01 juin 2012

Législatives : La fausse interview « rebelle » d'Hervé Morin ?

Dans une interview au JDD, Hervé Morin règle ses comptes avec certains de ses anciens alliés de l'UMP et annonce une violente recomposition du centre dont il espère bien être bénéficiaire avec l'aide ... de l'UMP !  




« Jean-Christophe Largarde a un comportement de voyou et se déplace avec des racailles. Rachida Dati est la plus grand menteuse de la République. Fillon n'a pas vraiment de convictions ». Voila résumées quelques déclarations chocs d'Hervé Morin dans sa dernière interview au JDD. Le patron du Nouveau Centre serait-il devenu un rebelle ?

Bien que l'échéance des législatives approche à grand pas, on a peu entendu les leaders du centre droit ces dernières semaines. Si l'UMP de son côté, compte limiter la casse grâce au redécoupage adroit d'Alain Marleix, il n'en n'est pourtant pas de même pour les élus centristes qui confrontés à des rivalités internes et plus exposés, risquent de payer au prix fort la défaite de Nicolas Sarkozy.

Le Modem et son Président François Bayrou survivront-ils ? Rien de moins certain. En effet, comment continuer à être entendu avec de moins en moins d'élus, et surtout si le grand chef ne siège pas à l'Assemblée Nationale

Du côté du Parti Radical, si Jean-Louis Borloo est particulièrement silencieux, Hervé Morin a décidé de mettre les pieds dans le plat dans une interview au JDD. Et de quelle façon !    Extraits

A la question : Comptez-vous vous représenter à la tête du Nouveau Centre ?

Il répond : « (...) Je n’ai pas l’intention d’abandonner le travail de reconstruction que j’ai entamé. Ne confondons pas l’initiative de quelques individus avec les militants (...) Lors de ce dernier Congrès, nous avions été les témoins d’un comportement de voyou de la part de Jean-Christophe Lagarde, avec des racailles (...) Quoi qu’il en soit, nous verrons, après le 17 juin, qui sera encore vivant sur le champ de bataille (...) »

Vers un massacre à la tronçonneuse au Nouveau Centre ? : « (...) j’exclus ceux qui ont signé en faveur d’une organisation politique encore secrète, l’Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates (Urcid). Une organisation dont on ne connaît pas le début de la signification politique (...) »

Concernant Rachida Dati : « (...) On lui donne la parole, on se demande pourquoi. Je ne comprends pas la fascination qu'elle exerce. C'est la plus grande menteuse de la République (...) »

Sur l'UMP : « (...) A l’UMP, le courant humaniste depuis 2002 n’a jamais existé. Pour l’instant, toutes les grandes responsabilités ont été confiées aux anciens RPR (...) »

Sur François Fillon : « (...) Je ne suis pas capable de définir ce que propose François Fillon (...) j'ai rarement entendu l'ancien Premier ministre s'exprimer sur des sujets de fond ces cinq dernières années (...) »

Mais alors, nul dans l'ancienne majorité présidentielle ne trouverait grâce aux yeux d'Hervé Morin ?

Peut être quand même Jean-François Copé avec lequel il a toutefois quelques sujets où il n'est « pas en adéquation » Cette mansuétude, qu'il dément mollement, n'a bien entendu rien à voir avec le fait qu'il aura besoin dudit Copé, au cas ou celui-ci resterait à la tête de l'UMP,  pour obtenir entre autres, des subsides pour faire fonctionner son mouvement politique !

Néanmoins, nous ne doutons pas qu'au cas où François Fillon prendrait les commandes de l'UMP qu'Hervé Morin n'attendrait pas longtemps pour venir lui proposer d'incarner un grand courant humaniste. A condition d'être rapide car au Parti Radical ou à la Gauche Moderne on est dans le même calcul.

Comme quoi être rebelle a toujours ses limites surtout lorsqu'on est centriste ...


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31 mai 2012

Les bonnes idées de l'Europe : Pour diminuer le chômage précarisons tous les salariés !

La Commission européenne tient sa solution pour réduire le chômage : Faire disparaître les contrats de travail de type CDI afin de fluidifier le marché du travail. Ce qui reviendrait à transformer tous les salariés en précaires. Génial !




A défaut d'avoir évité la transformation de l'Europe en une passoire pour tous les produits en provenance d'Asie, ce qui a détruit des millions d'emplois sur le continent, la Commission Européenne a décidé de se pencher sur le nombre alarmant de chômeurs. Il faut dire que  leur nombre en Europe est d'environ 24 millions.

A la question : Qui est responsable du chômage ? La Commission a trouvé le coupable : « (...) les lourdeurs juridiques du contrat de travail qui entravent, selon elles, la reprise de l’emploi (...) »

Et d'où sort ce « brillant » raisonnement ?

Le journal La Marseillaise nous donne quelques explications : « (...) Au niveau européen, la grande bataille d’une commission rompue aux méthodes libérales est d’améliorer la compétitivité des entreprises. Celle-ci passerait d’abord par une baisse du coût du travail. Or, le droit du travail est là, un obstacle. Définir la durée légale du travail et dans la foulée les heures sup’ qui en découlent, le type de contrat à respecter, cadrer les licenciements et les indemnités chômage .. seraient autant de frein à la productivité (...) Estonie, Slovaquie ou République Tchèque ont assoupli leur marché spontanément. Pour les récalcitrants, la crise a été un opportun « bâton » : Grèce, Espagne, Portugal et Italie se sont ainsi vu imposer une baisse des salaires, une chute du nombre de jours indemnisés, une facilité à licencier (...) »

Or, la France n'ayant pas élu Nicolas Sarkozy qui proposait de mettre en place des accords compétitivité-emploi dont l'objectif était de remettre en cause le contrat de travail, la Commission a décidé de mettre en demeure le nouveau Président et son gouvernement de : (...) revoir « le haut niveau de protection » du CDI (...) pour favoriser l'emploi durable (...) » Défense de rire !

Où on voit ressurgir le concept de contrat de travail unique à droits progressifs !

Très curieusement, l'idée serait de généraliser un seul et même : « (...) contrat de travail pour tous, sans limitation de durée, dans lequel le salarié accumule des droits en fonction de son ancienneté (...) »

A noter que cette idée fait le bonheur de Jean-Christophe Sciberras le Président l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Qui le justifie de la façon suivante : « Lorsqu'il y a des tensions, les entreprises commencent leurs ajustements sur les intérimaires et les CDD. Il nous semble plus juste d'offrir à tous les salariés le même contrat indéterminé, tout en garantissant à l'employeur la possibilité de s'en séparer plus simplement »

Beau comme du Laurence Parisot non ?

Il l'expliquait beaucoup plus clairement au Figaro en Juin 2011 en y ajoutant une finesse : « simplifier le Code du travail » sans oublier de se féliciter du succès de la rupture conventionnelle qui a l'avantage d'éviter ... certains plans sociaux et ... leurs obligations.

En résumé, la Commission européenne qui subit les assauts répétés des lobbies patronaux européens, comme Business Europe, dont le Medef est le correspondant français,  n'a fait que réclamer ce que tous les patrons d'Europe souhaitent voir se mettre en place.

Mais finissons plutôt sur ce décryptage de Maryse Dumas Secrétaire confédérale de la CGT qui vous donnera un avant goût de « bonne idée »

« (...) A priori, le principe d'un contrat de travail unique pour tous les salariés nous paraît très séduisant (...) Or, ce nouveau contrat de travail unique rend caduque toute la législation sur les licenciements: pas de contestation possible du motif du licenciement, pas de consultation des représentants du personnel, pas de plan social ni d'obligation de reclassement pour les employeurs. Les licenciements seraient facilités et les entreprises, dédouanées de leurs responsabilités vis-à-vis des salariés et des bassins d'emploi (...) L'utilisation des CDD est juridiquement encadrée. L'entreprise n'a pas le droit d'utiliser la précarité comme une forme d'emploi permanent (...) »


A vous de choisir votre version !

30 mai 2012

Petroplus : Les salariés en lutte ont un visage et une histoire !

« Les Petroplus » font partie des salariés qui se battent pour conserver leur emploi. Deux photographes ont décidé de les soutenir et leur rendre hommage en mettant en ligne le visage de ceux qu'on considère de plus en plus comme des variables d'ajustement économique !




Quelle tête ont les salariés qui se battent pour conserver leur emploi ? Qui pour parler de leur combat et de l'énergie qui les anime ? Dans la majorité des cas, à part leurs proches nul ne le sait. C'est pourquoi deux photographes Martin Flaux et Bruno Maurey qui ont côtoyé les salariés en lutte de Petroplus ont lancé à leurs côté un projet : « Donnons un visage à la crise » qui a abouti à un site Web, sur lequel on peut découvrir les portraits de ces 550 salariés, dont les média ont beaucoup parlé, il y a quelques mois, avant ... de passer à autre chose !

Pourquoi les salariés de Petroplus sont-ils en lutte ?

L'affaire Petroplus, c'est celle d'un groupe de raffinage pétrolier suisse possédant cinq raffineries en Europe, dont une en France à Petit-Couronne, près de Rouen, qui n'a pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers et s'est mis en faillite. 

En attendant qu'un repreneur sérieux se présente, la raffinerie de Petit-Couronne a été arrêtée ce qui mettait en cause 550 emplois. Cette affaire, comme celle des ArcelorMittal, s'était invitée pendant la présidentielle. Nicolas Sarkozy s'étant rendu sur place en tant que Chef de l'état. Il annonçait à l'époque, hors caméra : « (...) Je suis quelqu'un de parole. C'est signé » avec Shell » Avant d'ajouter : « Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois »

Entre temps, on apprenait par l'intersyndicale qu' Eric Besson qui avait beaucoup communiqué et gesticulé sur le redémarrage, mais avait préféré se rendre à un mariage plutôt que le transmettre à son successeur, ne lui avait en fin de compte laissé qu'un dossier quasi vide. Chapeau les artistes !   

Quelle est actuellement la situation de Petroplus Petit-Couronne ?

Le Point nous explique que : « Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, n'ont pas reçu d'offre ferme de reprise en l'état, alors que le délai de dépôt des dossiers expirait vendredi soir, mais des négociations se poursuivent, a indiqué la direction du site (...) »

Néanmoins, les salariés veulent continuer de croire que leur combat aboutira favorablement. C'est pourquoi ils sont particulièrement fiers du site Web qui leur a été dédié et sur lequel, sans exhibitionnisme, ils arborent un sourire de complicité avec les internautes visiteurs.

Sourire que vous pouvez leur rendre en postant, si vous le souhaitez, votre portait sur le site. Leur combat peut être également soutenu au travers d'une pétition disponible sur le site.

En attendant que le nouveau Ministre du Redressement productif se montre plus efficace que celui de l'industrie du précédent gouvernement, les salariés toujours mobilisés considèrent que : « (...) quelle que soit l’issue de la lutte, il leur restera ce patrimoine, cet aspect humain de la crise » déclare Martin Flaux l'un des photographes.

Quant à nous, nous leur souhaitons de revoir leur usine redémarrer rapidement et qu'aucun d'eux, ne manque à l'appel ce jour là !

Les550 sur Twitter


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29 mai 2012

Législatives : Les cathos traditionalistes tête de pont du FN ?

Des sites dirigés par des cathos traditionalistes multiplient appels et pétitions pour que candidats et électeurs de l'UMP votent Front National en cas de duel PS/FN. Leurs cibles : Les homosexuels et des députés UMP ou du Centre sortant jugés « non conformes »






Si nul ne s'interroge sur la position politique de la mouvance qui se réclame du catholicisme traditionaliste, il est intéressant de connaître leur position à quelques jours du premier tour des législatives. En fait, ceux-ci on décidé de faire pression pour que les dirigeants de l'UMP qui ont pour l'instant refusé toute alliance nationale ou locale avec les candidats du Front National, revoient leur copie.

Cette pression s'exerce essentiellement sur le Net où des sites comme Chrétienté.info, les Nouvelles de France ou le Salon Beige multiplient les appels et les pétitions.

Sur le site Nouvelles de France : « site internet 2.0 développé par des journalistes et des internautes de droite, libéraux et conservateurs » on peut lire et signer la pétition suivante : « La France est majoritairement à droite. Les récentes élections présidentielles l’ont encore confirmé. Malgré cela, le candidat socialiste l’a emporté. Pour une unique raison : les états-majors politiques de droite obéissent aux diktats de la gauche et des médias « bien-pensants » et refusent toute entente entre les différentes tendances de la droite française (...) Il n’est pas tolérable que cette alliance, si facile à gauche, soit interdite à droite (...) Nous vous demandons de constater qu’il existe plus de différence entre un homme de droite et un socialo-communiste qu’entre deux hommes de droite (...) Électeurs de droite, nous vous demandons, à vous qui dirigez les formations politiques de droite, et qui êtes élus grâce à nous, de préférer l’entente à droite à l’alliance avec la gauche. Nous ne pouvons pas admettre que la France soit abandonnée à une minorité d’agitateurs sectaires et irresponsables simplement parce que les élus de droite préfèrent obéir à leurs adversaires que suivre leurs électeurs (...) »

Sur le Salon Beige : « (...) laïcs catholiques, dans la tranche d'âges 20-40 ans (...) Fidèles au Pape, au Magistère de l'Eglise (...) » on peut lire le texte suivant :

« (...) Tout doit être fait en juin pour éviter une telle majorité, dont dépendrait notamment la légalisation de l'euthanasie, la redéfinition du mariage et, si elle est massive, l'extension du droit de vote aux étrangers (...) Concernant le FN : (...) si une alliance au niveau national semble tout à fait improbable, voire peu souhaitable si elle est faite dans la précipitation, une normalisation des relations entre les deux partis est indispensable au succès de l'un comme à l'autre (...) L'aile gauche de l'UMP, qui appelle à voter PS plutôt que FN en cas de non-maintien du candidat UMP, devra quant à elle faire face aux conséquences électorales de son choix. Rappelons que 6 électeurs de l'UMP sur 10 - et autant au FN - soutiennent une entente entre ces partis »

Mais il n'y a pas que « l'aile gauche de l'UMP » qui est visée dans les propos tenus sur le blog Salon Beige. Il y a aussi des candidats de droite et du centre soupçonnés de future collaboration avec un gouvernement et une majorité de gauche !

On peut en effet trouver une liste des : « députés sortants de la droite et du centre anti-mariage et/ou pro-euthanasie »

Extrait : « A la veille des législatives, nous avons renoncé à mettre à jour notre classement de 2010 afin de concentrer notre attention sur les députés de la droite et du centre qui risqueraient le plus de voter avec la gauche sur les deux grands projets de destruction sociétale qui se profilent à l'initiative de cette dernière: la dénaturation du mariage et la légalisation de l'euthanasie.

Sont répertoriés ci-dessous:

Les députés qui ont voté le 14 juin 2011 une proposition de loi socialiste voulant redéfinir le mariage en y incluant deux personnes de même sexe ("X") ou qui se sont volontairement abstenus ("A"), valant approbation du principe de la redéfinition.
Les députés qui ont co-signé la proposition de loi N°857 du 7 mai 2008 voulant légaliser l'euthanasie (...) »

Même si le site ne donne pas explicitement de consigne pour faire battre ces députés, les commentaires des internautes vous permettront de comprendre comment ce document va être largement diffusé dans les circonscriptions des députés candidats et quel choix est proposé aux électeurs pour les faire battre.

Pour finir, nous vous conseillons la visite édifiante du site Catholiques en campagne qui écrit : « (...) le nouveau président de la république porte un programme dangereux pour la culture de vie et la simple morale naturelle (...) C’est pourquoi le collectif Catholiques en Campagne, au sortir de l’élection présidentielle, lance une nouvelle campagne pour les législatives 2012. Il a élaboré un questionnaire destinés aux candidats de ces législatives, afin de savoir quelles sont les positions de ceux qui se présentent pour nous représenter à l’assemblée (...) Ont-ils mesuré les conséquences du mariage pour les paires homosexuelles et des mères porteuses ? (...) »

En résumé, si un candidat de droite souhaite bénéficier des voix des électeurs catholique traditionalistes, il est nécessaire qu'il soit opposé : A l'euthanasie, au mariage homosexuel et à l'adoption accordée aux couples homosexuels ainsi qu'au remboursement total de l'avortement et bien entendu, s'engage ... à se désister pour le candidat du FN, s'il se trouve en duel au deuxième tour, face à un candidat de gauche !

Le tout étant comme le déclare le président du CNIP que : « l’intérêt national nécessite d’avoir une Assemblée nationale majoritairement à droite le soir du 17 juin »

A méditer, à la droite républicaine comme à gauche ...



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Le Figaro

28 mai 2012

Medef : Echangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité ?

Le Medef prétend que les nombreux plans sociaux en cours et à venir ne sont que la conséquence de la perte de compétitivité de la France. Objectif : Essayer d'obtenir la flexibilité des salariés que lui promettait Nicolas Sarkozy !  




Même si Laurence Parisot s'en défend, le nombre de plans sociaux camouflés pendant la durée de la campagne présidentielle et qui ressortent, est considérable. En effet, ce sont pas loin de 45 000 emplois qui sont menacés de disparaître.

Ce chiffre fournit par la CGT qui s'est livrée à un minutieux travail de recensement  et qui sera  livré mardi au gouvernement, est à peine contesté par Laurence Parisot qui déclare : « (...) Il n'y a pas plus de plans sociaux que l'an dernier, de plans sociaux retenus ou de choses cachées (...) » dénonçant : « peut-être » un habillage politique de la part de la CGT (...) »

Et Laurence Parisot de désigner les coupables : La baisse de compétitivité et le possible retour de la retraite à 60 ans pour certains salariés ! 

Quels sont ses arguments ?

A propos des plans sociaux : « (...) Ce qui est annoncé ou en préparation n'est malheureusement que la conséquence de cette perte de compétitivité (...) lutter contre les licenciements, c'est d'abord favoriser l'embauche. Et donc éviter toute mesure économique et sociale qui freine les embauches (...) »

Et quelle est donc cette mesure  économique et sociale qui freine les embauches ?

Hé bien, semble t-il, c'est le financement du projet du gouvernement de permettre aux salariés ayant commencé à travailler tôt de partir à la retraite à 60 ans. C'est pourquoi, elle stigmatise : « (...) le danger d'ajouter des charges nouvelles aux entreprises » Ben voyons !

Pour être plus concret, il est nécessaire de prendre connaissance d'un court article du Figaro dans lequel Laurence Parisot explique les objectifs que son organisation s'est fixée

« (...) Lors d'une conférence de presse, Mme Parisot a souligné qu'avec le ministre du Travail, Michel Sapin, qu'elle a rencontré lundi, elle n'a aucune divergence sur l'organisation d'une conférence sociale (...) pour elle, le thème prioritaire qui doit y être abordé est celui du marché du travail. Nous devons avoir le courage, dans l'esprit de concertation qui anime le président de la République, d'aborder le fonctionnement du marché du travail (...) Alors que le gouvernement va abandonner la TVA sociale, Mme Parisot s'est dite favorable à une augmentation de la CSG afin de réduire les charges sur les entreprises (...) » ajoutant sans rire que : « (...) La modernisation du dialogue social et la qualité de vie au travail sont les deux autres thèmes qu'elle souhaite aborder lors de cette réunion (...) »

Résumons-nous. Ayant acquis la certitude que le programme du Medef, qui préconisait entre autre, la mise en place d'accords compétitivité-emploi permettant aux entreprises de moduler à volonté les horaires et salaires de leurs employés, le durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs porté et le transfert d'une partie des cotisations sociale des entreprises vers l'impôt, soutenus par l'UMP et le candidat Sarkozy ne pourraient pas être imposés aux salariés, quoi de mieux qu'un beau chantage aux licenciements pour faire essayer de faire céder l'actuel gouvernement ?

Et puis, tant qu'à faire, pourquoi ne pas remettre sur le tapis le contrat de travail unique à droits progressifs qui fragiliserait les salariés en CDI sans pour autant apporter de solutions durables à ceux actuellement en CDD ou intérim, mais tellement avantageux pour les entreprises puisqu'il leur de licencier plus facilement à un coût dérisoire ?

Ce qui signifie, à destination du gouvernement et des salariés : Medef échangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité !

Et que se passerait-il au cas ou le gouvernement accepterait de suivre le Medef dans ses réflexions ?

Une précarisation généralisée du salariat dans la mesure où à l'exception de quelques salariés jugés stratégiques et qui se verraient proposer des conditions exceptionnelles, le reste de la population alternerait entre courtes périodes d'emploi et plus ou moins longues périodes de chômage le tout bien entendu sans réel filet de sécurité.

Mais direz-vous, pourquoi seuls les salariés seraient-ils mis à contribution. Les actionnaires ne pourraient-ils pas aussi être contributaires en cas de difficulté des entreprises ?

Sachez que selon madame Parisot, ce n'est pas à l'ordre du jour, puisque : « (...) le Medef indique clairement que les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés ! En clair, pendant que les salariés voient leur rémunération baisser, celles des dirigeants restent intactes et les actionnaires continuent à toucher des dividendes ! Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! (...) »

A suivre, avec attention, dans les jours et semaines à venir ...


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