La compagnie Low cost Ryanair n'en finit plus d'avoir des idées pour éviter de disparaître.
Montrée comme un modèle par les milieux financiers et les économistes libéraux qui voyait en elle le prototype de la future façon de visiter le monde. Raynair connaît des soucis importants de rentabilité.
La recette Ryanair pour réussir et afficher des bénéfices quasiment indécents pendant des années a surtout reposé sur le démantèlement des droits sociaux et des pratiques déplorables en termes de conditions de travail. Oui mais les milieux financiers et les chantres du libéralisme économique "hurlaient au miracle" et affirmaient que Ryanair allait pousser les autres compagnies à utiliser les même moyens et mettre fin au "corporatisme" des salariés trop payés !
Car Ryanair est un véritable contre modèle social. Des exemples ?
Nous vous donnons ci-dessous le témoignage d'un syndicaliste Belge
"La situation du personnel navigant de Ryanair (environ 90 personnes) est abominable » explique Tony Demonte. « Ryanair gère l’engagement de son personnel à travers une sorte d’agence d’intérim du nom de Crewlink LTD. Dans cette société irlandaise, les périodes d’essai vont de 1 à 3 ans, selon le contrat. Mais chez Ryanair, la durée moyenne de vie d’un contrat est de 2 ans… La déréglementation en matière d’emploi est encore plus grave qu’auparavant. Je ne parle pas des pilotes mais des autres. Les hôtesses, les stewards, ... Payés selon le nombre de sandwiches vendus
Les conditions sont devenues tellement graves que les travailleurs d’origine belge ou italienne s’en vont pour laisser leur place à des Polonais. Comme ces derniers sont soumis à des conditions de travail encore plus dingues chez eux, ce sont les seuls qui acceptent les conditions imposées par la direction de Ryanair. Ils sont payés entre 900 et 1 200 euros pour environ 24 longues journées de travail par mois, plus les jours de garde. Le nombre d’heures de vol est presque le double de ce qui se pratique dans d’autres compagnies. Leur rémunération est aussi liée au nombre de vols effectués et de sandwichs vendus. Ils doivent en plus louer leur uniforme de travail.
Ils n’ont pas réellement d’assurance maladie. En fait, ils sont assurés par une compagnie irlandaise. S’ils veulent que leur assurance intervienne, ils doivent d’abord aller en Irlande pour signer des papiers. Une manière de s’assurer qu’ils n’y feront jamais appel. Ils n’ont pas non plus de cotisation pour la pension. Ils n’ont pas de revenus de remplacement en cas de maladie.
Une fois qu’ils arrivent en Belgique, ils sont pratiquement bloqués. Ils vivent dans des studios qu’ils payent fort chers. Logement organisé directement par un collaborateur de Ryanair, d’après nos sources. Ils viennent déjà ici avec très peu d’argent. En plus ils sont obligés de payer une formation qui leur coûte 1 500 euros. On retient une mensualité sur leur salaire pour ça. »
La compagnie irlandaise profite d’un vide juridique au niveau européen et applique le droit social irlandais à ses employés résidant en Belgique. Bolkestein1 avant la lettre, en quelque sorte. En 2001, la CSC-CNE a saisi le Tribunal du Travail de Charleroi et a réclamé à Ryanair des indemnisations pour 3 employés licenciés. En moins d’un an de travail, chacun de ces employés a subi des dommages dont le coût est estimé à plus de 15 000 euros. Le tribunal a donné raison à la CSC, mais Ryanair a fait appel auprès de la cour d’appel de Mons ... / ... " Source AGC Automotive
Ou celui de l’association des pilotes britanniques British Air Line Pilots Association (BALPA) : "En agissant ainsi, on peut facilement monter des gens les uns contre les autres. Nous admettons que les pilotes débutants aient un salaire différent de ceux qui ont beaucoup d’expérience, mais ils ne devraient quand même pas être exploités comme ils le sont parfois chez Ryanair.
Ceux qui sont dans les meilleures positions sont très bien payés, mais les salaires sont vraiment maigres en bas de l’échelle. » Un ex-pilote irlandais dénonce lui aussi ce système : « Le modèle américain est très présent dans Ryanair. O’Leary a cassé toutes les barrières, il ignore toute règle et forme de comportement acceptée dans la société.
Dans son système, les gens sont sans cesse en concurrence. Si quelqu’un proteste, il sera comparé à ceux qui subissent tout sans rien dire, il sera mis sous pression et comprendra que s’il persiste, il pourrait avoir des problèmes, perdre son emploi. L’absence de tout contrepoids syndical dans une compagnie aérienne comme celle-là amène toutes les choses qui sont mauvaises dans le capitalisme ... / ..." Source Amnesty international
Crise économique aidant, le rêve d'une compagnie "décomplexée" vis à vis des droits sociaux est en train de tourner au cauchemar pour son fondateur.
En juin dernier, Reuters (02/06/2009) donnait les chiffres publiés par Ryanair
"Ryanair publie un bénéfice net annuel ajusté en baisse de 78% à 105 millions d'euros et dit s'attendre à un résultat de 200 à 300 millions sur l'exercice 2009-2010. Le bénéfice publié pour 2008-2009 est près de trois fois supérieur à celui attendu en moyenne par les 13 analystes interrogés par Reuters Estimates, le consensus le donnant à 35,7 millions d'euros. Le compte de résultats inclut toutefois une charge de dépréciation de 222,5 millions d'euros liée à la chute de la valeur de la participation du groupe dans Aer Lingus et une autre de 51,6 millions liée à la dépréciation accélérée d'avions. Après prise en compte de ces charges, Ryanair affiche une perte de 169 millions d'euros"
Alors, comment s'en sortir ?
Slovar les Nouvelles vous a raconté, il y a peu, (Salariés de tous les pays, unissez-vous pour sauvez le capitalisme : Travaillez gratuitement ! ) comment le patron de British Airways avait demandé à ses salariés de travailler gratuitement pendant un mois. Chez Ryanair, on en est plus là. On invente tous les jours des solutions pour diminuer encore un peu plus les frais en faisant contribuer les passagers, puisqu'on ne peut plus pressurer les salariés. Ainsi, très recemment, la compagnie proposait des "idées" :
Après avoir finalement renoncé à faire payer plus cher les passagers obèses, puis il a mis à l’étude la possibilité de faire payer l’usage des toilettes à bord. Et voici maintenant qu’il envisage de faire voyager les passagers debout.
Et pour une fois, l’idée n’est pas de lui. Il affirme avoir été inspiré par la compagnie chinoise Spring qui envisagerait la même formule. Dans cette formule, le passager aurait tout de même comme un tabouret sur lequel s’appuyer et il serait évidemment tenu par une ceinture de sécurité autour de la taille.
Evidemment, l’espace vital du passager étant réduit, les avions de Ryanair pourraient transporter jusqu’à 50% de passagers supplémentaires. Et la compagnie économiserait ainsi environ 20% sur les coûts. - Source Tour Magazine
Pas mal. Oui, mais on pouvait encore faire mieux : Demander aux passagers de porter leurs valises jusqu'à l'avion !
C'est le site Zigonet qui nous l'explique : ... / ... " Aujourd'hui, le directeur de la compagnie aérienne Ryanair propose aux voyageurs de porter eux-mêmes leurs valises sur le tarmac, afin de supprimer l'enregistrement des bagages et ainsi baisser le coût des billets d'avion. Il confie : "Mon rêve, c'est que tous nos passagers voyagent gratuitement". Et d'ajouter : "En quoi l'enregistrement des bagages est-il utile ? A part pour faire perdre leur temps aux passagers ? On pourrait très bien les laisser porter eux-mêmes leurs valises jusqu'à l'avion". Michael O'Leary tient néanmoins à préciser qu'aucune économie ne sera faite au détriment de la sécurité des voyageurs " - Source Zigonet
Prochaine étape : Pousser l'avion pour diminuer le coût du carburant ?
Néamoins, Michael O'Leary, pour trouver de nouveaux filons, pourrait peut être s'inspirer d'une "formidable" idée américaine : Une compagnie aérienne dédiée aux animaux
" Les compagnies aériennes classiques ne permettent pas le transport de tous les animaux et les services offerts sont très limités. C’est face à ce constat que Binder et Wiesel ont eu l’idée en 2005 de créer des lignes aériennes consacrées aux animaux de compagnie. Aujourd’hui, ils possèdent un parc de 5 appareils et leurs vols sont complets deux mois à l’avance. Pet Airways assure la liaison entre 5 grandes villes américaines (New York, Washington, Chicago, Denver et Los Angeles) pour 175 €.
Montrée comme un modèle par les milieux financiers et les économistes libéraux qui voyait en elle le prototype de la future façon de visiter le monde. Raynair connaît des soucis importants de rentabilité.
La recette Ryanair pour réussir et afficher des bénéfices quasiment indécents pendant des années a surtout reposé sur le démantèlement des droits sociaux et des pratiques déplorables en termes de conditions de travail. Oui mais les milieux financiers et les chantres du libéralisme économique "hurlaient au miracle" et affirmaient que Ryanair allait pousser les autres compagnies à utiliser les même moyens et mettre fin au "corporatisme" des salariés trop payés !
Car Ryanair est un véritable contre modèle social. Des exemples ?
Nous vous donnons ci-dessous le témoignage d'un syndicaliste Belge
"La situation du personnel navigant de Ryanair (environ 90 personnes) est abominable » explique Tony Demonte. « Ryanair gère l’engagement de son personnel à travers une sorte d’agence d’intérim du nom de Crewlink LTD. Dans cette société irlandaise, les périodes d’essai vont de 1 à 3 ans, selon le contrat. Mais chez Ryanair, la durée moyenne de vie d’un contrat est de 2 ans… La déréglementation en matière d’emploi est encore plus grave qu’auparavant. Je ne parle pas des pilotes mais des autres. Les hôtesses, les stewards, ... Payés selon le nombre de sandwiches vendus
Les conditions sont devenues tellement graves que les travailleurs d’origine belge ou italienne s’en vont pour laisser leur place à des Polonais. Comme ces derniers sont soumis à des conditions de travail encore plus dingues chez eux, ce sont les seuls qui acceptent les conditions imposées par la direction de Ryanair. Ils sont payés entre 900 et 1 200 euros pour environ 24 longues journées de travail par mois, plus les jours de garde. Le nombre d’heures de vol est presque le double de ce qui se pratique dans d’autres compagnies. Leur rémunération est aussi liée au nombre de vols effectués et de sandwichs vendus. Ils doivent en plus louer leur uniforme de travail.
Ils n’ont pas réellement d’assurance maladie. En fait, ils sont assurés par une compagnie irlandaise. S’ils veulent que leur assurance intervienne, ils doivent d’abord aller en Irlande pour signer des papiers. Une manière de s’assurer qu’ils n’y feront jamais appel. Ils n’ont pas non plus de cotisation pour la pension. Ils n’ont pas de revenus de remplacement en cas de maladie.
Une fois qu’ils arrivent en Belgique, ils sont pratiquement bloqués. Ils vivent dans des studios qu’ils payent fort chers. Logement organisé directement par un collaborateur de Ryanair, d’après nos sources. Ils viennent déjà ici avec très peu d’argent. En plus ils sont obligés de payer une formation qui leur coûte 1 500 euros. On retient une mensualité sur leur salaire pour ça. »
La compagnie irlandaise profite d’un vide juridique au niveau européen et applique le droit social irlandais à ses employés résidant en Belgique. Bolkestein1 avant la lettre, en quelque sorte. En 2001, la CSC-CNE a saisi le Tribunal du Travail de Charleroi et a réclamé à Ryanair des indemnisations pour 3 employés licenciés. En moins d’un an de travail, chacun de ces employés a subi des dommages dont le coût est estimé à plus de 15 000 euros. Le tribunal a donné raison à la CSC, mais Ryanair a fait appel auprès de la cour d’appel de Mons ... / ... " Source AGC Automotive
Ou celui de l’association des pilotes britanniques British Air Line Pilots Association (BALPA) : "En agissant ainsi, on peut facilement monter des gens les uns contre les autres. Nous admettons que les pilotes débutants aient un salaire différent de ceux qui ont beaucoup d’expérience, mais ils ne devraient quand même pas être exploités comme ils le sont parfois chez Ryanair.
Ceux qui sont dans les meilleures positions sont très bien payés, mais les salaires sont vraiment maigres en bas de l’échelle. » Un ex-pilote irlandais dénonce lui aussi ce système : « Le modèle américain est très présent dans Ryanair. O’Leary a cassé toutes les barrières, il ignore toute règle et forme de comportement acceptée dans la société.
Dans son système, les gens sont sans cesse en concurrence. Si quelqu’un proteste, il sera comparé à ceux qui subissent tout sans rien dire, il sera mis sous pression et comprendra que s’il persiste, il pourrait avoir des problèmes, perdre son emploi. L’absence de tout contrepoids syndical dans une compagnie aérienne comme celle-là amène toutes les choses qui sont mauvaises dans le capitalisme ... / ..." Source Amnesty international
Crise économique aidant, le rêve d'une compagnie "décomplexée" vis à vis des droits sociaux est en train de tourner au cauchemar pour son fondateur.
En juin dernier, Reuters (02/06/2009) donnait les chiffres publiés par Ryanair
"Ryanair publie un bénéfice net annuel ajusté en baisse de 78% à 105 millions d'euros et dit s'attendre à un résultat de 200 à 300 millions sur l'exercice 2009-2010. Le bénéfice publié pour 2008-2009 est près de trois fois supérieur à celui attendu en moyenne par les 13 analystes interrogés par Reuters Estimates, le consensus le donnant à 35,7 millions d'euros. Le compte de résultats inclut toutefois une charge de dépréciation de 222,5 millions d'euros liée à la chute de la valeur de la participation du groupe dans Aer Lingus et une autre de 51,6 millions liée à la dépréciation accélérée d'avions. Après prise en compte de ces charges, Ryanair affiche une perte de 169 millions d'euros"
Alors, comment s'en sortir ?
Slovar les Nouvelles vous a raconté, il y a peu, (Salariés de tous les pays, unissez-vous pour sauvez le capitalisme : Travaillez gratuitement ! ) comment le patron de British Airways avait demandé à ses salariés de travailler gratuitement pendant un mois. Chez Ryanair, on en est plus là. On invente tous les jours des solutions pour diminuer encore un peu plus les frais en faisant contribuer les passagers, puisqu'on ne peut plus pressurer les salariés. Ainsi, très recemment, la compagnie proposait des "idées" :
Après avoir finalement renoncé à faire payer plus cher les passagers obèses, puis il a mis à l’étude la possibilité de faire payer l’usage des toilettes à bord. Et voici maintenant qu’il envisage de faire voyager les passagers debout.
Et pour une fois, l’idée n’est pas de lui. Il affirme avoir été inspiré par la compagnie chinoise Spring qui envisagerait la même formule. Dans cette formule, le passager aurait tout de même comme un tabouret sur lequel s’appuyer et il serait évidemment tenu par une ceinture de sécurité autour de la taille.
Evidemment, l’espace vital du passager étant réduit, les avions de Ryanair pourraient transporter jusqu’à 50% de passagers supplémentaires. Et la compagnie économiserait ainsi environ 20% sur les coûts. - Source Tour Magazine
Pas mal. Oui, mais on pouvait encore faire mieux : Demander aux passagers de porter leurs valises jusqu'à l'avion !
C'est le site Zigonet qui nous l'explique : ... / ... " Aujourd'hui, le directeur de la compagnie aérienne Ryanair propose aux voyageurs de porter eux-mêmes leurs valises sur le tarmac, afin de supprimer l'enregistrement des bagages et ainsi baisser le coût des billets d'avion. Il confie : "Mon rêve, c'est que tous nos passagers voyagent gratuitement". Et d'ajouter : "En quoi l'enregistrement des bagages est-il utile ? A part pour faire perdre leur temps aux passagers ? On pourrait très bien les laisser porter eux-mêmes leurs valises jusqu'à l'avion". Michael O'Leary tient néanmoins à préciser qu'aucune économie ne sera faite au détriment de la sécurité des voyageurs " - Source Zigonet
Prochaine étape : Pousser l'avion pour diminuer le coût du carburant ?
Néamoins, Michael O'Leary, pour trouver de nouveaux filons, pourrait peut être s'inspirer d'une "formidable" idée américaine : Une compagnie aérienne dédiée aux animaux
" Les compagnies aériennes classiques ne permettent pas le transport de tous les animaux et les services offerts sont très limités. C’est face à ce constat que Binder et Wiesel ont eu l’idée en 2005 de créer des lignes aériennes consacrées aux animaux de compagnie. Aujourd’hui, ils possèdent un parc de 5 appareils et leurs vols sont complets deux mois à l’avance. Pet Airways assure la liaison entre 5 grandes villes américaines (New York, Washington, Chicago, Denver et Los Angeles) pour 175 €.
Pour ce prix, les animaux (50 par vol) sont escortés jusqu’à l’avion, et sont surveillés toutes les 15 minutes par le personnel de bord. Ils ont également droit à une balade de pré-embarquement et des pauses « toilettes ». Dans chaque aéroport, les animaux disposent d’un « Pet Lounge » où ils peuvent se reposer avant de voyager. Tout est pensé pour le bien-être des passagers. Par exemple, pendant un trajet New York - Los Angeles qui dure 24h, les bêtes s’arrêtent à Chicago pour une promenade, un temps de jeu et un dîner. Ils disposent même d’une couchette pour la nuit. La compagnie espère bien s’agrandir dans les années à venir " - Source Zigonet
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