préparé en Bourgogne, son ingrédient principal, la graine de moutarde, n'a rien de tricolore. En effet, les moutardiers français transforment une graine de moutarde qu'ils importent du Canada à plus de 80% et des pays de l'Est (...) l'appellation Moutarde de Dijon n'est même pas protégée. En somme, on peut produire de la moutarde sous ce nom dans le monde entier, à condition de respecter des règles déterminées par décret en 1937 (...) »
Champignons de Paris : « (...) Ceux que nous consommons aujourd'hui proviennent dans leur immense majorité de Chine, des Etats-Unis ou des Pays-Bas (...)La Chine avec ses 10 millions d'éleveurs domine ce marché des champignons dits de Paris avec 70% de la production mondiale (...) »
Charcuterie Corse : « (..) La charcuterie corse ne dispose d'aucune "appellation d'origine contrôlée (...) les éleveurs traditionnels ne captent que 10% de ce marché, et pour cause, ils ne sont pas assez nombreux pour produire plus de 1 000 tonnes. Les 10 000 tonnes restantes sont de la fausse charcuterie corse, dont la viande importée est au mieux transformée sur l'île et au pire issue d'élevages lointains »
Escargot de Bourgogne : « (...) Les importations d'escargots dits de Bourgogne (il n'existe pas d'appellation protégée) sont donc très importantes et peuvent représenter jusqu'à 90% de notre consommation (...) la plupart de ceux consommés en France sont issus de l'élevage dans les Vosges ou en Franche-Comté, lorsqu'ils ne viennent pas de Grèce ou d'Europe centrale »
Fromage de chèvre de Sainte-Maure : « (...) le Sainte-Maure de Touraine est une AOC alors que le terme générique Sainte-Maure s'applique à tous les fromages de chèvre vendus sous forme de bûche (...) »
Jambon d'Aoste : « (...) fabriqué en France à partir de carcasses de viande importées de Chine et des Etats-Unis (...) »
Andouille de Vire : « (...) Contrairement à ce que son nom indique, il est probable qu'elle ne soit ni de fabrication normande, ni même confectionnée à partir de cochon des alentours. Car l'Andouille de Vire n'est plus qu'une recette que les industriels de la charcuterie peuvent reproduire n'importe où avec des porcs élevés à l'autre bout du monde s'ils le souhaitent. Son nom est tombé dans le domaine public, à l'instar de la saucisse de Morteau, l'andouille de Guéméné ou encore la saucisse de Strasbourg (...) »
Huile d'olive : « (...) l'huile d'olive française est sans doutes le produit alimentaire qui compte le plus d'étiquetages frauduleux. Ainsi, en 2006, seulement 56% des échantillons analysés étaient "conformes" à la réglementation. Lors de contrôles, on constate que certaines bouteilles contiennent jusqu'à 50% d'huile de tournesol, présentent une fausse indication d'origine ou de variété d'olive qui proviennent d'Espagne ou de Grèce (...) »
« So Good So French » en quelque sorte ! Mais qui régaleront à coup sur les habitants d'Istanbul et ceux de Shanghai amoureux de nos appellations et de l'origine de terroir de nos produits !
Crédit photo
Les Echos
Par ailleurs : « le logo officiel «So French, So Good» pourra être utilisé par les acteurs du secteur qui le souhaitent (restaurants, entreprises de l'industrie alimentaire...) pour marquer clairement leur appartenance au réseau de qualité français (...) »
Découvrir la vidéo de présentation de la campagne « So Good So French » en live
Son collègue du gouvernement Frédéric Lefebvre, de son côté a décidé de sévir. Visitant le MIN de Rungis, il a demandé à la DGCCRRF : « (...) de contrôler l'authenticité des préparation alimentaires mettant en avant des ingrédients "nobles" dans leur composition (...) Il a par ailleurs indiqué que : Un logo devrait bientôt faciliter la reconnaissance du savoir-faire et guider le consommateur (...) » - France24
Outre qu'il faut rappeler que : « (...) C'est la pratique sociale du grand repas français, et non la gastronomie française, qui est célébrée par l'Unesco (...) il commence par un apéritif et se termine par un digestif, avec entre les deux au moins quatre plats, à savoir une entrée, du poisson et/ou de la viande avec des légumes, du fromage et un dessert » - Le Point
La lecture des prospectus de grandes enseignes, distribuées dans nos boîtes à lettres, et nous proposant des produits : «transformés» en France, à partir de matières premières en provenance de l'Union Européenne, est assez édifiante ... sur ces bons «produits français »
Mais, c'est une étude réalisée par le JDN : « Ces produits du terroir qui peuvent venir d'ailleurs » qui relativise encore un peu plus, l'orgie de communication, de nos ministres, sur sur le sujet
Car comme l'écrit le JDN : « On les présente comme des fleurons du terroir français, ils sentent bon la tradition et le savoir-faire ancestral de nos artisans ou de nos agriculteurs. Mais quand on se penche sur leur origine, on découvre que leur appellation se révèle douteuse, voire complètement bidon. Produits importés, habile détournement de la législation, nom prêtant à confusion... voici des produits du terroir qui ne sont pas si authentiques que leurs producteurs voudraient vous le faire croire (...) »
Qu'apprend t-on sur ces produits que le monde nous envient et qui sont censés représenter le «vrai» terroir français ?
Extraits :
Moutarde de Dijon : « (...) si le précieux condiment est bien préparé en Bourgogne, son ingrédient principal, la graine de moutarde, n'a rien de tricolore. En effet, les moutardiers français transforment une graine de moutarde qu'ils importent du Canada à plus de 80% et des pays de l'Est (...) l'appellation Moutarde de Dijon n'est même pas protégée. En somme, on peut produire de la moutarde sous ce nom dans le monde entier, à condition de respecter des règles déterminées par décret en 1937 (...) »
Champignons de Paris : « (...) Ceux que nous consommons aujourd'hui proviennent dans leur immense majorité de Chine, des Etats-Unis ou des Pays-Bas (...)La Chine avec ses 10 millions d'éleveurs domine ce marché des champignons dits de Paris avec 70% de la production mondiale (...) »
Charcuterie Corse : « (..) La charcuterie corse ne dispose d'aucune "appellation d'origine contrôlée (...) les éleveurs traditionnels ne captent que 10% de ce marché, et pour cause, ils ne sont pas assez nombreux pour produire plus de 1 000 tonnes. Les 10 000 tonnes restantes sont de la fausse charcuterie corse, dont la viande importée est au mieux transformée sur l'île et au pire issue d'élevages lointains »
Escargot de Bourgogne : « (...) Les importations d'escargots dits de Bourgogne (il n'existe pas d'appellation protégée) sont donc très importantes et peuvent représenter jusqu'à 90% de notre consommation (...) la plupart de ceux consommés en France sont issus de l'élevage dans les Vosges ou en Franche-Comté, lorsqu'ils ne viennent pas de Grèce ou d'Europe centrale »
Fromage de chèvre de Sainte-Maure : « (...) le Sainte-Maure de Touraine est une AOC alors que le terme générique Sainte-Maure s'applique à tous les fromages de chèvre vendus sous forme de bûche (...) »
Jambon d'Aoste : « (...) fabriqué en France à partir de carcasses de viande importées de Chine et des Etats-Unis (...) »
Andouille de Vire : « (...) Contrairement à ce que son nom indique, il est probable qu'elle ne soit ni de fabrication normande, ni même confectionnée à partir de cochon des alentours. Car l'Andouille de Vire n'est plus qu'une recette que les industriels de la charcuterie peuvent reproduire n'importe où avec des porcs élevés à l'autre bout du monde s'ils le souhaitent. Son nom est tombé dans le domaine public, à l'instar de la saucisse de Morteau, l'andouille de Guéméné ou encore la saucisse de Strasbourg (...) »
Huile d'olive : « (...) l'huile d'olive française est sans doutes le produit alimentaire qui compte le plus d'étiquetages frauduleux. Ainsi, en 2006, seulement 56% des échantillons analysés étaient "conformes" à la réglementation. Lors de contrôles, on constate que certaines bouteilles contiennent jusqu'à 50% d'huile de tournesol, présentent une fausse indication d'origine ou de variété d'olive qui proviennent d'Espagne ou de Grèce (...) »
« So Good So French » en quelque sorte ! Mais qui régaleront à coup sur les habitants d'Istanbul et ceux de Shanghai amoureux de nos appellations et de l'origine de terroir de nos produits !
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Les Echos